[Terminé] Big Ba Da Boom made in Serge [Fe]

Big Ba Da Boom, made in Serge

Elle l'avait envoûtée en approchant son visage du sien, et en s'emparant de ses lèvres avec une certaine sauvagerie. Leurs retrouvailles avaient été tumultueuses et enflammées. Qu'importe ce qui suivrait, car les heures qu'ils avaient passées ensembles étaient réellement... Comment avait elle pu le laisser sans nouvelles pendant plus de trois jours ???? N'avait elle pas de coeur ? En réalité, oui, vue qu'elle était une Vampire, et qu'elle le sera toujours. Pas de coeur, pas de sentiments, pas de... Non mais comment pouvait il s'attacher à quelqu'un comme elle ???? Elle l'avait envoûtée. Il se croyait invincible à ses charmes, et pourtant, elle avait passer avec succès toutes ses défenses. Comment pouvait on être aussi ignoble en amour ? Comment avait elle pu se servir de lui, et le jeter ensuite ?

"Vous ne devriez pas."

De quoi se mêlait il ? C'était bien lui le Ministre de la Magie du Grand Nord, non ? Alors pourquoi on lui dictait sa conduite ? D'accord, ces Aurors étaient là pour assurer sa sécurité. Son commandant avait le droit, ou plutôt le devoir de lui dire ce qu'il fallait faire pour être en sécurité, car il mettait non seulement sa vie en danger, mais également toute la nation. Que ferait on si le Ministre de la Magie venait à mourir ? Surtout dans une période ausi redoutable que celle là, où les Empires sont décadents et instables et où l'Angleterre représente une telle menace pour le restant du monde.

"Laissez nous au moins vous accompagner."

Sur ce point là, il n'avait pas tord. Mieux ne valait pas y aller seul. Après tout, sait on jamais. Aliénor avait beau être attirante, et terriblement sexy, elle n'était pas moins une Vampire. Le fait que son petit minois donnait envie de l'embrasser constamment y changeait rien. Et s'il ne pensait qu'à elle jour et nuit, et qu'il se remémorait encore et encore la scène de la salle de massage où elle avait passé ses mains sous sa servie... Roooh, non mais ça suffit. Où allons nous, franchement ! Il lui fallait la voir. Il devait lui dire ses quatre vérités. C'était dans une colère monstre qu'il devait se rendre dans l'une de ses demeures. Surtout celle du Grand Nord, dont il était censé ignorer l'existence. Broouh ! Elle allait pouvoir trembler la petite ! Le Grand Méchant loup faisait route en direction de la mère grand. Enfin du petit chaperon rouge... De Aliénor.

PING PONG PING BOOM

Ne pouvant décrire précisément le bruit que provoquait le transplanage de deux Aurors, un commandant et le Ministre de la Magie, nous avons décidé de financer un petit nègre dans le but de bruiter le bruit que pourrait faire une telle chose. Et nous le remercions grandement. A bientôt, Serge !

Vladimir se tenait désormais devant la belle et grande demeure que possédait Aliénor au Grand Nord. Deux Aurors avaient transplanés à ses côtés, et le commandant de son armée se tenait là, regardant de partout pour voir si on allait leur tendre une embuscade. Il se souvenait très bien de la dernière fois qu'il avait vue cette vieille femme, et il ne souhaitait plus être confronté à elle. Même s'il ne s'agissait pas d'un combat la dernière fois. A la place du Ministre de la Magie, il l'aurait sans doute fait traquée et tuer. Mais il avait un grand cœur, ou alors il était complètement timbré et dans ce cas là, c'était tout l'Empire qui allait finir par devenir fou.

"Vous pouvez y aller. Je vous avais bien dit que je ne craignais rien."

Le commandant n'avait pas répondu à Vladimir, se contentant de continuer à observer. En voyant le Ministre passer devant lui et se diriger vers la maison, il lui indiqua qu'ils allaient rester ici encore un peu, pour être sûr qu'une fois à l'intérieur, tout allait bien. Vladimir n'avait pas bronché et il avait continué sa route. A peine la porte franchie, porte qui était étrangement ouverte, mais c'était pas très surprenant vue que Aliénor aurait bien aimé que son repas vienne toquer à la porte, il avait entreprit d'observer ses Aurors par le juda avant de rejoindre la jeune femme.

