Un brin de folie? [PV Aurianne]

Alexander &' Aurianne ♣

CRÉDIT - CSS
« Un Brin De Folie ? »

La nuit était depuis longtemps déjà tombée sur le château lorsque je m’éveillais, une fois encore après avoir fait le même rêve. Plus le temps s’écoulait et moins je parvenais à faire sortir le visage de Théodore de mes pensées. L’idée que le mariage approchait de plus en plus s’imposait désormais à moi, me faisant plus que jamais regretter le temps de cette enfance insouciante qui me permettait encore de ne pas prendre pleinement conscience de la chose. Mais maintenant, chaque nuit, je revoyais en rêve le jour de ma rencontre avec Théodore et le terme de sommeil n’était pour moi rien de plus qu’une utopie. Je m’étais rapidement extirpée de mon lit dans le dortoir des filles de Serpentard, prenant garde à ne réveiller personne. J’avais enfilé rapidement mon uniforme orné du blason vert et argent des Serpentards, et j’étais descendue, les promenades nocturnes dans le château m’étaient à présent presque devenues habituelles. Je m’attendais à trouver la salle commune sombre et vide, mais un grand feu brillait encore dans la cheminée. Je parcourais l’endroit du regard afin de savoir qui était encore là avant de descendre. Je repérais alors la silhouette de Alexander, penchée sur un amoncellement de livres et parchemins. Je me demandais ce qu’il pouvait bien encore écrire à cette heure de la nuit, lorsque le souvenir de cet après-midi me remonta à la mémoire, faisant disparaître l’espace d’un instant tout ce qui pouvait bien concerner « mon fiancé ».


Tic… tac… C’était dans cette lenteur désespérante que ce cours d’histoire de la magie que l’on pourrait qualifier des plus inutiles, daignait bien s’écouler. Pour une fois, j’aurais donné beaucoup pour que ce temps dont je ne cessais de me plaindre qu’il passait trop vite, s’accélère juste l’espace d’un instant. Salazar savait comme je détestais me trouver dans cette salle. Le cours en était d’autant plus détestable que nous le partagions avec les Serdaigles, ces petits messieurs et miss je sais tout tous plus exécrables les uns que les autres. Je ne pensais pas non plus à négliger mes études, mais disons que certaines matières devraient être… supprimées ? Et c’était bien là le cas de l’histoire de la magie. Ce que nous aurions bien pu apprendre sur l’histoire de créatures comme les gobelins ou les trolls, qui soit dit en passant n’ont aucune raison d’être qualifiées de « magiques », ou bien encore sur tel personnage si merveilleux, vous savez un ancien étudiant de Bouffondor, ou encore cet homme légendaire, un ancien Serdaigle et continuation, ne présentait aucun intérêt. Ce n’était cependant pas cela qui me donnait le plus envie de vomir, mais la manière dont tous ces « crasseux » réussissaient toujours à s’octroyer le beau rôle, face à tous ces « horribles Mages Noirs » comme ils le disent si bien, et lorsque quelqu’un partait sur ce genre de discours je n’avais plus qu’une envie en tête, l’étrangler. J’essayais cependant l’espace d’un instant de faire à nouveau attention au cours, sortant de mon état de veille qui remplaçait de manière totalement inefficace mon manque de sommeil. J’abandonnais cependant bien vite cette idée après avoir entendu seulement deux phrases de ce que le professeur… Howlett, je crois –et peut m’importait en vérité- racontait. Je me replongeais alors dans la contemplation des différents élèves, observant avec mépris tous ses petits aigles buvant presque les paroles du professeur. Soudain je sentis un éclat de lumière passer par dessus mon épaule et touche un pauvre Serdaigle dont la tête se transforma pour devenir celle d’un troll. Il ne me fallut pas longtemps pour comprendre que ceci était l’œuvre de Alexander, que le conflit avait déjà débordé de tous les côtés. Je n’avais pas vu d’où tout cela était parti, et je m’en contrefichait tant que cela me procurait une distraction suffisante pour vaincre cet ennui qui finirait, à défaut de me tuer, me rendre folle. Je sentais des sortilèges voler des deux côtés, bien que il semblait en provenir beaucoup plus du côté des Serpentards que de ces Serdaigles incapables, mais ce n’était là rien d’étonnant. Je sortis donc délicatement ma baguette à mon tour, cherchant soigneusement ma première cible des yeux. Je m’amusais bien d’abord, mais vite cela devint lassant. Utiliser des sortilèges aussi inoffensifs contre un groupe de Serdaigles bien incapables de se défendre malgré leur légendaire intelligence, ne me procurait pas le plaisir que seul aurait pu m’apporter un simple mot, une simple formule… un simple emploi du sortilège Doloris. Je repoussais cette idée aussi vite qu’elle m’était apparue, car une salle de classe n’était certes pas l’endroit approprié. Et qui di classe, dit professeur, et celui dont il est ici question avait décidé de reprendre la situation en main. La pièce se calmait peu à peu, le silence ennuyeux reprenant sa place. Le seul à écoper d’une punition fut Alexander, je ne m’étais donc pas trompée, ce divertissement aussi appréciable qu’inattendu était parti de lui. Je reportais à nouveau mon attention sur la montre, observant chaque seconde passer dans une lenteur exaspérante. Tic… Tac…


