| | Le Citron Pressé et la Jolie Rose [FE] | |
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Seth Whitmore L'instant présent est dépassé.
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Age : 35 Messages : 745 Date d'inscription : 22/03/2011 Gallions : -229247
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| Sujet: Le Citron Pressé et la Jolie Rose [FE] Ven 25 Mar - 18:39 | |
| Plus un citron est pressé, plus il se dépêche... Seth avait toujours été d'un naturel pressé. Un peu comme un citron, mais avec un air moins jaune et plus sexy. Ce matin-là, il avait quitté sa chambre qu'il louait au-dessus du Chaudron Baveur après s'être assuré que sa tenue était irréprochable. Il resserra quelque peu sa cravate devant le miroir, lançant un regard ténébreux à son reflet avant de laisser échapper un petit rire grinçant. Il portait un costume classieux, car depuis qu'il avait fait un bond dans le temps, rien ne lui avait paru plus chic que ce vêtement légèrement plus futuriste que celui qu'il portait au début du XXème siècle. S'assurant que sa baguette était sagement rangée dans la poche de son pantalon, il attrapa sa cape de voyage qu'il fit voler dans les airs avant de l'accrocher autour de son cou. Ainsi vêtu, et d'après les Moldus qui le dévisageaient dans la rue, il ressemblait à un magicien ou à un illusionniste. Seth n'avait jamais aimé passer inaperçu. Il fallait qu'on le remarque. Ce qui n'était peut-être pas compatible avec le fait d'appartenir à un Ordre secret, mais il s'en fichait pour l'instant. Il n'était pas marié à ce truc, non plus ! Arrivé au point de rendez-vous, il esquissa un sourire à l'encontre de Dahrah, qu'il reconnut de loin. Portant une main à son crâne, il fit gigoter ses doigts un court instant dans le vide avant de se souvenir qu'il ne portait pas de chapeau haut de forme. La bienséance et la galanterie lui avait depuis longtemps appris que l'on se découvrait en la présence d'une dame, mais dans cette époque où plus rien ne fonctionnait correctement, les jeunes gens paradaient à moitié dévêtus et n'avaient plus l'once d'une gentillesse pour personne ! C'était révoltant, et surtout destabilisant pour le jeune homme qui ne savait jamais vraiment comment réagir selon les circonstances. Après cette maladresse qui ne dut pas échapper à Dahrah, Seth ne perdit pas son autre bonne habitude qui consistait à se pencher en avant afin de saisir la main d'une jolie demoiselle pour l'effleurer du bout des lèvres. Il s'exécuta donc, avant de se souvenir à mi-chemin que cette habitude tombait en désuétude depuis longtemps. "Oh je... Désolé, ça me reprend des fois. Hum... on y va ?" Se raclant la gorge, il n'attendit pas la réponse de la jeune femme et, ses doigts glissant jusqu'à sa paume tels de petits serpents ondulant de chaleur, il se saisit de sa main et transplana. Ils apparurent dans une clairière jonchée de ruines, à l'endroit qu'on leur avait indiqué. Seth se baissa aussitôt derrière un bloc de pierres, indiquant à Dahrah de l'imiter. Un peu plus loin, réunis autour d'un feu de camp, trois Mangemorts parlementaient. Très absorbés dans leur conversation, ils se penchaient au-dessus des flammes, leurs visages rougeoyant nimbés d'une étincelle de folie. Seth frémit, lâchant enfin la main de Dahrah pour la glisser dans la poche de son pantalon. Là, il enroula les doigts autour de sa baguette magique, sans quitter les Mangemorts des yeux. Il était déterminé, il ne faiblirait pas. "ça va aller" murmura-t-il, cherchant à rassurer Dahrah () "J'ai déjà vécu bien pire. Un dragon enragé qui avait mangé un caisson de Dragées Surprises de Bertie Crochue par erreur. ça a été dur, mais j'ai réussi. Là c'est pareil."Il essayait de passer pour le gros dur qui savait se sortir des pires situations, et espéra même l'impressionner lorsqu'il sauta au-dessus du bloc de pierres sans prévenir pour tenir les trois Mangemorts en joue, déclarant d'un ton sans réplique : "Jetez vos baguettes, vous êtes cernés !"Non mais sans blague ? Ce n'était pas trois gars maigrichons qui allaient lui faire peur ! Franchement, les membres de l'Ordre du Phénix étaient tous des peureux à ne pas oser les affronter ! Il allait bien trop vite pour eux. A ce train-là, il allait devenir directeur de l'Ordre en moins d'un mois ! C'est alors qu'il vit un sortilège d'un Mangemort passer au-dessus de sa tête, lui brûlant certainement quelques cheveux au passage... "Non mais ça va pas ? Expelliarmus !"La baguette du Mangemort s'échappa de ses mains, mais les deux autres venaient de dégainer. Subitement, Seth se sentit légèrement en infériorité. "ça serait le moment d'avoir une idée géniale !" s'écria-t-il, espérant que Dahrah comprendrait le message comme quoi il avait besoin d'elle.
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| Sujet: Re: Le Citron Pressé et la Jolie Rose [FE] Ven 25 Mar - 21:58 | |
| Seth & Dahrah Le Citron Pressé et la Jolie Rose Il avait été difficile de se lever ce matin là pour Dahrah mais qu'importe une nouvelle mission l'attendait. On lui avait simplement dit qu'elle devrait partir en filature observer quelques mangemorts et que pour l'occasion, elle serait accompagnée de Seth. Ce type était plutôt sympathique, bon complètement à l'ouest et pour cause il venait du début du siècle mais Dahrah l'aimait bien. Elle ne le connaissait pas encore vraiment, aussi ne savait-elle pas ce qu'il pouvait valoir en mission mais de toute manière la seule façon de le savoir serait de faire cette expérience avec lui. Elle finit donc pas s'extirper de son lit, ses cheveux zigzaguant négligemment tout autour d'elle, son visage renfrogné, tenant toujours son coussin contre son ventre, elle se traîna tant bien que mal jusqu'à la douche. Une heure plus tard, l'Irlandaise était fin prête et même un peu en avance. Le lieu de rendez-vous était dans un quartier moldu de Londres, aussi la jeune femme adopta une tenue discrète, un jean, un top et un gilet long lui servant également de veste.
Arrivée au lieu de rendez vous convenu avec Seth, elle regarda sa montre puis s'adossa contre le mur de la boutique qui bordait la rue, elle attendit ainsi quelques minutes pour ensuite voir apparaître son camarade. Elle se repositionna alors et lui sourit. Elle souriait parce qu'elle était heureuse de le revoir certes, mais également en contemplant sa tenue vestimentaire qui était disons, pas très discrète, d'autant plus dans un quartier moldu où les gens se retournaient ébahis sur son passage. Seth passa alors sa main derrière sa tête tout en agitant ses doigts avant de prendre un air penaud, la jeune femme s'interrogea sur cette conduite, voulait-il avoir un signal de communication secret? Ou imiter la roue du paon? Elle ne savait guère mais ne s'attarda pas sur son étrange conduite, après tout ses mœurs était d'un autre temps. Arrivée à sa hauteur, il se pencha comme pour lui prendre la main, elle ne comprit pas tout de suite mais ses paroles l'éclairèrent:
"Oh je... Désolé, ça me reprend des fois. Hum... on y va ?"
Elle se contenta de lui sourire gentiment, ce n'était pas très sympathique de se moquer, après tout, elle n'aurait pas l'air fine non plus si elle se retrouvait projeter des années dans le futur. Et puis elle trouvait que cette marque de galanterie désuète était plutôt noble, elle n'avait rien contre les bonnes manières, au contraire...
De toute manière, elle n'eut pas le temps de répliquer quoi que ce soit, la main de Seth attrapant la sienne, les deux compagnons transplanant rapidement dans une clairière parsemée de ruines qu'on leur avait précédemment indiqué. L'Irlandaise n'eut même pas le temps de prendre note des alentours, Seth se baissant rapidement derrière un bloc de pierres, l'invitant à le rejoindre. La Naïve ne demandant pas son reste se positionna immédiatement à ses côtés soudain angoissée d'avoir été remarquée. Mais il n'en était rien, les trois hommes étant bien trop absorbés par leur conversation. Ils se tenaient près du feu et semblaient élaborer de funestes projets pour dominer le monde des Sorciers(mouhahaha *rire diabolique* ). Le Dandy lâcha alors sa main pour s'emparer de sa baguette jusque là rien d'anormal, mais la phrase qui suivit la poussa au doute:
"ça va aller.J'ai déjà vécu bien pire. Un dragon enragé qui avait mangé un caisson de Dragées Surprises de Bertie Crochue par erreur. ça a été dur, mais j'ai réussi. Là c'est pareil."
La rouquine fronçant ses sourcils tout en le regardant d'un air interrogatif, non il ne venait pas du début du siècle mais sans doute d'une autre planète. Et puis observer les mangemorts jusque là il n'y avait rien de bien stressant, il suffirait de rester tranquilles dans ce coin et d'écouter les conversations. Se caressant le menton de la main, perturbée, tout en le regardant de biais, elle se contenta de lui répondre:
" Euh... oui les dragées de Bertie peuvent provoquer de drôles d'effets..."
Elle ne savait même pas pourquoi elle avait dit cette phrase. Complètement idiote il fallait bien l'admettre. Mais bon, elle ne voulait pas qu'il soit mal à l'aise, l'ingénue une fois de plus portée par un élan de compassion dépassant l'entendement du commun des mortels. Enfin ses réflexions se stoppèrent nettes, lorsqu'elle vit Seth passer au dessus du bloc de pierre et crier à l'attention des Mangemorts:
"Jetez vos baguettes, vous êtes cernés !"
La Serdaigle ouvrant à présent des yeux ébahis, mais il n'avait pas fait ça quand même? Il avait foncé dans le tas! La jeune femme se prenant alors dans un réflexe nerveux la tête tout en la secouant de gauche à droite d'un air exaspéré. N'osant se montrer pour le moment, espérant qu'il rattraperait sa bourde même si c'était complètement impossible, elle avait cette réaction de défense complètement inadaptée. La réaction des Soldats du Lord ne se fit pas attendre, elle entendit un sortilège fuser non loin de Seth car celui-ci riposta en lançant un expelliarmus. La belle rousse se saisissant instinctivement de sa baguette et bondissant à présent également devant les rochers pour se retrouver aux côtés du Téméraire.
"ça serait le moment d'avoir une idée géniale !"
Le regardant d'un air furibard, son humeur à présent aussi volcanique que sa chevelure, elle lui siffla:
" Mais tu n'as rien compris! On était pas censés les attaquer!"
Se mordant à présent la lèvre de désarroi, il ne manquerait plus qu'ils périssent tous les deux ici, par la faute de cette tête brûlée, certes, elle l'aimait bien mais pour le moment il avait simplement aggraver le cours des évènements, la jeune femme levant sa baguette, n'ayant guère d'autre choix que de se défendre maintenant, elle cibla l'un des Mangemorts :
" Petrificus Totalus!"
Pour le moment, elle ne savait pas ce que cela donnerait, enfin ils étaient deux contre trois c'était encore jouable d'autant plus que le malheureux avait au moins eut le mérite de les prendre par surprise, ce dont la jeune femme était certaine cependant c'est qu'elle n'était pas prête d'oublier sa première mission avec le rescapé du temps... |
| | | Seth Whitmore L'instant présent est dépassé.
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| Sujet: Re: Le Citron Pressé et la Jolie Rose [FE] Dim 27 Mar - 10:12 | |
| Plus un citron est pressé, plus il se dépêche... Dahrah était venue à son secours, mais Seth ne montra pas pour autant qu'il était rassuré, car cela aurait été une preuve de faiblesse. Depuis sa plus tendre enfance, on lui avait appris qu'un homme se devait d'être supérieur en tout et son principal devoir était de protéger les faibles femmes, incapables de se défendre seules face au vaste monde. Il s'était aperçu que les demoiselles de la fin du XXème siècle n'obéissaient pas toutes à cette règle (certaines donnaient même l'impression de vouloir diriger leurs vies par elle-mêmes, ce qui était proprement impensable !), mais certains principes étaient tellement ancrés dans son esprit qu'il ne pouvait s'en défaire. Il voyait bien que Dahrah n'obéissait pas non plus à la règle de la femme soumise, et pour la première fois de sa vie, il lui en fut reconnaissant (même s'il ne lui dirait jamais). Sans elle, on pouvait dire qu'il aurait été très mal. Heureusement, le fait qu'elle apparaisse subitement à ses côtés, baguette tendue, étonna les deux Mangemorts pendant un court instant, avant qu'ils n'éclatent d'un rire gras. Il faut dire que les deux membres de l'Ordre ne devaient pas faire très peur. Une petite rousse et un grand brun ténébreux, ça annonçait davantage le casting d'un film Moldu à gros budget plutôt qu'un duo de choc paré au combat. Seth ne se laissa pas démoraliser pour autant. Il garda un air redoutable plaqué sur le visage, même si la réflexion de Dahrah lui fit hausser un sourcil incrédule pendant un court instant. Ils n'étaient pas censés attaquer ? Mais dans ce cas, que faisaient-ils ici ? A quoi leur déplacement servait-il ? Quel était l'intérêt ? Pourquoi attendre ? Tant de questions se bousculaient dans le cerveau du jeune homme, en pleine incompréhension face à cette manière de procéder. Il avait toujours eu l'habitude de foncer dans le tas sans réfléchir, ce qui lui avait toujours été bénéfique lorsqu'il s'occupait des dragons (éviter des jets de flammes ou des coups de pattes était très facile pour lui), mais dans ce monde, plus rien ne fonctionnait de la même manière. Il fallait attendre, sans arrêt attendre, repousser l'échéance de tout ! Il se sentit tellement indigné et frustré qu'il lança un Stupéfix si puissant qu'il percuta le Mangemort et l'envoya valser trois mètres plus loin. Entretemps, Dahrah s'était heureusement occupé de l'autre, qu'elle avait pétrifié. Ils avaient réussi à les maîtriser en moins de cinq minutes, mais il en restait un dernier bien décidé à leur donner du fil à retordre.
