Le Chat et la Sorcière [Fe]

Apparemment, mon approche avait porté ses fruits. Tout s’accéléra, tout en étant extrêmement lent, ce n’était qu’un impression ; c’était comme si j’avais réussi. Il posa ses mains sur mon épaules, il m’encadrait. Je ne bougeais pas, je ne bougeais plus. Assez anxieuse à l’idée de ce qui allait sûrement se passer. Je considérais l’acceptation de mes excuses comme un pardon, nous étions donc maintenant au même niveau, comme si ce qui venait de se passer avant n’était jamais arrivé. Enfin ceci n’était que mon humble avis. Je souriais, en regardant toujours d’aussi près cet homme. Je n’oubliais pas que ses mains étaient toujours posées sur mes épaules, ce qui me rassurait déjà un peu. La légère force qu’il exerçait sur moi me poussait donc à encore plus m’approcher de lui. Chaque seconde qui s’écoulait c’était quelques millimètres de distances en moins de gagnés. Mon sourire grandissait d’instant en instant ; je devinais ce qui allait advenir, c’était tout simplement évidemment. Il n’aurait pas réagi de la sorte sinon ; il ne se seraient pas montré aussi charmé à s’approcher de moi comme il venait de le faire. J’éprouvais en moi un grand sentiment de satisfaction, sentiment mélangé à celui du désir. Je me demandais bien comment cela était possible, puisqu’au début nous nous connaissions même pas. Et puis comme ça, en une petite moitié d’heure très certainement, peut-être une heure, nous parvenions dans ma chambre, collés l’un l’autre. Certains diront que c’est totalement absurde, insensé. D’autres terriblement romantique, voire excitant.

Il agissait tel un robot, ses actes étant miraculeusement bien réfléchis, choisis avec soin et menés à merveilles. En l’espace d’une petite seconde, j’étais dénudée de haut ; d’un seul coup, je me retrouvais pratiquement mise à nue par cet homme. Mais je ne disais pas non, bien au contraire. Certes il faisait un peu plus froid mais je me disais que j’allais bien vite me réchauffer… Je souriais toujours autant, si ce n’était plus. Mais ce n’était plus un sourire banal de satisfaction, bien au contraire. Il s’agissait d’un tout autre sourire ; un sourire d’attrait très certainement, un sourire charmeur visant à draguer celui qui me regarde. Je n’avais pas honte ; je me disais que personne ne serait au courant sauf si l’inconnu face à moi se trouvait être une infâme pourriture. Bien que je ne pensais pas qu’il allait en parler à mon père, ce serait très certainement signer son acte de décès et son entrée aux enfers. J’avançais d’un pas rapidement, collant alors mon corps contre le sien. Que pouvais-je faire, si ce n’était l’embrasser ou réserver le même sort que mon tee-shirt au sien ? Ou bien les deux, voyez-vous… Mais je pensais plutôt jouer dans moins de sauvagerie, et sortir ma carte… de la sensualité.

Toujours collée à lui, j’approchais mes lèvres le plus possible des siennes sans pour autant créer un contact. Je préférais le faire languir, ou le faire agir. C’était lui qui voyait. Quant à moi, j’allais m’occuper de son tee-shirt en devinant ses courbes masculines, puisque mes yeux étaient encore et toujours plongés dans les siens. Par accident, je touchais sa peau ; sûrement un effet de glace qui le fit légèrement sursauter, mais je rigolais doucement, soufflant une excuse. Je repris alors mon aventure aux travers de ses tissus, trouvant une des coutures du bas, pour la saisir et la tirer vers le haut. Et que découvrais-je ? Un de ces torses… Là, je devais très certainement avoir un regard de perverse ou de prédatrice parce que croyez-moi, c’était très certainement un des plus beaux torses masculins que je n’ai jamais vu de ma vie.

Nina. Quelle chance j'ai, dis donc...

LE CHAT ET LA SORCIÈRE « Ma quête est celle qui vous perdra tous. »

feat Michael Terragone.Malcolm MacAllister.Nina Nikolaï

Elle mêlait douceur et savoir-faire à la fois. Je sentais également encore une jeunesse rare chez elle. Une sorte de pureté que j'avais pas vu chez une femme depuis déjà longtemps. D'habitude, je tombais sur des plus brusques, un peu moins délicates. La justesse de Nina m'étonnait mais prouvait juste plus sa singularité si particulière. Et sur ce point, on se ressemblait. L'intimité doit être chose préservé et non violée, même si l'envie et le désir brulaient nos sens. La loi de le sensualité était primordiale pour avoir de bons rapports. Je la regardai donc se coller à moi, observé des tissus artificiels qui cachait désagréablement ma peau. Au contact de celle-ci, elle fut aussi perturbée que moi. Par le froid glacial qui régnait dans la pièce, et qui provoquait une surprise immédiate chez nous deux. Ce n'est pas ce qui la freinait pour autant ; je ne comprenais pas d'ailleurs pourquoi elle s'excusait. Peut-être pour l'attente que subissait mes lèvres. Les miennes et les siennes étaient si proches qu'il était tout bonnement inacceptable que l'embrassade ne se déroule pas comme prévu. Néanmoins, elle voulait plus m'observer qu'aller trop vite. Une qualité que j'admirais. Elle fut d'ailleurs impressionnée par mon torse. J'ignorais ce qu'il avait de si spécial. Toutes mes expériences et mes entrainements m'auraient donc fournis quelque chose qui produisait une telle flamme chez elle ? Au milieu de quelques cicatrices, dont certaines encore fraiches, bien entendu. C'était juste, quelque part, une ironie. Étant donné que plusieurs missions m'avaient donné ça ; et m'avaient aussi conduits jusqu'à elle. Dans la vie, il n'y aucune coïncidence. Juste des choses liées entre elle, qui dépendaient les unes des autres. Toujours est-il que j'étais satisfait. Mais avant de continuer quoi que ce soit, j'hésitai. Étais-je bien certain de vouloir accomplir ça ? Ce serait contraire à mon principe. Cependant, c'était tellement... tentant. L'idée de l'avoir juste pour moi, un moment. Autant ça ne m'était pas venu à l'esprit en la voyant pour la première fois. Mais une fois que nos corps s'étaient rapprochés, que nos jeux avaient commencé, le châtiment était inévitable. Probablement un peu moins dur que le ligotage pour elle, et surtout un peu plus facile pour moi. Je préférai nettement ce genre de situation, plutôt que de la torture inutile... Embrasé par mon inconscient, libéré de mon conscient, j'enlaçai la demoiselle de mes bras forts. Je ne lui offris aucun baiser. Rigoureusement, je m'empêchai de lui ouvrir cette porte. Je jouerai cette carte plus tard. En attendant, je fis preuve de toute l'énergie dont disposait mon physique et je la soulevai pour la deuxième fois de la soirée. J'en profitai pour humer son parfum ; oui, je ne privais d'aucun plaisir. Et la seconde d'après, nous fûmes tout deux couché sur le lit. Après tout, parce qu'il était là, j'estimais plus intelligent de nous amener dessus. Le matelas était confortable, doux. Tout comme nous deux. Ce que j'en savais, c'est que je l'enlaçait encore. Ne la libérant plus. Je la capturai. Encore...

