May I help you? [Fe. Amadeo Hortensius]

racine d'asphodèle en poudre
sangsues
corne de licorne
peau de serpent d'arbre du Cap
figues



Louise relut attentivement la liste des ingrédients pour sa potion. Elle n’était pas très avancée, le seul ingrédient qu’elle possédait se trouvait n’importe où. La jeune fille était debout, en plein milieu du chemin de traverse. C’était bientôt les vacances de noël, il y avait du monde, surement pour les achats de cadeaux. La seule préoccupation de Louise était de trouver les ingrédients manquant. Elle venait de faire presque toutes les boutiques du passage.

La potion en vue était très importante aux yeux de Louise, c’était sa seule chance de rester à Poudlard. Le professeur de potion la jugeait trop insolente, le professeur de défense contre les forces du mal la jugeait trop turbulente. Bref, Louise n’était pas très bien vue en ce moment, c’était même un peu dangereux pour elle. La jeune fille devait absolument trouver ses ingrédients.

Louise leva la tête de sa liste, la rue était pleine à craquer, quelques flocons de neige venaient de faire leur apparition. Elle marcha doucement, dans l’espoir de trouver un malheureux magasin qui vendrait de la peau de serpent d'arbre du Cap. Elle tourna dans une rue assez étroite et assez sombre.

L’atmosphère s’était refroidi, des gens étrange faisaient des trucs étranges. Louise n’était pas rassurée du tout, mais c’était le seul moyen de trouver ces fichus ingrédients. A vrai dire, elle longeait les murs, baguette à la main, on ne sait jamais ce qui pourrait se passer. Une bande de voyou passa a toute vitesse, paniqué, la jeune fille courra, sans trop chercher à comprendre, vers une petite ruelle. Louise s’adossa contre un mur, elle avait du mal à respirer.

Louise remarqua des faisceaux de lumières venant de la maison d’en face, elle s’en approcha discrètement. Deux hommes étaient en train de se battre, les deux portaient des habits sombres. La jeune fille pensa à des mangemorts. La porte était ouverte, ils étaient en train de se battre avec des sorts tous plus puissants les uns que les autres. Louise poussa un cri de terreur, une souris venait de grimper sur le rebord de la fenêtre. Très discrète, les deux hommes se tournèrent vers elle …

Louise ne pourrait pas combattre deux mangemorts à elle toute seule, pourtant elle avait l’impression de connaitre l’un d’entre eux. Il avait la trentaine, brin, grand et plutôt pas mal. Impossible de se souvenir où elle l’avait croisé, la seul chose qui venait à l’esprit de Louise c’était sa liste d’ingrédient. Mine de rien, si elle s’en sortait vivante de cette expérience, elle pourrait le présenter en projet au professeur de défense contre les forces du mal, ce serait un vrai plus.

Le silence entre les deux hommes était devenu pesant, Louise hésitait entre partir en courant ou s’enfuir à toute vitesse …

L'Ordre, encore. Il y a des jours où il se demandait le but de son engagement. S'entourer d'indésirables, impurs, et souvent maladroits. Sa vie entière se voyait modifiée par son dévouement. Et pourquoi ? Des plans, des traques, inutiles. Quelques mangemorts étaient démasqués, détenus, alors que le jeune homme était partisan de la peine définitive. Les rayer, gommer, plutôt que de les oublier un moment, afin que, et il ne fallait pas se leurrer, ils reviennent, nourrissant des envies encore plus dévastatrices. Ils seraient les premiers à trinquer. Et de toute évidence, cela ne le chagrinait pas vraiment. En ce qui le concernait évidement. Ses angoisses commençaient à toucher autrui, à croire que le garçon se mettait à toucher du doigt l'humanité. Qui aurait cru que cet indépendant et solitaire pourrait se plaire à se voir entouré ? Plutôt que d'accorder à ses acolytes une chance supplémentaire de se confronter à leurs ennemis, Amadeo prit le parti de sortir seul, en quête d'un homme qu'ils avaient déjà soupçonné. Armé d'insouciance, l'adrénaline était un dopant jouissif dont le manque pouvait vous entrainer dans des situations délicates.

Une maison, planquée au beau milieu de ruelles louches. Dissimulé sous un capuchon, l'ombre du membre de l'Ordre glissait contre les parois de la bâtisse délabrée. Ce lieu miteux abritait (selon ses sources), un de ces marqués. La baguette couleur ébène de l'envoyé fournissait une lumière suffisante pour lui permettre de ne pas chuter dans les nombreux meubles. La porte laissée ouverte par inadvertance permit au prétendu mangemort d'emboiter le pas au grec, sans que ce dernier, obnubilé par sa prudence, fut sourd aux bruits suspects. Réveillé de sa torpeur par l'explosion d'une table à ses côtés, le langue-de-plomb fit enfin face à son détracteur.

« On ne t'as jamais apprit à frapper avant d'entrer ? »

Ses lèvres se fendirent en un sourire en coin, usant de la provocation naturellement. L'excitation plus que la peur remuait ses sens. Pour seule réponse l'homme en noir répliqua par un sortilège impardonnable, le plus radicale des trois, Amadeo y échappant sans grand mal grâce à un sort de défense. A vrai dire, leurs baguettes déclinaient sans relâche l'encyclopédie des sortilèges, épuisant leurs forces respectives. Celles-ci se révélaient quasiment égales, leurs corps jusqu'alors esquintés par seulement des égratignures sans gravité. Le bras gauche du trentenaire était inerte, cassé dans une chute précédent, et l'épaule démontée. Plutôt chanceux jusqu'à lors, son adversaire boitait. Les jets colorés s'interrompirent l'espace de quelques secondes, lorsqu'un cri leur fit tourner le regard vers l'origine de celui-ci. Une demoiselle, dont les traits ne semblaient pas si inconnus. L'agitation laissa place au silence ; leurs respirations saccadées comme une mélodie. L'employé du ministère plissa les yeux, dirigeant sa baguette vers la jeune fille afin de l'éloigner (de façon plus ou moins douce), mais sa tentative ne fit que le déconcentrer de sa cible principale, qui elle, ne perdit pas de temps, et dirigea un « endoloris » vers sa personne.

Alors qu'Amadeo prononçait lui même un sort, il chuta en arrière, l'incantation provoquant une douleur lancinante dans tout son être. Dos contre le sol, le désespéré tenta de reculer, comme si celui-ci croyait échapper à l'effet en s'écartant. Il avait pourtant vu de nombreuses fois cet « art » pratiqué, sans en être la victime. Le mangemort augmenta la force de la souffrance, et celle-ci devint d'avantage insupportable. La mort était douce, et s'il avait seulement pitié, il lui aurait administré cette délivrance. Le fier membre de l'Ordre ne put empêcher un hurlement rauque de s'échapper d'entre ses lèvres, tandis que sa carcasse se mouvait dans des spasmes. Il tenta d'articuler une formule, mais ni son esprit, ni la main qui entourait sa baguette, ne voulaient s'éveiller, anesthésiés par la torture. Aucune trace de mal sur sa peau, le tourment était sous son épiderme. A la merci de son ennemi, le voilà incapable de se défendre, ne rêvant qu'à la fin.