Rencontre Fruitée - 100% Fraises sauvages [Fe]

Ce n'est pas que j'aie vraiment peur de mourir,
mais je préfère ne pas être là quand ça arrivera.
Woody Allen

La Mort n'avait pas voulu d'elle. Il faut dire que ça devenait une habitude qu'elle vienne sonner chez Elle, et celle-ci en avait sûrement assez d'être dérangée pour rien sans arrêt. Lorsqu'Elle vit Tonks sur le pas de sa porte, elle posa le journal qu'elle était en train de lire (la rubrique nécrologique, bien entendue ) et se dressant face à elle, encapuchonnée dans sa longue cape noire, elle croisa les bras tout en la toisant d'un regard vide.

"Qu'est-ce que tu fais encore là, toi ?" demanda-t-elle d'une voix caverneuse.

"Euh... je... je ne fais que passer. Enfin je crois, j'espère !"

Tonks n'aurait pas pu paraître plus incertaine, mais après tout, ce n'était pas elle qui avait demandé à aller dans l'après-vie ! Avec la chance qu'elle avait, elle allait encore se faire engueuler ! Toisant la Mort, tout en essayant de paraître la plus détendue possible, elle glissa les doigts dans le rebord de son jean pour se donner l'allure d'un cowboy.

"Alors... Je suis encore tombée là par erreur ?" fit-elle d'une voix très aiguë, bien loin de celle à John Wayne.

La Mort se contenta de secouer la tête très lentement, exaspérée, puis fit un geste nonchalant de la main qui envoya voler Tonks à des kilomètres en seulement une seconde.

Lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle sentit aussitôt le contact froid du plancher contre son bras nu, l'éclat de la lumière du soleil qui l'aveuglait, et une légère douleur dans son crâne. Aucun doute, elle était de retour sur terre. Elle posa alors les yeux sur Vladimir et lui adressa un pâle sourire lorsqu'il l'aida à se relever. Elle se rendit compte que la porte de la maison était ouverte. Ils la franchirent aussi vite qu'ils le purent, souhaitant à tous prix mettre le plus de distance possible entre eux et cette bâtisse du diable, mais ils avaient à peine fait quelques mètres que des Aurors surgirent de partout. Tonks, se sentant encore un peu faible à cause de tout ce qui lui était arrivé, se laissa conduire docilement par l'un d'entre eux, et ressentit une intense envie de vomir lorsqu'ils transplanèrent. Elle perdit Vladimir de vue, jusqu'à ce qu'elle réapparaisse dans le bureau du ministre, au Grand Nord. Celui-ci était face à elle, apparemment un peu ébranlé par les récents évènements, et il demanda aux Aurors de les laisser.

La jeune femme s'écroula alors dans le plus proche fauteuil et laissa échapper un profond soupir.

"Moi qui rêvais de voyager, je crois que j'en ai assez vu pour le restant de ma vie !" dit-elle, le souffle saccadé.

Elle ferma les yeux et se concentra sur son propre souffle quelques instants, le temps que son coeur retrouve un rythme normal, puis, soulevant les paupières, elle ajouta :

"Merci. Je pense que c'est grâce à vous que je suis encore en vie. C'est sympa, surtout que vous n'étiez pas obligés vu à quel point je peux être peste..."

Elle lui adressa un sourire sincère et, se relevant, elle se mit sur la pointe des pieds pour déposer un furtif baiser sur sa joue. En signe de reconnaissance.

"Vous devriez vous trouver une copine mieux que cette vampire. Vous valez bien mieux que ça. Bon, vous pouvez appeler un de vos Aurors pour que je m'en aille d'ici ? Je ne me sens pas d'attaque de transplaner seule, mais je ne veux pas rester une seconde de plus dans ce pays de dingues."

Elle coinça sa langue entre ses lèvres, sachant que insulter un pays dont on avait le représentant juste en face n'était pas très diplomate, mais tant pis. Elle était épuisée, elle voulait boire un bon thé et retourner à la réalité.

Quelques minutes plus tard, elle disparut au bras d'un séduisant Auror aux épaules carrées. Un russe dans toute sa splendeur... Dommage qu'elle n'aimait pas les armoires à glace.