♫ Music gives a soul to our hearts and wings to thought. [PV Amber Thompson]

Poudlard... Alors que je descendais, avec difficulté avec ils bougeaient sans cesse, les escaliers, je voyais les premières années, toutes excités, courir en tous sens. Je les regardais avec nostalgie. J'étais pareil, à l'époque, sauf que tout le monde admirait mes prouesses. Il m'était arrivé de m'asseoir sur la rambarde d'un escalier, au 7ème étage, et de sauter dans le vide, atterrissant heureusement sur un autre escalier. C'était un jeu très dangereusement, mais tout le monde m'admirait. Je vis un jeune Serpentard faire le funambule sur la rambarde, tout ça pour impressionner une Gryffondor. Il n'y avait que les premières années pour ne pas participer a la gué-guerre entre maisons.

Tandis que les lions et les serpents s'amusaient à faire des cascades, des Poufsouffle et des Serdaigles, du même âge qu'eux, les regardaient. Certaines d'un air effaré, d'autres d'un air supérieur. Ces deux maisons possédaient les gens les plus calme et mature, tandis que les maisons de Godric et Salazar acceuillaient les élèves turbulents. Je continuais de descendre les marche. Arrivée au rez-de-chaussé, je vis brièvement deux personnes se bousculer, mais je n'y prêtai pas attention. Je rentrai dans la grande salle. Il n'était pas tard et il n'y avait presque personne. Les professeurs discutaient, les élèves se chamaillaient. Cela me rendait heureuse, tout ce petit bazar.

Je m'assis a la table des Gryffondors. Les premières années étaient a l'autre bout de la table, près de celle des professeurs. Les élèves étaient répartis sur la table selon leur années, et apparemment, seul les lions appliquaient cette règle, qu'eux-même ont inventés. Les 7èmes années était, évidemment, celle qui étaient les plus paresseuses, j'étais donc la seule de mon âge. Je me rapprochais discrètement des 6ème années, eux-mêmes rapprochés des 5èmes années, eux-mêmes rapprochés des 4ème années... etc. Nous étions tous agglutinés d'un côté de la table, et notre mouvement de groupe ne passa pas inaperçu.

Il y avait énormément de plats, remplis de beignets, de croissants, de petits pains au lait, de délicieux cookies, qui rivalisaient avec les pots remplis de confiture de toute sortes, magiques ou moldus, avec de la pâte a tartiner au chocolat et noisette (pour ne pas citer la marque...), au milieu de carafe fumante pleine de jus de citrouille, de chocolat chaud, de lait brûlante, ou même d'eau chaude. Tout était parfait, pour tout les goûts. Je saisis un bol que je remplis de lait chaud que je bus d'un trait.

Avoir avoir fini mon maigre déjeuner, je sortis dans le parc. L'air frais me glaça les mains, mais j'entendis presque aussitôt quelqu'un qui chantait. Et qui chantait drôlement bien... Pas aussi bien que moi, certes, mais bien quand même ! Je m'approchais du bruit et découvris un fille, de dos. Qui était-ce ? J'avançais, mais une brindille craqua. Elle se retourna, et je découvris une jeune Serdaigle, d'origine asiatique, très mignonne.

-Salut, moi c'est Amber ! Enfin, tu dois sûrement me connaître, tout le monde me déteste. Tu vas sûrement m'envoyer paître après que j'ai dit cette phrase, d'ailleurs je ne vais même pas pouvoir la finir, mais tu chantes très bien !

Ma phrase était très bizarre, mais qu'importe. J'étais célèbre a Poudlard pour mon manque de modestie évidemment mais aussi par mes nombreux talents que je ne manquais jamais de vanter.

En regardant derrière le platane, elle découvrit une jeune fille de Gryffondor. Elle avait de longs cheveux bruns et un visage souriant. En la voyant, Dara s'empressa d'essuyer les larmes qui maculaient à présent son visage, et se leva. Elle allait partir, comme à son habitude quand elle voit des gens, mais cette jeune fille lui adressa la parole.

« Salut, moi c'est Amber ! Enfin, tu dois sûrement me connaître, tout le monde me déteste. Tu vas sûrement m'envoyer paître après que j'ai dit cette phrase, d'ailleurs je ne vais même pas pouvoir la finir, mais tu chantes très bien ! »

Dara la regarda d'un drôle d'air, d'un regard curieux. Pourquoi se montrait-elle amicale avec elle ? Elle, la fille que tout le monde fuyait.. C'était une première. En la détaillant bien correctement, elle pouvait constater, qu'en effet, elle la connaissait. Enfin non, le mot était un peu fort, elle VOYAIT qui elle était. On en parlait souvent parmi les élèves. A la bibliothèque, au réfectoire, dans le dortoir et même dans les toilettes. Dara qui avait l'habitude de traîner partout pour tuer l'ennuie, écoutait aussi beaucoup les ragots qui circulaient à Poudlard. Et cette fille, Amber en était la principale cible presque à chaque fois.