"Allez sois gentil, tu n'as pas envie de rejoindre tes petits camarades, n'est-ce pas ?"
La voix de Seth était chaude, envoûtante, mais il ne cherchait pas à séduire le Mangemort face à lui (bien qu'il soit plutôt canon dans le genre blondinet gothique), il voulait plutôt le dissuader de les attaquer. Peine perdue, le blondinet ténébreux eut un rictus et baissa sa baguette, la dirigeant vers les pieds des deux membres de l'Ordre. Seth ne lui laissa pas le temps d'accomplir son dessein, lui envoyant un "Stupefix" que l'autre para avec un "Protego". Après quoi, il dirigea rapidement sa baguette vers le sol et celui-ci se mit alors à trembler sous les pieds de Dahrah et Seth.
"J'ai comme un mauvais press..."
Le jeune homme n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'il était entraîné dans un trou profond, dans le sillage de la terre qui se dérobait sous ses pieds. Il fit une chute de quelques mètres avant que son épaule de heurte un bloc de pierres. Etouffant un grognement, il retomba lourdement sur le sol. Un deuxième bruit sourd lui indiqua que Dahrah était tombée juste à côté de lui. Se redressant avec difficultés, il grogna une nouvelle fois en sentant une douleur fulgurante traverser son épaule. Anxieux, il y jeta un coup d'oeil et remarqua alors que son costume était déchiré au niveau de son épaule, et qu'il était maculé de sang. Super. Finalement, ça ne le changeait pas des dragons. Il avait gardé sa baguette en main, fort heureusement.
"Lumos" murmura-t-il.
Un halo de lumière éclatante apparut alors à l'extrémité de sa baguette, inondant la grotte dans laquelle ils venaient de tomber. Seth leva les yeux vers le trou. Pas de Mangemort en vue. Visiblement, il avait pensé que la chute suffirait à les tuer. Charmant.
Baissant les yeux sur Dahrah, dirigeant la lumière vers elle, il remarqua qu'elle était couverte de terre de la tête aux pieds et que ses cheveux étaient tout emmêlés. Il retint une grimace de dégoût, et ravala ses paroles car une phrase de ce genre lui chatouillait la langue : "Voilà pourquoi ce n'est pas un travail pour les femmes : vous venez au monde pour séduire et vous n'êtes pas à votre avantage en voulant ressembler aux hommes. Ce n'est rien d'autre que du gâchis pur et simple." Ne s'attardant pas sur le fait qu'il devait certainement être plus que repoussant lui-même, avec de la boue et du sang sur son costume élégant, il déclara :
"Bon. ça aurait pu être pire, pas vrai ?"
Il lui offrit son plus beau sourire, espérant la convaincre. C'est alors qu'un bruit inquiétant percuta ses oreilles. Il dirigea sa baguette vers la paroi de la grotte et s'aperçut d'un détail qui lui avait échappé jusque là. Des cercueils éventrés sortaient à moitié des murs, projetant leurs ombres obscures sur le sol de terre.
Seth déglutit avec peine tandis que le bruit se rapprochait, et demanda à Dahrah :
"A ton avis, si on est en plein coeur d'un ancien cimetière, combien y a-t-il de chances de tomber sur des fantômes furieux d'avoir été profané ?"
Il essaya de sourire une nouvelle fois, mais sa bouche se tordit en une grimace. Décidément, il n'avait pas de chance en ce fichu an de grâce 1998 !
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Citron Pressé et la Jolie Rose [FE] Lun 28 Mar - 18:01 | |
| Seth ne semblait avoir rien compris à l'histoire mais malheureusement il était bien trop tard pour comprendre. Trois mangemorts se dirigeant à présent sur eux. Dahrah lançant le petrificus totalus parvint à en immobiliser un, Seth lui en empêcha un autre de nuire d'un puissant Stupefix. Si elle n'avait pas été tant en colère contre le Dandy, elle se serait sans doute permis quelques félicitations, mais pas de place pour la gratification, un troisième soldat du Lord se dirigeait à présent vers eux, la guérisseuse ne réagissant pas immédiatement, son acolyte s'en chargea pour elle en envoyant de nouveau le sort stupéfiant. Mais l'adversaire était averti et para le sortilège d'un Protego. Les deux comparses sentant à présent le sol bouger sous leurs pieds, elle n'eut que le temps de regarder son compagnon horrifiée, celui-ci lui faisant part d'un mauvais pressentiment, enfin c'est ce qu'elle comprit vu qu'il n'eut pas le temps de terminer sa phrase.
Sa frêle silhouette à présent emportée dans une chute qu'elle sentait longue et sans fin, même si celle ci ne dura que quelques secondes en réalité, l'Irlandaise ayant la désagréable impression de se rapprocher de sa fin. Le retour à la réalité fut pourtant difficile, sentant sa cheville se tordre en un craquement sinistre sous l'effet de la chute, suivi d'un bruit lourd et de sa tête heurtant violemment la terre battue. Apeurée, elle repassa sa chevelure passée devant son visage pendant sa descente aux enfers, contemplant à présent le point de départ qui était bien haut, semblable à un petit point lumineux, le mangemort n'ayant même pas pris la peine de s'assurer que ses adversaires étaient bien morts, heureusement pour eux... Quoique.
Dahrah essaya péniblement de se relever, c'était en réalité impossible, sa cheville s'était brisée pendant la chute et la douleur lancinante à cet endroit était là pour le lui rappeler. Elle se serait laissée aller volontiers à des larmes puériles mais Seth illumina leur nouvel environnement d'un "Lumos", elle tenta donc de garder bonne figure.
"Bon. ça aurait pu être pire, pas vrai ?"
"Parle pour toi!" lui répliqua-t-elle séchement.
Ce n'était pas dans ses habitudes de parler mal aux gens mais là elle avait très mal et cette chute était de sa faute. Si il n'avait pas été si intrépide, elle aurait passer sa soirée à écouter sagement les ennemis derrière un rocher, elle était guérisseuse pas auror c'était bien pour cela qu'on lui évitait les missions nécessitant trop d'action lui préférant celle nécessitant discrétion et réflexion. Comment avait on pu choisir duo si mal assorti? La guérisseuse pestait intérieurement mais trêve de tragédie, son métier dans ses conditions là lui était heureusement fort utile. Elle visa donc sa cheville avec sa baguette, celle ci déjà d'une étrange couleur et gonflée et appliqua aussitôt le sortilège Episkey permettant de réparer les fractures. Aussi, n'eut elle pas le temps de s'assurer du bon état de santé de son collègue, elle se releva enfin à présent soulagée de toute douleur.
Mais ce soulagement fût de courte durée, elle ne vit tout d'abord que l'air soudain inquiet de l'exilé, contemplant par elle même ensuite la source de cette angoisse soudaine. Des cercueils ouverts étaient disposés tout autour d'eux et un bruit sinistre parvint à leurs oreilles. La jeune femme comprit mieux le soudain délaissement de l'ennemi suite à leur chute, inutile de s'assurer de leur survie puisque les lieux étaient sans doute hantés. L'Irlandaise sentant à présent un frisson d'effroi lui parcourir le dos, elle n'avait jamais été confrontée à une telle chose, elle en avait seulement entendu parler et pour être honnête elle se serait volontiers abstenue de cette macabre rencontre.
"A ton avis, si on est en plein cœur d'un ancien cimetière, combien y a-t-il de chances de tomber sur des fantômes furieux d'avoir été profané ?"
" Hum à mon avis, 100%"
A peine la phrase de la médicomage achevée, quelque chose s'approcha d'eux, cela n'avait pas réellement de forme mais il était aisé de reconnaître un fantôme, d'abord un, puis deux, puis trois et bientôt bien trop pour les compter. L'Irlandaise se sentait prise de panique, elle ne savait même pas si la magie était efficace sur de tels entités, il fallait dire que SOS Fantômes c'était pas tellement son job à la base. Serrant le poing sous l'effet de l'angoisse, elle se contenta de murmurer à son compagnon, apercevant un tunnel sur le côté!
"Cours!! Et ne tente rien pour l'instant, nous allons déjà essayé la fuite!!"
Car elle savait bien que son compagnon aurait plutôt été du genre à foncer dans le tas sans essayer de comprendre, mais elle voulait déjà tenté la fuite car elle n'était pas certaine que la magie ait un quelconque effet sur les fantômes, d'autant plus qu'ils étaient bien trop nombreux pour tenter de les empêcher tous de nuire...
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| | | Seth Whitmore L'instant présent est dépassé.
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| Sujet: Re: Le Citron Pressé et la Jolie Rose [FE] Mer 30 Mar - 15:03 | |
| Plus un citron est pressé, plus il se dépêche... Des fantômes sortaient des parois, translucides et presque phosphorescents. Seth n'avait pas pour habitude d'être effrayé par des entités désincarnées, il avait grandi dans l'enceinte de Poudlard qui en abritait une dizaine, mais celles qu'il avait en face de lui et qui l'encerclait n'étaient pas engageantes. Moroses, les yeux plissés et la bouche tordue par une expression de rage sourde, les fantômes le fixaient sans mot dire. Certains avaient gardé la corde qui avait causé leur mort autour de leur cou, quant à d'autres, ils arboraient des mutilations en tous genres. Ils avaient dû connaître une mort effroyable, mais Seth perdit toute compassion lorsqu'il les fit foncer droit sur lui. Replongeant dans la réalité avec autant de douceur que s'il venait de boire un litre d'eau glacée, il entendit Dahrah prononcer des mots d'un ton précipité. Il perçut à peine le sens de ses paroles tant elles lui semblaient lointaines et dérisoires, mais il se mit tout de même à courir pour éviter de finir dans le champ de tir des fantômes. Il ne savait pas exactement ce qu'ils étaient capables de lui faire, mais dans le doute, il préféra s'enfuir. Un tunnel, ô miracle ! Tenant sa baguette allumée devant lui, il prit ses jambes à son cou, Dahrah à ses côtés. Pourvu que la galerie les mène quelque part... Ils coururent ainsi pendant quelques minutes, puis, arrivés à un angle, ils se retrouvèrent face à un mur de terre. Désemparé, Seth leva sa baguette, prêt à lancer un "Bombarda" sur celui-ci, mais se souvenant qu'ils étaient à plusieurs mètres sous le sol et que l'effet d'un tel sortilège pourrait les ensevelir vivants, il renonça à cette idée. Croisant le regard de Dahrah, dans la demi-obscurité, il lui fit un petit sourire puis reprit quelque peu son souffle. Il s'était souvent imaginé se retrouver seul avec elle, mais maintenant que c'était le cas, il aurait préféré être ailleurs. Ce lieu n'était guère propice au badinage. Chez lui, dans sa chambre, cela aurait été autre chose. Son sourire amical se transforma en un rictus un peu canaille tandis qu'il songeait à toutes les possibilités qui auraient pu alors s'offrir à eux. Il n'y pouvait rien, il avait toujours eu un côté un peu trop... imaginatif. Il reprit rapidement ses esprits lorsqu'il vit un fantôme traverser la paroi, tenant ses chaînes et les faisant tournoyer au-dessus de sa tête à la manière d'une fronde. Il approchait d'eux à vive allure, et impossible de s'échapper, car Dahrah et Seth se trouvaient dos contre le mur signant la fin du tunnel. Dans quelques secondes, l'esprit frappeur... les frapperait. Eh oui, triste fatalité. Seth ferma les yeux, puis, se trouvant parfaitement puéril, les rouvrit et fixa la créature droit dans les yeux. Il était temps qu'il se comporte comme un preux chevalier. Il devait sauver la demoiselle en détresse et lui aussi, par la même occasion. Il devait prouver sa valeur et tant pis s'il faisait quelque chose de parfaitement stupide. Sans lâcher le fantôme du regard, il tapota de la main sur la paroi jusqu'à ce qu'il rencontre le contact chaud et réconfortant de la main de Dahrah. Il ne mit pas plus de temps pour réagir. Au moment où le fantôme allait entrer en contact avec eux, le jeune homme leva sa baguette, disparaissant dans un "pop" sonore. Le tunnel fut aussitôt dévoré par les ténèbres, sans qu'aucune forme fantômatique ne brille faiblement... Lorsque le jeune homme rouvrit les yeux, il se trouvait dans sa chambre, au Chaudron Baveur. Le bruit du pub, un étage plus bas, lui parvenait aux oreilles. C'était le premier endroit auquel il avait pensé (tiens donc...). Il avait gardé la main de Dahrah dans la sienne, ce qui avait permis de l'emmener avec lui en transplanant. La pièce baignait dans la pénombre, car la nuit avait fini par tomber. Dirigeant sa baguette vers la lampe de chevet, il l'alluma d'un élégant moulinet du poignet, et la chambre fut bientôt envahie par une lumière tamisée, donnant une ambiance un peu trop romantique. Ce n'était pas voulu, mais comme il ne possédait pas d'autres lampes, il faudrait s'en accommoder pour le moment. "Eh bien, quelle folle épopée !" dit-il en passant une main dans ses cheveux très courts. "S'amuse-t-on toujours autant dans cette époque ?"Il parlait comme un vieux dictionnaire, mais il n'y pouvait rien, et n'en avait même pas conscience. Il se dirigea vers une petite table d'appoint à l'aspect branlant pour se saisir de la carafe d'eau, mais lorsqu'il ouvrit la bouche pour demander à Dahrah si elle désirait boire quelque chose, les mots s'étranglèrent au fond de sa gorge. Il se sentait tout bizarre, tout visqueux. Cette impression ne l'avait pas quittée depuis qu'il était arrivé dans la chambre, accompagnée d'une sensation de malaise. En plus de tout cela, il était frigorifié. Peut-être avait-il attrapé froid dans le tunnel ? Il eut à peine le temps de se poser la question qu'il sentit qu'on parlait avec sa bouche. C'était très perturbant car il n'avait aucune intention de prononcer des paroles aussi blessantes : "Espèce de garce ! Tu vas payer pour ce que tu m'as fait !"Paniqué, Seth vit sa main lever sa baguette dans la direction de Dahrah et jeter un sortilège informulé qui, heureusement, heurta le mur derrière elle. Il ne contrôlait plus son propre corps ! Quelqu'un le faisait agir et parler à sa place ! Il ne mit pas longtemps à comprendre que le fantôme avait pris possession de lui. Il s'était sûrement mêlé à son corps pendant le transplanage ! Il n'avait aucun moyen de l'expliquer à Dahrah ! Il hurla mais son cri heurta ses oreilles, irradia son cerveau, confiné à l'intérieur. Aucun son n'avait jailli de sa bouche, hormis les insanités que le fantôme disait à travers lui. Impuissant, le jeune homme vit sa baguette décrire un arc de cercle, et le fantôme prononcer une formule aux terribles conséquences : "Avada Kedavra...!"
