Ceux qui errent ne sont pas toujours perdus... [FE]

Lorsque son amie lui demanda si elle n'avait rien contre les chats, la belle sourit de plus belle. Personnellement ces animaux fascinaient la jolie blonde mais elle n'en n'avait jamais eut, peut être avait-elle peur de ne pas être assez là souvent pour s'en occuper, peut être certainement qu'elle ne se croyait tout simplement pas capable de s'occuper d'un animal...

- Nan je n'ai rien contre les félins, enfin sauf si ton chat fait ses griffes sur le divan

La belle se mit à rire puis Dahrah retourna au sujet de l'ordre et là l'auror se fit plus sérieuse, elle l'écoutait avec attention, plongeant son regard dans le sien et elle bloqua sur une de ses phrases : " Il faut seulement que tu sois bien certaine de vouloir tout donner, et peut être même la vie des peu de personnes qui te sont encore chères." A ses paroles la belle déglutit, elle baissa même le regard vers la table. Perdre les dernières personnes qui comptaient à ses yeux ? Elle y pensait chaque jour, en plus les personnes qui comptaient le plus pour elle faisaientt partit de l'ordre : Dahrah, Amadeo, Sélène... Elle savait qu'elle risquait de les perdre plus facile que des gens "normaux".

Elle avait pourtant essayé de ne pas s'attacher mais elle avait finit par céder avec Amadeo. Lorsqu'elle l'avait rencontré il y avait eut un feeling immédiat, il y avait quelque chose dans ses yeux, dans ses paroles, qui l'apaisait et tout est partit de ça. Aprés s'être revu plusieurs fois elle se rendit compte de ce qui était en train de se passer, elle s'attachait, elle se confiait et, elle qui s'était pourtant juré de ne plus se confier à personne avait finit par le faire et le prix à payer était qu'elle avait constamment peur de le perdre à présent. Il fut le seul ami qu'elle eut pendant un bon moment puis rebelotte elle croisa le chemin de Sélène puis recroisa celui de Dahrah...
Elle savait qu'a présent perdre une de ses trois personnes engendrerait une grande douleur mais elle ne pouvait pas nier le fait qu'ils la rendaient heureuse, que grâce à eux elle avait un semblant de vie normal, elle riait et souriait. Ils étaient comme des piliers pour l'empêcher de flencher, elle avait besoin d'eux.
Elle releva les yeux vers son amie, elle la fixa un instant en silence puis elle prit la parole :

Les seules personnes qui compte à mes yeux font partit de l'ordre, ils risquent leurs vies et j'ai peur, j'ai peur chaque jour d'avoir à subir encore la perte de quelqu'un qui m'est cher...

Elle s'arrêta un instant, elle se sentait tout d'un coup étrange, elle sentait un picotement dans sa poitrine, ses yeux commençaient même à briller légèrement. Elle n'avait jamais confier à qui que ce soit ses peurs, enfin si peut être à Amadeo et encore. C'était la première fois que Lyrrha Nipheleim avouait avoir peur alors un peu normal qu'elle se sente un peu bizarre mais elle prit une grande inspiration et tenta de retrouver son calme, elle but même une gorgée de son chocolat puis elle s''adressa de nouveau à Dahrah :

Et même si j'ai envie d'entrer dans l'ordre il reste cependant un problème de taille. Amadeo refuse que j'y entre et je suis sûre qu'il serait prêt à tout pour m'en empêcher et mes justifications n'arrivent pas à bout de son caractère et sans son accord je ne pourrais pas, il est trop important à mes yeux...S'arrêtant de nouveau, elle baissa les yeux, fixant de nouveau sa tasse puis elle ajouta à voix plus basse : Peut être que tu pourrais m'aider à le faire changer d'avis ?

Dahrah n'avait pas la moindre intention de tourmenter son amie mais si la belle blonde était prête à entrer dans l'ordre, elle devait au moins l'informer des possibles conséquences. Pas que Lyrrha n'était pas assez intelligente pour le réaliser mais simplement que parfois rester à l'écart de la guerre n'avait rien de lâche, c'était simplement un moyen de se préserver. Après tout, Dahrah se disait parfois que son métier de médicomage lui suffisait amplement et qu'elle n'aurait par conséquent pas besoin de lutter au sein de l'ordre. Oui, mais le hic, c'était qu'elle avait une famille, de moldus qui plus est, et qu'elle voulait par dessus tout les protéger. Et puis avec le temps, elle avait développé des liens au sein de l'ordre, la jeune irlandaise n'étant malheureusement pas du style à rester à l'écart. Elle aimait rencontrer de nouvelles personnes, tisser des liens, elle estimait qu'on pouvait apprendre de chacun et même parfois de ses ennemis...

Il était certes louable de nouer des liens avec les autres, mais l'attachement qui en résultait n'était parfois que plus oppressant. Combien de fois avait-elle été hantée par l'insomnie en pensant à un de ses proches en mission? Lara, Arthur, Amelia, Tony et tant d'autres. Même pour les membres de l'ordre plutôt énervants, elle se surprenait à être inquiète en ne les voyant pas revenir, à l'image d'Amadeo. Beaucoup verraient en elle, la bonne poire, la naïve, l'ingénue de service, mais non, Dahrah était surtout fondamentalement humaine. Elle avait quelques ennemis, mais peu en réalité, ceci dit quand elle n'aimait pas, ce n'était pas à moitié, mais dans ces cas là, l'Irlandaise préférait jouer l'indifférence tant que possible, n'ayant jamais eu un goût très prononcé pour le conflit.La sortant de sa réflexion, Lyrrha reprit la conversation:

Les seules personnes qui compte à mes yeux font partit de l'ordre, ils risquent leurs vies et j'ai peur, j'ai peur chaque jour d'avoir à subir encore la perte de quelqu'un qui m'est cher...