« Tu vas sûrement m'envoyer paître après que j'ai dit cette phrase.. » avait dit Amber. Cela se voyait que cette fille ne connaissait pas Dara. Jamais cette dernière n'aurai osé répondre quoique ce soit pour la remettre à sa place. D'ailleurs, répondre tout court, elle ne l'aurai pas fait. Pourtant, sûrement dans une "onde" de courage, Dara s'adressa à la jeune Gryffondor, et ouvrit la bouche pour la première fois. Enfin, à Poudlard plutôt.


« Mm..me..merci. » bafouilla-t-elle.

Elle pouvait sentir le rouge lui monter aux joues presque tout de suite. Mais elle ne se découragea pas et continua, les épaules bien rentrées et serrant son livre très fort contre elle.

« C'est.. C'est toi la fille qui chante non ? »

Cela m'étonnait que la jeune fille ne m'ait pas encore envoyé paître ou au tapis, enfin plutôt sur la pelouse. D'habitude, je ne pouvais pas adresser la parole à quelqu'un sans qu'on me balance un liquide quelconque à la figure. Après, j'avais mes habits tout tâchés. Quand c'était en week-end, ça allait, je pouvais rapidement remonter dans la tour de Gryffondor me changer et user d'un petit sortilège qui détache les affaires en quelques heures. Mais quand c'est pendant une journée de cours, c'est vraiment agaçant d'avoir du jus plein de le pull. J'ai même un soutien-gorge blanc qui est devenu orange a force de recevoir des jus sur lui... Pauvre petit soutif, il a beaucoup souffert, mais rassurez-vous, il repose désormais en paix dans une poubelle, quelque part.

Bref, assez parler de mon soutif. La jeune fille devait sûrement me connaître. Moi je ne la connaissais pas. C'est flippant quand les gens vous connaissent mais que vous, vous ne les connaissez pas ? Oui. Mais bon, j'avais l'habitude. J'étais "connue", mais certainement pas populaire. C'est limite si, au début de chaque année, les préfets ne donnaient pas des prospectus aux premières années avec ma photo dessus proclamant : "Attention ! Ne pas côtoyer cette fille". La fille était apparemment a Serdaigle, d'après sa robe de sorcière. Elle avait l'air timide, ce qui lui donnait un air mignon. D'autant plus qu'elle était très mignonne ! On dit souvent que les asiatiques sont moches, et bien là ce n'était pas le cas.

Je n'arrivais pas identifier la couleur de ses cheveux. On aurait dit une sorte de blond paille... Ils étaient légèrement ondulés, et tombaient en cascade sur ses épaules. Vraiment très belle. Moi, j'étais petite, brune, teint foncé, un gros nez, des joues d'écureuil et des lèvres trop bizarres. J'étais plutôt moche. Enfin, il ne fallait pas je me plaigne, j'avais beaucoup de talents.

-Mm..me..merci.

Elle était trop mignonne à bafouiller comme ça. Je lui souris. Elle avait peur de moi ou quoi ? D'accord, mes capacités exceptionnelles avaient de quoi impressionner, mais je ne suis pas le genre de fille qui se permet de rabaisser et de traiter les autres juste car je suis bien supérieure a eux.

C'est.. C'est toi la fille qui chante non ?

Bien sûr que c'était moi ! J'étais la fille qui chantait le mieux de Poudlard, mais maintenant elle était là pour me faire une concurrence. Chouette !

-Oui, c'est moi. Tu veux que je te montre un extrait ?

Je n'attendais même pas qu'elle me réponde, j'avais trop envie de chanter. Je choisis une chanson très dur à chanter, car elle va très haut dans les aigus, mais que je chantais à la perfection. Bon, tout le monde allait m'entendre, mais tant pis.

J'attaquai le dernier refrain :

I'd sooner buy defying gravity
Kiss me good-bye
I’m defying gravity
I think I’ll try defying gravity
And you won’t bring me down
Bring me down
Oh oh oh a oh

Ce dernier passage était très dur a chanter, mais j'y arrivais. J'étais essoufflée, j'avais tout donné, comme d'habitude d'ailleurs. J'espérais avoir vraiment impressionnée la Serdaigle.