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Citron Pressé et la Jolie Rose [FE] Ven 1 Avr - 18:38 | |
| Les deux acolytes s'enfonçaient à présent dans les ténèbres de la grotte. La rouquine ayant aperçu au bon moment un tunnel, elle ne prêta pas attention à l'air absent de Seth et se contenta de l'inciter à déguerpir au plus vite. Les deux jeunes gens étaient à présent arrivés au bout du tunnel qui s'achevait malheureusement contre un mur. Il n'y avait pas de sortie, aucune issue, les deux membres de l'ordre coincés face aux esprits frappeurs. L'Irlandaise ne pouvait que contempler désespérément les évènements, se sentant prise de panique, elle n'était pas tellement taillée pour l'action et elle n'avait aucune idée de la manière de venir à bout de fantômes. Alors qu'elle fermait ses paupières sur ses pupilles bleus afin de ne plus voir ce triste spectacle, elle sentit la main de Seth attraper la sienne. Avant même qu'elle ne comprenne son intention, elle reconnut la familière sensation de transplanage.
Sa respiration accélérée, elle ouvrit de nouveau les yeux sur une chambre toute simple et plutôt intime. Seth semblait connaître l'endroit et la jeune femme fit donc la déduction qu'elle se trouvait chez lui. Un peu ébahie, elle observa son nouvel environnement, elle était un peu prise au dépourvu et étonnée qu'il choisisse cette destination mais enfin ils s'en étaient sortis c'était le plus important. Dahrah se sentant tout à coup idiote de n'avoir pas pensé à cette échappatoire, elle avait encore des efforts à faire en matière de gestion du stress. Heureusement que dans de telles situations, elle ne s'était encore jamais retrouvée seule, car alors, elle n'aurait sans doute pas fait long feu. Elle était experte en matière de soins mais encore bien vulnérable en matière de combat, sa grande capacité en sortilèges compensant un peu cette faiblesse.
"Eh bien, quelle folle épopée ! S'amuse-t-on toujours autant dans cette époque ?"
La Serdaigle sourit à son camarade mais elle ne savait pas pourquoi, elle ne se sentait pas très à l'aise. Certains auraient sans doute dit que c'était le regard aguicheur de Seth qui provoquait ce trouble mais en réalité, elle ne pouvait définir l'origine de son malaise. Une impression de froideur dans la pièce, quelque chose de louche malgré une trop paisible ambiance de normalité. Elle ne tarda pas à avoir la réponse à son mauvais pressentiment. Alors que Seth lui avait proposé de boire quelque chose, il se retourna vers elle le visage soudain complètement changé. Ses yeux étaient vitreux, son corps raide, la vision des plus effrayantes. La jeune femme qui commençait simplement à se calmer sentit une nouvelle fois sa respiration s'accélérer, ses entrailles se resserrer.
"Espèce de garce ! Tu vas payer pour ce que tu m'as fait !"
L'Irlandaise ouvrit des yeux ronds, ne pouvant détacher le regard du rescapé du temps. Sa main relevant tout de même légèrement sa baguette. Elle déglutit avec peine, ne sachant que faire, elle se contenta d'articuler, naïve:
" Mais Seth voyons, c'est moi Dahrah! Seth, tu ne sembles pas dans ton état normal, je crains qu'un des esp..."
Mais elle n'eut pas le temps d'achever sa phrase, voilà que le brun pointait à présent sa baguette vers elle, la guérisseuse réajustant la sienne mécaniquement, elle redoutait ce qui allait se produire, mais ce serait sans doute une attaque, et en réalité pas des moindres...
" Avada Kedavra...!"
D'un sortilège informulée, elle répondit très rapidement d'un Protego, elle avait au moins le mérité d'être rapide, mais le force du sortilège la poussa à terre violemment. Elle sentait à présent son corps endolori de part en part, une estafilade de sang lézardant sur son front suite à la violence de la chute, mêlant le carmin au roux incendiaire. Prise d'une furie incontrôlable, l'Irlandaise sentant une colère sourde résonner en elle contre son compagnon, qui n'y pouvait rien malheureusement, tout en étant toujours à terre, le malheureux se dirigeant vers elle, à la manière d'un zombie, elle le cibla en murmurant haletante:
"Expelliarmus!"
Puis
"Incarcerem!"
Bon ce n'était certes pas sympathique mais le téméraire l'avait sourdement attaqué et il avait une force peu commune en Sortilèges là où Dahrah était plutôt experte en précision. Elle ne pourrait lutter longtemps contre lui sans ruser, aussi l'entraver était une façon de gagner du temps et de pouvoir réfléchir. Elle devait faire sortir l'esprit du corps, mais elle ne retrouvait pas la formule. Se relevant péniblement, son compagnon à présent à terre, le corps prisonnier des cordes, elle se pencha au dessus de lui inquisitrice, contemplant ses pupilles vitreuses pendant de longues minutes qui parurent des heures. Le possédé luttant à la manière d'une anguille contre le cordage emprisonnant son corps, sautant frénétiquement vers sa baguette, l'Irlandaise ne trouvant mieux que de se positionner sur lui, passant ses jambes de chaque côté du corps entravé pour l'empêcher de nuire, les manières étaient un peu rustres mais elle n'avait pas le choix. En temps normal, elle aurait même été outrée d'un tel comportement mais pour survivre il fallait parfois pousser les limites de l'entendement. Le regardant en fronçant les sourcils, elle retrouva cependant la fameuse formule en farfouillant dans sa mémoire encyclopédique, ravie, elle murmura vers sa cible juste en dessous d'elle:
" Finite possessio!"
Les yeux de Seth retrouvèrent rapidement leur couleur habituelle, la jeune femme immédiatement soulagée, celui-ci était plutôt hagard, mais il le serait encore plus lorsque la femme de service entra dans la chambre, sans doute ameutée par le bruit, celle-ci avait un air outré, et leur demanda :
" Mais enfin que faites vous???"
Le visage de Dahrah prit immédiatement une belle couleur cramoisie. Comme une petite fille prise sur le fait alors qu'en réalité elle n'avait lutté que pour sa propre survie, elle savait que cette scène pouvait paraitre tendancieuse, elle espérait simplement que Seth trouverait quelque chose à dire, elle ne pouvait pour le moment émettre aucun son, sa gorge bloquée par la stupeur.
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| | | Seth Whitmore L'instant présent est dépassé.
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| Sujet: Re: Le Citron Pressé et la Jolie Rose [FE] Dim 3 Avr - 8:37 | |
| Plus un citron est pressé, plus il se dépêche... Elle était là, à ma portée. Je n'avais à faire aucun effort pour la toucher, pour la neutraliser. Tout mon être bouillonnait, réclamant vengeance. Elle n'était qu'une poussière parmi la multitude. En somme, elle n'avait rien fait de mal hormis exister, et cela m'était insupportable. Elle devait mourir. Ce n'était pas juste qu'elle respire la vie alors que j'étais mort depuis tant d'années. J'étais prisonnier. Mon assassin m'avait emmuré dans un cercueil et j'errais dans le cimetière comme une âme en peine, incapable de pouvoir en sortir. Puis, les deux mortels étaient arrivés avec leur suffisance. Ils avaient profané ma tombe, violé mon sanctuaire. Comment avaient-ils eu l'audace de ne pas se briser la nuque dans leur chute ? Pourquoi devais-je être la seule personne à ne pas avoir suffisamment de chance pour survivre ? Quelle était cette injustice si sournoise ? La colère s'est mise à déborder, à me posséder tout entier, et j'ai brandi mes chaînes, désirant avec un espoir illusoire les étrangler avec.
Puis, il s'est passé une chose étrange que je ne puis expliquer. Les deux mortels ont disparu mais je suis parti avec eux, je me suis mêlé à eux. Pendant un instant, je me suis senti vivre. Un coeur a tambouriné dans mes oreilles, l'air est entré dans mes poumons. J'étais vivant. Si j'avais encore était sujet à la peur, j'aurais nommé cette chose "diablerie", mais j'étais trop transporté de liesse pour me poser la question. Je me trouvais dans un nouvel endroit, me délectant de chaque chose comme si je venais d'entrer dans le plus merveilleux des paradis. La chambre en elle-même était spartiate, bien lointaine de mes souvenirs rutilants et dorés, mais en posant les yeux sur les deux mortels, je me suis vite rendu compte que je n'étais entré dans aucun paradis. J'étais toujours prisonnier. Alors, mon courroux a repris le dessus, et me souvenant de ce qui venait de se passer, j'ai foncé dans le corps de l'homme. Je n'ai pas mis longtemps à le posséder -il pensait vraiment être sorti d'affaire, l'imbécile !- et j'ai alors mis ma vengeance à exécution, m'attaquant tout d'abord à la fille.
Elle était si chétive ! Je partageais l'esprit de l'homme, j'ai donc trouvé facilement un sortilège de mort. Autant en finir vite. Ainsi, j'aurai un peu de compagnie dans l'après-vie. Elle était plutôt pas mal et m'en voudrait sûrement du sort que je lui ai fait subir. ça épicerait mes soirées monotones.
Je pensais avoir réussi mais elle riposta par un sortilège de protection juste avant de me désarmer. Je levai alors la main de l'homme tout en approchant d'un pas mécanique, avec la ferme intention de l'étrangler, mais elle me ligota avec des cordes sorties de nulle part. Elle avait de la suite dans les idées, c'était certain.
J'ouvris la bouche en grand histoire de l'effrayer, mais à cet instant précis, elle prononça une formule magique et je fus éjecté du corps de l'homme, mes forces réduites à néant. Tremblant, je ne ressemblais plus qu'à une petite tache blanche et cotonneuse réfugiée dans un angle de mur, à peine perceptible. Je ne pouvais plus rien faire, j'étais littéralement vidé. Mais je reviendrai. Oh oui, je reviendrai bientôt ma belle.Seth ouvrit brusquement les yeux, le souffle court. Il avait une drôle de sensation dans la bouche, comme s'il avait bu un liquide visqueux, et son corps tout entier était parcouru de frissons. Il voulut se redresser, mais s'aperçut alors que Dahrah était à califourchon sur lui. Cela avait de quoi perturber davantage. La scène qu'il venait de vivre était tout bonnement surréaliste, mais là, on franchissait le cap de la science-fiction. "Je le savais..." murmura-t-il d'une voix faible avec un demi-sourire qui s'affaissa bien vite. Sa tête retomba lourdement sur le plancher et il étouffa un grognement. Il avait déjà la migraine bien avant cela, ce qui n'arrangea rien. Soudain, il entendit un grincement qui résonna comme un carillon à ses oreilles et, tournant la tête vers la porte, il aperçut une employée de l'hôtel, apparemment indécise. Elle tenait des serviettes en mains et se demandait visiblement si elle devait entrer et les poser sur le lit ou leur jeter à la figure et partir en courant. Il faut dire que la position des deux acolytes pouvait porter à confusion. Seth était ligoté avec une ravissante jeune femme au-dessus de lui, tous deux échevelés avec leurs vêtements déchirés à maints endroits. Plus amusé qu'autre chose par la situation, le jeune homme lança un regard à Dahrah et remarqua qu'elle était rouge jusqu'aux oreilles. Néanmoins, elle ne semblait pas pressée de s'éloigner, ce qui était un bon point pour lui. Son eau de toilette faisait des ravages. La publicité qu'il avait vue dans la boite rectangulaire des Moldus disait la vérité. Bref. Tournant de nouveau la tête vers l'employée qui ne savait plus quelle conduite adopter, il décida de prendre les choses en mains. "Nous répétons une pièce de Shakespeare. Il s'agit d'une version revisitée de Roméo et Juliette." dit-il d'une voix étonnamment assurée étant donné le mensonge qu'il proférait. "Nous en étions à la scène où Juliette se donne la mort, à la toute fin. La mise en scène est plutôt originale, voulez-vous vous asseoir et nous regarder terminer ?"Il adressa un grand sourire à l'employée qui s'empressa de claquer la porte sans demander son reste. En baissant quelque peu la tête, Seth admit qu'il aurait pu mieux trouver, car son explication faisait passer les amants maudits de Shakespeare pour des sado-masos. O_o Les cordes, les tenues déchirées... Il ne manquait plus que des menottes pour peaufiner le tableau ! De tout cela, il se rendit compte que Dahrah ne semblait pas décidée à s'éloigner. Elle était certainement trop sonnée par tout ce qui venait de se passer pour réagir, mais le jeune homme en profita pour la taquiner quelque peu. "Est-ce que ça t'ennuierait de me détacher ? Enfin, sauf si tu souhaites réécrire Roméo et Juliette à ma façon..."Il lui décocha un clin d'oeil avant de faire une grimace, sentant la douleur à son épaule redevenir lancinante. C'était comme si le fantôme, en le possédant, lui avait enlevé toute sensation, mais à présent, tout redevenait normal. Son corps avait retrouvé une température normale, lui qui était glacé quelques secondes plus tôt. Il percevait le poids plus que léger et agréable de Dahrah sur son ventre, la douleur à son bras ainsi que la sensation d'étirement due au sang qui avait séché, et les cordes fermement attachées tout autour de lui, lui coupant pratiquement la circulation sanguine. Il essayait de rester stoïque face à tout cela, ignorant les différentes douleurs qu'il ressentait, histoire de paraître très courageux, mais il fut bientôt contraint de se mordre les lèvres pour ne pas y penser. Il fixait Dahrah avec insistance, sachant qu'elle était sa seule chance de salut et qu'elle pouvait le torturer à sa guise aussi longtemps qu'elle le voulait. Habituellement, cette perspective l'aurait enchanté, mais dans ce cas précis, il avait vraiment envie de repos. Il aimait à penser que la jeune femme en face de lui n'était pas une sadique en puissance. Il l'espérait... Il pria.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Citron Pressé et la Jolie Rose [FE] Mar 5 Avr - 18:34 | |
| Si ils n'avaient pas été surpris par la femme de chambre, Dahrah aurait surement rechercher la moindre trace de l'esprit à présent libéré. Elle était méthodique et préférait savoir que tout danger était éloigné. Mais elle n'en eut pas l'occasion, l'interruption de l'employée l'ayant quelque peu sidérée sur place. Une rougeur complètement idiote teintant à présent son visage pale. Cependant, Seth assura bien mieux qu'elle face à l'interrogation de la femme.
