Fuis moi je te suis, suis moi je te fuis ... [Fe]

-Non ! Non ! Nooooooooooon !!!

Lâcha Elly en resserrant maladroitement contre elle le dossier non relié et dont les feuilles s'enfuyaient à droite à gauche, menaçant dangereusement de tomber. La scène était assez pitoyable. A moitié pliée en deux, une épaule relevée pour tenter de retenir un sac qui n'avait pas l'air des plus légers, une main fermement agrippée à l'un des cotés du dossier, l'autre tenant un parapluie qui penchait lui aussi dangereusement, Elly devait reconnaître qu'elle n'était pas dans la position la plus seyante, ni la plus confortable. Mais bon, il faut faire avec. La jeune femme leva les yeux vers le ciel noir d'où tombait des cascades d'eau. Les joies de Londres au mois d'Avril... Elle lâcha un soupire blasé en envoyant voleter une mèche blonde qui retomba exactement au même endroit dans un mouvement qu'on aurait pu qualifier d'arrogant s'il ne s'était pas agi d'une malheureuse mèche de cheveux.

L'irlandaise jeta un regard désespéré de chaque coté de la rue et, constatant avec dépit que personne ne se présentait à l'horizon, lâcha un juron en laissant tomber le parapluie qu'elle tenait de sa main droite. A peine la toile eut-elle cessée de la protéger qu'Elly se retrouva assaillie de dizaines de gouttelettes et, en l'espace de quelques secondes, elle se retrouva complètement trempée. Mais elle fit abstraction de l'eau qui ruisselait sur sa tête et s'empressa de rattraper toutes les feuilles suicidaires qui tentaient de s'échapper de son porte-document. Lorsqu'enfin elle eut à peu près rassemblé les pages éparses et parvenu on ne sait trop comment à les caser dans son sac déjà plein à craquer, elle se mit en quête de ramasser son parapluie, bien que celui-ci n'était plus d'une utilité transcendante.

A la grande joie de la jeune femme, le fourbe petit objet s'était déjà envolé à plusieurs dizaines de mètres et continuait sa fuite, guidé par les bourrasques qui balayaient la rue. Après une légère hésitation, Elly décida de se lancer à sa poursuite, décrétant intérieurement que, de toutes façons, vu la situation dans laquelle elle se trouvait, ça ne servait à rien de pleurnicher sur son sort. Elle se lança donc à la poursuite de son cher et tendre parapluie qui se déplaçait au grès du vent. Alors qu'elle n'était plus qu'à quelques pas, Elly tenta le diable en accélérant le pas, voyant l'objet gagner du terrain. Grand mal lui pris. Sans regarder où elle mettait les pieds, l'irlandaise marcha avec succès dans le caniveau qui débordait sur la chaussée. Sentant l'eau glacée s'immiscer sournoisement dans ses chaussures, elle fit un bond en arrière, atterrit sur la bouche d'égout, glissa et entama une looooooongue chute qui s'acheva à même le béton trempé. Elly releva les yeux, dépitée, et eut le loisir de contempler son parapluie filer à toute allure et disparaître à l'angle de la rue. Elle remarqua avec ironie que, contrairement à elle, lui au moins empruntait les trottoirs et soupira, achevée.

C'est seulement à cet instant précis que son esprit combatif reprit le dessus. Enfin, combatif ... D'un bond, la jeune femme fut à nouveau sur pied.

-Ah, tu veux jouer ? Et bien allons-y, jouons !

Lâcha-t-elle dans un souffle au silence et au vide qui s'offrait à elle. Elle ramassa son sac qui avait glissé de son épaule lors de sa chute, le replaça sur celle-ci, ses frotta les mains pour la forme et repartit au pas d'un course, plus déterminée que jamais à en découdre (sans réellement noter qu'elle entamait une course poursuite contre son parapluie et uniquement son parapluie). Et alors qu'elle tournait à l'angle de la rue, les choses se compliquèrent.

Sans réellement qu'elle ne comprenne pourquoi, Elly se retrouva une nouvelle fois par terre. Elle lâcha un nouveau juron qu'elle eut la délicatesse de grommeler en irlandais cette fois-ci, mais les jurons sont internationaux de toutes manières, et mit quelques instants avant de constater qu'elle n'était plus seule cette fois. Qu'elle n'était plus seule au sol, d'ailleurs. Lorsqu'elle remarqua la silhouette qui s'était elle aussi retrouvée par terre et qu'elle en déduisit en l'espace de quelques dizièmes de secondes la situation, Elly oublia toute animosité quelqu'elle soit pour son parapluie, toute douleur qui la lançait de ses deux paumes d'où s'échappaient de fins filets de sang mêlés à la boue qui couvrait peu à peu les routes. Elle se redressa et parcourue la distance qui la séparait de la personne qu'elle venait de percuter furieusement et qu'elle avait envoyé au sol. L'irlandaise plaqua nerveusement ses cheveux sur son crâne, avant de lâcher d'un ton profondément désolé :

-Excusez-moi, je suis tellement désolée ... Je ne sais pas ce qui m'a pris, j'aurais du regarder où j'allais et ... Ohlala, je suis désolée ...

Elly & Fred

« Fuis moi je te suis, suis moi je te fuis. »