Ce n’était pas mon genre d’avoir ce genre de pensées avec un parfait inconnu ; bien qu’étant d’un côté très nouveau pour moi, je ne me refusais à rien. Nos corps étaient toujours collés, nos lèvres ne pourraient bientôt plus résister ; bien trop tentées… Je fermais les yeux, mes mains s’étant posées contre ses hanches. Ses bras m’encerclèrent ; je ne trouvais rien à redire, j’aimais cette sensation si… unique. Jamais que je sache un homme ne l’avait fait, tous étaient passés au stade supérieur en deux trois mouvements, me laissant souvent ressentir beaucoup de choses très désagréables, comme la douleur, l’ennui, ou bien le regret. Non, là le fait qu’il s’attarde assez me faisait me sentir protégée, et désirée. Ce que je préférais, plutôt que de la violence et de la sauvagerie inutile.

Même si cela risque de vous étonner, j’aimais beaucoup être dans ses bras, finalement. En l’espace de quelques secondes nous fûmes sur mon lit, lui au-dessus de moi, m’emprisonnant dans ses bras. Encore une fois je ne bougeais pas. Mais ce n’était pas pour autant que je me sentais faite comme un vulgaire animal, non là totalement différent. Je ne me trompais pas, nous le voulions tous les deux, sinon aucun de nous deux aurait réagi comme ça. Je pris mes aises, puis vins tout doucement poser ma main droite contre son dos, suivant de mes doigts le creux, partant du centre des omoplates et dessinant la ligne tellement lentement que cela devait très certainement lui procurer je ne sais quels frissons. J’avais toujours le même sourire, et toujours mes yeux rivés dans les siens. Et je ne voulais pas quitter son regard. Car mine de rien il existait quand même une sorte de méfiance ; cela aurait été trop facile de s’adonner à lui comme ça, alors qu’il pourrait tenter je ne sais quoi pour me distraire et puis pour en finir. Ne sait-on jamais et nous ne sommes jamais trop prudentes avec les hommes. Je répétais le mouvement de caresse plusieurs fois de suite, baissant de vitesse à chaque nouvelles fois. Là, l’envie de l’embrasser se voyait de plus en plus résistante, mes lèvres n’en pouvaient plus d’attendre.

Nina. Mais vous savez, ce n’est pas bien ce que nous sommes entrain de faire.

Non je ne suggérais en aucun cas d’arrêter ; et puis il ne faut jamais stopper un homme dans son élan, c’est très méchant. Non non rien de tout ça, je sous-entendais juste le fait que cela devait rester secret, surtout si nous avions pour projet de recommencer, plus tard, et puis encore une fois… Nous n’étions sûrement pas faits pour devenir amants, ni l’un ni l’autre. Oh et puis ce n’était pas vraiment ce que j’aimais, moi. En général, une fois et puis c’était comme si je ne l’avais jamais vu. Nous allions voir si ce mystérieux homme allait échapper à la règle ou bien s’il était comme les autres, même si mon instinct me disait plutôt qu’il était… différent. Lentement, je me défis de l’étreinte de mon camarade en glissant sur le côté, puis m’assit sur lui. Je reprenais enfin mes habitudes conventionnelles. Maintenant, c’était lui qui était à moi. Je posais une première main sur son torse qui maintenant était face à moi, suivant les lignes de ses cicatrices de l’index, faisait attention à ne pas toucher celles qui semblaient récentes. Le toucher était bizarre, je n’avais pas l’habitude d’en toucher, ni même d’en voir. Je n’en avais aucune moi, c’est normal. Ma seconde main était libre, mais elle vint instinctivement se poser sur sa joue, puis je me penchais en avant, toujours ayant pour but de lui murmurer quelques mots.

Nina. A ce que je vois, vous ne voulez pas que je vous embrasse. Je ne le ferais donc pas, à condition que vous me disiez votre nom, qu’à ce que je sache je ne connais toujours pas. Sinon…

A la fin de me phrase, je tournais ma tête sur la gauche puis déposais un léger baiser sur sa joue, signe d’avertissement.

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feat Michael Terragone.Malcolm MacAllister.Nina Nikolaï

Oserait-elle freiner cet enthousiasme si soudain qu'il y avait en nous ? Je décantai la situation sous un bon sens ; il était probable que ce qu'il peut en ressortir soit malheureux. Mais au fond, la tentation devenait de plus en plus forte. Si bien que je n'écoutais déjà plus ma raison, le reste ayant le pris dessus. Ma seule envie était de lui faire sentir que j'étais un homme, et non pas au combat. Et comme je ne résistai plus, je n'écoutai pas ses paroles peu crédibles. J'attendais juste calmement, mesurant mes gestes. En parlant de geste, elle, qui avait tant parcouru mon dos quelques secondes auparavant, avait décidé qu'il valait mieux prendre le dessus. Pris au dépourvu, je ne l'empêchai point de s'installer à califourchon sur moi. Je n'avais pas eu le temps d'explorer avec affection et attention toutes les zones qui devait rigoureusement être analyser de ma part. Tant pis, une prochaine fois peut-être. Quoique d'un autre côté, son buste m'était encore offert. Et ses si belles jambes à ma merci. Elle jouait juste avec mes cicatrices, mes mains étaient libre de faire de ce qu'elle voulait. Délicatement, je vins les poser sur ses mollets. Une option pas très glamour, me direz-vous, mais je n'y allais pas avec le sentiment d'avoir besoin de brusquerie. Chaque chose en son temps. Nous prenions tout le temps nécessaire. Ainsi, pour m'empêcher d'aller goûter l'arôme si envoûtant de ses lèvres, je m'intéressai à une partie du corps qui ne me retenait pas toujours autant. Chez Nina, ce qu'il y avait de bien particulier, c'était sa manière de marcher. Ses cuisses ondulaient parfaitement avec le rythme, tandis que le reste suivait harmonieusement. Ne croyez pas que je ne l'avais pas remarquer, bien au contraire. Cette attitude m'avait de suite prouvé qu'elle savait ce qu'elle voulait ; et qu'elle ne ferait rien pour reculer. Dans la position dans laquelle nous nous tenions, j'estimai que je ne m'étais pas trompé. Mais je revenais petit à petit dans le monde réel, lorsqu'elle me fixait dans les yeux. Je regardait ses pupilles colorées avec insistance, abandonnant mes mouvements du poignet. Je patientai, fin prêt à ce qu'elle préparait après avoir tristement abandonné mes cicatrices. NINA V. NIKOLAÏ ▬ A ce que je vois, vous ne voulez pas que je vous embrasse. Je ne le ferais donc pas, à condition que vous me disiez votre nom, qu’à ce que je sache je ne connais toujours pas. Sinon… Je ne voulais pas qu'elle m'embrasse ? Elle se trompait grossièrement. J'achetai toute sortes de choses mais le prix d'un baiser était... la vie. On s'adonnait l'un à l'autre. C'était merveilleusement éprouvant. Et, puisqu'elle allait de toute évidence bientôt y arriver, j'allais lui offrir ce qu'elle voulait. Mon nom et une embrassade en règle. Mais à peine avais-je entrouvert la bouche que je sentis quelque chose de froid et d'humide venir à ma rencontre. Nos langues s'emmêlèrent avant que je ne puisse dire quoi que ce soit. A première vue, mon subconscient n'avait pas fait durer le suspense et avait préféré répondre à autre chose. Tel un simple être humain, le désir avait pris le dessus. Et maintenant ses hanches, j'effectuai une secousse, bougeant les muscles de mes épaules. La tête ainsi plus confortablement tenu, nous continuâmes nos jeux. Je pris bien soin de mouvoir mes mains sur son dos, afin qu'elle ne tombe pas à la renverse ; elle saurait mon identité plus tard. Attelons-nous à autre chose, pour l'instant...

