Une interview à tout prix ! [Feat. Olympia Paragas]

Un beau matin comme les autres, Rita Skeeter était en route pour Londres. Elle voulait écrire un article sur une personne exceptionnelle, une personne hors du commun, différentes de tous ceux qu'elle avait interviewé jusqu'à présent. En faisant ses recherches, notamment sous la forme d'un cafard, elle pu découvrir une certaine personne du nom d'Olympia Paragas, une vampire de la haute aristocratie grecque. Elle mourrait d'envie d'en savoir plus à son sujet, c'est pourquoi elle partit pour la belle ville de Londres, munit de son sac à main contenant du parchemin et sa célèbre et très utile plume à papotte.

C'était une journée plutôt calme, la circulation urbaine n'était pas très dense. C'était une journée parfaite pour faire une belle interview. Marchant dans les rues sombres de Londres, Rita cherchait sa nouvelle cible à l'endroit où elle devait chercher ses proies, aussi innocentes qu'elles soient. Ce n'est qu'au bout d'une bonne dizaine de minutes qu'elle trouva ce qu'elle cherchait. Notre journaliste était très célèbre dans le monde de la magie pour être une des grandes rédactrices de la Gazette du Sorcier. Olympia remarquerait donc tout de suite à qui elle s'adresse. Cependant, c'était une opportunité que Rita ne pouvait laisser passer.

« Bonjour, Olympia. »

Rita avait sa baguette à porter de main, dans son sac. Sa plume à papotte était déjà prête à écrire, sans se faire voir afin de ne pas intimidé la jeune vampire ainsi que les moldus qui pourraient s'aventurer par ici. Bien que Rita soit une sorcière, elle n'était pas moins en danger. Il fallait qu'elle se méfie de la fille qui se trouvait en face d'elle car, bien qu'elle ait fait des tonnes et des tonnes de recherches, elle ne l'a connaissait pas.

« C'est une bien belle journée pour rester dans une ruelle aussi sombre. »

Rita ne quittait pas son beau sourire charmeur. Elle était prête à tout pour obtenir ce qu'elle voulait. Olympia avait surement vu l'allusion dans sa phrase. Elle devait comprendre, les vampires étaient – en général – très intelligent, il le fallait bien pour qu'ils puissent survivre dans un tel monde. Rita gardait toujours la main dans son sac, au cas où elle aurait besoin de lancer un sort en urgence. De plus Rita savait transplaner, comme beaucoup de personnes, cela l'aiderait certainement beaucoup si jamais elle devait être en danger. Cependant, elle ne prendrait pas la fuite pour rien. Elle avait besoin d'avoir une interview d'une personne aussi extraordinaire qu'Olympia, et elle n'allait pas la lâcher de si tôt.

Vidé de son sang, le jeune homme -très beau je dois dire- s'écroula comme une poupée de chiffon. Je le regardais, une lueur de mépris dans mes yeux. Ses yeux verts étaient encore ouverts, pleins de terreur, mais toute forme de vie semblait partie. Sa pâleur égalait la mienne, normal, nous avions un point commun : nous étions tous les deux morts. J'attrapai une mèche de mes longs cheveux noirs, et la fit longuement passer entre mes doigt fins tachées de sang, tout en regardant le cadavre finir de s'écrouler sur les dalles mouillées. Sa tête cogna contre une poubelle. Lentement, j'ouvris la poubelle, et, d'une main, saisit l'homme par la gorge, enfonçant mes longs ongles dans sa chair. Je le jetais dans la poubelle comme un vulgaire chewing-gum. Mieux valer ne pas laisser traîner les déchets de mon repas. Tandis que je refermais le couvercle, l'homme poussa un petit gémissement. Il n'était pas tout à fait mort. Enfin, il ne lui restait plus longtemps a vivre.