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La famille Weasley? Tout le monde connait. Les Mangemorts? Tout les sorciers connaissent. Des Mangemorts qui poursuivent un Weasley? C'est très probable. Stella voulait voir sa famille moldue qui avait émigré de l'Angleterre par sécurité. Je l'avais accompagné après un regard complice de mon frère. Je l'aimais comme une soeur alors en bonne patte, je l'avais accompagnée. Il fallait ensuite brouiller les pistes, et rentrer séparément. Parce qu'en plus d'un Weasley, nous comptions également une sang-mêlé majoritairement aux ascendances Moldus, ce qui appatait bien comme il faut nos amis Mangemorts. Après nous être séparés pour rentrer par Portoloin, je rejoignais le mien en déhambulant dans les rues de Londres. J'avais le costume de mes beaux jours, colorés et passe partout à la fois. Nôtre budget nous le permettait LARGEMENT. Je trainais un peu, au risque d'inquiété George et Stella, en prenant un malin plaisir à observer les passants. Ces moldus menaient une vie plutôt stressante, on les voyaient aller et venir aussi vite que possible dans leur "véhi-cule", leur "phélétone" à la main et leur attaché-case dans l'autre. Des grands travailleurs sans doute. Marrant à voir. Les mains dans les poches, je marchais habilement dans les rues bondées de monde. Je me retournais sur les jolies filles, souriaient aux plus réceptives et marchais, content de cette journée sans inconvéniant. Ou presque. Je me sentais suivis alors j'ai pris une petite ruelle, dans les quartiers moins fréquentés de Londres pour pouvoir sortir ma baguette. Je la cachais dans ma manche et accéllerais le pas. Mon long manteau neuf, effet transition de saison ni trop chaud ni trop froid, ondulait à ma suite. J'entendis quelques murmures, je dégainais alors ma baguette et tirais en arrière en me mettant à courir:

"STUPEFIX!"

N'empêche qu'à la course, j'étais doué. Peut être à force de courser Percy et Ron dans les jardins quand on était gosses, ou peut être parce que j'avais eu l'habitude de m'enfuir à Poudlard, pourchassé par Rusard. J'allais vite, j'étais jeune beau et... Hum... Bref. Je veux dire que pour être plus précis: J'étais dans la bouse de dragon. Ce n'était pas le chemin du Portoloin, personne ne savait ou j'étais et je n'avais aucun moyen de me défendre à part courir et tirer en arrière comme un orgre aveugle. Je soupirais en continuant de courir, avant de passer au dessus d'une barrière, un peu plus et l'un des Mangemorts m'attrapait la cheville. Je continuais alors de courir sans m'arrêter, croyant être toujours suivit. La baguette dans une main, je me mettais à foncer dans une jeune fille qui avait un air de Luna comme ça, à courir après un parapluie. Un choc sourd qui me fit faire un léger vol plané. J'atterissait à ses côtés, dans une position peu convenable. Elle se confondait en excuse et semblait aussi écorchée que moi. Je tilta soudain. Ma baguette. Elle venait de tomber dans un caniveau. Et merde. J'étais encore plus dans la mouise. Plus personne à l'horizon heureusement. Je me frottais les deux mains l'une contre l'autre pour enlever les petits cailloux qui s'y était mêlé, ça et le sang de l'égratignure. Je soupirais et me tournais vers elle, à moitié embêté pour ma baguette, à moitié souriant comme d'habitude à l'égart d'un quelconque individu qui n'essaye pas de me tuer.

"Non c'est rien... Je suis assez pressé des Mangemorts sont... Oops."

Mangemort, baguette, oui et pourquoi pas donner l'adresse et le moyen de ce rendre à Gringotts aussi pendant qu'on y est. Je jaugeais du regard sa réaction. Aucune. Bon... Alors soit j'étais tombé sur une moldue parfaitement idiote, soit il s'agissait d'une sorcière. Mais je pigeais vite. Je me grattais à l'arrière du crâne et poursuivais donc, autant tomber dans le panneau jusqu'au bout.

"Dites... Vous pourriez pas me rattraper ma baguette. Dans le caniveau là. On la voit elle est coincée."

Suffisait d'un sortilère d'attraction et le tour serait joué rien de plus simple. J'attendais patiemment en me dandinant sur place comme si j'avais des vers au... Enfin bref. J'étais pressé, stressé et passablement anxieux de ne pas avoir ma baguette. C'est fou d'ailleurs comme un sorcier peut ne servir absoluement à rien sans sa baguette. Bien sûr qu'il reste les objets magiques & Cie mais quand même. Je me souviens que quand j'étais en quatrième année, Ron avait cassé sa baguette à cause du Saule Cogneur. Pendant les grandes vacances, le temps que sa nouvelle baguette arrive, il avait été bien embêté. Ce qui était idiot car un enfant n'a pas à ce servir de sa baguette hors période scolaire mais d'un côté je le comprenais. Même si on s'en sert pas, c'est rassurant de sentir ce bout de bois dans la poche de son pantalon (pas arrière hein. Ce n'est pas interdit mais fortement déconseillé!) ou dans sa manche. On se sent protéger en toute circonstance. Sauf quand peut être on se fait agresser par un autre avec une baguette plus grosse que la vôtre. Mais comme on dit ce n'est pas la grandeur de la baguette qui compte mais l'usage qu'on en fait. Humour. Je riais intérieurement à ma propre blague et rajoutais à l'adresse de la jeune fille:

"Merci. Je suis Fred Weasley de chez W & Cie, farce pour sorcier facétieux."

Un petit peu de pub ne fait jamais de mal.

Et voilà ! Attenter à sa propre vie c’est déjà pas terrible, mais alors attenter à la vie d’un autre, c’est pire. Involontairement, c’est le fond du fond… Le pire, c’est que c’est le genre de situation où il n’y a rien d’autre à faire que de s’excuser. Ce qu’Elly s’empressa de faire, d’ailleurs. Une excellente sorcière aurait été beaucoup plus loin et aurait proposé à la personne qu’elle vient d’envoyer au sol un sort sortit d’on ne sait trop où qui lave les mains ou quelque chose du genre. Où elle aurait dégainé un mouchoir de soie blanc et lui aurait tendu avec politesse. Mais voilà. Elly n’était ni une excellente sorcière, ni en possession d’un mouchoir en soie blanc impeccablement plié dans sa poche. Elle se contenta donc des plus plates excuses dont elle était capable, culpabilisant un peu d’avoir Sali le costume du jeune homme qu’elle avait percuté. Cependant, sa réponse lui fit rapidement oublier les remords. En réalité, non, le premier réflexe d’Elly fut de lâcher :

-Ah, oui, c’est compréhensif …

Puis de réfléchir. Tout du moins de percuter. L’espace d’un instant, l’irlandaise se demanda ce qui la surprenait le plus. Que ce jeune homme soit un sorcier ou qu’il soit poursuivi par un mangemort ? Elle haussa nonchalamment les épaules, et, jetant un bref regard à l’horizon et n’apercevant personne, se reporta sur sa pauvre victime qui lui demandait de lui rendre sa baguette. Elly jeta un regard dans le caniveau et en effet, la repéra, dans l’eau qui dévalait celui-ci, coincée de justesse sur une bouche d’égout. Elle fourra sa main dans son sac et retourna difficilement tout ce qui s’y trouvait jusqu’à sentir le contact lisse et froid de sa baguette, entre deux feuilles et un truc gluant… Gluant ?! Elly secoua légèrement la tête, tâtant de quoi il pouvait bien s’agir, et, préférant finalement l’ignorer, elle extirpa sa baguette et se tourna vers le caniveau.

