Mission n°6 ▬ Escapade Nocturne

POST MJ « Escapade Nocturne »

avec Aurianne M. Nott & Théodore B. Nott

A l'orée du bois, deux jeunes tourtereaux se promènent, vainquant les quelques obstacles sur leur passage. Et bravant ainsi l'autorité de Severus Rogue, directeur actuel de Poudlard. Ce dernier avait récemment imposé un couvre-feu injuste, demandant expressément aux professeurs de fermer les portes une heure avant le couché du soleil... C'est pourquoi notre couple se promenait, main dans la main, à travers le parc. Ils étaient déjà là depuis une trentaine de minutes, et les lumières du crépuscules commençaient à se voir refléter dans leurs yeux et à transpercer les végétaux. Donnant des lumières jaunâtres et orange, ou rougeâtres par moment. Rien ne semblait les arrêter. Ils étaient libres. Et pour le coup, totalement seuls. Personne ne se promenait plus dehors. Visiblement, Aurianne et Théodore était vraiment esseulés à l'extérieur de l'école de sorcellerie. Dans un romantisme absolu, laissant découvrir la belle nature qui les entourait. Jusqu'à l'instant où le soleil disparue. En une fraction de seconde, la nuit s'abattit. Il faisait de plus en plus noir, tandis que la forêt interdite commençait à dégager des bruits étranges dans une atmosphère... glacial. Nos deux héros sont-ils inquiets, ou deviendront-ils téméraires ? Moi, en tout cas, j'ai peur...

Un couvre feu… Tss, quelle idée lamentable. Et il avait beau être imposé par Rogue, Directeur actuel du collège, il n’ allait pas m’ empêcher d’ entrainer Aurianne au dehors, à un de mes moments ou nous pouvions réellement être en paix, celui du crépuscule. Déjà, nous ne nous étions pas parlé ou très peu pendant les onze ans qui avaient suivis nos sept et six bougies ou notre première rencontre avait eu lieu. Ensuite, le seul moment ou nous avions pu nous expliquer, nous avions terminé par coucher ensemble et si cela m’ avait semblé naturel sur le moment, je n’ aurais jamais prévu que ma femme tomberait enceinte. C’était à partir de la qu’ elle avait commencé à m’ éviter jusqu’ au moment ou je l’ avais presque forcée à me dire ce qui se passait. Pour la première fois alors depuis onze ans, j’ avais vraiment l’ impression que les choses se passaient bien entre nous - et c’ était cela qui m’ avait poussé, à une heure à peu prés de la fermeture des portes à l’ entrainer dans la parc, pour profiter du coucher de soleil. Nous étions seuls, et le calme s’ étendait, trop peut être. J’ aurais pu me méfier, rentrer directement avec elle au château mais la solitude qui pesait autour de nous et nous enveloppait de plus en plus m’ était égale. J’ aimais Aurianne, et il n’ y avais que nous, alors de quoi aurait je bien pu me plaindre ? Je souris à ma femme et, attrapant son visage en coupe avec une main, tandis que l’ autre était posée sur son ventre, la ou notre enfant se développait depuis presque six mois, je me penchais vers elle pour l’ embrasser.

La nuit était tombée, brutalement. Me relevant après avoir volé un baiser à ma fiancée, je regardais le ciel qui s’ était assombri, relâchant un noir profond sur les horizons qui s’ étendaient devant nous. Je pensais soudainement au couvre feu dont je me fichais totalement quelques poignées de minutes auparavant, et je regardais Aurianne comme pour déceler sur son visage la moindre parcelle d’ émotion qui aurait pu m’ indiquer comme elle réagissait à cette apparition brutale de la nuit. Je l’ enlaçais au niveau des épaules, l’ attirant contre moi avec un sourire, en lui caressant les cheveux. Etais je à ce point inconscient du fait que nous puissions passer la nuit dehors, ou bien simplement en proie à un idéal selon lequel être avec la personne que je voyais comme la plus parfaite au monde écartait tout sentiment d’ inquiétude, de nervosité ? Je finis par pencher pour la seconde solution. Desserrant alors mon étreinte, j’ adressais un autre sourire à la jeune Serpentarde et, sans avoir la moindre idée de sa future réaction qui pouvais très bien être négative au vu de ce que nous étions complètement entourés d' une atmosphère glaciale et noircie accentuée par des hurlements provenant de la forêt Interdite que j' essayais de rapprocher à ceux d' une bande d' hiboux sauvages, je lui lançais dans un murmure :


« Je t’ aime, Aurianne... »


Je me concentrais sur elle, souriant pour la rassurer bien que l‘ angoisse qu‘ elle passe la nuit dehors à cause de moi se fasse assez bien sentir au niveau de mon estomac puisque j‘ avais l‘ impression qu‘ elle y formait une boule, un nœud. Un vent refroidi par l’ apparition de la nuit me souffla dans les cheveux et dans la nuque, et je pensais brutalement que s‘ il m‘ atteignait, Aurianne devait être glacée de son coté. Je ne lui demandais pas pourtant si elle avait froid avant de détacher ma cape et de la lui passer sur les épaules pour la réchauffer. J‘ attendais juste qu‘ elle parle, espérant que notre promenade auparavant romantique ne se transforme pas en cauchemar si elle décidait de me faire sentir que si elle devait rester tout la nuit dehors, c’ était uniquement par ma faute - et pourtant, elle aurait eu raison de le penser…

Le parc avait toujours été mon endroit favori à Poudlard ; même en plein hiver lorsqu’ il était la cible des intempéries, il avait toujours ce caractère calme et apaisant, autre que l’ éternel brouhaha qui régnait entre les murs du château. De plus, la quasi totalité des souvenirs que je gardais de Théodore, avant notre mariage, étaient liés à ce lieu. Je pouvais revoir le lieu exact au bord du lac où nous nous étions tenus lorsque nous nous étions embrassés pour la première fois, ainsi que l’ arbre précis contre lequel j’ étais appuyée lorsqu’ il était venu me trouver et que je lui avais finalement avoué ma grossesse. Penser à notre enfant à venir m’ arracha soudainement un sourire, ou bien était-ce la main de Théodore que je sentis se poser sur mon ventre ? Un peu des deux sûrement. Presque six mois s’ étaient écoulés depuis que j’ avais découvert que je portais la vie, et depuis les choses avaient bien évolué. Nous nous étions mutuellement prononcé le « oui » qui nous liait à présent pour le reste de l’ éternité ; et notre vie de couple m’ apparaissait à présent à l’ opposé de ce que j’ avais tant craint pendant pas loin de onze ans, les choses me semblaient au contraire pour le mieux entre mon mari et moi. Et nous nous trouvions maintenant encore une fois dans ce parc, à admirer seuls le coucher du soleil malgré le nouveau couvre feu imposé par le Directeur actuel de Poudlard, le professeur Rogue. Cette idée m’ avait parue stupide, et même plus, injuste. Aussi je n’ avais pas hésité une seule seconde à suivre Théodore à l’ extérieur pas le moins du monde perturbée par l’ atmosphère étrange qu’ il y régnait alors que la nuit n’ allait bientôt plus tarder à tomber, le soleil disparaissant doucement derrière l’ horizon. C’ était peut être même l’ effet inverse alors que Théodore attrapait mon visage afin de voler un baiser sur mes lèvres, baiser que je prolongeais tout en passant mes bras autour de sa nuque.

L’ obscurité nous avait enveloppé sans que nous n’ y prenions garde, si brutalement que cela en paraissait irréel. La nuit avait repris ses droits sur le jour, seul un quartier de lune parvenait à éclairer faiblement le tout pour qu’ il ne nous soit pas entièrement impossible de nous repérer. C’ est à ce moment que l’ idée que nous puissions passer la nuit dehors à cause de ce nouveau couvre feu, qui décidément n’ avait pas fini d’ accroître son caractère stupide d’ après ma perception, me traversa l’ esprit ; et me quitta aussi vite qu’ elle m’ était apparue lorsque je sentis les bras de Théodore me ramener contre lui pendant qu’ il me murmurait ces trois mots que j’ avais moi-même pensé tant de fois mais qu’ une fierté idiote m’ avait souvent empêchée de les prononcer. Les hurlements que l’ on pouvait commencer à entendre et qui semblaient provenir de la Forêt Interdite me parurent alors bien insignifiant et c’ était à peine si je les percevais. Peut être aurais-je du m’ inquiéter davantage et faire savoir à Théodore mon envie soudaine de retourner à l’ intérieur des murs de ce château que j’ avais si souvent fuis ? Mais j’ en étais incapable, mon regard se fixant comme attiré par un aimant qui se serait trouvé dans le regard de mon mari, et comme sur un miroir, un sourire naquit sur mes lèvres également.

