Whisky, Hydromel, Bièrreaubeurre et Serpents [Pv Drago]

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Une buée blanchâtre envahissait tranquillement le pub des Trois Balais, créant une atmosphère désagréable de vieux fumoir. De grossiers personnages buvaient à même la bouteille de « Whisky Pur Feu », beuglant des âneries à la manière d’une Mandragore, tandis qu’un petit groupe de sorciers douteux chuchotaient discrètement à une table avoisinante. Le retour du Seigneur des Ténèbres et la mort d’Albus Dumbledore causaient de nombreux changements à Pré-au-Lard, ainsi qu’à Poudlard. L’ascension au pouvoir de Vous-Savez-Qui se répandait dans tout le pays à une vitesse incroyable, inquiétant de nombreuses sorcières et sorciers. Les mangemorts profitaient allègrement de leur « liberté » difficilement acquise et s’exhibaient progressivement dans la ville et dans les commerces. Les choses changeaient irrévocablement, laissant les habitants de la communauté magique dans un désespoir profond. Ces récents évènements touchaient la majorité des sorciers, mais Charity n’avait aucune opinion là-dessus. Ses perles grises, et pourvues d’une indifférence envoûtante, balayaient doucement les pages d’un gros bouquin à la couverture violette. Son entraînement terminé à l’aube de l’après-midi, l’ancienne Serpentard s’offrit un moment de détente au Trois Balais, l’endroit le plus éloigné du Manoir des Londrigus. La détermination qu’éprouvait Léonardo à transformer son unique descendance en parfait soldat pour le Seigneur des Ténèbres grimpait effroyablement vite, identique à une vigne empoisonnée et assoiffée de hauteur. Puisque Charity ne terminerait pas sa dernière année à Poudlard, il devrait se concentrer sur son évolution physique et mentale. Les combats magiques qu’il préparait devenaient de plus en plus violents et dangereux. D’ailleurs, dès ses premières années, Charity subissait les sautes d’humeurs de son paternel, qui n’accordait aucune importance à leur lien de parenté. Elle n’était qu’un objet, une arme pour son Maître. Son expérience avec la froideur de Léonardo l’empêchait justement un éventuel séjour à Ste-Mangouste. Il s’agissait probablement du seul point positif. Peu importe, elle n’avait plus envie de penser à lui et voulait profiter de son refuge paisible, dissimulée dans un coin du pub.

Pour être un peu plus confortable, elle avait choisi une banquette au fond de la pièce, où elle ajouta un nombre respectable de coussins moelleux. Puisqu’elle portait une élégante jupe noire, dont la coupe s’arrêtait aux chevilles, ses jambes étaient soigneusement allongées sur une rangés de petits poufs verts émeraude et argent, histoire d’être à son aise. Son livre en main, elle ne daigna regarder la serveuse qui s’approcha de son refuge personnel.

"Voulez-vous autre chose, mademoiselle?" Demanda une serveuse, exaspérée de l’ivresse des vieux sorciers

"Oui. J’aimerais un peu de silence. " Rétorqua Charity avec une ironie insipide

La serveuse s’éloigna rapidement de sa table, une mine légèrement outrée se dessinant sur les pores de sa peau ivoire. La blondinette n’avait aucuns remords face à son comportement dédaigneux et tourna lentement les pages de son encyclopédie « Potions de la Marmite Baveuse » de Godfrey Londrigus. Il s’agissait d’une antiquité écrite par son grand-père, qu’elle avait reçue pour son anniversaire. D’un esprit distrait, elle annotait le bas des pages et ajoutait quelques notes ici et là, sirotant sa Bièrreaubeurre avec peu d’intérêt. Dans le maigre éventail de ce qu’elle appréciait, les potions et la lecture en faisaient étonnement partie. Bref, sa lecture aurait été passionnante, si une voix familière n’était point venue briser ses réflexions.

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Drago & Charity

Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.

La bonne humeur de Drago n'était pas au rendez vous, mais depuis quelque temps ça n'avait rien d'étonnant. Il faut dire que le Serpentard n'était pas connu pour sa patience légendaire et encore moins pour sa délicatesse mais alors qu'il prenait la direction du Pré au Lard, il chassa Pansy avec une telle haine que les larmes montèrent aux yeux de la jeune femme. Pourquoi ne comprenaient ils pas qu'il avait simplement besoin de tranquillité, était ce si difficile à concevoir? Drago n'était pas dans son assiette, il faut dire que les vacances scolaires approchaient, et par la même occasion de fait de devoir retourner au Manoir, chose qui ne l'enchantait guère, mais il n'allait pas gâcher une nouvelle journée avec ces tristes pensées.

