T'aurais pu être mon amie... Sauf que t'es pas tombée au bon moment !

Ah oui ! C'est grand Poudlard ! Même très grand ! Trop grand...
Poudlard est composé de mille choses... et tout au superlatif ! Prenons pour exemple le Hall d'entrée : un toit tellement élevé qu'il faudrait limite une lunette pour essayer d'apercevoir les détails du plafond. Et puis les sabliers... ça leur aurait fendu le coeur d'en mettre à des dimensions normales ! Même les carreaux ne peuvent s'abaisser à mesurer moins d'un mètre carré ! Ouais, c'est géant Poudlard ! Et dans le premier sens du terme. Parce que niveau activité du dimanche, ça laisse un peu à désirer... Surtout pour une serpentard qui a autre chose à faire que s'ennuyer avec les études !

Vicky regardait avec agacement les sabliers indiquant les points des différentes maisons. Devinez qui était en première place ? Les gryffondor ! On comprenait désormais pourquoi elle affichait cette moue dédaigneuse. C'est vrai quoi, elle n'allait tout de même pas se mettre à danser la polka et aller féliciter d'une poignée de main le premier bouffondor qui passerait ! Si elle avait fait ça, cela aurait voulu dire qu'elle... Non, vraiment, dans tous les cas possibles et inimaginables, elle ne ce serait pas abaisser à faire une chose pareille. C'était contre nature. Si elle en rencontrait un maintenant, elle lui ferait sa fête ! Et même elle espérait en rencontrer un... Ou un poufsouffle, un serdaigle, et même au pire un serpentard, elle lui ferait juste un peu moins mal que les autres.

Depuis une heure, elle n'arrêtait pas de faire des allers retours dans le hall d'entrée comme un lion en cage. Un lion qui n'attendait qu'une seule chose : sortir ses griffes et ses crocs. Après tout le Hall d'entrée fourmillait d'habitude de beaucoup de monde car... c'était par là que tout le monde entrait et sortait. *sans blague*. Sauf qu'aujourd'hui, à croire qu'ils étaient tous partis profiter du soleil près du lac, il n'y avait personne... Et dans une école comme Poudlard, Vicky avait l'impression d'être seule. Après tout elle l'était toujours, mais au moins il y avait du monde qui grouillait autour d'elle... Et ça lui faisait du mal de l'admettre, mais elle aimait ça...

La jeune fille s'arrêta devant l'une des fenêtres. Elle voyait tous les élèves dehors. Ils avaient l'air heureux. ça l'énervait. Elle s'en prit alors à la vitre et commença à la griffer de partout, de plus en plus fort. C'était complètement absurde mais ça la calmait. Sauf que la vitre ne subissait rien. Bientôt Vicky eut les doigts en sang et, pleine de rage contre la fichue vitre, elle se mit à crier :

"Je hais la magie !"

Mais une présence non loin d'elle la fit taire ( heureusement car sinon elle serait parti à s'engueuler avec la fenêtre ). La présence en question était une jeune fille, une serpentard, de la même année qu'elle, Charlie. Elles entretenaient une relation plutôt neutre mais aujourd'hui la jeune fille était mal tombée. Vicky se mit à chantonner en riant légèrement :

"Promenons-nous dans les bois, pendant que le loup n'y est pas, si le loup y était, il nous mangerait !"

Puis elle se planta devant Charlie avec un léger sourire.

HJ : problème technique, je me suis trompée de compte et maintenant je ne peux plus effacer le message. Je le poste à la suite sous le bon compte cette fois ci !

Charlie répliqua sèchement. A vrai dire, cela était devenu courant chez les serpentards. Même un "comment va ?" serait dit d'une manière soit provocante soit dédaigneuse. On comprend désormais pourquoi les autres maisons se sentaient agressées dès qu'un vert et argent ouvrait la bouche. C'était sans doute pour cela qu'il n'y avait guère beaucoup de relations amoureuses entre les serpentards et autres maisons. Mais Vicky s'en fichait royalement. La vie sentimentale des autres ne l'intéressaient pas du tout, et même elle se fichait royalement de la sienne ! Elle voyait très mal la lionne se transformer en matou ronronnant, un peu comme si elle trahissait sa propre religion !