Finalement j’obtenus ce que je convoitais tant : ce fameux baiser qui me revigorait, même si embrasser n’était pas ce que je préférais, quelque chose que je trouvais beaucoup moins… romantique. Mais je le convoitais quand même. Lorsque je me reculais légèrement, il en faisait de même, suivais le mouvement quoi qu’il arrivait. Ses mains dans mon dos me firent frémir ; me peau blanche et naturellement froide s’opposait à ses fortes mains d’homme chaudes. Après avoir reculé, je m’avançais un peu ; puis on pouvait comparer mes ondulations à ceux d’un serpent se déplaçant sur sa proie avant de la manger toute crue. Lorsque j’en eus assez de l’embrassade, je repoussais délicatement l’inconnu à poussant d’une main son torse pour qu’il s’allonge complètement sur le matelas. Alors je décidais de m’allonger également et de me blottir contre son corps, qui maintenant était si chaud, si présent, que c’était comme si le temps s’arrêtait, maintenant. Bien évidemment, pour ne pas tout refaire tomber, je faisais « marcher mes doigts » comme les enfants sur des parcelles de sa peau, qui éveillait alors chez lui la chair de poule. C’était assez plaisant à regarder, voir à quel point un homme peut être aussi sensible qu’une femme, après tout.

Nous restâmes dans cette positions de longues minutes ; je ne voyais pas le temps passer. Je me sentais m’endormir ; et en plus de ça j’avais bien froid. J’enroulai alors mes bras autour de lui et me blottissait encore plus pour parvenir à plus de chaleur. Puis je fermais les yeux, contrôlant ma respiration pour qu’elle soit très, très très lente, et surtout peu audible. Là, je me disais « Mais mince Nina, tu imagines ce que tu rates là, à t’endormir près de ce beau mâle ?! C’est pas l’heure, réveille-toi et profite un peu, même beaucoup ! ». Ma réaction : m’obéir. Il était vrai que je n’avais pas vraiment tort : je passais très certainement à côté de quelque chose si je décidais de m’endormir maintenant, c’était donc totalement idiot. Et en plus, je pouvais bien tenir encore quelques heures, quitte à devoir aller me faire un bon café… J’allais donc continuer ; en profiter, prendre du plaisir et surtout m’amuser. Entre deux bâillements, je me redressais alors légèrement pour atteindre le visage de l’homme contre lequel j’étais blottie. Je posai alors mon coude sur le matelas et m’approchai de son visage ; alors que j’étais penchée au-dessus de lui. Je souris, puis fermais les yeux, pour ensuite approcher une seconde fois mes lèvres des siennes, pour y déposer un fin baiser. Tout était si bien…

J’entendis quelques petites voix et des résonnances de pas, dans l’appartement. Je me redressais alors totalement du lit. Sur le coup, je ne m’y attendais pas. M’avait-il trahie ? Je ressentais bien plus que du dégoût à son égard. Non, je n’allais pas le frapper… pas encore une fois… Je devais me retenir. Je me contentais de lui lancer un regard noir qui signifiait « Je vous déteste » puis lui crachai dessus avant de me diriger vers la table de chevet, ou était soigneusement rangée une petite dague, puis j’allais chercher ma baguette qui était restée dans le dressing. Je semblais vraiment très en colère, mais j’avais vraiment l’impression d’avoir été trahie. Dorénavant, tellement la rage grandissait, je ne pouvais plus me retenir. Je remontais sur le lit à genoux, puis en re-décolla une belle. Mais dans un excès de colère, je sortis la dague de son étui pour la coller près de l’une de ses jugulaires. Il n’avait pas bougé. Mais avant que je ne puisse faire quelque mouvement que ce soit, il m’agrippa le poignet.

Nina. Vous êtes différents des autres, oui. Vous n’êtes qu’un salaud. Appeler vos amis, profiter de moi avant qu’ils ne débarquent, puis me dire adieu. Très malin comme plan.

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feat Michael Terragone.Malcolm MacAllister.Nina Nikolaï

