Loup, y es-tu ? [FE]

Les jeunes gens voudraient
être fidèles et ne le sont pas.
Les vieux voudraient être infidèles
et ne le peuvent plus.
Feat. Lupin & Tonks

Tonks apparut dans un "pop" discret, sa baguette en l'air pour prévenir la moindre attaque. La prairie dans laquelle elle venait d'arriver était baignée par le soleil, la haute herbe verte malmenée par le vent étonnamment fort de juillet. La jeune Auror secoua ses cheveux châtains -couleur passe-partout dans ce monde incertain- et rangea sa baguette en constatant que les lieux étaient dépourvus de danger. Comme elle n'avait pas peur de se faire attaquer par un lapin ou un moineau, seuls ennemis probables dans ce paysage d'été, elle avança d'un pas vif, manquant de coincer son pied dans un trou de taupe.

Elle se rendait au Terrier, mais avait très mal calculé l'endroit où elle apparaîtrait. Normalement, elle aurait dû arriver directement dans la cour de la maison des Weasley, au lieu d'être dans la prairie qui séparait la demeure du village Loutry Ste Chaspoule. Elle se promit d'être plus concentrée la prochaine fois. En ces heures troublées, le moindre faux pas pouvait être fatal. Tant de proches l'avaient appris à leurs dépens... Elle déglutit avec peine en songeant à Sirius mais garda la tête haute, essayant de rester impassible.

Elle n'eut qu'à parcourir une trentaine de mètres avant d'arriver au portail du Terrier. Les lieux étaient étrangement silencieux, si on oubliait les caquètements incessants qui provenaient du poulailler. L'oreille aux aguets, Tonks dégaina une nouvelle fois sa baguette et se dirigea vers la porte de la haute demeure quand elle aperçut Remus pratiquement collé contre l'un des murs. Cherchait-il à se cacher ? Cette question la fit plus sourire qu'autre chose. Tandis qu'elle rangeait sa baguette tout en lui lançant un regard enjoué, ses cheveux prirent instantanément une teinte rose vif.

"Tiens, Remus ! On est les premiers, c'est ça ?"

Depuis que Rogue n'était plus leur allié, l'Ordre du Phénix avait été contraint de trouver un autre quartier général. Il avait été décidé que le Terrier serait l'endroit le plus adéquat pour y faire des réunions.

Sans donner le temps à Remus de se dérober ou de réagir d'une quelconque façon, Tonks s'élança vers lui et piqua une bise sur chacune de ses joues, comme l'aurait fait une amie. C'était assez étrange si l'on considérait qu'ils étaient ensemble depuis le mois de juin. Mais la jeune femme savait parfaitement ce qu'elle faisait. Tout en se reculant le plus lentement possible, elle guetta la moindre expression de son visage. Avait-il senti le parfum d'homme sur sa peau ? Elle en était persuadée. Il n'était pas loup-garou pour rien. Oh, elle savait qu'il n'était pas du genre à faire une scène de ménage, mais elle avait hâte de voir sa réaction. Après tout, peut-être qu'elle en avait assez qu'il se comporte comme s'il n'était concerné par rien de ce qui se passait entre eux. Peut-être que ses costumes vieux et élimés la lassaient. Peut-être qu'elle avait besoin de sang jeune, tout compte fait.

"Je pensais être en retard parce qu'on nous assomme de boulot au Ministère... Heureusement, Sam m'a aidé. Il est très rendant service. C'est un Auror aussi, je t'en ai déjà parlé ? Il est vraiment très sympa."

Avec un soupir un peu rêveur, Tonks s'adossa contre le mur, ses cheveux devenant bleu azur, couleur du ciel ensoleillé. La tête apparemment dans les nuages, elle lança un léger coup d'oeil à Remus.

