Le Chat et la Sorcière [Fe]

LE CHAT ET LA SORCIÈRE « On dit que l'Amour unit les hommes ; la peur les sépare. »

feat Malcolm MacAllister.Nina Nikolaï

« Vous connaissez l'agréable sensation que l'Univers en a contre vous au point d'unir deux choses contre lesquelles vous êtes le plus vulnérable ? Je suis sûr que oui. Moi, je l'ai testé récemment. Et j'ai l'amer impression que cette histoire ne me portera pas chances pour les mois et années à venir. En réalité, je crois surtout que cette douloureuse et malencontreuse effraction me poursuivra un petit moment. Après tout, je fus anciennement auror. Interné à Sainte-Mangouste. Membre de l'Ordre depuis presque quatre hivers. Serrurier ne fais pas partit de mes fonctions ; discret ne fais pas partit de mes qualités. *** » Ce soir-là, alors que minuit allait sonner ses douze coups, on m'avait envoyé quérir une information chez un Courtier en information très primé. Son nom ne me revenait pas. Tout ce que j'avais retenu, c'est entre. Va dans le bureau du fond. Prend le premier dossier dans le tiroir gauche avec marqué « Confidentiel » dessus. Vérifies que tu n'as pas laissé de traces de ton passage. Et repars comme tu es venu. Je n'avais pas la moindre idée de ce que j'allais dérobé ou de qui allait être mon potentiel futur ennemi, mais ce n'était pas ma pré-occupation. A première vue, l'Ordre en avait besoin. J'allais lui rapporté. Cependant, cela débutait mal. Causé par mon inexpérience profonde en la matière d'intrusion de domicile et aussi par l'absence de mon élégant mentor : Tonks. Qui serait aussi doué que moi, de toute manière. Je pars évidemment du principe que tout se déroulera de façon catastrophique, voire apocalyptique. On m'avait promis que la demeure serait vide et que même si je me ratais, ils auraient le renseignement. La question que je me suis posé ensuite, c'est : pourquoi m'envoyer ? Souhaitaient-ils ma mort ? Ou cela avait-il une utilité quelconque ? J'avouais que je partais avec de bad intentions et avec un gros doute. Ça n'avait pas l'air de me déranger pour autant. » Je m'apprêtai tout juste à rentrer. Immédiatement. La porte était devant moi. Close, bien sûr. Comment entrer sans bruit déjà ? Ah oui ! Ma baguette. Je la sors. Aussitôt, je teste divers sorts avant de ma rappeler de la bonne formule. Alohomora ! Voilà qui est. Manque de chance, j'ai du trop insister.... La poignet se brise, tombe à mes pieds et la porte laisse une ouverture béante. Dommage en ce qui concerne la discrétion, je laisserai quelques traces derrière moi. Je m'infiltre dans l'immense salle d'entrée. Il a bon goût. Maintenant... La pièce du fond, la pièce du fond ! Je m'y précipite. Manque de chance, bis : il n'y aucun bureau. Je fouille tout de fond en comble, aucun bureau. Juste des objets trop excentriques pour appartenir à un homme. A moins qu'il soit... Je ne préfère pas y penser. Ce serait bizarre ; étrange ; impensable. Me serais-je tromper de... Non, impossible. Je ne suis pas con à ce point. Je ne peux pas m'être "juste" tromper de maison. Les mains sur les hanches, je reste planté au milieu de la pièce. Que faire ? Je crois qu'il ne me restait plus qu'à sortir et à rejoindre Grimmaurd. Je leur annoncerais juste que la mission a pris une tournure imprévu, au bout de cinq minutes seulement... Exact. Je sors, refermant soigneusement le faux-bureau. Il est temps de déguerpir d'ici aussi vit... Oh ! Pas ça ! MALCOLM MACALLISTER ▬ Qu'est-ce que... ? Non ! Il s'approche de moi ! Qu'est-ce que cette créature du diable fait ici ? MALCOLM MACALLISTER ▬ Gentil le chat... Gentil...

Il est vrai que c’était bien rare de me voir couchée d’aussi bonne heure. Mais j’avais passé une assez dure journée, à marcher dans la rue pendant de longues heures… Et tout ça pour rien ; je cherchais cette fameuse paire de chaussures qui me faisait tant rêver dans un magazine, mais visiblement elle n’était toujours pas en vente à Londres. Quelle déception. Epuisée, je m’étais étalée sur mon lit, ne prenant même pas la peine de ranger un peu le salon. Je n’en avais vraiment pas l’envie. Pressée d’aller dormir, du moins tâcher d’essayer de me reposer un peu malgré le mal de tête qui me gagnait à la vitesse de l’éclair, je me glissai sous mes draps à peine revêtue de ma nuisette. Il était tôt. Entre deux cillements d’yeux, je regardais l’heure affichée sur mon réveil : dix-neuf heures sept. Immédiatement je me relevai. Qu’avais-je bien pu oublier… A moitié endormie, j’hésitais à sortir de mon lit, j’étais si bien là-dessus ; emprisonnée à l’intérieur de mes couettes, quel bien. J’entendis alors un léger miaulement, je compris alors immédiatement ; j’avais oublié de nourrir mon Apollon, le pauvre… Comment avais-je bien pu oublier un chat tel que lui ; cette adorable boule de poil à laquelle j’étais tellement attachée. Il était venu se frôler contre moi sur mon lit. Je rigolais, le poussant et le repoussant encore, essayant de lui faire comprendre que j’avais bel et bien compris que le fauve avait faim. D’un pied peu motivé, je me levais totalement sonnée, les yeux à moitiés fermés & la bouche prête à laisser s’échapper un bâillement. J’avais sans aucun doute l’allure d’une jeune femme épuisée qui ne demandait qu’à pouvoir dormir, mais ce malheureux chat venait de tout gâcher. Dans le cuisine, je sortis d’un placard une boîte de pâté ; celles qu’Apollon adorait. Celles qui coûtaient extrêmement cher également mais… à quoi bon se soucier des prix alors que je reçois une somme d’argent conséquente chaque mois ? Vivre dans le luxe, ce n’est pas donné à tout le monde ; autant profiter pendant qu’il en est encore temps. Carpe Diem, comme diraient certains. Apollon me collait, tournait autour de mes jambes tellement il avait hâte. Mon dieu, il devait être affamé. Je posai enfin la coupelle remplie à terre, Apollon semblait me remercier du regard. Toujours entrain de bâiller, je regagnais mon lit, après l’avoir caressé d’une main. Le sommeil me vint tout de suite.

Plusieurs miaulements. Ils suffirent à me tirer de mon sommeil, pourtant si exquis. Cela n’était pas normal ; totalement inhabituel. Apollon n’était pas un chat désagréable qui miaulait pour un rien. S’il miaule, c’est qu’il se passe quelque chose. Je lui faisais confiance. Encore que très peu réveillée, mon oreille percevait des petits chuchotement à travers la porte. Des chuchotements.. humains. Je me redressai net. Oui, de la peur. Je n’osais même plus respirer de peur de faire du bruit, un bruit qui pourrait me trahir. Un voleur ? Ou même plusieurs voleurs ? Je ne savais pas. Prise de panique, je n’eus même pas le réflexe de prendre ma baguette sur ma table de chevet que j’arpentais déjà le sol du couloir qui menait au salon. Sur le chemin j’avais remarqué que je n’avais pas pris ma baguette, mais je ne voulais pas faire demi-tour, hors de question. Je me saisis donc du premier objet qui arrivait en ma possession. Je ne voyais pas grand-chose, je ne devais pas allumer quelque lumière que ce soit. Peu à peu l’angoisse m’envahissait encore un peu plus. J’étais enfin arrivée au bout du corridor, je voyais la porte grande ouverte, & la poignée cassée par terre. Des voleurs, je m’en doutais. Je me disais bien que ma propriété allait un jour tenter quelqu’un. Mais je ne savais pas s’il s’agissait d’un sorcier ou d’un moldu. & je ne voulais pas prendre de risque. Je me dirigeais à pas de loup en direction de la silhouette qui semblait totalement effrayée par ma douce boule de poil, qui bien évidemment ne ferait pas de mal à une mouche. Je parvenais à ne faire aucun bruit ; il était vrai que j’étais bien légère. Je regardais dans un rayon de la lune ce que je tenais dans les mains : un vase. Très idiot, surtout qu’il m’avait coûté une fortune mais j’allais tout de même devoir le fracasser contre le crâne de ce malfrat, peu importe sa nature. Tenue les bras levés au-dessus de sa tête, j’abattais l’objet de toute mes forces contre ce dernier. Il y eut un bruit terrible, tout d’abord des morceaux du vase éparpillés un peu partout sur le sol, puis Apollon qui prit peur, puis le corps évanoui de cet homme qui tombait à terre. Mon premier réflexe fut de vérifier s’il avait une baguette ou non. Etonnée, j’en trouvai une. Je la pris, question de sécurité, & la glissa dans un tiroir. Quant à la masse humaine, je la laissais s’étendre là, par terre, inerte. Dans ma tête, je me posais tout plein de questions. Qu’est-ce qu’un sorcier venait à entrer par effraction dans sa maison ? Sous le choc, je pris Apollon dans mes bras & l’enfermai dans ma chambre. C’était bien trop dangereux pour lui. Je m’assis donc sur le sofa & attendais qu’il reprenne connaissance.

Ce fut au bout d’une vingtaine de minutes que j’entendis de petits gémissement de douleur. Il est vrai que j’avais tapé un peu trop fort, mais c’était pour le bien de tout le monde. Je déteste les intrus chez moi, c’est tout ce que cet homme méritait. J’étais vraiment fatiguée, mais il fallait que ce sorcier débarque dans ma maison comme ça & décider de me gâcher ma nuit de sommeil. Que d’injustices.

Nina. Qu’est-ce que vous foutez chez moi ?

LE CHAT ET LA SORCIÈRE « On dit que l'Amour unit les hommes ; la peur les sépare. »

feat Malcolm MacAllister.Nina Nikolaï

« Oh, ma tête ! Ça fait horriblement mal ! En plus, c'est lâche un coup pareil. Surtout quand je suis distrait par l'un des membres de l'espèce féline... Le Chat. Je hais les chats. Le cliché veut que les sorciers et sorcières aiment les chats. Précisément les noirs. Noir ou pas, moi, je ne les aimes pas ! Ce sont de vicieuses créatures peu communes. Entre le paresseux et le moteur d'un bus, vu comment ils... Comment dit-on déjà ? Ah oui. Ronronner. Cette chose qui n'existe que chez eux, le ronronnement. Personnellement, si j'avais un animal vibreur, je ne m'amuserai pas à le nourrir et à le garder. Mais je comprends la fascination que les égyptiens avaient pour ces bêtes là. Et eux, ils avaient compris le truc : même s'ils les vénéraient, ils les sacrifiaient aussi ! Quoique. Je n'en suis pas si certain. Il faudra que je demande à un historien, si j'en croise un. Enfin ! Tout cela importait. Ce qui était important, c'était qui m'avait frappé ? Pourquoi m'avait-il frappé ? Qu'allait-il faire de moi ? Et question existentielle : était-ce un deuxième chat ? Un lion ? Un tigre ? N'importe quoi avec des griffes et assez grand pour m'assommer ? Non. Tout bonnement impossible. Ça ne pouvait être que l'œuvre de la race humaine. Ou, au pire, d'un elfe de maison. Voire d'un gobelin. Tant de possibilités. Mais pas beaucoup de réponse. Ça ne m'arrangeait pas des masses. Mais... Je devais reprendre mon calme. Mon calme. Mon calme... Mon sérieux... Je fermai les yeux... Respirait doucement... » Où suis-je ? Je connais pas cet endroit. Je vois une sorte de fenêtre. Elle est semblable à celle de la grande salle. L'architecture de la pièce aussi. Je peux donc en déduire que je suis dans la même demeure. Celle que j'avais infiltré. Par effraction, qui plus est. Bonne ou mauvaise chose ? Je tentai de me relever, sans succès. Je détestai être impuissant de cette façon. Ça me donnait l'impression que j'aurais définitivement du faire des études d'alchimiste plutôt que de devenir auror. Auror, ça n'a jamais été un boulot pour moi. Certes, j'avais toujours voulu défendre les plus faibles. Mais j'avais aussi toujours été quelqu'un de réfléchi, je me basai sur une science connue ; mon mentor me le répétait souvent. Je n'avais jamais été fait pour ce travail. En attendant, ça m'avait conduit là. Et ma tête... Ça fait vraiment vraiment mal ! Soudainement, me tirant de ma souffrance, j'entendis une voix profondément majestueuse. L'effet d'inconscience qui devait me faire percevoir ce son sous cette forme. Je cherchai d'où elle provenait. Il me fallut cinq minutes avant de me rendre compte qu'il fallait juste que je me roule par terre pour voir enfin le sofa... et une jeune femme assise dessus. Une femme ? Ceci explique cela. Et que me disait-elle déjà ? NINA V. NIKOLAI ▬ Qu’est-ce que vous foutez chez moi ? Merci. Donc. Fallait-il que je réponde franchement à la question ? Je doutai que cela lui plaise. Et plaisir ou pas, j'étais tout de même en tord. Et en mauvaise posture. Sans ma baguette. Non seulement j'étais impuissant mais en plus j'étais tombé sur un adversaire assez intelligent pour ne pas me laisser avec mon arme. Pas assez pour me ligoter, néanmoins. Ou trop prétentieux pour croire que je ne pouvais pas riposter en étant dans cette position peu délicate. Elle n'avait pas tord. Bon, trouvons une réponse adéquate. MALCOLM MACALLISTER ▬ Je pourrai vous le dire mais... Dites-moi... Vous n'êtes pas Courtière en information ? Je n'attendis pas sa réponse pour me rendre compte de la boulette que j'avais commise. Oh, le con ! Je ne pouvais pas mieux penser de moi pour le coup. Comment est-ce que j'avais pu réussir à me planter à ce point à un moment aussi crucial ? L'autre avait raison, je n'étais pas du tout fait pour ce boulot.

