Besoin d'aide? [Sandara & Kenya]

J'avais passé la matinée enfermée à l'infirmerie. Allez savoir pourquoi, mais je m'étais réveillée avec un mal de ventre atroce, et le premier cours de la journée m'avait complétement assommée. Résultat, je n'ai pas pu profiter des merveilleuses leçons qu'occupaient ma matinée, et l'infirmière m'a conseillé de rester tranquillement à la bibliothèque le reste de l'après-midi, afin de rattraper les leçons et de m'avancer dans mon travail. Pas mal du tout, même si j'aurais largement préféré rester avec mes amis, même si c'était assise sur un banc devant un professeur complétement à l'ouest.

Deux livres, trois cahiers, et je ne parle pas des feuilles volantes, occupaient la tale où j'étais assise. au milieux des livres, plus vieux les uns que les autres, je n'arrivais pas à me concentrer une seule seconde. C'est bien simple, mon livre de potion était ouvert à une page dont je n'avais même pas réussi à lire le titre, et elle était recouverte de dessins représentants des chaussures. Il faudrait que je pense à les recopier au propre pour ne pas les oublier, car il y en avais des pas mal, voir superbes. Pourtant, il faut savoir que je ne suis absolument pas le cancre de service. Non, sinon je ne serais pas à Serdaigle. Je suis du genre travailleuse, même si je ne suis pas acharnée non plus. Je suis intelligente de nature, et ça, c'est la classe.

La bibliothèque n'était pas très remplit. Il n'y avait que quelques élèves dans le fonds, et une jeune fille assise pas très loin de moi. C'était Sandara, la petite asiatique de ma classe. Toujours seule, elle était pourtant bien gentille, et c'était agréable de parler avec elle. Je le sais, parce que j'ai déjà essayé. J'avoue qu'elle ne parle pas beaucoup, mais ça me fend le cœur de la voir toujours seule. Mais bon, là, je n'avais pas le courage d'aller la voir. Autant vous dire que je n'avais même pas le courage de me lever de ma chaise, ou de remplacer mon livre par un cahier. Bref, en gros, j'étais complétement ... légumifiée.

Si il y a bien une chose que vous devez savoir sur moi parmi tout ce que vous êtes censé connaitre, c'est que je déteste plus que tout l'injustice. Je trouve que ça ne sert strictement à rien, que ça n'amène à rien, que c'est tout simplement la chose la plus affreuse qu'il peut exister. ça témoigne d'une telle méchanceté qu'il serait carrément nécessaire de la supprimer complétement de notre monde et de toutes les galaxies alentours. Mais si en plus de ça, elle se mélange à la violence, je ne vous raconte même pas ma réaction.
Je suis quelqu'un de cool. J'ai confiance en moi, je suis belle, et je le sais. J'aime rire et faire rire, et surtout, j'aime prendre du bon temps. Je suis pas quelqu'un de compliquée, même si je suis du genre capricieuse. Mais j'ai quand même quelques principes. Et si on touche à ces principes, je m'énerve, mais pas une petite colère de rien du tout. Je m'énerve pour de vrai. Comme ce mec lors de ma troisième année, qui avait voulut aller un peu trop loin sans mon accord, et qui s'est retrouvé avec limite une main en moins. Et dans ces cas là, j'utilise la violence. Je ne m'en retiens pas. Alors imaginez un peu ma réaction quand j'ai assisté, aux premières loges, à la scène suivante:

Je ne faisais pas très attention aux alentours, même si me concentrer sur mes cours n'était pas de première facilité. C'est pour ça que je ne prêtais pas non plus très attention à la remarque d'un élève.
« Bah alors, on est encore seule la niak ? »
D'habitude, je me serais levée et aurais flanquée une bonne gifle sur la joue de ce moins que rien. Sauf que malheureusement, j'étais bien trop crevée. Et secrètement, j'espérais que ça en reste là. Bien sûr, je n'avais pas réalisé que cette vilaine remarque s'adressait à Sandara, sinon j'aurais largement réagis, sans attendre.
Un moment passa, court, mais silencieux, malgré quelques chuchotements que je n'arrivais pas à percevoir. Pourtant, je sentais la tension monter: j'en avais de plus en plus marre de ne pas réussir à apprendre ma leçon, j'avais l'impression que ma tête allait exploser, et en plus, ces chuchotements ne me facilitaient pas la tâche. Mais je pris ma patience en main, essayant de l'allonger un peu. Et j'y arrivais plutôt bien. Mais c'était sans compter l'agression de Dara par le groupe de Serpentards.

En effet, ils étaient 5. La pauvre asiatique venait d'être tirée vers le coin où j'étais assise. Elle était rouge de honte sous les remarques de ces abrutis, et n'osait prononcer un mot. Je lui jetais un rapide coup d'œil, me demandant si je devais agir ou pas. Mais il ne suffit que de ce moment d'hésitation, alors que je regardais autour de moi afin de savoir où se trouvait la bibliothécaire, pour que la situation dégénère. La pauvre Sandara se retrouva recroquevillée sur le sol sous une pluie de livre. C'en était trop.

-Eh! Vous faites quoi là?!

Je me levais d'un bond, les narines fumantes et les yeux noirs, fixant le petit groupe d'élèves, tous plus grand, gros et gras les uns que les autres. Je m'approchais du plus petit, qui était le plus près de moi, et saisis sa cravate.

-Tu veux bien m'expliquer, là?

Je n'étais pas du genre grande, musclée, et effrayante. Mais je peux vous dire que la colère se lisait dans mes yeux comme dans un livre ouvert. Le petit blond me fixait sans répondre, jetant de temps à autre des coups d'œils vers ses 4 copains, tout aussi impressionnés que lui. Eh oui, apparemment, ils ne connaissaient pas encore la colère de Kenya.

-Vous savez quoi? Dis-je en le lâchant et m'avançant vers le plus grand, juste à côté de lui. Vous êtes pittoresques. Mais vraiment, j'ai jamais vu ça. Vous savez que Dara est une fille? Et vous savez aussi qu'elle est seule? Ah mais non, j'oubliais, vous ne savez peut-être pas compter. Alors je vais vous aidez: vous êtes cinq, continuais-je en les désignant un à un du doigt. Vous êtes cinq, vous êtes gros, et vous êtes grands. Allez vous attaquer à quelqu'un de votre taille au lieu de choisir les plus belles et les plus gentilles des filles de l'école.


Je finis mon discours en leur lançant mon plus fière regard. Petite mais pas si gentille que ça, hein!? Je me tournais ensuite vers Sandara, toujours recroquevillée au sol, et lui tendis une main pour l'aider à se lever.