« Je t’ aime aussi, Théodore… Et notre futur enfant… »

Je m’ approchais de lui, déposant un léger baiser sur ses lèvres, comme si j’ avais eu le besoin de prouver la vérité dans mes paroles, avant de me reculer pour lui sourire de plus belle. Un vent froid se leva alors, faisant voler mes cheveux dans mon visage et m’ arrachant un frisson désagréable, comme si l’ idée qu’ il brisait notre élan de romantisme le satisfaisait au plus haut point. L’ idée alors que ce couvre feu n’ avait peut-être pas été imposé par pur sadisme du Directeur me frappa et dès lors, le moindre frémissement ou hurlement qui semblait amplifié par la nuit, à moins que cela ne soit qu’ une pure paranoïa de ma part, commença à me glacer le sang au point que je sentis à peine la cape que mon mari déposait sur mes épaules. J’ avais cette fois, véritablement envie de me diriger vers la Grande Porte, mais les mots refusaient de franchir le seuil de ma bouche. Je me contentais de retourner me blottir dans les bras de Théodore, une nouvelle lueur dans le regard, d’ angoisse cette fois-ci, espérant sans doute qu’ il comprendrait le message que je tentais de lui faire passer…

Elle était magnifique, et pour rien au monde je n’ aurais échangé ma place contre une autre, quand bien même les onze années de doute que j’ avais passé entre sept et dix huit ans s’ étaient avérées comme les plus angoissantes de ma vie. Maintenant je l’ aimais, maintenant j’ avais le sentiment que tout allait bien et que tout irait bien dans notre vie de couple.. Et nous étions assurés d’ avoir un enfant. Un sourire me glissa sur les lèvres tandis que je l’ embrassais, ma main caressant son ventre, et j’ eut l’ impression de sentir mes yeux s’ illuminer, se mettre à briller. Je la serrais contre ma poitrine, et j’ aurais parié que rien n’ aurait pu interrompre notre moment en amoureux à partir du moment ou elle m’ avait répondu qu’ elle m’ aimait également, et notre enfant avec bien évidement. Je lui adressais un nouveau sourire, passant ma main dans ses mèches blondes pour les repousser derrière ses oreilles ; elle avait joint ses lèvres aux miennes, et j‘ avais continuer de lui caresser les cheveux, mon âme entière envahie par l‘ amour que je lui portais. Non, vraiment rien n’ aurait pu nous interrompre en ce moment, rien n’ aurait pu briser le témoignage de notre amour si ce n’ était la subite tombée de la nuit. Le vent s’ était glacé, le noir avait envahi les horizons et jetés un voile sombre sur les décors qui nous entouraient, et cela s’ était fait soudainement.

Mais elle avait peur, et cela se voyait. Malgré le fait que je tentais de la rassurer, un éclair d’ angoisse avait remplacé l’ éclat brillant et habituel de ses yeux. Je m’ en voulais de l’ avoir mise dans cette situation, et je ne pouvais m’ en prendre qu’ a moi. Au moins pourtant, je pouvais essayer de la tranquilliser en retournant voir si les portes du Château n’ étaient pas encore fermés ; nous pourrions alors revenir à l’ intérieur, nous glisser dans chacun de nos dortoirs respectifs. J’ étais malgré cela à moitié sur qu’ elle seraient fermées, l’ heure du couvre feu étant certainement passée depuis quelques minutes ; et connaissant Rogue, la minute M de la fermeture des issues d’ entrées avait du etre respectée à la lettre. Mais je laissais Aurianne un instant seule dans le parc, et je fonçais pourtant en courant au niveau des portes, ne serais ce que pour tenter de calmer l’ éclat inquiet qui avait illuminé ses yeux. Ce fut peine perdue, à l’ instar de ce que j’ avais prévu ; elles étaient scellées, et il ne me restait plus qu’ a retourner près de la femme que j’ aimais lui annoncer que nous étions coincés dehors pour la nuit, sans compter la sanction que nous infligerais Rogue s’ il s’ apercevait que nous avions balayé son couvre feu - tout aussi minable par ailleurs - d’ un coup de pied. Je me mordis la lèvre inférieure, retournant avec dépit vers mon épouse en appréhendant sa réaction - si passer la nuit dehors ne m’ inquiétait pas, une fois n’ étant pas coutume, je doutais qu’ Aurianne accueille mes paroles avec autant de sérénité. Mais il fallu pourtant qu’ a force de marcher je me retrouve près d’ elle, et ce fut d’ une voix assez plate et nerveuse que je lui exposait le fait :


« Les portes sont fermées… »

La nuit était tombée brutalement, trop même peut être, nous enveloppant de sa glaciale obscurité. C’ était il y a quelques minutes à peine que nous nous tenions en ce même endroit, nos lèvres jointes et nous nous enlaçant, profitant d’ un des rares moments romantiques, devant un magnifique soleil couchant, que nous pouvions nous accorder, pourtant j’ avais l’ impression que cela remontait à des heures tant chaque seconde passée dans le noir faisait accroître mon sentiment d’ angoisse. Je l’ aimais, cette conviction s’ était installée en moi depuis un moment déjà, mais je n’ avais maintenant plus aucune gêne à le lui avouer. Ses bras étaient l’ endroit où je me sentais le plus en sécurité, comme si rien de mal ne pouvait m’ arriver tant qu’ ils étaient autour de moi ; et pourtant, même si c’ était là précisément que je me trouvais en cet instant, je ne pouvais faire taire cette angoisse qui montait en moi créant un nœud dans mon estomac et faisant briller mes yeux d’ un éclat que je n’ aimais pas leur prêter. Théodore semblait bien plus serein, ou était-ce ce qu’ il voulait montrer cherchant à me rassurer un minimum ? Je ne le savais pas, et le lui demander me paraissait au moins aussi stupide que le couvre-feu en lui-même. Les portes devaient être à présent fermées, la ponctualité étant toujours de mise à Poudlard, mais mon mari tint tout de même à aller s’ en assurer, tentant un sourire qui se voulait rassurant dans ma direction. Je le laissais partir, le perdant de vue quelques secondes seulement après qu’ il eut lâché ma main, et le bruit de ses pas se perdant dans la nuit.

J’ étais seule, ou du moins l’ espérais-je dans la mesure où je n’ avais pas l’ envie de faire une mauvaise rencontre. Je recommençais à relever chaque bruit avec une perception accrue : craquements de branches, hurlements de je ne savais quels animaux sauvages peuplant la Forêt Interdite, sifflements du vent, et cætera. Je comptais désespérément les secondes, n’ ayant qu’ un désir, voir Théodore arriver, qu’ il me dise de le suivre, que nous pouvions encore rentrer… Mais je ne me faisais aucune illusion, l’ heure était bien dépassée et nous étions quittes à passer la nuit dehors et à écoper d’ une belle sanction. Je tentais de m’ envelopper du mieux que je pouvais dans la cape que mon époux m’ avait avant passée sur les épaules, tant parce que mon corps était toujours traversé par des frissons désagréables causés par le froid, que parce que, aussi naïf que cela puisse être, et j’ en étais bien consciente, je trouvais dans la chose un aspect rassurant. Au bout d’ un instant, qui me parut durer une insupportable éternité, il finit par revenir, et ce fut plus son ton nerveux que la portée de ses paroles elles-mêmes qui me firent comprendre que j’ avais raison. Malgré cela, lorsque je m’ approchais de lui, son visage était toujours empreint de calme, et il ne semblait pas s’ inquiéter, ou du moins pas pour sa personne. Au contraire, la perspective de passer les prochaines heures à l’ extérieur me terrifiait.