Comprenez-moi, j’avais agi sous l’effet de la panique. Je suis persuadée que si j’avais su garder ne serait-ce qu’un peu plus mon calme, le coup ne serait pas parti… Mais c’était arrivé, je l’avais fait, j’avais bel & bien assommé un homme. Dans la tête, je m’imaginais toute une panoplie de scénarios qui pouvaient coller à une réponse quant à ma question. Et pour tout vous dire, ce n’était pas très rassurant. Un voleur ? Un assassin ? Mais « un voleur » était sans doute la réponse qui correspondait le mieux ; car je doute que quelqu’un m’en veuille au point de vouloir se débarrasser de moi… Il s’écoula un temps avant que l’inconnu me réponse, temps durant lequel je n’avais pas bougé de mon sofa, bien que mon instinct me disait, influencé par mon stress, de fuir. Moi qui ne voulait que dormir… Le voleur commença alors à attaquer sa défense ; je fronçai un sourcil.

Malcolm. Je pourrai vous le dire mais... Dites-moi... Vous n'êtes pas Courtière en information ?
Nina. Une quoi ? Hahaha non je ne crois pas, vous vous êtes trompé de personne.

Bien évidemment, je fis semblant d’être amusée ; au fond de moi je me demandais qui pouvait bien être ce mystérieux bonhomme. Il venait de me parler de courtière en information, cela ne me laissait croire en rien de bon. Mais d’un autre côté, il se dévoila un peu ; inconsciemment je pense. Pourquoi une courtière en information ? Que manigançait-il ? Ou du moins… Que cherchait-il ? Comme vous pouvez vous en apercevoir, ma tête était en train de bouillir d’interrogations toutes aussi farfelues les unes que les autres. Cet homme m’intriguait beaucoup… Je fus comme éprise d’une sorte de compassion quant au malheureux coup sur la tête que je lui avais donné auparavant ; je m’approchais de la silhouette étalée à terre. Je voulais vérifier si je ne lui avais pas fait de blessure. Un morceau de porcelaine aurait bien pu faire des dégâts, après tout. Nous ne sommes jamais assez prudents. Je tentais alors d’approcher mes mains de son crâne ; mais pour je ne sais quelle raison il bougea. Je n’avais pas pris la peine de le priver de gestes, je trouvais ça inutile après tout ; il devait être assez sonné comme ça. Je pris peur. Mon premier réflexe fut bien évidemment de sursauter, mais je tombai en arrière : avant j’étais accroupie près de lui… Mon second réflexe : m’éloigner de lui. Je ne voulais pas qu’il me fasse de mal. En l’espace de quelques minutes, j’avais perdu toute compassion à son égard ; je ne sais pas pourquoi d’un seul coup je voulais juste qu’il sorte de chez moi. Apeurée, je retournai m’asseoir sur mon sofa. J’essayais de retrouver ma sérénité, calmer mon souffle qui se trouvait être très court. Je me demandais comment un homme désarmé pouvait me faire à ce point peur. Je fermais les yeux, puis posai ma main sur ma poitrine, cherchant les battements de mon cœur qui commençaient à perdre de fréquence.

Nina. Franchement, qui êtes-vous donc ? Vous débarquez chez moi comme ça à l’improviste, vous me parlez de courtière en informations, ce dont je ne suis pas ; vous m’intriguez énormément vous savez ? Alors dîtes-moi qui vous êtes.

LE CHAT ET LA SORCIÈRE « On dit que l'Amour unit les hommes ; la peur les sépare. »

feat Malcolm MacAllister.Nina Nikolaï

« Que voulait-elle que je dises de plus ? Je m'étais légèrement loupé de résidence. Ça arrive. Et puis il m'a l'air d'être une gentille fille, elle ne m'en voudra pas. Du moins, je l'espère. Le plus dur, en réalité, ce serait de récupérer ma baguette. Par quelles épreuves allais-je passer ? J'étais à sa merci. Mauvaise idée quand on est tord ; très mauvaise idée. A partir de cet instant, je savais qu'elle pouvait faire de moi ce qu'elle voulait. A condition que je sois d'accord. Si elle pousse le bouchon trop loin, adieu les bonnes manières et mes principes : après tout, les poings sont une arme redoutable bien placé. Mais j'y perdrai mon élégance. Et mon honneur. Enfin... Comme je le pensais, elle m'a l'air d'être une gentille fille. Déjà, elle n'est pas celle que je recherche. Elle n'a pas l'information que je recherche. Par conséquent, elle est gentille mais je n'ai aucune raison de rester à ses côtés si ? » Je prends ma baguette et je pars. Ni vu, ni connu. Je devrais, certes, ruser pour obtenir mon dû. Mais j'en suis capable. Mes capacités de persuasion n'ont pas disparu avec le temps, si j'ai pu réussir à obtenir des aveux des pires vermines de la société, convaincre cette demoiselle que j'ai grand besoin de mon arme et que je ne l'attaquerai pas avec... Ça devrait être du gâteau. Théoriquement parlant. J'espère. Mais, qu'était-elle en train de faire ? Pourquoi les femmes en profite toujours pour s'approcher de moi et me toucher ? Surtout mes cheveux. Déjà que j'ai une migraine atroce, si en plus on détruit ma coiffure, où va le Monde ? Pas touche manouche. Je garde mes poils. A n'importe quel le prix. C'est ma seule possession véritable, hormis mes souvenirs. Mais c'est l'unique chose que je peux gérer tranquillement. Il suffit d'un peigne et d'un peu de gel. Et... Mais ! Elle est tactile comme femme. Mais qu'est-ce qu'elle est en train de faire à mon torse au juste ? NINA V. NIKOLAI ▬ Franchement, qui êtes-vous donc ? Vous débarquez chez moi comme ça à l’improviste, vous me parlez de courtière en informations, ce dont je ne suis pas ; vous m’intriguez énormément vous savez ? Alors dîtes-moi qui vous êtes. Sa question m'intriguait un peu. Que voulait-elle que je réponde ? Je fis dans le simple. MALCOLM MACALLISTER ▬ Malcolm MacAllister. Puis j'attrapai sa main. Je la retirai délicatement de ma poitrine. Voyons Mademoiselle, on ne se connait pas encore... Puis d'un seul bond, je me levai. Secouant tout mon corps. Réflexe, c'est tout. Je fis quelques pas, dépassant le sofa. Subtilement, je regardai autour de moi. Où est ma baguette ? Où l'a t-elle rangé ? Je ne voyais rien. Embêtant. J'allais devoir engager la conversation. MALCOLM MACALLISTER ▬ Oui. Je crois que nous avons finis. Merci bien. Ou pas.

Malcolm MacAllister. Non, ce nom ne me disait vraiment bien. Point positif : il ne s’agissait certainement pas d’un assassin recherché par les autorités ; sinon j’aurais déjà entendu son nom quelque part, simple déduction. Mais il se pouvait aussi qu’il me mente, dans ce cas-là je ne pouvais être sûre de rien. Mais je n’eus le temps de réfléchir qu’à peine quelques secondes car à peine il me cita son nom qu’il se remit sur ses pattes. Je suivais le mouvement. Hors de question qu’il s’échappe comme cela sans que je n’ai eu plus d’informations de sa part. Je déteste garder à l’esprit des interrogations sans illuminations. Oui c’était assez horripilant. Je me tenais droite face à lui ; il semblai chercher quelque chose. Son regard suivait chaque recoin de la pièce ; cela m’énervait. J’avais croisé les bras, ennuyée. J’avais envie de crier « Hehoo je suis là moi. » mais je me retins. En réalité ce fameux Malcolm ne se préoccupait que de sa malheureusement baguette. Mais il était totalement hors de question que j’accepte de lui la redonner. Oh ça oui, il ne fallait même pas y compter. Mais apparemment il ne semblait pas en si mauvais état malgré mon geste de violence ; imaginez donc si je lui avais laissé sa baguette en main. Je serais déjà peut-être morte. Fort heureusement, je l’avais bien cachée, il n’allait pas la trouver tout seul ; à moins qu’il ne fouille tout la salon, ce qui m’étonnerait beaucoup ; je ne le laisserais pas faire. Mais j’avais oublié ma baguette dans ma chambre ; et comme une imbécile lorsque j’avais enfermé Apollon dans ma chambre je n’avais même pas pensé à la prendre… Nous étions tous deux sans baguette. Comme deux moldus. Je me sentais prête à bondir sur cet homme au cas où il déciderait de faire n’importe quel geste, telle un chat sur sa proie. Enfin bon j’espérais ne pas avoir à recourir une seconde fois à la violence. Je déteste ça, la violence. Et puis je suis une femme ; je n’ai pas été faite pour frapper sur un homme, je suis persuadée que je me ferais bien plus mal que lui. Surtout que je suis assez mince et très fragile. Il avait enfin fini de jeter un vif coup d’œil enfin partout, il se retourna donc enfin dans ma direction.

Malcolm. Oui. Je crois que nous avons finis. Merci bien.
Nina. Vous croyez ? C’est votre baguette que vous cherchez ? Vous avez bien de la chance que je ne l’ai pas cassée, ce que j’aurais très bien pu faire dans un cas de légitime défense. Oui voyez-vous je suis gentille.

Lorsque je parlais, je soulignais le mot « gentille ». Puis je laissais s’échapper un léger rire railleur. Non mais sincèrement, j’étais gentille il faut l’avouer. Je cessai enfin de rire. Sans baguette, il était pratiquement inoffensif, en réalité. Presqu’autant que moi. Je dis bien presque, hein. Il pourrait très bien décider d’user de violence comme pour se venger, bien que je doute fortement qu’il veuille abîmer mon visage. Mais nous ne savons jamais ce que pensent les autres, c’est pour ça qu’il ne faut jamais baisser sa garde. Il ne fallait donc pas que je le quitte des yeux et surtout, que je me retourne. Il pourrait tenter je ne sais quoi et puis s’enfuir. D’un air intéressé et inoffensif, je continuais.

Nina. Pourquoi cherchez-vous donc ce courtier, ou bien cette courtière, en informations, dîtes-moi ? Qu’êtes-vous entrain de manigancer ? Non pas que je suis curieuse, enfin… C’est juste que cela me perturbe, en réalité. Peut-être n’auriez-vous pas du m’en parler, parce que sachez que je suis une jeune femme éperdument déterminée, et je déteste attendre. Surtout de la part d’hommes.