Ca faisait longtemps que je n'avais pas tuer d'humain comme ça. Je regardais l'endroit où l'homme s'était trouvé un instant auparavant. Quelques gouttes de sang se trouvaient là. Je m'agenouillais, et d'un geste de doigt, essuya le sang et les porta a ma bouche. Je me relevai, un petit sourire triste sur le visage. Quand je suis venue ici, à Londres, cette ville si triste et froide, j'avais promis sur le cadavre de mon fils de ne plus tuer. Mais c'était impossible, il fallait bien que je me nourrisse. Cela faisait une quarantaine d'années que j'étais ainsi, pourtant je n'allais jamais m'habituer a être comme ça, a être... une erreur de la nature.

L'homme, dans la poubelle, continuait de gémir faiblement, mais bientôt, ces bruits s'arrêtèrent et je compris qu'il était enfin en paix. Ce que j'aurais être comme lui. J'étais morte, mais la paix, je ne l'aurais jamais. Je me retournai, et sortit mon paquet de cigarette, en porta une a mes lèvres et l'alluma avec mon briquet. Je ne savais même pas pourquoi je fumais. En tant que créature de la nuit, le tabac ne faisait aucun effet sur mes poumons, je pouvais fumer a loisir, mais la nicotine ne faisait rien, fumer ne me détendais pas. J'étais tellement pitoyable, que pour me mettre en valeur, je devais fumer... Pitoyable. Rien qu'à cette pensée, une petit rire jaune sortit de ma bouche. Pitoyable, c'était ce que j'étais.

Tout en continuant mon chemin, j'écrasais ma cigarette par terre. Je levais la tête. Le jour était à peine levé, que je me sentais déjà mal. Il fallait que je rentre chez moi, car le soleil a des effets néfastes, pour nous, les vampires. Je me sentais si mal... C'était toujours comme ça après avoir tué quelqu'un. J'étais une gentille fille, mais... Il me fallait tuer pour survivre. Je n'aimais pas ça. Je sentis soudain une présence dans mon dos.

« Bonjour, Olympia. »

Je me retournais et vis une dame de petite taille, fine, avec des cheveux blonds très clairs, des lunettes posées sur le bout du nez et habillée d'un manteau vert. Elle était tout simplement affreuse, mais je ne savais absolument pas qui était-elle. J'avais déjà vu sa tête sur un journal... Elle s'appelait Rita Skeeter... Mais je ne m'intéressait pas aux coutumes d'Angleterre. Je détestais ce pays, de toute façon, a part Viktor & Arthùro, je n'aime rien. Et puis ils sont mort. Rien qu'en y pensant, j'ai envie de mourir, c'est fou.

« C'est une bien belle journée pour rester dans une ruelle aussi sombre. »

Cette femme, drôlement accoutrée, semblait connaître, en plus de mon identité, mon secret. Je retroussais mes lèvres. Un peu de sang coula sur mon menton, et mes canines étaient restés très pointus. Trop pointu... Je m'approchai d'elle, rapidement, tel un chat, mais je faisais du bruit avec mes hauts talons. Je détaillai la femme.

« Qu'est-ce que tu me veux, Skeeter ? »

La vampire grecque en face d'elle fut catégorique :

« Qu'est ce que tu me veux, Skeeter ? »

Apparemment, les présentations n'avaient pas besoin d'être faites. Elle avait reconnu Rita, la célèbre journaliste pour la gazette du sorcier. La ruelle était vraiment très sombre, on n'y voyait pas grand chose : Il y avait des poubelles, des déchets partout sur le sol pavé de briques grisâtres. C'était un endroit parfait pour se nourrir sans prendre de risque, pour un vampire. D'après les sources de Rita, Olympia avait tué non seulement son copain mais également son fils. Ce serait très intéressant pour son article. Il fallait qu'elle lui soutire des informations sans pour autant l'énerver pour ne pas qu'elle devienne trop dangereuse. Dans le pire des cas, Rita avait sa baguette à porter de main, glissée dans sa manche. Sa plume à papotte se cachait dans l'ombre, derrière une poubelle, écrivant le plus discrètement possible tout ce qui se disait dans la ruelle. Il suffisait simplement qu'après avoir fini cette rencontre spectaculaire, la journaliste s'occupe de rédiger comme il le faut cet article qui aura beaucoup de succès.