Le souvenir de cet événement fit naître un sourire sur mon visage sans que je ne le remarque. Je m’approchais de mon meilleur ami, qui s’il ne m’avait pas encore remarqué, n’y tarderait sûrement pas en entendant le bruit que je faisais en me déplaçant dans la pièce silencieuse. Il se retourna d’ailleurs rapidement, et sa remarque me fit à nouveau sourire. Je ne doutais pas un seul instant que j’avais de la chance d’être moi, car il n’aurait sûrement pas hésité à « mordre » comme il le dit s’il n’appréciait pas la personne.


« De toute façon, tu sais bien que le grand méchant loup ne m’effraie pas. »


J’avais juste envie d’aller chercher du réconfort dans ses bras comme j’en avais pris l’étrange habitude au fil du temps, mais je laissais bien vite cette idée de côté, car même s’il m’avait fait de la place au milieu de ses affaires, il semblait toujours absorbé par sa montagne de livres et ses feuilles de parchemin.


« Dormir ? Qu’est ce dont ? Plus le temps passe et moins je parviens à m’en souvenir… »


Je me contentais d’aller m’asseoir près de lui, jetant un coup d’œil par dessus son épaule. Je ne m’étais pas trompée, il semblait occupé par cette rédaction idiote que lui avait donné le professeur d’histoire de la magie suite à la tournure qu’avait pris le cours. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi il se donnait tant de mal pour le faire, ce n’était pas du tout son genre et depuis que Rogue était devenu le directeur de l’école, il nous suffisait que d’un mot, à nous Serpentards, pour être exempt de n’importe quelle corvée ou retenue.


« Mais toi, que fais-tu là ? Cela ne te ressemble pas de jouer les élèves studieux… Le Choixpeau se serait-il trompé de maison pour toi ? »


J’ajoutais cette dernière phrase en riant, un sourire moqueur sur le visage…

Alexander &' Aurianne ♣

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« Un Brin De Folie ? »