Invité

Un mois de Juillet assez propice au soleil, un peu de vent, rien d'insurmontable, on ne se serait pas attendu à un tel temps avec l'avancée des ténèbres sur le monde magique. Mais oublions pendant quelques instants ce genre de pensées. Cela ne ferait jamais revenir Dumbledore de revivre à chaque fois ce qui s'était passé. Maintenant, tout ce qui comptait, c'était d'avancer, de continuer la lutte, il n'aurait certainement pas voulu qu'ils abandonnent aussi facilement. Des pertes, il y en aurait, beaucoup ou peu, on ne saura véritablement jamais. Et rien que de penser à ces pertes, revenait à penser à Sirius. Parti beaucoup trop tôt, trop tôt pour Harry qui avait besoin d'une figure paternelle quelque part. Mais la vie décide de prendre ou de nous enlever ceux qui comptent pour nous à des moments les plus saugrenues.

Mais arrêtons d'avoir ce genre de pensées moroses. Il ne fallait pas ressasser sans cesse les mêmes images, les mêmes regrets, car quelque part, il fallait avancer. Et aujourd'hui c'était le cas. Bien sur, désormais, l'Ordre ne serait plus la même chose, rien ne serait plus pareil, mais on ne pouvait pas tout simplement laisser tout cela en plan. Et c'était aussi pourquoi il se trouvait déjà là, au Terrier. Leur nouveau quartier général si l'on pouvait dire. Le Square n'était plus aussi sur depuis que Severus les avait trahi en tuant Dumbledore, on ne pouvait se permettre de repartir là-bas. Et le Terrier semblait être une bonne solution de replis. Le souci venait du fait que l'Ordre n'était plus ce qu'il était, est-ce que le combat allait continuer pour lui ? Qui continuerait la lutte ? Tout le monde avait été touché quelque part, lui aussi.

Mais il préférait miser sur les autres que sur lui-même. Il penserait à lui quand il en aura le temps, pour l'instant, on avait besoin de lui, quelque part, enfin on le croyait. Sortant de ces pensées, et pensant que pour le moment, il serait seul, il fut légèrement surpris en entendant le léger "pop" sonore. Bien sur, il n'était pas du genre très démonstratif, mais revoir Nymphadora avec ses cheveux roses, ayant récupérer ses pouvoirs de métamorphomage, était toujours quelque chose de plaisant à voir. D'autant plus que cela avait été de sa faute si elle n'avait plus eu ses pouvoirs. Mais c'était en quelque sorte passé.

Comment une jeune femme, comme elle, jeune, vive, talentueuse, charmante et attirante pouvait bien trouver à quelqu'un comme lui ? Il n'en savait vraiment rien du tout, et il s'était échiné à la repousser durant toute la nuit, jusqu'à ce dernier mot, ou finalement, acculé, assailli de toute part, il ne pouvait plus faire semblant. Oui elle l'attirait, oui, il la trouvait séduisante, oui, son regard quand il le posait sur elle était bien trop tendre pour qu'il s'agisse d'une simple relation amicale, et il ne pouvait plus se voiler la face. Elle l'avait apprivoisé, dompté en quelque sorte, lui le loup solitaire et désormais, il fallait que lui, pauvre homme solitaire, vivant seul depuis des années, il se fasse à l'idée qu'il était en couple. James et Sirius en auraient bien ri.

"Je crois oui, Arthur est retenu au Ministère et je ne sais pas ou est Molly."

Conversation banale pour l'occasion, qu'est-ce que vous voulez qu'il dise ? Se comporter en couple, ce n'était pas dans ses habitudes. Il aurait fallu quoi ? Qu'il la prenne dans ses bras et l'embrasse à en perdre haleine avant de l'allonger pour lui faire l'amour ? (Mauvaise idée, il faisait frais quand même ) Il s'était simplement contenté d'être lui-même. Mais ce qui fut assez désopilant, et déstabilisant, ce fut les deux bises de Nymphadora. Habituellement, il n'avait pas droit à ce genre de traitement ou plutôt c'était un tout autre. Qu'avait-il fait ? Il ne saurait dire. Il n'était pas le meilleur des petits-amis, difficile en étant un loup-garou, mais dernièrement il n'avait pas fait d'erreurs - si on oublie d'avoir renverser son porte manteau après l'avoir vu en tenue très suggestive - mais il avait été troublé à ce moment-là. Bref.

