Terrain de nuit et frayeurs attendrissantes.

Elizabeth & Nathan
Terrain de nuit et

frayeurs attendrissantes.

Suite des Aventures insomniaques .


Quand Elizabeth m’avait demandé d’aller au terrain de Quidditch, d’une manière irrésistible, dit d’une telle sorte que je ne puisse refuser, j’avais un nœud dans la gorge. Nous venions de nous… Enchaîner l’un à l’autre, d’une manière aussi naturelle que possible. Nous le savions pertinemment que, si nous nous étions mit ensemble, nous ne serions jamais comme ces couples qu’on pouvait voir fanfaronner dans Poudlard. Nous serions nous même, mais ensemble. Ça ne faisait pas une grande différence, étant donné que nous étions déjà souvent fourrés ensemble. Et là vous vous demandez « Ouais mais il est mignon le Nathan mais… Pourquoi il est stressé, ce n’est pas son genre pourtant ! » Bah là pour le coup, j’avais mes raisons. Le Quidditch, autant je le commentais lors des matchs officiels et officieux, autant pour monter sur un balai, je n’étais pas bien fort. J’étais monté en vitesse et en toute discrétion bien évidemment dans la chambre, récupéré mon Brossdur 5 que j’avais acheté d’occasion, étant donné que je ne montais pas souvent en balai. C’est la que l’opération « ninja » devait commencer. Le balai sous le bras, la main de Lizzie dans la mienne, nous sortions en toute discrétion de la salle commune des Gryffondors. La Grosse Dame ronflait bruyamment, endormie dans son cadre. Je levais les sourcils avec un sourire malicieux avant de commencer à dégringoler les escaliers, accompagné de ma sublime petite Gryffondor.

« Attend… On va passer par la statue de la sorcière Borgne, ça nous emmènera directement dans la cour… »

Rusard devait être rentré dans son bureau morose, à caresser son chat en lustrant ses fouets. Cet homme avait toujours été d’une finesse. Les pions qui travaillaient depuis peu du côté obscure de la force ne faisaient pas barrage pour ce genre d’escapade. Mais si nous nous faisions attraper, il est clair que Lizzie et moi passerions un mauvais quart d’heure. Quand ils n’arrivaient pas à attraper de né Moldu, comme moi par exemple, ils se rabattaient sur les Sang Mêlés, avec la bonne excuse de trouver immoral le fait qu’un sorcier se marie et copule avec un Moldu. Pathétique. C’était le cas de Lizzie, qui était née d’un père sorcier et d’une mère Moldue. Quelque chose qu’ils ignoraient tous, c’est que personne ne touche à Elizabeth, sous réserve d’une bonne correction mécequine de ma part. Qui à me faire persécuter par la suite, mais peu importe. C’est d’ailleurs un trait de caractère chez moi, qui me poussait à me rebeller contre cette guerre idiote. On-ne-touche-pas-aux-gens-que-j’aime. Point. Dans la confidence, je peux vous dire que j’étais plutôt stressé à l’idée que les Mangemorts ne s’en prennent à mes parents. Même si je ne porte pas mon père dans mon cœur, il est clair que l’idiot qui s’aviserait de s’en prendre à lui était destiné à une fin cruelle. Je n’avais jamais été violent avec personne, du moins physiquement, bien que les Serpentards avaient déjà tâté de mes sorts et maléfices. Je ne savais pas encore ce qui m’attendrait une fois sorti de Poudlard. Quoi que maintenant, j’étais sûr d’être épaulé par Lizzie, donc c’était une bonne manière de me rassurer.

Nous étions arrivé dans la cour, et n’avions plus qu’à piquer un sprint jusqu’au Terrain de Quidditch. Mes bouclettes dans le vent, la respiration saccadée, nous dévalions le parc à grandes enjambée. Pour courir, ça j’étais fort. Pour échapper aux pions, à Rusard, ou dans toutes autres situations propices à devoir détaler comme un lièvre. Arrivé à portes fermées du Terrain de Quidditch, je me pliais en deux pour reprendre mon souffle, les mains sur les genoux. Je levais une main, le pouce lever, avant de m’allonger en quittant le peu de dignité qui me restait. En gros, j’étais épuisé. Après quelques secondes, je me relevais d’un bond, la baguette à la main.

