Aventure #3 : La Tombe Rouge et Or

Aventure #3 : La Tombe Rouge et Or
Première aventure sur Albus Dumbledore, la légende

Avril 1998, Durmstrang, Empire du Grand Nord

"Force, Courage et Hardiesse. C'est de l'anglais, monsieur... Et à l'intérieur, il y a une baguette magique brisée. Je ne comprend pas..."

///"Ces mots, ce sont les valeurs de Gryffondor, l'une des Maisons de l'école de Magie anglaise, Poudlard. Quand à cette baguette..." il l'a prit en main "Ce n'est qu'un morceau de bois, elle ne produira plus jamais le moindre sortilège."

Cette baguette n'était plus qu'un simple morceau de bois, et pourtant, elle avait été déposée dans cette tombe, ici, dans les profondeurs de l'école de sorcellerie, Durmstrang. Les membres du Ministère qui s'étaient déplacés pour étudier l'objet découvert par des élèves, étaient interloqués par la présence de cet objet, ici, à Durmstrang. L'objet a été emmené en sécurité, dans un des laboratoires appartenant au Ministère des Mystères liés à la Magie, du Grand Nord.

Save the world;
. . .Parce que rien n'est impossible.
feat. Remus L. & Stella G. & Liam B. & Ivy P. & Apollon C. (c) livejournal

J'ignorais franchement ce que je foutais ici. On m'avait réveillé tôt ce matin, pour m'ordonner de me rendre je ne sais où, soit disant "une mission d'importance mondiale". D'accord. J'ai toujours adoré la précision des lettres que je recevais de l'Ordre. C'est dingue comme ils ont le sens du détail. Heureusement que j'avais l'habitude, sinon j'aurais sans doute laissé ce hibou repartir sans lui donner de réponses, et je me serais à coup sûr fait largement réprimandée. J'avais donc rejoint un autre membre de l'Ordre qui lui n'était là qu'à titre d'informateur, dans une maison abandonnée où il avait élu domicile pour le mois. Il avait pris le temps de m'expliquer la situation, étant bien plus au courant que moi en tant qu'infiltré au Ministère. Penché sur une autre affaire pour le moment, il ne pouvait pas se rendre au Grand Nord, où se déroulait la majorité des faits. Il me proposait donc de prendre sa place, étant de toute manière du même côté que lui, avec tous les papiers qui seraient nécessaires afin de changer d’identité.

L’endroit de la mission était resté secret et n’avait été annoncé qu’à une minorité. J’avais été, grâce au petit gros qui m’avait refilé son job, informée qu’un membre du territoire russe m’attendait près d’une sorte de magasin de perruques avec un portoloin. Je dois avouer qu’en le voyant, je ne m’attendais pas à tomber sur un grand, très grand, monsieur, blond et à la coiffure de Travolta. Enfin, ce n’était qu’un petit détail, son physique. Je ne compris absolument pas ce qu’il me dit à cause de son accent prononcé, mais je captais l’essentiel grâce à ses gestes : il suffisait que je touche ce… ce... cette tirelire cochon verte, pour atterrir au Grand Nord. Ca avait quelque chose d’excitant, malgré tout.

Quelques simples minutes plus tard, et je me retrouvais face à Liam, assez perturbée par le voyage – je n’étais pas une habituée de ces méthodes là. Trop en face peut-être, au point que je me prenais la fumée de sa cigarette en pleine face. Je me reculais, histoire de reprendre mes esprits, et me penchais sur le côté, intriguée par le bruit et la présence des inconnus s’activant quelques mètres derrière l’auror.

