Mission numéro 1 : Les 7 Potter

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17 ans. Qu'est-ce que l'on pouvait faire à 17 ans ? Encore aujourd'hui, sa vie n'était qu'une simple conduite vers sa destinée, vers la prophétie. Toutes les épreuves qu'il avait passées, n'avaient qu'un seul but, le préparer à cette guerre. En cette soirée, l'heure était enfin venue de quitter cette maison qui l'avait vue grandir. Enfin, il ne pouvait pas vraiment appeler cela sa maison, il ne s'y était jamais réellement senti chez lui de toute manière. Non Poudlard était sa véritable maison, bien qu'il y ait connu quelques drames dernièrement. Les membres de l'Ordre étaient arrivés il y a peu avec un plan infaillible selon eux. De toute manière Voldemort ne savait pas qu'il habitait ici n'est-ce pas ? Du côté moldu ? Va savoir, les membres de l'Ordre ne souhaitaient prendre aucun risque, voilà pourquoi il se retrouva face à ses sosies, c'était bizarre de se voir en face plutôt que dans un miroir.

Il était temps de partir, on avait bien trop trainé dans les alentours. Les Dursleys avaient déjà été évacués, il ne restait plus que lui désormais. Jetant un dernier coup d'oeil à cette maison, il ouvrit la porte menant vers sa majorité, vers sa liberté en quelque sorte, bien qu'il s'agissait d'une liberté conditionnelle, avec un mage noir aux fesses qui en voulait à votre peau, difficile de pouvoir en profiter. D'autant plus qu'il ne pouvait plus compter sur le professeur Dumbledore pour l'aider, il était mort. Mais lui, il était toujours là, lui l'homme de Dumbledore jusqu'au bout, il tiendrait parole, il finirait la tâche qu'avait commencé le professeur, il vaincrait Voldemort, parce qu'il le devait et surtout parce qu'il était le seul à en être capable. Stupide prophétie.

Posant un pied sur le perron de la maison, il huma doucement l'air ambiant en cette nuit, on devait partir en balai, mais son éclair de feu était bien trop voyant, on se retrouvait tous avec de vieux comètes dans les mains. Il avait dû laisser partir Hedwige, trop reconnaissable, elle l'aurait suivie de toute manière. La paranoïa de Maugrey avait pris tout le monde actuellement, mais il savait pourquoi. Une ère de ténèbres approchait, et il était en quelque sorte le seul espoir n'est-ce pas ?

Mais pour le moment, il allait juste rejoindre le Terrier, sa nouvelle demeure pour quelques temps seulement, avant de filer finir la tâche de son ancien directeur. On ne retournerait pas à Poudlard. De toute façon là-bas, il ne pourrait rien faire. Tout semblait calme pour le moment dans les alentours, est-ce qu'il deviendrait aussi parano que Maugrey, "Vigilance constante !", peut-être, ou simplement il se doutait qu'une fois sans la protection du sang, de sa mère, il ne se faufilait entre les mailles du filet qu'avec beaucoup de chance.

Mission numéro 1 : Les 7 Potter

"Tout le monde dehors !" grogna l'ancien Auror. Et en un claquement de doigts, la totalité des 7 Potter se retrouvèrent devant la maison du jeune Harry Potter, prêt à enfourcher leur balai magique. Car le voyage se ferait à dos de ces Eclairs de Feu. Pour l'instant, tout semblait bien calme dans le petit village de Little Winghing.

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Éteinte, lugubre, telle était l'atmosphère de la petite maison de Privet Drive à présent. Un peu plus tôt Oncle Vernon et Tante Pétunia étaient partis en compagnie de Dursley vers des horizons plus sécurisants. Une fois de plus, Harry avait été abandonné à son triste sort mais peu lui importait car il savait que l'Ordre et de par ce fait les personnes qui comptaient vraiment à ses yeux ne tarderaient pas.

Après avoir fait le tour de la maison une dernière fois, se rappelant là des mauvais souvenirs et parfois dans d'autres des bons tout de même comme le jour de la réception de sa lettre de Poudlard, il décida d'aller attendre l'arrivée de ses compagnons dans la pièce principale. La maison était vide à présent et il ne restait que ça et là des vestiges du passé, un papier peint fleuri... une trace de meuble sur la peinture... quelques soldats de plomb dans le placard sous l'escalier...