PING PONG PING BOOM BADA BOOMBADA BING

Merci Serge !

Quoi ? Trois bruits de plus ??? Alors ils avaient amenés des Aurors en plus au cas où ? Brooouh... Non mais il s'en doutait le petit Vladounet. Quoi qu'il en soit, ils était enfin seul, et il allait pouvoir se mettre à la recherche d'Aliénor. La maison semblait grande, très grande même. Mais elle avait sans doute déjà entendu le beau, séduisant, et resplendissant jeune homme.

BANG !

Étrange le bruit, non ? Surtout que Serge n'était plus sur le plateau de tournage.

La première chose que vit Vladimir en ouvrant les yeux, c'était des petits points noirs. Il avait reçus un sacré coup sur la tête. Qu'est ce qui était arrivé ? Pourquoi Aliénor l'avait frappé ? Et... Hum... Qu'elle bonne odeur. Sa vision n'était pas encore totalement revenue, mais il pouvait très bien sentir l'odeur d'un bon thé. Sans doute britannique le thé. Ce sont les meilleurs. Cependant, il n'avait pas pu être déplacé du Grand Nord jusqu'en Angleterre sans s'en rendre compte, si ?

Ses yeux commençaient à s'ouvrir. Et il avait vue juste. Quelqu'un agitait une petite tasse de thé devant lui. C'était une petite fille. Hein ? Comment ça une petite fille ? Et que disait elle ? Elle remuait les lèvres. Ah si seulement son mal au crâne ne l'empêchait pas d'entendre ce qu'elle pouvait bien lui dire...

Comme d'habitude, je me parlais toute seule. Et comme d'habitude, je me déplaçais dans le noir. J'avais toujours eu une excellente vue, ce qui me rendait pratiquement nyctalope. Je me baladais de ma chambre, à l'étage, à la salle de musique du rez-de-chaussée. En fait, je m'ennuyais profondément. Il y a des nuits comme celles-ci, où j'aimerais un peu d'action. Pas dans le sens où vous l'entendez, bien sûr. Petits chenapans, je n'ai que seize ans.

"Non Siobhán, je t'ai dit que je n'avais pas envie de me promener !" grommelai-je contre mon amie imaginaire qui traînait des pieds à côté de moi. "En plus, on gèle dans ce pays ! Je tiens à mes doigts ! J'ai lu quelque part que le froid pouvait les transformer en glace !"

Ce n'était pas vrai, mais j'essayai de lui faire peur pour qu'il cesse de me harceler. Siobhán n'aimait pas rester trop longtemps enfermé au même endroit, alors que moi, j'adorais ça. Le monde extérieur m'angoissait un peu trop. Pourtant j'étais bien loin d'être prisonnière. Je pouvais me déplacer quand bon me plaisait. C'est juste que je préférais rester dans un lieu que je connaissais.

J'entendis le bruit alors que je descendais le grand escalier. Par réflexe, je m'agenouillai pour que la rambarde me cache, et je tendis l'oreille. Plus rien. Peut-être que mon isolement m'avait rendue paranoïaque, qui sait ? Malgré tout, je possédais une bonne intuition qui ne m'avait jamais trompée. Quelqu'un était dans le manoir. Une personne qui ne s'était pas annoncée... Aussitôt, mon instinct de survie prit le dessus et je dégainai ma baguette d'une main tremblante. Je n'avais pas particulièrement envie de tester mes aptitudes au combat en duel, mais s'il n'y avait pas le choix...

Je descendis les quelques marches qui restaient et posaient les pieds sur les dalles de marbre du hall d'entrée. Je marchais le plus silencieusement possible, afin de ne pas me faire repérer. L'intrus devait déjà être dans le grand salon... Arrivant dans l'embrasure de la double porte, je discernai une silhouette haute et diablement imposante. Ciel, un homme ! Peut-être était-il armé ? Heureusement, il ne m'avait pas remarquée. J'avais cet avantage sur lui. Un rapide coup d'oeil vers la bibliothèque m'apprit qu'une statue en bronze trônait tout en haut. Sans réfléchir plus longtemps, d'un coup de baguette je la dirigeai le plus rapidement possible sur le crâne de l'homme.

BANG !