Quelques curieux s'étaient rassemblés non loin de nous. Je leur fis des petits signes de la mains avec un grands sourire, mais ceux-ci rigolèrent et s'en allèrent. Cela me mit en colère. Comment ne pouvaient-ils pas remarquer mon talent ? Même un sourd entendrait ma magnifique voix ! J'étais un peu vaniteuse, d'accord, mais là, je ne l'étais pas du tout. J'avais la plus belle voix de Poudlard ! Et encore, là j'étais modeste. Cela me rendait furieuse que ces idiots se moquent de moi. Ils devraient tous être ravis d'avoir le privilège de m'entendre ! J'avais posté des vidéos de moi en train de chanter sur le web. Qui sait, ça pourrait peut-être me faire repérer ? En bref, ma vidéo de "Defying Gravity" m'a permis de me faire repérer, par une agence en... Islande, qui voulait que je tourne une pub pour un déodorant. Quel outrage !

Quelques premières années me regardaient pourtant avec admiration. Cela aurait dû de me faire plaisir, mais les premières années sont toujours en extase devant les dernières années. Néanmoins, je leur fit un petit sourire. Puis je reconcentrai mon attention sur la Serdaigle, mais il était clair que j'avais la tête ailleurs. J'en avais assez que personne ne reconnaisse mon talent. Les élèves de 11 à 13 ans m'admiraient. Certains m'avaient même demander un autographe une fois. Mais à partir de 14 ans, plus rien. Nada. Pourtant, à 14 ans, on commence à être mature, et a 17 ans, on est de jeunes adultes. Peut-être étaient-ils jaloux. Mais tout les élèves de Poudlard n'étaient pas tous jaloux ! Ca me mettait dans une colère folle.

Alors que je me passais la main dans les cheveux d'un geste rageur, mon bracelet tomba par terre. Je ne pus retenir un : "Oh, mon bracelet est tombé !" Une fois ramassé, je le remis a mon poignet. J'avais énormément de bracelet à mes poignets, mais celui-ci était de loin le plus important. Il avait été fait par Calvin Walker. Ici, plus personne ne se souvenait de lui. Il avait été si populaire, et maintenant, pfiou, comme si il n'avait jamais existé. Mais moi je ne l'oublierais pas de sitôt. J'avais été amoureuse de lui. D'ailleurs, je crois que je le suis encore. Il y avait un lien unique qui nous reliait. Mais il a disparu. Et ce bracelet qu'il m'avait fait était l'objet le plus important que je possédais.

Euh, je m'égare là. La Serdaigle rougit de plus belle. Elle devait être très gênée, car je trouvais qu'elle était vraiment timide.

-C'est.. C'était vraiment très beau.

Je lui fis un grand sourire. Elle n'avait pas l'air d'avoir 13 ans et elle adorait ça ! Yes yes yes ! D'ailleurs, je ne savais même pas comment elle s'appelait. Je l'avais déjà croisée dans un couloir, ou dans un cours peut-être... Oui, c'était ça, dans un cours. Donc elle avait 17 ans, et contrairement à tous les autres, elle aimait ma voix ? J'étais trop contente >w< Ca arrivait si rarement. C'était tellement gentil ! Je sentais que j'allais l'aimer, celle-là.

-Je peux te poser une question ?

Elle était très mignonne. Toute petite, toute timide. Elle me faisait penser à un poussin tout jeune qui venait tout juste de sortir sa tête de sa coquille, mais qui semblait prêt à y retourner au moindre bruit. Au début, elle ne pouvait pas dire un mot sans bégayer. Maintenant, elle arrivait à dire une phrase complète. Elle commençait à sortir de sa coquille ! C'était le genre de petit détail qui ne m'échappait pas.

-Bien sûr ! Il ne faut pas être timide !

Depuis son compliment, j'étais très heureuse. Je suis d'un naturel très optimiste.

La jeune Serdaigle sembla s'être rempli d'assurance, comme une éponge qui aspire de l'eau. Sauf qu'elle, elle avait aspiré de l'assurance. Au début, elle était très timide. C'était amusant de la voir petit à petit s'ouvrir au monde et poser des questions. Attendez, j'ai dit qu c'était amusant ? Etre timide ça n'a rien d'amusant. Dès mon plus jeune âge, j'ai eu un don pour savoir ce qui est préférable pour devenir quelqu'un et ce qui est a jeter à la poubelle. La timidité fait partie de cette dernière catégorie. La timidité est une sottise qui ne mène à rien. Ok, on ne peut rien y faire quand on est frappé par cette chose. Mais est-ce que Damon de Tolosa est devenu celui qu'il est en étant timide ? NON ! Il a le punch, l'énergie, il veut en découdre, c'est un survivor ! Je suis sensée être son ennemi mais son énergie me laisse bouche bée. Toujours à courir après les filles, mais au lever ! Il a une réserve d'énergisant en lui, c'est pas possible autrement.