Cela surprit quelque peu la guérisseuse, ainsi Lyrrha connaissait d'autres personnes au sein de l'ordre et on ne pouvait pas dire qu'elle était très proche de l'irlandaise même si elles se connaissaient depuis longtemps, elle ne comprit pas sur le moment pourquoi l'ancienne Serdaigle lui demandait d'appuyer sa demande à elle, mais la rouquine le saurait bien vite... A ses dernières paroles, elle vit alors l'attitude de son amie changer. Habituellement si joyeuse, son regard se baissa vers la table du bar quelque peu tourmenté, elle sentit le malaise de la jeune femme, elle pouvait le reconnaître aisément, elle l'avait tant de fois ressenti elle même. Elle vit son regard devenir un peu luisant et elle sentit le trouble la gagner également. Mais elle se contenta simplement de se taire, elle ne voulait pas lui adresser une parole réconfortante des plus banales, les gens avaient le droit de s'exprimer, même si ils voulaient exprimer de la peine et qu'elle était toujours déconcertante pour celui qui la recueillait, là en l'occurrence Dahrah. Néanmoins, Lyrrha reprit vite contenance, buvant une gorgée de sa boisson, Dahrah caressant sa tasse de ses doigts tout en la regardant bienveillante:


Et même si j'ai envie d'entrer dans l'ordre il reste cependant un problème de taille. Amadeo refuse que j'y entre et je suis sûre qu'il serait prêt à tout pour m'en empêcher et mes justifications n'arrivent pas à bout de son caractère et sans son accord je ne pourrais pas, il est trop important à mes yeux...

Dahrah tenta tant bien que mal de masquer son trouble. Mais qu'est ce qui la troublait à vraie dire? Elle même n'aurait su réellement comment le définir. Tant d'émotions la gagnèrent si rapidement, la surprise, l'étonnement, la gêne, le questionnement... Lyrrha semblait proche d'Amadeo ce qui était déjà déconcertant. Ce type n'était d'apparence que froid et arrogant, elle n'aurait pu soupçonner de sa part un quelconque attachement envers quelqu'un , encore moins avec une personne si pure et joyeuse que Lyrrha. Mal à l'aise, car elle était persuadée que cet homme la détestait intensément, d'autant plus depuis leur dernière mission en commun au ministère. Elle avait certes découvert une autre facette de sa personnalité en cet instant et après tout il avait tout fait pour la protéger mais il avait également eu quelques paroles dures à son égard, et une attitude des plus froides lorsqu'elle lui avait apporté les soins. Même si l'irlandaise avait mis cela sur le compte de sa fierté, elle ne savait pas pour autant ce qu'il pensait véritablement d'elle. Car là était l'autre problème, l'ancien Serpentard, aussi arrogant et prétentieux qu'il était l'attirait. Elle ne savait pas expliquer pourquoi mais il en était ainsi, elle ressentait quelque chose, quelque chose de fort et d'inconstant pour lui. Aussi, les révélations de sa jeune amie ne la troublèrent que davantage. Peut être que ces deux là avaient développé un lien plus qu'amical et Dahrah ne pu s'empêcher de ressentir de la honte sans qu'elle ne puisse l'expliquer vraiment. Sans doute que si elle avait eu le choix en cet instant, elle serait simplement partie en courant, mais elle aurait alors l'air complètement ridicule! Tentant de garder une contenance, se rendant compte qu'il fallait bien dire quelque chose, que son silence était tout simplement absurde, elle articula hébétée:

" Ah tu connais Amadeo?"

Pitoyable! Mais sa réaction était tout simplement nulle, balbutiant ces quelques mots complètement ridicules, Dahrah se maudissait intérieurement, elle se mordit d'ailleurs fortement la joue, ne pouvant empêcher son pied de sautiller nerveusement au sol soudainement gagnée par une angoisse complètement absurde. Elle n'aimait pas se sentir ainsi, elle était déstabilisée, cela ne lui arrivait pas très souvent et avec peu de personnes, son métier l'avait habituée à réagir avec sang froid et en cet instant elle était loin d'être un exemple. Lyrrha ne semblait pas avoir mesuré l'étendue de son trouble, en tout cas pas immédiatement car elle lui souffla:

Peut être que tu pourrais m'aider à le faire changer d'avis ?

Si elle n'avait pas été si angoissée, elle aurait tout simplement éclaté de rire, elle convaincre Hortensius? Mais un simple déglutissement parvint à sortir de sa gorge, regrettant amèrement que l'endroit soit non fumeur, elle n'avait rien pour lui donner contenance, la simple pensée de boire sa boisson lui faisait redouter un possible étouffement. Elle se contenta de passer la main sur son visage tout en expirant un long soupir:

" Lyrrha, je ne serai pas d'une grande aide. Je pense qu'Amadeo me déteste!"

Elle lui sourit, façade extérieure bien plaisante, mais à l'intérieur ravagée. Elle avait simplement envie de se laisser aller à une réaction exagérée, une réaction enfantine, mais il n'en était rien, il fallait voir les choses telles qu'elles étaient, elle était attirée par un homme qui la trouvait ridicule et qui sans doute la détestait. On ne pouvait prévoir de lois en matière d'attachement et l'irlandaise gagnée par le remord de ce sentiment ne pouvait que se contenter d'adopter une attitude bienveillante envers son amie. Elle comprenait ceci dit, Lyrrha était tellement belle, tellement intelligente, on ne pouvait que l'aimer même de la part d'un cœur de glace, elle pourrait faire fondre celui de n'importe qui. Il fallait se rendre à l'évidence, Dahrah n'avait pas cette corde à son arc.