La mort est ton cadeau... [FE - Olympia]

« Ca faisait si longtemps que je ne l'avais pas vu. Il avait tellement grandi. Il ressemblait tellement a son père, avec ses cheveux châtains, légèrement bouclés, et ses magnifiques yeux bleus. Et il possédait l'air sévère et le front haut de son grand-père. Il était tellement beau... J'étais tellement fière de lui. Les larmes coulaient toutes seules de mes yeux, ce n'était pas croyable qu'il soit vivant ! "Viktor..." commençai-je... Il me regarda avec émotion, il était content. Il ne devait même pas se souvenir de moi, il était si petit quand il est partit. Pourquoi était-il partit d'ailleurs ? Je l'avais oublié. Qu'était-il devenu ? Est-ce qu'il habitait toujours a Héraklion ou alors a Londres ? Ou dans un autre pays... Son père aimait beaucoup l'Allemagne. Quand il était bébé, je voulais qu'il aille a Beauxbâtons, qu'il suive de vrais cours de magie. Est-ce qu'il y avait été ? Quel était sa profession ? J'étais si contente. Artùro était parti, certes, mais au moins, il était là, bien vivant.

Toute cette douleur, ces années de souffrances, enfin envolées. "Mon bébé..." Il me regard bizarrement, puis releva sa lèvre supérieure. Ses canines étaient étrangement pointues. Et pourquoi la commissure de ses lèvres étaient couverts d'un liquide rouge ? Il était un monstre ! »

Oh non. J'avais encore fait ce rêve, rêve impossible d'ailleurs. Je tournai la tête, espérant un miracle. Mais non. J'étais toujours dans le même appartement miteux. La pièce n'avait que quelques meubles : une armoire, où je rangeais mes habits et mes maigres affaires, un matelas, et une vulgaire table. Il y avait aussi un miroir ridiculement petit accroché au mur. En bref, j'étais pauvre, j'avais un maigre salaire de chanteuse de bar, bref, j'avais une vie pitoyable. Il était bientôt vingt heures, il allait falloir que je me lève. J'avais dormi toute la journée, comme d'habitude. Fatiguée, j'enfilai mes sous-vêtements ainsi qu'un débardeur blanc assez sale, ainsi un short très vintage. Je coiffais mes cheveux noirs en boule au dessus de ma tête, et me maquillai avec beaucoup d'eye-liner. J'avais un look très rétro, il fallait avouer. Un look de mon époque, quoi...

Je sortis de l'immeuble, qui donnait sur une ruelle glauque et sans vie. Il y avait un rat mort juste devant la porte de l'immeuble. Dégoûtant... Avec mes talons noirs, mes pas résonnaient dans l'avenue. J'arrivais enfin devant le bar où j'excerçait le métier de chanteuse. Je passais par derrière, et Nathan, le patron, qui avait des vues sur moi, m'acceuillit aussitôt. J'entrai sur scène, et, pendant 2h, je chantai les grands standards de la soul américaine, des chansons qui me tenaient particulièrement a coeur. J'avais une très belle voix, grave, puissante. On m'avait déjà proposé des contrats. Mais je ne pouvais pas accepter, car je n'étais pas normal. A personne anormale, parcours anormale, que veux-tu.

Il était 22h15, et je devais rentrer chez moi. Comme d'habitude, je passais par l'Allée des Embrumes. Je ne savais pas pourquoi, c'était une sorte de rituel de passer par cet endroit sombre. Rapidement, mon instinct de chasseur repéra immédiatement une proie, ou plutôt une jeune femme, habillée bizarrement je dois dire. Elle regardait dans ma direction, mais j'étais bien cachée dans l'ombre. Elle déclara :

-Il n'y a vraiment personne pour m'aider ici ?! Non parce que... ah bravo je viens de déchirer mon perfecto !

Elle fit demi-tour. Je sentais bien qu'elle était mal a l'aise. Un petit sourire se dessina sur mon visage. Mon repas du soir... Elle avançait de plus en plus vite, et, malgré mes talons, je savais être très discrète. Elle ne semblait pas me remarquer. Je toussota discrètement, et, affichant un air sympathique (mais machiavélique ), je déclarai à mon tour :

-Alors, on s'est perdu ?