Aujourd'hui, le jeune homme avait décidé de se rendre au Pré-au-lard, et d'ennuyer si possible quelques premières années histoire de faire passer la journée comme au bon vieux temps. Grabbe et Goyle le suivaient de loin, discutant sans doute dans son dos de son étrange comportement, mais il n'y prêtait guère attention, avoir ces deux gorilles non loin pourrait toujours se révéler utile surtout en ce moment. Les temps étaient de plus en plus sombre, et il se rendait à présent compte qu'il avait contribué à cette monté en puissance du mal, il devrait sans doute en être fier, mais il se sentait mal au contraire. L'une des rares personnes à avoir accepté de lui faire confiance, de croire qu'il y avait quelque chose de bon en lui, c'était Dumbledore, et il était mort, par sa faute... Bon ce n'était pas lui qui avait lancé le sort mortel, mais il aurait dut, si il n'avait pas été aussi lâche. Un rictus se forma sur son visage alors que cette pensée titilla sa conscience, mais il la chassa rapidement, tout en poussant la porte de ce bon vieux bar. Les trois balais, nombres d'années insouciantes il avait passé entre ses murs, mais aujourd'hui, les élèves avaient laissés la place aux mangemorts. Ce ne fut pas pour autant que Drago trembla, il n'aimait pas ces personnes, mais il ne les craignait pas, pour le moment il n'en avait absolument aucune raison. Observant la pièce du regard, Drago se rendit vite compte qu'il n'y avait pas la moindre table de libre, il s'apprêtait à chercher une cible à chasser d'une remarque cinglante lorsqu'une épaisse chevelure blonde attira son regard.

Il ne lui fallut pas bien longtemps pour reconnaitre Charity, une demoiselle en même année que lui, à Serpentard elle aussi, plutôt jolie il fallait l'avouer, mais avec qui il n'avait pas réellement prit le temps de sympathiser sans savoir pourquoi. Bien sûr il lui avait déjà adressé la parole, il faut dire qu'ils avaient suivis leurs cours ensemble durant 6 ans avant qu'elle n'arrête les études pour une raison plutôt évidente aux yeux de Drago. Il ne savait pas réellement comment elle prenait son rôle d'apprentie mangemort, à vrai dire il n'en avait jamais parlé avec elle. D'une démarche assuré, il se rendit à sa table et s'y installa sans attendre la moindre permission.

"Plus moyen d'être tranquille même ici."

Se fut la seule chose qu'il dit avant de siffler la serveuse comme il l'aurait fait avec un elfe de maison, commandant une bièrraubeurre, et en vitesse bien sûr. Il posa son regard sur la demoiselle assit à la même table que lui, elle était de plus en plus jolie avec l'âge, mais était ce réellement suffisant pour passer une bonne journée et oublier ses problèmes? Drago en doutait, du moins pas dans un endroit pareil. Drago jeta un coup d'oeil noir à la serveuse, trop longue à son goût :

"Toujours aussi incapable... Il y a des choses qui ne changent jamais."

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Les conversations cacophoniques, les coupes et les bouteilles s’entrechoquant ensemble, les rires bien gras d’ivrognes et les nombreux grincements de chaises commençaient à exaspérer nôtre blondinette. Ses ongles s’enfoncèrent graduellement dans la couverture de son bouquin violet, après avoir relu cette satanée phrase pour la dixième fois! Sa patience menaçait d’éclater d’une seconde à l’autre, mais son désir de passer inaperçu écrasait son habituelle impulsivité. D’ailleurs, retourner au Manoir des Londrigus, supporter les plaintes, les insultes et les discussions ennuyeuses de son paternel, toutes ses perspectives réunies ensemble, avaient atténuées le courroux de l’ancienne Serpentard, qui préférait supporter une bande d’imbéciles, plutôt que de retourner dans sa prison luxurieuse. La famille de Théodore aurait probablement été ravie qu’elle se joigne à eux pour la soirée, mais Charity n’avait pas envie d’y aller, sachant que son ami d’enfance pourrait la bombarder de questions. Bref, les clochettes des Trois Balais résonnèrent faiblement à l’autre bout de la pièce, éveillant la blondinette de ses brumeuses réflexions. Malgré son manteau d’hiver et son chapeau orné de fourrure, le jeune homme conservait une certaine classe, ses pommettes légèrement empourprées par le froid. Il avait incroyablement grandit ces dernières années, il devait probablement atteindre les six pieds. À sa suite, deux gorilles préhistoriques complètement frigorifiés. Pourquoi s’encombrait-il de ces deux idiots? Dans le style « vide de toute intelligence », on ne faisait pas mieux…Peu importe.