Harry était tout à ses pensées lorsque lSix membres de l'ordre arrivèrent avec à sa tête Maugrey. Il reconnut Hermione bien sûr, Lupin, Tonks et quelques autres... Ils avaient un plan qui tenait la route, le polynectar, mimique de dégoût pour le jeune Potter qui se rappelait sa dernière expérience de l'affreuse potion en deuxième année. Mais cette fois ci, il n'aurait pas à endurer cette épreuve car tout le monde devait se transformer en... lui!

Tout le monde était prêt et c'était assez bizarre de ne voir que soi à la place du visage de ses amis et compagnons de route. Cette vision l'angoissait un peu même car il ne savait même plus qui était qui, seule la voix de chacun lui permettait de les reconnaître! Dans quelques instants, ils devraient tous partir en direction du terrier avec un plan bien échafaudé pour que les mangemorts ne devinent pas où se cache le vrai Harry. Hedwige allait prendre son envol bientôt pas avec lui, pour ne pas le faire repérer . Il appréhendait ce moment car ce qu'il ne supporterait pas c'est que quelqun meurt par sa faute.

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La maison du 4 Privet Drive n'avait jamais été aussi silencieuse. Harry n'entendait plus le bruit caractéristique de l'ordinateur de Dudley quand il tapotait fébrilement sur le clavier, absorbé dans son jeu vidéo ; la tante Pétunia ne chantonnait plus un vieil air tout en mitonnant de petits plats ; et l'oncle Vernon n'ajoutait plus de commentaires désobligeants sur le journal qu'il était en train de lire. Pour la première fois, tout était calme. Une certaine tension existait même entre les sept membres de l'Ordre lorsqu'ils portèrent le Polynectar à leurs lèvres. Puis, sept Potter identiques usurpèrent l'identité des membres de l'Ordre.

Harry sut que ce spectacle était à la fois unique et terrifiant. Ils risquaient sa vie pour lui, chacun d'entre eux. Mesuraient-ils la conséquence de leur acte ? En avaient-ils réellement conscience ? Il préfait se persuader que oui, avoir une confiance aveugle en eux. Il se retenait d'ailleurs de ne pas partager ses angoisses, car il savait à quel point sa tête était mise à prix...

Il suivit le premier Harry dehors, et une charmante brise l'accueillit, soulevant un court instant sa mèche de cheveux noirs, découvrant sa cicatrice en forme d'éclair. Elle ne lui faisait pas mal, c'était bon signe. Il fallait juste espérer que tout se passe pour le mieux.

Imitant les autres Harry, il enfourcha son balai, levant les yeux vers le ciel pour observer Hedwige qui volait en cercle au-dessus d'eux. Une magnifique tache blanche dans la voûte étoilée. Se sentant envahi par un brusque élan d'espoir, il tapa du pied sur le sol et s'éleva à toute vitesse, ignorant le vent qui lui fouettait le visage.

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De son pas de métronome, Rodolphus arpentait une petite ruelle sans se laisser divertir par les séductions variées que peut proposer pareil endroit à cette heure. Il lui restait deux minutes pour gagner son rendez-vous auquel il n’aurait pas plus supporté d’arriver en retard que de se trouver en avance. Comptable scrupuleux du temps accordé à lui-même et consenti à autrui, il observait un horaire rigoureux, afin de s’épargner toute attente. Comme les autres ne respectaient pas cette règle élémentaire de politesse, Lestrange devait parfois patienter mais il n’en souffrait pas trop, car la paix de sa conscience, du moins sur ce point-là, l’autorisait à censurer l’incurie des autres, qu’il stigmatisait volontiers du terme de chronophages. En fait, ses obsessions d’horaire avaient pour fonction essentielle d’apaiser une appréhension sourde. Rodolphus ébauchait son éternité, dont il ne connaissait pas grand-chose, par une gestion implacable du temps parce qu’il le connaissait bien.
À l’heure qu’il s’était prescrite, avec un battement inférieur à dix secondes, il poussa la porte des appartements de son Maître où un serviteur l’accueillit avec ce mélange de déférence et de condescendance à nul autre pareil qui caractérise les domestiques dont on se lasse bien vite.
Il était arrivé.