« Et bien, c’est la fête dans le coin on dirait. C’est à lui que je dois aller me présenter ? » D’un mouvement de tête, je désignais l’homme le plus imposant de la bande. « Ca promet, rien qu’à sa tête, il l’air spécial. »

Liam n’eut pas le temps de répondre ou de s’étonner de ma présence que déjà, je retirais la poussière sur ma cape de sorcière et me dirigeait vers le ‘chef’. Bon, répétons notre discours mentalement. Les couvertures, ça me connaissait, ça allait le faire. Il fallait juste que j’évite de perdre mes moyens et de tout foutre en l’air. D’après les dires de mon collègue phénixien, il s’agissait de mettre la main sur un objet trouvé il y a peu à Dumstrang. En ce moment, ce dit objet était entre les mains du ministère étranger, ce qui n’allait pas réellement en notre faveur. Il fallait simplement qu’on les persuade de laisser cette découverte à l’Angleterre, et de l’apporter au QG, où il sera étudié puis détruit si besoin. On ne sait jamais. Une relique de Gryffondor, c’est rare qu’on tombe dessus… C’était relativement inquiétant. Inquiétant, mais j’aimais ça.

« Ivy Powell, membre du département de la coopération magique internationale. Je suis là pour… régler les différents, au cas où il y en aurait. On m’a informé de ce qui s’était passé. Avec mon collègue, et là je désignais Liam d’un regard, sourire aux lèvres, nous sommes ici dans le but d’en apprendre plus, l’affaire concernant de manière directe l’école de sorcellerie Poudlard. D’autres membres du Ministère anglais devraient arriver d’ici peu. On doit être légèrement en avance, tous les deux. » terminais-je finalement en me retournant vers Monsieur Brown.

Je n’avais jamais eu l’occasion de travailler avec lui. Il avait l’air plus expérimenté que moi, tant mieux, je suis tellement douée pour faire n’importe quoi qu’une personne plus âgée ne serait pas de trop pour rattraper mes erreurs.

La seule raison qui m'avait poussé à venir jusqu'au Grand Nord ? La présence de l'oncle Remus et une mission qui était d'avantage une quête qu'un véritable combat ou on devait risquer sa peau. Mourir n'était pas dans ma liste de chose à faire, surtout ses derniers temps. C'était une bonne occasion pour moi de me bouger un peu. Depuis l'attaque du Terrier de nombreux mois avant cela, je restais la majorité du temps à la maison, à travailler à la boutique. Je n'étais que très peu présente pour l'Ordre, mais quand on m'avait proposé cette mission, j'avais accepté. J'avais reçu la lettre tôt le matin. J'étais endormie aux côtés de George, à plat ventre, quand j'entendais un hiboux taper du bec à la fenêtre. Un grognement de mon Jules m'indiquais que je devais me bouger moi pour mettre fin au vacarne du volatile. Je lui donnais un coup de coude en soupirant et me levait en chemise d'homme, ouvrait la fenêtre et recevais alors une lettre du seaux du bureau des Aurors, qui demandait le soutient de membre de l'Ordre. Super ! J'avais pas prévu aujourd'hui de casser du Mangemort m'enfin. On m'indiquait le lieu de rencontre, sur un terrain aménagé pour l'enquête. J'avais l'impression d'être dans un film policier. De plus, ce qu'il y avait à chercher n'était pas rien. S'il s'agissait bien d'une relique de Gryffondor à récupérer et à ramener parmis nous, en Angleterre, je devais accepter, en tant qu'ancienne Gryffondor. J'étais très attachés à mes racines scolaires, parce que j'avais vécu de très bonnes années à l'école des sorciers. J'étais quand même fière, parce que j'étais la seule de la famille à avoir été à Gryffondor. Mon père, ma mère et ma soeur avaient été envoyés à Serdaigle, en raison de leur caractère dit "à gros Q.I". Non j'étais pas bête, j'étais même une bonne élève à l'époque, quoi qu'un peu tête brûlée, c'est sans doute pour cette raison que j'avais été envoyé là bas plutôt que chez nos mais bleus et argent.

"Super."

Je murmurais à l'adresse de ma propre personne. J'enfilais alors un pantalon un peu troués de partout, du style patte d'élephant que j'affectionnais particulièrement, de grosses bottes cloutées, à grosses semelles... En cas de neige sait-on jamais, un pull à grosse maille avec un haut à manches longues en dessous. Je m'armais de mes mitaines, de ma cape noire, deux traits de khôl à chaque yeux, et j'étais partie. Je laissais un mot à l'adresse des jumeaux que j'entendais ronflés dans les pièces d'à côté, alors que je m'apprêtais à boire un thé avant de partir. Je sortais par la porte du magasin et après avoir refermé derrière moi, j'analysais la lettre pour repérer l'endroit. Je soupirais, respirais un bon coup et transplanais à l'endroit prévus.