-Actio baguette !

Lança-t-elle. En l’espace de quelques dizièmes de seconde, l’autre baguette fut dans sa main. Elle la tendit au jeune homme, qui semblait très embêté de ne pas l’avoir avec lui. Ce qui était parfaitement compréhensif, étant donné qu’un sorcier sans sa baguette, c’est comme un pain au chocolat sans chocolat, ça en garde le nom, mais n’en a plus le sens. D’ailleurs, il était fréquent à Poudlard que dans l’éternelle rivalité Gryffondor/Serpentard, des baguettes disparaissent et qu’on les retrouve perdues dans les toilettes, ou dans la forêt interdite pour les plus aventureux. Ahlalala, qu’est ce qu’un élève n’inventerait pas pour en embêter un autre … En attendant, maintenant que le nouvel arrivant avait retrouvé sa baguette, il semblait soulagé. C’est vrai qu’il est préférable de se faire poursuivre avec une baguette plutôt que sans, songea Elly alors que le prénommé Fred se présentait. Fred … Fred Weasley ? Un nom connu dans le monde des sorciers. Encore plus dans celui de la presse. Il semblait aussi à Elly qu’elle avait déjà aperçu ce visage quelque part. N’était-il pas à Gryff…

La jeune femme remarqua soudainement la silhouette qui avait tourné à l’angle de la rue. Noire, grande, très grande, très noire aussi… Un masque semblait cacher son visage, mais avec la pluie torrentielle qui tombait, Elly n’aurait su dire s’il s’agissait réellement d’un masque ou de l’ombre de la capuche de sa longue cape noire qui frôlait à peine le sol à chacun de ses pas. L’irlandaise avait souvent entendu parlé des mangemort. Son métier lui avait fait en voir quelques uns. Mais là, elle devait bien s’avouer prise au dépourvue. Fred venait d’achever sa phrase lorsqu’elle se tourna vers lui, cessant de fixer la silhouette noire qui se rapprochait, baguette à la main.

-Euuuuh, Fred, quand tu te disais poursuivi par un mangemort, tu pensais à celui-là ou …

L’interrotgea-t-elle par pure question rhétorique, mais d’un ton tout de même hésitant, en désignant l’étrange et sombre personne qui se rapprochait et oubliant toute notion de politesse ou de vouvoyement. A peine Elly eut-elle prononcé son dernier mot (qui n’en était pas réellement un, d’ailleurs…) qu’un éclaire rouge zébra l’air, suivit d'un second, puis d'un troisième. La jeune femme se balança sur le coté à ce même instant sans réellement savoir pourquoi, par pur réflexe corporel. L'un des sorts passa à quelques centimètres de sa tête, et elle lâcha un soupir de surprise avant de sauter sur ses pieds. Ne te mêles jamais de ce qui ne te regarde pas, lui avait maintes et maintes fois répété sa mère, tentant désespérément de lui faire entrer ce principe dans la tête, avec celui de ne pas faire confiance à n’importe qui. Oui, mais là, ça ne relevait plus de ce qui ne la regardait pas, plus de la légitime défense…

Elly & Fred

« Fuis moi je te suis, suis moi je te fuis. »

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"Par le caleçon de Merlin!"

J'avais récupéré ma baguette que j'avais essuyé d'un revers de manche et la gardait en main. La jeune fille dont j'ignorais le nom me demanda alors si c'était ce Mangemort qui me cherchait. ... Quel Mangemort? Ah oui celui là. J'avais donc lâché une expression de surprise et avant dégainé ma baguette, comme le roi Arthur aurait dégainé Excalibur. Un sort fut lancé et la jeune blondinette l'évita de justesse. Je lui attrapais alors la main et la plaçait derrière moi. J'esquissais un sourire malicieux avant de sortir de ma poche une pierre noire, charbonneuse. Spécialité Weasley. Je faisais alors un clin d'oeil au Mangemort et annonçais:

"Poudre d'Obscurité instantanée du Pérou. Trois mornille le sachet et quinze la poudre montée en pierre, exclusivement chez W & Cie!"

Je jetais la pierre au sol avant d'attraper la main de la jeune fille pour nous enfuir dans une ruelle annexe. On entendit un homme grogner, râler enfin bref, un gars pas bien heureux, qui se débattait vu le son de drapé dans sa cape puis un Pop! sonore qui signifiait que nôtre cher ami avait transplané. J'avais plaqué la jeune fille au mur, nôtre position n'était pas bien agréable. Je relâcha nôtre étreinte et souris, moitié amusé, moitié embarrassé. Je me remettais les fringues en places, m'époussetais tout ça et voilà, j'étais présentable. Les cheveux légèrement ébouriffés mais c'est pas grave. Je jetais un coup d'œil, la fumée avait presque disparut. Heureusement qu'il n'y avait personne. Étonnant d'ailleurs. Nous ressortions de la ruelle alors. Puis je remarquais que sur le sol, traînais un vieux parapluie retourné. Le sien sans doute. Je venais à le ramasser et à la remettre en place. C'est qu'il fallait de la force. Une fois remit je lui tendis avec un sourire.

"C'est à toi il me semble. Euh..."