Lorsque le Maître fit son apparition, Rodolphus renvoya le serviteur.

"Laissez-nous, je vous prie, Herald..."

Une fois l’importun sorti, le Mangemort vint auprès du Seigneur des Ténèbres.

"Vous m’avez appelé, Maître… me voici. "

Sa voix ne tremblait plus quand il lui parlait. Avant, c’était le cas, quand il débutait. Mais maintenant que le Maître et lui étaient devenus assez proches, ou en tout cas, maintenant qu’ils entretenaient une relation un peu plus réelle qu’à Azkaban, il avait gagné en confiance en soi.
Par principe, Rodolphus avait baissé les yeux avant de prendre la parole, signe de son allégeance sans faille.
Pouvait-on dire qu’il l’aimait ? Peut-être… plus ou moins… c’était plus compliqué que cela. Il appréciait grandement le Maître, mais ce n’était pas pour autant que l’on pouvait parler d’adoration. En effet, si Lestrange n’était pas un grand romantique et que ses manifestations de sentiments étaient plutôt des signes de jalousie, il devait reconnaître que la seule personne vers qui cette jalousie se tournait n’était autre que celui vers qui il tournait tous ses espoirs d’un monde meilleur.

Sa silhouette robuste se redressa ensuite, posant son regard sombre sur le visage de son Maître. Ce visage... voilà des années qu'il le regardait et son regard avait un peu évolué... De la crainte, il était passé à l'admiration pour ensuite arriver à une forme d’affection. On ne pouvait parler d'adoration, mais il éprouvait quelque chose pour ce noble sorcier qui lui avait offert une seconde vie et une bien plus belle destinée...

Les ordres étaient simples : Potter devait quitter sous peu la résidence moldue où il était protégé par de la vieille magie. Maintenant qu’il était majeur, les protections de sa famille allaient perdre leur effet et c’était le moment idéal pour frapper. Une escouade de mangemorts, aidés de quelques alliés bienvenus, devait anéantir le binoclard et son escorte, pour permettre au Seigneur des Ténèbres de gagner encore en puissance. Une mission on ne peut plus correcte pour un mangemort du rang de Rodolphus. Il devait prendre le commandement de l’escouade, et lancer le début des hostilités. Charmant programme.

S’inclinant à nouveau devant le Maître, Lestrange quitta la pièce et s’arma de son masque de mangemort… un ustensile qu’il n’avait pas utilisé pour une mission si importante depuis pas mal de temps. Il avait les noms de ses acolytes pour cette mission et quitta dès lors le repaire des Ténèbres, un petit sourire en coin.

Little Whinging. Un endroit banal, un ciel trop dégagé pour être honnête. Lestrange commença par déchaîner quelques nuages bien gris pour créer une ambiance. De là où il était, il vit la porte de la maison s’ouvrir et plusieurs silhouettes en sortir… dont sept avaient la même allure. Sept Harry Potter. Comme si un seul ne suffisait pas !
Ravalant sa colère sur le coup, il les regarda décoller sur leurs balais et soupira fortement. Le masque sur le visage, Lestrange fulminait. Bien sûr, les membres de l’ordre du Phénix n’étaient pas tous idiots. Ils avaient dû prévoir que les mangemorts saisiraient le souafle au bond pour frapper un grand coup. L’appel des autres se fit par marques des Ténèbres interposées, puis Rodolphus s’envola à son tour, non pour chercher à suivre l’armada potterienne, mais bien pour les dépasser, bien loin d’eux, et venir se flanquer juste devant, où l’aspect sombre des gros nuages épais pouvait le camoufler un minimum.

Faire du sur-place en l’air, ça a tendance à vous glacer les sangs. Aussi, une lampée de sa flasque de whisky pur feu fut la bienvenue pour réchauffer le corps de Lestrange. Et quand il vit enfin s’approcher l’ennemi, avec un mouvement ample du bras droit, Rodolphus fit signe aux autres des siens de se préparer à l’assaut.

