You and Me, and all of the People... [TERMINE]

Kaylee Carter et Konrad I. Detweiler

La veille au soir avait été une nuit particulièrement douce. Il y avait eu une averse. Juste un peu de pluie n’avait jamais fait de mal à personne, quand on s’avait que s’était abattu quelques jours plus tôt, des torrents d’eau à Paris, et sur l’ensemble du territoire anglais. Konrad n’était pas du genre héritable à la vue d’un peu de vent, d’un peu d’eau ou d’un peu de neige. Ça lui était complètement égal. Il avait passé une partie de la soirée dans un fauteuil de la salle commune, recroquevillé sur lui-même avec un livre d’Edgar Allan Poe. Le portrait ovale. On aurait pu presque ressentir dans ces lignes toute la beauté de cette femme, qui était morte ou du moins, qui avait disparu dans la toile de l’homme qu’elle aimait. Fermant son ouvrage, Kid avait passé le restant du temps, une Bièraubeurre à la main à regarder deux jeunes garçons de troisième année jouer aux échecs. Victoire écrasante pour le rouquin qui s’était tourné vers lui pour lui demander une technique de jeu, que le Serdaigle s’empressa de lui expliquer. Il était comme ça Konrad. Aimable avec tout le monde et serviable. Dans les coups de minuit, il se décida à aller se coucher, à la suite d’un ami de septième année.

Au petit moment, il fut réveillé par le capitaine de l’équipe des Serdaigles, qui voulait s’entraîner à tout prix pour le match qui ne saurait tarder. Il faisait encore nuit. Le soleil ne pointera le bout de son nez qu’à la fin de l’entraînement. Konrad et son équipier avait envoyé un Cognards droit dans l’anneau adverse et fière de lui, aidait son camarade de victoire à ranger les balles hargneuses dans leurs « muselières ». Il était à peine sept heures quand ils retournaient aux vestiaires pour se changer. Konrad attendit qu’ils aient terminés pour retirer son maillot de Quidditch. Il n’avait pas pour habitude de dévoiler ses cicatrices à n’importe que qui. Son dos était ponctués de lacérations, semblables à des entailles de couteaux, de brûlures, enfin bref, pas très beau à voir. Avec le temps, elles s’étaient atténuées, mais on voyait bien cet amas de cicatrices blanches et rosées, témoignage d’une enfance difficile et meurtrit. Le Serdaigle sortit des vestiaires et suivait ses compagnons, déjà loin devant lui. Ils avaient l’habitude avec Konrad, c’est lui-même qui leur demandait de partir avant lui, pour qu’il puisse se changer au calme.

Kid arriva changé, veste, chemise, pantalon et le chapeau sous le bras, avec ses affaires de Quidditch, son balai sur les épaules. Il alla reposer le tout dans sa chambre de la tour du sixième étage et se posa un instant devant le carreau froid de la fenêtre. Il ferma les eux en repensant à ce qui s’était passé avec Kaylee quelques jours plus tôt. Il n’aurait pas du agir ainsi. Il le savait. Pourtant, les paroles de la jeune fille aux cheveux rouges le transperçaient encore, malgré ses excuses. Lui-même ne s’excuserait jamais assez d’avoir agit aussi sauvagement avec elle. Il sentait encore les petites épaules frêles de la jeune fille entre ses mains d’homme. En rouvrant les yeux, fixant l’horizon, il aperçut près du lac une masse de cheveux rouge, pelottée sous un arbre. Sans réfléchir, sans savoir s’il s’agissait de Kaylee ou d’une autre personne, il attrapa sa veste et son chapeau posés sur son lit et descendit quatre à quatre les marches des grands escaliers, jusqu’à atteindre le hall d’entrée. Kid sortit alors, en humant l’air frais du matin, qui était tout aussi revigorant après la douche qu’il venait de prendre aux vestiaires. Ses cheveux brun en épis étaient encore humides, presque secs. Il marcha, l’estomac noué en direction de la jeune fille, avant de voir s’assez près qu’il s’agissait bien de Kaylee. Autrement, il aurait eu l’air d’un parfait idiot. Quoi qu’être planté devant elle comme un piquet faisait de lui un parfait idiot également. Il esquissa un sourire gêné et resta là, les mains jointes autour de son chapeau qu’il ne cessait de tourner sur lui-même.