- Je peux savoir pourquoi tu me cherches ?

Vicky prit un air désolé, un peu comme un professeur qui s'aperçoit que ses élèves sont en réalité de vrais cancres à cause de lui. Ce qui énervait Vicky c'est que certain ( charlie adorée par exemple ) n'avait pas encore enregistré, imprimé, mémorisé, diffusé, sur clé USB-cerveau que Vicky n'était pas là simplement pour leur faire un petit coucou. La jeune serpentard désirait que chacun, à l'instant même où elle ouvrirait la bouche, se mette à trembler. Malheureusement, avant qu'elle n'arrive à ce résultat, il faudrait qu'elle ait tué un minimum de personnes ! Et ce n'était pas encore près d'arriver... Ce qui était pour elle bien dommage !

En vérité ce qui l'en empêchait étaient les règles très strictes de Poudlard. Non pas qu'elle craignait les corrections ou qu'elle détestait enfreindre les règles, c'était plutôt la peur d'être renvoyée et de partir vers l'inconnue. Car chacun a un jour ressenti cette peur. ( Qu'il vienne celui qui dit non, je m'occupe de lui ). A vrai dire, elle n'avait aucune idée de ce qu'elle ferait après Poudlard. Sans doute rejoindrait-elle le clan des vilains-méchants-aux-masques. Mais en même temps, elle ne savait pas si elle en avait vraiment envie. Oui, bien sûr, le désir, quasi la fierté, d'incarner le mal la faisait rêver mais en même temps, elle se voyait mal obéir comme un chien aux ordres d'un Maître. Car, en plus d'être comme elle était, elle détestait se faire commander...

Enfin bref. Revenons à nos onions. La présence de charlie lui piqua les yeux. Elle se rendit compte qu'elle avait eu un léger moment d'absence. Vicky avait aussi cette particularité de s'évaporer sur demande... ou pas. Il lui arrivait même parfois d'interrompre une de ses phrases pour s'envoler... au pays de la réflexion. Elle concentrait souvent son regard sur quelque chose, aujourd'hui c'était le sablier gryffondor. L'image néfaste la tira de sa stupeur. Elle décida de répondre à Charlie en prenant un air faussement indigné :

"Charlie ! Moi ? Te chercher ? Je voulais simplement prendre des nouvelles de ta santé. Et ce petit air enfantin m'est venu à l'esprit comme ça, désolée de briser ton rêve, mais tu n'as pas l'air très appétissante pour moi. Mais pour d'autres qui sait ?"

Vicky sourit avec innocence. Puis reprenant son air habituel :

"Non, plus sérieusement, je viens de remarquer que ces saletés de rouge et or sont en première place. Niveau point, je précise. Il ne faut pas non plus pousser. Donc tu comprends, il faut que je décompresse sur quelqu'un, tu ne sais pas à quel point le choc a été douloureux pour une pauvre âme tendre comme moi. Et ce quelqu'un devine qui sait ?"

"Je sais parfaitement que je ne suis pas appétissante en ce moment, comme tu dis. Ravie que tu l'es remarqué, d'ailleurs, pour une fois.

Vicky haussa un sourcil. Elle avait bien entendu ? Charlie venait de la remercier de lui avoir dit qu'elle n'était pas au meilleure d'elle même ces temps-ci ? Si c'était ça, la serpentard aurait pu la traiter de sac poubelle qu'elle lui aurait sauté au cou ! Tout ceci ne pouvait traduire qu'un trouble des plus profonds. Et il était de son devoir de remonter le moral de Charlie. Non, je rigole. L'enfoncer encore plus bas était déjà un peu plus à l'ordre du jour. Ah, c'est beau l'entraide mutuelle, vraiment, surtout au sein des serpentards ! Charlie poursuivit :

Je n'avais pas fait gaffe au sablier tiens. Donc vas-y, gueule moi dessus, vu que tu sais très bien que j'ai fait perdre une bonne tonne de points, mais je n'en ai rien à foutre de ces sabliers, en faite. J'ai toujours voulu faire ce qu'il me plait, chez moi ou ailleurs, même ici.

