Brainstorming par une nuit de pleine lune [Fe]

Made a wrong turn, once or twice. Dug my way out, blood and fire. Bad decisions, that's alright. Welcome to my silly life. Feat Severus Rogue

J’avais froid. Je sentais les draps glissaient sur ma peau sans arriver à la réchauffer. Quelle heure était-il? Les journées et les nuits se confondaient. Je ne sortais plus beaucoup, me levais rarement et sauter de ce fait de nombreux repas. Je n’avais même pas pris la peine de donner des nouvelles à la Gazette, qu’ils aillent se faire voir. Je restais juste dans le noir, à fixer un point invisible pendant des heures, me remémorant tous les traits de son visage, jusqu’à me rappeler la froideur de ses yeux. Et alors j’hurlais. J’hurlais jusqu’à ne plus avoir de voix, à faire réagir les voisin, à éclater en sanglots. Je ne pensais qu’à lui, je ne voulais que penser à lui. J’avais déjà imaginé des centaines de manière de le tuer: en public, ou juste en tête à tête, par le feu, l’eau, la baguette ou les mains, en le torturant ou en allant droit au but… Mais rien ne me calmer. Je voulais qu’il souffre, ça j’en étais sûr. Je voulais d’abord qu’il se souvienne de son geste, qu’il sache pourquoi il allait mourir. Et puis je le tuerai. Peut-être pas le jour même, mais je serais là que ce soit dans une semaine, un mois, ou un an. Il ne m’échapperait pas.

Brusquement je me relevais. J’étais en sueur et ma poitrine se soulevait à chacune de mes respirations saccadées. J’étouffais ici. Je me dirigeais jusqu’à la douche, m’y engouffrais et laissait l’eau faire son travail générateur sur mes muscles tendus. Je savais où il habitait. Souvent la nuit, je restais devant sa fenêtre et l’observait continuer sa petite vie minable comme si de rien était. C’était inutile et dangereux: je ne voulais pas en finir maintenant et s’il me trouvait là-bas, ses soupçons deviendraient trop importants. Et tandis que j’essuyais la buée sur le miroir, je tentais de me convaincre qu’il ne fallait pas y aller. En vain. Je savais déjà que ma ballade du soir me porterait jusqu’à l’Impasse du Tisseur. J’enfilais un de mes éternels jeans slims noirs avec un haut gris assez long. J’attrapais à la volée ma veste en cuir et m’en voulut de ne pas répondre aux miaulements affamés de mon chat Maupassant avant de partir. Tant pis, je ne comptais pas passer la nuit là-bas de toute façon.

Je transplantais près de sa maison. Ici, la température me semblait toujours plus basse qu’ailleurs. Sûrement sa présence qui rendait l’atmosphère encore plus sinistre et froide. Comme toujours, la lumière de son salon était allumé. Il ne faisait jamais rien de bien palpitant: il lisait, réalisait des potions, manger rarement et dormait peu. Je m’en voulais d’avoir encore perdu face à moi-même. Rien ne s’arrangeait en étant là. Ce soir, je ne passais qu’une seule minute face à la fenêtre de chez lui. Je décidais ensuite que je ne voulais plus le voir, tout en sachant pertinemment que son visage resterait des heures, des jours entiers dans mon esprit. Mes pas me menèrent instinctivement vers le petite ruisseau qui bordait l’impasse. Le clapotis de l’eau me calma légèrement. Il me rappelait l’Italie et mes années heureuses où j’étais bien loin de tous les problèmes qui m’habitaient depuis mon retour en Angleterre. Là-bas, j’étais heureuse, je vivais pleinement et j’aimais ça. Mais comme une cicatrice, la douleur ne part jamais. Et elle m’avait ramené jusqu’ici.