Je sentis mes crocs s'allonger. Effectivement, cette jeune fille était mon repas du soir.

En m'approchant, je remarquai que la fille était mignonne. Peut-être allais-je faire preuve d'humanité, et ne pas la tuer ? Juste la transformer en vampire... En y pensant, c'était horrible de transformer cette fille, qui ne m'avait rien fait, en monstre. Elle allait être comme moi, torturée, violente. Car n'était-ce pas comme ça que devenait tout les vampires ? Monstrueux. Enfin, c'était plus fort que moi. Il fallait bien que je me nourrisse. La jeune fille avait l'air apeuré mais en même temps résigné. De toute façon, elle n'avait pas le choix, elle allait regretté d'avoir croisé mon chemin. En même temps, quelle idée de venir traîné dans l'Allée des Embrumes à une heure pareille ? Elle était folle ou quoi ?

L'Allée des Embrumes, était, comme tout le monde le savait, une allée très mal fréquentée, pleine de Mangemort, de vampire, de loup-garou, et de tout pleins d'autres personnes bizarres. C'était un endroit très peu recommandable. La nuit, on pourrait pensé que tout ce petit monde est partit se coucher, mais non. Nous, les vampires, ainsi que nos cousins les loups-garous, sommes des habitués de cette dangereuse allée... Mais la nuit, évidemment. De jour comme de nuit, il ne faut se risquer ici si vous êtes une personne recommandable, car vos parents risqueriez de vous retrouver mort, vidé de votre sang, dans une poubelle, avec deux petits trous dans votre cou. Bien sûr, si vous aimez le sang, l'humidité, les trucs glauques et autres choses mortes, vous êtes les bienvenus, mais tâchez de ne pas faire parti de l'Ordre du Phénix.

Et cette fille ne ressemblait pas a un Mangemort/Vampire/Loup-garou/Type bizarre car elle n'aurait pas peur de moi dans ce cas-là. Elle devait être Auror, un truc comme ça. C'était une intruse, et les intrus ici, on les... éliminait.

-Quel est votre problèmes à vous ?! Vous en avez pas marre de sucez du sang à longueur de nuit ? Si ça se trouve le mien est pollué et ça ne fera que vous affaiblir !

Je ne pus m'empêcher de rire. Du sang pollué ! Dans toute ma vie de vampire, je ne l'avais jamais encore entendue celle-là. Non, mais c'était excellent ! Du sang pollué ! (A ce moment, je ressemblais a peu près a ça -> ) Son sang était un sang parfait, un alcool excellent, vieilli en fut... Ou plutôt, vieilli dans un corps. Elle me donnait l'eau à la bouche, cette petite. Ses paroles me confortaient dans l'idée qu'elle était Auror. Une personne normale, au lieu de gaspiller sa salive, aurait gaspiller son énergie a fuir, fuir, évidemment sans raison, car je courais plus vite que n'importe qui. J'étais beaucoup plus forte que ces athlètes olympiques. Normal, je m'appelais Olympia ! Ok, jeux de mots pourri. Revenons-en a la petit Auror qui allait mourir dans quelques minutes.

-Vous, les humains, pour vous nourrir, vous tuez bien de pauvres animaux ? Eh bien, c'est pareil pour nous, les vampires. Vous n'êtes pour nous qu'un paquet de sang sur pattes. Vous n'êtes que des animaux attendant de passez à l'abattoir. Cela s'appelle le cycle alimentaire, il me semble. Le petit poisson est mangé par le gros, le gros est lui-même mangé par le requin... Serena, n'est-ce pas ? Dans cette histoire, tu joueras le rôle du gros poisson. Et moi, je serais le requin.

Serena, ce prénom m'était passé à l'esprit comme ça. Ce prénom lui allait bien. Je remarquai qu'avec son perfecto déchiré, on voyait complétement son soutien-gorge. On me disait souvent que j'étais habillée vulgairement, mais là, j'étais une bonne soeur comparée a elle ! Bizarrement, cette Serena me faisait pensé a moi quand tout allait encore bien. Ok, j'étais célèbre, et dans un pays où le beau temps régnait, mais j'avais le même caractère qu'elle. A l'époque, j'étais courageuse et intrépide... Ah, le bon vieux temps, où j'étais encore quelqu'un de bien.