« J’ ai peur Théodore… »

Tout en disant ces mots – que je regrettais d’ ailleurs à peine les avoir prononcés puisque j’ avais toujours pris l’ habitude de cacher mes émotions quelles qu’ elles fussent – je retournais me faire une place contre lui, calant ma tête contre son épaule et tentant en vain de faire abstraction des bruits qui résonnaient toujours dans l’ obscurité.

POST MJ « Escapade Nocturne »

avec Aurianne M. Nott & Théodore B. Nott

Chagrinés d'avoir enfreint les règles, et effrayés d'être enfermés dehors, notre couple avançait à pas peu rassurés. Trois mètres en avant, cinq mètres en arrière, tel était devenu leur devise. Puis, dans un silence abasourdi, ils s'arrêtèrent et contemplèrent la forêt. Une forêt qui portait bien son nom. Elle n'était pas interdite pour rien. Car en plus d'être peuplée de multiples centaures, acromentules, licornes et autres créatures en tout genre, elle était aussi théâtre d'activités mystérieuses : tel un rassemblement de gens douteux que personne ne voudrait rencontrer. A ce propos, et jusqu'à preuve du contraire, Rogue n'était-il pas un des meneurs de cette secte privée qui consistait à vouer un culte au Seigneur des Ténèbres ? Et si le couvre-feu avait été appliqué en faveur des Mangemorts ? Les élèves à qui tout semblait sourire ignoraient peut-être cette information. Mais moi, je savais que cette nouvelle règle n'était pas là pour rien ! Le soucis demeurait néanmoins que, puisqu'ils étaient là, allaient-ils pénétrer à l'intérieur de ce sombre bois ? Toute personne lucide ne s'aventurerait pas dans ce genre d'endroit. Mais maintenant que des voix aigüe appelaient Aurianne, allait-elle résister ? Et surtout, que ferait Théodore ? Sera t-il le chevalier servant de cette nuit peu éclairée ?...

Elle n’ avait pas besoin de me préciser qu’ elle avait peur. Je le sentais à la manière dont elle s’ accrochais contre moi, je le voyais dans l’ éclat inquiet qui allumait ses yeux… J’ avais trop appris à me fier aux gestes, aux regards des gens et ce beaucoup mieux qu’ a leurs paroles pour ne pas remarquer la peur que émanait de ma propre femme. J’ aurais voulu la rassurer mais je ne pouvais rien faire d’ autre que la serrer contre moi, caressant ses cheveux avec plus d’ insistance. Et nous avions commencé à marcher ; je n’ aurais pas su expliquer pourquoi pour autant. Nous faisions quelques mètres en avant, retournions sur nos pas puis faisant encore demi tour, continuant à nous enfoncer dans le parc. Je pressais la main d’ Aurianne dans la mienne, désireux de lui montrer que je le la laisserais pas tomber - mais étais ce bien efficace ? J’ en doutais, et pourtant je ne pouvais pas décider de cela à sa place. Nous n’ avions pas pour autant renoncé à suivre nos pas, mais cela ne m’ empêcha pas de me mordiller la lèvre lorsque je la vis. Elle s‘ étendait devant, réellement proche contrairement à quelques minutes auparavant.

Je contemplais la Foret Interdite, ne songeant plus à rien d’ autre. Si j’ avais été seul, je m’ y serais engouffré sans problèmes ; cet endroit m’ attirait sans cesse et je ne pouvais pas résister à l’ appel qui semblait s’ en dégager - la nature, les arbres, les animaux étaient autant de détails qui faisaient que j’ adorais cet endroit. Mais je n’ étais pas seul, et l’ avis d’ Aurianne comptait aussi.. Aurianne, qui soudainement avait semblé attirée à son tour. Je savais ce qui faisait cela ; les voix qui sortaient des sous bois, sans faire effet sur moi, devaient avoir un effet attirant envers ma femme puisque c’ était elle qu’ elles appelaient. Mon épouse s’ engagea alors au bout de quelques secondes vers les arbres, comme à la recherche des gens qui prononçaient son prénom sans cesse, et je n’ hésitais pas à la suivre - il aurait été hors de question que je la laisse seule de toute manières. J’ effleurais le tissu de mon pantalon, me rendant soudainement compte que je portais la ceinture à laquelle le fourreau de ma dague était accroché, qu’ elle était placée dedans.. Tant mieux. Je continuais à suivre ma femme, qui s’ arrêta au bout de quelques mètres, et je me rapprochais d’ elle pour l’ enlacer sans sourire pour autant. Je regardais alors devant nous, la serrant d’ une main contre moi, pas assez pourtant pour ne pas l’ empêcher de partir si elle voulait continuer vers les voix et caressant ses cheveux de l‘ autre. J‘ attendais simplement de voir ce qu‘ elle allait faire, les yeux perdus dans le vague...

Il ne me répondit rien. Qu’ aurait- il put répondre de toute manière ? La peur devait se lire sur mon visage et chacun de mes gestes ne manquait sûrement pas de me trahir, j’ en étais consciente. Je m’ accrochais désespérément à lui, plus fort que je ne l’ aurais voulu, mais il me serrait contre lui en retour ; dans un autre lieu, à un autre moment j’ aurais sans doute réussi à apprécier la chose à sa juste valeur, mais malgré la peur qui me tiraillait l’ estomac je savais que je n’ aurais laissé ma place, ici et maintenant, en compagnie de mon mari, à personne d’ autre. Nous nous étions mis en marche, bien que n’ ayant aucun but à atteindre. Un pas en avant, deux en arrière, cela résumait assez bien la situation de nos inlassables avancements, retours en arrière et demi-tours. Je sentis à peine la main de mon mari qui pressait la mienne, se voulant sans doute rassurant – même s’ il ne parvint pas cette fois à m’ apaiser, ni à faire taire cette angoisse narguante qui me soufflait que nous nous souviendrons longtemps de cette nuit, et pas forcément dans les meilleurs termes -, lorsque je la sentis, plus que je ne la vis à travers l’ obscurité environnante.

Je me figeai soudainement. La regardant sans réellement la voir dans ses détails : La Forêt Interdite. Théodore s’ était arrêté derrière moi, ne me lâchant pas. Je sentis un désagréable frisson d’ effroi me parcourir le dos : si les hurlements rappelant la présence de diverses bêtes sauvages dans la forêt ne s’ étaient pas tus, ils me paraissaient presque de moindre importance face au son qui s’ était à présent rajouté. Des voix. Aigues, perçantes, à la limite du supportable. Elle appelaient mon nom, m’ attirant à elles sans que je ne puisse leur résister, bien que le simple fait d’ imaginer ce que nous pourrions trouver sous le couvert des arbres la nuit m’ horrifiait, et j’ avançais, m’ enfonçant de quelques mètres dans la sylve avant de me figer à nouveau. Théodore avait – Salazar Serpentard merci – suivi mes pas, je m’ en aperçus lorsque je sentis ses bras entourer mes épaules, me ramenant doucement contre lui. Il était toujours silencieux. Je sentais sa respiration calme, sereine, et je tentais en vain de me caler dessus. J’ avais envie d’ éclater en sanglots. Les voix m’ assaillaient toujours les oreilles, avec plus de force, appelant encore mon nom, et j’ étais incapable de leur résister. Je reprenais mon chemin, qui privé de destination n’ en était pas vraiment un, avançant au hasard entre les arbres. L’ obscurité était totale, l’ endroit étant si dense que le peu de lumière que nous procurait la lune alors que nous étions dans le parc ne parvenait pas à percer à travers les hautes cimes des arbres augmentant à la froideur et au mystère de l’ atmosphère. Je n’ avais pas besoin de me retourner pour vérifier que mon époux était encore derrière moi, je le savais, c’ était aussi simple que cela mais tout aussi inexplicable. Ce que en revanche j’ ignorais c’ était à qui appartenaient ces voix, ce qu’ elles me voulaient, et où elles étaient en train de me mener. Chaque pas m’ effrayait un peu plus. Je n’ aimais pas cet endroit de nuit, et pourtant, je ne parvenais pas à me stopper, toujours guidée par l’ étrange appel de ces voix mystérieuses, et m’ enfonçant chaque seconde un peu plus dans les profonds secrets de la Forêt Interdite…