Eh ben dis donc, ça sonnait drôlement creux là-dedans ! Je ne pus m'empêcher de pousser un soupir de soulagement en voyant l'homme tomber lourdement sur le sol, inerte.

"Yeah, je gère." dis-je non sans fierté.

A présent, que faire de lui ? Il allait forcément se réveiller très vite, trop vite. Le bon sens aurait voulu que je l'attache fermement au cas où, mais je préférai d'abord allumer les chandelles. Allez savoir pourquoi... D'ailleurs, j'aurais vraiment dû le faire plus tôt, car lorsque la lumière fut, un spectacle troublant s'offrit à ma vue : le Ministre de la Magie du Grand Nord était dans mon salon ! Assommé, avec une bosse démesurée sur le front ! Sur ce coup-là, il n'y avait pas à dire, j'avais assuré...

Je me mis à me mordiller les ongles, nerveuse. Que devais-je faire ? Pour commencer, je le fis léviter à l'aide de ma baguette pour l'allonger sur le sofa, puis je lui préparai un thé. O_o Oui, un thé. ça aidait à pardonner, ce genre de choses. Je restai immobile, debout à côté de lui, tenant la tasse entre mes doigts crispés, et lorsque je le vis ouvrir les yeux, je me mis à agiter l'objet devant son nez, manquant de renverser le contenu sur sa chemise Armani.

"Coucou, le soleil brille ! Enfin pas encore, mais ça va venir !"

Je ne pouvais pas faire pire comme entrée en matière. Les gens normaux commençaient par se présenter, mais il faut dire que je n'en avais jamais fréquenté.

"Il y a un malade qui vous a frappé en traître. Heureusement que j'étais là pour le faire déguerpir ! Mais il vous a fait une sacrée bosse." dis-je avec un peu trop d'entrain. "Tenez buvez, c'est du thé au gingembre. C'est aphrodisiaque il paraît. Mais ne vous imaginez pas des choses, je n'avais rien d'autre comme thé."

En voyant l'air éberlué du Ministre, je songeai avec sagesse -mais un peu tardivement- que j'aurais seulement dû me contenter de dire mon nom. Maintenant c'était trop tard. Si ça tombe, je venais de lui faire une attaque cérébrale avec tout ce flot d'informations !

Big Ba Da Boom, made in Serge

Il lui avait fallu du temps pour reprendre ses esprits, et c'était pas encore vraiment ça, mais il avait réussi à assimiler à peu près tout ce que la jeune femme venait de lui dire. C'était pas si évident que cela, vue le coup qu'il avait pris sur la tête. Et apparemment, cette jeune personne avait réussi à faire fuir son agresseur. Ce qui était plutôt une bonne chose. Enfin... Quelque chose clochait. Il n'avait pas pu se tromper de maison. C'était bien celle d'Aliénor. Que faisait cette enfant ici ? Et qui aurait eu intérêt de venir chez Aliénor pour agresser un Ministre ? Tout ceci n'était pas très cohérent.

Après avoir un peu humer l'air et avoir pris le temps de bien se remémorer tout ce qui s'était passé, Vladimir en avait déduit que la jeune femme n'était pas une Vampire, mais une sorcière. Et au physique qu'elle avait, elle ne devait pas avoir plus de seize ou dix-sept ans. Par conséquent, elle ne collait pas du tout avec le décor. Que faisait elle chez une Vampire ? Est ce que Aliénor gardait de la nourriture chez elle ? Des réserves pour les périodes de grand froid où elle ne pouvait pas sortir de chez elle ? Non... Car la jeune fille n'avait rien de méchant à première vue. Ce qui signifiait qu'elle n'était pas une prisonnière de Nurmengard. Et c'était la seule nourriture qu'on autorisait aux Vampires, dans les Carpates. Sans compter que c'était pas livré à domicile. Et la maison était bien loin du domaine des Vampires.

Ayant très peu de forces, Vladimir se contenta de prendre la tasse de thé sans trop poser de questions. Du moins pour le moment. Il aurait largement le temps de demander ce qu'il voulait quand il aura repris des forces. Du gingembre ? Et aphrodisiaque ? Si c'était la maison d'Aliénor, Vladimir se doutait très bien que c'était pas elle qui devait en boire. Etais ce une boisson réservée pour les invités ? Et quel genre d'invités ? A quoi se prêtait elle comme jeu avec eux ? Bruuu... Rien que d'y penser, ça le dégoutait. Il ne pouvait pas rester comme ça sans savoir. Il devait interroger la jeune fille.