« Alohomora. Bienvenue mademoiselle. »

J’ouvrais la porte et la laisser passer avant de refermer derrière moi. Sait-on jamais. Je trainais des pieds jusqu’au milieu du Terrain de Quidditch, avant de m’allonger de tout mon long dans l’herbe sèche, qui se mêlait à mes cheveux. Le balai ? C’était pour lui faire plaisir. Mais autant vous dire que c’est pas du tout, du tout mon truc.

♥ Nathan et Lizzie ♥

Là où tous les couples de base seraient rester à se papouiller dans la Salle sur Demande, Nathan et Lizzie eux, filaient droit dans les couloirs. Remontant jusqu'aux dortoirs, les deux jeunes gens se séparèrent quelques instants pour aller chacun chercher leur balais dans leur chambre respective. Marchant sur la pointe des pieds, Lizzie dans une grimace, qui sans doute l'empêcherait de faire plus de bruit, s'empara de son Nimbus2000 avant de redescendre avec la même démarche ridicule. Arrivée en bas des escaliers, elle vit Nathan qui portait son Brossdur 5. Elle savait qu'il aimait beaucoup le Quidditch et un peu moins voler en balais par lui-même, mais il avait sans doute tenu à lui faire plaisir.

Les deux complices sortirent du passage de la Salle Commune, aucunement gênés par la Grosse Dame qui ronflait dans son cadre. Un obstacle de moins, se dit Lizzie. Dans une moue qui n'était bien qu'à lui, Nathan lui proposa de passer par le passage de La Sorcière Borgne. Bien entendu, la Gryffondor acquiesça, elle savait que Nathan connaissait Poudlard comme sa poche! Les deux élèves enchainant les escaliers et autres couloirs, Lizzie sentant son cœur manquant de se décrocher à plusieurs reprises de sa poitrine lorsqu'elle croyait apercevoir la silhouette de Rusard ou de Miss Teigne. Mais il semblait que le vieux concierge avait mieux à faire ce soir. Sans doute avait il trouvé quelques élèves à torturer. Malgré la peur envahissant son corps, Lizzie ne pouvait décrocher le sourire illuminant son visage. L'adrénaline, et Nathan, deux de ses drogues les plus fortes. Elle ne pouvait pas demander mieux. C'est dans ces moments là qu'elle se sentait pleinement vivante.

Ils arrivèrent enfin dans le cour du bâtiment. Ils ne leur resteraient plus qu'à courir jusqu'au terrain de Quidditch que Lizzie connaissait bien pour s'y entrainer plusieurs fois par semaine. Nathan et Lizzie piquèrent un sprint pour arriver jusqu'à leur destination. Il fallait dire que la blondinette courait plutôt vite, mais c'était également le cas de Nathan qui avait la chance d'être plutôt grand et élancé. Arrivés à l'entrée du terrain, le Gryffondor se plia en deux sous le coup de l'effort. Lizzie, elle, encerclait ses côtes comme pour contenir son essoufflement. Nathan se laissa ensuite tomber rapidement sur le sol, ce qui provoqua un rire chez la jeune fille. Il se releva cependant prestement et lui souffla:

« Alohomora. Bienvenue mademoiselle. » tout en lui faisant signe d'entrer.