Vicky prit un air outragé et s'assit sur la première marche du hall d'entrée, les deux mains sur ses tempes. De l'extérieur, elle paraissait bouleversée par le soi disant comportement inacceptable de Charlie. En vérité, au fond d'elle même, elle s'amusait bien. En son for intérieur, elle se moquait de la serpentard qui criait sur tous les toits qu'elle faisait ce qu'elle voulait, comme si elle était fière de montrer aux autres que rien ne pourraient la dompter. C'était malheureusement monnaie courante chez les verts et argents, et c'est cela qui, de jour en jour, abaissait la maison à un simple regroupement de vantards, qui ne savent que se pavaner dans la vie. C'était en partie vraie, mais ils avaient tout de même d'autres valeurs. Charlie continua :

Et aussi, je sais très bien que c'est moi que tu as choisis pour "décompresser", je ne suis pas idiote, merci."

Non là, elle dépasse les bornes. Vicky n'avait jamais traité quelqu'un "d'idiot". Elle avait toujours eu un respect sans borne pour les autres. Comment ça c'est pas crédible ?? Elle s'exclama néanmoins :

"Je n'ai jamais insinué cela, Charlie. Sache que j'ai toujours eu du respect pour toi... jusqu'à maintenant. Tu baisses de beaucoup dans mon estime après ce que tu viens de me déclarer !"

Elle prit un air de maman qui gronde son enfant suite à une bêtise :

"Tu ne sais pas à quel point ces sabliers comptent pour notre maison. Si nous voulons à nouveau reconquérir le respect que les autres nous témoignaient auparavant, il faut à tout prix se comporter en jeunes filles modèles. C'est ce que je m'efforce d'accomplir tous les jours. Et toi, avec tes idéaux à la con, tu viens bousiller tout mon travail. Et pourquoi faire ? Juste pour qu'on te remarque. Tu joues à la méchante pour te faire admirer. Tu te fous comme de tes pieds de tous les efforts sur je fournis pour redorer le blason de notre maison. Mais ça encore, ce n'est pas si grave. Ce qui m'inquiète le plus, Charlie, c'est toi ! En effet, tu cherches à te faire valoir mais tout ceci ne traduit pour moi qu'une chose certaine : tu es porteuse d'un choc profond qui blesse ton âme. Charlie, tu ne peux pas continuer comme ça. C'est trop lourd à porter, tu le sais bien. Alors, confies toi à moi, fais moi confiance, tu sais que je suis digne de ça."

Vicky ne put plus se contenir plus longtemps. Elle éclata de rire. Mais ce qui la faisait le plus rire, c'était que certains se comportaient exactement comme elle venait de le faire, mais eux, il parlaient sérieusement. Se calmant elle s'exclama à l'attention de Charlie :

"Non désolée, m'installer dans un fauteuil pour causer comme chez les psys n'est pas trop mon fort. Disons qu'une séance de torture pour te faire sortir les vers du nez me conviendraient plus. Même si il n'y a rien à savoir !"

" Vas donc torturer quelques petits Serdaigle au lieu de m'enquiquiner comme ça ! Je sais très bien que tu en as rien à foutre de ce que j'ai !

Serdaigle ? Pourquoi serdaigle ? Vicky avait-elle une tête à torturer des serdaigles ? Oui sans doute, mais ces pauvres intellos de première étaient tellement passionnés par leurs fichus bouquins qu'il était rare d'avoir le temps de "décompresser" sur eux. Et puis, en gros, ils ne cherchaient pas la mouise, eux. Vicky en connaissait qui aurait vite fait bien fait passé leurs chemins face à une possible séance d'interrogation menée par la jeune fille. Mais charlie n'était pas comme ça. Encore heureux, la serpentard se voyait mal lui courir après afin de lui proposer 25 % de discount sur le tarif habituel !