"Qui... Qui êtes vous ? Et que faites vous dans cette maison ?"

Elle ne pouvait pas lui cacher la vérité. Il était très bien informé, et il savait tout sur tout. Enfin sauf sur le fait qu'elle vivait ici apparemment, et qu'elle savait faire chauffer de l'eau pour préparer le thé. Elle avait un look un peu spéciale. On aurait dit une jeune fille sortie des années 80 avec sa coupe de cheveux et sa façon de s'habiller. On aurait même dit qu'elle ne changeait pas souvent d'habit. D'un côté, si elle vivait au crochet d'Aliénor, elle ne devait pas souvent aller faire les boutiques de vêtements... Euh quoi ? Au crochet d'Aliénor ???

"Vous vivez avec Aliénor ? Vous habitez ici ? Elle ne m'a jamais parlée de vous. Vous êtes quoi ? Une espèce de fille pour elle ? Ou quelque chose comme ça ?"

Il commençait à s'agiter, et il aurait bien aimé se lever, mais un mal fou au crâne le prenait de temps à autre, et notamment là. Si encore elle était assez douée en magie pour lui faire disparaître sa blessure, ça lui arrangerait les choses. Ou alors il ferait mieux de partir, non ? Après tout, il était en droit de quitter les lieux. Elle ne l'avait pas kidnappée... Par précaution, il avait vérifié qu'elle ne l'avait pas ligotée, et apparemment non. Et si dans le thé il y avait une potion pour le paralyser ??? Il fallait qu'il arrête de boire.

"Je vous ai posé une question. Qui vous êtes ??"

Généralement il gardait son calme, mais la douleur était insupportable.

A mon avis, je lui avais donné un trop grand coup sur la tête, mais j'étais tout de même très étonnée qu'il arrive encore à formuler ce festival de questions. Etait-il supérieurement intelligent, ou ne serait-ce qu'une passade parce que ses neurones devaient sauter dans tous les sens dans son cerveau suite à la violence du choc ? Si ça tombe, dans moins d'une minute, il allait me parler de sa mère qui le frappait avec des couverts en argent ou du traumatisme qu'il avait ressenti car son père ne le prenait jamais dans ses bras. Rien qu'à sa tête, on voyait que c'était un grand sentimental. Il devait faire une montagne de la moindre petite chose. Vraiment, je me demandais pourquoi Aliénor s'encombrait d'un tel navet. L'amour, même chez une vampire, reste un parfait mystère.

Enfin ce n'était pas le sujet du moment. L'espèce de Ministre au rabais semblait ne rien avoir suivi de ce j'avais dit, ce qui n'était pas étonnant puisque je n'avais pas tout saisi moi-même. Je crois que je lui avais balancé que le thé était aphrodisiaque... Rien de tel pour mettre à l'aise. Mais je n'y pouvais rien, j'avais lu ça sur la boite, et comme mon cerveau enregistre toutes les informations, que pouvais-je faire d'autre à part le répéter ? Il faudrait vraiment que j'apprenne des cours de savoir-vivre.

"Calmez-vous, ça sert à rien de vous exciter comme ça." dis-je en le repoussant avec force sur le sofa.

Il voulait se lever ou quelque chose du genre, mais dans son état, ce n'était vraiment pas une bonne idée. En plus, il avait le teint verdâtre. Peut-être était-il allergique au gingembre ? Oh non, est-ce que j'étais en train de l'empoisonner ?? Par précaution, je lui arrachai la tasse des mains et la posai sur le piano à queue, hors de portée. Puis, je croisai les bras en le fixant d'un air suspicieux. Un doute venait de me passer à l'esprit, et je décidai de mettre les choses au clair immédiatement :

"Etes-vous le vrai Vladimir Manokova ? C'est vrai, il se peut que vous ayez bu du Polynectar et que vous soyez quelqu'un d'autre ! Aliénor m'a toujours dit de me méfier, surtout que vous n'êtes jamais venus chez elle avant aujourd'hui... Donc on va faire un marché : je vous pose une question très personnelle et si vous répondez correctement, je vous dis qui je suis. ça marche ?"