LE CHAT ET LA SORCIÈRE « On dit que l'Amour unit les hommes ; la peur les sépare. »

feat Malcolm MacAllister.Nina Nikolaï

« Où l'avait-elle planquée ? Tout ceci freinait mon départ. Il fallait mettre fin à cette odieuse méprise, à cette une mascarade involontaire... Mais si je ne retrouve pas mon seul et unique moyen de défense, je ne pourrais pas partir. Et sincèrement, après mes œillades aussi vif qu'un radar, je n'avais remarqué aucun endroit potentiellement accueillant pour une baguette. Excepté sur elle. Mais si j'entamais une fouille au corps improvisé sans lui demander son avis, je crois que je ne sortirais pas vivant d'ici. Fort désappointant. D'autant plus que je n'avais pas le temps d'entamer plus de recherche qu'elle s'était déjà levé et m'avait suivit. NINA V. NIKOLAI ▬ Vous croyez ? C’est votre baguette que vous cherchez ? Vous avez bien de la chance que je ne l’ai pas cassée, ce que j’aurais très bien pu faire dans un cas de légitime défense. Oui voyez-vous je suis gentille. Intelligente comme fille. Elle a des idées au bon moment et elle sont plutôt judicieuses... Cette histoire commence à me déplaire. En guise de réponse, j'acquiesce. Puis je fais la grimace. Pour le coup, je n'avais plus aucune réparti. Ma seule envie était de quitter cet endroit. Elle était un peu trop curieuse à mon goût. A ce propos, j'en profitait pour observer son accoutrement. Rien de bien folichon, mais ça me permettait de voir qu'elle n'avait pas mon arme sur elle. Je constatai aussi qu'elle n'avait pas la sienne. Intelligente, mais distraite ; bon à savoir. Autrement dit, nous voilà complétement à nu. Au sens figuré du terme : on ne pouvait pas combattre décemment comme des sorciers digne de ce nom. C'est pas plus mal, parce qu'il n'est pas certain que j'aurai pu gagner le combat. J'ignorais totalement de quoi elle était capable. NINA V. NIKOLAI ▬ Pourquoi cherchez-vous donc ce courtier, ou bien cette courtière, en informations, dîtes-moi ? Qu’êtes-vous entrain de manigancer ? Non pas que je suis curieuse, enfin… C’est juste que cela me perturbe, en réalité. Peut-être n’auriez-vous pas du m’en parler, parce que sachez que je suis une jeune femme éperdument déterminée, et je déteste attendre. Surtout de la part d’hommes. Curieuse, comme je le disais. En quoi ça l'a regardé ? Ah oui, exact... J'étais entré chez elle par effraction... Ca lui donnait un certain droit dans un sens. Pas pour autant que j'étais obligé de lui avouer mes plus noirs secrets et ceux de l'Ordre. Si ? Non. Bien ce que je pensais. Dans ce genre de situation, j'avais la rétorque parfaite : le regard fuyant, la tête baissée et la determination à se focaliser sur un seul et unique objet. En l'occurrence, ma baguette. Toujours ma baguette. Il me faut ma baguette. Sans baguette, je ne suis plus qu'un simple... moldu ? Seulement, ne connaissant pas sa position précise... Que faire ? Devais-je sympathiser avec cette demoiselle pour obtenir ce que je voulais ? Oh, après tout, il ne me restait aucune autre solution. MALCOLM MACALLISTER ▬ Je travaille pour le compte de l'Ordre et ce courtier a une information qui nous permettrait d'avancer dans la lutte contre le pire Mage Noire qu'a vu naitre la Grande-Bretagne. Je la fixai dans les yeux. Je sais, je suis quelqu'un qui change d'avis comme de chaussette, et qui ne réfléchis pas trop à ce qu'il fait. J'ai mes raisons à cela. Une séquelle de Sainte-Mangouste, un peu de folie qui me rattrape. MALCOLM MACALLISTER ▬ C'est assez clair comme réponse, j'espère. J'esquissai un sourire, puis m'éloignai de ses yeux. C'est qu'ils avaient un côté envoutant ; et d'un autre, un peu menaçants. Ca ne me plaisait rudement pas tout cela.

Lorsqu’il m’annonça qu’il travaillait sous les ordres de l’Ordre, je fus d’abord étonnée. Je me disais bien évidemment que l’Ordre avait donc une drôle de manière de donner des ordres : entrer par effraction chez les gens. Les portes, à quoi cela sert-il ? Les sonnettes aussi, c’est pratique… Quoi que, Malcolm MacAllister ne devait très certainement pas connaître ; ou alors il aimait se faire remarquer. Ou bien peut-être les deux, allez savoir. Il me fixai dans les yeux. Je déteste ça ; bien vite je détournais la tête. Soutenir un regard, ce n’était pas mon truc. De plus, je ne tenais jamais ; alors autant abandonner tout de suite. Cependant, le fait qu’il m’avoue qu’il travaille au compte de l’Ordre me rassurait quelque peu. Je pouvais enfin me… détendre. D’après ce que je savais, l’Ordre était rangé du bon côté, il ne devait donc pas me faire de mal. Le stress tombait. Mes nerfs également. Je pris une posture plus décontractée laissant tomber celle de la femme méfiante prête à attaquer. Ma respiration ralentissait de plus en plus, au fil des minutes qui s’écoulaient. Il était vrai que Malcolm m’avait bien cloué le bec avec sa réponse : je ne savais que dire, j’étais trop confuse… Encore un peu & je sentais mes joues rosir. Il s’écarta alors de moi et me souriais. Bien évidemment, gênée, je lui rendis son sourire. Je baissais les yeux. Oui, j’étais quelques peu honteuse.

Nina.. De l’Ordre ?… Hum, je suis désolée, dans ce cas-là. Je vous ai pris pour je ne sais qui, un voleur ; un malfrat voulant dérober les objets précieux de ma propriété. Bien que j’ai déjà éclaté contre votre tête l’un d’eux. Ce vase valait une fortune… Tant pis.

En disant ceci, je voulais paraître plongée dans un grand désarroi mais au contraire, je ne pus m’empêcher d’éclater de rire. Oui, le stress s’était bel et bien envolé. Et je préfère de loin cette sensation. Parce que lorsque je suis nerveuse, je sens mes muscles se crisper & cela me procure un effet bizarre ; cette impression d’oppression si désagréable qui vous coupe le souffle… C’est insupportable. C’était d’ailleurs le cas il y a à peine dix minutes ! Détendue, je regardais alors derrière moi et me redirigeais vers le sofa. Arrivée à sa hauteur, je m’assis dessus. Malcolm, lui, était resté à son endroit initial. Je croisais les jambes et reprit alors la conversation.

Nina. Mais comprenez que je ne suis pas naïve au point de vous faire confiance après de simples paroles, et vous rendre votre baguette. Je vous la rendrais sur le seuil de la porte, lorsque vous partirez ? Vous êtes pressé ? Si oui je vous propose de vous asseoir, dans le cas contraire je vous dis Adieu.

Je parlais avec beaucoup de sérieux, parce que même après ses belles paroles je ne pouvais être sûre à cent pour cent qu’il s’agissait d’un membre de l’ordre, je restais donc invisiblement sur mes gardes.

LE CHAT ET LA SORCIÈRE « Ma quête est celle qui vous perdra tous. »

feat Michael Terragone.Malcolm MacAllister.Nina Nikolaï

La porte demeurait grande ouverte. Je n'osais même pas entrer à l'intérieur de la résidence tellement cela me paraissait étrange. Un piège, peut-être ? Je me répétai toutes les formules qui pouvaient protéger une maison de n'importe quelle intrusion. Même si ça devait être la première fois que je voyais l'entrée aussi béante, surtout dans le cas précis d'une protection contre l'infiltration. Surpris donc par cette impitoyable technique, je pris ma baguette en main. Histoire d'ôter tout éventuel sort, je brisai le cycle parce que l'on pourrait qualifier d'un sortilège un champ large. Ce n'est qu'ensuite que je me rendis compte de la poignée qui manquait ; quel idiot fais-je. La seule et unique raison, c'était que quelqu'un d'autre était passé avant moi. Quelqu'un de peu de maitrise puisqu'il avait réussi à briser une si petite chose en usant d'une formule de deuxième année. Un voleur, sans aucun doute. S'il y a bien quelque chose qui m'horripile, c'est tout de même qu'on me devance. Peu importe qui cela pouvait être, je ne l'aimais pas. Après cette constatation, j'entrais. Regardant à droite, à gauche. Personne pour m'accueillir ? Quel dommage. Néanmoins, je restai arme à la main. Sait-on jamais, au cas où des rafleurs sortiraient de nul part pour tenter de me surprendre. Je doutais de cette hypothèse, mais la prudence est un luxe que je peux encore me permettre. Je vérifiai toutes les portes disponibles. Une seule était entrouverte, dans le fond. J'analysai : à mon humble avis, s'il y avait quelqu'un là-dedans, il y aurait de la lumière. Je me projetai vers d'autres possibilités. Je ne voyais guère qu'une autre alternative. Un accès sur ma gauche. Justement, j'entendais des voix. Immédiatement, j'allai voir de plus près de quoi il s'agissait. J'entendais parler de toute sorte de chose : de baguettes, d'un certain Malcolm MacAllister, de l'Ordre et surtout d'un courtier en information. Si j'avais bien tout saisis, la femme était celle qui habitait ici ; logique puisque c'était celle-ci même que je recherchais activement. Et l'autre était l'intrus, désarmé. Comme je l'avais si bien prédis auparavant, c'était bien un voleur. Mais un voleur qui venait dérober un renseignement spécial, pas un objet de valeur. Je penses qu'il s'est bêtement tromper de bâtiment. Pourtant, ma seconde demeure était facilement repérable. Je ne me cachai qu'à moitié après tout. D'habitudes théâtrales, et après ces drôles de révélations, j'attendis l'instant le plus propice pour faire mon entrée. Je saisis l'occasion lorsque je trouvai la conversation bien trop ennuyeuse pour moi. Le vase de mademoiselle qui vaut une fortune et une invitation à sortir ne m'intéressaient pas. Faisons ce pour quoi j'étais venu. J'avançai de quelques pas, fixant les deux d'un œil mauvais. MICHAEL TERRAGONE ▬ Je crois qu'il y a eu terrible méprise, ici. Je détournai mon regard vers le dénommé Malcolm. Il paraissait étonné mais pas réellement apeuré. Ni plus, ni moins. MICHAEL TERRAGONE ▬ Votre Ordre connait mes tarifs, monsieur MacAllister. Mais s'ils tiennent tant à cette information, qu'ils se débrouillent pour réellement venir la chercher. Mais je ne suis pas venu pour vous. Puis je fixai la jolie dame. Une blonde, élégante, raffinée, svelte. Tantôt charmante, tantôt légèrement inquiétante. Je ne l'imaginai pas comme ça ; plutôt comme son père. Mais quelle horrible pensée ais-je pu avoir là ! Je l'imaginais déjà un peu plus douce que son géniteur. Différent. Mais certainement avec le même caractère empoté et déterminé. Essayant un sourire, je la salua de la tête. MICHAEL TERRAGONE ▬ Mademoiselle Nikolaï, je présume. C'est un plaisir de vous rencontrer. Je m'arrêtais sur ces mots. Il ne fallait pas trop en dire devant cet énergumène de l'Ordre, surtout pas quelques informations capitales et privées. J'allais attendre patiemment qu'il parte, et si jamais elle avait des questions, elle me les poserait. En parallèle, je trouvai cette situation bien amusante. Deux invités non-désiré dans la même soirée, Nina devait être particulièrement enjoué.

Un second inconnu fit son entrée dans le pièce ; je ressentis une hostilité mêlée à de l’exaspération et de l’amertume à son égard. Alors comme ça, les gens entraient et sortaient comme ça de mon chez moi, sans que j’y sois prévenue au préalable. Alors c’est donc ça la vie londonienne. Eh bah dis donc ; ça ne faisait qu’alourdir mes envies de retourner dans ma Russie moscovite très vite… Je soupirais pas très discrètement, levant les yeux au ciel, ou plutôt au plafond, en prononçant quelques gentils petits jurons en russe. Je me demandais ce que j’avais bien pu faire de mal pour mériter une telle nuit. Oui, qu’ai-je fait de mal ?… Les deux hommes semblaient se connaître ; le dernier arrivé l’appelait par son nom. Décidemment, j’étais bel et bien perdue. Encore un peu et j’allais crier pour demander à ces deux troubles-nuits de bien vouloir sortir de chez moi et me laisser dormir ; me laisser profiter de ma jeunesse en ne me mêlant pas à leurs.. querelles, apparemment. Non mais quelle puérilité. Je soupirais encore. Je voulais demander des explications. Mais le nouveau arrivé ne me laissait même pas en placer une. Pour l’instant, il semblait bien trop occupé avec son membre de l’Ordre.

Des tarifs ? Non mais quels tarifs ? Tout cela devenait vraiment trop tordu pour moi, mais je me retins de me placer entre eux deux et leur extirper le silence. Même si c’était ce que je voulais faire. MacAllister se tut. L’autre se tourna alors vers moi. Son visage ne m’était pas familier ; c’était bien la première fois que je le voyais. Je me levai, puis reculai… Là, il prononça mon nom. J’étais ébahie. D’où le connaissait-il ? Et par conséquent… D’où me connaissait-il ? Là, je n’étais vraiment plus rassurée du tout.

Michael. Mademoiselle Nikolaï, je présume. C'est un plaisir de vous rencontrer.
Nina. Hein ? Non mais on se connaît ? Parce que excusez-moi mais moi ce n’est pas mon cas ; je vous prierais donc de bien vouloir suivre votre ami Malcolm hors de ma propriété et de ne jamais y remettre les pieds. Je ne sais pas comment vous avez su mon nom, mais quoi qu’il en soit cela ne me dit rien qui vaille, alors… Vous connaissez la sortie.

Je voulais m’approcher de lui pour le reconduire à la sortie mais mon instinct me l’interdis formellement. Je ne pus faire aucun mouvement, la peur m’avait déjà regagnée depuis longtemps. Je n’aime pas trop être en présence d’inconnus à mes yeux, cela se révélait être assez stressant. Et puis je ne savais pas ce que me voulait cet homme, il était donc hors de question que je mette la vie en péril à le raccompagner hors de chez moi. Non mais quelle idée. Je restais donc sur la place, à lui démontrer de la main la direction du couloir qui rejoignait l’entrée, et donc par conséquent la porte. J’espérais qu’ils allaient accepter et me laisser aller dans mon lit. Mais comme on dit, l’espoir fait vivre. Deux options s’offraient à moi, dans ce cas-là : soit courir un sprint en direction de ma chambre pour récupérer ma baguette et ainsi avoir les atouts nécessaire pour pouvoir supposer à une défense digne de ce nom, soit rester là, ne pas bouger, et espérer pouvoir avoir l’occasion de tenter une échappée belle, en souvenirs de mes années adolescentes. J’attendais de voir sa réponse.