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"Tu comptes t'y prendre comment, Rodolphus ?"

"Bien bien !"

"Et si ça venait à échouer ?"

"Parfait !"

"Tu vois, Lucius, si tu étais aussi doué que Rodolphus, ta place serait à mes côtés, et non en arrière plan."

"Ne les tuez pas tant qu'on ne sait pas lequel est le bon. Mais soyez sans pitié."

"Expulso !"

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Il n’avait pas eu vent du plan qui avait été pourtant échafaudé et revu depuis un petit moment. Mais de toute façon, le fait qu’il ne soit pas conscient de ce qui allait se passer ce soir faisait parti du stratagème. Il avait voulu s’y opposer de toutes ses forces, mais ça n’avait servi à rien. Encore une fois, il allait devoir affronter sa pire peur: voir quelqu’un mourir pour le protéger, pour le voir vivre, ou plutôt survivre. Parce c’est-ce qu’il est, le survivant, et c’est-ce pourquoi tout le monde a besoin de lui. Il était le seul et l’unique chance d’abattre Voldemort, ou bien de mourir dans ce but.

La maison des Dursley ressemblait maintenant à un vieux film comique. N’importe où où l’on posait les yeux se trouvait un Harry Potter en train de se changer, d’ajuster ses lunettes, de rire avec les autres. Rire. Il ne le pouvait simplement pas, c’était évident. Ce qui allait les attendre dehors n’aura rien d’amusant. Ça allait être dangereux. Il écouta avec attention le vieil auror qui était le chef des opérations de ce soir. Le trajet allait se faire en balais. Et quelques uns n’étaient pas très doué dans cet exercice. Encore une fois il sentit un profond remord monter au fond de lui, mais il n’eut pas le temps de beaucoup s’y attarder: déjà Maugrey les pressait tous sur le perron.

Très vite, il enfourcha son balais, la sensation de liberté habituelle ne l’emplissait pas cette fois-ci. Baguette en main, il plissa les yeux sous l’assaut du vent. Une nuit bien trop froide pour une soirée d’été. Les sorciers devant lui, il n’aurait pu su dire qui était qui, commencèrent à se disperser ce qui n’était pas prévu à son avis. Mais lorsqu’il entendit une voix sifflante lançait un maléfice, il comprit pourquoi. Il était à. Pour lui. Il ne vit pas si la personne fut touchée et n’eut pas le temps de vérifier. Derrière, on le pressait d’avancer. Il donna une grande accélération, déviant sa trajectoire vers la droite, concentré sur sa baguette.

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Et voilà, ils étaient partis, adieu la maison de son enfance, maison aux milles tourments également, il y laissait quand même quelque chose derrière lui, même si ce n'était pas que des bons souvenirs à vrai dire. Ils avaient tous les mêmes balais, on se demandait même comment l'Ordre avait pu se les procurer en tout cas. Maugrey relançait déjà ses avertissements, à croire qu'il pensait qu'ils allaient être attaqués en plein ciel, de toute façon qui savait qu'ils feraient cela ce soir ? En tout cas pas lui, vu qu'il avait été quelque peu surpris de les voir débarquer. Et pourtant, cela ne se passe jamais comme prévu de toute manière.

A peine on venait d'enfourcher son balai et de s'élever dans les cieux, que le voyage commençait à peine que tout partait en cacahuète. Il ne s'attendait pas à ce qu'il soit attaqué à peine étant majeur, si c'était un cadeau d'anniversaire, il était de très mauvais goût en tout cas, il vrilla, amorçant une descente en piquet, il ne fallait pas se faire prendre quand même pour l'occasion, et surtout, il n'allait pas fuir alors que les autres allaient se battre pour leurs vies. Il était un Gryffondor après tout ! Pour ça, qu'il répliqua aussitôt d'un sortilège suite à celui lancé par Tommy. Par derrière en plus, ou était l'honneur dans tout ça ? Une vraie tapette quand même.