La pression que j’ exerçais sur les épaules de mon épouse se stoppa lorsqu’ elle reprit sa marche après un court instant d’ arrêt. Je n’ hésitais pas à la suivre, me mordillant la lèvre inférieure en me demandant quel genre d’ animal pouvait émettre un appel aussi strident, au point de me faire grincer des dents tellement je le trouvais insupportable à écouter. Je ne pouvais même pas concevoir qu’ une personne humaine puisse créer de tels sons, et pourtant il fallait bien que ces voix proviennent d’ un être capable de parler l’ Anglais ! Hors, ce n’ était ni le cas des Sombrals, ni de toute autres bestioles qui erraient dans la Forêt - et quand bien même on aurait trouvé des Centaures, je doutais fortement qu’ ils puisse avoir la capacité d’ émettre des sons aussi stridents - et encore ! Il aurait fallu qu’ ils connaissent le prénom de ma femme pour cela, ma femme que je ne cessais pas de suivre, incapable de vouloir la laisser s’ enfoncer seule dans la Foret Interdite.. Il n’ aurait plus manqué que cela, et j’ aurais eu un parfait tableau du mari indigne que j’ étais.

Je me demandais ou aller nous mener les profondeurs dans lesquelles nous nous enfoncions. De jour, j’ aurais certainement été capable de me reconnaitre, du moins je l’ espérait en comptant que j’ avais sans doute passé plus de temps à y errer qu’ a aller en cours durant les dernières années, mais la nuit donnait un effet différent. La lune projetait à peine ses rayons sur notre chemin, étouffés par les arbres comme ils l’ étaient, et cela faisait que nous nous engagions sur un sentier noirci comme le ciel, enveloppé dans la pénombre. Je ne me demandais pas pour autant si j’ avais peur, et quand bien même la terreur et l’ envie de rebrousser chemin m’ auraient envahi tout le corps jusqu’ a la plus profonde racine du cœur, je ne serais pas retourné sur mes pas parce qu’ Aurianne était la, et que je me refusais à la laisser seule dans ces lieux. L’ idée qu’ elle puisse tomber sur un dégradé mental lorsque sa recherche des voix aurait abouti me répugnait, et je savais que je me haïrais à vie s’ il devait, en admettant que je la laisse seule ce qui n’ arriverais pas, lui arriver la même chose qu’ a Diane, Diane que j’ avais laissé pourrir dans la Foret et qu’ on avait pourtant retrouvée. Les choses étaient différentes aussi… Diane avait mérité de mourir, je la détestais de toute mon âme de son vivant, alors que ma femme ne pouvait pas subir le meme sort, et c’ était cela qui me poussait à la suivre. J’ avais l’ impression de me concentrer en ce moment uniquement sur l’ amour que je lui portait, ainsi qu’ a celui que j’ éprouvais envers notre futur enfant. Alors je continuais de la suivre, et le fait que nous nous enfoncions de plus en plus profondément à travers les sous bois ne me dérangeais pas le moins du monde tant que c’ était pour eux, pour ma femme et notre bébé, que je le faisais…

J’ avançais, encore, toujours, m’ enfonçant dans la Forêt Interdite, mon mari sur les talons. L’ obscurité environnante ne m’ aidait pas dans cette tâche et je devais presque tâtonner pour ne pas rencontrer un obstacle imprévu en face de moi. Quelques fois, j’ m’ arrêtais, essayant de me persuader d’ abandonner les voix, de rebrousser chemin jusqu’ à sortir de la forêt. J’ ignorais de combien nous nous étions déjà avancés dans la sylve, j’ ignorais même si je saurais retrouver notre chemin en sens inverse jusqu’ au parc de Poudlard. Mais je n’ avais aucune envie de poursuivre dans cette direction. Lors de ces moments, je sentais mon époux qui suivait toujours, heureusement d’ ailleurs car seule, je ne manquerais certainement pas de me laisser aller à une crise de panique, revenir m’ enlacer sans un mot, juste pour me rassurer de sa présence. Pourtant l’ appel de ces voix, bien que toujours aussi strident et à la limite du supportable pour mon oreille, m’ attirait irrémédiablement à lui, avec plus de force à mesure que j’ avançais. J’ en oubliais presque d’ avoir peur tant cette histoire m’ intriguait, de la même manière que je regrettais presque de n’ avoir jamais prêté attention aux cours de soins aux créatures magiques les jugeant fort inutiles. En effet, je me demandais quelle créature était capable de produire un tel son. Le peu de connaissances que j’ avais dans ce domaine ne me permettant point de trouver une réponse satisfaisante. Si Sombrals, licornes et autres animaux étaient à exclure puisqu’ il ne parlaient pas notre langue et que les Centaures n’ avaient que faire des Sorciers, et essayaient plutôt en règle générale de les chasser de leur forêt plutôt que des les y attirer toujours plus profondément, ce qui les disculpait également, je n’ avais pas la moindre idée de ce que cela pouvait bien être – et cela augmentait encore le caractère mystérieux et effrayant de la chose -.

Une fois encore, je m’ arrêtais après avoir encore marché quelques mètres. La main de Théodore qui au lieu de m’ enlacer par les épaules comme précédemment, s’ était posée sur mon ventre, me faisant penser à l’ enfant qui s’ y développait. S’ il n’ avait pas été « prévu » et qu’ au début je n’ avais pas été des plus ravies en apprenant que je portais la vie, j’ avais eu assez de presque six mois pour changer d’ idée. Depuis que j’ en avais parlé à Théodore et qu’ il m’ avait assuré son soutien, c’ était différent. J’ aimais mon mari, et je ne pouvais qu’ aimer notre enfant il en allait de soit. J’ en venais à me surprendre d’ avoir hâte de le voir naître ; je savais que Théodore espérait qu’ il serait un garçon pour assurer la lignée de sa famille, ou plutôt, notre famille, et l’ idée de le voir en miniature n’ était pas pour me déplaire même si j’ aimais aussi nous imaginer avec une petite fille. C’ est en pensant à eux, à l’ amour que je leur portais, bien que différents l’ un de l’ autre, mais se valant par leur intensité que j’ hésitais à poursuivre. La tentation était toujours aussi importante, mais c’ était comme si je venais de me réveiller d’ un état de veille, et que je prenais seulement conscience du danger probable. Je n’ avais envie de prendre aucun risque, je ne voulais pas qu’ il arrive quoi que ce soit à mon époux, ou même à moi, plus pour notre enfant que parce que je pensais vraiment à moi pour une fois. J’ arrêtais d’ avancer, mais n’ était pas non plus capable de rebrousser la route. Je restais figée…

POST MJ « Escapade Nocturne »

avec Aurianne M. Nott & Théodore B. Nott

Leurs destins étaient maintenant scellés. Ils empruntaient un chemin sans retour, succombant à la tentation... Attirés par ses arbres gigantesques et monstrueux qui se pavanaient fièrement. Décidés, certains qu'ils prenaient la bonne décision ; mais quel autre choix avaient-ils ? Ces voix qui attiraient Aurianne se faisait de plus en plus forte, si bien qu'elles devaient briser les tympans de la pauvre jeune femme. Elle ne pouvait résister. Néanmoins... Et s'ils avaient pris la mauvaise décision ? Oh, je le savais plus que tout au monde. S'aventurer dans les parages par une nuit aussi grotesque que terrifiante n'était pas une bonne idée. Ils auraient du fuir tant qu'ils en avaient l'occasion. Il était, malheureusement, trop tard. Car, dans le plus grand silence, ils venaient de s'arrêter. Les cris se stoppèrent aussitôt. Comme s'ils étaient à l'endroit précis où l'entité voulait les amener... Si seulement ils avaient pu regarder autour d'eux. Perdus, seuls. Dans l'ombre du bois. Au milieu de végétaux noirs qui se ressemblaient et s'assemblaient, tel un mur dressé pour éviter leur fuite. Et plus aucun bruit ne régnait. Aucun son ne pénétrait à l'intérieur de ce cul-de-sac monumentale. Tellement qu'on pouvait entendre leur respiration haletante. Tellement que la nuit paraissait être plus calme qu'un mort. Tellement... que le temps lui-même semblait avoir disparu.