Elle avait écrit beaucoup d'articles depuis le début de sa carrière. L'un des évènements qui a le plus marqué son travail fut le tournoi des trois sorciers dans la célèbre école de Poudlard. L'épisode où, dans une grande arène se tenait un dragon protégeant son œuf comme la plus belle et la plus fragile des fleurs était un événement qu'elle n'oublierait jamais. Sous son cœur de pierre et sa nature de vipère, elle avait été ému par ce spectacle. En conclusion, on pouvait dire que Rita avait déjà vu des créatures magiques bien plus impressionnantes que celle qui se trouvait à présent devant elle. Cependant, elle n'avait jamais eu à s'en approcher et c'était ça, la grande différence. Il fallait être très calme et la jouer fine afin que son amie ne l'attaque pas.

« Oh je me promène, c'est tout. Tu viens de finir ton repas apparemment. Comment c'était ? »

Peut-être n'était-ce pas assez subtile, mais il fallait en venir au but. Rien ne fonctionnerait si Rita Skeeter n'était pas direct. La vampire ne lui ferait certainement rien, à elle, tout le monde la chercherait puisqu'elle est connue. Tout le monde chercherait à savoir qui est responsable de sa mort et tout le monde serait à la poursuite de cette buveuse de sang.

Rita voulait récolter un maximum d'informations à propos des vampires. Elle en savait déjà beaucoup, grâce aux livres et grâces à ses recherches, mais il lui fallait une source sûre, quelqu'un qui savait de quoi il parlait. Une personne comme Olympia. Ce serait le scoop du siècle. Rita serait encore plus adorée qu'elle ne l'est déjà et tous les autres journalistes seraient fous de rage et de jalousie pour ne pas avoir fait quelque chose d'aussi bien. De plus, Olympia n'était pas une simple vampire. C'était une grande aristocrate grecque, ayant tué plusieurs membres de sa famille comme son fils. C'était très intéressant et tellement peu commun que c'était parfait pour Rita. Elle ne put s'empêcher de sourire en voyant déjà le fruit de son travail. Elle était, il faut le dire, l'une des meilleures collectrices d'informations dans son domaine.

« Soyons franches, non ? Je sais ce que tu es, et cela m'intrigue. C'est comment, la vie d'un vampire dans les rues de Londres ? »

Rita tenait fermement sa baguette, prête à agir à n'importe quel moment. Elle espérait seulement ne pas avoir à le faire.

Il faut être franc, être vampire, ça n'a pas que des désavantages. Bon, ok, il y en a pas mal, et qui ne sont pas négligeables. Mais quand même. Le plus gros avantage, est, d'après moi, que nos sens soit ultra développé, notamment l'ouïe, la vue et l'odorat. Actuellement, alors qu'un humain normal ne verrait que cette bonne femme et le ruelle qui se prolongeait loin derrière, moi je voyais les voitures qui circulaient, tout au bout de ce tuyau. Un humain normal ne sentirait que le parfum entêtant de la journaliste, moi je sentais également la maison qui brûlait au loin et surtout, le sang qui palpait dans les veines de Skeeter, délicieux liquide rouge et chaud... Et là où un humain normal n'entendrait que la voix aigrelette de la reporter, moi je pouvais entendre sa plume a papotte qui grattait le papier.

J'avais su dès le départ qu'elle était là, derrière une poubelle, notant mes faits et gestes, en les exagérant bien sûr. Enfin, même un simple homme aurait su qu'elle était là. Peut-être pas derrière la poubelle, mais il aurait su que cette maudite plume était ici. Pourquoi ? Parce que Rita Skeeter sans sa plume, c'était comme un arbitre sans son sifflet, Viktor Krum sans son balai, un monde sans monstre buveur de sang... C'est juste impossible.