Crabbe et Goyle commandèrent des Bièrreaubeurre, puis engagèrent une discussion animée au bar. L’ancien préfet de Serpentard s’éloigna de ses complices et s’invita présomptueusement à la table de nôtre blondinette. Son gros bouquin entre les mains, elle l’observa discrètement. Le Seigneur des Ténèbres n’avait pas une bonne opinion des Malfoy, suite aux incessants échecs de Lucius. Ils devaient absolument prouver leur valeur s’ils voulaient être pardonnés. Voyons, toutes ces fabulations n’étaient rien d’autre qu’un jeu. Le Seigneur des Ténèbres ne comptait pas vraiment garder les Malfoy dans son armée. Est-ce qu’ils en étaient conscients, avaient-ils comprit les intentions de leur Maître? La famille Londrigus n’avait pas ce problème, puisque Léonardo, son père, arborait la même folie maladive que Bellatrix Lestrange. De plus, l’indifférence totale de Charity envers sa propre existence plaisait à son Maître, qui voyait en son âme un soldat dévoué et obéissant. Les neurones épuisés à ces vérités étouffantes, la demoiselle consentit enfin à lever ses perles glacées vers le Serpentard.

"Toujours aussi incapable... Il y a des choses qui ne changent jamais."

"En effet, il y a des choses qui ne changeront jamais. Par exemple, cette manière irritante et présomptueuse de croire que, parce que je suis une ancienne Serpentard, il est inévitable que ta présence me comble de joie."Rétorqua Charity avec ironie

Il n’y avait rien de blessant dans l’intonation de sa voix, il s’agissait simplement d’une indifférence totale et d’un désintéressement désagréable. D’un mouvement sec, Charity referma son encyclopédie des « Potions de la Marmite Baveuse ».

"Peu importe, impossible de lire avec tout ce bruit."Dit-elle en glissant ses doigts sur le pied de sa coupe "Qu’est-ce que tu fais aux Trois balais?"Demanda Charity

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Drago & Charity

Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.

Drago se fichait bien de la tranquillité des lieux, il n'était pas là pour ça, mais plus pour s'interdire de penser, et quel meilleur endroit qu'un bar en compagnie d'un verre d'alcool. Enfin c'était sans compter la présence de Charity, non pas que Drago était ravi de la voir, surtout en connaissant les penchants de sa famille et par la même occasion, les siens, du moins c'était ce qu'il pensait. Ils n'avaient jamais été de grands amis mais le besoin de parler poussait Drago à chercher le contact avec le jeune femme, il ne supportait que de plus en plus difficilement Grabbe et Goyle, qui n'étaient pas de vrais amis à ses yeux, tout juste des chiens de garde chargés d'assurer sa protection, quoi qu'il n'avait au final jamais réellement eu besoin de leurs services. La réflexion de Charity tira une grimace à Drago, qui n'était pas habitué à ce genre de réflexion, dans la plus part des cas, il aurait fait appelle à ses deux molosses pour régler ce genre d'affront, mais à la place, un masque de neutralité apparu sur le visage de Drago alors que ses pupilles froides se posèrent sur la jeune femme, la jaugeant silencieusement.

"Détrompe toi, je ne pense pas ça une seule seconde, à vrai dire je me fiche totalement de ce que peut t'apporter ma présence, tu es sans doute la personne la plus potable dans ce bar, c'est pour te dire à quel point il est mal famé. Mais si ma présence te dérange, vas, je ne te retiens pas."