Par Merlin... Il faisait sacrément froid! Je soupirais et relevais le col de mon long manteau de cuir en arrivant sur les lieux. Mes pas étaient lourds par le froid, mes lourdes semelles claquant le froid avec conviction. Je pouvais presque être intimidante. J'arrivais devant deux membres de l'Ordre aux teints bien plus anglais. Je les reconnaissais bien, ils étaient de chez moi. Apparemment, ils venaient d'arriver eux aussi. Je me plantais devant eux et tendais ma main glacée chacun leur tour pour serrer la leur.

"Stella Galactica. On m'a envoyé ici pour la mission du reliquaire. Ou est le reste de l'équipe ?"

Galactica était le nom de mon disparu de père. Certains à l'Ordre ne ce souvenait de lui que comme l'homme de l'Ordre qui avait été enlevé il y a de ça presque dix ans sur ordre de Dolohov. Ou alors, ils se souvenaient du grand astronome qu'il était. D'un côté, après ce qui est arrivé à mon père, je comprenait pourquoi ma mère avait refusé cette fois ci de travailler pour l'Ordre. Elle voulait ce protéger elle même, pour le bien de ma jeune soeur. Je les avais envoyé sous protection dans nord ouest de l'Espagne, région d'origine de mon père, à cause du statut sanguin de ma mère. En effet, elle était une "sang de bourbe", ce qui était dangereux. On ne savait jamais. Déjà que moi, j'avais déjà eu quelques Mangemorts aux trousse, tout ça parce que mes parents étaient des né-moldus chacuns. En un sens je ne l'étais donc pas, puis ce qu'ils étaient tout deux sorciers. Mais bon... Les Mangemorts ne cherchent pas trouver la faille de leur raisonnement, ils reçoivent simplement des ordres qu'ils executent bêtement. J'humais alors la fumée relâchée par la cigarette du patron après leur avoir escquissé un sourire courtois.

POST MJ DE LA MISSION :

"Bien bien, je vais vous conduire jusqu'aux élèves qui ont découvert la tombe..."

Clair, net et précis.

Je ne me préoccupais plus de ce qui se passait, observant les lieux avec attention sans vraiment me soucier de ce que racontait les deux autres. Je me contentais d’un hochement de tête pour saluer la nouvelle venue, tapant du pied en attendant qu’on nous indique où nous pourrions récolter davantage d’information sur la baguette retrouvée. On était là pour ça, après tout. Pas besoin de discuter de la pluie et du beau temps, seul comptait la propriété de Godric. Je laissais échapper un léger sourire avec que l’homme, du nom de Liam, commençait à se présenter. Tant de mots pour si peu. Au moins, on savait qu’il serait utile pour faire craquer les pauvres petits gosses qui allaient nous être présentés, c’était un bon point.

« Si on ajoute ma manie à faire culpabiliser les autres à tes manières de travailler, je pense qu’on pourrait arriver à un bon résultat. » Finissais-je par dire à l’attention de l’américain (?).

Main dans les poches, regard curieux, j’affichais un sourire faussement amical en direction du dirigeant du chantier, car c’était bel et bien un chantier, tout ce foutoir. Enthousiaste, je le suivais, un peu en avant par rapport aux deux autres, tandis qu’il nous faisait rejoindre ceux qui avaient mis la main sur la précieuse relique. Si elle semblait avoir été amenée dans un autre endroit, cela n’empêchait qu’il fallait se renseigner au possible sur les circonstances de sa découverte. Chaque détail était important. La moindre petite précision pouvait tout changer, tout bousculer. Il était d’une importance capitale d’en apprendre le maximum, quitte à devoir faire souffrir un peu les gamins – ils en verraient d’autres de toute manière, autant les préparer tout de suite.