"Protego !"

Il n'avait pas la puissance de Voldemort, mais il espérait en tout cas que cela suffirait pour faire dévier le sortilège, pas forcément le bloquer, Harry n'était pas surhumain quand même et bien trop inexpérimenté pour savoir mettre de la puissance dans ses sortilèges. La bataille commençait, la première d'une longue série.

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Après un dernier regard vers ce qui avait été la maison de son enfance, il se décida à enfourcher son balais. En compagnie des autres Potter, tous s'envolèrent près à se rendre au Terrier. Il ressentait un mélange d'appréhension et d'excitation , appréhension que les évènements tournent mal, excitation de revoir bientôt les siens si le destin lui permettait.

Un dernier coup à terre pour prendre son envol et le voyage aller commencer, bientôt il l'espérait il gagnerait de nouveaux horizons avec tous ses compagnons, tout était tellement flou il ne savait plus qui était qui mais quelque part ce n'était pas plus mal car ainsi son regard ne se fixait pas trop sur les autres et la véritable identité de chacun était encore plus difficile à percevoir.
Alors qu'il prenait de la hauteur, il sentit un léger souffle dans ses cheveux révélant sa cicatrice. Il volait depuis quelques minutes à peine qu'il entendit une voix sifflante et froide ordonner un Expulso.

Aussitôt le jeune homme se retourna et aperçut un autre Harry lancer dans la direction du sortilège un "Protego" mais la magie du Seigneur des ténèbres était puissante alors par précaution, il leva sa baguette presque immédiatement après et lança dans la même direction:

" Protego!"

Le voyage promettait d'être sportif, à son avis il ne manquerait pas d'action. Sous le coup de l'émotion, une légère boule se forma dans son ventre et sa salive gagna en amertune. L'action venait de commencer, il était concentré à présent , presque en pilotage automatique ne fonctionnant qu'à l'adrénaline, il était prêt à protéger les autres, ces autres qui s'étaient dévoués pour lui coûte que coûte.

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Une longue cape glissait paisiblement sur l'herbe humide qui vivifiait la lugubre demeure dont le Seigneur des Ténèbres avait pris possession ; produisant ainsi une mélodie aussi douce que frissonnante. La lune semblait à son apogée dans le ciel d'un noir d'encre, pointant d'un faisceau d'un blanc de nacre, la capuche que tenait Wendy avec fermeté, comme si elle avait souhaité demeurer dans l'obscurité opprimante de la nuit. D'un pas léger, mais déterminé, elle avançait avec précaution vers le lieu de rendez-vous qu'avait fixé son Maître à tous ses Mangemorts. Les dernières pluies de l'été avaient rendu le sol boueux, et ses talons disparaissaient peu à peu dans ce qui fut probablement dans le passé, un jardin luxuriant. Après de nombreuses et pénibles minutes de marche, ses pieds se hissèrent hors de ses magnifiques escarpins, dont le Seigneur des Ténèbres était loin de se douter qu'ils avaient été fabriqués par des Moldus. Quoique, après mûre réflexion, l'idée selon laquelle les Moldus se soumettaient aux tâches les plus fastidieuses, ne devait probablement pas le gêner d'une quelconque manière.

Abandonnant ainsi ses chaussures au pied de l'escalier de pierres, l'apprentie Mangemort déposa avec appréhension le bout de ses doigts de pied sur le sol glacé ; elle resta cependant aussi neutre que possible et s'avança avec précaution vers la porte, qu'elle ouvrit après avoir pris soin de chuchoter une sorte de mot de passe, semblable au sifflement d'un serpent, à l'un de ses nouveaux acolytes. Elle s'avança jusqu'à la salle de réception qu'occupait le seigneur des Ténèbres pour ses réunions au sommet, tournant délicatement sur elle-même sa baguette magique, dont un long filet noir et a priori infini semblait s'échapper de son extrémité, forgeant en l'espace de quelques secondes son propre masque de Mangemort. Elle rangea sa baguette sous sa cape, agrippa le masque du bout des doigts, ouvrit la porte de la salle de réunions où se trouvaient déjà quelques Mangemorts, dont celui qu'elle espérait intimement voir ; son mentor, Rodolphus. Elle s'avança jusqu'à la table, salua poliment, tout en conservant ses distances, son Maître, s'assit aux côtés du seul dont elle avait un tant soit peu confiance et découvrit son visage en repoussant de ses longs doigts effilés sa capuche. Une chevelure d'un rouge flamboyant fit son apparition, encadrant harmonieusement son visage, au regard intensifié par un maquillage prononcé. Elle croisa rapidement le regard de Rodolphus, qui paraissait serein, malgré la mission qui leur était confiée. Ses yeux noisettes ne firent qu'une brève escale sur les traits marqués de son professeur, qu'avait causé son enfermement à la prison d'Azkaban, par crainte d'être repérée par sa femme, Bellatrix, qui de son côté n'avait d'yeux que pour son mentor à elle : le Seigneur des Ténèbres.