La journaliste me regardait, son petit sourire intéressée sur le visage, un sourcil interrogateur levé. Son visage était pâle et fin, et ses cheveux blonds vénitien formait de "charmantes" anglaises. On aurait dit une poupée de porcelaine. Ses ongles étaient aussi longs que les miens, sauf qu'elle se les étaient vernis en noir, en accord avec son horrible manteau vert bordé de fourrure noire. Pour ma part, j'étais vêtue d'une tenue que l'on aurait qualifié de "provocante', voir "vulgaire". Enfin, vulgaire des années 60... Un débardeur noire tâché de sang, avec un décolleté qui laissait entrevoir mon soutien-gorge, avec un legging noir brillant très moulant et des talons rouge sang très haut, avec un petit sac a chaînette. Toutes mes affaires étaient sales, souillés de sang. J'étais vraiment une sagouine.

« Oh je me promène, c'est tout. Tu viens de finir ton repas apparemment. Comment c'était ? »

Elle était bête ou quoi ? Elle croyait que je ne voyais pas clair dans son jeu ? J'étais de loin la plus intelligente des deux, il fallait qu'elle sache cela. Skeeter était quand même courageuse... Ou plutôt insouciante, folle. Elle risquait sa vie pour venir m'interroger, tout ça pour étoffer un article sur moi -qui ne verra jamais le jour, je le promets- alors qu'elle avait toutes les informations nécessaires sous la mains. Pour répondre à sa question, stupide il faut avouer, je me rapprochai lentement d'elle. Nous n'étions plus qu'à quelques trentaines de centimètres l'une de l'autre, et j'aurais pu lui arracher la tête d'un seul coup. Une fois arrivée près d'elle, je me rendis compte que j'étais beaucoup plus grande qu'elle, au moins une tête de plus. Je me penchai vers sa petite tête de fouine et lui mis mes canines, encore sorties et tâchées de sang.

Je mis mon bras dans ma bouche et le mordit. Le sang coula rapidement, mais je ne ressentais aucune douleur. Toujours en la regardant, je commençais a lécher les gouttes du liquide rouge qui sortaient de mes veines, contente de prendre enfin l'air. Mais cette action ne dura pas longtemps car au bout de quelques secondes, les deux trous dans mon doigt se cicatrisèrent et mon index eut soudain l'air tout neuf. Je rentrais mes canines, contente du résultat. J'entendais la plume a papotte gratter le papier avec ardeur, pressée d'embellir mon geste avec quelques répliques sanglantes et quelques phrases philosophiques.

« Soyons franches, non ? Je sais ce que tu es, et cela m'intrigue. C'est comment, la vie d'un vampire dans les rues de Londres ? »

Elle le savait ! Mais je choisis de répondre avec ironie.

« Oh, c'est tellement génial. Je passe mes journées a danser la salsa avec les Bisounours, et j'ai pleins d'amis qui sont des poneys, et en plus ils font des cacas roses au goût de fraise. »

Je rigolais intérieurement. Ma phrase était juste énorme !

La plume à papotte s'agita furieusement, crissant sur le papier. J'imaginais très bien ce qu'elle écrivait : "Olympia a une vie trop trouble, aussi fait-elle appelle a l'ironie. Serait-elle agressive ? Oui, sûrement." Ah, et lorsque j'ai bu mon propre sang, la plume à dut écrire : "Apparemment, les vampires sont des gens qui aime se scarifier et se faire violence." En bref, elle exagérait tout ce que je pouvais faire ou dire. Tout ce que cette horrible pouvait écrire m'était égal, car cet article ne verra jamais le jour, je vous le dit ! Mes crocs pouvaient très bien se planter dans le cou de la journaliste par mégarde... ou pas...