De toutes façons, il n'avait d'autre choix que d'accepter. Sinon, j'avais déjà sorti ma baguette pour le ligoter et l'emmener dans la cuisine afin de l'ébouillanter pour qu'il me dise pour qui il travaillait. J'étais de nature méfiante, et il avait éveillé ma curiosité.

"Un ministre digne de ce nom n'entrerait pas comme un voleur chez quelqu'un, donc je vous conseille d'obtempérer, car tout joue déjà contre vous." ajoutai-je d'une voix menaçante, ma baguette le tenant en joue.

Je me sentais puissante. J'avais limite un homme à mes pieds ! Même s'il s'agissait d'un scélérat ou d'un usurpateur, c'était quand même un sacré pas en avant pour moi ! N'empêche, je n'aurais jamais pensé que ma première vraie rencontre avec quelqu'un se passerait de la sorte. A mon avis, j'étais vouée à ne jamais faire quoi que ce soit normalement.

Big Ba Da Boom, made in Serge

Elle venait de lui retirer sa tasse ? Elle ne voulait pas qu'il aille mieux ou quoi ? En plus si c'était aphrodisiaque, ça l'aurait mis en situation. Enfin non, car là, il n'allait rien se passer. En réalité c'est ça ! Il perdait la tête ! Elle l'empoissonnait ou je ne sais quoi, ce qui faisait qu'il avait de drôles de pensées derrière la tête. Et par dessus tout, elle voulait le séquestrer ici en lui faisant croire qu'elle doutait qu'il était le véritable Ministre de la Magie ? Elle devait être un chouilla cinglée cette gamine. Car s'il n'était pas le Ministre, et qu'il était un simple voleur, pourquoi serait il entré comme un touriste chez Aliénor ? Il aurait pris plus de précautions. Sans compter que...

"Attendez voir un instant... Je me souviens d'un truc..." avait il dit tout en se levant du canapé et en tentant de se maintenir debout. Le mal au crâne passait tout doucement, mais il était quand me^me encore bien présent.

"Vous pensez que je suis un voleur ? Et pourtant, vous m'avez dit que c'était un voleur qui m'a fait ce coup sur la tête. Mais en réalité c'était vous ? Vous m'avez frappé, vous me séquestrez dans cette demeure et... Et vous voulez quoi à la fin ?"

C'est vrai ça ! Que pouvait bien vouloir une jeune fille de même pas seize ans ?

"Et vous avez quel âge ? Vos parents sont où ? Vous allez me faire croire que vous êtes de passage, ou que vous vivez dans la maison d'une vampire ? Il faudrait être fou pour s'approcher volontairement d'eux !"

Par contre, s'approcher physiquement d'eux, ça on le pouvait, vue qu'il le faisait. Enfin, la question n'était pas là. Lui, il avait une armée de sorciers pour le protéger. Mais elle, elle avait personne. Alors que faisait elle chez Aliénor ?

"Ca en est assez. Je vais quitter cet endroit tout de suite..."

Cela dit, au lieu d'avancer, il s'était plutôt reculé, et il s'était délicatement assis sur le canapé. Ca tournait tout autour de lui, et c'était pas à cause d'un sortilège. Ca devait provenir de sa tête. Il ne se sentait pas bien du tout.

"Tout compte fait, je vais peut être attendre Aliénor ici. Et elle pourra vous prouver que je suis le vrai. Quand doit elle revenir ?"

D'ailleurs oui, elle était où ? Pourquoi avait elle laissée la nourriture sans surveillance ?

Il n'était pas très magnanime ce type-là, Myrtille était définitivement résolue à se méfier de lui. Il essayait de l'embrouiller avec une histoire de séquestration et de voleur... Il racontait quoi au juste ? Il sous-entendait que c'était elle qui l'avait frappé ? Il était gonflé quand même ! Finalement, c'était un espèce de mythomane. C'était à se demander comment il avait réussi à devenir Ministre. Il avait sûrement soudoyé quelques membres haut-placés. Les hommes politiques avaient souvent recours à ce genre de pratique. En attendant, il lui paraissait de moins en moins sympathique.