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feat Michael Terragone.Malcolm MacAllister.Nina Nikolaï

Comment osait-elle me mettre à la porte de la sorte ? En si bon chemin ? N'était-elle donc pas curieuse de connaître la raison de ma venue ? Certes, je concevais très bien l'idée qu'elle puisse être fatiguée, voire dérangée. J'avais juste saisis le moment qui me paraissait le plus opportun, le plus... sympathique. Je n'avais néanmoins pas prévu la compagnie d'un membre de l'Ordre. Comment se nommait-il déjà ? Mal... Colm. Malcolm MacAllister. Taille imposante, allure de rejeton, plutôt chétif, coiffé avec une extravagance peu commune. Et à première vue, il était plus que maladroit. Après tout, cela ne devait pas être souvent qu'il avait pour mission de dérober quelque chose à quelqu'un. Le peu d'expérience dont il faisait preuve à ce niveau était flagrant. Cela m'amusait, à tel point que j'étais prêt à lui donner le renseignement contre rien. Et je n'entendais par là un amusement vil comme font preuve les riches et nobles arrogants, je parlais d'un amusement bien plus direct : l'ironie. Il n'y avait pas plus ironique que trois personnes réunies en un seul lieu avec des buts tout à fait contraire, et qui pourtant convergent. La dame souhaitait que tout cela se finisse au plus vite. Le voleur souhaitait partir, vivant et sans problèmes. Et l'émissaire souhaitait, quant à lui, effectuer sa mission sans trop d'accrochages. Au fond, tout le monde espérait que cette histoire, datant d'à peine une demi-heure, se concluent sur une fin heureuse. N'était-ce pas là la défini... MALCOLM MACALLISTER ▬ Sans vouloir offenser quelqu'un, ce n'est pas mon ami. Argh ! Il m'avait coupé dans mon élan philosophique celui-là ! Je grimaçai. Tout bien réfléchi, il reviendra voler la missive quand je serais repartit chez moi. Je hais les personnes qui me dérangent quand je pense. Pour une fois que je ne pensais pas à un combat ou à une vengeance, ni même trop à une quête ! Tant pis. Ce qui est fait, est fait. Maintenant que mes pensées étaient perdu à jamais, il ne me restait plus qu'à régler tout ce bordel. Je me tournai vers l'héroïne du jour, résolu, avec un effet inébranlable. Revenons à nos moutons, donc. J'effectuai une analyse plus succincte de la situation, gardant un œil sur ma proie : un homme gringalet impertinent, une jeune femme épuisée et probablement craintive et un courtier désormais de mauvais humeur. L'impertinent retournerai chez lui, moi j'emmène la femme, consentante ou pas et je termine ce que j'ai à faire ici. Fin de l'analyse, fin de la discussion, fin de l'histoire. Cependant, j'optais pour une approche un peu moins agressive et provocante que la première. Comme je le disais, tentons de faire en sorte que ça se termine bien ; surtout pour moi. MICHAEL TERRAGONE ▬ Effectivement, on ne se connaît pas. Mais je me présenterai en temps et en heure. Ce qui importe, c'est que votre père m'envoie vous chercher et que je ne partirai pas sans vous. Voilà qui était plus explicite de ma part. Clair non ? Elle fait ses affaires, nous partons, monsieur MacAllister récupère éventuellement son arme. Même si je sentais que miss Nikolaï allait être plus têtue qu'autre chose et que cela allait compliqué ma vie. Pour au moins une heure. Deux tout au plus. Au bout de trois, je craque. Témoins ou pas.

C’était donc une atmosphère bien tendue qui régnait au sein de la pièce. Plus personne ne bougeait ; mais en revanche tout le monde s’observait avec tellement d’intensité que cela en devenait pratiquement stressant. Et l’ambiance devint d’autant plus lourde lorsque ce Malcolm m’annonça qu’il n’était pas ami avec le nouvel inconnu qui venait de s‘inviter chez moi. Je rirais niaisement. Cependant je me demandais bien comment cela pouvait se faire que comme par hasard, deux hommes se connaissant mais n’étant pas amis atterrissent chez moi dans la même soirée. Question sans réponse. La réponse est peut-être dans la question : le hasard… Je baillais. Mes jambes recommençaient à me faire mal, ma tête également. Une idée me vint tout de suite à l’esprit ; malheureusement elle s’éclipsa bien vite : elle était totalement absurde. Je voulais en effet prétexter le fait d’aller me chercher un comprimé dans ma salle de bain pour tenter de sortir, mais je pensais bien que ces hommes-là étaient loin d’être des ignares et je savais également que mon plan était digne d’une personne de dernière classe. Quelle honte. J’allais donc devoir me débrouiller pour en finir vite avec tous ces malentendus.

Michael. Effectivement, on ne se connaît pas. Mais je me présenterai en temps et en heure. Ce qui importe, c'est que votre père m'envoie vous chercher et que je ne partirai pas sans vous.
Nina. Mon père ? - je riais - Mon père n’a plus rien à me dire quant à ma vie. Je suis grande, je fais ce que je veux dorénavant. Et ce n’est certainement pas lui qui va me dicter quoi que ce soit alors je vous conseille d’abandonner tout de suite.

Fallait-il miser sur la carte de la menace pour parvenir à la tranquillité ? Enfin, la menace des mots n’était guère pesante car sans baguette je n’étais rien ; et je n’oubliais pas que lui l’avait toujours. En réalité, c’était comme si j’étais à sa merci : il était un homme, j’étais une femme ; il était donc bien plus fort que moi. Il avait sa baguette, je ne l’avais pas ; en plus d’être fort il était donc avantagé. Non mais quelle injustice. J’étais bloquée. Mais je ne voulais vraiment pas rentrer en Russie maintenant. A ça non. Je me suis débrouillée pendant presque quatre ans seule en Angleterre, c’était pas pour tout gâcher et revenir dans le luxe que m’offrait la Russie. Cela allait être traumatisant pour moi, en plus. Je n’allais donc pas me laisser faire ; tous les moyens étaient bon pour rester au Royaume-Uni. Première solution : tenter de passer à travers les « ordres » que lui avait donné mon père en utilisant la diplomatie. Mais je doutais qu’il était le genre de personne à se faire avoir par ce genre de discussion. Mais qui, qui ne tente rien n’a rien, non ?

Nina. Ecoutez, je ne sais pas ce qui vous motive à ‘obéir’ à mon père. - je marquais une pause - Sûrement l’argent, en fait. Mais je vous assure que cela ne sert à rien d’essayer ; ce serait une sérieuse perte de temps, autant pour vous que pour moi. Alors allez-vous-en.

Peut-être une bonne stratégie.

HJ. Très, très, très court...

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feat Michael Terragone.Malcolm MacAllister.Nina Nikolaï

Je ne faisais, jusque là, aucune remarque sur sa réponse. Je ne connaissais que trop bien son paternel. Un vil homme politique qui prenait des décisions sur le tas ; et comme tout politicard qui se respecte, elles fâchaient plus d'une personne. Moi, en l'occurrence. Bien que ma vengeance passée, il ne faisait plus partie intégrante de mes ennemis. Ma rancune laissait à désirée ces temps-ci. Rares étaient les personnes que je pouvais compter comme adversaires permanents. J'avais seulement des obstacles, et de potentiels obstacles. A la limite des boulets, des rejetons qui se coinçaient parfois dans les rouages du bon fonctionnement de ma vie ou de celle d'Archangel. Mais les ennemis... Voilà une histoire. Ce n'est pas pour autant que je faisais confiance à ce Nikolaï. Jamais il ne m'avait inspiré de la confiance. Je ne l'avais vu, de mes propres yeux, qu'une seule fois dans mon existence. Et c'était il y a peu. Mais je n'ignorais pas qu'il se trouvait derrière plusieurs directives concernant certaines de mes missions. Il me commanditait à distance depuis longtemps déjà. Je ne l'estimais pas naïf au point de croire qu'il pouvait passer entre les mailles du filets et rester sur son siège à me surveiller sans que je m'en aperçoive, mais pourquoi m'avoir envoyé moi, chercher son unique famille ? Elle me semblait de nature différente. Il y avait un potentiel chez cette jeune femme, pas comme le cœur noir que possédait son père. C'était remarquable à des kilomètres. Et je n'étais guère celui qui avait la tête de l'emploi parfaite pour ça. S'il avait réellement voulu revoir sa fille, il aurait envoyé un de ses émissaires dociles qu'ils m'avaient déjà expédier autrefois. Un but caché se trouvait derrière toute cette comédie, je le sentais ; ou alors espérait-il qu'elle me frappe juste avec une chaise. Qui sait. NINA V. NIKOLAÏ ▬ coutez, je ne sais pas ce qui vous motive à ‘obéir’ à mon père. Sûrement l’argent, en fait. Mais je vous assure que cela ne sert à rien d’essayer ; ce serait une sérieuse perte de temps, autant pour vous que pour moi. Alors allez-vous-en. Elle poussait le bouchon un peu loin. Avais-je l'allure d'un vulgaire employé du Grand Nord qui déciderait du jour au lendemain d'obéir à l'un des politiciens les plus corrompu du pays ? Je n'étais d'ailleurs pas payer pour cette quête. Quoique si, mais le prix m'avait été gardé inconnu. D'où ma méfiance. Quand on ne montre pas le pactole avant, c'est qu'on ne va pas me payer. Et s'il ne compte pas me payer, c'est qu'il compte faire en sorte d'éviter de le faire. Soit en me défiant, soit en me tuant, soit en attendant que je loupe ma fonction. Voire les trois à la fois. Vexé, je sortit ma baguette par pur réflexe avant de la brandir durement et brusquement. Pas pour lancer un sort. MICHAEL TERRAGONE ▬ Je ne suis pas sous les ordres de votre père ! J'insistais sur chaque mot, coordonnés d'une petite tape sur l'épaule de ma demoiselle. Un peu comme font les dramaturges pour être bien sûr qu'on les a écouté. J'hésitai ensuite à lui raconter la fabuleuse histoire de ma propre famille et la délicate attention que le Ministère avait porté à l'égard de mon père en le faisant assassiné au milieu des flammes. Sa réputation brulant avec lui. Mais je réalisai, évidemment, que l'autre était encore là. Malcolm. Il avait eu le temps de préparer sa tente depuis le temps qu'il campait là. A ne rien dire - enfin une bonne idée de sa part à ce propos - et à ne pas bouger non plus. Je crois que ça lui faisait un divertissement instructif. J'espère qu'il s'amusait bien. Moi, je devais rester calme en toute circonstances. Si je commençais à parler de moi, ça n'allait plus finir. Non pas que j'avais des airs arrogants ou narcissiques, juste... je suis quelqu'un de particulièrement intime. Très cornélien aussi. L'honneur et le travail passe avant tout. MICHAEL TERRAGONE ▬ A vrai dire, j'ai très peu d'estime pour lui. Comme il en a très peu pour moi. Et peut-être pour vous. Toujours est-il que je respecte mes contrats. Nous pourrions passer des heures à débattre sur ça, mais ceci serait réellement une perte de temps. Allez donc faire vos bagages. J'optai pour une solution plus radicale. Beaucoup moins de suggestions, plus d'autorité. De l'obscurité dans ma voix. Si elle se résignait encore à me résister, je ne saurais quoi faire. Ma pensée était partagée ; après tout, peut-être n'étais-je pas obligé de la rendre à son géniteur.

Je pense qu’il n’aurait jamais du s’amuser à sortir sa baguette juste devant moi, sachez que c’est une quelque chose que je déteste vraiment. Que ce soit pour m’agresser ou non, cela revenait au même pour moi. C’était me menacer, et je trouvais ça totalement lâche de la part d’un homme face à une femme désarmée. Totalement aberrant. Non mais pour qui se prenait-il, lui. Il n’aurait même jamais du s’approcher de moi. Ni même venir à l’improviste. Disons même qu’il n’aurait jamais du exister si c’était pour commettre de tels actes. Mais la chose qui fit déborder l’eau du vase ; vous savez, cette petite goutte d’eau qui fait tout dépasser, mais qui explose à l’intérieur de vous, c’est cette petite tape sur l’épaule. Là, dans un élan de rage, je maximisai mes forces pour le repousser loin de moi. Certes il ne bougea pas de beaucoup, mais j’espérais qu’il avait compris qu’il était hors de question qu’il ne me touche. Je pense même qu’il est l’un des seuls à avoir essayé sans mon approbation, si vous voyez ce que je veux dire. Oui les gens n’osent jamais m’approcher en général. D’abord parce que je ne connais pas beaucoup de monde à Londres, et en plus parce que je ne vois personne en dehors de mes voisins qui ont pratiquement dépassé les quatre-vingt dix ans. Mais alors là, ce contact qui bien évidemment était totalement anodin éveilla chez moi un vif sentiment de colère.

