Parfois, on est même trop dangereux pour soi-même [Natalia]

Echevélée. Echevélée et fatiguée, c'était bien les mots que l'on pouvait employer pour qualifier Natalia en cet instant présent. Fatiguée mais elle persévérait. Elle avait passé toute sa journée à concocter ces filtres de regénérescence de mandragore. Ils n'en avaient plus et étant donné le nombre de personnes qui leur arrivaient chaque jour et qui avaient été stupéfixié, il fallait remplir leurs stocks de nouveau. Natalia avait passé la nuit complète à en préparer de nouveau. La jeune femme fit une pause quelques minutes et se passa une main sur son front. Là, ce qu'elle voulait dans l'immédiat c'était son lit. Rien d'autre ne lui ferait plus plaisir... Elle n'était même pas rentrée cette nuit. Mais ce n'était pas comme si on n'était pas habitué à la voir rester très tard le soir... Et quand on la voyait en revenant e lendemain matin, déjà au travail, il n'y avait qu'une seule explication. A savoir qu'elle avait passé la nuit entière ici. De toutes les façons, comme elle leur répliquait souvent en riant, personne ne l'attendait à la maison hormis ses deux chats et ils étaient habitués à vivre sans elle dans l'appartement.

Ils avaient leurs litières, sur le balcon, la petite trappe dans la porte leur permettant d'y accéder, et ils avaient à manger. Elle n'était cependant jamais absente très longtemps bien entendu. Pas plus de deux jours et elle était bien contente de revoir ses chats – et ils lui rendaient la pareille lorsqu'ils la voyaient. Elle disait souvent que c'était les deux amours de sa vie... Elle n'en avait pas d'autres – peut-être qu'également elle ne l'avait pas encore trouvé celui qui faisait battre son cœur, mais quoiqu'il en soit, c'était la dernière de ses priorités. Sa vie, c'était son métier. Sa vie, c'était prendre soin des gens, c'était les soigner et toujours chercher à améliorer les différentes potions. A Poudlard, elle avait toujours été d'un assez bon niveau en Potions, ainsi qu'en sortilèges où elle excellait... La Botanique également, elle aimait beaucoup. Elle avait toujours su se maintenir à un excellent niveau dans presque toutes les matières, et puis si elle voulait devenir Médicomage, il le fallait bien. Son ambition de le devenir, avait alimenté toute sa scolarité. Et aujourd'hui, elle pouvait passer des nuits entières à chercher des manières d'améliorer toujours n'importe quelle potion.

… Certains de ses collègues ne la comprenaient pas. Ceux qui sortaient, après le travail, allant boire un verre avec d'autres collègues. Lorsqu'ils lui proposaient de les accompagner, ils savaient à l'avance que Natalia allait leur opposé un refus, mais ils semblaient convaincu qu'un jour ou l'autre elle allait finir par accepter... Et puis, ce n'était pas qu'ils n'étaient pas sympathiques, mais elle n'avait guère envie de mélanger vie privée et vie professionnelle... C'est ainsi qu'elle n'avait que peu de liens extra-professionnels avec ses collègues de Ste Mangouste. Cependant, ce jour-là, elle décida qu'elle avait suffisamment travaillé et s'autorisa une pause. Elle était assez satisfaite de sa potion et c'est ainsi qu'elle alla se changer, se passer de l'eau sur le visage rapidement afin de s'éclaircir les idées. Comme les vestiaires de Ste Mangouste, comprenait des douches, elle en profita pour se doucher rapidement. Attachant ses cheveux vers l'arrière pour les laisser sécher à loisir sans qu'ils ne la gênent, elle rejoignit le hall, ravi de pouvoir rentrer chez elle une ou deux heures... Elle savait cependant qu'elle n'y resterait guère longtemps. Elle aimait trop son travail pour cela. Quand elle était chez elle, elle s'ennuyait et tournait en rond... !

C'est alors qu'elle s'entendit être interpellée et alors qu'elle se retourna, elle laissa échapper un hoquet de stupeur en découvrant l'individu qui lui faisait face et qui lui avait parlé avec la plus grande courtoisie possible – et parfois si rare. Mais... Où est-ce qu'il avait donc traîné ?! Il était tombé dans les ronces ... ?! Il avait été attaqué ?! … Inconsciemment, la jeune femme déjà que son retour à la maison venait d'être retarder mais il était hors de question qu'elle rentre maintenant de toutes les façons. Pas tant qu'on avait besoin d'elle ici... Et la personne qui lui faisait face, semblait avoir grand besoin de soins...