"Non, si j'étais vous, je ne ferais pas ç...!"

Trop tard, cet imbécile s'était levé, et à présent, il chancelait tellement que le fixer trop longtemps donnait le tournis. Bah tant pis, s'il se cassait la figure, c'était son problème ! Elle n'était pas Médicomage non plus ! Et voilà qu'il recommençait avec ses questions... Normalement, c'était aux siennes qu'il devait répondre ! Il ne respectait rien. C'était révoltant. Se retenant de l'assommer une nouvelle fois à cause de son manque de politesse, Myrtille profita qu'il était debout pour s'asseoir sur le sofa, les bras croisés, le fixant d'un oeil suspicieux.

"J'ai seize ans. Mes parents sont morts. J'habite ici. ça vous va ? L'interrogatoire est fini, je peux passer au vôtre ? Non, non, non ! Qu'est-ce que vous faites ?"

Il venait de se reculer dangereusement vers elle, si bien qu'elle crut qu'il allait s'asseoir sur ses genoux ! Heureusement, il se déporta au dernier moment pour prendre place à ses côtés. Apparemment, il souhaitait attendre le retour d'Aliénor pour lui prouver qu'il était bien le vrai Vladimir, mais Myrtille n'était pas assez patiente. De plus, elle n'était pas certaine que la vampire pointerait le bout de son nez cette nuit.

"Pas la peine, je sais comment savoir !" s'écria-t-elle.

Et, avant même qu'il ait pu réagir, elle attrapa la chemise de Vladimir et la souleva énergiquement pour regarder en dessous. O_o Là, elle approcha sa tête et plissa les yeux pour mieux voir. Après quoi, elle la lâcha, disant d'un ton tout à fait naturel :

"C'est bien vous. Vous avez une cicatrice sur l'abdomen. Brûlure due à un dragon furieux, je présume ?"

Elle lui fit un petit sourire mutin, certaine d'éveiller sa curiosité au plus haut point, car le détail qu'elle venait de trouver pour savoir s'il était bien Vladimir n'était pas de ceux connus par tout le monde. Seul quelqu'un l'ayant côtoyé de très près pouvait savoir cela, et le répéter à Myrtille. Pour enfoncer le clou, elle ne put s'empêcher d'ajouter :

"Vous n'avez pas autant d'abdos que je croyais. Aliénor a grossi le tout, je crois."

Big Ba Da Boom, made in Serge

Myrtille s'était éloignée du beau Ministre de la Magie, une fois qu'elle avait fini de lui tripoter ses abdos. Il était rester de marbre à la regarder. Il la contemplait de tout son long. D'abord ses yeux, puis ses joues, ses lèvres, ses yeux à nouveau, ses cheveux, son cou, qui ne disposait d'aucune marque, il avait vérifié. Puis, ses yeux, son nez, son cou, juste pour être sûr le cou. Et enfin, il avait porté toute son attention sur les yeux de la jeune femme et il avait croisé ses bras.

"Vous êtes la plus grande malade que je n'ai jamais croisé ! Et je comprend pourquoi Aliénor vous garde entre ces murs ! Ca serait de la folie de vous laisser vagabonder au dehors!"

Il avait enfin pu dire ce qu'il se retenait de lui dire depuis qu'il l'avait vue pour la première fois, il y avait déjà plusieurs minutes de cela. Ensuite, il avait remis ses mains le long de son corps tout en secouant la tête, et il continuait à fixer la jeune femme.

"Il ne s'agit pas d'une brûlure, mais d'une griffure. Vous n'avez sans doute jamais suivi d'étude des créatures magiques, donc je vous pardonne. Mais sachez que les dragons ne brûlent jamais leurs assaillants lors d'un combat. Ce sont de nobles animaux qui n'usent pas de la facilité que leur a donnée la nature pour remporter une victoire."

Et toc, prend toi ça dans les dents. Mais tout le monde s'en fou et c'est normal.

"Et pour vous répondre, l'interrogatoire n'est pas fini. Vous avez 16 ans, c'est exactement l'âge que je vous aurai donné. Vos parents sont morts, et j'en suis navré, mais s'ils savaient que vous viviez chez une Vampire ils auraient sans doute perdu la raison et ça les aurait tué. Donc ça n'aurait pas changé grand chose. Quand au fait que vous vivez ici, ça ne dit pas pourquoi vous êtes là. Aliénor n'héberge pas de SDF et encore moins des orphelines. Donc si vous habitez chez elle, c'est qu'il y a une bonne raison..."