Lorsque la mission fut clairement annoncée par celui-ci, les Mangemorts se levèrent tous, de manière aussi synchronisée que s'ils avaient été des robots. Tous les Mangemorts partirent devant, Wendy glissa ses pieds, cachés par sa longue cape, dans des chaussures pus appropriées à la course qu'elle devrait probablement entreprendre. Elle s'avança jusqu'à la hauteur de Rodolphus, duquel elle agrippa furtivement la main, comme si par ce simple contact sensuel, il avait pu lui transmettre une dose assez forte de courage pour qu'elle réussisse sa mission. Ses ongles, -qui ne répondaient plus qu'au stress qui l'envahissait, la transperçait jusqu'à la moelle-, griffèrent sans le vouloir la paume de son aîné qui lui serra vigoureusement ses doigts, dont elle crut que les phalanges de fêlaient sous la pression exercée. Son corps entier s'emplit alors d'une fougue que peu lui connaissait, elle enfourcha un balai d'une main, conservant avec soin sa baguette de l'autre et s'éleva dans les airs, s'éloignant progressivement de son mentor. Son masque recouvrait tout son visage, la protégeant par la même occasion de la légère brise qui soufflait en cette nuit d'été. Elle s'avança à proximité de la maison où avait vécu durant de nombreuses années le jeune Potter. Le nom du jeune homme résonna dans sa tête ; elle fit un effort insurmontable afin de ne pas éprouver de remords à la suite de ce qui allait se produire, se redonnant de la volonté en imaginant le visage de son ancienne meilleure amie, se décomposant, si elle savait ce qu'elle s'apprêtait à faire sur son ancien petit ami...

A peine fut-elle stationnée entre les branchages d'un arbre d'où l'on percevait les moindres faits et gestes de l'Ordre -qui semblait avoir opté pour une tactique peu commune-, sans être perçu, qu'elle entendit un sortilège fuser. Les premières salves d'attaque avaient débuté, il lui fallait agir au plus vite, tout en conservant son calme olympien. Se fut avec une rare habileté qu'elle lança un sortilège que les sorciers ne semblaient ni pouvoir percevoir, ni ressentir ; parcourant ainsi une certaine distance, jusqu'à en alerter ses destinataires qui prirent à leur tour leur envol. Wendy, toujours à l'abri, ouvrit les yeux ; et bien que ce sortilège fut puissant de par la portée qu'il avait fallu qu'il englobe, elle reprit rapidement ses esprits et s'élança vers le lieu de la bataille, où les hostilités avaient été ouvertes par son Maître qui semblait se délecter de ce spectacle affriolant. Sa baguette à la main, elle progressa discrètement, survolant les endroits les plus étroits, où elle avait la possibilité de masquer sa présence, évitant ainsi de se faire repérer. En effet, le ciel était dégagé, ce qui ne fut pas fort avantageux pour l'un des membres de l'Ordre qui passait à quelques mètres au-dessus d'elle, et sur lequel elle pointa sa baguette qui fit apparaître un rayon d'un rouge lumineux qui se dirigea vers la poitrine de celui-ci. Sa voix, devenue plus rude par la portée qu'elle lui soumis, résonna en un profond et grave :

- Stupéfix !

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