Je me foutais de tout, soudainement. Le fait que nous nous enfoncions dans la Foret ne me dérangeais pas, les voix qui appelaient ne me rognait plus autant les nerfs. Je continuais de suivre Aurianne, désireux de savoir ou tout cela allait nous mener, et je crois bien qu’ a l’ instant ou j’ avais vraiment réalisé que j’ aurais pu marcher pendants des heures quitte à m’ arracher les semelles sur les terrains graveleux, quitte à avoir les pieds en sang et à perdre la raison, à l’ instant ou j’ avais réalisé que tant que je faisais cela pour la femme que j’ aimais, je me foutais de tout le reste. Les voix ne me semblaient pas de plus en plus dérangeante, au contraire même et pourtant nous nous en rapprochions de plus en plus. De temps à autre, lorsque mon épouse marquait un arrêt, que ce soit pour hésiter entre deux séparations, un croisement de chemin ou toute autre raison, j’ allais la serrer contre moi pour lui montrer que j’ étais encore la, que je le serais toujours maintenant. Je laissais ma main glisser sur son ventre, la ou se développais notre enfant depuis maintenant six mois bientôt.. J’ espérais un garçon et je n‘ avais pas besoin de le nier, je savais qu‘ Aurianne en était convaincue même si je ne lui avait jamais dit. Fils unique, Mathis préférant porter le nom de sa génitrice, je souhaitais assurer la pérennité du nom. Et pourtant, m’ imaginer avec une fille ne me répugnait pas pour autant, me semblait presque agréable. Avoir une princesse, qui ressemblerait à sa Mère si magnifique, me paraissant plaisant, et cette idée me faisait sourire. En vérité, j’ aurais aimé avoir plusieurs enfants, au moins deux, mais inutile de soumettre l’ idée à Aurianne. J’ avais une intuition qui me disait que cette idée était parfaitement débile, et tant pis si ce pressentiment était infondé puisque nous n’ en avions en vérité jamais parlé. Que ce soit un héritier ou bien une princesse, le bébé demeurerait sans doute enfant unique, et ce serait sans doute parfait comme cela. L’ idée en vrai, me convenait soudainement sous ce plan de vue.

J’ écartais mes pensées, et du fait nous nous étions arrêtés depuis un moment. Le bruit, les appels avaient cessés et je ne put m’ empêcher de serrer plus fort ma femme contre moi. Ce calme n’ était pas normal, il était… Trop plat pour annoncer de bonnes choses, j’ en était convaincu. Et je ne pouvais pas laisser la nervosité m’ envahir, je n’ aurais pour rien au monde pu faire cela à Aurianne qui devait déjà assez angoisser de son coté. Nous étions loin du Château, plantés au beau milieu d’ un décor assombri par la nuit, et les rayons de la lune, faibles auparavant, ne se donnaient plus la peine de venir jusqu’ a nous pour éclairer la partie des sous bois dans laquelle nous nous trouvions. J’ embrassais faiblement ma femme dans le cou, les mots restant coincés dans ma gorge. J’ aurais voulu lui dire que j’ étais la, que je resterais près d’ elle quoi qu’ il arrive mais aucun son ne sortais de mes lèvres quand j’ essayais de les ouvrir pour parler. La nuit avait projeté sur l’ endroit un calme aussi plat que celui d’ un cimetière, et cette idée me déchirait le ventre comme une évidence. On aurait pu penser à la Mort, et la tranquillité qui avait saisi les lieux me fit remonter une sueur froide le long du dos.. Alors je songeais à ma femme et soudainement ma gorge, mes lèvres anciennement bloquées se remirent en marche, comme un mécanisme huilé, et je murmurais en enlaçant mon épouse avec plus de force, mes mains posées sur son ventre :


« Je suis la, ma chérie.. Je ne te laisserais pas, je te le promet. »

J’ étais toujours figée. Les voix s’ étaient enfin tues, ramenant le calme… trop de calme. J’ aurais soudain espéré qu’ elles recommencent à m’ appeler avec leur ton strident bien que quelques minutes avant elles étaient prêtes à m’ arracher les tympans, mais ce n’ était pas le cas. J’ observais alors l’ espace qui nous entourait, mais tout ce que je pus distinguer fut…rien. Je ne pensais pas que nous nous étions enfoncés d’ autant dans la Forêt Interdite, et pourtant si. Nous avions tellement avancé que la végétation dense empêchait la Lune de laisser percer sa lumière à l’ endroit où nous nous trouvions maintenant. L’ obscurité était totale, comme le silence. Ce silence qui achevait de me rendre nerveuse puisqu’ il ne pouvait rien annoncer de bon, j’ en étais convaincue. Je ne pouvais m’ empêcher de trembler, mais cette fois ci plus à cause du froid ni même de la peur qui avait précédemment formé un nœud dans mon estomac, simplement car je me sentais à bout de nerfs ne sachant pas comment j’ arrivais à ne pas lâcher – et je ne m’ attardais pas sur la question, je n’ en avais que faire, seul comptait le résultat -. Les bruits uniques résidaient encore parfois en quelques hurlements des divers animaux peuplant la sylve, rappelant irrévocablement que si ces voix qui parlaient auparavant ne constituaient pas un danger assez élevé, d’ autres étaient encore là pour s’ en assurer. Autrement rien, le calme plat. Tenir droite. Il fallait que je tienne droite ; il était trop facile de se laisser aller à la panique, de laisser l’ idée que tout était perdu s’ insinuer en soi, mais cela n’ arriverait pas, tant que je tiendrais droite.

Comme s’ il lisait mes pensées, mon époux me serra plus fort contre lui. Je n’ avais pas idée du temps qui s’ écoula comme cela sans que l’ un de nous ne dise quelques chose, quelques secondes ou quelques minutes ? Théodore semblait lui aussi perdu dans les profondeurs de son esprit, aussi je fus presque surprise lorsqu’ il en émergea soudainement et qu’ il m’ embrassa faiblement dans le cou. Le parfait silence me pesait mais j’ étais incapable de le briser, ne trouvant aucun mot à prononcer. La nuit noire donnait une impression de vide, comme si nous nous étions trouvés au milieu de nulle part ; et l’ espace d’ un instant j’ en vins à me demander si en admettant que l’ idée de crier me montait à l’ esprit – pure supposition puisque cela était complètement ridicule et insensé -, est-ce que cela s’ entendrait ? De toute manière, même en admettant qu’ un son parviendrait à franchir ma gorge, personne hormis mon époux ou les créatures nous entourant que je tentais de toutes mes forces d’ oublier, personne ne percevrait le bruit puisque nous nous étions beaucoup trop éloignés de Poudlard. Je ne tardais pas à recevoir ma réponse, puisque mon mari cessant de déposer des baisers dans mon cou, me serra plus fort contre lui avant de me murmurer quelques paroles. Je sursautai presque, tant je ne m’ attendais plus à ce que le silence soit mis de côté ne serait-ce que pour quelques misérables secondes, et pourtant les mots de Théodore eurent un effet instantané. Pour la première fois depuis que j’ avais posé les pieds dans la forêt, je me sentais presque sereine bien qu’ aucun mot ne me venait à l’ esprit, et après tout qu’ aurais-je pu lui répondre. Je me contentais pour toute réponse de me serrer encore plus contre lui, il comprendrait. La question que je me posais était : Combien de temps cela durerait ? Je doutais que l’ instant puisse être long tant l’ atmosphère était trop calme, trop silencieuse, trop mystérieuse.