« Eh bien, notons la touche d'ironie dont notre amie fait preuve. »

La plume a papotte s'agita sagement. Le bruit qu'elle produisait me faisait penser a celui que faisait Viktor, mon fils défunt, quand il dessinait avec craies sur le tableau noir du bureau de mon père. Il n'avait qu'un an ou deux quand il est mort. Quand j'y repense, c'était extra, la Grèce. Nous étions célèbre... J'ai fait la couverture de plusieurs magazines quand j'ai "mystérieusement" disparu avec Viktor et quand Arthùro a été retrouvé mort. A partir du jour où mon satané demi-frère m'a transformé et a tué mes parents, toute ma vie est devenue un enfer. Mais avant, c'était génial. Je ne vais pas m'étendre ici car ce n'est pas le moment, mais vous comprendrez un jour qu'une vie peut être ruiné quand tout ceux que vous aimez disparaisse et que vous êtes obligé de quitter votre pays, celui où vous êtes aimé par des gens qui vous sont inconnus, pour aller dans un triste pays rechercher celui qui a bousillé votre vie et le tuer.

Mais... Finalement je vais peut-être m'étendre un peu sur un point... Je me demande toujours : "Qu'est-ce qui va changer dans ta vie quand tu auras tuer Phokion ? Viktor et Arthùro seront toujours morts..." et là, ça me fout le cafard. Il sera mort, et après ? Je ne pourrais pas rentrer en Grèce, ça provoquerait un scandale et il remarquerait bien vite que depuis tout ce temps, je n'ai pas pris une ride... Je resterai là, dans ce sale pays. Je vivrai toujours parmi les fantômes du passé, ceux des gens que j'aimerais toujours, qui sont mort, soit par les mains de Phokion, soit par mes mains. Finalement, mes parents serait vengé. Mais voilà, ma vie serait la même. Quoi que je fasse, ma vie est gâchée, pour l'éternité.

Mais je ne peut pas m'empêcher de vouloir le tuer. Tuer, tuer, tuer, voilà le résumé de ma vie. J'étais une machine a tuer, et Rita Skeeter était peut-être ma prochaine victime ()

« Je vois que ton propre sang te satisfait. Celui de ton fils était comment ? »

Comment osait-elle...? Elle ne pouvait pas comprendre à quel point sa phrase me faisait mal, et me rendait en même temps terriblement en colère. En premier lieu, j'avais tuer mon petit ami, que dis-je, mon fiancé, et le père de Viktor. J'ai bien essayé de résister, quitte a tuer de plus en plus de moldu, mais j'ai craqué. C'est ce que je regrette le plus dans ma vie. J'étais quelqu'un de faible. Faible, faible, faible...

« Presque aussi bon que les crottes de poneys au goût de fraise. »

J'avais décidé de continuer sur ma lancée. Il ne fallait pas que je réponde a ses questions. Et puis, si ça trouvait, elle ne savait rien de moi. Enfin, juste que j'avais tuée mon fils, mon copain, que j'étais très célèbre en Grèce et que je suis en vampire qui fume comme un sapeur et boit comme un trou, et qui en plus de ça traîne dans des ruelles glauques et sombre de Londres quand elle ne traîne pas dans l'Allée des Embrumes. Si, en fait, elle connaît tout de moi. Mais bon, si j'évitais de tout lui avouer, ce n'était pas mal non plus.

« Les vampires sont très présents chez toi, en Grèce? Tu fais parti d'une haute lignée je crois. On doit te vénérer, dans ton pays »

La plume à papotte s'agita furieusement. Toute personne sensée éviterais de m'énerver, sous peine de voir apparaître deux petits trous dans son délicieux cou. Mais la plume à papotte n'étant pas une personne sensée, elle ne finirait jamais de m'énerver. Je marchais vers la poubelle et trouva la plume à papotte. Apeurée, elle se replia face a la poubelle, le carnet qui allait avec elle la suivant. D'un geste rageur, je la pris et la mis sous le nez de la journaliste.