« Que vous êtes-vous arrivé ?! » fut sa première question alors qu'elle observait avec inquiétude son interlocuteur qui n'avait pas l'air très.... A l'aise pour tout dire. Elle se rappela alors ce qu'il lui avait demandé et ne put s'empêcher de s'esclaffer.  « Evidemment que je vais m'occuper de vous ! Je suis Médicomage et vous êtes dans un hôpital ! On s'occupe de tous ici... Venez, venez, on va bien trouver une pièce de libre... » termina t-elle avec un léger sourire en espérant le mettre plus à l'aise qu'il ne l'avait l'air, parce qu'en fait, il avait l'air assez... Heu... Un peu coincé en fait, comme s'il ne se sentait pas à sa place, comme s'il avait peur de déranger... C'était ridicule ! C'était son travail de soigner les gens, elle était payée pour cela... Quoique même sans être payée, elle le ferait volontiers. Elle l'observa pendant plusieurs secondes avec attention. Il avait l'air fatigué. Extrêmement fatigué... Des cernes sous les yeux, des cicatrices sur le visage... Les plaies... Elle se demanda s'il en avait sur tout le corps... Subitement, elle eut un doute, mais son secret professionnel lui conseillant la prudence, elle ne fit pas part de son soupçon. Pas encore... Elle verrait bien. Elle demanda simplement avec la plus grande gentillesse possible...

« … Comment vous êtes-vous donc fait cela ? »

… Même si elle n'en fit pas la remarque, Natalia avait remarqué qu'il n'avait pas répondu à toutes ses questions. L'avait-il fait exprès ou avait-il agi délibérément ? Telle était la question... Elle resta perplexe à ce sujet mais resta discrète à ce sujet. Elle respectait la volonté du patient. Peut-être préférait-il ne pas parler de ce qui était arrivé … ? Une mission qui devait rester secrète peut-être... ? En tous les cas, ce n'était assurément pas la première fois que certaines personnes agissaient ainsi envers elle et ce ne serait sans doute pas la dernière. Certaines ne voulaient probablement pas en parler soit, par honte, soit par peur, ou encore autres choses. Natalia n'était pas là pour juger de toutes façon ; elle était là pour soigner. Et elle soignerait les gens aussi loin et longtemps qu'elle le pourrait. Leur apporter réconfort, guérison... C'était ce qu'elle faisait depuis voilà maintenant six ans et elle n'était pas prête d'arrêter. Elle faisait le métier qu'elle aimait. Tout le monde ne le pouvait pas forcément et y songeant elle se sentait tellement chanceuse, et en même temps tellement amère vis-à-vis des autres. Tout en pensant cela, elle l'avait conduit à une petite salle où il n'y avait personne d'autres. Parfait, ils seraient tranquilles ! Surtout qu'elle voyait bien qu'il préférait « la discrétion ». Elle le pria de prendre place sur l'un des longs sièges recouverts d'un drap blanc qui se trouvaient alignés le long du mur.

La jeune femme tourna le visage vers lui lorsqu'il lui demanda si elle pouvait faire cela assez rapidement... Et la jolie blonde lui lança un léger coup d'oeil interrogatif qui aurait pu signifier quelque chose du genre de «  Pourquoi ? Vous êtes pressés? ». Et en effet, il avait l'air pressé, ou peut-être simplement pas très à l'aise ici... Il ne semblait pas être un habitué des hôpitaux. En tous les cas, en six ans qu'elle travaillait ici – même quand elle était stagiaire – elle n'avait pas souvenir l'avoir déjà vu en ce lieu. Elle se demanda qui pouvait-il être...