POST MJ « Escapade Nocturne »

avec Aurianne M. Nott & Théodore B. Nott

Les voilà figés. Au cœur de l'intemporelle frayeur que peut procurer ce genre d'endroit. L'atmosphère rigide, le souffle coupé, la brume noire imposant sa dure loi. Et la silhouette des troncs détruits et rongés par le temps couvrait le paysage. Jusqu'à ce que l'équilibre soit rompu. Sans prévenir, quelque chose s'agitait à travers le feuillage. Et sortant de la pénombre, la plus horrible des créatures que je n'ai jamais pu entrevoir. J'aurais pourtant juré que c'était un mythe, mais il s'avérait que non. Ces poils courts et vifs viraient du noir au marron, en passant par un fade gris. Il se couvrait le visage de ses gigantesque mains courbées de griffes. Et pour un aspect plus théâtral encore, de la fumée l'accompagnait. On ne savait pas très bien s'il s'agissait de la brume luisante que produisait la forêt ou s'il venait de transplaner... Mais une chose était certaine : ce majestueux lycanthrope était terrifiant. Le couple, posté en face, paraissait minuscule à côté. Et pour autant que je pouvais constaté, ils me semblaient légèrement abasourdi par cette venue pour le moins surprenante. Le loup se contenta de garder le visage couvert pendant plusieurs minutes. Jusqu'à l'instant fatidique où il décida de montrer sa frimousse ; parsemée de cicatrices profondes et encore ensanglantées. LYCAN ▬ Mon nom est Justice... Cria t-il, exhibant sa longue mâchoire et ses dents aiguisée. Il prit ensuite la peine de se recroqueviller sur lui-même, au point de s'accroupir. Ses yeux exorbités et rouge fixait Théodore. Une seconde après, il fit un bond et sans que nos deux tourtereaux puissent réagir, son bras frappa violemment le torse du jeune homme. Il atterrit quelques mètres plus loin, jusqu'à ce qu'un arbre le freine. Sa blessure était superficielle, et son attitude téméraire le poussera probablement à se relever sans peine. Mais néanmoins, la demoiselle était à la merci du monstre. Que devait-elle ? Sauver sa vie ? Et celle de son enfant ? Ou secourir celui qui lui donnait tant de force et de tendresse ? Dur choix...

Une bête était sortie d’ a travers les bois. Immonde, digne de la répugnance de ses amis les lycanthropes. Un instant, je songeais à Greyback, tellement l’ animal si l’ on pouvait dire cela qui venait d’ arriver était horrible, tellement l’ odeur de sang qu’ il dégageait était forte… Et pourtant il ne semblait pas blessé, ou tout du moins il ne possédait que des plaies cicatrisées sur le corps. Il resta la à nous fixer pendants plusieurs minutes - ou tout du moins c’ était ce que j’ imaginais puisque son visage était couvert par ses griffes, comme s’ il avait compris qu’ il était trop immonde pour se montrer devant des personnes humaines. Je resserrais mon étreinte contre Aurianne un instant puis, sans savoir pourquoi je m’ écartait d’ elle lorsque la Bête fit coulisser ses griffes vers le bas de son visage, nous dévoilant sa figure.. Je compris immédiatement d’ ou venait l’ odeur de sang que j’ avais senti auparavant. Elle provenait de plaies qui n’ avait pas atteint le stade de la cicatrisation et qui faisait dégouliner le liquide rouge indiquant une blessure assez importante. Mais le pire, c’ était sans doute que la Chose parlait, or les lycanthropes au stade de leur transformation n’ étaient pas sensés le faire. Plus que Justice, l’ idée qu’ elle annonce qu’ elle blaguait et que son nom était en vérité Fenrir Greyback ne m’ aurait pas surpris. Mes pensées sur le sujet se stoppèrent la.

Le sentiment de ce qui venait de se passer m’ échappa une poignée de secondes. J’ éprouvais une douleur au niveau du crane, et en posant ma main sur mon ventre je m’ aperçus qu’ il saignait et que mon haut était déchiré. J’ essayais de me relever en titubant, cherchant à comprendre ce qui venait de se passer et donc les actions m’ avaient échappé, incapable de me rendre compte que la Chose immonde m’ avait frappé et projeté contre un arbre sans que je ne puisse me reconnaitre. Je me massais le crane, me fichant complètement de savoir si le sang qui ornait ma main était du à ma blessure anodine au ventre ou bien s’ il venait de l’ arrière de la tête. Je me fichais de tout, et une seule idée me martelait les tempes, accentuant mon mal de crane : La Chose était proche, trop proche d’ Aurianne. Et ce fut sans savoir comment j’ allais me débrouiller contre le lycanthrope que je sortis ma dague de son fourreau, crachant vulgairement et rageusement à l’ intention de l’ espèce d’ animal parlant en pointant l’ arme blanche dans sa direction :


« Viens sale Bête, viens ! »


Plus rien ne m‘ importait si ce n‘ était le sort d‘ Aurianne et quand bien même je ne faisais pas le poids - le pire devait être que j’ en étais conscient mais que cela m‘ étais totalement égal en ce moment - contre le camarade de Greyback, je n‘ avais en tête que l‘ envie d‘ éloigner l‘ animal de ma femme pour qu‘ elle puisse fuir si elle le voulait. Les émotions se mélangeaient au niveau de mon cerveau, et j‘ étais tiraillé entre la rage et la peur qui me tordaient le ventre, et l‘ amour que j‘ éprouvait pour am femme qui me dictait de me battre quitte à perdre, uniquement pour que celle que j‘ aimais puisse partir et sauver sa vie, ainsi que celle de notre enfant. Et, pour le moment, tandis que je brandissais ma dague vers la Chose, mon visage animé par la seule expression de haine, je me disais que c‘ était le second sentiment, celui de l‘ amour qui l‘ emportait sur tout le reste…

Le silence qui s’ était réinstallé fut bien vite troublé par un bruissement de feuilles, et l’ apparition d’ une créature immonde entourée d’ une étrange brume argentée. Il était énorme, poisseux, et exhibait presque fièrement sa mâchoire et ses longues dents aiguisées… un lycanthrope. Ma première réaction fut de me serrer plus que je ne l’ étais déjà dans les bras de mon époux, comme si cela avait suffi à le faire disparaître, comme si j’ allais me réveiller d’ un mauvais rêve – et je crus un instant que cela allait être le cas, puisque j’ ignorais que les lycanthropes étaient capables de parler à ce stade-ci de leur transformation -. La Bête nous fixait de ses yeux rougis, Elle semblait s’ attarder plus sur Théodore que sur moi, ou peut-être était-ce simplement un effet de mon imagination, et il ne serait pas étonnant que prise de panique, je commençais à délirer. Il n’ en resta pas moins que ces minutes me semblèrent les plus longues de mon existence au point où je me demandais si le temps ne c’ était tout bonnement pas arrêté, tant j’ étais terrifiée par la Chose qui se tenait devant nous, et tant elle était capable de mettre un terme à notre misérable vie d’ un seul coup de ses griffes ou d’ une seule morsure de ses dents. Pourtant, elle se contentait de nous fixer, comme si elle tirait un plaisir sadique dans le fait de nous faire attendre notre sort.