« Salut. »

Une voix légèrement contractée, timide même. C’était peut être la première fois de sa vie qu’il se sentait « comme les autres », dans ce genre de situations du moins. Il avait du mal à la regarder sans fuir du regard mais prit son courage à deux mains avant d’oser planter son regard brun dans les yeux de la jolie Gryffondor. Leurs yeux étaient si sombres qu’associés, ils auraient donnés une teinte ténèbres à ce regard aussi intense que le « presque baisé » d’il y a quelques jours. Kid resta un moment planté comme ça, devant elle puis désigna la place qui se trouvait à côté.

« Je peux ? »

Précautionneusement, il s’assit à côté d’elle. Assez proche. Sans le faire exprès, du moins inconsciemment. Il déposa secoua l’arrière de ses cheveux à l’aide de sa main, toujours en regardant devant lui, en observant le lac animé de l’intérieur, pour enfin laisser ses cheveux sécher. Son chapeau sur les genoux, il n’osait ni regarder de nouveau la Gryffondor, ni ouvrir la bouche.

Kaylee Carter et Konrad I. Detweiler

Quand il avait cinq ans, Konrad avait essayé de fuguer. Il avait attrapé son doudou, son sac à dos en forme de panda, un paquet de céréale, et avait essayé de sauter de la fenêtre de sa chambre, pour atteindre l’arbre qui se trouvait juste en face. Ce dit arbre était l’un de ses principaux sujets de cauchemar, lorsqu’il était petit enfin… Plus petit que cinq ans. Il avait sauté et avait crié au secours, pendu comme un cochon à la broche à la branche la plus haute de l’arbre. Il pensait que personne ne viendrait l’aider ; sa mère cuvait dans son lit. Son père l’avait entendu et l’avait sorti de là en quelques minutes qui lui avait parût des heures. Blottit contre le torse chaud de son aîné, Kid s’y était endormi. Ici, contre l’écorce de cet arbre, aux côtés de la fille dont il était amoureux depuis toujours, Kid avait l’impression d’être sur la branche de ce bouleau. Il avait hâte que son père vienne le sauver. Mais il avait douze ans de plus et cette fois, il devrait se débrouiller tout seul.

Les paroles de Kaylee le crispèrent. Auparavant elle lui avait parlé d’une manière plutôt froide. Etait-elle vraiment méprisante ? Mais la suite de son énoncé fit battre le cœur du jeune brun à un rythme qu’il n’appréciait pas tout en y prenant un plaisir sadique. S’emballer, c’est ce que le cœur du Serdaigle faisait chaque fois qu’elle s’adressait à lui, chaque fois que leurs regards chauds se croisaient. Il continua de regarder devant lui, en tripotant machinalement les rebords de son chapeau. Il ouvrait la bouche en quête d’une quelconque réponse… Mais non. Alors il la referma, sans oser quoi dire. Pourquoi n’avait-il pas prononcé un simple « ce n’est pas grave » ou bien encore, dans le summum du romantique à deux Noises : « Je sais. ». Mais non. Serrant les dents, Konrad n’osa bouger. Il regrettait la douche de cette fin d’entraînement matinale. Quoi que pour se remettre les idées en places, il lui aurait fallut une bonne douche froide, dure, douloureuse mais revigorante.

« Ecoute… » Décida-t-il enfin en se tournant vers la jeune fille. « Je suis désolé. Je n’aurais pas du agir ainsi et je… Enfin c’est compliqué, je m’en veux je… » Il déglutit et chercha ses mots. Il fallait qu’il lui explique qu’il n’avait rien à voir avec elle, cette femme qui lui avait fait subir des choses atroces.