Mes basquets claquant contre le sol humide, je prêtais attention à tous les virages que nous prenions, détaillant les murs pour être en mesure de les différencier, si jamais besoin était. Avant que je n’ai pu me rendre compte de la durée du trajet, nous étions placés devant la porte d’une salle de classe miteuse, dans laquelle je pénétrais sans attendre. Entendant vaguement les explications du ‘‘chef’’, je me contentais d’un coup d’œil circulaire. Une ambiance assez… plate, régnait dans la pièce. Beaucoup de chaises, un tableau, de l’encre dans un quoi, et malgré les fenêtres la pièce restait néanmoins sombre. Je grimaçais légèrement, m’attendant à mieux en voyant la porte aux airs royaux, j’étais déçue, en effet. Peu importe la déco ! On va y mettre notre petite touche rougeâtre dans pas longtemps, quoi qu’il en soit.

Je n’ai pas l’habitude de débattre avec les russes. Ni avec les anglais. Avec personne. Ca n’allait pas changer aujourd’hui. Me dirigeant vers les élèves, je prenais une chaise au passage et me plaçait devant eux, sans prendre le temps de me présenter. Je laissais les autres s’occuper des protections, n’ayant jamais été très douée personnellement pour la dissimulation aux sortilèges – les seuls que j’enregistrais parfaitement étant ceux d’attaques, le pratique, je ne connais pas. Jambes et bras croisés, impassible, je les dévisageais alors que j’étais assise d’une manière assez décontractée. Pour une supposée employée du Ministère anglais, ce n’était pas très classe.

« On va pas y aller par quatre chemins. Vous nous raconter tout depuis le début, de la raison qui vous a attiré à cette tombe, jusqu’à maintenant. De la description des lieux aux paroles qui ont été prononcées. Quitte à nous dire ce que vous avez pris au petit déjeuner, si ça peut avoir une incidence sur le reste. » Ils étaient jeunes, la stature de l’étudiant de base. Pourtant, le fait qu’ils aient été les premiers témoins, les premiers à avoir vu cet objet à la si grande importance, les rendait particulier. « A votre place j’éviterais de protester, j’ai Donkey Kong et Miss Sabrina avec moi, si jamais vous n’êtes pas en mesure de coopérer. » Pas certain qu’on est les même références, mais au moins je voyais de quoi je voulais parler.

(Come back when you can – Barcelona)

Remus était planté sur les falaises qui bordaient la cote Est de l'Ecosse. Les mains enfoncées dans les poches de son éternel pantalon en tweed, il regardait distraitement les vagues de la mer se fracasser sur la roche en contrebas. Le vent froid qui s'engouffrait dans le col de sa veste lui glaçait les os mais il ne le sentait pas vraiment. En réalité, cela faisait des semaines que les choses glissaient sur lui sans l'atteindre réellement. Sa dispute avec Tonks à l'hopital et leur séparation tacite depuis avaient tout relégué au second plan. Rien n'était plus grave que l'absence de la jeune femme dans sa vie. Rien ne pouvait l'être. Sans elle, il n'était plus rien. La sorcière avait repris avec elle tout l'espoir et l'estime personnelle qu'elle lui avait apporté en s'incrustant comme elle l'avait fait dans sa vie.

Le loup-garou avait les traits tirés, témoins de ses nuits passées à cauchemarder ou à tourner pitoyablement en rond. Il avait provisoirement élu domicile dans une petite cabane de chasse au coeur d'une forêt écossaise afin de se retrouver avec lui-même, bien qu'il soit son pire ennemi. Une seule personne savait où le joindre si une urgence se présentait : Arthur Weasley. Remus avait une confiance aveugle en la discrétion de cet homme. Même si Molly le lui demandait, il y avait fort à parier qu'il ne lui révélerait pas la position du lycan et c'était ce qu'il voulait. Etre seul, se lamenter sur son sort qu'il pensait bien mérité. La punition était seulement arrivée un peu tardivement. C'est vrai que l'espace de quelques mois, il s'était dit que, malgré la menace omniprésente du Seigneur des Ténèbres et de ses sbires infâmes, il pourrait trouver un peu de bonheur auprès de Tonks, qui – miraculeusement – l'aimait. L'avait aimé plutôt. Car ce qu'il tenait pour sûr il y a quelques semaines était parti. Tout comme l'était l'enfant que sa compagne avait commencé à porter. Son enfant. Leur enfant.