Dire que nous étions si bien. Les perturbateurs arrivent toujours au mauvais moment. Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi ces malencontreux déclencheurs arrivent lorsque je suis avec une femme. C'était une sorte de malédiction, fallait-il croire. Il suffisait que mes lèvres entrent en contact avec d'autres pour que mes ennemis me rattrapent. D'un autre point de vue, je les plaignaient. Car je détestais deux choses : être dérangé et que mon honneur soit bafoué. Ils allaient payer. Et ils allaient payer très cher. Je ne suis pas rancunier. Je ne suis pas quelqu'un qui cherche la vengeance ou la violence. Mais ce que je suis encore moins, c'est un traitre. Pour autant que je peux le jurer, je n'ai jamais trahis Nina. Pas jusque là, tout du moins. Pour l'instant, je ne l'avais regarder que faire. Me cracher dessus, m'en foutre une, tenter magnanimement de préparer sa défense. Face à un surnombre, on a beau avoir des armes, cela ne sert à rien d'attaquer de front. A sa place, j'aurais attendu ; quoique je comprenais sa colère. Injuste colère, qui plus est. Je faisais les choses seul, pour commencer. Ensuite, jamais je n'engagerai qui que ce soit autre que mes agents. Et je ne faisais ça que dans le cas d'un boulot qui en demandait trop ; et encore. Cette jeune femme n'était pas une adversaire de taille pour tout mon "commando". Dans ce cas, il ne restait plus qu'une solution. Nikolaï avait osé me poignarder dans le dos. Ça ne m'étonnait pas de sa part. Sacrifier sa propre fille pour avoir ma peau, ça lui ressemblait. Pourquoi ne l'avais-je pas vu plus tôt après tout ? Empli de dégoût, j'attrapai ma baguette qui n'était qu'à quelques centimètres de là. Pendant que Nina criait son speech, comme quoi je ne serai qu'un vulgaire salaud, et qu'elle maintenait sa dague contre mon cou. Je ne pensais plus réellement à ma dignité, à ce que penser celle qui avait été dans mes bras les minutes passées... Je ne pensais uniquement qu'au combat qui allait venir... Après tout, je n'étais guère qu'un assassin au fond. Je lui attrapa le poignet dans un seul souffle. Je remarquai que les adversaires avaient déjà gravis plusieurs marches et qu'ils avaient eu le temps de se préparer à l'assaut. J'observai les ombres qui bougeaient, sans trop m'inquiéter du couteau qui me menaçait. MICHAEL TERRAGONE ▬ Attention ! Poussant expressément ma nouvelle amie hors du lit, j'en profitai pour éviter le sort qui venait me narguer. C'était bien ce qui me semblait ; ils n'attendaient pas de signal ou autre. Leur seul but était de tout raser. J'ignorais combien ils étaient. Et ainsi, dans l'ignorance la plus complète, je me relevai précipitamment. Je ne ressenti même pas le besoin de me rhabiller pour si peu. Je me contentai d'observer le sbire qui venait d'entrer, lançant un regard languissant à la pauvre Nina. Il ne me vit venir que trop tard ; car j'eus le temps d'ajuster mon sort afin que ce dernier lui brise le coup en un seul éclair. Le cadavre tomba à la renverse, ce qui laissait place à deux autres boulets. Étonné par la mort subite de leur compagnon, ils ne réagirent pas. Je les regardai solennellement l'un et l'autre. M'efforçant de me calmer. Ils allaient comprendre qu'on ne me trahissait pas. Au bout de quelques minutes, ils finirent par entreprendre une attaque. Malheureusement pour celui qui me fonçait dessus, il n'avait pas saisis que je m'étais préparer. Je pris le soin de l'éviter d'un pas, avant de l'agripper au niveau du coup et des hanches. Je le poussai violemment sur le matelas. Réfléchissant à comment les avoir, je débuta par un simple "Protego" pour contrer l'autre qui avait attendu trop longtemps. Le couché, quant à lui, venait de se réveiller puisque je cru entendre un sortilège lancé bien trop tôt. Par réflexe, je me baissai rapidement. Un jet vert voyagea au dessus de moi, atterrissant dans la pomme d'Adam de mon ennemi. Son cadavre, tout raide, s'aplatit par terre. Toujours accroupi, je constatai son décès. Puis reporta mon attention sur l'autre sbire qui pâlissait. Sans trop me poser de questions, je lui lançai un petit cadeau qui, techniquement, lui ferait bouillir ses intestins. Un dernier débarqua un peu trop tard. Son pote, affaissé sur les draps, crachait ses organes ; morbide, je vous l'accorde, mais nécessaire. Pendant ce temps, je fis un mouvement du bras qui me permis de le viser sans trop de problème. Je murmurai trois mots qui auront pour effet de l'envoyer pour le mur. Au même moment, je fixai Nina, toujours à fleur de sol. Lui offrant ma main en toute bonté, je prononçai une quémande que j'avais tant répété auparavant. MICHAEL TERRAGONE ▬ Vous venez, cette fois ?

J’étais par terre, terrorisée par tant de mort autour de moi. Les cadavres affluaient et tombaient chacun leur tour ; moi j’avais mis les mains sur les oreilles comme une enfant pour ne pas percevoir les cris, mais je n’arrivais pas à fermer les yeux. Tout était allé si vite que je n’en revenais pas. Je ne me souvenais même plus de quelle façon je m’étais retrouvée par terre, très certainement éjectée. Là, ma quasi-nudité devint très gênante, j’en profitais alors pour me recroqueviller afin de cacher ces parties. L’inconnu se défendait, attaquait… je m’étais donc trompée. A ce moment-là, je m’en voulais terriblement ; je m’injuriais de tous les noms possible. Non mais comment avais-je pu être aussi idiote pour réagir et le traiter comme ça, je suis… irrécupérable. Cependant j’étais toujours autant en colère contre les hommes qui venaient de débarquer, de nous avoir dérangé et en plus de ça, d’avoir eu l’honneur, la chance, ou ce que vous voulez, de voir une femme très légèrement habillée. Oui, de la rage, c’était vraiment bel et bien ça. Mais l’inconnu qui m’avait partagé ses bras quelques instants plus tôt les avais tous finis, puis me tendait sa main.

Michael. Vous venez, cette fois ?
Nina. Hum.. Permettez que j’aille m’habiller décemment ; ne sait-on jamais si il y en a d’autres. -je me relevai en saisissant sa main- Et… excusez-moi, encore une fois.

Confuse, je baissais les yeux. Décidemment, j’étais peut-être un peu trop impulsive comme fille, moi. Mais bon, j’ai bien du sang russe coulant dans les veines, non ? J’étais proche de son corps, mais immédiatement la raison reprit le dessus et je m’écarta, pour aller prendre en vitesse de quoi m’habiller en vitesse. Le fait qu’il soit toujours là à me regarder me déshabiller m’importait très peu, à vrai dire. Je pris un jean assez simple mais pourtant très féminin, un haut asymétrique pourpre ainsi qu’un cardigan noir. Les premières fringues qui me venaient à la main. Avant de fermer la porte j’avais pris une paire de petites ballerines noires. Je courrais alors vers l’homme qui me regardait désespéré. Je devinais qu’il devait se dire « Les filles, c’est bien trop coquet ». Mais j’étais mal à l’aise quand je n’étais pas bien habillée, je n’y pouvais rien. Par précaution, je mis tout de même ma dague à la ceinture, juste au cas où bien évidemment. C’était juste parce que je me sentais bien en sécurité avec. Quant à ma baguette, je la pris bien fermement dans ma main droite. Je n’avais jamais vraiment été préparée à ce genre de situation-là, mais il était là pour ça lui, non ? Me défendre. Il se devait de me garder en vie de toute façon. Je souriais en le regardant