Elle s'avérait très intriguée sur l'état – et l'identité - de cette personne et... Evidemment qu'elle ne l'avait pas cru lorsqu'il lui avait répondu qu'il s'était cogné contre un arbre... Une dispute encore, oui... Mais se cogner contre un arbre?! Cela semblait des plaies extrêmement profonde et si on ne les soignait pas tout de suite, elles pourraient très bien s'infecter. Elle ne savait pas ce qu'il cachait comme secret, s'il en avait, mais elle était persuadée qu'il ne lui avait pas tout dit. Elle n'avait rien redit cependant sur cela. Elle était juste là pour soigner les gens et puis, sans compter qu'elle savait être discrète... C'était son travail qui le voulait en même temps. Mais elle ne pouvait s'empêcher de se sentir extrêmement... Intriguée par cet homme qui dégageait tant mystère à lui tout seul. Il semblait sur la réserve. Elle était observatrice et elle pouvait le voir à ses muscles contractés. Il n'était peut-être pas habitué à se faire … Soigner ? Il faudrait qu'elle fasse preuve de beaucoup plus de délicatesse dans ce cas peut-être... Elle ne voulait pas l'effrayer. Elle voulait simplement l'aider.

« Désolée, je ne peux malheureusement pas vous certifier que je vais vous laisser sortir dans dix minutes... Ces... Blessures sont... Très profondes. Si elles ne sont pas très graves, pour le moment, il faut les soigner rapidement.  » termina t-elle d'une voix lente alors qu'elle les examinait d'un œil consciencieux. Du moins ce qu'elle pouvait apercevoir de là. « Je remplirais bien piètrement ma fonction sinon. Mon but n'est pas d'en savoir plus sur la vie des gens ou simplement de les juger, mais je suis là pour les soigner. En sachant que la plupart des personnes, je ne les revois jamais la plupart du temps lorsqu'ils quittent cette pièce. Sauf s'ils sont particulièrement turbulents et reviennent donc me voir pour les soigner de nouveau... » ajouta t-elle d'un sourire tout en lui demandant s'il pouvait ôter sa veste. Ce qui serait beaucoup plus pratique pour soigner ses blessures vous en conviendrez. Surtout qu'en voyant l'état de son visage et de ses mains, il avait certainement des plaies autre part que sur les avant-bras et le visage. Et puis, elle voulait aussi voir si elle frôlait la vérité avec ses hypothèses. Elle se tourna ensuite et se dirigea vers les placards où se trouvaient onguents et potions de soins. Tout en s'y rendant et recherchant ce qu'elle voulait, elle l'écouta lui demander s'il devait lui dire son nom. Tournant brièvement la tête vers lui, elle la secoua négativement avant de dire...

« Non... Je n'ai pas forcément besoin de votre nom vous savez. Je soigne tout le monde, même ceux qui souhaitent rester anonymes. Je fais mon travail avec le plus de soins possibles, mais pour soigner les gens, on n'a pas forcément besoin d'un nom... Il arrive que certaines personnes ne veulent pas me donner leurs noms et alors je n'insiste pas. » Elle haussa les épaules et esquissa un sourire. « Je ne vais pas les forcer vous savez. Il faudra par contre que vous signiez un document à l'accueil... En sortant de là. C'est... Obligé... Tout le monde le fait... », termina t-elle sur un ton hésitant comme si inconsciemment elle pensait que cette idée n'allait pas le réjouir. Elle en ignorait la raison, mais lorsqu'il lui avait demandé s'il devait lui dire son nom, elle avait lu comme une... Certaine réticence. Elle sembla un instant scruter son visage, essayant de dénicher toutes les réponses à ses questions... Puis, les mots franchirent ses lèvres avant même qu'elle ait pu y songer...

« … Dîtes... Ce n'est pas l'arbre qui vous as fait... Tout ça, n'est-ce pas ? C'est... Sûrement dû à la bataille … Enfin la dispute... Que vous avez menée... Avec cette personne... Non ? » Elle se mordit soudain la lèvre sous le regard de son patient. Peut-être n'aurait-elle pas dû laisser sa curiosité parler après tout... Peut-être avait-elle été trop loin... ? Mais, elle avait l'intime conviction que ce ne pouvait pas être « seulement en se cognant à un tronc d'arbre » que l'on pouvait se faire toutes ces marques sanglantes. Déjà, il avait certainement reçu un coup dans le nez... Et surement pas qu'un au visage. On dirait presque que quelqu'un s'était acharné sur lui...