D'un geste de la main, Drago lui signala la porte, lui n'avait pas l'intention de bouger, aussi si sa présence déplaisait à ce point à la blondinette, se serait à elle de bouger pour récupérer son calme et sa tranquillité. Mais malgré son geste et ses mots, Drago était loin de la chasser de la table, sa voix était aussi neutre que possible, et ses sentiments difficiles à deviner, peut être parce qu'à cet instant, il ne ressentait rien, il ne prenait pas les mots de Charity comme une attaque personnelle, sans doute à cause de la manière qu'elle avait d'annoncer ses phrases, ou peut être parce que son visage ne reflétait aucune haine. Ou c'était peut être simplement parce que le fait de parler à quelqu'un d'extérieur à Poudlard lui faisait du bien, même si ce n'était pas pour échanger des sympathies. Il sortait ainsi un peu de son quotidien plutôt noir depuis quelques temps. Il est vrai que le coin n'était pas l'idéal pour lire tranquillement mais au lieu de compatir comme l'aurait sans doute fait une personne normale, Drago ne pu s'empêcher de répliquer :

"De toute façon, ce n'est pas comme si tu avais à passer tes ASPIC."

Oui il se sentait supérieur, difficile de savoir pourquoi, surtout lorsque l'on savait à quel point la famille Malefoy était dans une mauvaise passe à cause des échecs du père de famille, mais il était tout de même un mangemort très jeune, et il avait déjà effectué plusieurs missions pour le seigneur des ténèbres, peu d'élèves pouvaient s'en vanter, même si ces missions n'avaient pas été des réussites.

"Je fais passer le temps, comme toi je suppose, enfin je comprends que tu n'es rien de mieux à faire, les missions à Poudlard ne sont d'aucune utilité en journée, la plus part des élèves sortent dans la journée, aussi j'en profite pour me reposer avant de reprendre du service ce soir pour le seigneur."

Bon ce n'était pas le genre d'information qu'il amassait qui servait à grand chose, mais à l'entendre, Drago semblait réellement être une personne importante.

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Les trois premiers doigts de sa main droite tambourinèrent impatiemment le bois d’acajou, tandis que le Serpentard s’appropriait la table d’une manière sans-gêne. Son petit minois de porcelaine se crispa légèrement de mécontentement aux propos du jeune homme, ainsi qu’à son allure supérieure. Quel prétentieux! Alors qu’elle avait silencieusement acceptée sa présence, Monsieur le " Prince des Vert et Argent " prenait possession de son unique refuge et déclarait qu’elle pouvait s’en aller…C’était une mauvaise plaisanterie? La seule partie de son corps apte à démontrer quelconque émotions se dévoila être ses prunelles transparentes, qui étaient à présent emplies d’une froideur incroyablement puissante. Il était absolument hors de question qu’elle bouge ne serait-ce qu’une seule orteil. Sa journée avait été passablement épuisante et elle n’avait aucune envie de retourner au manoir. D’ailleurs, de petits cernes commençaient à se dessiner sous ses yeux, démontrant un manque flagrant de sommeil. À cause de son cauchemar, qui revenait inlassablement toutes les nuits, la jeune femme dormait très mal. Déjà à Poudlard, durant sa sixième année, les filles de son dortoir commençaient à plaisanter sur ses hurlements stridents qu’elle poussait en pleine nuit. Et puis, les séances d’entraînements avec son paternel constituaient également une source de fatigue supplémentaire. Malgré tout cela, la belle demoiselle conservait un charme ébranlant. Soudain, la serveuse de toute à l’heure s’approcha de leur table et se tourna immédiatement vers le blond.

"Est-ce que vous désirez quelque chose? "Demanda-t-elle timidement

" Il était temps que vous arriviez, il était sur le point de mourir de vieillesse… "Dit Charity d’un ton indifférent, mais particulièrement désagréable

" Oh…euh….pardon… "Répondue la serveuse en évitant de regarder la belle blonde

La Londrigus ne comprenait pas vraiment d’où provenait cette brusque antipathie pour cette serveuse, mais elle n’avait pu s’empêcher de critiquer son service. Après l’avoir congédiée pour un peu de tranquillité, voilà que l’employée des Trois Balais devait à nouveau subir les sautes d’humeurs de sa cliente. Lorsqu’elle eut terminée de prendre la commande de Drago et qu’elle s’éloigna suffisamment, l’ancienne Serpentard repris.