Nina. Vous savez, je ne sais pas vraiment me défendre, ni attaquer aussi bien que vous…

De la peur ? Oui, tout naturellement. J’avais du mal à déglutir et j’étais sujette à de légers tremblements. Et puis j’eus la mauvaise idée de regarder autour de moi, les cadavres qui jonchaient autour de moi me donnèrent donc la nausée. Quasiment instantanément, je relevais la tête en levant les yeux en l’air, essayant de reprendre mon souffle ainsi que mon calme. Je posais une main sur ma tête ; des questions refirent leur apparition. Je me demandais qui ils étaient, ce qui voulaient, et surtout jusqu’où ils étaient près à aller pour l’avoir, cette chose. Décidemment, penser à tout cela ne m’aidait vraiment pas à regagner une sérénité convenable. Mon cœur battait vite, et je ne m’acceptais aucun mouvement. Je pris alors le bras de l’homme qui était face à moi, puis je commençais à balbutier.

Nina. Je ne suis pas comme vous, hein… j’ai très peur, voyez-vous. Je crois que, je crois que je vais rester ici, cela se trouve être bien plus judicieux pour nous deux. Je serais un fardeau en moins, et puis je déteste la vue du sang.

L’expression de mon visage traduisait quelqu’un de pas très rassuré qui s’agrippait de toutes ses forces au bras de celui qui était planté devant elle.

LE CHAT ET LA SORCIÈRE « Ma quête est celle qui vous perdra tous. »

feat Michael Terragone.Malcolm MacAllister.Nina Nikolaï

En même temps, il était vrai que je n'allais pas l'obliger à se sauver en sous-vêtements. Quoique... Ça aurait pu être une idée après tout. Mais il ne fallait pas que je me laisse distraire. Je gardai mon calme et mon sérieux autant que je le pouvais. Alors, pendant qu'elle se décidait à se rhabiller, je partais en quête de ma chemise. Dire que d'habitude, je ne m'habillai pas aussi décontracté. Je l'enfilai immédiatement, ne boutonnant que deux ou trois boutons pour la facilité. Je me retournai. On aurait dit qu'elle dévalisait sa garde-robe pour se faire belle. Ce n'était pas vraiment le moment pour... Bien qu'en attendant, quitte à aller à l'abattoir, autant se faire beau. Elle alliait aussi la pratique à la mode : puisqu'elle avait visiblement décidé de ranger sa dague à un endroit parfaitement atteignable. Elle adoptait déjà les réflexes d'un assassin traqué. C'était beau à voir. Mais tout cela n'avait guère d'importance. Nous devions partir sur le champ. Sauf qu'elle n'avait pas l'air d'accord. NINA V. NIKOLAÏ ▬ Vous savez, je ne sais pas vraiment me défendre, ni attaquer aussi bien que vous… Je cherchai alors là milles mots pour tenter de la rassurer. Je comprenais son inquiétude, sa façon de se dire qu'elle ne s'en sortirait pas vivante. Mais avec moi à ses côtés, pour le coup, elle n'avait rien à craindre ; et non, je n'étais pas prétentieux. Par expérience, personne sous ma garde avait encore péris. Elle ne serait pas la première. Oh, ça, non. A moins que ce soit l'Armée de la Cité Rouge qui nous attendaient dehors, on ne mourrait pas maintenant. Je m'apprêtai donc à rétorquer, prêt à trouver mes mots. NINA V. NIKOLAÏ ▬ Je ne suis pas comme vous, hein… j’ai très peur, voyez-vous. Je crois que, je crois que je vais rester ici, cela se trouve être bien plus judicieux pour nous deux. Je serais un fardeau en moins, et puis je déteste la vue du sang. A première vue non. Je n'avais pas le temps de lui répondre. Tant pis, ça me ferait une chose en moins à faire. En attendant, ça me paraissait bien mignon tout ça, mais nous perdions un temps précieux. Plus elle résistait à la fuite, puis nous courrions un danger. Un danger mesurable, certes... Mais un danger, tout de même. Et étant donné que je n'étais pas du genre à prendre des risques, j'avais décidé que nous allions partir sur le champ ; et qu'elle viendrait avec moi ! Son accord, je n'en avais pas besoin. Elle me suivrait. Pour la simple et bonne raison que personne n'aime être laisser seul. La seconde d'après, je lui attrapai la main. La fixant dans les yeux avec insistance. Un regard moins langoureux qu'auparavant, plutôt un regard d'assurance. Je lui annonçai d'une voix singulière et calme, qu'elle n'avait pas à s'en faire. MICHAEL TERRAGONE ▬ Vous ne craignez rien. Oui, c'est ce que je disais. Puis, après avoir prononcé ces murmures rassurant, je la fis passer par la porte dans un seul et unique mouvement. Elle émit un cri de surprise et se posa délicatement sur le mur. Je suivis, vérifiant qu'aucun ennemi ne nous attendait dans le hall. Personne à l'horizon, nous pouvions avancer. Quoique je percevais des sorts qui étaient lancés à vive allure. Agrippant ma chère Nina par la taille, je la poussai vers l'avant. Arrivé en haut de l'escalier, le spectacle était étonnant : deux hommes se battaient contre plusieurs ennemis postés aléatoirement dans la salle. Nos alliés étaient ainsi près des dernières marches. Plus accessible, donc. Observant la situation en altitude, je pris le soin de donner quelques indications à la jeune femme. Lui répétant surtout de ne pas se laisser voir et de descendre le plus calmement possible... MICHAEL TERRAGONE ▬ Écoutez... Tout ce que vous avez à faire, c'est vous accroupir et descendre les marches une par une. Je vous couvrirai.

Rapidement, je fus hors de la chambre ; l’inconnu m’avait poussée dans l’ouverture de la porte pour que nous nous hâtions. Instinctivement je m’adossai au pan de mur qui longeait la chambre. Il vérifiait les alentours, moi je restais là à espérer que tout finisse bien. Lorsque nous pouvions enfin avancer un peu, il me prit la taille pour me faire éviter je ne sais quel sort lancé par un ennemi ; mais moi, aussitôt, j’ôtai sa main, lui lançant un regard qui sous-entendais un remerciement, bien que j’aurais préféré que cela se passe dans de meilleures conditions. Sans les petits nouveaux qui arrivent et qui détruisent ma maison. Nous arrivâmes enfin sur le palier de l’escalier, où comme dans la chambre les cadavres décoraient d’une manière très… sombre le sol. Dégoûtée, je continuais de suivre celui qui m’avait sauvé la vie plusieurs fois au cours de la soirée. Et bien oui, il n’aurait pas été là ce soir, et si les autres étaient venus quand même, ils n’auraient fait qu’une mince bouchée de moi… Alors d’un côté, je me devais de lui être reconnaissante ; cependant, je ne sais pas pourquoi, je n’y arrivais pas. J’avais encore bien trop envie d’être en lieu sûr. Et même mieux, dormir. Parce qu’il devait être une heure avancée de la nuit et là, tout ce qu’ils pouvaient réussir à faire, c’était alerter les voisins avec tout ce boucan.