« … Je... Je suis médicomage depuis six ans vous savez... » bredouilla t-elle confuse, et sentant les oreilles lui chauffer quelque peu. « Et je n'ai jamais vu encore... Quelqu'un arriver avec d'aussi importantes plaies...  » termina t-elle en un murmure alors qu'elle venait de prendre dans la réserve de Potion de Dictame qu'elle avait préparé la veille. Une chance ! Ainsi qu'un baume pour les hématomes et apaiser certaines blessures qui pouvaient facilement marquer le visage. Elle revint ensuite vers lui et posa les onguents à côté sur la petite table. « Et la dernière en date, elle... » Mais elle s'interrompit brusquement en ne poursuivit pas sa phrase. Son regard demeura imperturbable. La dernière qu'elle avait soignée et qui s'était rapprochée de l'état actuel de l'homme qu'elle avait aujourd'hui devant elle, venait d'être attaquée par un... Loup-garou. Cela restait sans doute pour Natalia le plus horrible souvenir qu'elle gardait pour le moment de sa carrière de médicomage. C'était horrible, et elle n'avait rien pu faire... Elle avait simplement soignée ses plaies. Le fait était là, elle ne pouvait rien faire d'autres. La femme serait désormais forcée de se transformer en loup-garou dès la pleine lune levée... Natalia s'était sentit d'un seul coup terriblement impuissante. Elle aurait aimé pouvoir faire autre chose, mais elle ne pouvait pas. Elle n'avait jamais revue cette femme depuis le jour où elle avait quitté l'hôpital. Elle ignorait ce qu'elle était devenue.

… La médicomage fronça les sourcils. Ce n'était pas possible, ce n'était pas un tronc d'arbre la cause de tout cela … On s'était certainement acharnés sur lui... Elle ne voyait que cela... Ou alors...

Ou alors...

La jeune femme hocha simplement de la tête lorsqu'il lui dit qu'il allait pouvoir rester un peu. Elle avait lu l'hésitation sur son visage... Sa gène. De même lorsqu'elle lui avait touché le bras, elle avait senti qu'il n'était sans doute pas quelqu'un qui était habitué à supporter le contact humain... Peut-être que d'habitude même, il se soignait tout seul... Elle le laissa relever ses manches et alors elle put constater l'ampleur de ces contusions et blessures sur ses bras... Elle était habitué à soigner les gens, elle en avait bien plus pire.... Du moins le pensait-elle, mais c'était réellement peu commun. Ce patient n'était pas quelqu'un de commun, se dit-elle... Pendant quelques secondes, elle observa attentivement ses traits. Ses yeux étaient tirés, ses traits fatigués... Ses cheveux, déjà striés de blancs bien que châtains... Il y avait toutefois quelque chose dans son regard ou son visage qu'elle décelait. Il n'était pas si vieux que cela, mais pourtant présentait beaucoup de signe prématurément vieillis. Et c'était étrange... Remus. Il lui avait dit qu'il s'appelait Remus.

« D'accord Remus, juste Remus. » fit-elle en esquissant un sourire avant de prendre place sur la chaise face à lui et de commencer à examiner plus en détails ses avant-bras.

Elle fut toutefois interloquée lorsqu'elle le vit relever ses manches afin de découvrir ses blessures. Tant qu'elle en posa une main sur sa bouche devant les blessures, certaines profondes, que portaient ses avant-bras. Elle se reconstitua cependant. Elle était habituée à voir des gens blessés, à soigne des gens qui en avaient besoin, mais Remus ici présent avait vraiment besoin de soins... Observant d'un œil plus attentif, elle constata très vite que certaines blessures étaient bien plus anciennes que d'autres... Il ne lui fallut pas tant que cela s'approcher pour le constater. Elle releva un regard déconcerté vers lui et quelques secondes elle essaya de voir dans ce regard bien plus de choses qu'il ne semblait le montrer...