Michael. Je ne suis pas sous les ordres de votre père !
Nina. Ne me touchez pas ! Je ne sais pas pour qui vous vous prenez mais je vous interdit tout bonnement de vous approcher de moi, sinon je crains fort que vous n’ayez à le regretter, qui que vous soyez, croyez-moi. Mais je ne comprends pas pourquoi vous faîtes ce que mon père vous demande si vous n’êtes pas sous ses ordres, je trouve ça absolument absurde. Incohérent, plutôt. Je ne voudrais pas que l’orgueil de monsieur soit heurté par mes propos blessants et péjoratifs si j’avais utilisé le mot que j’avais à l’esprit.

Idiot, c’était ça le mot. Je balançais les miens comme des pierres à l’égard de cet homme, tout en abusant d’ironie, mais il restait totalement indifférent face à mes excès de folie. Sûrement devait-il être habitué à de telles réactions, allez savoir. Me concernant je ne savais pas, et celui-là m’exaspérait suffisamment pour que je ne ressente même pas l’envie d’en savoir plus sa personne. Toujours face à face l’un l’autre, nous continuions notre .. em.. conversation ? Oui, appelons ça comme cela, même si j’étais persuadée que ça allait mal finir et que les baguettes allaient servir. Ou bien les mains. Bien que je sois de petite nature.

Michael. A vrai dire, j'ai très peu d'estime pour lui. Comme il en a très peu pour moi. Et peut-être pour vous. Toujours est-il que je respecte mes contrats. Nous pourrions passer des heures à débattre sur ça, mais ceci serait réellement une perte de temps. Allez donc faire vos bagages.
Nina. Oui ça merci je savais qu’il en avait très peu pour moi, c’est réciproque. Mais mes affaires de famille ne vous regardent aucunement. Et vous n’avez aucun ordre à me donner, c’est un manque de respect à mon égard et je n’apprécie pas. Je pense que comme beaucoup d’enfants sur cette terre vous avez été éduqué ; mettez donc cette éducation en pratique. Je ne compte pas aller faire mes bagages, je ne vous suivrais pas. Plutôt mourir.

Peut-être avais-je un peu trop exagéré sur la fin, mais j’étais loin d’être crédible donc… Je m’en tirais bien sur ce coup-là, sauf si le sorcier face à moi n’avait aucun cœur et serait prêt à m’achever pour gagner du temps. Je ne pense pas ; au pire des cas nous allions bien voir. Je ne savais pas quoi faire. Je n’avais pas d’idées pour tenter de me sortir de là, pour le moment. Sauf si… Je comptais lui faire une proposition. Il était armé, moi pas. Oui, une idée scintillait à l’intérieur de ma tête.

Nina. Ecoutez, j’ai une proposition à vous faire. Soit vous posez votre baguette et vous jurez ne pas y toucher pour enfin régler ça comme de simples Moldus, soit je serais obligée d’aviser comme je pourrais pour me défendre. Parce qu’il est hors de question que je me laisse faire. A vous de choisir.

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feat Michael Terragone.Malcolm MacAllister.Nina Nikolaï

Coriace, cette femme. Très coriace. Trop peut-être. Cela m'arrivait rarement que l'on me tienne tête de cette façon. Enfin non, mais il était plus fréquent que seul ceux qui m'attaquent de front avec une baguette à la main décide de me tenir tête avec une telle poigne. Juste à temps que je lui fasse sauter leur bout de bois. Un homme avisé est un homme qui désarme l'autre pendant qu'il parle. Celui qui ne fait rien est un timide et celui qui décide d'achever l'ennemi avant que le combat commence est un lâche. Concernant mademoiselle, elle n'était déjà pas armée ; elle avait considérablement raison pour le coup. J'étais l'homme fort et elle, la faible. Qui tentait assurément d'user de diplomatie à mon égard. Je pourrais très bien l'enchaîné, la faire prisonnière et la ramener chez elle à quatre pattes. Mauvais choix de mots ; je veux dire que si je souhaitais la contrôler, j'en avais l'occasion et les moyens. Restais à déterminer si j'en avais l'envie et l'utilité. J'allais sûrement regretter la décision que j'allais prendre. MALCOLM MACALLISTER ▬ Vous savez, franchement, si je vous dérange... Je peux partir. Tiens, il était encore en vie. D'un autre côté, il gagnait un point. Je me retournai vers lui. Il avait l'air décontracté, les mains dans les poches, souriant à pleine dent. Autre dilemne : le sortilège vert ou le laisser partir ? Ma bonté me perdra. Je brandis ma baguette de nouveau, procédant à quelques moulinets du poignet. Un tiroir s'ouvrit sur le champ, laissant flotter son arme en l'air. Je la fis venir jusqu'à lui et la déposai dans sa main. C'est de cette manière qu'on impose le respect et notre prestance là où j'ai grandis, pas en se vengeant inutilement d'une quelconque méprise. MICHAEL TERRAGONE ▬ Partez donc. Oh... Il me semble que la porte de ma demeure soit restée ouverte. Si vous pouviez la refermer pour moi, ça me rendrait un fier service. A ma grande surprise, je lui adressai un clin d'œil complice. Il acquiesça, sans doute reconnaissant. Mieux vaut toujours se faire des alliés, disait mon défunt tuteur. Il était d'une grande sagesse d'esprit et encore aujourd'hui, son honneur résonnait encore à l'intérieur de mon corps. Ses conseils ne resteraient jamais inconnus. Il m'arrivait d'en donner à mes agents de temps à autres. Comme quoi, la mémoire d'un homme se joue à peu de chose. Je détournai ensuite mon attention vers Nina. De nouveau, plutôt. Avait-elle peur ? Avait-elle confiance ? Aucun des deux. A quoi s'attendait-elle exactement ? A partir de cet instant, je pouvais faire n'importe quoi d'elle. Le seul témoin plausible venait de sortir. Mes intentions pouvaient être autant malsaines que je le voulais. Mais ! Je n'étais pas un vulgaire malfrat ! Je n'étais pas n'importe quel courtier, non plus. Loin l'idée de me vanter bien évidemment, mais c'était moi qui avait créer l'un des réseaux d'information le plus sûr de la magie. Peut-être aussi le plus fantasque, dans le genre. Quand on voyait de quoi était composer mon commando... Bref. Je réfléchissais encore à mes actes prochains. C'est au bout d'un silence de trois minutes environ que je finis par m'approcher de la miss. Instinctivement, je la repoussai. Néanmoins, bientôt, elle seras coincer contre le mur. Et puis j'avançai avec plus d'insistance et de rapidité. Je fus très vite à quelques centimètres d'elle. Je doutai qu'elle aimait la tournure que prenait la situation. Mais n'y a rien de mieux que d'annoncer une vérité en face des yeux... De plus, c'est une technique que j'avais l'habitude d'utiliser avec les femmes. Je mêlais ainsi la délicate intimidation à la subtile séduction. MICHAEL TERRAGONE ▬ Votre père a corrompu mon frère. Il a commandité l'assassinat de mon père. Il a détruit... ma famille. Croyez-moi, si j'avais d'autres choix que de lui obéir, je le ferais. Avait-elle bien saisie la chose ? Probablement. Me comprenait-elle pour autant ? Je ne sais pas. Je ne penses pas qu'elle s'intéressait énormément à mes propos. J'avais toujours ma baguette et maintenant que j'étais proche, sa seule envie devait être de courir, fuir, pleurer... A la limite, me donner un coup de boule. Ou un coup dans... Je grimaçai rien qu'à cette idée. Et revenais sur le sujet : en guise de confiance, je levai mon arme. Et la déposai dans sa main, glaciale comme l'hiver. Partageant un dernier souffle avec elle, je m'éloignai. J'espérais l'avoir suffisamment troublée pour qu'elle ne m'attaque pas par derrière. Je jouais un jeu dangereux, mais comme je l'expliquais, je doutais qu'elle était cruelle. Moi, j'étais un tueur. Elle, c'était une autre histoire. Une femme libre, une... coriace. Un potentiel gâché. Je marchai à travers la pièce, pensant et repensant. En attendant qu'elle se remette de ses émotions, je me devais de continuer la conversation. MICHAEL TERRAGONE ▬ C'est une maison somptueuse que vous avez-là. Vous avez un goût exquis. Ce serait dommage de la quitter. Mais dites-moi, que faites-vous dans la vie ? Je connais beaucoup de choses à propos de vous, mais ça... Je dois bien avouer que je l'ignore. Au passage, je venais de mettre la main sur un emplacement étrangement propre. Un cercle vide au milieu d'un tas de poussière. Un vase ? Hum... Tant pis. Ce n'est pas grave. Mais c'est avec ça qu'elle a eu Malcolm ? Finalement, j'aurais peut-être dû éviter de lui confier ma baguette...

Il était si proche de moi que ma respiration en devint courte. Je tentais de reculer du mieux que je pouvais mais ma tête vint heurter le mur dos à moi. Je ne pouvais donc plus bouger, je le regardais s’approcher encore et encore… Je pensais trembler. On me parlait de corruption, de famille détruite… Tout de suite je repensais à ce que mon père m’avait fait subir durant mon enfance, m’isoler du bonheur de ces années qui en temps normal devraient rester gravées dans la mémoire de chacun. Moi, je n’en avais pas eu. Je serrai les poings ; la colère montait en moi. Son histoire semblait tellement vraie que si je n’avais pas réussi à me contrôler, des larmes seraient apparues aux coins de mes yeux. Je ne sais pas si quelqu’un qui n’aurait pas vécu ce genre de situation, la perte de sa propre famille, pourrait comprendre ; je pense donc que concernant cela cet homme là et moi nous ressemblons. D’autant plus que nous semblons partager la même rancœur, c’était assez étrange comme sensation. Indescriptible. Et puis en l’espace de quelques instants, c’était comme si j’avais perdu toute la crainte que j’éprouvais à peine quelques minutes auparavant à son égard ; comme si j’étais totalement décontractée, comme si je le connaissais depuis toujours et que je ressentais une confiance aveugle. Oui, je précise aveugle, car c’est bien le cas. Il me donna sa baguette ; j’étais donc enfin rassurée. Je soupirai, puis la posai derrière moi. De toute façon, j’étais sûre qu’il allait la récupérer à un moment à un autre, alors à quoi bon perdre mon temps à aller la cacher je ne sais où ? Ce serait totalement inutile. Ce dont il ne se doutait pas, c’est qu’il n’aurait jamais du accepter de me faire confiance ; il ne s’agissait bien évidemment que d’un leurre. Comme si j’allais faire véritablement confiance à un type voulant me ramener en Russie contre mon gré sous les ordres de mon paternel. Je sais bien que les femmes sont d’une naturelle naïveté, mais je pense bien être l’exception à la règle. Surtout quand il s’agit de ma propre survie. Il recula alors enfin pour sembler s’évader dans mon salon, qu’il contemplait sous toutes ses coutures.

Michael. C'est une maison somptueuse que vous avez-là. Vous avez un goût exquis. Ce serait dommage de la quitter. Mais dites-moi, que faites-vous dans la vie ? Je connais beaucoup de choses à propos de vous, mais ça... Je dois bien avouer que je l'ignore.
Nina. Je vous remercie. Mais vous savez, je ne compte vraiment pas la quitter. Je me suis battue, ici, donc je ne rentrerais pas. Ma décision a déjà été prise. Et vous savez quand ? Le jour où mon propre père m’a expédiée ici. Je me suis jurée de ne jamais le revoir de ma vie. Et j’ai déjà feint mon engagement, puisque j’ai déjà passé quelques jours en Russie il y a quelques mois. Sans que mon père n’en sache rien, bien évidemment. C’est pour ça que je ne comprends pas pourquoi il veut que je rentre.

Oui, j’aurais préféré qu’il me tue dès la naissance plutôt que m’obliger à vivre tout ce qu’il a bien pu me faire vivre. Peut-être que c’était ce qu’il comptait faire ? Non, je ne pense pas. Je secouais la tête pour m’ôter cette idée de la tête. Je me mis alors à fixer l’inconnu dans mes yeux.

Nina. Mais je vous en pose, des questions, moi ? Dans la vie je ne fais rien, je passe mes journées à lire et à sortir, à m’amuser et à faire les boutiques. Le travail ce n’est pas pour moi. C’est dommage que vous n’en sachiez pas plus sur moi, je vous assure que vous n’auriez jamais accepté de tout faire pour me faire rentrer en Russie.

Non mais n’importe quoi, Nina, là. Faire du charme à un inconnu, on aura tout vu ! Pendant que je parlais je m’asseyais sur l’accoudoir d’un fauteuil, puis croisai les jambes. Mais je ne baissai pas mon regard, au contraire je l’intensifiais encore plus pour tenter de le déstabiliser. Et intérieurement je croisais les doigts pour y parvenir, car une petite idée se tramait dans ma tête. Au bout de quelques minutes passées comme ça, sans que rien ni personne n’ose bouger, je me levai et je dirigeai vers la silhouette. Je marchais lentement, comme une tigresse à la chasse ; je ne l’avais toujours pas quitté des yeux. Nous inversions les rôles. Je prenais le dessus. Il ne bougeai pas, semblait attentif. Lorsque je fus à à peine quelques centimètres de son visage, j’approchais encore plus le mien, …

… Mais c’est là que je pris la fuite en direction de ma chambre ; je courrais le plus vite possible. Je ne savais pas s’il me suivait ou s’il n’en revenait pas, mais moi je devais récupérer ma baguette. Mais encore une fois, j’avais commis une boulette. J’avais laissé la sienne dans le salon… Vraiment trop bête, Nina. Arrivée dans la chambre, Apollon dormait bien paisiblement entre mes draps. Mais je vins le troubler à sauter sur le lit pour atteindre le tiroir de ma table de chevet, d’où je sortis ma baguette. Je me retournai : toujours personne derrière moi. J’eus alors une idée totalement enfantine : je courrai vers mon dressing, et me glissai dans un placard. J’attendais.