Cherchant ses mots, il repensa à elle ; et à ce soulagement qu’il avait eu une fois l’ambulance partie. St Mangouste était venue à la suite des médecins Moldus, pour enregistrer l’acte de décès. Ils avaient vécus de belles années, tous seuls, juste lui et son père. Puis ce dernier avait rencontré une jeune femme. Un petit côté asiatique qui lui adoucissait le visage. Elle était gentille et avait été mise au courant du passé difficile du fils de son nouveau Jule. C’est cette femme qu’il appelle maman aujourd’hui. Elle l’avait réconcilié avec les femmes. Elle lui avait offert une préadolescence heureuse, cicatrisante. Elle lui avait offert une petite sœur. Une petite sœur qu’il se devait de protéger. En pensant à cette petite fille aux yeux bridés, il eu envie de partir, de rentrer au Pays de Galles. Il avait honte de ce qu’il avait fait à Kaylee parce qu’il ne voulait en aucun cas, devoir un jour, avoir à lever la main sur quelqu’un. Jamais de la vie.

« Je ne voulais pas te brusquer, j’ai perdu mon sang froid et je n’aurais pas du… C’est mal. » Konrad regardait de nouveau l’horizon, n’osant pas rencontrer le regard brun de la jolie Gryffondor. « C’est dégueulasse ce que j’ai fais… » Déclara-t-il alors, un arrière goût amer sensible dans sa voix. « Lever la main comme ça, sur une fille… Personne ne devrait faire ça c’est vrai quoi… Et puis surtout pas sur toi… » Et puis Konrad parlait surtout tout seul oui. Le flot de parole ce déversait et il n’arrivait pas à s’arrêter. C’est comme s’il essayait de se vendre à la jeune fille. « Je me suis emporté, ça ne m’étais jamais arrivé auparavant, je m’en veux terriblement. Ça me rend malade. »

Il baissa la tête en regardant l’herbe encore fraîche devant lui. Elle était verte, perlée d’eau, comme si elle venait de pleurer à chaudes larmes. Un ou deux rayons de Soleil firent leur entrée, perçant les nuages aussi facilement qu’un couteau s’enfonçant dans du beurre. Le soleil se reflétait dans le lac, encore trop faible pour éblouir le monde, étouffé par cette couverture duveteuse grise, peu accueillante.

Kaylee Carter et Konrad I. Detweiler

Ça, on peut dire qu’il ne l’avait pas vu venir. Il était resté comme ça, les yeux grands ouverts, pendant qu’elle l’embrassait après l’avoir sauvagement attiré vers elle. Il n’y croyait pas ses yeux. Apparemment, elle avait agit ainsi pour terminé ce qu’il avait faillit faire quelques jours plus tôt. Il n’avait jamais trop approchés les filles. Pourquoi ? Parce qu’il n’était pas tout à fait guérit de ce qu’il avait vécu dans l’enfance. Comprenez vous, l’adolescence est le moment propice durant lequel les méninges (et aussi les hormones) travaillent à plein régime. Il avait du mal à avaler cette enfance gâché, alors qu’aujourd’hui, il vivait au seing d’une famille tout à fait normal, avec une mère de substitution attentionnée, qui le considérait comme son propre fils, un père aimant et une petite sœur pleine de vie. C’était un état d’esprit qui aurait pu énerver ceux qui n’ont rien, mais Konrad n’était pas si heureux que ça. Légèrement perturbé par son passé, mais il essayait tout de même de faire table rase de tout ça et de sourire à la vie, comme il le faisait le plus souvent.

Kaylee le regarda alors avec de gros yeux ronds avant de se lever d’un bond, s’avançant vers la masse aqueuse qui se présentait devant eux. Les bras croisés, elle était vraiment inoffensive. Elle non plus n’avait pas l’air de savoir où elle en était. Kid resta un moment assit à la regarder de toute sa hauteur, de ses cheveux rouges jusqu’à ses chaussures, en passant par la légère cambrure dorsale et les pieds joints. Kid se leva et attrapa la main droite de Kaylee avant de s’avancer à sa hauteur, juste à côté d’elle. Il n’osait pas encore la regarder. Le contact de la main chaude de la jeune Gryffondor le mettait à l’aise. Il commencerait presque à ce détendre. Peut être était-ce la confusion qui devait régner chez Kaylee qui le mettait à l’aise. Il se sentait d’un coup beaucoup moins seul. De plus, s’était la première fois qu’il prenait l’initiative de quelque chose. Kid n’était pas du genre à prendre les rennes en ce qui concernait les relations amoureuses. Il n’en avait pour ainsi dire jamais eu, parce qu’il ne savait pas comment s’y prendre, parce qu’il n’était jamais tombé amoureux, excepté de Kaylee. Depuis le premier jour durant lequel il l’avait vu parmi la troupe de première année, avec sa petite masse rouge qui se différenciait des autres, son regard vif et espiègle, son mouvement de genoux quand elle était allé essayer le Choixpeau magique. Il avait eu une petite boule à l’estomac quand elle fût envoyée à Gryffondor.