La jeune Serdaigle, qui me faisait désormais pensé a une crevette à cause de sa maigreur, alla s'asseoir contre un platane. Je n'allai pas rester debout, donc je m'assis en douceur près de la jeune fille dont j'ignorais toujours le nom. Elle me regardait, tout sourire, pourtant, étant d'une extrême curiosité, je me demandais qu'est-ce qu'elle pouvait me poser comme question. Voulait-elle un autographe ? J'adorais les autographes !

« Ca ne te dérange pas.. que les autres te rejettent ainsi constamment ? »

Aaaah... ok. Mon expression passa du : "Je suis happy, happy, HAAAAAAAPPPPPPYYYYYY !" à : "HAAPP... yyy. c'estquoicetruc?ellepréfèrepasunautographe?" Mais je me ressaisissai bien vite. Pas question de paraître ennuyée. Après tout, elle mettait le doigt sur un point essentiel de ma vie. Ma vie sans les moqueries, c'est comme un match de foot sans le gardien, un livre sans couverture... Ca ne peut exister ! En tant que futur star, je sais qu'il y aura toujours des gens pour me critiquer méchamment et il faut d'ores et déjà que j'apprenne a ne pas écouter ces camionneur abruti de rap.

« Si tu me connais, tu dois savoir que tout le monde pense que je me vante sans cesse. Mais j'ai beaucoup de talents, faut être abruti pour pas s'en rendre compte. Les autres sont jaloux de moi... Ou alors ils ne supportent pas que je me prenne déjà pour une star. Quoi qu'il en soit, je m'en contrefiche. Ce n'est pas les bouffons de Poudlard qui vont m'empêcher d'être qui je suis. Enfin dès fois... C'est un peu agaçant d'être jugée si rapidement... D'être classée looseuse sans savoir réellement pourquoi... »

Je baissais la tête, soudain fascinée par mes chaussures. Parfois je me mentais à moi-même... J'avais beau avoir l'impression de parfaitement supporter ces insultes, elles me blessent. Oh, mon envie d'en découdre n'en est que plus grande et forte ! Mais comme tout être normal, les moqueries permanentes ouvrent une plaie dans le coeur, une plaie qui s'ouvre de plus en plus chaque jour. J'ai beau essayer de reboucher ce trou, mais c'est dur, le ciment qui permettra de panser les blessures au coeur n'existe pas encore. Dès fois cela me pèse, je vais me coucher la tête lourde et les larmes prêtes à se déverser sur mes joues. Parfois je pète un câble et je jette un sort à mes agresseurs, mais souvent cela se retourne contre moi et je me retrouve injustement en retenue. C'est pas facile d'être la tête de turc de tout le monde. Mais il faut faire avec et se battre. Même si en ce moment j'avais l'impression que je ferais mieux de rester là, à parler de tout et n'importe quoi avec cette fille que je ne connais même pas, en regardant les autres m'oublier au fur et à mesure.

« C'est quoi ce bracelet ? Il est joli. »

Essayant de paraître heureuse et enjouée, comme d'habitude, j'essayais de lui raconter l'histoire du bracelet de Calvin, peut-être que ça allait donner un tour nouveau à la conversation ?

« Calvin Walker, tu le connais ? C'est un élève ici. Mais il est parti. Tout le monde l'a oublié, mais pas moi. C'était un type formidable, beau, brillant, intelligent, rebelle mais si gentil au fond... C'était uns de mes meilleurs amis, en fait j'étais littéralement amoureuse de lui. Le jour de mon anniversaire il m'a fait ce bracelet. Il est un peu moche... Calvin n'a pas trouvé autre chose que des vieilles perles de sa grand-mère... Et sur l'une des perles il y a un ornithorynque gravé dessus... Mais il compte beaucoup. Je suppose que tu as des objets qui ont une valeur symbolique pour toi... »

Je m'arrêtai là car la Serdaigle avait l'air ailleurs, perdue dans ses pensées. Mes sourcils se froncèrent. Elle cligna des yeux, revenant à la réalité. Son regard était posé sur un bracelet attaché à son poignet, et elle avait soudain pâli. Oula... Qu'est-ce qui se passait ? Elle aussi avait un bracelet d'un amour déchu ?

« Ca va pas ? »

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