"Nous répétons une pièce de Shakespeare. Il s'agit d'une version revisitée de Roméo et Juliette.Nous en étions à la scène où Juliette se donne la mort, à la toute fin. La mise en scène est plutôt originale, voulez-vous vous asseoir et nous regarder terminer ?"
Son ton était assuré comme si l'énorme mensonge qu'il proférait n'était que la douce réalité. Une telle maîtrise redonna confiance en Dahrah, laissant peu à peu la gêne s'estomper, après tout la situation n'était pas si inconfortable. Regardant d'un air complice son allié, elle posa ensuite ses prunelles océanes sur la femme de chambre. Prenant tout à coup un air presque hautain, elle déclara à son tour:
" Enfin, prenez votre décision, j'ai besoin de concentration!"
Puis baissant de nouveau ses yeux sur les cordes qui entouraient le corps de Seth, elle entendit la porte se refermer. A son grand soulagement, l'employée avait préféré prendre la fuite, considérant sans doute les deux jeunes gens comme étant fous, enfin les artistes sont toujours un peu spéciaux. Une chose était certaine, l'Irlandaise n'était pas prête de remettre les pieds au Chaudron Baveur. Mais maintenant que la situation revenait à des instants plus paisibles, Dahrah considérait presque les évènements avec humour. Seth était sans doute une catastrophe ambulante mais au moins avec lui on ne s'ennuyait pas. Il avait un côté très comique et même attachant, son décalage permanent avec le temps ne le rendant que plus excusable. Seth la tira tout à coup de ses pensées, car oui elle était sonnée, un peu figée, à califourchon sur son compatriote en réalité... Position fort peu recommandable avec une personne qu'on connaissait à peine!
"Est-ce que ça t'ennuierait de me détacher ? Enfin, sauf si tu souhaites réécrire Roméo et Juliette à ma façon..."
La belle Rousse fût pris d'un rire nerveux, un peu identique à un gloussement de dinde en fait. Elle appréciait la plaisanterie, enfin si cela en était une? Prestement, elle dégagea une de ses jambes du corps du beau brun et resta à genoux à ses côtés. Maniant sa baguette avec dextérité, elle retira d'un sortilège informulé les cordages qui le retenait prisonnier, toute fière de le libérer. Mais c'est alors qu'elle observa du sang couler de son épaule. Il avait été apparemment blessé pendant l'action, la guérisseuse ne prêtant même pas attention à la fine ligne de sang qui agonisait également de son front à elle. Seth avait tout de même l'air épuisé de toutes ces aventures, il fallait dire que depuis leur arrivée derrière ce rocher, ils n'avaient guère eut le temps de souffler.
Se penchant vers lui, ses longs cheveux roux pendant quelques instants sur le visage du rescapé du temps, elle posa sa main sur la blessure afin de se rendre compte de sa gravité et de sa profondeur. L'intrépide ne pouvant retenir un léger gémissement de douleur qu'il s'était pourtant efforcé de contenir. La guérisseuse sachant appuyer là où ça faisait mal pour pouvoir évaluer une blessure, bien trop habituée à la fierté des hommes de l'Ordre pour se laisser berner par leur témoignage subjectif et la plupart du temps empli de vanité. Elle n'avait jamais vraiment compris pourquoi les hommes s'obstinaient à jouer les durs devant une femme. Sa position de Médicomage en mettant plus d'un mal à l'aise, elle avait pourtant un œil professionnel et ne considérait les corps blessés que comme des corps à réparer ni plus ni moins, enfin la plupart du temps quoi...
Positionnant sa jambe pour se relever, elle tendit sa main à Seth pour l'aider également à reprendre une position verticale en même temps qu'elle. Fouillant à présent la poche avant de son jean, elle en sortit quelques instants plus tard un onguent destiné à favoriser la cicatrisation, oui elle se baladait toujours avec quelques outils nécessaires au soin, déjà parce que c'était son métier, et aussi parce qu'on était jamais trop prudents, elle en avait eut encore une fois la preuve aujourd'hui. Il était rare de revenir indemne d'une escapade pour le compte de l'Ordre. Les blessures qu'elle avait soigné chez les résistants de l'ombre et même chez elle même étaient innombrables. Heureusement la plupart du temps, elles n'étaient pas trop graves, mais celle de Seth était tout de même un peu préoccupante.
Mi-résignée, mi-amusée, elle murmura à son compagnon:
" Je suis désolée Seth, mais il va falloir que tu me montres la blessure que tu as à l'épaule."
Car la situation était un peu délicate, en réalité elle demandait tout simplement à son acolyte d'enlever sa veste ainsi que sa chemise. Elle n'était pas tellement gênée de cela, elle avait l'habitude, mais elle redoutait un peu la réaction de son nouveau binôme. Ils se connaissaient peu et était plutôt du genre Chevalier valeureux, alors être soigné par une femme ne provoquerait peut être pas chez lui une immense fierté, à moins qu'elle n'éveille autre chose, enfin Dahrah n'aimait mieux pas y penser. Le regard adouci, le ton de sa voix se voulant rassurant, elle ajouta:
" A moins que tu ne préfères que la blessure s'infecte!"
Fixant à présent son acolyte, le regard à la fois bienveillant mais un soupçon autoritaire, elle attendait patiemment que son compagnon s'exécute tout en nouant machinalement ses cheveux flamboyants découvrant ainsi un peu plus la plaie qu'elle avait elle même au front.
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| | | Seth Whitmore L'instant présent est dépassé.
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| Sujet: Re: Le Citron Pressé et la Jolie Rose [FE] Sam 9 Avr - 13:27 | |
| Plus un citron est pressé, plus il se dépêche... Elle avait gloussé. Il ne cacha pas sa joie lorsqu'elle eut cette réaction, trop heureux de constater qu'il la troublait suffisamment pour qu'elle laisse échapper ce petit bruit révélateur. Même si elle n'était pas du genre à montrer ouvertement ses sentiments, ça, c'était le genre de choses qu'on ne pouvait contrôler. Hélas, sa joie fut de courte durée car la jeune femme aux cheveux de feu s'éloigna de lui pour se mettre à genoux à ses côtés, évaluant visiblement les dégâts. Elle le libéra de ses entraves et il fit alors un mouvement des hanches pour se relever, mais fut bien obligé de rester allongé lorsqu'elle posa une main sur son épaule blessée. Pris au dépourvu, il ne put réprimer un gémissement de douleur qui se transforma en grognement lorsqu'il prit conscience qu'il allait passer pour un bébé. D'un côté, ils étaient à égalité comme ça. Dahrah n'avait pu retenir le gloussement et lui n'était pas parvenu à éviter de crier. Quel couple ils formaient, ces deux-là ! A cette pensée, et surtout, lorsque le mot "couple" se formula dans son esprit, il laissa échapper un petit rire glacé, car il ne supportait pas ce terme. Il était permis de s'amuser une fois ou deux avec une fille peu farouche, mais il fallait être fou pour s'engager dans l'épopée du mariage. Même si Seth venait d'une époque où épouser une demoiselle de préférence fort riche était pratiquement un devoir, il s'était toujours fermement opposé au mariage et préférait arpenter le monde comme un baroudeur peu recommandable. Cependant, alors que les cheveux de Dahrah chatouillaient son visage, il fut pris d'une étrange envie de capturer une mèche rousse entre ses doigts afin d'en humer le doux parfum. Mais n'étant pas d'un naturel romantique, il se retint non sans afficher clairement sa déception. Après quelques secondes pendant lesquelles Dahrah resta à ses côtés, à palper son épaule pour vérifier la profondeur et la gravité de la plaie, Seth se détendit et jugea qu'il était agréable qu'on prenne soin de lui de la sorte. Montrer un certain degré de faiblesse n'était pas une mauvaise chose, s'il y avait une jolie fille pour le soigner. Il resta donc bien sage (même si son esprit vagabondait librement, ses yeux volages observant sans vergogne les courbes de la jeune femme) mais il redressa subitement la tête lorsque Dahrah lui tendit la main pour l'aider à se relever. Il la prit de bon coeur et sauta sur ses pieds, un brin fanfaron. Il perdit toute couleur au visage en voyant le onguent que venait de sortir la jeune femme, mais essaya de paraître le plus cool possible. ça allait faire mal. Il en était sûr. Oh pourquoi la douceur était-elle toujours accompagnée de son lot de souffrance ? Mais il n'allait pas pleurer, même s'il n'était qu'un homme et qu'en cet instant précis, face à la pommade qui allait piquer, il avait envie de prendre ses jambes à son cou. Il fallait rester zen. Ce n'était qu'un onguent. Tressaillant tout de même en voyant que Dahrah s'approchait avec sa pommade satanique, Seth eut un mouvement de recul qu'il fit passer pour une légère perte d'équilibre. Il ne fallait pas qu'elle croit qu'il était peureux. Comment ? Il avait affronté des dragons, des Mangemorts, avait été possédé par un fantôme, et il craignait un simple onguent ? Ragaillardi par son propre monologue intérieur, il se redressa fièrement, mais fronça les sourcils en entendant la phrase de la jeune femme. Il comprit aisément l'insinuation, et laissa échapper un petit rire en écoutant le reste de ses paroles. Enlevant sa veste déchirée sans un état d'âme, il déclara, amusé : "Je ne pensais pas que tu irais si loin pour me demander une chose aussi simple, mais bon. Je comprends, tu veux avoir l'impression de contrôler les choses, de gérer la situation toi- même. D'accord, je te laisse faire. J'aime les femmes qui ont du tempérament."Mais pas trop, tout de même, acheva-t-il mentalement tandis qu'il jetait sa veste sur le lit. Il lui fit un nouveau sourire un peu canaille puis s'attaqua aux boutons de sa chemise qu'il enleva avec un peu trop d'empressement. Il la laissa tomber sur le sol. Après tout, elle était fichue, et il y avait plus important à faire en cet instant. Ne perdant pas plus de temps, il s'approcha de Dahrah, l'enveloppant d'un regard ténébreux, et au moment où il tendait les bras pour l'attirer contre lui, la traîtresse lui colla l'onguent sur son épaule à vif. Seth lâcha un formidable juron qui résonna dans la petite pièce, avant de sautiller sur lui-même en hurlant. Pour le côté viril, c'était râpé. Dévisageant Dahrah avec une totale incompréhension, il s'exclama : "Qu'est-ce qui te prend ?"Il se tut, le temps de prendre le dessus sur son épaule dont il sentait la blessure battre et brûler, puis, reprenant d'un ton légèrement plus calme, il lui lança un regard à la fois indécis et indigné : "Je croyais que tu voulais...! Enfin c'était l'évidence même ! C'est une ruse de femme, ça ! Tu as trouvé un moyen pour que j'enlève ma chemise, et maintenant que tu m'as mis cette chose (il désigna le onguent), j'ai... honnêtement, j'ai perdu tous mes moyens !"Il lui en voulait profondément, car elle avait frappé là où ça faisait mal. A présent, il avait peur d'avoir mal compris. Lui avait-elle fait une proposition ou l'avait-il interprété comme telle ? Il ne savait plus. A dire vrai, il était bouleversé. Quand bien même il avait compris de travers, jamais encore une demoiselle ne s'était permis pareille fourberie ! Autant dire qu'on ne s'était jamais refusé à lui. Qu'est-ce qui clochait chez elle ? Pourquoi ne réagissait-elle pas comme les autres ? Elle avait gloussé, bon sang ! Elle avait eu la même faiblesse que les autres, et pourtant... Blessé dans sa fierté d'homme, Seth garda pourtant la tête haute. Puis, quelque chose attira son attention lorsqu'une mèche de cheveux se souleva sur le front de la jeune femme. Elle avait une entaille ensanglantée. Oubliant alors sa propre personne, le jeune homme s'approcha d'elle, et sans réfléchir, porta la main à son front, observant la plaie avec anxiété. "Tu es blessée aussi..." dit-il d'une voix douce, presque pensive. Il était près d'elle, peut-être trop près, mais il profita de ces quelques secondes pour prendre un peu du onguent qu'il avait à l'épaule et en appliquer sur le front de Dahrah. Avec un air un peu sadique, il déclara alors d'un ton triomphant : "Oeil pour oeil, dent pour dent !"10 ans d'âge mental.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Citron Pressé et la Jolie Rose [FE] Lun 11 Avr - 17:49 | |
| Dahrah était étonnée, Seth avait écouté ses ordres sans même protester, ce qui la troubla un peu plus c'était son air goguenard lorsqu'il enleva sa chemise. Enfin, il voulait peut être tout simplement dissimuler sa gêne en sur jouant un jeu de séduction. La rouquine s'approcha donc de lui en souriant, tentant désespérément de le rassurer, ignorant qu'en réalité elle ne faisait que l'encourager, aveuglée par sa naïveté caractéristique. Mais lorsqu'elle appliqua l'onguent, elle fut sidérée de sa réaction. Seth poussa un juron qui résonnait bizarrement émanant de sa bouche, lui qui utilisait habituellement un langage fleuri et charmant. La guérisseuse écarquilla légèrement ses yeux mais lorsqu'elle vit son acolyte sautiller sur place pour gérer sa douleur, la jeune femme ne put s'empêcher d'avoir un sourire naissant aux lèvres qu'elle chassa vite par ailleurs en mordant fortement ses lèvres, car Seth ne rigolait pas, il arborait une mine furieuse, l'Irlandaise une mine contrite.