Là encore, Kid ressentait cette boule dans l’estomac… Bon ok peut être parce qu’il n’avait rien avalé et qu’il s’était dépensé de bon matin, mais aussi parce qu’il tenait cette main là, cette petite main innocente. Elle avait un regard étrange, comme si elle se retenait de pleurer. Konrad se plaça devant elle avec un regard un peu dur, leurs yeux noir tranchant l’air tellement l’ambiance était intense. Il avait posé son chapeau sur le sommet de son crâne, ce qui ajoutait de la distance entre la petitesse de Kaylee et la grandeur de Konrad. Il n’avait pas envie de parler, seulement de lui sourire. Mais il n’y arrivait pas. Le Serdaigle passa une main sur la joue de Kaylee et se pencha pour lui murmurer quelque chose à l’oreille.

« Je crois qu’on O.K sur ce point tu ne pense pas ? »

Kid lui déposa un baiser sur sa joue de pêche avant de lui tenir le menton. Il hésita pendant quelques instants avant de lui adresser ce baiser furtif mais sincère. Sa timidité l’était : sincère. Il n’avait pas l’habitude d’agir sans un rire, une bonne blague ou une remarque qui fait sourire. Mais il avait agit de son propre chef, ce qui était déjà un énorme progrès. Il avait relâché son étreinte après ce léger baiser en ouvrant les yeux lentement. Comme un goût de trop peu dans la bouche. Il esquissa un sourire, le visage légèrement empourpré.

« Désolé, c’était juste pour vérifier que c’était bien vrai. Pour une fois que tu ne me crie pas dessus. »

Un peu d’humour ne fait jamais de mal. Il prenait le risque de la taquiner simplement parce qu’il voulait détendre l’atmosphère. Sa poitrine exploserait bientôt si elle ne se mettait pas à parler. N’importe quoi, même un tape derrière la tête, Konrad ne lui en voudrait pas ; puisse qu’il l’aimait.

Kaylee Carter et Konrad I. Detweiler

Il l’écoutait parler. Chacune de ses phrases étaient stupides. Konrad ouvrait les yeux encore plus grands à chaque phrases. Elle semblait rapetisser au fur et à mesure que ses paroles confuses défilaient. En la regardant parler, la tête baissée, le corps crispé, Kid remarqua que l’un de ses lacets était défait. Il continua de laisser parler jusqu’à ce qu’elle marque une pause. Le jeune Serdaigle se baissa à ses pieds et lui laça ce lacet pendouillant au sol. Relevant la tête vers elle, il lui adressa un sourire. Ce qu’il détestait par-dessus tout… Non non, pas les lacets mal noués, non. Les moments de malaise. Il se releva en lui tenant les épaules. Pas d’une manière brute comme il avait pu le faire il y a quelques jours, mais d’un manière douce, qui se voulait rassurante. Il prenait conscience qu’il n’était pas le seul martyr, s’en voulant pour son comportement. Kaylee avait vraiment l’air de regretter ces paroles. Konrad plongea courageusement son regard dans le sien avant de lui sourire à pleines dents. Il la serra contre lui, sincèrement. Pour lui, c’était une manière simple, et la plus sincère qui soit pour lui prouver qu’il acceptait ses excuses. Il était trop heureux qu’elle avoue ses faiblesses. Elle avait agit ainsi sans faire attention, sans prêter gare à ses véritables sentiments. Ça valait toutes les excuses du monde. Au creux de son oreille, il murmura :

« C’est la première et la dernière fois que je te brusque. Je suis effroyablement désolé… »