Michael. Écoutez... Tout ce que vous avez à faire, c'est vous accroupir et descendre les marches une par une. Je vous couvrirai.

J’avais envie de me mettre à son niveau et protester, que je n’étais pas sous ses ordres comme il n’était pas sous ceux de mon père, mais ma raison me reprit. De plus, il allait très certainement mal le prendre, et son orgueil serait touché, alors je m’abstins. Mais je me m’y tout de même à hauteur de son visage le regardant avec rancœur. Décidée à m’en sortir, j’allais exécuter ce qu’il me demandait. Aussi vite que l’éclair, je regagnais le sol tout en fixant l’homme. Je préférais ne rien regarder, garder mon regard loin dans le vide, vous savez comme quand on a mal au cœur ; regarder l’horizon. Après ça, je me sentais mieux. Délicatement, je descendais une à une les marches, derrière lui, qui nous défendait. Oui, là je me sentais à l’abri. Sur ce point je lui faisais confiance ; en sauvant sa peau il sauvait la mienne tant que je faisais ce qu’il me demandait. Arrivés enfin en bas, je revisitais ma maison. La décoration était… détruite. Les meubles étaient retournés, ayant servis de barricades. Toutes mes richesses s’étaient envolées avec les âmes de ces hommes. Tout d’un coup, tout redevenait calme. Sous le choc, je m’assis sur la première marche, la tête entre les genoux. Je me retins de laisser exploser la colère en laissant trois malheureuses larmes couler. J’étais sous le choc, vous dis-je. Lui il était là, à contempler son exploit. Exploit qui au final allait me coûter une fortune. Mon père allait trouver ça louche ; surtout si j’étais encore vivante. J’allais donc devoir faire comme si je n’étais plus sa fille ? Si c’était cela qu’il voulait… Je soupirais.

Nina. Vous êtes contents de vous ? Bon, maintenant, où allons-nous ?

Il se pouvait qu’il y en ait d’autres qui attendent dehors, ou bien ailleurs, mais quoi qu’il arrivait il y allait toujours en avoir. Je me relevais et me dirigeais vers l’inconnu. Je voulais prendre sa main, mais je me retins. C’était comme si cet incident nous avait littéralement éloignés, comme s’il ne s’était rien passé. Je n’osais pas. Je soupirais encore puis me dirigeai vers la porte.

LE CHAT ET LA SORCIÈRE « Ma quête est celle qui vous perdra tous. »