Par contre il y avait un point dont charlie n'avait pas tort : Vicky se fichait royalement de la vie des autres. Le style confident la faisait vomir et elle détestait quand le sujet dérivait sur sa vie. Alors on pourrait se demander pourquoi elle avait entrainé la serpentard sur ce sujet ? Et bien tout simplement parce que c'était le meilleur moyen de la retenir un moment. Vicky avait eu visiblement raison car il n'y avait pas un chat dans le hall d'entrée. La seule personne qui trainant se tenait en face d'elle, alors il valait mieux ne pas la laisser partir. Charlie poursuivit :

Vas-y, vas dire à tout le monde ce que j'ai, histoire que vous rigoliez un peu dans mon dos ! Vas-y, dire à tout le monde que ma mère est morte à Azkaban, va donc dire que mes deux parents y sont, enfin y étaient pour ma mère !

Stop. Stop. Stop. Charlie était en train de prêter à Vicky un comportement qui n'était pas le sien. Vicky n'était pas mais alors pas du tout du genre à glousser d'un tel dans son dos. Non, elle y allait franchement car c'était toujours cela qui déclenchait les hostilités. Et c'était cela que la jeune serpentard espérait. Et puis qu'est ce que ça allait lui apporter d'annoncer la "nouvelle" à tout le monde ? Rien. Juste une perte de temps pure et simple alors que des milliers de gens en ont des problèmes comme ceux-ci.

Par contre, elle était intéressée par ce que venait de dire Charlie. Pas dans le sens que cela provoquerait un scoop à l'école mais plutôt dans le fait que, qui dit prisonnier à Azkaban dit, pour la plupart du temps, mangemort. Elle porta un nouveau regard sur Charlie. Qui sait, peut-être allait-elle se retrouver un jour, portant toutes deux des masques, sur le terrain. Et puis elles avaient un point commun : leur mère étaient toutes deux décédées. Pas dans les mêmes circonstances, certes, mais quand même ! Charlie poursuivit, sur un accent frisant l'hystérie :

Va rigoler avec tes amis mais sache lorsque j'aurais fini ce putain de deuil qui me ronge le coeur, je jure que je te le ferais payer !

Vicky n'avait pas d'amis. Enfin si, bien sur, comme Jack par exemple, mais ce n'était pas des amis dans le sens qu'on l'entend. Les amis de vicky partageait son sens sadique et ils aimaient souvent se regrouper pour "s'amuser" un peu. Donc elle se voyait mal rigoler avec eux des malheurs de Charlie. Car, on se répète, elle se foutait de sa vie. Mais bon Charlie était partie dans sa lancée, elle n'allait pas l'arrêter quand même ! Par contre, elle était bien curieuse de savoir comment Charlie lui ferait "payer"... ce qu'elle n'allait pas faire !

Parce que toi, tu as peut être eu toujours une vie parfaite, parce que toi tu n'as pas passé une année entière dans un orphelinat, parce que toi, tu en as rien à foutre des autres. Moi aussi. Mais j'ai quand même de la peine pour certaines personnes, surtout pour toi en ce moment. Tu aurais dû être en train de t'amuser au lieu de venir me faire chier, merde ! "

Vicky ne souriait plus du tout. Son visage s'assombrit et ses lèvres tremblèrent. Une vie parfaite, hein ? C'est ce qu'on allait voir. Et puis, la faire chier, comme elle disait, la distrayait alors elle ne voyait pas le problème. Elle répliqua d'une voix sans timbre, insensible aux larmes de la jeune fille :

"Et alors ? Tu veux que je te plaigne, c'est ça ? Tu veux qu'au contraire j'aille dire à mes soi disant amis la peine qui te ronge le coeur, comme tu dis. Heureusement pour toi, je n'en ai pas. Mais avant, j'aimerais te dire ce que j'en pense : on est pas au cinéma ici. Alors, toutes mes condoléances pour ta mère, vu que c'est ça que tu souhaites. Mais au lieu de te plaindre sur ton sort, tu ferais mieux de regarder autour de toi au lieu de te concentrer sur ton nombril ! Arrête de nous prendre tous pour des chanceux, car même nous, il nous arrive d'avoir des nervous breakdown. ( ). Sauf qu'à l'inverse de toi, on en fait pas profiter le monde entier. Ma vie parfaite te salue !"