Il se sentait coupable, désirait lui expliquer pourquoi il s’en voulait autant, mais il n’y arriverait pas de lui-même. Kid n’aimait pas beaucoup parler de son passé mais il devait expliquer à la jeune fille de quoi il retournait. Mais le temps ne pressait pas. Si elle le désirerait, Kaylee n’aurait qu’à lui demander. Elle comprendrait Konrad petit à petit, tôt ou tard. Lui-même avait tout à apprendre d’elle. En six ans, il n’avait pas pu l’approcher à cause de cette haine qu’elle gardait en elle. Cette haine qui n’était que du vent au final. En six ans, il aurait pu en vivre des choses avec elle. Kaylee ne s’était réveillée que maintenant, alors que la fin de l’année approchait. S’en était presque triste. Mais la fin de Poudlard ne veut pas dire qu’une « relation » ne peut pas se mettre en place. En tout cas, relation ou pas Konrad n’était pas trop sûr des évènements. Il aimait la Gryffondor, ça s’était clair depuis un bout de temps, mais il voulait que l’atmosphère devienne nettement plus naturelle que cette crispation de timidité. Il relâcha son étreinte qui avait duré ce qu’il fallait, qui était très agréable d’ailleurs. Kid attrapa son chapeau et le déposa sur la tête de Kaylee avant de se rasseoir près de l’arbre. Un nouveau de rayon de Soleil.

Ils étaient rares ces rayons de Soleil. Surtout ces derniers temps, mais tout le monde savait pourquoi. Le monde des sorciers n’était pas au beau fixe. C’est quelque chose qui avait toujours inquiété, attristé Konrad. Pourtant, de ce côté-là, il n’avait pas de soucis. Ses deux parents étaient des sorciers, avec seulement quelques lointains antécédents Moldus. Kid n’avait rien contre eux. Les Moldus était ce que serait les sorciers dans leur baguette. Des êtres humains comme les autres. En pensant à ce phénomène d’actualité, on pouvait se demander, est ce que la jolie Gryffondor se sent concerner par ça, qu’en pense-t-elle ? En somme, plus il s’en apercevait, plus il paniquait. De quoi me direz-vous ? Konrad s’apercevait qu’il ne connaissait rien de la jolie rousse. Son sourire retomba comme un jouer qu’on aurait débranché. Il croisa les bras sur son torse et essaya de retenter un sourire qui se voulait rassurant. En effet, sous cette carapace de fière d’elle, Kaylee semblait sujette à la timidité.

« Ces années à ce chamailler sans rien connaître de l’autre, c’est un peu dommage tu ne trouves pas ? » Lui demanda-t-il, plissant ses yeux déjà presque bridés, le soleil commençant à taper dans sa direction. Une main en visière sur le front, il essayait comme il pouvait de mettre à l’aise la Gryffondor. Mettrait-il ses propres appréhensions pour tenter de rassurer Kaylee ? Peut être bien oui.

Kaylee Carter et Konrad I. Detweiler

À l’écouter parler, Konrad souriait, amusé par son air faussement solennel. Les lapins ? Elle aimait les lapins ? Sa petite sœur aussi aimait les lapins. Bon en même temps, elle avait quatre ans et demi donc forcément comme beaucoup de petites filles de son âge, Iris aimait les lapins, les poussins et les chatons. De cette petite remarque de la part de la Gryffondor, Konrad en était presque attendrit. En même temps, elle lui facilitait la tâche. Un hibou, une petite faiblesse à la vue d’une pâtisserie, au final, cette jolie rousse était tout ce qu’il y avait de plus normal. Pleine de vie, plutôt gentille et agréable à l’écoute. À l’écoute de ce qu’elle considérait peut être comme la pire des matières, Konrad se mit à rire de bon cœur. Il avait comprit effectivement que ce n’était pas son truc. C’était pourtant l’une des matières que Konrad aimait le plus, parce qu’il suffisait de tout suivre à la lettre, d’avoir un peu de concentration l’espace d’une petite heure et demi, et de surtout savoir manier les sorts ménager en cas de… Débordement non consentie. Elle était restée debout, devant lui, ne barrant pas le Soleil de par l’élévation de ce dernier et par la petite taille de la Gryffondor. Cette histoire de famille sorcier lui picotait la langue, mais il n’oserait pas lui demander de quoi il retournait, trop gêner de se mêler de sa vie privée, peut être trop privée pour l’instant.