Ce à quoi Lizzie s'exécuta. Entrée dans le stade, elle observa émerveillée le terrain de Quidditch comme si elle le voyait pour la première fois. C'était bien entendu loin d'être le cas puisqu'elle était poursuiveuse chez les Gryffondors depuis l'année dernière. Mais la vision nocturne du terrain de jeu était inédite. Il avait ainsi comme une lueur d'interdit qui le rendait plus attrayant encore. Nathan se dirigea vers le centre du terrain et s'allongea dans l'herbe. Elle ne le suivit pas de suite car elle savait qu'il n'était pas un grand fan du vol en balai. Elle, par contre elle l'était. Voler, c'était un peu comme une seconde nature chez elle. Enjambant rapidement son balais, elle s'élança aussitôt dans les airs. Elle fit un rapide tour des environs, ne s'éloignant que très peu du terrain. Admirant les environs, elle profitait pleinement de l'instant. Le château dormait paisiblement sur sa colline, comme bercé dans un écrin de verdure presque aussi noir que la nuit, les arbres et prairies tout autour de l'école donnaient un sentiment de liberté plus grand encore. Peu ou presque pas de bruits, à peine quelques hululements de chouettes et autres hiboux, le murmure discret de la brise. Puis l'odeur de l'herbe fraichement coupée, de l'eau non loin d'ici et des quelques pierres qui agrémentaient la lande. L'air frais et pur qui s'engouffrait dans sa gorge, dans ses narines, revivifiant. Un sentiment de joie, de liberté, comme rarement elle avait connu. Littéralement, on pouvait dire qu'elle planait. Elle profita encore quelques secondes, quelques minutes peut-être, ce n'était pas important, Nathan comprendrait.

Lizzie baissa alors ses yeux sur la silhouette de Nathan allongé au milieu du terrain. Il semblait tout petit vu d'en haut, ce n'en était que plus amusant. Elle fondit en piqué sur lui avant de redresser son balais à quelques mètres des cheveux bouclés de son compagnon et atterrit quelques pas plus loin. De nouveau au sol, elle laissa son balais tomber sur le sol et se rapprocha de la silhouette gisante. Arrivée à sa hauteur, elle vit cependant l'éclat ivoire de ses dents éclaircir l'obscurité. Elle se laissa tomber à côté de lui avant de poser la tête sur son torse. Légèrement survoltée, elle lui demanda alors:

"Tu es sûre de ne pas vouloir faire un petit tour? C'est super là-haut! La vue est imprenable!"

Relevant sa tête vers son visage, elle se blottit un peu plus contre lui. Peut-être qu'elle arriverait à le convaincre d'enfourcher son balais. Et puis si il ne voulait pas ce n'était pas très grave. Il l'avait suivit jusqu'ici, il lui avait laissé la liberté nécessaire à son bien-être, c'était ce qui lui importait. Elle ne tenterait jamais de lui imposer quoi que ce soit!

Elizabeth & Nathan
Terrain de nuit et

frayeurs attendrissantes.

Elle était belle ma Lili. Sur son balai, elle virevoltait dans les airs comme une libellule. Un peu plus et elle m’attendrissait. J’étais bien là, dans l’herbe, allongé en mode cloporte, à regarder ma complice se faire plaisir en décollant dans les airs à manche de balai. C’était marrant mais ça me rappelait la première fois que j’étais monté sur un balai. Certains avaient déjà la pratique, contrairement à moi qui débarquait de mon appartement de Londres. Je n’avais pas de culture populaire du monde magique, je ne savais évidemment pas utiliser un balai volant. Je m’étais pris d’affection pour de nombreuses inventions du monde des sorciers, comme les jeux, Bavboules et compagnie, mais pour ce qui est du sport, la théorie me contentait d’avantage que la pratique. Comprenez le bien, je ne suis pas quelqu’un de très sportif.

À peine soixante kilos tout mouillé, des muscles apparemment absents, petit, j’étais un vrai tas d’os, avec une touffe de cheveux bouclés. En grandissant, j’avais tout gardé, le mètre quatre vingt dix en plus. J’étais plutôt taquin avec les gens qui me cherchaient, mais je n’avais jamais recours à la violence. C’est pour ça que j’aimais le monde des sorciers. Pas besoin d’être bâti comme une armoire à glace pour bien se défendre ; une bonne baguette est amplement suffisante. Lors de mon premier cours de vol sur balai, j’avais fini dans un arbre. Pas très concluant en effet. Mais j’aimais le Quidditch. C’est un peu comme les Moldus. Les plus grands fanatiques de foot sont ceux qui restent devant leur écran de télévision, le bide à bière mis en évidence.