LE CHAT ET LA SORCIÈRE « Ma quête est celle qui vous perdra tous. »

feat Michael Terragone.Malcolm MacAllister.Nina Nikolaï

Oui, beaucoup trop coriace à mon goût. Trop insistante. Peu obéissante. C'était réellement une femme qui avait du courage ; mais bien trop peu d'ambition à mon goût. Ainsi, son seul combat se résumait à fuir son père ? J'avais connu plus original comme histoire, mais il fallait bien avouer que nos objectifs convergeaient pour le coup. Je souhaitais moi-même ne pas trop laisser Nikolaï me commanditer ; et même commanditer quoi que ce soit. Elle, elle n'avait pas l'air de vouloir partir et en avait contre son géniteur. Plus d'une dent, ça, je pouvais le garantir. S'il y a bien une haine que l'on voit chez quelqu'un, c'est son grave ressentiment envers l'un de ses parents. Si ce n'est contre les deux. En parlant de ça... Qu'en était-il de sa mère ? Je connaissais l'historique de Nikolaï presque par cœur, je connaissais la moindre de ses habitudes, chacune de ses préférences, ce qu'il détestait le plus au monde. Hormis moi, bien entendu. Mais je n'avais jamais entendu parler de sa femme. Je n'avais jamais enquêter dessus non plus. Une erreur de ma part ? Peut-être ? Probablement. Mais cela avait peu d'importance dans le cas présent. Je regardai attentivement Nina, après qu'elle est sortit sa réponse si vague et déterminée à la fois. Elle voulait absolument rester. Je le savais. Elle était bien trop coriace pour que je puisse la faire changer d'avis ; autre que par la force, entendis-je par là. Mais je n'avais aucune envie d'utiliser la force avec elle. Il fallait que j'use de manière plus délicates lorsque je voulais manier un esprit aussi... singulier. NINA V. NIKOLAÏ ▬ Mais je vous en pose, des questions, moi ? Dans la vie je ne fais rien, je passe mes journées à lire et à sortir, à m’amuser et à faire les boutiques. Le travail ce n’est pas pour moi. C’est dommage que vous n’en sachiez pas plus sur moi, je vous assure que vous n’auriez jamais accepté de tout faire pour me faire rentrer en Russie. Ainsi, elle ne faisait rien de sa vie ? C'était intéressant à savoir. Et cela confirmait mes pensées : elle demeurait un potentiel gâché. Son paternel avait du bloquer toutes ses opportunités, la forçant à se retirer dans cette vie en apparence belle et monotone. Elle n'était pas libre, pas réellement. Elle restait, toujours et encore, prisonnière d'un passé qui aurait du être derrière elle depuis longtemps. Comme moi, à l'époque où je fus un assassin sans pitié et sans scrupules. Mais soudainement, je la vis bouger. Et avancer vers moi. Ses formes généreuses ondulaient harmonieusement avec ses pas, indiquant une allure séduisante. Ses somptueuses jambes avançaient d'un pas lent et intense, tandis que son regard transmettait des intentions que je n'avais plus vu dans l'œil d'une femme depuis les lustres. Ses cheveux blonds dorés, quant à eux, ne bougeaient pas. Et je la voyais s'approcher de moi subtilement. Je senti presque son visage contre le mien. Je ne bougeai pas. J'étais surpris. Surpris qu'on veuille user contre ma personne mes propres méthodes de charme. La démarche fière, les lèvres de l'adversaire domptées par le désir d'un baiser fougueux et interdit, les yeux brulant d'attente et d'incertitude. Espérait-elle sincèrement que je me fasse avoir ? En attendant, je ne prenais pas non plus la peine de l'arrêter. Je patientais, à la vue de son véritable but : une attaque frontale et direct, à laquelle je pourrais immédiatement réagir ou une fuite en règle momentanée ? A première vue, elle avait préférée la fuite. Puisqu'en un seul souffle, elle tenta de me dérouter en courant à toute vitesse à l'étage. Je soupirai. En plus, elle m'avait laissé mon arme. Soit elle était traditionaliste et plus sympathique je le croyais, soit juste étourdie. Dommage. MICHAEL TERRAGONE ▬ Ça ne sert à rien de se défiler, Nina. Il n'y aucune échappatoire. Sur ces paroles, je m'arrêtai. Un peu sèches. Même moi, j'étais dubitatif. Comment pouvais-je souhaiter que toute cette histoire se finisse bien si je lançai des menaces de ce genre ? Il n'y a pas que moi qui était étourdi. Enfin bref. Préoccupons-nous de l'essentiel : je marchai sans agitation, attrapant ma baguette au vol. Ensuite, je commençai à monter les marches de l'escalier en toute tranquillité. Je n'étais pas inquiet. Premièrement parce que je possédai ma plus fidèle amie, qui assurait ma défense depuis des années. Et ensuite parce que la jeune femme devait être plus craintive que moi, trop pour lancer une offense maintenant. Arrivé en haut, je cherchai où est-ce qu'elle avait bien pu se faufiler. Une seule porte était ouverte et demeurait battante avec la force et la folie qui l'avait poussé. J'accostai furtivement l'entrée, vérifiant qu'il n'y avait personne à l'intérieur de la pièce. Seul un chat sortit en trombe, miaulant d'effroi. Je supposai qu'on était tranquille, désormais, elle et moi. MICHAEL TERRAGONE ▬ Écoutez, je ne veux pas vous faire de mal. Ne m'y obligez pas. Pas de réponse. Je jetai un vif coup d'œil. Aucune silhouette, juste un lit, une table de chevet, quelques meubles de décoration et une porte donnant sur un petit dressing. D'après ce que je pouvais voir. Il n'y avait donc qu'une seule solution. Soit elle était dedans, soit elle avait transplané ou que sais-je. De toute évidence, si je ne m'assurai de rien, je ne pourrai jamais être sûr. Je respirai un bon coup. Fermant les yeux. Je devais me concentrer. Ce sort demandait une immense concentration... MICHAEL TERRAGONE ▬ En réalité, Nina, j'ai une offre à vous faire. Mais il faudra que cela se fasse sans tourments. Je n'attendis pas sa réponse. J'avais suffisamment été poli jusque là, j'allais un peu plus lui forcer la main. Décidé, j'entrai à l'intérieur de la chambre sans aucun bruit. En un seul coup de baguette, j'abattis l'un des boulons qui maintenait par la porte. Toujours en avançant, je baladai mon arme autour de moi et faisait exploser le deuxième et ses petits frères dans la même lignée. Une fois qu'ils furent tous réduits en cendre, la porte s'écroula d'elle-même. Je ne vis pas de suite si elle était à l'intérieur, mais elle y était certainement. Prions pour cela. MICHAEL TERRAGONE ▬ Êtes-vous disposé à entendre ma proposition ? J'esquissai un sourire narquois, presque machinalement. Maintenant ma baguette bien en avant. Ne sait-on jamais.

Mes yeux étaient fermés. J’étais tapissée dans le noir entre deux robes, attendant le moment fatidique ; le moment où celui que j’avais planté quelques instants plus tôt allait me retrouver. Quoi qu’il en était, je tentais de calmer ma respiration, la faire la plus lentement possible pour ne pas qu’elle s’entende ; rester un maximum discrète. Je commençais à regretter d’avoir fui comme ça, et encore plus d’avoir laissé sa baguette là-bas. Oh oui, plus le temps défilait plus je regrettais.

Ce dernier semblait bien long… Et il se mit à être d’autant plus long lorsque je commençai à entendre les pas qui provenaient de la chambre. C’est là qu’on ressent cette espèce d’angoisse stressante qui vous recourbe le poil, celle qui vous donne la chair de poule et qui vous empêche de vous concentrer un minimum, vous conseillant en effet de paniquer. Mais je résistais tant bien que mal. Montrer ses faiblesses, c’est mal. Alors il faut éviter, c’est tout. L’ambiance était digne d’un film d’horreur, je détestais ça. D’autant plus que je hais rester dans le noir complet, cela n’arrangeais rien. Encore un peu et je me serais mise à prier et à commencer à demander pardon pour tout le mal que j’ai ou que j’aurais pu faire aux autres. Tout ce qu’on fait avant de mourir, sauf dire adieu. Oui c’est vrai, dire adieu à qui, c’est idiot. Mais nous n’en sommes point encore là. Une voix résonnait. Sur le coup je vous avouerais que je sursautai, mais c’était compréhensible, j’étais tellement nerveuse.

Michael. En réalité, Nina, j'ai une offre à vous faire. Mais il faudra que cela se fasse sans tourments.

Bien entendu, je n’y répondis rien. Je savais qu’il avait compris où est-ce que je me cachais, cela paraissait logique. Je ne suis pas la seule à regarder la télé et ses séries policières, ici, tout de même. On l’a tous déjà fait au moins une fois dans sa vie, se cacher dans une armoire. J’aurais du essayer sous le lit. Mais là… J’entendais les boulons qui retenaient la porte exploser. Vif moment d’inquiétude ; je devais réfléchir vite à un moyen de sortir de là. Réfléchir vite, pour moi, c’est carrément impossible. Je n’y suis jamais arrivée, ou alors ça provoquait des catastrophes. Mais il faut choisir. La pression montait toujours un peu plus. La porte tombait ; plus rien ne la retenait. Un faisceau de lumière éclaira alors une partie du dressing, mais j’avais pris soin de me décaler, c’était prévu. Cela me laisser en plus quelques secondes de réflexion. Personne n’entrait. En réalité, réfléchir ne servait à rien.

Michael. Êtes-vous disposé à entendre ma proposition ?

Tout était perdu ? J’allais devoir me résigner à faire ce qu’il allait me demander ? Non, pas maintenant. Nous n’avions pas encore assez joué, et nous allions avoir toute la nuit pour ça. J’avais enfin fini ma pseudo-réflexion, et d’un moment à un autre il allait prendre d’assaut mon dressing, alors j’allais devoir agir. Et maintenant. Comme on dit, c’est maintenant ou jamais. Et décidemment, ce soir, c’était la course aux idées folles et totalement absurdes. Je planifiais dans ma tête ce que j’avais du mal à appeler un plan. Et tenter de trouver un plan B. Qui se révélait être inexistant, malheureusement pour moi. C’est quitte ou double maintenant, Nina. Soit tu bouges ton petit derrière et tu te défends, du moins dans ce cas là tu attaques, soit tu te tais et tu subis. J’optai pour la première option. Ce serait plus amusant et moins strict. Mais là, j’allais devoir laisser tomber la baguette, c’est vraiment pas une bonne solution dans cette situation. Sachant que j’allais devoir très certainement lui sauter dessus…

Je pris une bonne respiration. J’avais chaud, mais ça c’était sans aucun doute le stress qui commençait à agir sur moi. Je fermai les yeux une dernière fois, rangeai ma baguette sur moi et… pris un certain élan. A trois je me lance. Intérieurement, j’établissais le compte à rebours. Une… Deux… Et trois. Lorsque sonna le trois dans ma tête, je commençais à courir le plus vite possible pour sortir du dressing par surprise et sauter sur l’inconnu. La physique a fort heureusement fait en sorte qu’il bascula en arrière, moi sur lui, tout surpris. J’avais l’avantage pendant quelques minutes. J’avais envie de frapper, mais je doute que j’allais lui faire bien mal. Ca allait être surtout moi qui allait avoir mal, oui. Mais bon… Qui ne tente rien n’a rien. Dans un élan de folie, alors que j’étais assise au dessus de lui, un coup de poing vint s’écraser contre sa joue, mais ce fut surtout un de mes cris de douleur qui se fit entendre. En plus de ça, je ne parvins pas à rester longtemps au dessus de lui, je me laissais tomber à ses côtés, grimaçant de douleur.