Des ricanements me sortirent de mes pensées. Je n’avais même pas remarqués que trois hommes se trouvaient non loin de moi. Je m’en fichais, pas du tout consciente du danger que cela pouvait signifier. De toute façon, ma baguette se trouvait ton contre moi bien au chaud dans la poche de mon jean et je n’hésiterais pas une seule seconde à m’en servir. J’allais passer à leur niveau quand ils décidèrent de me bloquer le passage. Le plus grand des trois me regarda comme un bout de chair fraîche et mon sang ne fit qu’un tour. Une photo peut-être? Il me dégoûtait et rien que son regard me donnait envie de vomir. Je le regardais, impassible, quand il leva un sourcil intéressé. Ma main ne quittait pas mon flanc, prête à dégainer rapidement. Je n’étais pas du genre naïve, du moins je ne l’étais plus, et je comprenais qu’ils n’avaient pas l’intention de voler.

« -Tu sais que ça n’est pas prudent ma jolie de se promener dans des coins sombres la nuit? Tu pourrais tomber sur de très vilaines personnes… On te raccompagne si tu veux! »

Encore des ricanements. Il me prenait pour une bécasse ou quoi? Un des tatouages des trois se fit entrevoir, et je laissais tomber ma veste par terre pour leur faire voir le mien. Ils eurent l’air très surpris, voire déçus. Oui, ça ne le faisait pas tellement de s’attaquer à l’une d’entre eux… Mais ça ne les dissuada pas. Ils s’approchèrent et sans qu’ils n’eurent le temps de comprendre vraiment ce qui leur arrivaient, j’attaquais. Un sort fusa sur le plus grand ce qui le fit décoller à deux mètres de hauteur pour s’écraser un peu plus loin dans l’herbe alors qu’un autre arrivait à me toucher à l’épaule. J’esquivais un autre sort, en lançait deux qui faisaient mouches: un des attaquants semblait avoir prit légèrement feu. Mais un stupéfix m’envoya valser et, même si je me remettais sur mes pieds, j’étais plutôt mal. Pourtant, mais assaillants semblaient être en difficultés, et je ne comprenais pas pourquoi. Le plus grand était revenu me faire face, et alors que le sort de la mort se préparait sur mes lèvres, j’entendis qu’on m’appelait. Mon regard se perdit dans ses iris noirs. Venait-il vraiment d’utiliser mon prénom? C’était plus que surprenant ça… Mon cœur s’emballait, la haine, la peur et étrangement le soulagement m’envahissait. Mes traits se détendirent en une expression terrifiée, sûrement la même que j’avais le soir de la mort de mes parents. Face à lui, si puissant, imposant contre ses hommes, je redevenais une enfant. Une enfant qui se prit un sort en pleine figure. Je sentis ma lèvre s’ouvrir alors que les trois hommes ne semblaient plus s’amuser du tout. Ils venaient sûrement de comprendre qui était le nouveau venu. Et après une brève discussion qui se finit sur l’appel au Maitre, tous disparurent. Nous laissant seuls près de la rivière.

Il venait de me sauver la vie. Une nouvelle fois en un sens. Je devais le haïr deux fois plus pour ça. Je ne savais pas quoi dire, ni quoi faire. J’avais sûrement mal mais je ne le sentais pas, pourtant je devais être dans un drôle d’état! Je n’osais même pas le regarder, des larmes de rage enflammant mes yeux. J’étais stupide, mais alors vraiment! Moi qui voulait lui montrer que j’étais forte, je lui laissais juste voir que j’étais incapable de me défendre contre trois lourdauds! Bravo Célia, du grand art…

"-Ca vous arrive souvent de venir aider les jeunes demoiselles en détresse?"

Mieux valait faire comme si je ne savais pas qu'il habitait dans ce coin. Même si ça semblait peu probable. Je ne le regardais toujours pas. Autant éviter de lui donner la satisfaction de me voir dans cet état. Je me sentais vulnérable et j'avais peur que mon visage tel quel lui rappelle celui de la petite fille qu'il avait rendu orpheline vingt ans auparavant.