"Qu'est-ce qui te prend ?"
Puis il reprit d'un ton plus calme, la jeune femme affichant désormais un visage faussement coupable, ne sachant pas trop comment réagir en réalité.
"Je croyais que tu voulais...! Enfin c'était l'évidence même ! C'est une ruse de femme, ça ! Tu as trouvé un moyen pour que j'enlève ma chemise, et maintenant que tu m'as mis cette chose , j'ai... honnêtement, j'ai perdu tous mes moyens !"
Dahrah qui se mordait toujours la lèvre inférieure et qui avait un air présentement complètement ahurie le regardait hébétée. Il avait cru qu'elle lui faisait des avances! Certes, il n'était pas mal même bel homme mais dès lors qu'elle voyait une blessure elle ne réfléchissait pas trop en termes de séduction, ses gestes se faisaient mécaniques, professionnels. Mais en y réfléchissant, cela n'était pas tellement surprenant, après tout Seth venait d'une autre époque, où séduire une femme se faisait avec beaucoup plus de tact et de sous entendu. Dans notre société moderne, demander à un homme de se déshabiller pour un soin n'avait rien de pervers (en général ) mais au siècle de dernier, cela aurait été perçu nettement comme un acte évident de séduction. Le rose saupoudrant à présent de nouveau ses pommettes, quelque peu gênée par cette histoire, Dahrah murmura d'une voix douce.
" Seth, je suis désolée! Je ne voulais pas te faire croire à quelque chose d'autre, je voulais simplement te soigner! Pardonne-moi!"
Mais le jeune homme s'approchait d'elle à présent, il semblait observer son front, soudainement absorbé en la contemplant, la jeune femme ne sachant comment réagir. Il posa sa main sur son front,l'Irlandaise sentant à présent une douleur cuisante là où il avait posé ses doigts, reconnaissant la douleur caractéristique d'une plaie, la guérisseuse ne pouvant tout de même pas s'empêcher de fermer mécaniquement les yeux en les plissant légèrement sous la sensation de douleur.
"Tu es blessée aussi..."
Sa voix était douce, paisible, presque suave, aussi la rouquine se laissait bercer, baissant sa garde, ne se doutant pas une seule seconde de la fourberie dont son compagnon allait faire preuve. Elle allait lui répondre que ce n'était rien, qu'elle allait arranger ça, lorsqu'elle sentit le contact de la pommade contre la plaie, réveillant ainsi la brûlure de l'égratignure dans une sensation douloureuse et lancinante. Elle ne put s'empêcher de crier, certes elle guérissait les autres, cela ne l'empêchait pas d'être douillette. Tapant du pied à la manière d'une enfant, elle ouvrit ses yeux sur la mine ravie de Seth qui était apaisé par sa récente vendetta. Dahrah plissant les yeux sous le coup de la colère, cherchant elle même puérilement une façon de se venger. Elle reprit pourtant étonnamment son calme et se dirigea vers le lit. D'une voix doucereuse, elle murmura:
"Merci de m'avoir soigné, viens donc t'asseoir quelques instants..." tout en tapotant le matelas à côté d'elle, l'entourant à présent d'un regard enjôleur.
Seth bien trop content d'une telle occasion, se dirigea vers elle prestement, la jeune femme feignant de s'étirer langoureusement sur le lit en profita sournoisement pour s'emparer du coussin, le rescapé du temps arrivé à sa hauteur, elle se contenta de lui envoyer simplement fortement l'oreiller au visage à la manière d'une enfant de cinq ans, que voulez-vous on ne pouvait pas faire toujours preuve de maturité! Victorieuse comme si elle avait accompli un véritable exploit, elle affirma d'une voix forte!
" ça c'est pour l'onguent!"
Pas dix ans d'âge mental, non cinq
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| | | Seth Whitmore L'instant présent est dépassé.
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| Sujet: Re: Le Citron Pressé et la Jolie Rose [FE] Mar 12 Avr - 13:38 | |
| Plus un citron est pressé, plus il se dépêche... Il est curieux de constater que la douleur fait régresser les gens. Lorsque Seth mit un peu du onguent sur la plaie de Dahrah, celle-ci poussa un cri et se mit à taper du pied comme si elle avait cinq ans. Légèrement surpris par cette réaction venant d'une jeune femme si aguerrie, il haussa brièvement les épaules. Finalement, nul n'était suffisamment armé face à la douleur, pas même les Médicomages. Il aurait pu dire que cette démonstration ne l'avait rendue que plus irrésistible à ses yeux, car il aimait les femmes naturelles qui savaient abandonner les artifices et les stéréotypes, mais il garda résolument la bouche fermée. Il l'avait tout de même bien énervée et ne préfèrait pas provoquer davantage son courroux. Une dame perdait sa beauté lorsque son visage était déformé par la colère, cela aurait été dommage que cela arrive à Dahrah. Pendant qu'elle tapait du pied, Seth ne put s'empêcher de laisser transparaître une mine réjouie. La vengeance avait la douceur du miel. Après tout, ce n'était rien de bien méchant. Il ne l'avait pas torturée, il l'avait soignée, tout comme elle avait fait pour lui. Dès lors, elle ne pouvait rien lui reprocher. Il fut étonné une seconde fois lorsqu'elle recouvrit son calme un peu trop rapidement, et qu'elle se dirigea vers le lit pour s'y asseoir. "Merci de m'avoir soigné, viens donc t'asseoir quelques instants..."Ces paroles eurent un effet électrique sur l'organisme de Seth, mais il resta tout de même méfiant. C'était un peu trop facile, surtout qu'elle avait refroidi ses ardeurs à peine dix minutes plus tôt. Dès lors, que penser de cette proposition ? N'écoutant que son esprit volage, le jeune homme rejoignit Dahrah en trois pas mais eut à peine le temps de savourer mentalement les perspectives qui s'offraient à lui qu'il reçut un oreiller en pleine tronche. Il eut un instant d'incrédulité, immobile comme si on avait mis arrêt sur image, tandis que le coussin tombait mollement sur le sol, puis retourna brusquement à la réalité lorsqu'il entendit les propos victorieux de Dahrah. Il plissa alors les yeux tout en l'observant sur le lit. Ainsi abandonnée sur la couverture un peu défaite, elle avait un petit quelque chose de vulnérable qui lui arracha un bref sourire. Profitant de cette diversion, il fit voler le coussin en l'air d'un coup de pied et l'attrapa au vol avant de le jeter sur la jeune femme dans un grand éclat de rire. Puis, avec la vivacité d'un chat, il s'en saisit de nouveau avant qu'elle ne l'attrape, et sautant sur le lit à son tour, il se plaça au-dessus d'elle pour l'empêcher de bouger. Là, il lui envoya une dernière fois le coussin à la figure tout en riant avant de laisser tomber son "arme" sur le sol, décidant qu'il s'était suffisamment vengé pour la journée. "Traîtresse" murmura-t-il alors son oreille, d'un ton un peu essoufflé. Puis, se redressant sur les coudes, il s'aperçut de leur position un peu gênante. "J'ai comme une impression de déjà vu." dit-il en fronçant les sourcils, esquissant un sourire espiègle. Même s'il venait de constater les faits, il ne s'était pas éloigné pour autant...
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Citron Pressé et la Jolie Rose [FE] Jeu 14 Avr - 13:01 | |
| Devant l'air surpris de Seth, elle ne pu s'empêcher de pouffer légèrement à la manière d'une gamine. Mais c'était sans compter sur la réaction de son partenaire, quelques secondes plus tard,après un sourire trompeur, elle se retrouva elle même agrémentée du bel oreiller sur son visage. Affichant un air outrée, le rescapé du temps ne lui laissa pourtant pas de répit, celui-ci récupéra le coussin avant elle, et se jeta sur le lit l'empêchant par la même occasion de bouger. La rouquine se débattant comme elle pouvait, n'ayant pour conséquence que de lutter en vain, les forces de Seth étant naturellement supérieures aux siennes, elle tenta de provoquer la pitié!
" Nooooon!!" Ne pouvant s'empêcher d'éclater de rire alors qu'elle se prenait de nouveau l'oreiller sur le visage.
Entendant au passage, son acolyte la traiter de "Traîtresse", elle ria de bon cœur, regardant en même temps le jeune homme d'un œil faussement innocent, son sourire étirant ses lèvres carmines, elle se sentait bien, avait l'impression de ne rien calculer, laissant parler sa spontanéité , il semblait que les deux complices partageaient le même goût des gamineries, malicieuse, elle ajouta:
" Je suis parfois rancunière! mais bon on est quitte!"
Alors qu'elle le regardait l'air satisfait, elle réalisa qu'une fois de plus, la situation portait à confusion. La jeune femme regrettant intérieurement d'avoir provoqué un tel jeu, mais en même temps, cela lui avait fait tellement de bien d'oublier quelques instants les soucis, elle fût néanmoins sortie de son songe par les paroles de Seth:
"J'ai comme une impression de déjà vu."
Un sourire espiègle s'affichait à présent sur son visage, l'Irlandaise ne voulant pas que son compatriote croit plus longtemps en des intentions peu recommandables, elle profita de son regard ravageur pour inverser la situation, le poussant de manière à ce qu'il soit lui même dos contre le matelas, Dahrah tirant avantage de la situation, elle ne resta pourtant pas au dessus de lui, mais se positionna à côté et en profita pour se rasseoir sur le lit, d'un air complice, elle ajouta, le sourire sur ses lèves étant toujours présent, afin que son dernier geste ne soit pas interprété trop amèrement par Seth:
" Je ne suis pas une de ses donzelles qui cèdent aisément, désolée, mais moi je suis une fille respectable!"
Affichant un air faussement hautain, son intention était juste que la situation n'aille pas plus loin. Elle aimait beaucoup Seth, même si ils avaient mis grandement leur vie en danger à cause de sa témérité, elle le trouvait attachant, et il fallait avouer que depuis le début, elle ne s'était pas un instant ennuyer. Le jeune brun pouvant se vanter d'apercevoir une facette de la guérisseuse qu'elle montrait peu. Celle de la fille spontanée et naturelle, ne calculant pas ses intentions, ni ses gestes, s'autorisant un naturel qu'elle affichait avec peu de personnes. La jeune femme se revela ensuite du lit et fit quelques pas dans la Chambre de son confrère. La chambre était assez petite et peu meublée, on voyait bien en observant la pièce que Seth n'était pas là depuis très longtemps. Puis se retournant de nouveau vers lui, adoptant un regard qui se voulait doux, elle soupira enfin pour sortir de toutes ces émotions:
" Et bien, ce coup-ci on est pas passés loin!"
Bien sûr, elle parlait d'une mort certaine et pas d'autre chose! () Prenant place sur le fauteuil qui était non loin du lit, elle observait son compatriote, cela ne devait pas être évident pour lui tout de même, être parachuté de la sorte dans un autre siècle avec des mœurs tellement différents, pour détourner un peu l'ambiguïté de la situation, elle lui demanda:
" Alors que penses-tu de notre siècle?"
Certes, sa question voulait surtout détourner l'attention du jeune homme, mais elle s'intéressait réellement à ses ressentis, ne pouvant empêcher sa nature d'être curieuse, elle se demandait bien ce que Seth pouvait penser du monde des sorciers modernes. Et si elle en avait l'occasion, elle l'interrogerait volontiers sur son époque, elle avait envie de mieux le connaître, car il était certain que le courant passait entre ces deux là malgré une première collaboration pour le moins catastrophique.
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| | | Seth Whitmore L'instant présent est dépassé.