J'ignorais son nom. Je lui tendais alors et sortais ma montre à gousset. C'était celle que j'avais eu pour mes dix-sept ans. Elle était vraiment belle. George avait la même, en un peu plus clair. Non d'un Ronflak Cornu... J'étais en retard d'une demie heure à cause de cet imbécile de Mangemort. Bof. Tant pis, ils auront tout le temps de s'inquiéter. J'étais vraiment embarrassé d'avoir mis dans la mouise cette jeune femme. C'est vrai quoi... C'était dangereux. On ne sait jamais, il suffisait qu'un Mangemort nous aperçoive traîner avec un Moldus, ou même un sorcier à l'abri du danger, il s'en prenait à lui rien que pour s'en prendre à nous. Enfin quand je parle "d'aucun sorcier à l'abri"... C'est assez flou comme expression. Aucun sorcier n'est à l'abri d'être frappé par la vague de Mangemorts qui sévissaient. Moi même j'étais en danger dû à mon statut de "traître à son sang". C'était plutôt vexant, de ce voir détesté autant par l'ennemi. Nous n'étions que sensé. J'ai jamais compris cette différence que les gens faisaient entre les statuts de sang. C'est comme si on était... Je sais pas moi, raciste par rapport à une longueur de baguette ou je-ne-sais-quoi. Vraiment inutile et stupide. George et moi étions "à surveiller", tout comme Stella à cause de sa famille. Ça aussi, je n'avais jamais compris pourquoi. Elle était sorcière, ses deux parents aussi. Ça faisait d'elle une sang-mêlé, mais pas assez aux yeux de l'ennemi sans doute. Je détournais le regard vers la belle blonde. Regardez, elle et moi, on est pareil. Des sorciers. Je suis de sang-pur et pourtant, je n'ai rien de différent. Je ne savais rien de cette jeune femme. Peut être était-elle née de parents moldus, d'une mère ou d'un père sorcier et l'autre moldus? Aucune idée et personnellement, je m'en fichais pas mal.

"Je suis vraiment désolé de t'avoir attirer des ennuis, si je peux être utile pour quoi que ce soit, histoire de me racheter."

Un verre peut être? Ça aurait été dans de meilleurs circonstances je l'aurais bien dragué et bu un pot avec elle. Mais là, je trouvais ça hors contexte et déplacé.

Ah, oui, c'était ce mangemort là visiblement... Elly sentit en bras partir en avant et sauta sur ses deux pieds sans réfléchir, fascinée par la mèche de cheveux qu'avait frôlé le sort de l'encapuchonné sinistre et d'où s'échappait des volutes de fumée. Ce ne fut que lorsqu'elle se retrouva derrière Fred et qu'elle le vit sortir un caillou (le monde des sorciers est fabuleux... Même un caillou peut vous sauver la vie...) noir et le jeter vers le mangemort qu'elle ne réagit, s'armant un peu trop tard certes de sa baguette. Mais bon, on ne sait jamais, ça peut toujours s'avérer utile. En l'occurrence, pas là, puisque Fred l'entraîna vers une ruelle. Alors qu'ils tournaient à l'angle de celle-ci, Elly aperçut la silhouette noire se tordre dans tous les sens tandis qu'une fumée noire et opaque montait du sol, à l'endroit même où la pierre avait atterrit, puis le mangemort disparut de son champ de vision, pour être remplacer par ... Une cravate ? Très jolie, soit dit en passant.

Du mangemort ne leur parvenait plus que des grognements désapprobateurs, avant que celui-ci ne transplane et ne laisse retomber le silence sur les rues environnantes, entrecoupé uniquement du grésillement de la pluie sur les graviers. Elly resta un instant en suspend, avant de finalement lever les yeux vers le visage de Fred, embarrassée, ne sachant comment réagir. Ce fut finalement le jeune homme qui se décolla du mur, et l'irlandaise, sentant ses joues prendre une teinte écarlate, baissa vivement les yeux, faisant mine de vérifier qu'elle n'avait rien perdu dans son sac (en évitant soigneusement le fond où devait toujours macérer la chose gluante). Finalement, lorsqu'elle songea que ses joues avaient reprises une teinte naturelle, elle se redressa, replaçant les mèches rebelles qui lui retombaient devant les yeux et se collaient à son visage trempé. Elle esquissa un sourire en observant Fred qui tentait vainement de détordre son parapluie. Alors qu'elle s'apprêtait à lui dire que ce n'était pas la peine, que de toutes façons elle en avait d'autres et qu'il ne lui était plus d'une grande utilité maintenant, le jeune homme lui tendit avec un grand sourire. Préférant tout compte fait passer sur le fait qu'elle pourrait en changer, maintenant qu'il était réparé, elle lui adressa un sourire à son tour avant de remettre le parapluie dans son sac.

-Elly ! Elly Mac Gabhann ! Merci beaucoup, pour le parapluie ... Enfin, et puis pour le mangemort aussi, hein, parceque bon, c'est pas tellement négligeable, et certainement plus important qu'un parapluie enfin ... voilà ...

Oui, c'est vrai qu'entre se faire sauver la vie et récupérer son parapluie, le choix était vite fait... Mais Elly cessa là de s'embrouiller toute seule avec ses paroles et se contenta de se frotter les mains en baissant les yeux, histoire de ne pas recommencer à se noyer dans ses propres mots. Car une fois lancée, elle n'était plus capable de s'arrêter. Et elle s'en serait retrouvée légèrement embarrassée si elle avait fait subir à ce pauvre Fred, qui venait déjà de survivre à une attaque certainement pas dénuée de risques, ses heures de blabla pour ne rien dire... Ca aussi, sa mère avait essayé, sans succès, de lui enseigner. Mais ça avait été un échec total...

Des intonations masculines extirpèrent Elly de ses pensées (ce qui n'était d'ailleurs pas plus mal), et elle releva les yeux vers Fred, qui affichait un air contrarié. S'il pouvait faire quelque chose pour elle ? Ca aurait plutôt été l'inverse, en réalité.

-Oh non non, ne t'excuse pas ! C'est plutôt moi qui t'ai attiré des ennuis, si je ne t'étais pas rentré dedans, il ne t'aurais pas rattrapé, mais ....