Remus détacha ses yeux des vagues pour lever la tête et les fixer sur les nuages noirs au dessus de lui. A la manière dont ils étaient rougis, on devinait qu'il avait pleuré. Dans quelques minutes, il pleuvrait et sa faiblesse serait alors noyée parmi d'autres gouttes d'eau. Il attendit de sentir les prémices de l'averse sur lui pour se décider à rentrer. Se détournant de la falaise à regret, il rejoignit le chemin et reprit d'un pas lent sa marche en direction de la forêt et de sa maison de fortune.
L'abri de chasse se trouvait à cinq bons kilomètres et, le temps de les parcourir à la manière moldue (c'est-à-dire en mettant bêtement un pied devant l'autre), il y arriva trempé jusqu'aux os. Il en avait à peine ouvert la porte qu'il sentit immédiatement que quelqu'un d'autre était entré avant lui. D'un geste incroyableme vif qui était la résultante de longues années de méfiance, le sorcier tira sa baguette de sa manche et la pointa droit devant lui. Suspendant sa respiration pour essayer de percevoir un bruit qui lui indiquerait la position actuelle de son visiteur, il laissa la porte ouverte et progressa dans la maison. Il ne lui fallut pas longtemps pour apercevoir l'intrus, accroupi devant la cheminée dans lequel brûlait un feu qu'il semblait avoir juste allumé. Les flammes dans l'âtre étant la seule source de lumière de la pièce puisqu'il n'avait jamais ouvert les volets, il ne pouvait pas bien voir de qui il s'agissait. Aussi déclara-t-il, d'une voix grave et menaçante pour faire son petit effet :

_ Gardez les mains bien en évidence et retournez-vous.

L'interpellé sursauta mais obtempéra. Remus reconnut bientôt le visage souriant de son ami Arthur Weasley. S'agissait-il bien de lui cependant ? Les années de service pour l'Ordre du Phoenix l'avait rendu méfiant, souvent bien à propos, et cela s'était révélé bien utile et salvateur par le passé.

_ Bonsoir Remus. J'ai eu du mal à...

_ Le parfum de la tarte qu'avait fait Molly la dernière fois où je suis venu manger au Terrier, le coupa soudainement le lycan sans abaisser sa baguette.

Arthur esquissa un petit sourire. C'était une habitude chez Lupin de procéder à une vérification d'identité. Il le savait et il respectait cela. Les bras toujours tendues de chaque coté de son buste, il se livra à une gymnastique mentale pour trouver la réponse. Le loup avait bonne mémoire et il s'imaginait toujours que les autres mémorisaient également ce genre de détails. Heureusement, la fameuse tarte avait donné matière à discussion la dernière fois qu'il était venu au Terrier et il était effectivement capable de se rappeler son parfum.

_ Miel-citrouille, dit-il, raisonnablement sûr de lui.

Remus abaissa immédiatement sa baguette dans un soupir et s'approcha de son visiteur. Les deux hommes échangèrent une rapide accolade et ils s'installèrent autour de la table. Ce fut d'abord le silence entre eux, silence pendant lequel le squatteur des lieux leur servi à chacun un verre de bieraubeurre, et puis un long regard du lycan incita Mr Weasley à lui parler de la raison de sa venue.

_ Il y a du nouveau. Je ne pense pas que tu en ais entendu parlé ici sinon tu sera revenu au Square Grimmaurd.

Il avait à présent toute l'attention de Remus, qui l'incita d'ailleurs à poursuivre d'un geste du menton.