Elle baissa de nouveau les yeux vers ses bras découverts. Et bien, pour les anciennes cicatrices elle ne pourrait pas grand-chose de toutes les façons, alors allons-y pour les plus récentes. C'était quand même un spectacle... Elle voyait cela rarement, très rarement... Gardant cependant son professionnalisme et tentant le plus possible de dissimuler les questions qu'elle savait naître dans son esprit, elle attrapa l'un des baumes qu'elle avait été cherché qu'elle commença à étaler sur les premières blessures. Les plus profondes... Il lui avait dit que c'était avec quelqu'un avec qui il ne s'entendait pas qui lui avait cela. Inutile qu'il le dise en vérité, elle l'avait compris ! Et... Etait-il le plus blessé ? Ou alors l'autre était-il, quelque part, dans le même état ? Parce qu'à le voir lui... Elle se mordit la lèvre inférieur. Non, tais ta curiosité Natalia. Cela ne te regarde pas ! Content-toi de faire ton travail... Cependant, alors qu'elle commençait à à étaler le baume sur ses avant-bras et qu'elle venait de laisser échapper un bout de phrase qu'elle avait interrompu, le ton avec lequel il s'adressa à elle se fit soudain froid et dur, comme s'il appréhendait ce à quoi elle avait pensé. Devait-elle lui répondre ? Cela n'avait aucune importance après tout... Elle constatait simplement des similitudes... Avec cette jeune fille ayant été attaquée par un loup-garou. Mais elle ne voulait pas le gêner... Les gens n'aimaient pas trop que l'on parle des loup-garous... Elle en connaissait beaucoup. Et Remus semblait déjà bien trop nerveux et sur la défensive …

« Oh... Ce n'est rien, ne vous inquiétez pas. En fait, j'ai déjà soigné une fois une jeune femme qui avait un peu le même genre de blessure assez profondes, des coups, ou des genres de griffures, ou les deux... mais ce... Ce n'est rien, ça n'a aucune importance... Vraiment. Et je n'ai pas nullement besoin d'en savoir plus de toutes façons. » termina t-elle en baissant légèrement les yeux et en s'appliquant le plus possible à appliquer et étaler la pommade sur ses bras. Puis, elle releva les yeux et lui dit...

« Il va falloir garder le baume cicatrisant pendant quinze petites minutes. Le temps que ça pénètre bien. Ça doit chauffer un peu pour le moment, mais c'est normal. C'est juste que ça travaille. Certaines sont … vraiment très profondes...  »

… Et d'autres plus anciennes.
De toutes évidence, ces blessures, elle avait l'air de penser qu’elles avaient été infligé par un loup-garou, même si elle n'en dira mot... peut-être s'était-il battu contre un loup-garou... Honnêtement, il n'y avait que ce genre de combats, non, qui pouvait infliger autant de blessures ? Elle pensait qu'il avait sans doute habitude de se battre contre des loup-garous... Son travail l'en obligeait peut-être ou... Tout simplement, c'était la guerre. Elle en était conscience même de l'intérieur de Ste Mangouste. Elle voyait des victimes de cette guerre arriver par dizaine chaque jour. Ce Remus n'était sans nul doute qu'une autre de ces malheureuses victimes...
Comment pouvait-elle seulement imaginer que c'était contre lui en fait qu'il se battait ?
Elle releva les yeux, lui souriant avec gentillesse puis l'observant de nouveau attentivement.

« J'ai remarqué que toutes les blessures n'étaient pas récentes... Vous avez l'habitude de vous battre, non ? La guerre fait des ravages partout. » termina t-elle l'air sombre. « … Et nous récupérons les victimes de cette guerre par dizaine par jour. Mais peu importe... J'ai toujours voulu aider les gens, les soigner... Je fais ce que j'aime le plus au monde et je ne suis pas prête de regretter ce choix. »

Elle sourit d'un ton compatissant. Elle s'était laissée parler sans vraiment réfléchir. Elle ne savait pas pourquoi... Elle semblait pouvoir avoir confiance. D'habitude, si elle aimait parler avec les personnes qu’elle soignait – c'était beaucoup plus cordial – et bien elle ressentait rarement l'impression qu'elle pouvait nettement avoir confiance au sorcier en face d'elle. Il lui donnait davantage l'image de quelqu'un qui avait beaucoup souffert dans la vie, que quelqu'un de vraiment dangereux... C'était pour ces gens qu'elle continuait son métier. Pour leur apporter un peu de réconfort... Si peu qu'elle pouvait parfois, elle le faisait.