La jeune femme marqua une pause, laissant sa phrase en suspend. Un détail venait de lui revenir en tête. Datant de son dernier emploi. Une histoire de gobelin devenu fou, qui avait pété les plombs et tenté de se suicider à Gringotts... Les gobelins sont des êtres étranges, et assez incompris. Bref, toujours est-il que, personne ne se dévouant pour l'approcher et couvrir l'événement, on avait fait appel à Elly. Mais là n'est pas le plus important. L'employeur, un journaliste de renommée, lui avait, en plus de sa paye, fait cadeau d'une bouteille "maison"...

-Tu aimes le whiskey ?

Lança-t-elle, souriante et d'un ton amusé en repensant à tous les louanges qu'en avait fait son créateur. A peine sa phrase avait-elle quitté sa bouche que l'irlandaise de reprit, confuse :

-Enfin, sauf si tu avais d'autres plans ou que tu es attendu, ou que tu attends quelqu'un, mais sinon, si ça te tente, on peut aller boire un verre... Dans un bar, ou aller boire chez moi, comme tu préfères.

L'instant d'après, son esprit lui lançait une nouvelle contradiction. Et si il n'aimait pas l'alcool ? Et si il n'appréciait pas les filles alcooliques ? Et si elle l'agaçait, et si jamais il l'exécrait ? Elle secoua légèrement la tête, chassant ses pensées négatives. S'il ne voulait pas, il saurait parfaitement lui dire tout seul. Et au pire, elle irait noyer sa tristesse toute seule et ... A nouveau, Elly chassa ses pensées à grands coups de latte mentale. Elle verrait bien, de toutes façons.

Elly & Fred

« Fuis moi je te suis, suis moi je te fuis. »

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Je n'avais jamais fais, à ma connaissance, de rencontre aussi brutale et soudaine qu'aujourd'hui. C'était quelque chose de très agréable dont je ne me plaignais pas. Ce qui m'amusait avec cette dénommée... Elly donc. Très joli nom. Oui bon ce qui m'amusait chez la blondinette, c'était ce don, apparemment incroyable qu'elle avait pour s'emmêler les pinceaux. J'ai toujours aimé les maladroites. Je souriais et l'écoutais avec un regard malicieux. C'était bon signe. Ce regard pouvait dire que la personne ne m'était certainement pas indifférente. De toute manière, je n'étais pas difficile. Hormis ces crétins de Mangemorts et les gens qui s'en prenaient à mes proches, j'avais plutôt la sympathie facile. Toujours est-il que j'étais tombé sur une jeune femme amusante et pas commune. J'avais vraiment envie d'en savoir plus sur elle. Je lui pris la main et fit des courbettes habituelles d'anglais lorsqu'ils se rencontrent.

"Enchanté" Je lâchais donc avec nonchalance.

Elle me proposa donc un... Whisky. Pardon? Chez elle ou dans un bar le plus proche. J'aurais été tenté de répondre chez elle mais ça aurait été déplacé et parfaitement sans gêne, ce que ... Oui bon d'accord je sais, je suis comme ça. Déplacé et sans gêne. Mais je reste tout de même correcte dans mon extravagance! Non mais. Oui bon bref. Je l'arrêtais d'un signe de main, sortais ma baguette et fis apparaître devant nous mon Patronus. Adorable renard qui me regardait avec malice.

"Ne m'attendez pas, je rentrerais plus tard que prévu. Tout va bien. À ce soir!" Simple message pour George et Stella. Une précaution pour ne pas avoir la famille Weasley au grand complet en train de me chercher partout, au risque de mettre leurs peaux en danger. C'est alors que je lui souris et lui proposa mon bras. "Avec plaisir, un verre ou vous voudrez Miss Elly."

En effet, j'avais toujours le mot pour rire et mettre à l'aise les gens. Dans ma vie, notamment à Poudlard, j'avais côtoyé toute sorte de gens. Des sans gênes, des timides, des drôles, des dépressifs et j'en passe. J'arrivais en un certain temps, mettre à l'aise ceux qui le sont le moins. Avec du talent peut être, mais aussi beaucoup de patience et de doigté... Enfin non. Non, non je raconte des bêtises. Il me suffisait juste de débiter le plus d'ânerie possible, et obligé l'individu me décrochait un rire ou au moins un sourire au bout de dix minutes. Une sensation que j'adorais provoquer chez les gens. La joie et le rire. Je ne sais pas comment les Mangemorts font, c'est une question qui m'a toujours chatouillé l'esprit. Lorsque nous avions mis au point le constipateur magique, le "Pousse-Rikiki", nous avions un déliré la soirée avec George et Stella en réfléchissant aux soirées que devaient ce taper les Mangemorts. Ça ne devait pas être quelque chose de joyeux, plutôt veillée funèbre. Ou peut être qu'à l'inverse, il s'agissait d'une grosse orgie, ou l'alcool, les potions et le sexe coulaient à flot. Je voyais assez mal nôtre cher ami le Seigneur des Ténèbres en train de danser le cha-cha, comme je ne verrais pas Grayback donner des sucettes à des enfants sans que ces derniers ne lui servent de dîner... Voir plus. Berk. Je souriais à ma nouvelle camarade et nous déambulions dans les rues de Londres. Mais bon quand même, une question m'émoustillait.

"Où allons nous donc? Dans un bar moldus miteux ou dans la résidence de la jeune Mac Gabhann?"

Mac Gabhann. Quel nom original. Ma-cabane... Je riais intérieurement à ma propre blague et lui adressait un sourire amicale et posé, tranquille et joyeux. J'étais comme ça, ce n'était pas de ma faute. Je réussissais à changer du tout au tout, même en sortant d'une situation critique. Il est clair que bon nombre d'entre nous, notamment les membres de l'Ordre, seraient rentrés en hâte, tout colère ou morose pour vite essayer de retrouver les Mangemorts, mais moi, j'avais besoin d'une pause. J'en avais assez de courir partout et de m'en faire pour des gars qui veulent ma peau. Ils veulent tous nôtre peau de toute manière.