D'autant plus, qu'il avait senti. Oui, il ne fallait pas se leurrer, il parvenait parfaitement, à sentir les odeurs qui se mélangeaient à elle, un odorat plus fin et pas forcément une bénédiction. Notamment quand il sentit cette odeur d'homme, d'être humain, en tout cas, ce n'était pas un parfum féminin, définitivement masculin. Une odeur corporelle bien trop présente sur elle. Le loup en lui, qui se faisait plus présent - pleine lune approchant - lui hurlait, lui criait de marquer son territoire, de dire qu'elle était à lui et à personne d'autre, et lui, l'homme préférait se dérober. Après tout, avait-il quelque chose à dire si elle avait d'autres relations ? Enfin, ce qu'on voulait dire par-là, c'était qu'il pouvait le comprendre. Après tout, il n'était qu'un loup-garou, vieux, pauvre, et miteux, avec treize ans de plus qu'elle. Les deux parties en lui étaient assez tiraillées.

Encore plus avec ce qu'elle venait de dire et au vu de son expression assez rêveuse. Il fut tendu, cherchant, réfléchissant, ne pas s'énerver malgré le fait que le loup prenait l'ascendant plus souvent à l'approche de la pleine lune. Se contrôler. Après tout, elle n'était pas à lui, il n'avait pas voix à chapitre, mensonge crierait le loup en lui, mais retrouver une attitude nonchalante ou plus décontractée, il n'y arriverait certainement pas. Peut-être aussi pour cela qu'il ne préféra pas la regarder, l'observer, la voir heureuse. Quoique n'était-ce pas ce qu'il avait cherché à faire durant toute l'année dernière ? Qu'elle soit heureuse, avec quelqu'un d'autre que lui, il ne pouvait que se mordre les doigts désormais, tout était de sa faute.

D'une voix légèrement hachée, rauque, essayant de ne pas laisser transpercer une once de jalousie, il se permit après quelques instants de réflexion, de prendre la parole.

"Oh. C'est bien. C'est bien que tu.....enfin que tu sois proche de tes collègues, on peut toujours avoir besoin d'aide."

Complètement à côté de la plaque, mais ce n'était pas une nouveauté n'est-ce pas le concernant ? Oui il ne savait jamais interpréter les signes, après tout la divination ce n'était pas vraiment son domaine de prédilection. Mais malgré toute l'attitude qu'il voulait faire paraître détachée, quelque part, on pouvait remarquer que cela ne lui plaisait pas. Son côté tendu, le fait qu'il ne la regarde pas, mais bon, il fallait savoir lire entre les lignes. Observant les alentours, sans attarder son regard sur elle, de peur de se trahir - elle avait toujours été douée pour lire dans ses yeux - il se racla légèrement la gorge avant de reprendre.

"Je suis content qu'il te rende heureuse....enfin ton boulot bien sur, au Ministère, chez les Aurors."

Il avait failli se vendre malgré tout, franchement, il faudrait qu'au niveau relation sociale et au niveau relation amoureuse, il fasse des efforts quand même. Mais ce n'était pas facile, il apprenait tout simplement.

Remus faisait une drôle de tête. Tonks ne s'en formalisa pas car elle avait l'habitude qu'il ait l'air épuisé et déprimé. Sauf que là, il paraissait aussi un petit grincheux. Après tout, la pleine lune serait dans quelques jours, il appréhendait sûrement mal sa prochaine transformation, comme à son habitude. Au début, Tonks avait essayé de le raisonner en lui disant que devenir une grosse bête pleine de poils une fois par mois n'était pas la fin du monde, surtout qu'il était inoffensif grâce à sa potion Tue-Loup. Puis, elle avait avancé un nouvel argument en constatant que le premier n'avait pas marché : elle lui avait dit qu'elle l'aimait d'autant plus qu'il combattait admirablement bien la créature en lui. En désespoir de cause, lorsque cette dernière chose ne parvint pas à égailler quelque peu Remus, elle avait déclaré que le fait de l'enfermer dans une cage avant sa transformation l'excitait grandement. Bien entendu, cela non plus n'avait pas fonctionné comme elle l'avait espéré. Impossible de remonter le moral de Remus avant qu'il ne devienne une bête féroce. Dépitée, limite frustrée, Tonks avait donc enfermé le lycanthrope d'un geste rageur avant de fourrer la clé de la cage dans sa poche. Il aurait l'air fin le petit Lupin lorsqu'il reprendrait forme humaine et qu'il s'apercevrait que personne n'était là pour ouvrir sa cage ! Oui, Tonks en avait eu assez d'attendre, assise sur une chaise en feuilletant "Sorcière Hebdo", que la bête calme ses ardeurs. Elle aurait aimé quelque chose en échange. Etant donné qu'elle jouait les gardiennes de prison une fois par mois, elle aurait apprécié que Remus soit un peu plus impliqué dans leur relation les 30 jours restants.