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| Sujet: Re: Le Citron Pressé et la Jolie Rose [FE] Sam 16 Avr - 11:11 | |
| Plus un citron est pressé, plus il se dépêche... Qui sait ce qui aurait pu se passer si Seth avait profité de l'instant ? Il s'imaginait se pencher davantage vers Dahrah, approcher si près son visage du sien... mais la belle profita de son bref égarement pour le faire basculer sur le côté. Pendant un bref moment particulièrement exquis, il crut qu'elle souhaitait prendre les devants, aussi fut-il quelque peu sonné lorsqu'il la vit s'asseoir sur le bord du lit. Il resta allongé sur le dos, fixant le plafond d'un air hébété, puis sa bouche se fendit en un sourire à la fois amusé et exaspéré lorsqu'il entendit ses paroles : " Je ne suis pas une de ses donzelles qui cèdent aisément, désolée, mais moi je suis une fille respectable!"Une fille respectable, mais bien sûr. Il avait connu bon nombre de dames vertueuses (toutes plus assommantes les unes que les autres), mais jamais aucune d'entre elles ne s'était battue à coups d'oreiller dans le même lit que lui. A son humble avis, Dahrah ne possédait pas la même définition que lui de ce qu'une fille respectable devait être. Mais il n'en était pas mécontent. A se défendre de la sorte, elle n'en était que plus ravissante à ses yeux. Malgré tout, il n'avait pas dit son dernier mot, et rien que par amusement, il lança d'un ton détaché : "Bien. Dans ce cas, tu ne verras aucun inconvénient à ce que je remette ma chemise !"Esquissant un nouveau sourire en voyant le regard de la jeune femme se diriger comme un automatisme vers le haut de son corps, il la laissa se lever pour observer la chambre dans son ensemble, même s'il n'y avait pas grand-chose à voir. Les seules choses intéressantes (du moins de son point de vue) étaient une petite collection d'objets qu'il avait récoltés au cours de ses promenades et qui lui avaient paru incroyables. Plusieurs jouets, un téléphone portable cassé, une télécommande de télévision et d'autres gadgets méconnaissables étaient donc alignés sur une petite étagère en bois. Les seuls trésors de sa vie. " Et bien, ce coup-ci on est pas passés loin!"Seth sortit brusquement de sa rêverie et dévisagea Dahrah, restant quelques secondes abasourdi. Que voulait-elle dire par là ? Des tas d'images s'imposèrent à son esprit, qu'il tenta tant bien que mal de contrôler, mais la jeune femme sembla vouloir changer de conversation lorsqu'elle prit place dans le fauteuil élimé, non loin du lit. Quelque peu déçu par la nouvelle discussion, il se redressa sur un coude, plongeant son regard dans le sien. Un long silence s'abattit entre eux, après que la jeune femme ait posé la question fatidique. Immobile sur le lit, Seth se demandait quelle réponse serait la mieux choisie. S'il avait voulu paraître fort, il aurait répondu sans hésiter qu'il préférait la fin du XXème à son début, pour toutes les libertés et les inventions merveilleuses dont il regorgeait. Pourtant, il savait au plus profond de lui-même que ce n'était pas la vérité. Dès qu'il pensait à son époque révolue, il sentait son coeur s'emplir de nostalgie, comme sur le point de déborder tel un verre trop rempli d'eau. Tous les souvenirs qu'il contenait lui sautaient alors aux yeux, des souvenirs qui ne servaient plus à rien puisqu'il ne pouvait plus les partager avec qui que ce soit. Sa solitude l'accablait. Rien n'est pire que le temps qui passe et la perte qui en découle. On ne peut récupérer ce que le temps ravit. Ses épaules s'affaissèrent alors qu'il laissait échapper un soupir, et pour gagner encore un peu de temps, le jeune homme se leva du lit et partit à la recherche de sa chemise. Il la trouva plus tôt qu'il ne l'aurait souhaité, étalée sur le sol. Laissant une fois de plus agir son comportement gamin, il ne prit pas la peine de se pencher pour l'attraper, mais fit glisser son pied sous le vêtement pour le faire sauter en l'air et le saisir au vol. Puis il l'enfila, se mettant dos à Dahrah pour qu'elle ne voit pas son visage attristé tandis qu'il avouait d'une voix à peine audible : "Je suis allé voir mes parents il y a quelques jours de ça. C'est curieux à quel point ils m'ont subitement manqués, moi qui ne les voyais jamais lorsque j'étais encore dans mon époque. Ils ne m'ont rien dit, ne m'ont pas serré dans leurs bras. Il faut dire que cela n'est pas facile ; un cercueil nous sépare, à présent. Ils sont morts depuis des années mais pour moi, c'est comme s'ils venaient juste de fermer les yeux. Il manque plus de la moitié de ma vie et il me semble qu'elle s'est envolé en un battement de cils."Il fermait méthodiquement chaque bouton de sa chemise, se concentrant sur ce geste simple pour s'empêcher de craquer ou de réagir faiblement. Son éducation le lui interdisait. Il restait prisonnier de cette foutue bienséance malgré le fait que plus personne ne pouvait le réprimander. Il devait se faire à cette terrible idée : il était seul. Il n'existait pas. Il n'était qu'un paradoxe dans ce monde de fous. "Ils sont tous morts, ou presque..."Il se tut brusquement, ne préférant pas en dire trop. Il pensait pouvoir avoir confiance en Dahrah, car elle semblait sincère, mais le reste de son tourment ne put franchir ses lèvres. C'était trop dur d'imaginer ce qui pourrait se passer ensuite, appréhender les conséquences. Préférant revenir à une note plus joyeuse, il se retourna soudain, un faux sourire sur les lèvres. "Enfin il y a tout de même de bonnes choses. Le cinéma est en couleurs à présent, et plus personne ne me forcera à me marier."
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Citron Pressé et la Jolie Rose [FE] Dim 17 Avr - 22:18 | |
| La plaisanterie semblait s'achever, en effet toute bonne chose avait une fin. L'insouciance laissait place à la reprise de conscience du monde environnant. La jeune femme souriant toujours paisiblement aux pitreries de son acolyte, exécuta le signe négatif de la tête, faisant osciller doucement sa chevelure pour lui signifier qu'effectivement remettre sa chemise ne la dérangeait pas. La situation avait été assez ambigüe comme cela et pour leur première mission ensemble, on pouvait dire qu'ils avaient fort.
Suite à son interrogation sur les états d'âme du naufragé dans nos temps modernes, Seth ne sembla pas sur le moment trop réagir. Gardant le flegme dont il savait faire preuve, tout en se retournant pour enfiler sa chemise, il lui répondit d'une voix qui se voulait sans peine et qui pourtant trahissait bien plus que cela, ou alors était-ce la sensibilité exacerbée de la jeune femme?
"Je suis allé voir mes parents il y a quelques jours de ça. C'est curieux à quel point ils m'ont subitement manqués, moi qui ne les voyais jamais lorsque j'étais encore dans mon époque. Ils ne m'ont rien dit, ne m'ont pas serré dans leurs bras. Il faut dire que cela n'est pas facile ; un cercueil nous sépare, à présent. Ils sont morts depuis des années mais pour moi, c'est comme s'ils venaient juste de fermer les yeux. Il manque plus de la moitié de ma vie et il me semble qu'elle s'est envolé en un battement de cils."
Dahrah qui ne pouvait observer Seth que de dos fût profondément troublée par les paroles de l'intrépide. L'Irlandaise passant inconsciemment sa main sur sa gorge comme pour la libérer d'une oppression imaginaire. Le jeune homme formulant là, une des pires craintes de la jeune femme concernant sa famille. Cela devait être tellement difficile de se retrouver parachuter dans un autre siècle, sans aucun repère, sans plus aucun lien, ceux que l'on aime n'étant devenu que poussière. La rouquine se bénissant intérieurement que son acolyte lui tourne le dos, n'ayant ainsi pas à loisir d'observer son trouble. De la sensiblerie diront certains, mais Dahrah était d'un naturel empathique, et Seth avait dès les premiers instants gagner sa sympathie. Hors, voir une autre facette que celle du jeune chien fou ne la touchait que d'autant plus. Avoir accès à la véritable nature d'un compagnon était un fait précieux et par conséquent la jeune femme s'en sentait honorée, même si pour le moment, aucun mot ne parvenait à sortir de sa bouche. L'ancienne serdaigle se contentant d'adopter une attitude d'écoute, comme pour ne pas le perturber dans l'expression de ses ressentis, un temps de silence respectueux de son âme, respectueux de la sienne également.
"Ils sont tous morts, ou presque..."
Dahrah déglutissait à présent péniblement aux dernières paroles de Seth, elle l'admirait. A sa place, elle n'aurait sans doute pas tenu une journée. Elle n'était pas férue de repères matériels, mais les liens qui l'unissait aux autres, à sa famille, à ses amis, étaient ce qu'elle avait de plus précieux sur cette terre. Tout être altruiste espérant secrètement partir avant les siens afin de ne pas avoir à affronter l'obscure solitude face à une fin naturellement prochaine, devenir le survivant, celui qui reste, celui qui se souvient, pouvait-il y avoir pire malédiction? Si seulement son camarade avait pu retourner dans le temps qui lui appartenait, alors l'expérience aurait pu être sympathique mais cette perspective de non retour ne faisait que raviver le vide ambiant. La jeune femme s'approcha instinctivement du bord du fauteuil tout en demeurant assise, comme pour se rapprocher de lui mais sans oser pour autant. Après tout, elle le connaissait très peu, elle n'osait pas lui témoigner trop ouvertement sa compassion. Alors qu'elle s'interrogeait sur l'attitude à adopter, Seth se retourna mettant ainsi face au supplice intérieur de la rousse. Adoptant un sourire de façade, la guérisseuse l'imitant pour masquer tant bien que mal sa mine défaite:
"Enfin il y a tout de même de bonnes choses. Le cinéma est en couleurs à présent, et plus personne ne me forcera à me marier."
La jeune femme riant avec retenue aux dernières paroles de son allié. Elle rétorqua:
" Être forcé au mariage! Quelle horreur!"
Croisant ensuite ses jambes, tout en continuant d'observer son acolyte, le jaugeant quelques instants, elle décida ensuite de se rapprocher de lui, prenant finalement l'initiative d'assumer ses gestes même si elle ne le connaissait que peu, après tout, il ne connaissait encore pratiquement personne, elle pourrait peut être lui apporter du réconfort, et puis que risquait-elle? Arrivée en face de lui, elle lui murmura:
" C'est terrible Seth, je ne sais pas comment tu fais, ne plus avoir tous ses proches qui comptent pour toi, n'être qu'une âme condamnée à une errance illogique..." baissant la tête quelques instants, elle releva ensuite son regard azur emprunt de toute la douceur dont elle savait faire preuve: " Si je peux t'aider en quoi que ce soit, n'hésite pas!"
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| | | Seth Whitmore L'instant présent est dépassé.
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| Sujet: Re: Le Citron Pressé et la Jolie Rose [FE] Dim 24 Avr - 16:49 | |
| Plus un citron est pressé, plus il se dépêche... Dahrah s'était composée un visage parfaitement neutre, mais Seth savait très bien qu'elle était touchée par son histoire. Il n'avait même pas eu besoin d'en rajouter pour que cela soit encore plus triste. A peine quelques mois plus tôt, il aurait été ravi de raconter une telle chose afin de faire tomber des nuées de filles dans ses bras, mais à présent, il ne trouvait plus cela aussi amusant. Vivre un tourment est beaucoup moins agréable que de le rêver. Il avait toujours agi avec trop d'impulsivité, et il en payait le prix.
Il eut un petit rictus désabusé en entendant la réplique de la jeune femme sur le mariage, mais perdit tout sourire en la voyant se lever et s'approcher de lui. Elle parla d'une voix douce, si douce, qu'il oublia un instant qu'ils se connaissaient à peine.
" C'est terrible Seth, je ne sais pas comment tu fais, ne plus avoir tous ses proches qui comptent pour toi, n'être qu'une âme condamnée à une errance illogique... Si je peux t'aider en quoi que ce soit, n'hésite pas!"
Il avait fermé les yeux, se laissant bercer par ses paroles, et sans vraiment le vouloir, il pencha la tête, sa bouche cherchant la douceur de la sienne. Soudain, se rendant compte de ce qu'il allait faire, il souleva brusquement les paupières et dévisagea la jeune femme d'un air perplexe, la bouche en coeur. Il devait ressembler à un poule qui cherche à picorer quelques graines. Se raclant la gorge, il se recula tout en passant une main dans son cou d'un geste embarrassé. Il n'avait pas pour habitude de se laisser submerger par ses émotions, mais le fait d'avoir avoué tant de choses l'avaient immanquablement fragilisé. Il avait donc cherché du réconfort où il pouvait en trouver, mais s'était retenu pour ne pas paraître trop idiot ou faible. Il préférait embrasser une fille en vainqueur plutôt qu'en damoiseau attristé.
Sans pour autant éviter Dahrah du regard, il déclara d'une voix étrangement calme :
"Il y a quelque chose que tu pourrais faire, oui. Je m'interroge depuis des jours, depuis que je sais qu'il est encore vivant... mais je... j'angoisse à l'idée de le revoir."
Il se tourna quelques instants vers la fenêtre à croisillons et observa le paysage au-dehors. Il avait une vue plongeante sur la rue animée du Chemin de Traverse. Cela lui permettait d'entendre constamment du bruit, même quand il était seul. Ca lui donnait l'impression d'appartenir à la multitude. De ne pas être le laissé pour compte, l'ignoré, l'intrus.
Pivotant sur ses talons, il fit les quelques pas qui le séparaient de Dahrah et, lui prenant la main avec douceur, il plongea son regard dans le sien. Oui, elle pourrait l'aider, il en était persuadé. De toutes façons, elle était la seule personne en qui il avait suffisamment confiance. Serrant davantage sa main dans la sienne, son pouce caressant subrepticement sa peau, il déclara d'un ton rauque :
"Accepterais-tu d'aller voir un de mes vieux amis avec moi ? Je sais que ça peut paraître dingue, mais il y en a un qui est encore en vie. J'ai fait des recherches sur ceux qui formaient mon entourage et il est le seul à être vivant. Il a plus de quatre-vingt dix sept ans."
Il laissa échapper un rire glaçant, juste avant de se mordre les lèvres d'un air nerveux.
"C'est l'âge que je devrais avoir, je suis né la même année que lui. Tu te rends compte ? Si tu acceptais que je te fasse la cour, tu serais avec un vieux barbon en âge d'être ton grand-père !"
Il s'étouffa avec sa salive, ce qui était curieux car sa gorge était très sèche. N'empêche, en une seule phrase, il était parvenu à glisser un message courtois et une triste réalité. Il s'impressionna devant sa propre ruse... ou sa propre folie.
"Hum... ce que je te propose est loin d'être un rendez-vous, car on ne peut pas faire moins romantique que d'aller dans une maison de retraite, mais je veux bien t'inviter ensuite au restaurant. Enfin... si le coeur t'en dit, bien sûr !" ajouta-t-il précipitamment, de peur de paraître collant.
Il implorait pratiquement Dahrah du regard, car il savait très bien qu'il n'aurait jamais la force d'aller voir son ami sans son soutien. La promesse d'un rendez-vous galant au restaurant le motivait déjà beaucoup plus, même si, au plus profond de lui-même, il attendait sa réponse avec angoisse car il aurait préféré aller au restaurant sans passer par la case "maison de retraite". Il avait l'impression qu'il n'en retirerait rien de bon, même si revoir un visage familier amenait son lot de réconfort. D'un autre côté, voir son ami à 30 ans et le retrouver à 97 ans allait sûrement faire un choc à l'un comme pour l'autre, mais il sentait qu'il perdait sa dernière chance s'il ne le revoyait jamais.