Bah pour moi c’était pareil ; mon tas d’os et moi aimions le Quidditch. J’adorais le commenter, surtout quand mes amis jouaient dans l’équipe. Contre les Serpentards ? C’était encore plus amusant. J’avais pris la relève de Lee Jordan l’année dernière, et je ne pouvais plus m’en passer, au plus grand malheur du professeur McGonnagall. Je me voyais bien commentateur professionnelle, poste à pourboire au Ministère de la Magie, au seing du département des jeux et sports magiques. Le monde magique était vraiment plein de ressource. Un métier aussi fou que celui-ci était reconnu, et même apprécié par la communauté. J’avais à peine le temps de sortir de mes pensées farfelues que Lizzie venait auprès de moi, se coucher sur mon torse. Le simple fait de sentir sa tête ainsi posé sur moi faisait battre mon cœur un chouilla plus fort. Les aléas des sentiments. Je souriais. Elle se collait un peu plus contre moi. Il faut l’avouer, j’étais plutôt faible de caractère dans ses moments là. Je me redressais un peu, appuyé sur mes coudes et jetais un œil à mon balai, posé mollement sur l’herbe.

« Tu sais comme je suis nul sur un balai… Mais je suis sûr que je peux faire mieux que toi. »

Mensonge mes amis, mensonge. J’étais nul, Lizzie le savait, je le savais que trop bien, mais je voulais l’amuser un peu. Au pire, je me cassais quelque chose. Pas grave. Je me relevais en laissant mon amie dans l’herbe et me dirigeais vers mon ennemi juré. J’avais gardé mes réflexes de première année à lever la main devant et à dire « debout ! » d’une voix claire et forte. J’eu à peine le temps de m’écarter que mon accessoire de vol fît un salto arrière pour se retrouver au sol… Derrière moi. J’adressais un sourire énorme à Elizabeth avant de l’enfourcher à la main (le balai, pas Elizabeth). Me cramponnant au manche, je donnais un coup de pied au sol et décollais de quelques centimètres. Finalement, ce n’était pas si terrible que ça !

« Eh regardes ! Lizzie ! Regardes ! J’y arrive ! »

Oui enfin… Faut le dire vite. En un mouvement incompréhensible, que moi-même ne saurait expliqué, je me retrouvais cramponné comme un cochon embroché, près à passé au feu de bois, la tête en arrière. Mon énorme touffe de cheveux pendait mollement à la suite de mon visage virant au rouge. Le sang affluait dans ma tête et ça faisait bizarre. Je regardais ma Gryffondor favorite, à l’envers bien sûr, et capitulait en me laissant tomber sur le sol. Une chute d’un mètre et quelques. Pathétique. Je me relevais presque aussitôt et recommençais. Cette fois, j’étais à plus de trois mètres du sol, alors hors de question de tomber, sous peine de me retrouver avec une ou plusieurs côtes de cassées. J’étais dans le bon sens ce coup ci, j’adressais un clin d’œil à ma camarade, faussement sûr de moi, et essayais d’avancer… Il faut l’avouer, j’étais nettement plus à l’aise sur des rollers.

« Comment on fait pour avancer ? On donne un coup sur le côté comme pour les chevaux… Soit… TAYOOOOOOOO !!! »

Je donnais un coup sur le côté de mon balai qui parti comme une flèche. Si ma mâchoire aurait pu se décrocher, je vous jure qu’elle l’aurait fait. Le vent me faisait pleurer, mes cheveux avaient prit leur retraite. Je passais de justesse dans un des anneaux de gardien avant de me retrouvé coincé dans l’un d’eux… Sans balai. C’était drôlement haut. Je m’accrochais comme un babouin à l’anneau d’argent avant de m’y asseoir à l’intérieur. De toute manière, je ne pouvais pas redescendre tout seul.

« BON D’ACCORD ! T’AS GAGNE ! TU M’AIDES A DESCENDRE ? » je hurlais alors à son attention, observant la mini Lizzie toujours au sol.