Je m'approchai de la jeune fille, qui avait l'air de plus en plus terrifié. Un sourire cruel se dessina sur mon visage. Son délicieux cou n'était plus qu'à quelques centimètres de mes crocs...

La Serena fit un geste qui me surpris énormément. Après que je lui ai fait le topo sur : "Vous tuez dans animaux... Tu es le gros poisson.." etc, etc, elle me donna un coup de poing. Il ne me fit absolument pas mal -ce fut comme si une mouche se posait sur ma joue- mais cela me surpris que cette jeune fille m'attaque. Normalement, elle aurait su que cela me mettrais dans une colère folle. D'ailleurs, c'est que est arrivé. Son geste m'a mise en colère. Plus le temps passait et plus je devenais une peste, c'est vrai. Mais un coup de poing peut rendre n'importe qui très méchant. Là, j'étais plus abasourdie en réalité. Un peu choquée qu'elle ait eu l'audace de faire ça. Elle était vachement courageuse. Elle me plaisait bien. Courageuse, audacieuse, un peu comme moi quand j'étais jeune.

Heureusement pour moi, et malheureusement pour elle, en prenant la fuite, son talon se coinça dans un pavé ou quelque chose du genre. Encore abasourdie, je n'eus pas trop le temps de comprendre ce qui se passait. Je la vis juste s'étaler de tout son long sur les pavés humide. Un sourire cruel s'étala malgré moi sur mon visage. J'avais trop envie de sang. Cela faisait quelque jour que je me contentais de vulgaires animaux. Tout vampire est obligé de tuer des humains pour vivre. Serena pourrait bien sûr me répliquer que non, on pouvait très bien allait se servir a St-Mangouste en pochette de sang. Sauf que ce n'était pas aussi simple. Vous vous voyez, aller a l'hôpital des sorciers : "Bonjour je voudrais une pochette de sang". Là, l'hôtesse vous regarde avec des yeux de poisson mort et vous dit : "Pourquoi ?" "Parce que je suis une vampire assoiffée de sang et je ne veux pas tuer d'innocents humains." Vous avez 300% de chance de l'hôtesse parte en hurlant qu'il y a un monstre dans l'hôpital et après, vous avez 500% de chance d'être conduit a Azkaban. Super programme, non ?

Serena brûlait de rage, assise sur les pavés.

-Toutes ces années j'ai souffert par la perte de mes proches, toutes ces années je me suis battue pour que mon grand-père vive plus longtemps et maintenant tu décide d'arrêter ma vie comme ça, toi, une sale vampire sans coeur ! Je te promet que quoi qu'il arrive je te retrouverais et te tuerai aussi lâchement que tu le fera pour moi ! Tu as ma parole...

Au début, je fus tenté de lui dire d'arrêter de raconter sa vie. Puis ses paroles me firent comme un poids sur mes épaules... C'est vrai que j'allais lui ôter la vie, que ses proches seraient tristes et tout. Apparemment son grand-père était en fin de vie... Comme je la comprenais. J'avais bien plus souffert qu'elle. En l'espace d'une semaine, tout ceux que j'aimais sont morts. Soit tué par l'être que je hais le plus au monde, soit par moi-même. J'aurais voulu qu'elle comprenne que malgré l'air vil et cruel que j'affichais, ça ne me plaisait pas plus que ça de tuer des gens. J'aurais aimé qu'elle comprenne que si je le pouvais, je ne tuerai personne. Mais ce qu'elle ressentait, à ce moment précis, je l'avais ressenti, et sûrement avait plus de peur qu'elle, quand on sait que mon frère vampirique n'est autre que... mon demi-frère.

-Sache juste que je te comprends. Et que je suis désolée pour ton grand-père.

Je n'avais pas trop envie de m'étaler sur le sujet. Je m'approchai d'elle et m'accroupit. Cette fois-ci, c'était la bonne. J'approchais ma bouche de son cou...