_ Un tombeau a été découvert sous l'école de Durmstrang. A l'intérieur a été trouvé une baguette magique dont l'étui était gravé du motto de Godric Gryffondor. Evidemment, le Ministère Brittanique essaye de mettre la main dessus mais les russes sont plutôt coriaces en affaire. Nous ne sommes pas certains qu'il soit pertinent de les laisser l'avoir. Pas plus que le Ministère du Grand Nord d'ailleurs. On ne sait pas encore ce qu'ils comptent en faire.

Quand Arthur s'interrompit pour prendre une gorgée de sa boisson, Remus souffla :

_ Tu penses que la baguette est un Horcruxe.

Le sorcier hocha lentement la tête avant de regarder à gauche puis à droite comme pour s'assurer qu'ils étaient bien seuls et renchérit :

_ Nous savons que Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom a enchanté des objets appartenant aux fondateurs de Poudlard. Si cette baguette appartient à Godric Gryffondor, comme cela semble être le cas, nous devons la récupérer et la détruire.

Remus se leva de son tabouret pour faire quelques pas dans la pièce. Ils avaient passé des journées entières à essayer de déterminer les potentiels Horcuxes de Voldemort, sans jamais vraiment avoir de piste concrête. L'Ordre ne pouvait effectivement pas laissé passer cette chance. Le Ministère Brittanique allait essayer d'obtenir la baguette par les voies diplomatiques mais il y avait fort à parier que si la manière douce échouait, le Ministre s'engagerait sur la voie de l'illégalité pour aller dérober l'objet dans les mains des russes. L'Ordre devait donc agir avant eux et leur couper l'herbe sous le pied.

_ Est-ce qu'on sait où se trouve la baguette actuellement ? Demanda Lupin en se retournant vers son collègue.

Arthur eut une petite moue gênée avant d'avouer :

_ Nous savons seulement qu'elle se trouve encore dans le Grand Nord, dans un des laboratoires d'études magiques.

Compte tenu du nom de ces installations un peu partout dans le pays, c'était un mince indice. Pas désespéré néanmoins. Le loup-garou croisa les bras sur son pull en laine usé et braqua son regard pensif sur le feu qui crépitait dans l'âtre. Leur lumière jaûnatre éclairait inégalement les balafres qui couvraient son visage et lui donnait un air proprement terrifiant.

_ Qu'avez-vous prévu ?

Il y eut un court silence après quoi Arthur déclara :

_ En fait, nous espérions que tu pourrais nous le dire. Beaucoup de personnes te considèrent comme le successeur de Dumbledore, Remus. Une forte majorité de membres de l'Ordre s'est tournée vers toi. Tu dois leur répondre. Reviens au Square Grimmaurd, nous avons besoin de toi.

Bien que ces mots auraient du le flatter, l'ancien professeur eut envie de hurler et d'envoyer un coup de poing dans la cloison de bois de la maison. Comment ces personnes pouvaient-elles attendre quelque chose de lui ? Il était un loup-garou, pour ne pas dire un monstre – il se dégoûtait. Pourquoi ne voulaient-elles pas le voir ? Pourquoi n'étaient-elles pas effrayées ni répugnées ? Et surtout, pourquoi se croyaient-elles en sécurité près de lui ? C'était un non-sens qu'avait présenté Tonks déjà quand elle avait tenu à investir sa vie. Il n'avait pas compris et ne le comprenait toujours pas. Au fond, il les détestait tous de l'aimer.
Néanmoins, Arthur avait joué avec le bon fil lorsqu'il avait présenté la situation de telle sorte à ce que Remus sente le reproche d'avoir abandonné l'Ordre. Bien sûr, il ne l'avait pas vraiment abandonné mais en se retirant de son coeur, il était devenu un fantôme inutile. Et Lupin détestait être inutile. Surtout qu'il s'était engagé envers le plus grand sorcier mort de tous les temps et qu'il comptait bien combattre jusqu'à la destruction totale du Seigneur des Ténèbres ou jusqu'à ce qu'un Mangemort ait raison de lui.