Attendez... Vladimir s'était coupé en parlant. Enfin, il avait arrêté de parler. Il ne s'était pas vraiment coupé. Du moins, il ne saignait pas.

"En imaginant que ce que vous me dites est vrai, ça voudrait dire que vous avez de l'importance aux yeux d'Aliénor ? Et par conséquent, vue votre âge et... Non, vos parents sont morts. Vous n'avez pas dit que votre père l'était, mais les deux. Donc Aliénor n'est pas votre mère. De toute façon, elle n'aurait pas pu par le passé tomber enceinte. Donc vous... Vous... Vous êtes de la famille peut être ? Une descendante ? La fille de sa petite petite petite fille décédée dans un accident de voiture et elle a hérité de la garde ? Comme on voit dans ces films moldus ? Vous êtes une sorte de fardeaux à porter ?"

A force de trop réfléchir, il allait finir par avoir une commotion cérébrale. Sans compter que sa blessure pourrait y contribuer grandement.

"Je vais me servir à boire, ça vous laissera le temps de réfléchir à ce que vous allez me répondre. Et si vous me mentez je le saurai."

Il avait entreprit de chercher la cuisine, même s'il se doutait déjà qu'elle allait vouloir l'empêchait de fouiller dans toute la maison. Cela dit, ça avait été rapide sa recherche, car la cuisine se trouvait juste à côté du salon. Et en plus il y avait un frigo. Il avait entreprit de l'ouvrir et il pouvait voir tout ce qui se trouvait à l'intérieur sauf une chose. Non non ! Ca y est ! C'était sûr cette fois ci ! Cette fille n'était pas humaine. Et a peine avait elle franchie la porte de la cuisine, qu'il s'était tourné vers elle d'un air accusateur.

"Il n'y a pas de jus d'orange !"

Aucun être humain pourrait s'en passer...

Il étalait sa science sur les dragons, alors que Myrtille n'en avait pas grand-chose à faire, soyons honnêtes. Il était 2H30 du matin, elle avait autre chose à faire que d'entendre un cours sur les dragons ! Elle aurait voulu lui répliquer quelque chose dans ce genre-là, mais il se leva brusquement pour aller dans la cuisine. Elle sauta sur ses pieds pour le suivre à grandes enjambées, essayant de le rattraper. C'était bien un ministre, ça : comme il avait l'habitude d'être servi par tout le monde, il se croyait chez lui n'importe où ! Il ne manquait pas de toupet !

Il poussa un espèce de cri après avoir inspecté le frigo, et se tourna vers elle pour lui lancer un regard accusateur. Myrtilla plissa des yeux. Elle aurait tant voulu avoir le pouvoir de Superman afin de pouvoir le brûler d'un simple regard !

"Non, je n'ai pas de jus d'orange. Est-ce un problème suffisamment conséquent pour vous ? Vous voulez faire une réunion extraordinaire avec votre tribunal pour remédier à ça ? Je vous conseille plutôt de vous ressaisir et de relativiser : après tout, c'est ce qui arrive quand on est chez quelqu'un d'autre que chez soi : on n'a pas forcément ce qu'on veut !"

Fière de sa répartie, elle s'avança jusqu'à lui d'une démarche furibonde et claqua la porte du frigo d'un grand geste de la main. Elle aurait bien aimé lui coincer les mains dedans, mais ne soyons pas si sadiques. Après tout, il avait le droit d'être ce qu'il était, même si ce n'était pas grand-chose.

"Bon, ça y est, vous êtes calmés ? Je peux vous offrir du jus de citrouille, si vous voulez... mais ce n'est pas un bar ici ! D'ailleurs, je ne vois même pas pourquoi je m'efforce d'être aimable avec vous. Vous êtes entrés sans vous annoncer, je devrais vous jeter dehors ! Mais je ne le fais pas parce que je suis bien élevée... Enfin je crois. C'est ce que font les gens bien élevés, non ?"