Elly eut un moment d’hésitation quant au mouvement de Fred. Après tout, si il se faisait poursuivre par un mangemort, il avait certainement autre chose à faire que d’aller boire du whisky avec une parfaite inconnue dont il ne connaissait que le nom. C’est compréhensible, et respectable, mais la jeune femme sentit tout de même une pointe de déception monter en elle. Passer un bon moment et rire avec quelqu’un valait mieux que de se retrouver seul à errer chez soi. Mais comme on dit, ainsi va la vie. Elle s’apprêtait à le saluer d’un bref geste de la main et s’apprêtait à repartir lorsqu’un renard fait de volutes argentées apparu devant eux. L’irlandaise fixa celui-ci d’abord avec surprise, puis avec scepticisme.

Son visage s’éclaira d’un grand sourire lorsqu’elle entendit Fred déclarer à son patronus qu’il rentrerait plus tard. Elle adressa un regard ravi au jeune homme en éclatant de rire avait d’attraper son bras en grandes pompes. Elle marqua un instant d’hésitation quand à l’endroit où se rendre. Elly aimait les bars sombres et glauques, allez savoir pourquoi, mais elle doutait que ça soit de l’avis de tout le monde et, ne connaissant quasiment pas Fred, elle tira rapidement un trait sur ceux-ci. Ensuite venaient les endroits branchés et à la mode, comme s’exclamaient les jeune moldus, où il vous passent de la musique qui n’en est pas réellement en boucle et où vous vous noyez dans la fumée ambiante. Mais cette fois-ci, c’était elle qui n’appréciait pas réellement. Malgré tout, elle jeta un bref regard en coin au jeune homme qui marchait à ses cotés. Elle finit par conclure que ça ne serait pas un gros drame. Restait deux propositions. Chez elle ou dans le commun des bars de Londres. Son choix fut rapidement fait. Ils étaient trempés, et Fred semblait passablement recherché, pour peu qu’ils ne tombent dans un endroit qui regorgeait de sorciers…

Alors qu’ils traversaient les rues de Londres, peu peuplées à cette heure ci et par ce temps, elle se tourna vers Fred et lui adressa un sourire satisfait. Ballade crépusculaire sous la pluie en bonne compagnie… Après les joies de Londres au mois d’Avril, ça paraissait être un bon chapitre. Elle adressa un sourire énigmatique en guise de réponse à la question de Fred avant de lâcher :

-Surprise !

Oui, bon, il y avait mieux et beaucoup plus surprenant, surtout que son appartement devait être dans un état de désordre assez effarant et qu’il n’était pas immense, mais Elly préféra laisser planer le doute, au risque de faire une fausse joie à son compagnon de chemin. Au bout d’une dizaine de minutes de marche, le temps s’était éclairci, la pluie s’était arrêtée, la nuit tombait lentement, et Elly s’arrêta devant la porte d’un immeuble citadin coincée entre d’autres presque identiques et offrant un magnifique vue sur un parc où des enfants moldus se balançaient sur des balançoires en tentant d’aller le plus haut possible. Les voir jouer ainsi amusait toujours Elly, qui imaginait la réaction qu’ils auraient si ils essayaient un balais, alors qu’ils s’extasiaient déjà de pouvoir monter à quelques mètres de hauteur.

Elle extirpa de sa poche un épais trousseau de clé qui devait compter trois clés et une montagne de portes-clés animés ou non et dénués de la moindre utilité, et ouvrit la lourde porte d’entrée en fer, se décalant délicatement de l’entrée pour laisser passer Fred, avant de lui déclarer, d’un ton amusé :

-On va chez moi, parce que le miteux bar moldu n’avait pas l’air de te tenter tant que ça…

Elle l’entraîna dans un dédale d’escaliers qui déboucha sur l’unique porte du dernier étage. A nouveau, jouant de son trousseau de clés, Elly s’effaça de la porte en lâchant d’un ton ironiquement snob et haut placé :

-Bienvenue dans mes appartements …

Bon, le spectacle n’était pas magnifique. L’unique grande pièce avait des murs recouverts de tableaux et photos magiques ou non, et adossés contre ceux-ci, posée à même le sol, s’étendait une collection de peintures plus ou moins achevées aboutissant à un vieux chevalet en bois. Par chance, car c’était assez rare, son canapé-lit était replié, ce qui arracha un soupir de soulagement à Elly et où elle invita Fred à s’asseoir, près de la boule de poile noire et blanche qui ouvrit en œil en sentant deux nouvelles présences dans la pièce.

-Ne bouge pas, enfin, sauf si tu ne veux pas rester assis, mais … Bref, je te sers quelque chose ? Un whisky, ou autre chose, comme tu veux…

Demanda-t-elle à son invité, fidèle à sa proposition. Alors qu’elle filait vers sa cuisine, elle pila nette et pivota vers Fred, se remémorant un détail qu’elle avait omis, en mauvaise hôtesse qu’elle était…

-Oh, au fait, tu veux peut-être accrocher ton manteau ? Certainement d'ailleurs ...

L’interrogea-t-elle en s’excusant, confuse de ne pas y avoir pensé plus tôt, et d’avoir ainsi passée les convenances.

Elly & Fred

« Fuis moi je te suis, suis moi je te fuis. »

CRÉDIT - CSS

J'étais assez amusé de la voir sortir cet énorme trousseau de clé. Ça ressemblait au premier appartement de Bill, une fois qu'il ai quitté la maison. Ce petit bout de mademoiselle me faisait sourire. Aux premiers abords, c'était une personne simple, amusante et passablement maladroite. J'avais vraiment envie de la connaître d'avantage. Juste un peu. Ou plus, tout dépend de ce qui va ce passer. En tout cas, je découvrais un petit studio bien sympathique, un peu comme l'appart dans lequel j'habitais avec Stella et George, au dessus de la boutique. Bien rangé mais sans plus, quelconque mais dans lequel on ce sent bien. J'aimais ce genre d'endroit. C'était un peu comme à la maison. Le Terrier n'avait jamais été un endroit propice au calme et à la propretés extrême. Bien sûr, la maison était bien entretenue par les soins de ma très chère maman, mais il y régnait une certaine... Âme; quelque chose d'agréable. On pouvait y entendre des rires, des cris, des disputes ou des bruits sourds, de jeux, de Quidditch, de sorts ou de casseroles. C'était un endroit ou la vie respirait. Même en période de crise. Oui, décrit comme ça, on comprend vite à quel point j'affectionnais ma famille, mon ancienne maison, dans laquelle j'avais grandis, et tout le reste. Je m'assaillais sur le canapé de son salon, une sorte de "clic-clac" sympathique et confortable. C'était marrant de l'imaginer le soir, en chemise de nuit ou, vu son style, dans un grand T-shirt informe mais adorable, déplier le canapé pour se glisser dans les draps.