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feat Michael Terragone.Malcolm MacAllister.Nina Nikolaï

Dis donc, elle était quelque peu violence cette femme. Je devais avouer que je ne lui avais pas laisser beaucoup le choix, mais elle aurait pu tout simplement se rendre. Que lui avait fait son père pour qu'elle tienne tant à sa liberté volatile ? De quoi avait-elle peur ? D'où provenait ses ressentiments ? Avait-il aussi condamner sa propre famille comme il avait fait avec la mienne ? Il fallait dire que je m'imaginais mal vivre avec un politicien aussi froid et cruel que lui. Surtout quand celui-ci me donne des ordres et que je suis du même sang ; puisqu'après tout, c'est sensé être mon supérieur. Sensé, oui. J'avais une fougueuse envie de lui désobéir. De minutes en minutes. Déjà que le désir de faire ce qu'il me demandait était moindre au départ. Car oui, en attendant, je me retrouvais avec Nina plus ou moins couchée sur moi. Il était rare qu'une personne du sexe opposé soit autant proche de moi. Il était rare que tout personne soit aussi proche. A la limite, j'aurais juste préféré qu'elle le soit avec des intentions moins mauvaises. Sa frappe ne m'avait pas fait énormément de mal, ça allait néanmoins laissé une petite trace. Je m'en souviendrai toujours, de cette légère mésaventure. Toute autre silhouette aurait avancé vers moi aussi rapidement, je n'aurais pas hésité à l'assassiner, de manière glaciale et sans pitié. Le problème étant que j'éprouvai une certaine pitié pour cette jeune femme, tout comme une once d'admiration. Avoir un homme comme Nikolaï comme géniteur... Je n'imaginais pas le supplice. Je ne préférai pas. Elle avait du vivre une enfance malheureuse. Dans le cas contraire, elle n'aurait pas tenté un geste aussi désespéré. Je la comprenais. Même si mon instinct me disait de ne pas la laisser plus longtemps libre de ses gestes. Devais-je user de la manière forte ou de la manière douce ? Devais-je l'empêcher de me nuire une nouvelle fois ? J'espérais que cela ne soit pas nécessaire. J'avais toujours ma baguette à la main, le choix m'appartenait. MICHAEL TERRAGONE ▬ C'est bon, vous avez finis ? J'ouvrai les yeux. Je la vis se masser le poignée. Elle devrait s'entraîner à être plus solide, ça aide. Personnellement, si j'afflige la joue de quelqu'un d'une de mes droites, il reste couché des heures. Ici, à part la surprise, rien ne m'avait réellement frapper ; mais comme je le disais avant, ça allait tout de même laisser un minuscule bleu. Doucement, je décidai de me séparer de la pauvre emprise de ses jambes. Me redressant, je l'observai prendre cette position fœtale qui la rendait inoffensive. Ma bonté me perdra... Après l'avoir longuement observé, je pris mon arme et la pointait vers elle. Des fines cordes en jaillirent, ligotant ses poignées et ses chevilles. C'était ce qui importait, pas la peine de l'étouffer. Je m'abaissai ensuite. Elle devait se sentir plus ou moins comme un animal, trahie. Énervée. Potentiellement inquiète. Je cherchais comment lui dire ce que j'avais à dire ; elle ne m'avait pas laissé le choix. J'étais obligé de la calmer par mes propres moyens. Pas pour autant que j'allais lui faire du mal. Au bout d'une minute, je trouvais mes mots. MICHAEL TERRAGONE ▬ Je ne vais pas vous ramener chez votre père. Mais vous me devez faire confiance. Je me relevai, et enjambait son corps. Je m'assis ensuite sur le lit, croisant les bras, me frottant le menton, attendant une réaction. Elle ne pouvait, certes, plus faire grand chose ; mais bouger et parler faisait encore partie de ces fonctions. Exprimer ses sentiments également. Elle le ferait juste de façon moins brusque désormais.

Des liens ? Non mais c’était quoi son délire à ce gars. De quoi droit se permettait-il de me ligoter de la sorte, tel un saucisson qu’il allait dévorer. Je me débattais du mieux que je pouvais. Bien oui, c’est vraiment que je déteste me sentir serrée comme ça, on pouvait me comparer à un animal. Un vulgaire animal. Sur mon visage, on pouvait lire du dégoût et un brin de colère ; j’avais envie de cracher sur cet ignoble malotru. Le finir, le faire souffrir du mieux que je pouvais. Il me maîtrisais ; c’était comme si j’étais soumise, moi couchée à terre et lui debout. Quelle injustice. Traiter une femme comme cela, il devrait avoir honte. Non mais quelle éducation avait-il reçu si ce n’était qu’il n’en avait point eu. Et en plus de cela, monsieur prenait ses aises ; s’asseyait sur mon lit qui jusqu’à preuve du contraire était ma propriété. Je ne l’avais même pas convié à s’y asseoir. Décidemment, j’aimais de moins en moins cet homme ; déjà qu’au début ce n’était pas fameux, alors si nous continuons comme ça, ça va finir en apocalypse à l’intérieur de chez moi. Et croyez-moi, ce serait un désastre. Je voulais crier, laisser s’évader ma colère, ma rage si intense à l’encontre de cet homme. Ma baguette était loin de moi. Je ne pouvais donc pas me défendre. J’étais faite comme un rat. Comme un saucisson, plutôt. Ou un rôti de porc.

Michael. Je ne vais pas vous ramener chez votre père. Mais vous me devez faire confiance.
Nina. Ce n’est pas en me traitant comme ça que je vais vous faire confiance. Vous vous permettez de m’attacher et vous voulez encore que je sois « gentille », si ce n’est dire, avec vous ? -je ricanais-, Haha, la bonne blague. Allez, lâchez-moi. Je n’ai pas trop envie de vous supplier de me relâcher mais je n’en suis pas loin. De plus, ces liens me font un mal de chien.

Du dégoût j’étais passée à de la douleur. Déjà que je m’étais fait mal en lui sautant dessus, les cordes intensifiaient le mal. Je pense même que j’en avais les larmes aux yeux. Oui, je suis de petite nature. En passant je suis une fille, aussi, ça paraît logique. Une fille qui contre toutes les attentes était bien coquette. Et terriblement fragile. Là, je sentis une larme mouiller ma joue. Mes mains étant prises, je ne pouvais l’éjecter. Il allait donc la voir, et en déduire ma fragilité maladive. Je vais me répéter mais… quelle injustice. Je voulais ramper, ou rouler, jusqu’à lui. Lui mettre des coups de pied, tout ce que je pouvais, épuiser ma misérable force. Quelle naïveté.

Nina. S’il vous plaît, relâchez-moi. Ce n’est pas juste. Je me sens mal. Laissez moi au moins me relever et m’assoir sur mon lit également. Rester par terre comme ça c’est tellement agressif pour mon dos.

Implorer la pitié… C’ était tellement pathétique de ma part mais je ne trouvais rien d’autre. Je me tortillais comme une anguille en plissant mes yeux et serrant mes dents, afin d’éviter de geindre.

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feat Michael Terragone.Malcolm MacAllister.Nina Nikolaï

Espérait-elle réellement s'en sortir de la sorte ? Elle m'avait frappé, tout de même. En la ligotant, j'avais fait preuve de beaucoup de bonté et de sagesse. La sentence logique se soldait par le mort de l'ennemi en général. Mais comme Nina me paraissait sympathique et plus apte à le comprendre que son père. Voire plus apte que n'importe qui, en l'occurrence. Peu de personne connaissait mon histoire, et encore moins acceptait l'idée que cela ait pu me ronger. Elle... avait l'air différente. Pour une raison que j'ignorais. Le fait qu'elle se défende, qu'elle ne se laisse pas faire par un homme qui lui montrait pourtant de la force, qu'elle veuille tant garder sa liberté... On m'aurait dit moi, il y a des années de cela. Certes, je faisais dans le sentimental. J'avais quelques traits en commun avec cette jeune femme et ça m'émouvait. D'un autre côté, je demeurait encore et toujours quelqu'un faisant preuve d'un terrible sang-froid. Un assassin, sans somme. Si je devais, là, la tuer... Je n'hésiterait pas une seule seconde. Et la laisser saucissonnée était la meilleure des solutions pour elle. De toute évidence, c'était à moi que revenais le choix. Pas à elle. Elle était à ma merci. Je pourrais en faire ce que je voulais. Pour peu qu'elle aille se plaindre après à son paternel. NINA V. NIKOLAÏ ▬ S’il vous plaît, relâchez-moi. Ce n’est pas juste. Je me sens mal. Laissez moi au moins me relever et m’assoir sur mon lit également. Rester par terre comme ça c’est tellement agressif pour mon dos. Elle me suppliait désormais ? C'était mignon. Mais jusqu'à preuve du contraire, on était pas dans un salon de massage. Qu'elle ait mal au dos ou pas, tant que je n'aurais aucune de ses promesses, je ne détacherai pas ses liens. Hors de question. Autant je l'estimais téméraire, autant je détestais les risques. Sans compter que c'était une incroyable résolue. Au moment où ces cordes serait ôtées, elle en profitera pour me mettre un coup je ne sais où et fuir. Avant que je ne la rattrape ; et rebelote. Sincèrement, nous ne pouvions pas continuer comme ça in vitam eternam. Cependant, ce n'est pas parce que je ne pouvais pas la libérer de suite que je ne pouvais pas faire de geste. Vu comment elle gigotait, j'en déduisais qu'elle ressentait effectivement une douleur. Je ne savais pas la situer précisément, car il y avait des chances pour que ce soit seul son égo qui soit touché. Mais elle avait raison sur un point : en la traitant de la sorte, comment pouvais-je souhaiter qu'elle me fasse confiance ? Je cherchai une solution à mon problème, me frottant le menton comme à mon habitude. Au bout de quelques minutes à la voir comme ça, ma pitié prit le dessus. Je devais avouer que ça finira bien par me perdre ce genre de chose. Je me levai, décidé. Sans qu'elle puisse s'y attendre, j'attrapai son poignet glacial avec une de mes mains avant d'empoigner son épaule de l'autre. Ensuite, je la levai sur le champ. Un peu trop brusquement, puisque son corps vint s'écraser contre mon torse. Délicatement, je la soulevai comme je pouvais et une fois que je fus bien sûr qu'elle tenait bien sur mes omoplates, j'entreprenais une courte migration vers le lit. Vu comme ça, les liens empoisonneurs en moins, on aurait pu simplement imaginer que nous étions jeunes mariés revenu de noces ; mais non, hypothèse impossible. Ce qui le prouvai fut l'atterrissage de la dame sur le matelas, nettement plus violent. La douceur et le moelleux du lit amortirent sa chute. De ce fait, elle aura moins mal au dos et tout les acteurs présents dans cette chambre seront satisfait. MICHAEL TERRAGONE ▬ Autre chose pour votre service, peut-être ? Dis-je d'une voix rauque et sèche. Par la suite, je tournai autour de la couche, m'arrêtant devant elle. Je m'appuyai sur le rebord du meuble, la regardant de façon furieuse et interrogative. Bizarrement, de cette vue, je concevais mieux ses ravissantes formes avec lesquelles elle jouait en se remuant. Mais là n'était pas la question. Et maintenant ? Que faisons-nous ?

Dans un excès de bonté il accepta ma requête dans un regard d’hésitation. A peine quelques secondes plus tard, j’étais collée contre son torse. Situation que j’appréciais très fortement, je pouvais sentir son parfum -ou bien odeur naturelle, mais qui au passage se trouvait être très alléchante-, j’esquissais donc un sourire satisfait. Cette action de sa part m’avait rendu déjà un peu plus aimable. Certes ces méthodes étaient un peu trop brusques, mais il n’y avait que le résultat qui comptait, non ? Je m’étais retenue de crier quand il me releva, mais je ne pus m’empêcher de laisser s’échapper un léger cri de plaisir quand il me lança contre le matelas. Nous pouvions comparer cette scène aux scènes extra romantiques -ou pas, plutôt dire sauvage- des films à l’eau de roses quand deux acolytes se retrouvent comme par hasard dans un chambre et… voilà quoi. Mais ce n’était pas le cas, voyons ! Un peu de tenue. Le petit cri c’était uniquement parce que mon matelas était tellement confortable. Je l’aurais bien invité à venir me rejoindre pour tester le matelas mais il était plus judicieux de laisser tomber cette idée immédiatement. Je savourais un instant la délicatesse et la douceur du matelas en question, en oubliant presque avec quelle sauvagerie il m’avait jetée dessus, bien que cela me fit encore plus sourire. Un sourire… indécent.

Nina. Vous savez, cette situation est très gênante, maintenant. Je suis ligotée sur un lit, vous êtes là, devant moi. Je me demande si vous n’auriez pas quelques tendances pas très nettes. Enfin bon, chacun s’amuse comme il peut.

Oui, je n’étais jamais contente. Mais il était vrai que ça devenait un poil plus… gênant. Déjà que je n’aime pas vraiment être soumise à un homme, alors à un homme que je ne connais pas, encore moins ! Je me débattais encore. Mais les liens se resserraient d’autant plus. Quel malheur.

Michael. Autre chose pour votre service, peut-être ?
Nina. Hum… Oui. -je le fixais droit dans les yeux- Vous pourriez par exemple aller plus loin dans votre grâce et accepter de couper mes liens, afin que je me sente moins … opressée. Et bien évidemment en retour… Je promets de ne plus rien tenter d’insolent à votre égard, cela vous va-t-il, monsieur ?