***

Deux jours plus tard, Remus se trouvait dans le salon de la Maison des Black. Il fut étonné de constater à quel point le 12 Square Grimmaurd lui avait manqué. En fin de compte, même s'il avait sans cesse peur d'y croiser Tonks, il aimait rencontrer les membres de l'Ordre au détour d'un couloir. Et puis il avait revu Harry, qui était venu le trouver dès qu'il avait appris la nouvelle de son retour au QG.
Il avait été convenu que Remus se rendrait dans le Grand Nord avec Romolus Greenheart, un Auror qui s'était déjà illustré dans plusieurs batailles et avait à ces occasions prouvé sa loyauté à l'Ordre en faisant enfermer plusieurs Mangemorts à Azkaban. N'ayant toujours aucune piste quant à la position du laboratoire où se trouvait la baguette, les deux sorciers avaient prévu d'y aller un peu à l'aveuglette et d'en visiter plusieurs en un minimum de temps. Ce plan tomba totalement à l'eau lorsque Romolus se retrouva à Sainte Mangouste après un combat contre les sbires de Voldemort alors que son utilité était en sousnombre. La mission allait être retardé le temps qu'il se rétablisse mais le temps était justement ce qui leur manquait et attendre trop donnait la possibilité au Ministère Britannique de réagir avant l'Ordre.
La jeune Hermione Granger se présenta spontanément comme remplaçante et, malgré les protestations de Lupin, il fut décidé que ce serait elle qui l'accompagnerait. La sorcière avait brillamment trouvé un moyen de déterminer quels laboratoires avaient le plus de chances de renfermer la baguette supposée de Godric Gryffondor en étudiant le mouvement des Aurors du Grand Nord dans ces différents laboratoires. Il était évident que les russes étaient suffisamment malins pour ne pas surcharger de protection l'endroit où se trouvait l'objet pour ne pas attirer l'attention des Ministères étrangers dessus mais ils ne pouvaient non plus le laisser sans aucune sécurité. En étudiant cela, Hermione avait pu réduire le nom de laboratoires possibles à six, ce qui était déjà une vraie aide.



***

La chance n'avait pas particulièrement souri à nos deux aventuriers. Ils avaient déjà visité quatre laboratoires sans trouver aucune trace de la baguette. Qui plus est, ils avaient manqué de se faire repérer lors de leur dernière expédition. Il y avait fort à parier que le Ministère du Grand Nord avait eu vent de quelques incongruités et demandé à ses hommes d'être encore plus vigilants, ce qui n'allait pas leur faciliter la tâche.

Comme ils arrivaient en vue de leur prochaine cible alors qu'ils volaient vers elle sur leurs balais respectifs, Remus fit signe à Hermione qu'il était temps d'atterrir et de finir le chemin à pied. S'approcher davantage serait risquer de se faire repérer et le lycan était quasiment sûr qu'inventer une histoire de simple balade dans le froid polaire ne serait pas extrêmement crédible auprès des autorités russes. Surtout si ce laboratoire renfermait la précieuse baguette. Les sorciers mirent donc pieds à terre, dans la neige qui habillait tout le paysage alentours. Ils étaient engoncés dans d'épaisses doudounes, avec bonnet, écharpe, gants et capuche... bref, tout ce qui leur fallait pour ne pas mourir de froid.

Comme à chaque fois qu'ils avaient approché d'une installation, Remus se mit face à la jeune sorcière, attrapa ses épaules et fixa son regard sérieux dans le sien pour répéter les mêmes commandements :

_ Bon, tu sais ce qu'on a dit, hein ? Tu restes derrière moi et si nous nous faisons repérer, tu files sans demander ton reste. Je te couvrirai et je t'interdis formellement de t'arrêter avant d'être en sécurité. Si je ne te rejoins pas en moins d'une demi-journée, tu retournes à Londres au QG et raconte ce qui s'est passé à Arthur.

Le lycan lâcha son ancienne élève avant de se radoucir.

_ De toutes façons, ça ne servirait à rien d'insister. S'ils nous voient, ils déplaceront la baguette.