"Très sympa! Je veux bien un whisky merci beaucoup."

J'observais les environs. Marrant de vivre autour de Moldus. Quand même, je comprenais en un sens mon père et son adoration pour les Moldus. C'est vrai qu'en cette période de crise, on prenait plus de temps pour observer autour de nous. Une réaction philosophique de base, chez la majorité d'entre nous. On les voyait jouer dans la rue, au "foot", sorte de Quidditch Moldu sans balais., à la balançoire dans un square, faire du vélo. Défois, ça nous donnait presque envie de ce mettre avec une Moldue, d'arrêter tout, d'emménager dans un appartement comme celui ci, dans une semi-résidence de Moldus et de vivre comme eux, sans soucis autre que leur petite personne. Être un sorcier n'était pas la chose la plus facile au monde, tous pourrons vous le confirmer. Une fois servi je pris le verre en main et fit tourner les glaçons sur eux même avant d'avaler une gorgée, d'un mouvement en arrière sec de la tête. Je souriais à la jeune femme et lui donnait alors ma veste, un peu écorchée dans le bas à cause de nôtre chute, et probablement à cause de la course poursuite ainsi que mon ascension au grillage. J'observais alors Elly ce prendre un verre. Sa cambrure, les fringues qu'elle portait, la cascade de cheveux mi-longs, son corps joliment proportionné et sa frimousse. Une fille guillerette et agréable.

"Je me demandais ce qui poussais les sorciers à vivre autour de Moldus. Enfin je veux dire je n'en côtoie pas beaucoup c'est dommage. C'est sympa je trouve. Ça fait un peu oublier toutes les bouses de dragons qui sévissent dans nôtre monde ses derniers temps."

Et tout ça, avec le sourire. C'est vrai que même en situation de crise, comme je l'ai déjà dis, je m'exprimais de manière décontracter. Peut être dans un soucis de rassurer mon interlocuteur quand il s'agissait d'une conversation pas forcément marrante. J'aime bien mettre à l'aise, ne pas me retrouver en face quelqu'un de gêné ou de complètement coincé, et puis bon, Elly me semblait ouverte et sympathique. Je me mettais à l'aise dans son chez soit, avec le verre à la main, déjà terminé. Je me permettais de prendre la bouteille sur la table pour en remplir mon verre à whisky. Au moins ici, pas besoin de chichi. Je me dirigeais donc vers quelques débuts de conversations sympathiques et légères, avec le sourire toujours.

"Sinon, que fait la jeune Elly dans la vie?"

Elly s’empressa d’aller chercher sa fameuse bouteille qu’elle avait abandonnée sur la table de sa cuisine entre une boîte de dragées surprises qu’elle affectionnait particulièrement et une bouteille de lait à moitié entamé. Elle attrapa la bouteille et la coinça entre ses doigts avant d’attraper deux verres propres (les deux seuls d’ailleurs …) et une plaque de glaçons. Elle rejoignit son salon/chambre/unique pièce et abandonna le tout sur une tablette qu’elle tira devant le canapé, avant de casser des glaçons dans l’un des deux verres, de déboucher la bouteille dans un « Pop ! » sonore et de remplir ce même verre avant de le tendre à Fred avec un grand sourire, et de rajouter :

-Avec les compliments de mon employeur…

Ceci fait, elle s’empressa d’attraper la veste de son invité et de filer l’accrocher dans l’entrée sur le seul cintre libre qu’elle trouva et qui n’était pas cassé. Elle observa un instant l’état assez abîmé du bas et eut une moue désolée en constatant les dégâts. En plus de lui avoir râpé les mains et de l’avoir presque fait se faire tuer par un mangemort, elle avait tué sa veste. « Ah ben bravo ! Vraiment, bravo ! » songea-t-elle ironiquement en rejoignant à nouveau son salon où Fred était toujours assis sur son canapé. Elle prit le temps de se servir un verre avant de se laisser tomber aux cotés du rouquin dans un soupir de soulagement. Alors qu’elle sirotait tranquillement son whisky, l’alcool lui brûlant sournoisement la gorge, elle se tourna vers Fred et lui adressa un sourire empli de sympathie. Sa remarque sur les moldus était réaliste et semblait sincère. Elle termina son verre d’une traite avant de lâcher :

-Ma mère est moldue. C’est marrant, parcequ’elle nous parle de ses soucis du travail, de ses ennuis de voiture, et tout ça prend une dimension terrible dans ses propos, alors qu’aux vues des évènements que nous, sorciers, subissons, ça parait assez risible. Au final, on a tous notre lot de problèmes. A plus ou moins grande échelle. C’est comme si c’était une espèce de … balance ou quelque chose du genre. Dès que le monde des moldus va mieux, c’est celui des sorciers qui s’effondre…

Elle fixa un instant le vide en face d’elle, plongée dans ses pensées. En réalité, elle savait que si sa mère lui racontait autant de choses insignifiantes, c’est qu’elle en était parfaitement consciente mais qu’elle voulait alléger un peu le poids qui pesait sur les épaules de sa famille. Elly avait évité les ennuis. Mais Shanahan avait subi des brimades à Poudlard. Et Aedan, son père, s’était fait renvoyer de son métier parce que sa femme était moldue. Tant de détails qui, au final, n’avaient aucune importance, mais qui, de la bouche d’un seul homme, devenaient la pire des tares.

