Un p'tit tour du côté des moldus ... Rodolphus

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Il avait plu. Les flaques d'eau éparses dans la rue témoignaient du passage récent de l'ondée. Et les lourdes nuées menaçantes qui s'amoncelaient dans les cieux laissaient prévoir une prochaine averse.
Une ride soucieuse et colérique barrait le front d'Alecto qui resserra contre elle sa cape. Elle avait le visage fermé des mauvais jours et avançait à vive allure dans la rue. Sa capuche était relevée sur ses cheveux, masquant dans l'ombre son visage. Son allure un peu étrange et celle de l'homme qui l'accompagnait provoquait l'étonnement chez les rares passants qui parfois, se retournaient sur leur passage. Mais Alecto n'en avait que faire. De toute façon, tous ces moldus, elle ne les voyait pas ... Ils n'étaient rien pour elle et ne méritaient pas qu'elle s'attarde sur eux, si ce n'était pour les détruire.

Pourtant pour être honnête,sa baguette lui démangeait. Leur lancer un petit doloris ou un avada était très tentant. Avec l'éducation qu'elle avait reçue, Alecto n'avait jamais aimé les moldus et tout ce qui avait trait à leur monde, mais cette haine s'en était retrouvée renforcée quand la sorcière s'était retrouvée seule avec Amycus. Les deux Carrow avaient eu du mal à garder la tête hors de l'eau. Oh bien sûr, ils avaient échappé à Azkaban, mais ce n'était pas pour autant qu'ils avaient mené une existence heureuse ... Et Alecto attribuait cela à ces saletés de moldus. Elle détestait plus chaque jour eux et ces sangs impurs qui prospéraient dans le monde magique, tandis qu'eux, des sangs purs, devaient se battre pour ne pas sombrer... Combien de fois Alecto avait failli aller du côté moldu faire un petite hécatombe histoire de calmer sa colère, combien de fois Amycus l'en avait empêché au dernier moment, réussissant à la raisonner.

Mais ces années de re'em maigres étaient terminées. Le Seigneur des Ténèbres était de retour et les sangs iimpurs allaient payer le prix fort !

Une voiture passa dans la rue en pétaradant et Alecto eut une grimace de dégoût devant le véhicule moldu. Comment pouvaient-ils se déplacer là dedans ? C'était bruyant et en plus ça puait !
Une nouvelle fois, elle dut se retenir pour ne pas balancer un petit sort. Elle détourna la tête et son regard croisa celui de Rodolphus. Se demandant s'il avait surpris son petit geste à peine esquissé vers sa baguette, elle haussa les épaules.

Alex était contente d'avoir été envoyée en mission avec lui, un obscur politicien moldu à enlever et avec un peu de chance, à torturer ... La dernière fois ... cela remontait à fort longtemps ... avant que le mangemort ne soit envoyé à Azkaban.
Elle appréciait le sorcier. C'était lui en quelque sorte qui l'avait formée et si elle en était là aujourd'hui c'était en partie grâce à lui.

La sorcière finit par lâcher quelques mots.

- On est bientôt arrivés ... C'était pas trop tôt ...

Elle n'en pouvait plus de progresser dans ce monde moldu ...

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Une mission en territoire moldu… il y avait pas mal de temps que Rodolphus n’avait plus vécu cela ! D’abord parce qu’il avait légèrement perdu quelques années à Azkaban, ensuite parce qu’il avait réintégré les rangs des Ténèbres à un moment où, après son évasion, il y avait mieux à faire. Mais aujourd’hui, c’était différent. Nul besoin de chercher des alliés. Nul besoin de trouver un artefact magique puissant. Non, il s’agissait d’un enlèvement. Un politicien moldu tout aussi insignifiant qu’une fiente de chauve-souris sur un appui de fenêtre. Était-il tombé si bas que les missions que le Seigneur des Ténèbres lui confiait n’avaient plus la saveur du danger d’antan ?

La question pouvait légitimement se poser. Et Lestrange avait accepté cette mission par principe, parce qu’on ne refusait rien au Seigneur des Ténèbres, parce qu’il savait ce qu’il faisait et que lui obéir faisait partie du contrat. N’empêche… Rodo aurait préféré pouvoir casser de l’auror plutôt que se taper une corvée pareille. Il n’était même pas certain qu’il pourrait torturer le politicien par la suite. Pour lui soutirer quelles informations, d’ailleurs ? Qu’est-ce qu’un moldu pouvait bien apporter aux Ténèbres ? A moins de le soumettre à l’Imperium pour en faire une marionnette haut placée côté moldu, pas grand-chose, en vérité.
Mais, soit, le Seigneur des Ténèbres devait savoir ce qu’il faisait. Il n’était pas le Seigneur des Ténèbres pour rien.