"Comment es-tu sorti de ta cage, la dernière fois ?" demanda-t-elle fort à propos. "Je m'excuse d'être partie avec la clé, c'est juste que le Ministère m'a demandé de faire des heures sup' donc j'ai transplané aussitôt, sans réfléchir au reste."

C'était un très joli mensonge que celui-là. Elle avait gardé la clé avec elle intentionnellement, histoire de marquer le coup, et la conservait même présentement dans la poche de sa longue veste noire. Elle avait été rongé par le remords les premiers jours, mais elle avait tenu bon. Hors de question de raconter la véritable version de l'histoire ; il fallait que Remus se rende compte qu'elle était une femme et pas un joli bibelot sur lequel il pouvait s'appuyer tout à loisir pour pleurnicher.

De tout ça, elle avait oublié le sujet principal de leur conversation, à savoir le grand et chevaleresque Sam, Auror de son état, et plutôt bien bâti. Tonks avait un peu honte de se l'avouer, mais en passant devant le vestiaire des hommes, elle avait laissé traîner le regard quelques secondes de trop, le temps d'apercevoir Sam et d'autres en train de s'habiller. Il n'y avait rien de mal, et puis, ils n'avaient qu'à fermer la porte s'ils ne voulaient pas être vus ! Se sentant tout de même coupable, Tonks se mordit furtivement les lèvres, mais sourit en levant les yeux au ciel en entendant les dernières paroles de Remus. Il essayait de paraître heureux pour elle et cela n'en était que plus affligeant. Pourquoi se forçait-il à souffrir constamment ?

"La vie pourrait être belle, Remus. Si belle si seulement tu étais moins compliqué..."

Elle aurait pu lui dire ces mots, mais cela aurait été comme déclarer forfait, et cela, elle ne le souhaitait pas du tout.

"C'est pas mon boulot qui me rend heureuse, ces temps-ci..." reprit-elle tout en observant un caillou à ses pieds avec grand intérêt. "Les Mangemorts gagnent du terrain au Ministère. On nous espionne sans cesse, on ne sait à qui se confier... Mais Sam est différent. Il arrive à me mettre en confiance. C'est si rare de trouver quelqu'un comme lui... Je crois qu'il est le seul à être comme ça... avec moi."

Et paf, ça devait faire mal. Tonks employait les grands moyens dans l'espoir que cela allait percuter le cerveau de Remus. Elle n'essayait pas de le faire revenir vers elle ; elle n'était plus sûre de vouloir encore de cette souffrance mêlée d'amour, même si elle ne pouvait s'en défaire. Peut-être était-il trop tard pour qu'il se rende compte ? Peut-être qu'il n'avait jamais vraiment voulu d'elle ? Pourtant, lorsqu'elle plongeait son regard dans le sien, elle sentait comme une sorte de chaleur indicible l'envahir. Elle lui appartenait. Pourquoi était-il si obstiné ? Pourquoi jouait-il constamment à l'abonné absent ? Oui, voilà ce qu'elle voulait lui faire comprendre : je n'attendrai pas longtemps, Remus. Je ne suis pas très patiente. Si tu me délaisses, je m'en irai. Cela ne voudra pas dire que je ne tiens plus à toi, c'est juste que je ne me sens pas capable d'aimer pour deux.