En une seconde, tout bascula. Tout c’ était passé tellement vite, que j’ avais du mal à croire à la réalité de la situation. Mon mari, comme s’ il avait été averti par un sixième sens, s’ était écarté de moi ; l’ instant d’ après, la Chose était sur lui, l’ envoyant valser contre un arbre quelques mètres plus loin, puis elle ne bougea plus. Je n’ osais pas la quitter des yeux, trop apeurée par l’ idée qu’ elle décide de s’ en prendre à moi par surprise alors que j’ avais le dos tourné, mais l’ idée de la regarder en face si elle décidait de me faire subir le même sort que mon époux, ou peut-être même pire puisqu’ elle en était grandement capable, n’ était pas non plus pour me réjouir. J’ étais comme pétrifiée, un nœud d’ angoisse s’ était reformé dans mon estomac. J’ entendis alors Théodore se relever et cracher quelques paroles à l’ adresse de la Bête qui ne réagit pas, gardant ses yeux fixés sur moi comme il en était le cas depuis qu’ elle s’ était occupée de Théodore. Penser à lui établit une sorte de déclic en moi, et je me retournais aussitôt. J’ avais besoin de m’ en assurer, de voir de mes propres yeux s’ il allait bien, s’ il n’ était pas blessé. De l’ endroit où je me trouvais, je n’ aperçus pas grand chose, la pénombre étant trop prononcée et je ne pus que me maudire de n’ avoir pas sur résister à l’ appel de ces voix, car si nous en étions là c’ était par ma faute. J’ esquissais alors quelques pas dans la direction de l’ homme que j’ aimais, me fichant soudain du reste du monde. Il était tout ce qui comptait à mes yeux, et vivre sans lui n’ avait plus aucun attrait, j’ aurais fait n’ importe quoi pour lui, j’ aurais donné ma vie pour protéger la sienne, et la seule chose m’ empêchant de me mettre entre lui et ce lycanthrope, puisque je savais pertinemment que seul et armé d’ une unique dague il n’ avait pas grand espoir de survie si la Bête avait décidé d’ achever son travail, c’ était cet enfant qui se développait dans mon ventre, notre enfant. Je continuais alors d’ avancer, ne pouvant pas être tranquille si je n’ étais pas absolument certaine que le sang que je pouvais à présent voir ne provenait pas que d’ une simple blessure superficielle. J’ avais cessé de prêter attention à la Chose, priant muettement pour que l’ idée de s’ approcher dans notre direction ne lui vienne pas à l’ esprit et qu’ elle trouve autre chose de plus intéressant ailleurs…

POST MJ « Escapade Nocturne »

avec Aurianne M. Nott & Théodore B. Nott

Ainsi donc, Théodore avait choisit de se dresser devant cet incommensurable lycanthrope. Qu'est-ce qu'un homme ne ferait pas pour la femme qu'il aime quand même ? Oui, je comprenais sa réaction. Je n'aurais eu la même ; étant donné que je préférais le pratique à l'impulsion. Le niveau d'imbécilité qu'il avait eu en prenant cette décision était élevé, certes, mais compréhensible. Néanmoins, la bête semblait moins d'accord et moins compréhensive. Elle montrait les crocs, tournant autour de l'humain tout en s'adonnant à toute sorte de gestes élémentaires pour impressionner son adversaire. Sa dulcinée, elle, tandis qu'il risquait sa vie, fuyait. Elle prenait les jambes à son cou. JUSTICE ▬ Que crois-tu que tu vas me faire, misérable créature ? Le loup-garou se contenta ensuite d'un rugissement et d'un signe provocateur de la main, qui disait à Théodore d'avancer. Moi, je vis la fille arriver vers moi à une allure lente. Elle était probablement pétrifiée par la situation. Je décidai donc de sortir de l'ombre. Il était temps que j'intervienne. Saisissait le meilleur moment, je bondis d'à travers les buissons et me mis sur le chemin de la demoiselle, qui se stoppa immédiatement. J'avais en ma possession, dans le creux de ma paume, un sceptre trois fois trop grand pour que je puisse l'utiliser. Je le tandis vers elle, tout en me présentant cordialement avec moins de cinq mots : Clémence, elfe sauvage peuplant les bois interdits. CLÉMENCE ▬ Aurianne doit sauver son bien-aimé. Aurianne doit prendre cette arme. J'espérais, au fond de moi, qu'elle ait l'intention d'aider son promis et de le sortir de là. Car donner ce sceptre, c'était comme donner une partie de moi... Mais allons bon, réfléchissons-y : Justice allait réduire en miette Théodore si elle ne se dépêchait pas.

« VA T’ EN ! »


La folie m’ avait envahi le cerveau jusqu’ a la plus profonde racine de matière grise, et j’ avais hurlé sans le vouloir lorsqu’ Aurianne s’ était approchée de moi, sans doute pour venir s’ enquérir de la profondeur de mes blessures. Mais je ne voulais pas qu’ elle vienne, l’ idée qu’ elle approche et qu’ elle prenne un mauvais coup me rebutait. Pourtant elle continua de s’ approcher, et jamais elle n’ avait semblé aussi frêle à mes yeux. Elle semblait perdue, guidée uniquement par la volonté de se serrer contre moi ou je ne sais quoi.. Alors je perdis plus que jamais la raison pour laquelle j’ avais hurlé, mais quand je sentis qu’ elle était proche de moi au point de mettre sa vie en danger, celle de notre enfant aussi, je la repoussais de la main qui n’ était pas occupée par la dague. Je posais un regard brulant d’ angoisse sur elle, articulant avec peine :


« Je t’ en supplie, va t’ en !… »


Et elle partit, chose qui m’ étonna mais me rassura en même temps. Je reconnectait mon attention sur la Chose, accrochant mon regard brulé de haine dans le sien, une grimace de rage me tordant le visage. Comme je devais avoir l’ air con, pointant devant moi ma dague comme si elle allait servir contre le Monstre ! La seule chose qui me permettait de lui tenir tête, c’ était l’ idée qu’ Aurianne fuyait, loin d’ ici et qu’ elle sauvait deux vies par ce fait. Une seule phrase maintenant résonnait dans ma tête, s’ arrachant aux pensées flous pour cogner mes tempes comme une balle qui fait des allers retours de droite à gauche entre deux obstacles. Faire gagner du temps à ma femme. Et me dire qu’ au moins la Bête me tuerait alors que j’ aurais pu sauver Aurianne et notre enfant.

Je l‘ approchais, pointant toujours ma dague dans sa direction comme si cela aurait pu servir à me défendre, comme si cela aurait pu me permettre de faire un combat à égalité avec le monstre. Qu‘ Est-ce qui allait se passer maintenant, qu‘ elle ce qu‘ elle avait me faire avant de m‘ arracher le cœur, d‘ arracher ma chair et de s‘ en servir comme nourriture ? Je la voyais déjà mentalement déchirer ma peau, me cisailler le ventre, les jambes, la gorge… Ce tableau me rappelait la mort de Diane, ce qu‘ elle avait du souffrir lorsque je lui avait entaillé le corps à la dague sans me soucier du fait qu‘ elle était encore en vie. Faire gagner du temps à ma femme. Et me dire qu’ au moins la Bête me tuerait alors que j’ aurais pu sauver Aurianne et notre enfant. La Bête me sauta littéralement dessus, et sur le coup ma dague s’ envola à quelques mètres de moi. J’ eut cependant la sensation d’ avoir frappé à l’ épaule mon adversaire avant qu’ elle ne m’ échappe, puisqu’ une odeur de sang encore plus forte me parvint tandis qu’ il approchait sa gueule, ses bras de moi. Mais cela ne devait être qu’ une illusion. La blessure devait sans doute être ouverte avant, je n’ avais probablement pas eu le temps de le frapper. Faire gagner du temps à ma femme. Et me dire qu’ au moins la Bête me tuerait alors que j’ aurais pu sauver Aurianne et notre enfant. Ces deux sentences me rendaient malade, mais elle me permirent de ne pas sentir la douleur lorsque la Chose leva le bras et me déchira à nouveau le torse, tant je me concentrait dessus. Quelques secondes, du moins ; après, je commençais à ressentir cette brulure qui manifeste une déchirure de la chair. Je n’ avais même plus envie de me défendre, la seule chose dont j’ était conscient était d’ ailleurs que je regardais l’ animal dans les yeux. Le reste m’ échappait, sans doute à la manière dont ma vie allait bientôt m’ échapper sous les déchirures de chair que la Chose me feraient subir…