feat Michael Terragone.Archangel.Nina Nikolaï

Heureux qu'elle ait agrée à mes ordres, nous descendions les marches avec une rapidité extrême. Je lançai mes sorts de façon peu coordonnée, très aléatoire. Les éclairs volaient dans tout les sens, comme si nous étions en pleine bataille d'une guerre sans fin. C'était à peine si je commençai à me demander si nos alliés nous défendaient vraiment ou si ils voulaient nous tuer, aussi. Quoique toutes les lois de la physique qui régissent dans ce monde ne pouvaient être corrompu, et il y avait peu de chance que ceux qui étaient de notre côté puissent accidentellement nous toucher. Tant mieux, ça me faisait une chose de moins à surveiller. Car oui, je voyais nos ennemis se battre avec ferveur derrière leurs barricades. Je n'arrivais pas bien à les compter. Ils étaient une bonne dizaine, voire une quinzaine. Bref, Nikolaï avait envoyé l'artillerie lourde ou étais-je en train de rêver ? Plausiblement les deux. Je ne pensais pas qu'il m'en voulait tant que ça. D'ailleurs, n'était-ce pas plutôt moi qui était censé me venger ? A moins que je ne sois pas le seul en cause dans la situation actuelle. De là à commanditer un bataillon pour m'éliminer... A moins qu'il ait fait de sa fille une soldat d'élite à craindre pour tous ? Je la regardai, avancer aveuglement, priant pour ne pas être toucher. S'il avait fait des expériences pour en faire une arme, elle n'avait mener à rien. Quoi d'autre alors ? Me sentait-il si dangereux que ça ? J'en doutais, prétentieux comme il était. Je me mis donc, au milieu d'une prononciation plus concrète de quelques formules, à observer un peu plus ceux les combattants. Je parle des nôtres, pas des autres. En y faisant plus attention, je vis là deux de mes agents : Luke Callaghan, un brillant animagus avec d'honnêtes capacités et Dmitry Svonarevski... Le lycanthrope bourrin du groupe. Un bon gars, probablement un peu nerveux et violent par moment, c'était tout. Dans le cas présent, ça allait nous servir. Ceci étant dit, qu'est-ce qu'ils faisaie... LUKE CALLAGHAN ▬ Faites gaffe ! Nina semblait totalement dans son univers puisqu'elle n'avait pas remarqué l'avertissement de l'animagus. Moi, par contre, j'en avais subis les pertes. Un jet rouge vint s'écraser contre ma poitrine, m'oppressant contre le mur. Sur le coup, je m'affaissai. Hélas pour eux, je n'étais pas finis. Une âme faible serait peut-être morte sur le coup. Moi, je décidai que me relever sur le champ me servirait plus. Je fixai mon assaillant d'un regard noir. Mais je n'eus pas le temps de lui rendre la pareille : j'aperçus un couteau sortir de nulle part et se coincer contre sa gorge. La minute d'après, il eut l'œsophage tranché. Je remarquai que derrière ce défunt adversaire s'était caché une autre de mes subordonnée. Je l'avais rarement vu, cette Léa Durant. Nom commun d'une vélane française hors-pair. Une duelliste de choc. J'ignorais où elle avait appris à manier la lame mais elle le faisait bien. Trois de mes agents à un endroit, à un instant, ce n'était pas une coïncidence. Je comprenais désormais un peu plus la décision de Nikolaï et son désir de m'envoyer tant d'hommes. Il ne voulait pas me finir que moi, mais tout mon commando qui allait avec. Je ne fus pas d'ailleurs pas trop surpris quand je vis débarquer par la suite Mira et Moo-Gyul Han. Ce dernier, coréen d'origine je crois bien, était un grand marginal. Surtout qu'il était, au départ, un tueur en série. Je l'avais engagé pour ces pratiques monotones et propres. Il avait beau être un monstre, il était loyal et serviable, tant que je le protégeai. Quant à l'autre, c'était une amie à moi. Une assassine. Fidèle à ses principes car elle fonçait dans le tas sans trop se poser de questions, assommant l'un et l'autre. Nous voici donc tous réunis. Et à force d'être aussi nombreux contre de simple sbires, ils perdirent tous la vie. Tandis que je m'attelai toujours plus à la protection de mademoiselle, qui n'avait toujours remarqué qu'elle était en sécurité. NINA V. NIKOLAÏ ▬ Vous êtes contents de vous ? Bon, maintenant, où allons-nous ? Bien entendu, sa maison était sans dessus dessous. Je la vis foncer vers moi, et je ne savais pas si elle comptait me frapper, m'engueuler ou juste pleurer dans mes bras. A première vue, elle fuyait. Se redirigeant vers la porte de sortie. Pas par celle où j'étais apparu ; non, juste celle où était posté devant Luke et Dmitry. Qu'elle ignorait cordialement. Pauvres petits. En parlant d'eux, ils me firent un compte-rendu rapide de la situation : ils avaient tous été appelé ici, par "moi". Et les serviteurs russes avaient débuté par ma propre demeure, et s'était éparpillé chez la voisine. La fille de leur patron, entre autre. J'appris aussi que par mégarde, ils avaient tué Malcolm. Il était là où il ne fallait pas. Moo m'avertit ainsi que l'alchimiste s'occupait de son corps et qu'il l'enterrerait une fois fait. Une âme qui ne méritait pas de mourir ce soir. Je soufflai que son souvenir sera préservé mais que nous devions passer à autre chose. Chose fait, j'appelai tout le monde à me suivre dehors d'un geste de la main. Nina regardait le ciel avec une once de lamentation. Nous nous mirent en cercle, l'incluant dans ce dernier. Peut-être qu'elle se rendrait compte que nous n'étions plus seuls. Je lui fis une délicate tape dans le dos pour qu'elle fasse attention à mes paroles. MICHAEL TERRAGONE ▬ Vous me demandiez si j'étais content de moi ? Votre géniteur m'a causé assez d'ennuis, ce soir. Il a tenté de me poignarder dans le dos. Est-ce que j'en suis heureux ? Pas vraiment. Je toussotai puis me tournai vers mes agents. La plupart avait les bras croisés mais n'était pas sous le choc. Je les avais prévenu que le Ministère, ou plutôt que l'un de leurs employés, allait nous trahir un jour. Je doutais que Manokova était au courant des agissements de son si bas-placé sous-fifre. Cet homme avait tant d'ambitions plus grande sur sa Cité Rouge qu'il ne nettoierait pas les dégâts que provoquent ses cafards. DMITRY SVONAREVSKI ▬ On fait quoi, maintenant ? Dmitry soulevait une question intéressante. Je croisai mes poignets dans mon dos, relevant la tête. J'avais fière allure comme ça. J'étais surtout prêt à donner mes instructions. J'étais aussi navré que ma nouvelle amie soit mêlée à ça. Mais il fallait bien qu'elle le soit d'une manière ou d'une autre. MICHAEL TERRAGONE ▬ Nous ne ferons rien, pour le moment. Devant une attaque de front, nous devons agir avec plus d'intelligence et faire preuve de plus de force encore. Quant à Nikolaï, il croit qu'il a gagné. Laissons-le à ses illusions. Devant ses paroles, l'assassine indienne acquiesça. L'animagus, Callaghan, se contenta d'un bref frottement du menton tandis que les autres me fixaient dignement. Ils attendaient la suite. Moi, je reportai mon attention sur Nina, qui avait l'air un peu sous le choc. MICHAEL TERRAGONE ▬ Dmitry et Luke, vous vous rendrez à Moscou. Constatez les dégâts et rejoignez-nous sur l'île. Mira, pars chercher l'alchimiste. Les autres, dirigez-vous immédiatement vers Archangel. On décidera d'un plan à suivre là-bas. Tout le monde accourut à sa tâche. Luke et le lycan dirent deux trois mots en signe de protestation mais finirent par avouer que ce serait une bonne idée. Ensemble, ils partirent dans une bise, le bruit du transplanage effacé par le vent. Woo et Léa en firent de même une minute après, tandis que Mira partait en direction de mon humble maison. Qui brûlait, en plus. La fille Nikolaï n'avait pas été seule à perdre quelque chose ce soir. Et en pensant à elle, justement, je me tournai vers la dame. J'attrapai son bras avec douceur, et la fis venir plus près de mon corps. Nous étions plus intimement rapproché, mais dans des circonstances bien différentes. MICHAEL TERRAGONE ▬ Je suis Michael Terragone. Fils de William Terragone, un génie que votre père a assassiné sans remords. Et aujourd'hui, c'est nous deux qu'il a décidé de sacrifier pour sa simple ambition. Que vous le vouliez ou non, je le ferais tomber. Et je n'ai qu'une question : accepteriez-vous de m'accompagner, Nina ?

Du monde débarquait dans le salon ; trop de nouvelles têtes pour moi. Je me sentais perdue, même pire que ça. Je ne connaissais pas ces personnes, mais d’après ce que j’avais compris au cours des dernières minutes, il s’agissait d’amis et compères du premier. Ils parlaient, se mettaient d’accord, se donnaient des ordres ; moi je restais là, dans mon coin. Oh oui oui, je ne voulais surtout pas les déranger et m’imposer. Non c’est vrai-je n’aime pas trop quand on me le fait alors j’évite de l’infliger aux autres. Je m’étais quelques minutes auparavant adossée contre un mur, fixant le groupement de silhouettes qui commençaient à s’agiter et à prendre de différentes directions. J’assistai même à un transplanage. Souriante, mais à la fois surprise, et ébahie, je m’approchais de l’inconnu. Là il m’attrapa le bras très délicatement, et me tira de la même façon encore plus près de lui. Bien entendu, je ne résistais pas, lui souriant et le regardant avec des yeux joueurs et plein de charme. Il voulait me dire quelque chose, il tendait le visage pour que les paroles me frappent d’autant plus.

Michael. Je suis Michael Terragone. Fils de William Terragone, un génie que votre père a assassiné sans remords. Et aujourd'hui, c'est nous deux qu'il a décidé de sacrifier pour sa simple ambition. Que vous le vouliez ou non, je le ferais tomber. Et je n'ai qu'une question : accepteriez-vous de m'accompagner, Nina ?