Comme elle se sentait trop idiote à l'idée de formuler ses pensées, elle resta silencieuse quelques instants, essayant de capter son regard qui se dérobait sans cesse.

"Tu voudrais pas me regarder un peu, là ?" dit-elle soudain d'un ton irrité. "J'ai l'impression d'avoir un Ronflak Cornu sur le nez !"

Elle s'était un peu emportée mais elle détestait lorsqu'il l'ignorait. Elle était tout sauf invisible, bon sang ! Ses mèches roses se teintèrent furtivement en noir métallique avant de retrouver leur couleur d'origine. L'air buté, elle le fixait, dé-serrant quelque peu les poings. Après tout, elle n'allait tout de même pas le frapper. C'était une jeune personne civilisée. Enervée, mais civilisée.

Invité

Elle ne lui rendait pas vraiment la tâche facile, mais quelque part, il le méritait n’est-ce pas ? Oui car malgré tout, on ne pouvait pas dire que des deux, il soit le plus impliqué dans leur histoire, bien au contraire. Avec lui, c’était toujours un pas en avant et deux pas en arrière. Il pouvait comprendre qu’elle commence à en avoir assez, lui-même en aurait assez de se supporter de toute manière. James et Sirius, si seulement ils avaient été là, en auraient bien ri de le voir aussi peu débrouillard et surtout aussi peu à même de comprendre ce qui se passait.

Mais Rémus était quelqu’un qui réfléchissait toujours beaucoup trop à vrai dire, et surtout il ne savait pas écouter son cœur, ce qui était une sacrée tare en soit dirons nous. Il faisait des efforts, mais à vrai dire, et s’il ouvrait véritablement les yeux, ce n’était rien en comparaison avec ce qu’elle faisait pour lui. Déjà le simple fait de l’accepter, l’accepter comme il l’était, et surtout de s’acharner comme une femme en plein mois de solde devant les derniers vêtements à la mode à prix très réduit, rien que pour lui faire entendre raison. Non, décidément, c’était elle qui avait fait le plus gros du travail dans le couple, il se contentait de suivre on dirait. Peut-être était-il temps qu’il montre aussi qu’il voulait s’appliquer dans le couple ? Mais le voulait-il vraiment ? La grande question, et surtout c’était le tiraillement que l’on pouvait voir chez Rémus. D’un côté il le souhaitait, de l’autre, il ne le voulait pas. Tout ça à cause des différents facteurs qu’il ressortait à chaque conversation, bien que cela faisait assez disque rayé.

Enfin il se contenta d’un simple :

"Nymphadora..."

Quand elle lui rappela qu’elle l’avait laissé enfermer dans la cave, à cause de quoi ? De son obsession en quelque sorte pour sa sécurité mais également sa capacité à toujours faire reculer les gens qui devenaient trop proches de lui. Mais en même temps, côtoyer une bête sauvage, ce n’était pas vraiment le meilleur moyen pour passer la soirée quand même avouons le. Mais c’est vrai qu’elle, elle était toujours là pour lui, mais de son côté, on ne pouvait pas en dire autant. Oh il en avait des excuses, mais il savait parfaitement que toutes étaient des balivernes, c’était juste histoire de se cacher. Pourquoi ? Parce qu’il avait tout simplement peur, peur de s’impliquer dans une histoire sentimentale, peur qu’elle en demande trop et qu’il ne soit pas capable de la satisfaire ou de lui donner ce qu’elle demande. Il y avait trop d’aléas dans cette relation, et nager dans l’inconnu, il ne connaissait pas et ne souhaitait pas connaître.

De toute façon il ne pouvait s’en vouloir qu’à lui-même au vu de ce qu’elle lui dit par la suite. Certes, il ne le prit pas forcément de la meilleure des façons, mais en même temps, vu son comportement distant la plupart du temps, on ne pouvait espérer qu’elle reste forcément proche de lui n’est-ce pas ? Il la repoussait, de façon subtile, mais il le faisait, qu’on ne s’étonne pas qu’elle aille voir ailleurs dans ce cas. Mais malgré tout, cela n’enlevait pas ce poignard qu’elle venait de lui planter dans le cœur. Mais comme le dirait Sirius ou même le loup qui était en lui, tout était de sa faute, il aurait dû agir avant.