Je ne pus m’empêcher de laisser échapper un rire léger en entendant Alexander débiter sa tirade. C’était tout à fait le genre de mon meilleur ami et je crois qu’il n’imagine même pas comme il arrive à me remonter le moral par sa simple façon d’être. J’aurais bien eu envie de lui répondre que la dernière raison qu’il avait donnée était, selon moi, la plus importante et que je ne voudrais certes pas non plus y renoncer, mais le sourire qui se dessina sur ses lèvres m’en dissuada. Depuis maintenant sept ans que je connaissais Alexander, j’avais appris à le connaître, et j’en avais parfois l’impression, mieux que moi-même, la réciproque étant sûrement la même. Ce n’était pas qu’une simple amitié de passage qui me liait à lui, tant j’en étais arrivée au point de pouvoir savoir ce qu’il pensait juste à l’expression de ses yeux ou de son visage. Pour simplifier, il était devenu pour moi ce que le commun des mortels peut appeler un meilleur ami. Il préparait un mauvais coup, j’en mettrais ma main au feu, et par conséquent je n’avais pas la moindre envie de l’arrêter dans son élan, car cela impliquait bien évidemment ma participation. Je ne m’étais pas trompée, car Alexander ne tarda pas à venir poser sa tête sur mon épaule en ricanant comme il en avait pris l’habitude lorsqu’il repensait à ses sombres complots. Je le vis ensuite tirer sur une clef à l’aspect rouillée, accrochée en pendentif sur une chaîne qui pendait à son coup et l’agiter sous mon nez. J’avoue que je ne voyais pas très bien où il voulait en venir car j’ignorais bien ce que cette clef pouvait ouvrir. Je ne doutais cependant pas que cela risquait d’être une plaisanterie du plus mauvais genre pour qui s’en trouverait la victime, quelque chose digne de nous en bref. Et je ne fus pas déçue. La fameuse clef en question ouvrait donc le local de Howlett, le professeur d’histoire de la magie. Je voyais dès à présent beaucoup mieux ce que Alexander comptait en faire et l’idée n’était pas pour me déplaire. Mes doutes furent confirmés lorsqu’il m’exposa son projet de s’introduire dans le local pour le ranger à notre manière. Je comprenais également beaucoup mieux pourquoi il s’acharnait à faire sa stupide punition, et peu à peu un sourire malsain en tout point identique à celui de mon meilleur ami commença à apparaître sur mes lèvres pendant que celui-ci me fixait, faisant tournoyer, une fois de plus, la clef sous mon nez.


« Mon cher Alexander… Depuis le temps j’aurais pensé que tu me connaissait mieux que cela… Comment pourrais-je refuser ? Tu sais bien qu’un mauvais coup ne peut être réussi sans mon indispensable présence… »


Une autre chose attira mon attention dans ses paroles. Dossiers des élèves, Sert à rien, Epouventards… Cette idée là également était des plus réjouissantes. Le souvenir de cette après-midi n’était encore que trop présent. Je revoyais parfaitement les sortilèges voler d’un coin à l’autre de la salle, bien qu’ils fussent bien plus nombreux à provenir de notre côté. Je revoyais le cours ennuyant et silencieux se transformer en un « joyeux bordel », excusez-moi du terme, mais c’est à mon avis le plus approprié pour décrire ce qu’il s’était alors passé dans cette salle de classe. Mais je me souvenais également, et plus que tout autre chose, que ce plaisir m’avait semblé de courte durée, de bien trop courte durée. Cela n’avait maintenant plus d’importance, Alexander et moi allions y remédier. Nous aurons largement assez de temps et de possibilités en connaissant les Epouventards de ces Serdaigles, à commencé par les Sangs de Bourbes et les Sangs-Mêlés. Mon sourire s’étalait un peu plus sur mon visage à cette perspective…


« Quelque chose de plus important ? Que pourrais-je trouver de plus important à faire que de t’aider à bien mettre en ordre le bureau de notre cher professeur tant adoré et d’humilier cette bande de crasseux ? Laisse moi y réfléchir… Non, sincèrement je ne vois pas. »


J’ajoutais ces dernières paroles presque en riant pendant qu’Alexander refermait bruyamment son livre, comme pour annoncer le début de l’expédition.


« Aller, debout, le devoir nous appelle. »


Je continuais à rire, me levant de la place qu’Alexander m’avait faite seulement quelques minutes auparavant prenant sa main et le tirant presque vers moi pour qu’il se lève à son tour, et sans attendre je l’entraînais vers la sortie de la salle commune, débouchant dans les cachots, et pris me précipitais vers les escaliers, prenant la direction du fameux local de Howlett. J’en connaissais un qui aurai de belles surprises le lendemain à son réveil…