J’eus un premier réflexe : quitter l’étreinte que me faisait ce fameux Michael, puis j’arborais un visage dégoûté et horrifié. Tout ce qu’il me disait n’était que mensonge ; je connaissais mon père. Certes il n’était qu’un vil homme d’affaire déchu mais jamais il n’aurait été capable de faire de tels actes… J’étais sa fille, après tout, c’était moi qui le connaissait mieux que quiconque, pas d’autres. Mon cœur s’accéléra ; je n’en revenais pas. Ce que m’avançait cet homme était… tellement absurde que je n’acceptais d’y croire. Je secouais la tête pour montrer mon désaccord ; je reculais du mieux que je pouvais même si ce Michael Terragone me tenait le bras pour ne pas que je m’échappe. Si je continuais ainsi, j’allais vraiment me faire mal. Ma respiration était saccadée, et je pensais bien que cela devait beaucoup se voir que j’avais envie de pleurer un bon coup, laisser couler toute cette pression : mes yeux étaient humides, sûrement écarlates, mes joues se chauffaient et commençaient elles aussi très certainement à rougir. Mais je ne devais pas, pour qui allais-je passer ensuite devant tout ce nouveau monde. J’inspirais longuement une première fois ; puis ça allait tout de suite mieux.

Nina. Ce n’est pas que je ne veux pas vous croire mais c’est juste que… je ne peux pas. Il m’a élevée, de ma naissance jusqu’à il y a deux ans ; je me disais que je lui en voudrais toute ma vie mais quand j’y réfléchis vraiment je me dis que… qu’il est mon père avant tout, et qu’une fille doit toujours aimer son père, peut importe les horreurs qu’il peut commettre tant que ces horreurs ne concernent pas la fille. Dîtes-moi, monsieur Terragone, vouloir tuer ou sacrifier sa propre fille est-il une horreur ? Si vous jugez que oui, je vous suivrais. A une seule petite condition…

A ces mots je tentais une approche très lente, posant ma main sur son avant-bras, et y prenant légèrement appui ; pour, millimètre par millimètre, approcher ma tête de la sienne, qui maintenant ne se trouvaient séparées que par une infîme distance que je comptais bien réduire à néant, au moins une dernière fois. Dans un souffle délicat, je me permettais une petite question.

Nina. Puis-je ?…

LE CHAT ET LA SORCIÈRE « Ma quête est celle qui vous perdra tous. »

feat Michael Terragone.Archangel.Nina Nikolaï

J'admettais mon erreur. Peut-être avais-je été un peu trop direct, voire un peu trop autoritaire pour le coup. Quoiqu'autoritaire n'était pas vraiment le mot... Vindicatif irait plus avec mon état actuel. Je n'étais pas un grand rancunier, mais je hais par dessus tout les trahisons. Surtout lorsque l'on veut me toucher moi, Archangel, mes agents. Et d'autant plus lorsque l'on veut condamner une fille innocente avec. Nikolaï mêlait sa propre fille à ça. Elle était juste là au mauvais moment au mauvais endroit, je pense. Avait-il prévu de la tuer elle aussi ou faisait-elle partie des victimes collatérales ? Fort bonne question. Que je n'acceptai même pas de me poser. L'un ou l'autre revenait... C'était du pareil au même. Je le regardai, sombré dans l'inquiétude et la misère. Au fond, elle perdait plus ou moins tout ce qu'elle avait. Sa famille, sa maison, voire son chat. Sans compter ce qu'il restait de sa dignité et de sa fierté. Pauvre petite. J'étais encore pris d'une certaine admiration pour elle. Ou plutôt d'une admirable compassion. Effectivement, il était dans mes capacités de ressentir de l'empathie pour les gens. Y compris pour une jeune femme avec qui j'avais presque eu une relation interdite ; et pour tout dire, plutôt excitante. Dieu seul sait ce qui aurait pu se passer si nous n'avions pas été dérangé par ses brigands... Mais là, dans ses yeux, je ne percevais pas l'allure désireuse et charmeuse qu'elle avait. Je percevais le choc, la surprise, la tristesse encourue. Une peine douloureuse. Une plaie qui ne se refermera probablement pas avant longtemps. NINA V. NIKOLAÏ ▬ Ce n’est pas que je ne veux pas vous croire mais c’est juste que… je ne peux pas. Il m’a élevée, de ma naissance jusqu’à il y a deux ans ; je me disais que je lui en voudrais toute ma vie mais quand j’y réfléchis vraiment je me dis que… qu’il est mon père avant tout, et qu’une fille doit toujours aimer son père, peut importe les horreurs qu’il peut commettre tant que ces horreurs ne concernent pas la fille. Dîtes-moi, monsieur Terragone, vouloir tuer ou sacrifier sa propre fille est-il une horreur ? Si vous jugez que oui, je vous suivrais. A une seule petite condition… Mes soupçons se confirmaient. Mais j'observai une étrange retenue chez elle, à ce moment précis. Plutôt étonnant venant de sa part. Était-ce donc là un revirement de personnalité ? Situation oblige. Elle devenait plus forte. Moins fragile. En avait-elle conscience ? Peut-être. Peut-être pas. C'est une métamorphose qui s'effectue chez nous sans trop prévenir. Personnellement, j'avais été transformé en tueur sans foi ni loi en quelques minutes. Il suffit d'un peu de colère, et mélangé à tout les sentiments qui nous passe par là quand nous sommes dans cet état... On peut faire n'importe quoi. J'attendis donc qu'elle se soit calmée. Chose qu'elle fit très vite. Un peu trop vite à mon goût mais puisqu'elle était en constante évolution... C'était plausiblement logique. Je la vis avancer vers moi, avec l'air de lionne qu'elle prenait. Son déhanché présentait un timing plus parfait, et ses lèvres se plaçaient de façon plus pratique. Près de moi, elle me dit dans un murmure... NINA V. NIKOLAÏ ▬ Puis-je ?... Attentif, je la regardai s'imposer. Elle me demandai la permission désormais ? Elle devenait de plus en plus stupéfiante. Ceci étant dit, avions-nous bien le temps pour tout cela ? Souriant, je l'attrapai par la taille. La privant d'un baiser tout naturel, nous disparûmes en un temps. Et dans un sourd bruit, les deux nouveaux "amis" partirent de Londres pour des contrées lointaines inconnues. Que le vent et la chance les accompagnes... Même si, dans une courte pensée, une dernière parole fut prononcé par l'un des deux. Michael, le mystérieux courtier, qui semblait prendre en amitié la pauvre Nina, répondait à son interrogation. Dans un souffle, un quart de seconde... La fin d'une courte épopée qui ne faisait que commencer. « Et oui ! C'est complètement une horreur ! »