" Je n’ai pas l’intention de partir. C’est ma table et je compte bien y rester."Dit-elle d’une manière presque enfantine, quoique adorable et butée. " Et puis, ta présence est toujours plus supportable que cette bande d’imbéciles… "Dit-elle en montrant d’un bref signe de tête, une bande de mangemorts ivrognes qui s’égosillaient au bar. Il y avait peut-être Crabbe & Goyle dans le tas." Quelle idée saugrenue de venir me cacher ici…Je vais commencer à regretter Poudlard… "

En effet, nous pourrions interpréter cela de cette façon. Elle se "cachait" de sa famille, fatiguée de sa vie et des sévisses de Léonardo. En tout, il y avait trois endroits où Charity pouvait se reposer un peu. Son premier refuge était son ancienne école. Poudlard représentait un dôme de sécurité, puisque ses parents n’y avaient pas accès. Autrefois, le Seigneur des Ténèbres et ses fidèles n’y étaient pas admis non plus. Maintenant, ils régnaient à Poudlard, éliminant ce repaire. Le deuxième refuge était le manoir des Nott. Son meilleur ami l’avait toujours accueilli à bras ouvert, mais elle ne pouvait pas indéfiniment profiter de son hospitalité. Finalement, il y avait le pub des Trois Balais. Puisqu’elle pouvait y rester jusqu’à très tard, elle y allait le plus souvent possible. Toutes ses réflexions lui rappelèrent que son initiation approchait à grand pas. Elle aurait cet horrible serpent tatouer sur l’avant-bras. Un long frisson parcouru son échine à l’image de la Marque des Ténèbres. Heureusement, la réplique de Drago concernant les A.S.P.I.C. effaça cette vision de terreur.

"Je suis une personne cultivée, comparez à certains. Puisque l’école m’est interdite, autant apprendre par moi-même. La lecture est l’une des seules choses qui me plaise…du moins, à ma connaissance. "Dit-elle l’air indécise sur ses propres goûts

Elle survola à nouveau les pages de son énorme bouquin, mais ses perles grisées se stoppèrent et toisèrent le Serpentard. Son sourire suffisant et son attitude supérieure semblaient irriter légèrement la demoiselle, bien que cela ne transparaisse pas sur son petit minois charismatique. Elle croisa l’une de ses longues jambes par-dessus l’autre.

"Oh, je t’en prie. Tu te prends pour quelqu’un d’important, mais tu n’es absolument rien à ses yeux. Tu n’es qu’un pion, comme tous les autres mangemorts. Et puis, nôtre " supposé " maître se moque complètement de nôtre existence. Ta famille se trouve d’ailleurs sur un minuscule fil d’argent, entre la vie et la mort… Toutefois, lorsque tu te battras pour quelque chose d’important, quelque chose qui aura de la valeur à tes yeux, je consentirai peut-être à admettre que tu es supérieur à moi et que tu m’impressionnes. Pour l’instant, tu n’es qu’un peureux qui essait de survivre. La seule différence entre nous deux, c’est que tu tiens à ta précieuse petite vie, tandis que moi…. "Dit-elle d’une façon nonchalante, en laissant sa phrase en suspend

Vivre ou mourir, d’ordinaire, les gens préfèrent la première option. Pour Charity, la mort égalerait sûrement à des vacances bien méritées. Pourquoi avait-elle déblatéré tout cela à Drago? Ne venait-elle pas de démontrer, que son affection pour le Seigneur des Ténèbres était inexistante? Il est vrai qu’elle n’avait toujours pas fait son choix concernant son avenir. Charity plongea ses pupilles énigmatiques dans les nuages gris de son ancien préfet.

"Je suis destiné à être un mangemort, mais…je ne me bats pour personne en particulier. C’est pour cela que le Seigneur des Ténèbres n’a rien à dire à mon sujet. Ma vie est un néant, je fais ce qu’on me dit et c’est tout…Pour reprendre tes mots : je fais passer le temps…Jusqu’à ce que je trouve… "Dit-elle
d’une manière éteinte. " Je ne sais vraiment pas pourquoi je te dis tout cela. Qu’est-ce qu’un pro sang-pur pourrait comprendre à cela, quoique je ne suis pas certaine de comprendre moi-même."Ajouta-t-elle

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Drago & Charity

Je suis le maître de mon destin,
Je suis le capitaine de mon âme.