« Bon, sérieusement, t'as que ça à faire ? Risquer ta vie en me posant des questions débiles, surtout que tu connais déjà la réponse ? Ecoute, Skeeter, y a pas intérêt que ton article voit le jour. Sinon, tu risques de payer cher. Très cher. »

La plume à papotte s'agitait dans mes mains, comme un petit animal en détresse. Ses plumes verte commençait à virer au bleu. C'était un curieux petit animal que j'avais dans les mains. Une sorte de mélange magique et technologique. J'avais eu une piètre éducation magique. Sûrement car j'avais eu comme professeur ma mère, qui était très gentille mais il faut l'avouer, mauvaise pédagogue. Mon père cependant était un professeur excellent et mon demi-frère avait eu la chance de l'avoir. De plus, à mon époque, il n'y avait pas énormément de sorciers, du moins pas en Grèce. A mon arrivée à Londres, j'avais été très surprise de voir le nombre de sorciers présents et les nombreux objets magiques.

D'abord, il y avait eu les Détraqueurs. Pour quelle raison avais-je eu a faire avec eux ? Je ne m'en souviens plus. Ayant perdu toute magie, j'aurais été incapable de produire un patronus mais, n'étant plus vivante, ils ne pouvaient rien me faire. J'aurais même pu éprouver un peu de sympathie pour ces êtres. Sauf que bizarrement, ils me mettaient mal à l'aise. Puis, en visite au Ministère, j'avais remarqué tous les objets magico-technologique. La poudre de cheminette, le transplanage... J'avais toujours été incapable de transplaner, à cause de ma piètre éducation. Et récemment, cette plume... Comment pouvait-elle être si intelligente ? Pouvoir retranscrire des phrases tout en les embellissant ou exagérant ?

La plume commençait a planter sa mine dans ma peau. Je ne le sentis presque pas, mais je la fit tomber par terre et j'eus bien du mal a ne pas l'écraser avec mon talon. Sur le sol, elle ne bougea pas, puis se releva et reprit place aux côtés du carnet, attendant sagement l'ordre de sa "maîtresse". Je reportai mon regard sur la journaliste. Elle avait l'air effrayé. Logique. Mais elle essayait tant bien que mal de contrôler sa peur. De toute façon, je l'aurais sentie. Qui n'a pas peur de moi ? Personne. D'un côté, cela peut-être cool : tout le monde vous craint, vous êtes toutes puissante ! Mais pour se faire des amis, bonjour. Enfin, pas de problème pour moi, vu que je n'ai et n'aurais jamais d'amis. Je vis avec les ombres de mon passé, je ne vous l'aviez pas dit ?

« Très bien, je ne publierais pas d'article à ton sujet. Cependant, j'aimerais tout de même publier un article à propos des vampires de chez toi. Ton nom ne sera formulé nul part, tu peux me faire confiance, je tiens un minimum à rester en vie. De plus, j'ai déjà des informations sur la vie d'un vampire, mais j'ai besoin de plus de détails. »

Je la regardais d'un air méfiant. Mais je pensais que pour cette-fois, je pourrais lui faire confiance pour ne pas citer mon nom. Le seul Olympia ou le seul Paragas qu'elle pourrait écrire me trahirait, car a Londres, j'étais la seule à porter ces noms, étranges je dois dire. J'étais habituer a la vie londonienne, et même si je le désirais, retourner en Grèce me ferais bizarre.

« Pourquoi restes-tu à l'écart toute la journée.. Tu n'as pas envie de vivre un peu plus que ta vie de vampire ? »

Hin hin hin. Elle croyait vraiment que j'allais tout lui dire comme ça ? Pourquoi je le ferais ? Il fallait qu'elle me donne quelque chose avant. Et oui, j'étais machiavéliquement intelligente !

« Je vais te dire une chose : chez moi, j'ai une collection de cheveux. En effet, je coupe une mèche a chacune de mes victimes. Moi, bizarre ? Non, tout les vampires le font. C'est une sorte de souvenir, pour nous rappeler que malgré tout, nous sommes des assassins. »

Mon ton était froid, cruel, dur. J'aurais hypnotisé n'importe qui avec ces paroles. Et c'était le but. Lui mettre l'eau a la bouche avec cette petite partie de récit, bien conté et très intéressant, pour qu'elle accepte ensuite ma requête.