« Ça doit être sympa de vivre parmi les Moldus. Je vis dans une ville de Moldu, à Glasgow, mais à la maison, ça doit être autre chose. » Konrad s’affala un peu plus, pour se mettre plus à l’aise, parce c’est ce qu’il était. Apparemment, elle attendait des informations sur nôtre jeune Serdaigle de dernière année. Recroisant les bras, se donnant un faux air détaché, Kid plissa les yeux un peu plus à cause du Soleil avant d’exposer les faits.

« Konrad Icare Detweiler, 16 ans, Serdaigle. Je vis donc au Pays de Galles, j’ai une petite sœur de quatre ans et demi, ma belle mère et mon père sont des sorciers, ils travaillent au Ministère de la Magie au bas de l’échelle. Mon lézard s’appelle Arthéon et passe son temps à dormir » Il marqua une pause et chercha quoi dire. « J’adore le Quidditch et les Cannons de Chudley, j’aime prendre du thé au lait au petit déjeuner, ou alors du chocolat chaud mais avec beaucoup de cacao en poudre… » Kid souri à sa propre remarque. « Plus tard je ne sais pas trop ce que je veux faire, je suis un élève moyen, j’aime les bouquins et l’astronomie. J’adore la mythologie grecque. J’ai eu un nombre moyen de BUSE, je vais aux cours avancés de Potion et Métamorphose, je prie pour réussir mes ASPIC’S l'année prochaine. » Il se frictionna machinalement le menton en réfléchissant et poursuivit. « Je joue de la batterie avec des copains Moldus pendant les grandes vacances. Et je suis bien sûr batteur dans l’équipe de Quidditch des Serdaigles. »

Il ne lui raconterait ses blessures que le moment venu, rien ne pressait. Dire qu’il n’avait pas eu d’enfance avant ses huit ans, que ce n’est qu’à cet âge qu’il rencontrait pour la première fois les petits Moldus qui jouaient tous les jours dans sa rue, les mensonges qu’il avait dû inventer en précisant qu’il venait d’emménager, alors que cela faisait huit longues années qu’il habitait ici, pour ainsi dire, depuis toujours. Ce n’était pas le genre de chose agréable qu’il fallait raconter. Ou alors pour plomber l’ambiance au choix.

Kaylee Carter et Konrad I. Detweiler

Kaylee avait une famille unie. Ils s’aimaient tous les uns les autres. C’était quelque chose que Konrad commençait à vivre, ou plutôt, à découvrir. Durant son enfance, il ne voyait jamais la famille de son père, à cause de sa mère que son géniteur avait fait passer pour « malade » auprès de ses proches. Personne dans sa propre famille n’avait jamais su ce qui se passait, en réalité, chez les Detweiler. C’était probablement mieux ainsi. Lire de la pitié dans les yeux de ses proches n’aurait pas été très agréable, surtout niveau ambiance. Pour ainsi dire, Kid avait rencontré beaucoup de membre de sa famille maternelle, le peu qu’il restait, et paternelle, le jour de la veillée funèbre en l’hommage de Milena. La famille Istos était presque désolée plus pour le jeune garçon et son père plutôt que pour la mort de leur fille/sœur. Ils reconnaissaient que sa santé mentale était fragile et qu’il aurait fallut faire quelque chose plus tôt, avant que la mort ne vienne l’emporter.

C’était triste, mais cette menace qui s’envolait dans la maison familiale était trop agréable pour regretter. Ils tentaient juste de se construire une vie de famille. Et c’est ce qui était arrivé à la venue de Jun, la nouvelle femme de Théodore. Quant à l’arrivée d’Iris, ce fut une consécration. Le cadeau d’une famille fraîche, neuve, et presque guérie. Jun s’était vraiment bien occupé de Kid, un petit garçon qu’elle a apprivoisé, consolé et aimé alors qu’il n’était même pas son propre fils. Cette femme qu’il appelait maman. En tout cas, à repenser à sa mère, il sentie cette main apaisante dans ses cheveux. En relevant un peu plus la tête, il sourit à son amie.