Le début de ses paroles étaient censées sonner comme un reproche, mais la fin était le total opposé. Tout ceci était bien déroutant. Perplexe face à tout cela, car décidément, elle ne savait pas entretenir une conversation, elle se laissa tomber sur une chaise. Puis, soudain, elle eut une idée. Relevant brusquement la tête avec un sourire un peu diabolique, elle sortit sa baguette et se plaça face à Vladimir, toujours devant le frigo.

"On va jouer à un jeu..." dit-elle, sournoise. "On va se faire un duel. Le gagnant pourra poser toutes les questions qu'il veut. ça vous va ? Vous pourrez me cuisiner comme vous voulez, surtout que je suis une jeune fille sans défense... N'est-ce pas ?"

Vladimir n'avait rien à perdre, après tout, il était ministre. Quant à Myrtille, elle se sentait d'humeur tête brûlée.

Big Ba Da Boom, made in Serge

Cette fille était véritablement insupportable. Et s'il y a bien quelque chose que Vladimir ne supportait pas, c'était d'être en face de quelqu'un d'aussi... aussi... D'être en face de quelqu'un qui était le portrait craché d'Aliénor, mais en plus petite. Un portrait non physique, mais mental. En plus elle vivait avec elle, donc c'était pas très étonnant si elle avait virée pareil.

"Je ne vais pas me battre en duel. Je suis le Ministre de la Magie et non un Auror. Si je veux des informations, je les aurais. Et il ne m'est pas indispensable de les demandées à une petite fille !"

Après tout, c'était vrai. Il pouvait retourner à la Cité Rouge, et demander à ce qu'on fasse des recherches sur elle. C'était pas si compliqué que cela. Et par la même occasion, il pourrait demander à ce qu'on trouve Aliénor. Traquer les gens c'était monnaie courante au Grand Nord. Alors pourquoi perdre son temps ici ?

"Vous savez quoi ? Je vais y aller. Et si vous voyez Aliénor vous n'aurait qu'à lui dire qu'elle... qu'elle... Je lui dirai moi même !"

Ben oui, quoi ? Il n'avait pas besoin qu'elle joue le rôle d'un bloc note. Il pouvait très bien le faire lui même. Enfin... Attendre qu'on l'ait trouvée, ou qu'elle vienne à lui, et lui dire de vive voix ce qu'il pense d'elle, et du fait qu'elle ne l'est pas rappelée ! Roooh ! Et voilà qu'il se mettait à penser comme une jeune fille de seize ans qui en est à son premier rencart ! Il fallait qu'il sorte de là... Cette fille le rendait totalement fou.

Il s'était tourné, et il avait entreprit de quitter la maison tout en marmonnant. C'était incroyable de se comporter ainsi. Aliénor aurait pu engager une autre domestique que quelqu'un d'aussi incompétent et stupide qu'elle. En plus, elle n'était pas coopérante du tout, alors que c'était bien son boulot, non ? Et elle ne lui avait même pas proposer à boire. Quel toupet n'empêche ! Il fallait qu'il sorte, il fallait qu'il quitte cette maison, et il fallait qu'il... Se stop ? C'était quoi ça ? Il avait quasiment atteint la porte d'entrée, quand il avait sentit quelque chose autour de lui. Il s'était arrêté net, et il avait regardé derrière lui par réflexe.

Elle l'avait suivit ? Elle voulait s'assurer qu'il partait bien ? Du moins c'était ce qu'il avait pensé, mais à première vue, elle n'était pas derrière lui. D'ailleurs, il n'y avait personne à proximité de lui. Et pourtant il aurait juré que... Ca lui reprenait ? On était à nouveau passé à côté de lui. Une sensation de froid. Comme si c'était quelque chose de mort. Et puis d'un seul coup, un petit murmure empli la pièce. Qu'est ce qu'il se passait ?

"Il y a quelqu'un ?"

Vladimir était resté plusieurs secondes à regarder autour de lui, et à tenter de distinguer quelque chose ou quelqu'un. Mais plus rien. Il n'y avait plus rien. Plus de sensation, plus de bruit... Et la jeune fille n'était pas dans les environs. Peut être qu'il avait rêvé. Ou qu'elle l'avait réellement rendu fou.

"Tsss..."

Il avait laissé échapper ce petit bruit avant de se tourner une nouvelle fois vers la porte, et de quitter définitivement cette maison.