L'arrogance de Drago n'était plus à prouver, mais malgré la réaction de la demoiselle qui semblait plus froide que jamais, il ne réagit pas. Pourquoi le ferait il? Il était habitué à ce genre de réaction de la part des autres personnes, et bien sûr de son point de vu, il n'était absolument pas responsable de cette tension quasiment constante autour de lui, ce n'était que pure jalousie, chose compréhensive vu la personne qu'il était. Sans montrer le moindre signe d'agacement, il observait la demoiselle, se demandant pourquoi il ne l'avait jamais remarqué plus tôt? La demoiselle était jolie, ses longues cheveux d'or ondulaient dans son dos, encadrant un joli visage aux traits fins, mais le plus remarquable dans son visage restait ses yeux d'argent semblable aux prunelles du jeune homme. Pendant quelques secondes il se surprit à penser qu'elle ferait une femme idéale, et que leurs beautés feraient des jaloux, mais il se reprit rapidement, ce genre de pensées ne lui ressemblaient pas, sans doute parce que sa confiance dans les femmes était très limitée, il partait du principe qu'elles en voulaient toutes à son nom ou son statut social, sauf Seraphina, le soleil de sa vie, mais qui se trouvait aussi être l'une des seules femme au monde qu'il ne toucherait jamais, elle était sa meilleure amie, sa soeur, rien de plus, quoi qu'elle avait tout de même l'un des liens les plus privilégiés avec Drago, la seule personne qui comptait plus pour lui était sa propre mère, deux amour qui n'étaient pas comparable. La serveuse pointa le bout de son nez, mais avant que Drago ne dise le moindre mot, elle se fit rembarrer par la demoiselle assise à côté de lui. Cette réaction tira un sourire au jeune homme, tout ceci semblait si spontané, un peu comme si elle était agacée de le voir agacé, même si il ne l'avouerait jamais, cette réaction lui plut. Un petit sourire narquois il commanda d'un air décontracté :

"Une bièrraubeurre, et que je ne l'attende pas."

Après un petit signe de la main pour lui faire comprendre de dégager en vitesse, Drago se désintéressa de la demoiselle, reportant son attention sur la jolie Charity, son attitude le fit sourire, chose plutôt exceptionnelle en ce moment, il avait perdu l'habitude de sourire sincèrement, la vie ne lui apportait plus suffisamment de satisfaction pour ça, la méfiance du jeune homme ne s'endormait jamais, ou presque, car malgré les remarque de la jeune femme, Drago semblait plutôt à l'aise assit à cette table prêt de cette charmante demoiselle. Laissant au placard son air arrogant, il se contenta de sourire, avec autant de fierté qu'il le pouvait, mais aussi avec une petite pointe d'amusement qui était à peine perceptible pour le commun des mortels, seule une personne faisant preuve d'assez de sensibilité par rapport aux émotions pouvait la percevoir.

"Je dois prendre ça pour un compliment? Ce ne sont que de vulgaires pions, se mélanger à pareille personne n'est digne ni de moi ni de toi, mais crois moi, Poudlard rassemble autant de raclure, même si les choses se sont améliorées depuis que ce vieux fou est mort."

Drago n'en pensait mot, Dumbledore avait été le seul à croire qu'il y avait quelque chose de bon en lui, et qu'il n'était pas qu'un vulgaire mangemort bon à mettre à Azkaban, mais il ne pouvait pas laisser filtrer une seule seconde cette pensée. Il ne pouvait pas non plus dire à quel point il s'en voulait d'avoir fait ces choix, ni qu'il aimerait pouvoir faire d'autres choix, mais en naissant Malefoy, il avait perdu cette liberté, du moins c'était ce qu'il pensait, comment pourrait il se dresser contre sa famille, devenir un traitre à son sang, devenir ce qu'il détestait le plus au monde, cette idée le traumatisait. Il ne s'imaginait pas que la demoiselle en face de lui était elle aussi torturée, peut être que de savoir qu'il n'était pas seul l'aurait aidé. D'ailleurs étrangement la réponse de Charity le mit mal à l'aise, pour une fois dans sa vie, il se sentit mal de s'être ainsi moqué de quelqu'un. Pourquoi? Difficile à dire, lui même ne comprit pas ce nœud qui s'installa dans son estomac en voyant la demoiselle parcourir les page de son livre. Ca ne lui apportait aucune satisfaction d'avoir ait ainsi, se qui lui tira une légère grimace qui fut rapidement remplacé par une mine piquée au vif à la remarque de Charity.

"Les erreurs de mon père ne me concerne pas, j'ai toujours satisfait le maître."

Après tout, rare étaient les personnes à savoir qu'il s'était déginflé au moment de tuer Dumbledore, mais pourtant il ne s'en vantait pas, c'était un souvenir trop douloureux en soit. N'appréciant pas d'être ainsi traité de trouillard par la demoiselle, il se sentit obligé de protesté, fixant la demoiselle dans les yeux :

"Ce n'est pas ma vie que je protège."