Il était actuellement perdu dans ses pensées, dans les méandres de ses pensées les plus sombres, notamment sur ce qu’il aurait dû, sur ce qu’il avait où n’avait pas fait. Pour cela qu’il sursauta légèrement quand elle s’énerva. Ils étaient si différents l’un de l’autre malgré tout, comment est-ce que cela pouvait-il marcher ? Un beau pessimisme en somme, il devrait plutôt voir la vie en rose (mauvais jeu de mots ), ou en profiter. Il était si rare qu’il se laisse enfin aller.

Il tourna son attention et son visage en direction de Tonks, esquissant un léger sourire en voyant que ses dons de métamorphomage étaient toujours sujets à quelques péripéties dûs à ses émotions. Emotions négatives qui venaient de lui, enfin dont il en était la cause. Mais malgré tout, elle si jeune, si énergique, cela l’amusait toujours en quelque sorte de voir ses émotions transparaître aussi facilement, tout son contraire en fin de compte.

"Mais je te regarde Nymphadora, juste.....non tu n’as pas un Ronflak Cornu sous le nez, tu es juste....parfaite."

Et voilà, Monsieur se sentait gêné désormais. Il était du genre à dire ce qu’il pense, et parfois, certes c’était assez plaisant, mais pour lui, peu habitué dirons nous à exprimer envers sa compagne (ou future ex-compagne va savoir ) ses sentiments, ses émotions. Même en privé. Pour dire que c’était un coincé de première quand même. Enfin, visiblement, le reste des membres de l’Ordre n’avait pas l’air motivé pour arriver dans les temps, et il ne savait pas vraiment quoi ajouter avec tout ce qu’elle venait de dire. Le loup voudrait marquer son territoire, loup qui se faisait plus présent à l’approche de la pleine lune, mais lui, l’homme, ne pouvait pas se comporter en égoïste, juste parce qu’il la voulait pour lui tout seul.

"Je ne suis pas, je n’ai jamais, enfin tu es la première femme avec qui j’ai ce genre de relation."

On parlait d’une vraie relation amoureuse, pas des coups d’un soir, non une vraie relation, avec le terme couple et tout ce qui va avec. Il n’était pas habitué à cela, il faudrait du temps pour qu’il s’y fasse. Mais il n’avait pas l’air d’avoir beaucoup de temps pour le faire, il serait temps qu’il arrête d’être si compliqué pour devenir quelqu’un de simple.

"Ce n’est pas facile, partager la vie de quelqu’un, je ne connais pas. Tu ne peux pas me demander de changer d’un mois sur l’autre ma façon d’être et de me comporter. J’essaye, mais il faut me laisser du temps.

A moins que tu préfères ton « ami »."

Les derniers mots étaient dits avec une légère once de colère, de dégoût, signe qu’il était jaloux. D’autant plus qu’il se mettait rarement en colère ou autre, il restait toujours quelqu’un de réfléchi en fait, mais là, disons que d’avoir quelqu’un qui tournait autour de SA Tonks, cela ne lui plaisait pas. Mais il pouvait se blâmer aussi de ne pas avoir montrer plus d’importance à leur relation. C’était compliqué l’amour, ou alors il était compliqué, logique aussi.

La main de Tonks se porta machinalement à sa baguette dans sa poche lorsqu'elle l'entendit prononcer son prénom. Nymphadora... Ce nom avait le don de lui faire dresser les cheveux sur la tête. Quelle folie avait pu pousser ses parents à l'appeler ainsi ? Avait-ils fumé de la marijuana ou du canabis le jour de sa naissance ? Etant donné qu'elle était née en plein mouvement hippie, la réponse à cette question était des plus inquiétantes. Quoi qu'il en soit, elle avait suffisamment répété à Remus de ne pas l'appeler ainsi. Durant toute sa vie, elle s'était battue pour faire respecter sa volonté, de la cour de ma maternelle Moldue à celle de Poudlard. Tout d'abord, elle s'était évertuée à arracher les cheveux des enfants qui l'appelaient ainsi, puis s'était entraînée à jeter des maléfices sur les jeunes sorciers qui avaient l'imprudence de se moquer d'elle. Et voilà que Remus était arrivé, dans ses vêtements élimés et son air pitoyable. Ce qui l'agaçait le plus, c'était ce petit fourmillement qui la parcourait lorsqu'il prononçait son prénom. Elle avait beau le détester quand il faisait ça, elle devait avouer qu'il n'utilisait pas de ton moqueur ou de grimace rabaissante. Elle discernait même une sorte de tendresse mêlée de lassitude. C'était touchant, mais ça ne lui permettait pas de l'appeler Nymphadora pour autant.

