♫ I will love you till the end of time ♫ [Fe. Rose-Hélène]

Je le regardais, immobile, s'agenouiller devant moi. La tombe d'Elsa, ces mots écrits par Louis. Cela pouvait paraitre morbide pour certains mais pour moi, à ce moment précis c'était simplement la plus belle déclaration d'amour qu'on pouvait imaginer. Bien évidemment, je ne doutais pas de la réponse positive que j'allais lui donner. Je n'imaginais même pas une seconde refuser. Mais après une demande si originale, il était hors de question que je me contente d'un oui et de lui sauter dans les bras. Il méritait bien mieux. Je souris, d'abord doucement, puis mon sourire s'étira presque de façon incontrôlable. A vrai dire, j'étais à deux doigts de me mettre à pleurer. Pas que le moment soit triste bien sur. Mais tout était si évident entre nous. Et la demande qu'il venait de me faire ne venait que confirmer ce que je pensais depuis le moment où je l'avais rencontré.

Je lui pris la main de laquelle il tendait la boite et le tira vers moi, lui indiquant qu'il devait se relever. Voyant sa mine intrigué, un peu défaite, je lui adressais un nouveau sourire avant de saisir ses deux mains et de transplaner. La nuit tombait déjà. Demain ce serait Noel mais le temps à Florence était particulièrement clément. Oui, Florence, en Italie. Nous étions rendus sur une petite place, proche du fleuve Arno. Les rues n'étaient pas trop remplies à cette heure-ci. Des couples de touristes s'attardaient sur les rues pavées, se jetant des regards amoureux et complices. Je lançais à mon tour une oeillade à Arthur qui semblait de plus en plus perdus. Je lui pris la main et l'entrainais à la lumière des réverbères. Je nous avais fait transplané sous un porche, à l'abri des regards indiscrets des moldus. D'un regard discret, je remarquais qu'il avait à nouveau rangé la boite de velours noir dans sa boite. Peut-être pensait-il que mon manque de réponse signifiait non ? Il comprendrait bien assez vite.


D'un pas assuré, je le guidais à travers les rues de Florence éclairées. J'avais eu l'occasion de visiter plusieurs fois cette ville qui après Paris était l'une de mes favorites au monde. Enfin nous arrivions devant la boutique que je cherchais. Le vendeur fermait déjà boutique. Je lachais la main d'ARthur, le priant de ne pas bouger et de m'attendre avant de courir vers le marchand. Une fois arrivée devant lui, je dus faire des pieds et des mains pour qu'il accepte encore de me vendre ces fameux articles. Puis après réflexion, je décidais de lui faire part de mon idée en lui expliquant ma demande. Il m'adressa un franc sourire alors que je lui désignais de la main Arthur qui attendait. Puis après avoir haussé des épaules, le vendeur m'accueilla dans sa boutique avec un sourire complice. J'adressais un clin d'oeil à Arthur avant de suivre l'homme.

Rendue devant les étalages, je choisis le modèle le plus simple et précisa la gravure que je voulais sur chaque face de l'objet. Une demi-heure plus tard, je payais mon article et sortais de la petite boutique. Arthur n'était plus à la place où je l'avais laissé la dernière fois mais assis à une terrasse en train de siroter un expresso italien. Il n'avait pas l'air spécialement ravi en fait. Il ne comprenait certainement pas à quoi je jouais. Et j'espérais sincèrement ne pas avoir tout gacher avec mes idées. Mais dès la première fois que j'étais venue à Florence, je m'étais dit que quand ce moment arriverait, je dirais oui de cette façon. Je m'approchais de lui, un sourire non dissimulé sur le visage, déposais quelques euros sur la table et l'attrapais par la main, l'entrainant à nouveau dans Florence.

Il nous fallait repasser devant la boutique puis nous y étions. La boutique dans laquelle je m'étais rendue ouvrait la voie vers un pont. Le pont Vecchio pour être précis. Mais ça, il ne pouvait pas le savoir et à vrai dire, le nom importait peu. Je tenais dans ma main le sachet qui contenait l'objet que j'avais du acheter tout à l'heure et l'autre serrait celle d'Arthur. Enfin nous arrivions devant la rambarde que je cherchais. De là, on avait une vue splendide sur le fleuve Arno et le soleil qui se couchait. Après avoir profité de la vue quelques secondes, je me tournais vers Arthur qui affichait toujours une mine d'incompréhension. Puis me décalant de quelques centimètres, je dévoilais ce que cachait mon dos. La rambarde que je cachais était couverte de ... cadenas. Oui, vous avez bien lu, de cadenas. Des centaines de cadenas, de toute taille, de toute couleur, de toute forme. Mais surtout, sur chacun d'eux était gravé deux noms. Un couple par cadenas. Je relevais les yeux vers Arthur.

- Chaque couple d'amoureux doit prendre un cadenas, le cadenasser à la rambarde et jeter la clé dans le fleuve. C'est pour symboliser leur amour tu vois et le fait qu'il seront éternellement ensemble. Ne me regarde pas comme ça, je sais que c'est terriblement kitch et cliché.

Je lui souris, soudainement prise par une timidité. Je sentais mes joues rougir alors que je tirais du sachet un petit emballage en carton. En l'ouvrant, on put y découvrir un cadenas tout simple sur lequel était inscrit un OUI en lettres capitales. Je le pris dans mes mains et le fit tourner devant les yeux d'Arthur. Sur l'autre face, j'avais fait graver une inscription toute simple : "A&R". Voyant son regard tout d'un coup plus ravi, je passais le cadenas autour de la rambarde avant de le verrouiller. Puis j'agitais les petites clés devant lui avant de l'inviter à prendre place dans mon dos, bras enlacés autour de ma taille, face au fleuve. Je me penchais vers son oreille et lui chuchotais un "oui". Je voulais qu'il soit absolument certain que tout mon manège voulait bien dire que j'acceptais de l'épouser. Puis d'un geste sur, j'envoyais valser la clé dans l'eau. Après un instant, on entendit un petit "Plouc" que fit la clé en touchant la surface de l'eau. Je me tournais vers Art, toujours dans ses bras et attrapais la boite dans sa poche. De là j'en tirais la bague et la lui tendait avant de lui offrir ma main.