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le Citron Pressé et la Jolie Rose [FE] Mer 27 Avr - 10:36 | |
| Tandis qu'elle parlait exprimant ainsi toute sa compassion, elle vit Seth fermer les yeux comme bercé par ses paroles, il fit ensuite quelque chose d'étrange avec sa bouche comme pour demander un baiser. Dahrah le regardait d'un air un peu suppliant, mais pourquoi fallait-il qu'il fasse cela? C'est vrai qu'il était mignon même bel homme et qu'il l'avait touché par ses dernières paroles mais elle était tout simplement incapable de l'embrasser même si l'envie de le serrer très fort dans ses bras ne lui manquait pas. Elle ne put cependant réprimer un rictus amusé lorsqu'elle le vit reprendre conscience l'air gêné, mais cela ne fût pas long, car il reprit aussitôt avec une contenance qui lui était caractéristique:
"Il y a quelque chose que tu pourrais faire, oui. Je m'interroge depuis des jours, depuis que je sais qu'il est encore vivant... mais je... j'angoisse à l'idée de le revoir."
Seth lui tourna le dos quelques instants afin de contempler le paysage visible depuis la fenêtre à croisillons, il semblait absorbé dans ses pensées, la jeune femme découvrant ainsi un autre aspect de la personnalité du téméraire, elle ajouta simplement de sa voix naturellement douce et empathique:
" Je t'écoute."
Il se tourna alors de nouveau face à elle, sa voix légèrement rauque la rouquine l'encourageant dans un sourire bienveillant:
"Accepterais-tu d'aller voir un de mes vieux amis avec moi ? Je sais que ça peut paraître dingue, mais il y en a un qui est encore en vie. J'ai fait des recherches sur ceux qui formaient mon entourage et il est le seul à être vivant. Il a plus de quatre-vingt dix sept ans."
Ainsi, il avait retrouvé la trace d'un être connu. Il y avait une lueur d'espoir, il n'était pas seul. Et Dahrah comprenait aisément qu'il s'y raccroche. A sa place, elle aurait fait de même. Certes, quatre-vingt-dix-sept ans était un âge plus qu'avancé mais avec un peu de chance son ami avait gardé toute sa tête, et puis Dahrah avait toujours apprécié les personnes âgées, cela ne la dérangeait aucunement, cela lui rappellerait peut être même ses premières années d'internat où elle était souvent en charge des vieux sorciers, avec le temps et l'expérience, elle appréciait plus d'action et s'était dédiée à la pathologie des Sortilèges. Seth semblait tout de même un peu honteux de lui faire une telle demande, c'était mal connaître la jeune femme, il ajouta avec empressement:
"C'est l'âge que je devrais avoir, je suis né la même année que lui. Tu te rends compte ? Si tu acceptais que je te fasse la cour, tu serais avec un vieux barbon en âge d'être ton grand-père !"
Elle ria amusée, il était en effet difficile de se dire que Seth pouvait avoir un tel âge en réalité. Son apparence était celle d'un jeune damoiseau et son état d'esprit aussi finalement puisqu'il avait simplement fait un bond dans le temps. La synthèse du paradoxe temporel s'incarnant dans cette seule et même personne que Seth Whitmore. Elle riait également de l'allusion à la courtoisie, il ne lâcherait donc jamais l'affaire! Cela ne le rendait que plus attachant en réalité, même si Dahrah se savait bien trop calme et tempérée pour lui plaire sur la durée, il avait sans cesse besoin d'être en mouvement, de partir dans des aventures farfelues, la jeune femme était souvent rappelée à la réalité ne serait ce que par l'exercice de son métier. Elle se racla rapidement la gorge et se décida à répondre:
" Je t'accompagnerai avec plaisir Seth. J'ai promis de t'aider, et puis je n'ai rien contre les personnes âgées tu sais. Et puis tu n'as pas son âge, autrement tu serais bien plus posé ! Quoique!"
Et elle éclata de rire à nouveau. Elle imaginait difficilement Sir Whitmore se poser, la jeune femme éclatant de rire à la seule idée de voir Seth en maison de retraite , draguer toutes les vieilles dames et échafauder des plans de fugue. Faisant quelques pas, elle était cependant contente d'avoir la perspective de le revoir et surtout de l'aider. L'Irlandaise aimant plus que tout se sentir utile, et surtout auprès d'un ami, car oui Seth était entrain d'en devenir un pour la jeune femme. Elle lui tournait légèrement le dos, puis se retourna vivement la mine soudain malicieuse, elle ajouta doucement :
" Et pour le restaurant je suis d'accord!"
Croisant à présent les bras, le regardant d'un air de défi, l'air objectivement ridicule avec ses cheveux qui s'étaient légèrement ébouriffés lors de leur dernière lutte à coups d'oreillers, le baume recouvrant toujours son front, ses vêtements de part et d'autres déchirés, la scène semblerait sans doute surréaliste pour un nouvel arrivé, ses yeux brillant d'une lueur victorieuse:
" En tout bien tout honneur, bien entendu!"
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| | | Seth Whitmore L'instant présent est dépassé.
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| Sujet: Re: Le Citron Pressé et la Jolie Rose [FE] Ven 29 Avr - 9:22 | |
| Plus un citron est pressé, plus il se dépêche... Seth ne put empêcher un grand sourire de s'étaler sur son visage alors qu'il entendait Dahrah accepter de l'accompagner à la maison de retraite ET d'aller au restaurant ensuite avec lui. C'était vraiment son jour de chance, enfin, si tout se déroulait comme il l'espérait, sans imprévu désagréable.
Afin d'être sûr que tout se passe ainsi, le jeune homme saisit un peu brusquement la main de son amie, et plantant son regard dans le sien, qui avait retrouvé tout son sérieux, il déclara :
"Ne perdons pas une minute de plus, dans ce cas."
Profitant de son indécision, il transplana. Ils réapparurent devant les double portes d'une vaste demeure de style victorien, autour de laquelle s'étalait un parc joliment entretenu. Des personnes âgées s'y promenaient seules ou accompagnées d'un aide-soignant, mais Seth ne perdit pas de temps à admirer davantage la vue : il poussa l'une des portes et entra à l'intérieur, serrant toujours la main de la jeune femme dans la sienne. Sans prendre le temps de réfléchir pour ne pas être tenté de faire machine arrière, il s'élança vers la standardiste, assise derrière un comptoir à l'accueil.
"Nous voudrions voir Phyleas Brighton, s'il vous plaît."
La standardiste leur lança un regard curieux, à la fois suspicieux et étonné, et Seth songea soudain que leur aspect extérieur pouvait paraître étrange. Ils étaient tous deux échevelés, blessés à maints endroits, et leurs vêtements étaient déchirés. Roulant des yeux devant la perplexité de la femme, il s'énerva quelque peu :
"Nous nous sommes promenés au zoo et des singes nous ont attaqués."
La standardiste ne semblait guère convaincue, mais elle donna tout de même le numéro de la chambre, regardant les deux jeunes gens s'éloigner avec méfiance, la main sur le téléphone, prête à appeler la police.
Une fois dans le couloir, Seth se concentra sur le numéro qu'il lisait sur les portes. Il restait hermétique à toute autre chose, les dents serrées, le regard fixe. Il ne fallait pas qu'il craque, il resterait de marbre quoi qu'il advienne. En passant devant chaque chambre ouverte, il voyait un vieux monsieur regarder la télévision d'un air absent, ou une vieille dame parler toute seule... Il se crispa davantage, repoussant la triste pensée qu'il aurait dû se trouver dans l'une de ces chambres, ou entre quatre planches de bois, à plusieurs mètres sous terre...
Secouant la tête avec rage, il accéléra l'allure, voulant en finir au plus vite. Il tenait toujours Dahrah par la main, il ne l'aurait lâchée pour rien au monde... Surtout pas maintenant. Une fois arrivé au pas de la porte tant attendue, il se stoppa brutalement, comme si le temps venait de s'arrêter. Pourtant, il avait fait tout le contraire : il avait poursuivi sa course folle en oubliant l'enfant du temps qui s'était perdu en chemin. Seth sentit une profonde injustice lui envahir le coeur alors qu'il découvrait son ami de toujours dans un fauteuil recouvert de tweed. Il ne discernait que le haut de sa tête dégarnie car il lui tournait le dos, observant sûrement le paysage par la fenêtre. Une mince mèche de cheveux blanc subsistait sur son crâne, et Seth avait peur d'avancer, peur de voir le reste et de ne pouvoir contenir ses pensées. Il ne souhaitait pas avoir l'apparence de son ami mais il aurait voulu avoir sa vie. Il aurait voulu avoir la preuve qu'il avait existé. Laissé une trace dans le temps.
Prenant une grande inspiration, il fit un pas dans la chambre, serrant la main de Dahrah au point que les jointures de ses doigts lui faisaient mal. Il se rendait compte qu'il devait lui faire mal, mais il ne pouvait se résoudre à la lâcher. Tétanisé, il avançait tout doucement, lorsqu'il trouvait la force de bouger les pieds. Au prix d'un effort infini, il contourna enfin le fauteuil et posa alors les yeux sur Phyleas. Il était méconnaissable. Son visage ridé abritait chaque souvenir de sa vie passée, et ses mains tremblantes dont la peau semblait dure et rugueuse témoignaient du travail qu'il avait dû accomplir. Malgré tout, Seth déglutit avec peine lorsque son regard croisa le sien, et qu'il vit le jeune homme qu'il avait été. Le Phyleas qu'il avait connu était toujours là, ce jeune homme fripon qui lui avait appris à jouer (et tricher) au poker, avec qui il séduisait les filles ou jouait jusque tard dans la nuit.
Un flot de souvenirs submergea les deux amis en même temps, mais Phyleas sursauta dans son fauteuil et s'écria alors, d'une voix paniquée :
// "Quelle est cette diablerie ? Infirmière ! Infirmière !"
Seth fut tenté de plaquer sa main sur sa bouche mais de peur d'effrayer davantage son ami, il s'approcha et dit à toute vitesse :
"Du calme Phyleas ! C'est moi ! C'est Seth ! Je sais que c'est difficile à croire mais c'est la vérité !"
Mais le grand-père en face de lui semblait être sur le point de faire un arrêt cardiaque. Lâchant enfin la main de Dahrah, Seth se dépêcha de fermer la porte afin que personne n'intervienne, et prit un interrupteur avec un bouton des mains de Phyleas avant qu'il n'appelle une infirmière. C'était fou ce que la technologie pouvait être efficace !
"Je te confisque ton jouet ! Eh oui, c'est comme ça !" dit le jeune homme, sans savoir à quoi cela pouvait bien servir. "Il faut que tu m'écoutes, c'est très important. Au fait, je te présente Dahrah. Ne t'en fais pas, si jamais tu te sens mal, elle saura quoi faire."
Balançant l'interrupteur à l'autre bout de la chambre, il s'agenouilla face à Phyleas et prit ses deux mains tremblantes dans les siennes. Sentir sa peau contre la sienne, si ridée et fragile, provoqua un haut-le-coeur chez Seth, mais il n'en montra rien, plongeant son regard dans celui du vieil homme.
"Je suis Seth Whitmore. Je peux te le jurer sur la tête de cette Scarlett que tu courtisais avec tant d'ardeur. Te souviens-tu quand tu lui as offert un bouquet de jonquilles et qu'elle te les as jetées au visage sous prétexte que les fleurs n'allaient pas avec sa robe, qui entre parenthèses était jaune canari ? Je me suis tellement moqué de toi que tu m'as fait la tête, mais j'ai retrouvé ton amitié après t'avoir laissé gagner au poker, le même soir. On adorait se chamailler. Tu te rappelles ?"
Phyleas avait le regard vide, incapable d'organiser ses pensées. Puis soudain, une lumière sembla illuminer l'intérieur de ses pupilles, et il pressa ses mains dans les siennes avec un sourire plein de chaleur.
//"Seth ? Sacrebleu, c'est toi ! C'est bien toi !"
Le jeune homme eut un rire soulagé et poussant un soupir, il enleva ses mains de celles de son ami pour lui taper sur l'épaule. Il savait que lui raconter un souvenir où ils n'étaient que tous les deux serait le meilleur moyen de le convaincre. Il se détendit alors, retrouvant son ami de toujours.
//"As-tu bu la Fontaine de Jouvence ? Dieu que tu es beau ! Tu as toujours été le plus beau des deux, mais là, je proteste ! C'est profondément injuste, vous ne trouvez pas, mademoiselle ?" ajouta-t-il à l'adresse de Dahrah avant d'éclater de rire.
Seth l'imita, se sentant plus léger que jamais. Ils passèrent une bonne heure à parler du passé, de tout ce que le jeune homme avait raté, et celui-ci expliqua rapidement la raison de sa présence en l'an 1998 sans avoir pris une ride, car cette question obsédait Phyleas, en toute logique. Il déclara qu'il avait trouvé une machine à voyager dans le temps mais qu'elle était cassée, à présent. Phyleas prit cette révélation étonnamment bien. Et ils poursuivirent leur discussion un long moment encore, jusqu'à ce que Seth demande quelque chose qui lui chatouillait la gorge depuis qu'il avait revu son ami. Lançant un coup d'oeil à Dahrah, il évita soigneusement son regard et demanda à Phyleas, la voix nouée :
"Et Cassandra ? Sais-tu ce qu'elle est devenue ?"
Il vit Phyleas froncer les sourcils. Joignant les mains, il répondit d'un ton fatigué :
//"Elle est morte depuis des années, mais elle a bien vécu. Elle s'est mariée avec un honnête homme et elle a eu un enfant. Un garçon. Tu peux en être fier."
Seth fronça les sourcils à son tour, cherchant dans les yeux rieurs de son ami à quoi il faisait allusion.
"Oui je suis fier d'elle" répondit-il sans comprendre. "Enfin je suis content pour elle. Elle mérite... méritait ce qu'il y a de mieux."