Il voulait jouer, nous allions jouer. Je le regardais toujours autant, le fixant avec tellement d’intensité que je cherchais à le faire craquer, à le déstabiliser. Mais qui pouvait bien résister à mes yeux bleus si charmeurs ? A ma connaissance, pratiquement personne. Nous allions donc voir si celui-ci en faisait partie ou s’il savait résister à une telle tentation. Non non, je ne drague pas, je vous le jure. Enfin presque ; il faut juste savoir tirer profit de ses atouts. La force et l’autorité pour le monsieur, le charme et la ruse pour moi. Entre deux gémissements, me tordant toujours autant, le souffle court, je me permettais une dernière parole.

Nina. Sauf si bien évidemment vous compter abuser de moi toute la nuit et me laissant au petit matin pour morte. Mais ce serait bien lâche… Donc qu’attendez-vous pour me relâcher ? Je vous ai dis : je ne ferais plus rien. Vous écouter, vous regarder, et c’est tout. Vous avez ma parole.

Toujours plongée dans le regard de ce beau mâle, je pris l’expression du visage de quelqu’un de terriblement désolée, prête à tout pour se faire pardonner et pourquoi pas retrouver sa liberté. Et comme on dit si bien, c’est beau de rêver. Mais on ajoute à ça qui ne tente rien à rien et on arrive dans ma situation : bloquée.

LE CHAT ET LA SORCIÈRE « Ma quête est celle qui vous perdra tous. »

feat Michael Terragone.Malcolm MacAllister.Nina Nikolaï

Si ma dernière entrevue avec une femme séduisante ne remontait pas à si loin, je penses que j'aurai pu émettre l'idée qu'elle tentait désespérément de me charmer. Chose inutile avec ma personne, étant insensible aux attraits féminins. La plupart du temps, du moins. Il y a des jours où tout homme se laisserait séduire. Mais non, ce jour n'était pas ce jour. Encore moins cette nuit. J'ai deux principes : ne pas coucher avec la fille de mes clients. Et ne pas coucher avec une prisonnière. Manque de chance pour elle, elle faisait partie des deux catégories. Ce qui la rendait inutilisable, bien que d'une part quelque peu inédite. Je n'avais pas l'habitude de ligoter quelqu'un que j'étais sensé ramener. Ligoter, comme un vulgaire colis. Ce n'est pas dire qu'elle essayait diverses étapes de détermination avancées. Elle avait un bon niveau, c'était certain. Et je commençai lentement à comprendre à quoi elle devait sa liberté. Une femme fatale, en quelque sorte. Pas trop fatale en ma compagnie, mais il était clair qu'elle avait des atouts qu'elle n'hésitait pas à faire partager avec autrui. Que ce soit ses formes physiques, ses regards suppliants ou encore cette mine d'enfant battu, elle savait y faire. Qu'elle était expérimentée ou pas n'y changerait rien. J'avais pu résister à des vampires aussi ravissantes que de mythiques sirènes, ce n'était pas une jeune Nikolaï qui allait m'avoir. NINA V. NIKOLAÏ ▬ Sauf si bien évidemment vous compter abuser de moi toute la nuit et me laissant au petit matin pour morte. Mais ce serait bien lâche… Donc qu’attendez-vous pour me relâcher ? Je vous ai dis : je ne ferais plus rien. Vous écouter, vous regarder, et c’est tout. Vous avez ma parole. Et elle insistait trop, peut-être. Elle sortait des arguments clairs, bien choisis, prenant le risque ça me donne des idées malsaines. N'étais-je pas humain après tout ? Plusieurs malfrats et scélérats en ma place n'aurait pas hésiter une seule seconde à profiter de cette... "innocente" victime. Je n'ose même pas imaginer les horreurs qu'ils auraient pu lui faire subir, si elle était tomber entre d'autres mains que les miennes. N'importe quel émissaire russe par pur exemple. Tous des salauds, avides de luxure. J'en avais fait exécuté plus d'un. Elle pouvait s'estimer heureuse que son père m'est envoyé moi et pas un de ses larbins. Vraiment heureuse. Cela même si ses états d'âme disaient que c'était une pauvre jeune femme sans défense, à la recherche d'un prince charmant ! Je ne crois plus aux conte de fées depuis longtemps. C'est pour cette raison que j'avais décidé de la relâcher. MICHAEL TERRAGONE ▬ Dommage, ça aurait pu être une idée. Les muscles faciaux de mon visage ne bronchèrent pas, n'esquissant aucun sourire, aucune grimace, aucune œillade. Je sortis simplement ma baguette et d'un geste, elle fut libérée de ses liens. Je n'avais pas tenu longtemps, diriez-vous ? Mais la maintenir de cette façon n'était pas la meilleure chose à faire. J'avais toujours l'avantage, qui plus est. Mais je m'étais surtout rendu compte que rester ici éternellement à parlementer n'allait pas nous servir à quoi que ce soit. Il me fallait une ruse, avant qu'elle ne tente d'autres manipulations et surprises quelconque...

Michael. Dommage, ça aurait pu être une idée.

Finalement il m’écouta, et je fus bien vite libre des cordes. Bien évidemment je respectai ma parole ; je ne bougeai pas du lit, mais je n’omettais pas de me masser les articulations qui étaient emprisonnées. Mais ce fut ses paroles qui me firent stopper tout mouvement ; elles m’inquiétaient quelque peu, car elles sous-entendaient le fait qu’il aurait pu le faire. Je plissais les yeux. Puis esquissais un sourire. Je ne savais pas si je devais prendre ces avances à la rigolade ou bien s’il était sérieux. Mais l’expression de son visage me laissait supposer à la seconde option. Mon sourire s’effaça aussi vite qu’il était arrivé. Apparemment, il était sérieux. Sur le coup, je n’osais même pas ouvrir la bouche. Je n’arrivais pas à me rassurer. Je pense bien évidemment que cette sensation d’anxiété et de stress se lisait sur mon visage. Je tentais au mieux de m’enfoncer le plus loin possible dans mon lit ; m’écarter au maximum du bonhomme. Il avait le dessus depuis que je lui étais tombé dessus, mais sachant ce qu’il était capable de faire je ne souhaitais pas tenter de reprendre la main ; c’était bien trop dangereux. Et puis pour peu qu’il me re-ligote, non merci. Assez lentement, je me redressais pour poser mon dos contre la tête de lit. Toujours en le fixant. Toujours avec ces yeux charmeurs.

Nina. J’espère que vous n’étiez pas sérieux, bien sûr…

Sur ces mots je glissai mes jambes sur le côté afin qu’elles atteignent le vide sur le côté du lit. Je pivotai alors et posai les pieds sur le sol. Ce dernier était froid, glacial. Tout le contraire de l’ambiance qui régnait au sein de la pièce… Je pris donc appui sur mes jambes puis me levai. Je me tournai alors en direction de l’homme qui se tenait contre le mur face au lit, puis commençai à marcher vers lui, avec une allure terriblement féminine, la main sur la hanche. Là encore je me demandais s’il allait réussir à me résister, bien que je faisais vraiment tout pour qu’il cède. Mais je me disais que ça allait vraiment être dur, bien que j’étais sur la bonne voie. Sauf qu’à ce moment, je me rappelais que je lui avais déjà fait le coup du je m’approche sensuellement, puis je prends la fuite. Je doutais qu’il se fasse avoir une seconde fois… Mais qui avait dit que je comptais partir, ce coup-ci ? Je le regardais droit dans les yeux. Encore une fois j’étais très très très proche… Je pouvais même sentir un contact entre nos bustes respectifs. J’approchais donc mes lèvres lentement de son oreille droite, pour lui susurrer quelques mots, qui se rapportaient à mes précédentes paroles, et qui pouvaient tout dire…

Nina. Enfin, quoique…

Après avoir légèrement ris non-loin de son oreille, ce qui sans doute l’avais fait frissonné puisque cela devait avoir occasionné un petit souffle chaud, je me reculais pour pouvoir voir la totalité de sa tête, puis je fis un petit pas en arrière. Sur le moment je me disais que je faisais vraiment n’importe quoi, que mon père serait vraiment fou de rage s’il apprenait ça quitte à vouloir m’éliminer pour de bon, et l’homme par la même occasion. J’affichais un regard triste, désolée. Oui, je commençais à afficher quelques similitudes à un regret, celui d’être partie sur de mauvaises bases avec lui. J’avais l’impression d’avoir raté quelques chose. J’avais baissé les yeux, ne voulant pas qu’il prenne pour acquis que finalement je me rendais, afin de ne pas mettre nos vies à tous les deux en péril ; cela aurait été bien trop facile. Mais sincèrement, je le pensais. Entre deux soupirs, je pensais commencer un roman.

Nina. Vous savez, je suis persuadée que nous aurions pu très bien nous entendre si notre… ‘relation’ était partie sur de meilleures bases, ce qui malheureusement n’est pas le cas. Mais je pense qu’il en est encore temps: je m’excuse d’avoir réagi comme ça, je doute que vous vous imaginiez être confronté à de telles réactions de ma part, et surtout à de telles situations.

Le temps que j’avais parlé, mes yeux contemplaient le sol. Oui, finalement je me rendais, c’était bien ça. Mais j’osais enfin soulever le regard, rattraper le pas que j’avais fait un arrière pour en faire un en avant. Puis je fus de nouveau près de lui, et j’attendais de voir sa réaction. Voir s’il allait me repousser ou s’il allait accepter mes excuses.

LE CHAT ET LA SORCIÈRE « Ma quête est celle qui vous perdra tous. »

feat Michael Terragone.Malcolm MacAllister.Nina Nikolaï

NINA V. NIKOLAÏ ▬ Vous savez, je suis persuadée que nous aurions pu très bien nous entendre si notre… ‘relation’ était partie sur de meilleures bases, ce qui malheureusement n’est pas le cas. Mais je pense qu’il en est encore temps: je m’excuse d’avoir réagi comme ça, je doute que vous vous imaginiez être confronté à de telles réactions de ma part, et surtout à de telles situations. Avec des paroles comme celles-ci, je me demandai quel était son but. Rare sont les fois où j'ai vu un tel revirement d'opinion de la part d'une personne. Encore moins d'une femme. Et surtout qu'il faut prendre en compte le facteur que j'étais venu pour l'arracher à sa demeure ; et que je l'avais ligoté. Qu'était-ce donc que cela ? Une autre technique pour m'avoir, pour gagner ma confiance ? Il est vrai que je redoublai de méfiance à son égard. Peut-être n'était-ce pas complétement justifier, néanmoins. Elle ne m'avait pas l'air de quelqu'un de dangereux, et j'avais toujours un certain degré d'admiration et de respect pour elle qui m'empêchait de la repousser immédiatement. J'étais vraiment intrigué parce qu'elle voulait. Et à la vue de nos hanches soudain si proches, je devinais qu'elle souhaitait probablement scander haut et fort le célèbre slogan "Faites l'amour, pas la guerre". Bien entendu, restant avant tout un homme, je l'avais deviné à ses réactions bestiales et surprenantes. A son attitude plus attentionnée et à ces gestes sensuels. A ses douces paroles traversant mon corps comme la lumière qui transperçait l'ombre. Les idées fulminaient à l'intérieur de ma tête. Je me demandai comment devoir réagir ; pour ne pas aller trop loin, mais pour ne pas qu'elle le prenne mal. Une justesse que j'avais gérer pendant des années... Jusqu'à la vue de cette demoiselle si provocante, aux longues jambes élégantes qui marquaient mon esprit. Cette situation, pourtant que je le sache, me troublait. Venaient alors d'autres tourments et des questions demeurant sans réponse. Qu'attendait-elle de moi ? Que souhaitait-elle ? Était-elle prise de pulsions charnelles ou était-elle juste prête à tout pour ne pas rentrer chez elle ? Et honnêtement, depuis quand n'avait-elle pas vu autre homme que moi ? Autant il était dans mes capacités de comprendre qu'après avoir vu cet étrange Malcolm, on peut difficilement trouver plus laid et inconvenant. De là jusqu'à aller me charme, j'avais du mal à avaler la combine. C'est ce qui s'appelait, par chez moi, la prudence. D'un autre côté, si je ne lui faisais pas un petit peu confiance, comment pouvais-je m'octroyer le droit de lui demander de me rendre la pareille ? Je me devais de lui montrer l'exemple. Mon propre père disait toujours que peu importe les choix à prendre et ce que nous sommes, il fallait être bon. A ce moment précis, je me sentais d'humeur à lui pardonner l'offense qu'elle avait commise en me frappant. Pensant évidemment bien faire, j'attrapai ses épaules sans prévenir. Étant bien certain de la maintenir sans trop forcer, je pris bien le soin de la fixai dans les yeux. Remarquant ses ravissants yeux qui semblaient me supplier, ne perdant pas pour autant de leur pouvoir. MICHAEL TERRAGONE ▬ Excuses acceptées. Clair, concis. Comme à mon habitude. Passons à l'humeur sauvage. Envoûté par son agréable parfum, j'entrepris de la placer quelques centimètres encore plus devant moi. Marchant au fur et à mesure de ses déplacement. Elle finit par prendre le rythme, ce qui donnait un ton de défi et de complicité particulièrement mignon. Mais jugeant une perte de temps inutile, je me décidai à acter. D'un seul mouvement, je lui arrachai son haut. Pour autant que je sache, je n'avais jamais été aussi clair de ma vie.