Pour cette mission, Salazar soit loué, Rodolphus n’était pas seul. Il aurait sans doute pété un chaudron dans le cas contraire. Alecto était sa partenaire, son binôme pour cette petite excursion en territoire ennemi. Enfin, "ennemi"… les moldus ignoraient tout, alors, ce n’était pas vraiment un territoire ennemi. C’était plus comme si les deux mangemorts étaient des terroristes… n’était-ce pas en quelque sorte ce qu’ils étaient, d’ailleurs ?

Rodolphus se posait trop de questions. C’était un fait. Heureusement qu’il ne les formulait pas à voix haute, sinon il aurait pu passer pour un fou et finir sa mission dans le fin fond d’un hôpital psychiatrique. Heureusement aussi qu’Alecto était là. Bizarrement, cette jeune femme avait une présence qui avait quelque chose de rassurant, de relaxant. Ou était-ce un effet de l’imagination ? Toutes ces odeurs, tout ce bruit… ça lui tapait sur le système, peut-être au point de créer des hallucinations. Le sorcier marchait d’un pas de métronome, la mâchoire serrée, engoncé dans un manteau long et sombre. Il regardait devant lui, cherchant à atteindre le but qu’ils s’étaient fixé sans avoir à supporter trop longtemps le brouhaha ambiant de la ville en pleine heure de pointe. L’homme frémissait à chaque pétarade, à chaque bruit de moteur. Il se sentait traqué, harcelé par tous ces objets moldus qui les entouraient. Nul doute que ces imbéciles de non-magiques avaient des artefacts horribles à leur service. Du coin de l’œil, Rodolphus regardait Alecto. Elle avait l’air aussi tendue que lui. Somme toute, l’ambiance et l’atmosphère de ce monde n’étaient pas faites pour eux. Le rapide mouvement qu’elle esquissa ne trompait pas l’œil du mangemort : Carrow aurait volontiers nettoyé la ville de tous ces moldus et de tous ces véhicules si la mission n’avait pas été la priorité du jour. Evidemment, il en allait de même pour lui.

Avancer dans ces rues, c’était comme s’enfoncer volontairement dans les intestins d’un dragon constipé. Que ne faisait-on pas pour contenter le Seigneur des Ténèbres, n’est-ce pas ? Et Rodolphus fut soulagé d’entendre la voix de Carrow annoncer la fin de leur périple douloureux.

"On devrait réduire en esclavage tous ces bons à rien de moldus !"

Face à un bâtiment portant l’inscription "Hôtel de ville", les deux mangemorts venaient de s’arrêter. Sortant un morceau de parchemin d’une poche de son manteau, Rodolphus lut rapidement les indications avant d’enfoncer à nouveau les instructions dans sa poche.

"Approcher discrètement, en se faisant passer pour des moldus. Demander une audience privée. Neutraliser la cible et transplaner avec elle.
Pffff… comment on fait pour ressembler à des moldus ?"

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Sans se tourner vers Rodolphus, Alecto hocha de la tête pour approuver les paroles du Mangemort. Il avait entièrement raison, les Moldus n'étaient bons à rien si ce n'était à être des esclaves. Il suffisait de jeter un coup d'oeil autour d'eux : les quelques personnes qu'ils croisaient semblaient toutes être pressées : boulot, maison, boulot, maison ...Somme toute déjà une vie d'esclavage.
Pourtant la sorcière modéra les paroles de son partenaire de mission.

- Et encore, marmonna-t-elle visiblement de mauvaise humeur par cette promenade dans ce monde-ci.Même pas sûr qu'ils fassent de si bons esclaves que cela ... Ils sont tout juste bons à se tortiller sous nos sorts.

Ils étaient finalement arrivés devant l'hôtel de ville. Du coin de l'oeil, Alecto observa Rodolphus compulser les instructions du Maître.
Elle esquissa un sourire grimaçant à la mention "se faire passer du moldu", elle haussa les épaules à la question de Lestrange.

- En prenant un air ahuri et débile ... proposa-t-elle sans grande conviction.

Il allait sans dire qu'elle aurait nettement préféré les options "entrer en force", " jeter des sorts à tout va pour se frayer un passage jusqu'à la cible".

Elle poursuivit, un peu plus sérieuse, cette fois.

- Par contre, si ce politicien est si en vue, je doute qu'on puisse le voir comme ça ... On devrait se faire passer pour des journalistes ou quelque chose dans le genre. S'ils fonctionnent comme par chez nous, nul doute qu'il acceptera plus facilement de nous voir ...

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