Amie, petite amie, en tout cas, Konrad l’écouta parler avec attention. Il aimait bien l’entendre parler de sa famille, de ses habitudes. Quand elle souligna sa présence aux matchs de Quidditch, elle avait rougie. Sa peau blanche se colorait d’un léger rose, qui jurait incroyablement avec la couleur de ses cheveux. C’est vrai qu’elle était batteuse elle aussi, mais elle n’avait jamais jouée contre nôtre jeune Serdaigle. Ça n’aurait pas été de tout repos d’ailleurs. Etant donné les hostilités qui les avaient séparés durant ses années. Konrad se releva et s’avança vers le rebord du lac. Il se baissa pour ramasser un caillou et le lança de toutes ses forces à la surface. Un, deux, trois ricochets. Bof. Il se tourna vers Kaylee et lui sourit, amusé de la voir avec son chapeau sur la tête.

« En première année, j’ai faillis tomber de la barque qui nous emmenait vers Poudlard à la rentrée. Je crois que les bestioles de ce lac ne m’ont jamais beaucoup aimé. J’ai pas le pied marin. »

Konrad ria à sa propre remarque et saisit un nouveau galet. Celui-ci était rond et fin, comme un œuf qu’on aurait écrasé sans l’éclater. Kid resta un instant à le regarder, en caressant d’un pouce sa surface lisse, les bords légèrement granuleux. Puis il le jeta à l’eau. Un, deux, trois… Toujours pas. Il soupira et se pencha pour en ramasser un autre. Petit et rond, pas plus gros qu’un Vif d’Or. Il le brandit vers le soleil et l’observa en fermant un œil.

« La dernière fois au Quidditch, mon capitaine m’a demandé de ranger le Vif d’Or… J’avais l’impression de chasser une mouche à bouse de dragon. C’était presque pathétique. Je ne t’ai jamais vu jouer au Quidditch, c’est dommage. » Il marqua une pose en faisant rebondir le caillou dans sa main. « C’est Nathan, le copain de ton amie Elizabeth qui commente les matchs. Il me fait bien rire mais ça a le don de me déconcentrer. J’ai finis au sol la dernière fois je ne sais pas si tu t’en souviens… »

Il lui sourit, l’air insouciant. Il lança la pierre qui rebondit à plusieurs reprises. Une, deux, trois, quatre, cinq fois. Surpris, il lâcha « Ben ça ! » et regardai les petites ondes de chocs de chacun des coups que la pierre avait provoqué à la surface de l’eau avant de s’écraser au sol. Un proverbe mongolien dit « Il ne faut pas réveiller la bête qui dort, sous peine de se recevoir de la flotte et de l’encre dans la figure, surtout s’il s’agit d’un calamar géant. ». Enfin mongolien, belge… Ou peut être congolais… Bref, en tout cas c’est ce qui était arrivé. Quelques secondes après les ricochets de Konrad, une ombre volumineuse s’avança vers la surface. Un tentacule sorti de l’eau, puis un jet puissant aspergea nos deux jeunes gens d’eau et d’encre. Kid fut projeté à quelques centimètres, les quatre fers en l’air. Complètement trempé et tâché. Il toussota frénétiquement pendant que la bête repartait vers le fond du lac. Oui non mais on vous avait prévenu… Disons que le calamar géant et lui ne sont pas copains-copains.

« HEY ! SUSEPTIBLE ! » Cria Kid à l’adresse du bestiaux. « Pfff… Tu parles, ce machin serait mieux en tapas. Rien de cassé. Oups ! Ah oui quand même ! »

En effet, ils étaient littéralement souillés d’encre, en plus de dégouliner de l’eau du lac. Un relent de calamar dans l’air. Konrad ne pu s’empêcher de réprimer son fou rire.

« Je pense qu’on devrait se rincer vite fait. C’est peut être radioactif ce truc là, j’ai pas envie de finir en super calamar Serdaigle. »

Le jeune brun l’aida à se relever et ramassa son chapeau, tombé à cause du jet de colère de la bête. En lui tenant la main, ils se dirigèrent vers l’intérieur, sous peine d’attraper un rhume. Il leur fallait désormais une bonne douche, qui ne serait pas de refus.