« J'ai plein d'autres petits secrets comme ceci à te livrer. Tu ne rencontreras plus jamais un vampire qui accepte de livrer les secrets de leur race sans te tuer juste après. Mon témoignage sera unique et précieux. Mais mes tarifs sont élevées... »

Il fallait bien que je paye mon appartement, moi !

HRP : Avec ce post, je te facilite encore moins la tâche...

J'allais quand même pas lui révéler de lourds indices sur nous, les vampires, gratuitement ! Elle ne se rendait sûrement pas compte que les informations que j'allais lui divulguer était absolument top secrète. Car oui, je comptais bien lui dire des trucs de vampires ! A condition qu'elle paye, bien sûr. Je suis peut-être un monstre, mais je suis honnête et quand je dis quelque chose je le fais. Donc j'espère ne jamais vous dire : "Je vais te tuer !" car vous risqueriez fort d'y passez, peut-être cinquante ans après que je l'ai dit (selon mon emploi du temps) mais vous allez y passer ! Les vampires tiennent leur paroles, j'ai remarqué qu'on est tous très... rancuniers. Et méchant. Mais toutes ces informations ont un prix, et ce prix n'est pas à la portée du premier venu.

Je savais bien que Rita Skeeter avait une certaine somme d'argent. Elle était quand même une des journalistes les plus célèbre ! Elle devait bien avoir un petit peu de pognon. Et c'est ce dont j'avais le plus besoin, en ce moment. Mon appartement que je louais en ce moment était vraiment cher, car en plein centre de Londres. Et je ne suis pas du genre économe, à fermer les lumières derrière moi ou a prendre des douches courtes. Et toutes les choses que je peux m'acheter par mois en maquillage et autres trucs... Vivre revient cher, de nos jours.

« Combien tu veux ? »

Une sourire machiavélique s'accrocha à mes lèvres. Pas bête, la Skeeter. C'est vrai qu'au début je pensais qu'elle était dure et stupide, qu'elle faisait partie de ce genre de femme dont la carrière compte plus que tout. Et derrière cet affreux manteau vert se cache une femme intelligente... Jamais je n'avais eu affaire à un journaliste pareille. En Grèce, les journalistes étaient tellement... fadouille. Bon, en même temps, à l'époque, les questions intimes étaient ultra tabou, enfin vous voyez, à cette époque, tout était tabou. Et sur les magazines pornos de l'époque s'étalaient des femmes qui montraient leur genou. Non, j'exagère à peine ! Alors que maintenant, ça va bien plus haut que les genoux ^^

Mais je devinais que la journaliste était méfiante. Elle croyait sûrement que j'allais lui faire mal. Nan, mais pour qui me prenait vous ? Pour une vampire sans coeur et égoïste qui est addict au sang ? Pas du tout. En fait j'ai remarqué que même la personne la plus honnête du monde pouvait devenir très malhonnête en devenant vampire. C'est comme un saut a l'élastique géant qui ne s'arrête jamais, un saut à l'élastique si haut qu'on ne verra jamais le sol. A force de tomber dans le vide, on finit par être habitué et résigné, habitué a tuer, tuer, oui, voilà ce que nous sommes, à la fin on tue sans penser, sans remords, comme des enfoirés.

« Combien je veux... Difficile à dire. Tout ce que tu as sur toi, et ton scoop, tu l'auras. Parole de vampire. »

Pour lui montrer une fois de plus que je tiendrais bien ma parole, je décidais de lui en révéler un petit plus :

« Une fois, je me suis mordue la langue avec mes canines et j'ai énormément saigné. C'est un problème courant chez nous. C'est très embêtant et certains se polissent le bout des canines pour éviter ce désagrément de la vie vampiresque. »

Je n'étais pas sûre qu'elle allait me croire. D'ailleurs la deuxième partie, celle où les gens se polissent les canines, est totalement fausse. Mais je m'étais déjà mordue la langue, et ouille, ça fait super mal ![/color]