Il se racla la gorge, mal à l'aise sans trop savoir pourquoi. Il sentit le regard de Dahrah se poser sur lui et lui brûler la peau. Ne souhaitant pas croiser le regard de la jeune femme qu'il courtisait pendant qu'il demandait des nouvelles de la jeune femme défunte qu'il avait courtisé, il resta concentré sur Phyleas, qui apparemment se retenait à grand-peine de rire.
"Qu'est-ce qu'il y a de drôle, à la fin ?" demanda-t-il d'un ton renfrogné.
Etrangement, il craignait la réponse, comme si son inconscient avait déjà compris ce que son ami s'apprêtait à dire.
//"Seth, quand elle s'est mariée, elle avait déjà le ventre rond. Cela n'échappa à personne, même si les gens n'osèrent parler à voix haute."
Le sang du jeune homme se figea dans ses veines. Perplexe, le regard vague, il fixait Phyleas, parfaitement immobile. On aurait dit qu'on l'avait mis en pause.
Puis, après plusieurs minutes sans réaction, il éclata de rire.
"Non, tu te moques de moi, nigaud ! C'est tout à fait ton style, c'est tellement... Roh, tu n'as pas changé !"
Il regarda enfin Dahrah, riant aux éclats, mais ne la voyant pas se joindre à l'hilarité générale, il s'intéressa de nouveau à son ami.
"Eh Phyl ! Tu as élaboré ce plan diabolique au cas où je reviendrai un jour, n'est-ce pas ?"
Il n'eut aucune réponse. Retrouvant son sérieux, Seth s'approcha et le secoua quelque peu, plus par jeu.
"Ne fais pas semblant de ne pas me voir ! N'importe quoi !"
Il eut un autre rire, un peu tendu, en constatant que son ami avait le regard vide et posait les yeux sur lui comme s'il ne le connaissait plus.
"Phyl ?"
A cet instant précis, une infirmière entra dans la chambre avec un plateau repas, et découvrant les deux jeunes gens, leur adressa un sourire attristé :
///"Il a des moments de lucidité aujourd'hui, c'est bien que vous en profitiez. C'est une maladie terrible : par moments, il ne sait même plus qui il est. D'habitude, il n'a jamais de visite. Vous êtes de la famille ?"
Seth passa devant elle sans la voir, souhaitant mettre le plus de distance possible entre lui et cette chambre maudite. Il arpenta le couloir à grands pas, la respiration haletante, mais ne se sentit pas moins oppressé lorsqu'il sortit dans le parc. L'air entrait mieux dans ses poumons, mais il n'arrivait pas à reprendre son souffle. Il ne pouvait chasser de son esprit tout ce qui venait de se passer en quelques minutes. Phyleas, son ami... il allait quitter ce monde sans personne et avec une maladie qui lui faisait oublier qui il était et ce qu'il avait vécu... Dans ce cas, à quoi bon vivre ? Seth haïssait la décrépitude, il aurait aimé se venger sur n'importe qui en cet instant que le destin lui vole le dernier être à qui il était attaché. De rage, il tapa du pied dans un arbre mais cela provoqua une intense douleur à ses orteils et à sa cheville. Se mordant les lèvres, il étouffa un cri, puis essaya de se ressaisir tandis qu'il voyait Dahrah venir vers lui.
"Il est devenu fou." dit-il, essayant de s'en persuader lui-même tout en sachant très bien que c'était faux. "Il ne se souvient de rien. Il a tout inventé. Je n'ai... Je ne peux pas être..."
N'arrivant pas à formuler cette phrase, il ferma les yeux tout en penchant la tête en arrière puis les rouvrant, il reprit, d'une voix étranglée par l'angoisse, ses yeux fous cherchant un quelconque réconfort :
"Je ne peux pas être père ! C'est absolument impossible ! Ce n'est PAS juste !"
Avec cette dernière phrase très mature, il donnait l'impression d'être un petit garçon à qui on venait d'annoncer que le père Noël n'existait pas. Mais il s'en fichait. Il était au- delà des apparences ou de l'allure qu'il souhaitait donner. Il fallait que sa colère, son impuissance et ses regrets sortent pour qu'il retrouve enfin la quiétude, si jamais la chose était possible.
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| Sujet: Re: Le Citron Pressé et la Jolie Rose [FE] Sam 30 Avr - 16:31 | |
| N'attendant pas que Dahrah donne son opinion quant au fait de partir de suite, ils transplanèrent rapidement devant la maison de retraite. Le jeune femme songeant à sa tenue pour le moins suspecte n'eut cependant pas le temps de faire la moindre réclamation. La demeure de style victorienne s'étendait devant leurs silhouettes. Elle était joliment arborée par un parc. Dire qu'ils avaient commencé la journée dans une clairière au milieu de mangemorts, avant de lutter contre un esprit errant pour finalement se retrouver au milieu de vieillards. Les journées avec Seth n'étaient pas monotones c'était le moins qu'on puisse dire.
L'Irlandaise fût quelque peu gênée du regard de la standardiste sur leurs deux personnes. Aussi, lorsqu'ils marchèrent dans le couloir, la rouquine en profita pour libérer de nouveau ses cheveux afin de se redonner un semblant d'apparence et masquer les restes d'onguent sur son front. Elle laissait son regard errer dans les environs, de vieilles personnes dans des fauteuils roulants qui semblaient contempler le vide, d'autres qui parlaient seules, des cris au loin par moments, et les rires du personnel qui apportaient tout de même un peu de réconfort au lieu de vie, enfin si on pouvait le qualifier de tel. Ils arrivèrent enfin à la chambre de Phyléas, l'ami de Seth. Celui-ci ne semblait pas croire à une telle venue, et la jeune femme pouvait aisément le comprendre. En effet, alors qu'ils était âgé de quatre vingt dix sept ans, Seth lui semblait toujours fringuant et dans la vingtaine, il y avait de quoi se demander si on était pas fou. Le vieillard était pris de panique et tentait d'appeler le personnel à la rescousse, Seth lui semblait quelque peu décontenancé face à l'attitude de son ami, en effet comment expliquer la situation à d'autres. Il lui confisqua donc la sonnette et lui présenta au passage Dahrah, qui lui sourit aimablement tout en s'approchant de lui et en lui tendant la main. Phyleas bien trop heureux d'avoir l'opportunité de toucher une jeune femme lui tendit la sienne sans résistance et Dahrah la serra doucement:
" Bonjour Phyleas, je suis ravie de faire votre connaissance."
Puis elle s'écarta quelque peu pour s'asseoir sur le lit, elle voulait laisser le champ libre à Seth. Les deux compères étant finalement très heureux de se retrouver. Ils échangèrent quelques anecdotes qui ne surprirent guère la médicomage qui arborait à présent un sourire amusée face aux retrouvailles pour le moins originales. Seth demanda alors des nouvelles d'une certaine Cassandra. Voyant la fuite du regard de son compère, la rouquine en conclut que c'était sans doute une ancienne petite amie, gênée d'assister à la conversation, elle passa machinalement une mèche de cheveux derrière son oreille. Phyleas lui expliqua que celle-ci avait déjà le ventre rond lorsqu'elle s'était mariée et à voir la réaction de Seth, il y avait de fortes chances pour qu'il soit l'auteur de cette œuvre. Le naufragé insistait pour que Phyleas admette qu'il lui faisait là une plaisanterie, mais le vieillard n'en fit rien, il était retombé dans l'apathie caractéristique.
Une jeune femme du personnel entra dans la pièce et expliqua désolée:
"Il a des moments de lucidité aujourd'hui, c'est bien que vous en profitiez. C'est une maladie terrible : par moments, il ne sait même plus qui il est. D'habitude, il n'a jamais de visite. Vous êtes de la famille ?"
Seth ne supportant plus la scène partit sans rien dire, il était sans doute trop chamboulé. Doucement, Dahrah se releva du lit et sourit à la jeune femme. Elle s'approcha de nouveau du vieil homme pour lui tenir encore un peu la main tout en répondant à l'infirmière:
" Non nous sommes de vieux amis, enfin par nos parents..." s'empressa-t-elle d'ajouter car ils avaient une apparence bien trop jeune pour être des amis de longue date.
Elle murmura au vieil homme, doucement, tout en le regardant dans les yeux, en apparence vide, mais bien rempli d'une âme pourtant, celle-ci étant seulement égarée:
" Merci Phyleas, Seth et moi même avons été très contents de vous revoir, je vous dis à bientôt!"
Puis elle se dirigea vers la porte afin de retrouver son ami, elle expliqua rapidement à l'infirmière que celui-ci avait fuit suite au choc de voir le vieil homme malade, ce que la femme comprit facilement et la remercia avant de partir. Elle retrouva Seth près d'un arbre dans le parc, il venait de donner un coup de pied contre un arbre. La rouquine aurait sans doute été amusée par la scène si elle avait été détachée mais elle le savait très chamboulé par ce qu'il venait d'apprendre. Elle s'approcha donc de lui et l'écouta d'abord sans rien dire:
"Il est devenu fou."Il ne se souvient de rien. Il a tout inventé. Je n'ai... Je ne peux pas être...Je ne peux pas être père ! C'est absolument impossible ! Ce n'est PAS juste !"
Dahrah posa alors délicatement sa main sur l'épaule de Seth, celle qui n'était pas blessée, avant de répondre:
" Seth, il est malade, mais même malade, les réminiscences sont souvent exactes. Et moi je trouve cela merveilleux, en fin de compte, tu n'es pas seul ici, tu as une descendance!"
Elle lui sourit aimablement. En effet, jusqu'à présent, il s'était cru sans attache, solitaire au milieu d'un monde inconnu et pourtant la vie avait accomplit son œuvre, il avait un enfant et peut être même des petits enfants. Il n'était plus seul, il avait un lien avec cet autre temps, un lien avec lui même.
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| | | Seth Whitmore L'instant présent est dépassé.
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| Sujet: Re: Le Citron Pressé et la Jolie Rose [FE] Lun 2 Mai - 12:14 | |
| Plus un citron est pressé, plus il se dépêche... Le sourire et les paroles de Dahrah le réconfortèrent quelque peu, puis il sembla se ressaisir. Secouant la tête, il se libéra de la main de la jeune femme d'un coup d'épaule juste avant de se mordre les lèvres. Il n'aimait pas réagir ainsi, peut-être l'avait-il blessée, insultée. Il ne voulait pas paraître insensible ou trop détaché par rapport à tout cela, mais à dire vrai, il ne savait comment gérer ce nouvel état de choses. Tout d'abord, il avait tout refusé en bloc, niant l'évidence, trouvant mille explications pour justifier que c'était impossible, mais les minutes passant, sa colère se dissipant, il dut se rendre à la triste fatalité qu'il avait engendré un enfant. Comment en était-il arrivé là ? Pas par la voie du saint esprit, ça c'était sûr... Disons qu'il avait certainement dépassé les limites avec une jeune femme qu'il avait aimée par le passé, dans son époque, et comme il avait disparu, il n'avait pu assumer la conséquence de son acte. Se penchant sérieusement sur la question Seth se demanda, s'il avait eu l'occasion de se marier et d'avoir un enfant, s'il aurait saisi cette occasion ou s'il se serait enfui en courant. Il baissa les yeux, connaissant parfaitement la réponse. Poussant un profond soupir, il chercha à tâtons la main de Dahrah, et d'un geste un peu maladroit, il la reposa sur son épaule, comme s'il ne s'était jamais reculé. C'était une réaction un peu étrange mais il voulait lui faire comprendre par là qu'il avait besoin d'elle, même s'il n'était pas très doué pour le montrer. Croisant son regard, la tête toujours penchée, il lui fit un petit sourire sans joie. "Je devrais être heureux... Je pourrais l'être si je n'étais pas si..."lâche.Il ne pouvait prononcer ce mot, même s'il traduisait parfaitement ses pensées. Cela montrait une fois de plus qu'il était trop faible pour affronter ses propres erreurs. Il savait très bien que, même s'il était resté en 1930, il aurait trouvé tous les moyens possibles et imaginables pour éviter le mariage et les responsabilités, et ce même s'il avait aimé sincèrement Cassandra. L'amour qu'il éprouvait pour les autres s'estompait parfois si vite que le jeune homme pouvait très bien se réveiller un matin, le coeur aussi vide et léger que s'il ne ressentait absolument rien. "Allons au restaurant. Je meurs de faim." mentit-il. Il aurait trouvé n'importe quel prétexte pour quitter cet endroit abominable. Il transplana, profitant que la main de Dahrah était toujours posée sur son épaule, et réapparut dans une rue de Londres, face à un restaurant qu'il avait vu quelques jours plus tôt, en se promenant. Il passa la porte, se dirigea à grands pas vers une table, et une fois assis, il ne put contenir plus longtemps les pensées qui tourbillonnaient dans son cerveau. "Je vais tout faire pour le rencontrer." décida-t-il soudain, la voix rauque. Il se pencha par-dessus la table pour s'approcher de Dahrah qui avait pris place en face de lui. Là, il lui sourit sans aucune arrière pensée, ce qui était une chose sans précédent, puis la considéra d'un oeil nouveau, comme s'il ne la voyait plus vraiment comme une petite amie potentielle mais comme une confidente. Il lui murmura alors : "Je vais retrouver l'enfant de Cassandra... Mon enfant." ajouta-t-il d'un ton un peu hésitant. "Je ne sais pas exactement ce que je lui dirai, mais je sens que je dois le faire. Je dois le faire pour Cassandra car je n'ai jamais rien fait pour elle à part lui apporter des ennuis..."Il se sentait parfaitement nul, mais pour la première fois de sa vie, il se sentait grandi. Ainsi, c'était ce qu'on ressentait lorsqu'on faisait quelque chose pour quelqu'un d'autre que soi-même ? En cet instant, tout lui paraissait facile. Il aurait pu toucher le monde entier du bout des doigts. Envahi par un élan de gaieté, il eut un petit rire. Il serra la main de Dahrah dans la sienne, lui faisant comprendre par un simple regard que c'était grâce à elle qu'il avait trouvé le courage d'affronter son propre futur.
END.
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