« Va t- en ». Ces mots résonnaient avec force à l’ intérieur de ma tête comme s’ ils avaient eu pour mission de la faire exploser. Ou bien était- ce le bruit des battements de mon cœur qui m’ assaillait les tempes dans un rythme désordonné ? Un savant mélange des deux, probablement ; et pourtant j’ ignorais toujours pourquoi j’ avais obéi. La Chose était prête à attaquer à tout instant, elle avait répondu à la provocation idiote de mon époux et n’ allait sûrement pas manquer de fondre sur lui. L’ homme que j’ aimais ne semblait pas s’ en soucier outre mesure, reportant plutôt son attention sur moi, me repoussant de sa main libre, celle qui ne tenait pas la dague, tout en répétant ces paroles : « Va t- en ». Cependant il ne hurlait pas cette fois-ci ; ses yeux paraissaient au moins aussi suppliants que son ton. Je ne voulais pas partir, je l’ aimais plus que tout et une sensation amère de culpabilité m’ envahit. J’ aurais du résister à l’ appel de ces voix, aussi attirant avait- il bien pu être, plutôt que de m’ enfoncer sans réfléchir dans les profondeurs de la Forêt Interdite – dont à cette instant je saisissais toute la subtilité de son nom -. J’ aurais du lui demander à ce que nous rentrions bien plus tôt, avant l’ heure de ce stupide couvre-feu, qui finalement ne l’ était peut être pas totalement puisque nous ne serions pas ici si nous l’ avions respecté. C’ était entièrement ma faut si nous nous trouvions dans cette situation, et j’ étais incapable de nous en sortir : pas de solution miracle, aucun retour en arrière possible. Je restais d’ abord figée, ne pouvant me résoudre à abandonner mon mari et cherchant sans doute à graver les traits de son visage à jamais dans mes souvenirs. Sans cet enfant, jamais je n’ aurais agi de la même manière. Si je me fichais bien de ma vie et que je l’ aurais sans hésitation aucune échangée contre celle de Théodore, je ne pouvais me résoudre à sacrifier celle de notre bébé, notre chair et notre sang. C’ était pour lui que je le faisais, que j’ allais me maudire le reste de mes jours pour avoir pris cette décision, et pourtant le regard plein d’ angoisse que mon mari jetait sur moi achevait de me convaincre. J’ avais obéi. J’ ignorais comment j’ allais vivre le reste de mes jours avec ma lâcheté sur la conscience, ni comment j’ allais un jour pouvoir poser les yeux sur cet enfant sans me dire « Il tient cela de son père » ; mais il était trop tard. Les larmes m’ étaient déjà montées aux yeux et je ne faisais rien pour les retenir. Je faisais simplement ce qu’ il avait voulu, je fuyais, sans réellement me soucier de l’ endroit où je posais les pieds, et surtout sans me retourner car je savais alors que je n’ irais plus nulle part.

J’ avais à peine esquissé quelque pas qu’ une autre créature sorti d’ à travers bois pour se poster sur mon chemin. Je m’ effrayais d’ abord, l’ obscurité déformant tout et ne sachant donc pas très bien quelle était cette nouvelle chose surgie de nulle part, mais je me calmais bien vite en écoutant ses paroles. Je ne me souciais même pas de m’ interroger de la raison pour laquelle cette Clémence connaissait mon nom, si elle nous épiait depuis longtemps et si elle avait pu intervenir plutôt. Je m’ emparais de ce sceptre qu’ elle me tendait, esquissant un vague geste de remerciement n’ ayant point vraiment le temps de m’ attarder si je tenais à retrouver mon époux vivant. Je m’ empressais de reparcourir les quelques mètres que j’ avais précédemment faits dans le sens inverse le plus rapidement possible. La Chose s’ était jetée sur Théodore, lui ouvrant de nouvelles blessures sur le torse, mais au moins, elle ne l’ avait pas tué. Je n’ avais pas la moindre idée de ce que je devais faire de ce sceptre, et le demander à l’ elfe sauvage aurait été intelligent, mais je ne pouvais plus et je ne pouvais m’ attarder à réfléchir. Si je n’ aimais rien régler à la manière crasseuse des Moldus, la Bête était suffisamment penchée pour qu’ avec mes capacités physiques réduites à cause de mon état je pouvais lui fracasser cette arme de fortune sur la tête et je m’ approchais donc pour le faire…

POST MJ « Escapade Nocturne »

avec Aurianne M. Nott & Théodore B. Nott

Pour le moins que je savais, j'étais heureux d'avoir servi à quelque chose. Mais la façon dont Aurianne utilisait le Sceptre était imaginative. Je pensais qu'elle essayerait de lancer un sort comme elle l'aurait fait avec une baguette, ou qu'elle aurait juste essayer d'intimider le lycanthrope avec l'arme mais l'attaquer de front était plus dangereux. D'ailleurs, la bête n'appréciait pas trop le geste. A la suite de cette agression, elle s'éloigna légèrement du pauvre élève qu'elle s'apprêtait tout juste à charcuter. Sentant la menace, elle regardait la compagne de sa victime d'un œil mauvais. Se frottant là où elle avait cogné, il montra une nouvelle fois des crocs. Puis tenta d'attraper le bâton. L'humaine ne sachant comment réagir, il eut le temps de le lui confisquer et de le briser en deux. JUSTICE ▬ Tu croyais pouvoir le sauver, petite sotte ? Soudain, je croyais qu'il avait jeté symboliquement le Sceptre à terre. Mais dans la minute qui suivie, je le vis s'affoler de façon indéniable. Il fixait sa main, d'effroi. Je m'approchai tout doucement de l'enclave et aperçu mieux le paysage : un filet blanc sortait de l'objet magique, tandis que le loup commençait à... chauffer ? De la fumée s'échappait de sa paume et je vis de larges traces rougeâtre comme un feu apparaitre sur sa main. JUSTICE ▬ Qu'est-ce que tu m'as fais ? Indistinctement, la serpentarde plongea droit sur l'arme et l'agrippa. Aussitôt, les filets blancs, qui brillaient tel les rayons du soleil, se mirent à remonter le long de son bras. J'avais pas du mal à croire ce que je voyais ; donc je m'approchai un peu plus, me tenant maintenant près du corps blessé de Théodore. Les yeux d'Aurianne était devenu pâle... Et elle murmurait des formules provenant de ma langue natale. Comment était-ce possible ? AURIANNE/DIANE ▬ Je t'avais prévenu, Justice. Elle agita le Sceptre et plusieurs sorts semblaient en sortir, fonçant vers le monstre. Il s'en pris tellement qu'à la fin, je le vis s'estomper sous les flammes. Ses cris étaient presque insoutenables. Je me demandais si ceux du jeune sorcier aurait été pire. Le loup-garou finit par tomber sur ses genoux et il s'effondra d'un seul coup. Du haut de ses trois mètres. Aurianne, ou plutôt son corps, s'approcha du serpentard qui était en train d'agoniser au sol. Les traces de violentes griffes étaient visibles. Sa chair saignait abondamment. La jeune femme se mis à sa hauteur et posa une main sur son torse, lui chuchotant qu'elle était désolé. Puis, le garçon s'agita, bougeait un peu. Alors qu'à moins que je ne rêvais, le visage de la sauveuse se métamorphosait, laissant apparaitre des traits plus fins et une chevelure brune. Avant que de la lumière lui sorte par tout les orifices. Cette dernière véhiculait vers le corps du lycan. Je ne faisais désormais plus attention à lui, je regardai juste la demoiselle tomber à le renverse dans l'élan. Elle avait toujours le Sceptre en main ; en un seul morceau désormais. J'avais du mal à admettre tout ce que je venais de voir. J'ignorais que tant de magie exerçait son pouvoir dans ces bois. Mais ce dont je fus témoin ensuite fut encore plus étonnant : la bête s'était relevé, mais était nettoyé de toute plaies, cicatrices et sa fourrure noire et sombre s'était changé en un poil soyeux et blanc. Elle regardait le couple puis moi, successivement. JUSTICE/DIANE ▬ C'est à vous qu'incombe la mission de garder le Sceptre maintenant. A vous tous. Elle insista bien sur ce dernier point, me fixant dignement. Et repartie dans un silence abasourdi à travers les arbres morts. Le soleil, lui, se levait. L'aube atteignait maintenant les deux corps couchés l'un sur l'autre. C'était terminé.




Vous pouvez postez à la suite la fin : votre réveil ou votre réaction envers Clémence, l'elfe sauvage. Si vous le souhaitez, vous pouvez également adopter ce dernier.