Rapidement il se rendit compte de son erreur, il ne voulait pas révéler ce genre de détail, et pourtant c'était vrai, il protégeait sa mère, de peur que Voldemort s'en prenne à elle en cas d'échec, mais rapidement il se referma, l'air vexé, et évitant le regard de la demoiselle.

"Mais pense ce que tu veux, après tout pourquoi ton avis devrait m'intéresser."

Agacé, le Serpentard croisa les bras, prenant soin de ne pas regarder la demoiselle alors qu'elle parlait avant de soufflé agacé à la remarque de la demoiselle.

"Alors pourquoi perdre ton temps à m'adresser la parole? Crois tu sincèrement que tu es la seule à ne pas trouver de sens à ta vie? Peu importe qu'est ce qui te pousserait à écouter un stupide pro sang pur, mais ne soit pas assez stupide pour croire que l'on me laisse le choix."

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De petits faisceaux lumineux aux reflets rose et orange s’imposaient graduellement au travers des vitraux, leurs ombres s’étendant de long en large sur chacune des tables. De toute évidence, ceci annonçait une autre soirée sombre et glaciale. Seules les nombreuses bougies positionnées à divers endroits alimentaient l’ambiance chaleureuse de la fameuse taverne. Quelques ivrognes et clients s’étaient résignés à retourner à leur demeure, tandis que d’autres beuglaient toujours des chansons de sorciers connus, une chope mousseuse à la main. L’insatiable vacarme perdu légèrement de son ampleur, au plus grand soulagement de l’ancienne serpentard, qui préférait grandement les murmures de conversations disparates. D’ailleurs, elle avait rangée son énorme encyclopédie des potions pour s’intéresser davantage à la conversation. Apparemment, Drago n’avait pas apprécié d’entendre la vérité sur les intentions du Seigneur des Ténèbres. Il fallait absolument contourner l’authenticité de ses propos, prétextant qu’ils n’étaient pas dignes d’être classifiés comme des «pions». Une réplique assez intéressante, puisqu’il l’incluait dans son rang de supériorité. Alors que le coin de ses lèvres s’élevait inconsciemment vers le haut, dans ce qui semblait être un sourire «amusé», la serveuse réapparue et déposa rapidement le breuvage avant de retourner à ses commandes. Son «presque» sourire avait disparu entre temps, laissant une expression mi-incompréhensive, mi-intriguée. Avouons que, Drago Malfoy n’avait guère l’habitude de considérer quelqu’un comme son égal. Mais, devait-elle être satisfaite de cette remarque? Parce qu’en réalité, qu’est-ce qu’un Malfoy avait réussi à accomplir jusqu’à maintenant? Des prophéties perdues et des armoires à réparer? Quoiqu’il en soit, cela n’avait pas vraiment d’importance. Toutefois, l’idée qu’elle soit considérée plus intéressante que son entourage lui plaisait, bien malgré elle. Un sourcil arqué, elle observa le beau jeune homme d’un air impassible.

"Un compliment? Certainement pas. Je ne m’attends pas à ce que tu acceptes la réalité. Ce vieux fou? Je pense qu’Albus Dumbledore était l’un des plus grands sorciers de ce monde et, ce terme, n’est qu’une protection contre sa défunte grandeur. Mais, les avis ne sont pas toujours partagés. " Dit-elle, un sourire énigmatique en coin. " Donc, à moins de déformer tes paroles…je suis, selon tes dires, supérieure à un pion? Intéressant… je croyais qu’il n’y avait personne à la hauteur de Drago Malfoy. Dois-je me sentir flattée?"