Toutes ces idées prenaient la tête à Elly, qui préférait de loin les ignorer, fermer les yeux et passer entre les mailles du filet. Tant qu’elle ne se retrouvait pas avec une baguette sous la gorge, tout allait bien ! L’important était également de ne pas se retrouver avec des dépressifs pessimistes. Il n’y a rien de pire pour sombrer, et même s’il semblait assez difficile d’arriver à atterrer le sourire d’Elly, ça n’en était pas moins impossible… En l’occurrence, ça n’était absolument pas le cas, à la grande joie de l’irlandaise qui commençait à réellement apprécier la compagnie souriante de Fred. Malgré tout ce qu’en une journée il avait accumulé comme émotions, il semblait joyeux et Elly avança l’hypothèse qu’il était du genre à aimer la vie pour la simple et bonne raison que, justement, c’est la vie, et à profiter de ce qui se passait. Alors qu’il se servait un nouveau verre, ce en quoi elle l’imita dès qu’il eut terminé, il l’interrogea sur ce sa profession. Elle lui rendit son sourire avant de répondre :

-Je suis photographe ! C’est génial parce que tu fais ce que tu veux, tu es assez indépendant, bref … C’est très sympa ! Et toi ? Tu tiens un magasin ou quelque chose du genre si j’ai bien tout suivi, non ?

Lui demanda-t-elle, se remémorant vaguement ce qu’il lui avait dit quelques dizaines de minutes plus tôt.

Elly & Fred

« Fuis moi je te suis, suis moi je te fuis. »

CRÉDIT - CSS

Elle n'avait pas tort. C'est vrai que je pouvais pas bien m'imaginer ça, après tout, j'étais un, ce qu'on appelle "Sang-pur". Papa avait toujours été ravis de pouvoir rencontrer les moldus, ces humains au mode de vie si différent du nôtre. D'ailleurs, lorsque la chance s'offrait à lui de croiser des moldus, c'était le jour le plus beau de sa vie, après son mariage avec maman et la naissance de ses enfants. Il avait eu le plaisir de rencontrer les parents d'Hermione, la petite copine d'Harry et Ron, qui était d'origine moldue. Il avait rencontré également les grands parents de Stella, à l'occasion du placement de ces derniers en milieu sur, peu après le début de cette guerre sordide. Je levais mon verre après qu'elle m'est servie, avant d'en boire une gorgée. C'est ce que je disais tout à l'heure. Cette jeune fille en face de moi, était d'ascendance sang-mêlé, mais hormis ce détail, qu'est ce qui nous différenciait? Nous étions fait pareil de l'intérieur, nous étions tout les deux des humains, sorciers en plus de ça. Je ne voyais pas où était le problème. Le liquide passant dans ma gorge en laissant une traînée brûlante, après une seconde gorgée, me sortit de mes pensées. je l'écoutais parlée de son métier. Photographe? Elle devait être douée. ... Son appartement était une œuvre d'art dans le genre anarchique du terme. Je plaisante bien sûr... Nôtre appartement était pareil pratiquement, avec des fringues, des chaudrons, des expériences un peu partout. Enfin surtout l'atelier. Bref. Lorsqu'elle me posait la question sur mon métier, je lui adressais un sourire plus qu'amicale et bombais la poitrine d'un air faussement professionnel:

"Weasley, Weasley & Cie, farces pour sorciers facétieux, on trouve pas mieux! Depuis la guerre, on fait pas mal de chiffre d'affaire parce qu'on vend un tas de truc en clandestin pour Poudlard, mais aussi pour des gars de l'Ordre qui ont bien besoins de nos accessoires de défense ou de déguisement divers. En tout cas c'est un super commerce, je travail dans la boutique avec mon frère et la fiancée de mon frère, on est plutôt soudés, comme les engrenages d'une montre à gousset."

Je lui adressais un nouveau sourire avant de boire une dernière gorgée. Le verre était déjà vide. Je me permettais de me resservir un fond, suivit de deux glaçons qui tombaient dans le liquide ambré en un tintement de verre. C'était vraiment très agréable, je me sentais bien ici. En même temps, j'étais pas difficile, j'avais le contacte facile. J'avais toujours été de ce genre là, avec George et Stella, déjà à l'école, on était du genre souvent entouré d'amis. Bien sûr on était nôtre trio habituel, additionné à l'occasion d'Angelina, de Lee et les autres. Les seuls que nous n'aimions pas, bah... C'était les Serpentards. Parce que mon statut de "traître à mon sang" m'avait toujours porté préjudice. Je me souviendrais toute ma vie de cette bagarre en dernière année, lorsque Poudlard était sous le contrôle du vieux bonbon rose. Malefoy fils avait insulté ma famille et celle de Harry. George et nôtre pote Potter lui avait sévèrement cassé la figure. Pour ma part, j'avais été retenu de force par les filles de l'équipe de Quidditch. C'était, je crois, une des rares fois ou j'étais dans un état d'énervement ou de "non joie de vivre". C'est étrange, parce que je pourrais compter ses moments sur les doigts de mes mains. Après la mission des sept Potters peut être, j'avais vraiment flippé ce jour là. Pendant disons une demie heure, j'ai tout bonnement cru perdre mon jumeau. Nous étions tous dans un état pitoyable faut le dire. Ma mère n'avait jamais parut aussi vieille, tout comme mon père, Stella avait le khôl qui coulait jusqu'au chaussette à force de pleurer, bref, tout le monde était pâle, avec des traces de larmes sur le visage. Un des souvenirs dont j'aimerais me débarrasser.

"Tu travailles parmi les Moldus? Quoi que, c'est pas plus mal, je me demande si ça évite pas des ennuis de ce fondre dans la masse. Mais bon, quand on est roux et qu'on s'appelle Weasley, impossible de ne pas ce faire chercher des poux par ces idiots de Mangemorts."

» Je suis le Roi !
» 8 lettres, 3 mots. Dit-les et je suis à toi. ☁ Casiopée & Kenneth
» » Regarde moi, je suis une Auror... ! {feat. Barty Croupton Jr.} [Fe]
» Je suis perdu, pouvez-vous m'aidAAAAAARRRGHH!!! [Fe - A. Hayden Lockwood]