Un rictus à peine perceptible, dépourvu d’humour et d’émotions concrètes, s’échappa involontairement de ses lèvres fruitées. Cette faible démonstration d’ « amusement » sinistre, qui ne paraissait nullement authentique, prouvait au serpentard qu’elle n’avait guère l’habitude de ressentir, ou même, d’éprouver des sensations autres que le négatif. Malgré son inaptitude à démontrer ses réels sentiments, Charity camoufla son malaise derrière sa forte tête et son petit nez droit arrogant et retroussé. À ce moment précis, Drago se renfrogna aux paroles de la blondinette, n’acceptant aucunement ses remarques acides. D’ailleurs, la demoiselle se surpris à penser qu’il était plutôt séduisant lorsqu’il perdait le contrôle, oubliant subitement sa fierté Malfoyenne. Bien qu’elle ne soit pas particulièrement douée pour interpréter ses goûts, la Londrigus devait avouer que Drago Malfoy avait de la gueule. Il était sobre et élégant, ne portant point de parures ou de bijoux ridiculement dispendieux. Nous pourrions dire qu’il dégageait une certaine classe. Bien entendu, son caractère prétentieux et suffisant masquait parfois son charme naturel. En tout cas, la blondinette avait remarquée que Drago avait retrouvé une forme physique normale comparée à l’année dernière, où il n’avait plus que la peau sur les os. Est-ce qu’elle l’avait finement étudiée durant sa mission lors de leur sixième année? Peut-être, seulement dans un but de curiosité personnelle. Ses traits accentués de mécontentement, il se défendit sur un point : il ne protégeait pas sa vie. La mâchoire posée dans le creux de sa main, ses perles grisées de fatigue (n’oublions pas qu’elle dort excessivement mal, ses cernes s’accentuant de jour en jour), la belle serpentard jaugea le blond. Dévoilait-il une autre palette de sa personnalité? Comme ça, le grand Drago Malfoy pouvait se soucier d’autres personnes?

"Mais, avoue que tu ne risquerais pas ta vie pour n’importe qui…"Ajouta-t-elle un sourire en coin (dont elle n’avait pas conscience). "De toute façon, qui risquerait sa vie pour de parfaits inconnus?"Dit-elle, ayant l’air de se poser la question à elle-même. "Enfin, hormis Harry Potter et compagnie…Mais bon, on doit se sentir mieux dans sa peau lorsqu’on sauve une vie, au lieu d’en prendre une. J’imagine que cela dépend toujours de cette vie."

Pour l’instant, la Londrigus n’avait tuée personne. Toutefois, l’ancienne serpentard avait la nette impression qu’il serait facile de commettre un meurtre. Qu’elle soit alliée du côté des méchants ou des gentils, la Londrigus n’était pas une Sainte et rien ne l’empêcherait d’utiliser les trois sortilèges impardonnables contre un opposant. Il s’agissait de simples défenses. Du moins, selon elle. Son éducation tordue avait probablement nourrit cette mentalité. Bref, la discussion devenait de plus en plus agressive. À présent, le beau blond avait les bras croisés, faisant tout pour éviter son regard.

"Alors pourquoi perdre ton temps à m'adresser la parole? Crois-tu sincèrement que tu es la seule à ne pas trouver de sens à ta vie? Peu importe, qu'est-ce qui te pousserait à écouter un stupide pro sang pur, mais ne soit pas assez stupide pour croire que l'on me laisse le choix."

Son attitude blasée se métamorphosa doucement en frustration, ses perles brillantes d’agacement. Sa bouche se serra doucement de colère. Charity avait l’habitude de démarrer au quart de tour et perdre son sang-froid consistait être un talent inné chez elle!

"Tu crois que je perds mon temps à te parler? Alors soit, je ne te parlerai plus! "S’indigna Charity en croisant les bras, les joues rouge de colère. Puis, au bout d’une minute, n’ayant plus la patience de se retenir : "Je sais très bien que tout le monde cherche un sens à sa vie! Pauvre imbécile, je ne suis pas idiote! Je n’ai jamais prétendu être la seule au monde à se sentir perdue ou que tu aies choisis librement d’être au service d’un tyran! Nom d’un serpent! Tu penses peut-être que j’ai envie de ça?"S’enflamma-t-elle

Elle respira profondément, puis une grimace de douleur traversa brièvement son visage de porcelaine. Au niveau de son avant-bras gauche, le tissu argenté de sa blouse s’imprégnait progressivement de sang. Une ligne droite, pareille à une longue coupure. La demoiselle serrait fortement les dents en sortant un petit flacon de Dictame de la poche de son manteau. Sa manche relevée, elle épongea sa blessure encore récente et déversa un peu de mixture sur son entaille. Ça n’avait pas l’air très agréable, des flammes de rage brillant dans ses perles azurs.

"…Satanée blessure, pourquoi elle ne se referme pas! "Se murmura-t-elle en faisant apparaître un bandage sur son bras

Évidemment, cette blessure avait été gracieusement offerte par son père, lors de leur entraînement. Le seul point positif, c’est que la douleur de son bras avait effacée sa petite crise, permettant à l’atmosphère de se calmer.

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