"Ne recommence jamais ça." dit-elle entre ses dents. "Tu sais très bien que je ne supporte pas ce prénom dont mes parents m'ont affublée. Je me demande parfois s'ils m'aiment vraiment, d'ailleurs... Faut être un peu sadique pour appeler sa fille comme ça ! Je crois qu'il n'y a rien de pire... à part peut-être s'appeler Alphonse, ou Marie-Germaine."

Pensive, elle se tut un moment, relativisant sur sa situation. Elle avait lâché sa baguette et croisa les bras, attendant qu'il la regarde enfin. Bien entendu, les pulsations de son coeur s'accélérèrent lorsqu'il posa les yeux sur elle. Elle n'y pouvait rien, il avait un tel pouvoir sur sa personne ! Ses joues rosirent légèrement en distinguant le petit sourire de l'homme mais elle garda la tête haute et une expression parfaitement neutre. Elle ne voulait pas lui faire le plaisir de lui montrer qu'elle était troublée.

Et il recommençait avec son Nymphadora. Il avait envie de voir ce qu'elle savait faire avec sa baguette ou quoi ? Elle sentit celle -ci faire des étincelles dans sa poche sous le coup du tumulte de ses émotions intérieures, car à sa colère se mêlait une sensation toute autre, comme si son corps tout entier s'était transformé en une grande guimauve qui flottait au-dessus du sol.

Tu es juste... parfaite.

Ces quelques mots prononcés à mi-voix, avec une gêne sans équivoque chassa toutes ses idées noires, et la colère qu'elle ressentait contre lui disparut aussi facilement qu'une bulle de savon éclate dans l'air. Plop ! Plus rien.

Médusée, elle fixait Remus, la bouche entrouverte, ne trouvant aucune répartie. L'expression d'un homme face à une Vélane ne devait pas être bien différente de la sienne.

Puis, elle retrouva ses esprits lorsqu'il lui fit une révélation des plus surprenantes. Ses yeux s'écarquillèrent sous le coup de la surprise, mais elle prit bientôt un air entendu. A présent, tout devenait plus clair, même si ce n'était pas rassurant pour autant.

"La première ? Tu veux dire que... Tu n'avais jamais... D'un côté, ça explique pourquoi ça n'était pas... Enfin c'est vrai que ça aurait pu être mieux... Mais c'est pas pour autant qu'il faut tout laisser tomber ! On a tout le temps pour... que tu t'améliores à ce niveau-là. C'est sûr que si tu n'avais jamais fait ça avec quelqu'un, ça ne pouvait pas être génial..."

Se rendait-elle compte qu'elle faisait tout pour ne pas l'aider, là ? Elle lui fit un sourire encourageant, croyant avoir saisi le mystère de Remus, mais tout sembla s'écrouler autour d'elle lorsqu'il expliqua mieux le fond de son problème, qui entre parenthèses, n'avait strictement rien à voir avec ce qu'elle croyait. Elle se tordit les mains, mal à l'aise, et s'écria vivement, à peine avait-il fini de parler :

"Bien sûr ! Enfin c'est sûr que ce n'est pas facile de changer de façon de vivre ! Je suis de tout coeur avec toi !"

Non mais qu'est-ce qui lui prenait ? Au lieu de l'encourager ou de tester sa résistance, comme elle s'était promis de le faire, voilà qu'elle tenait des propos totalement creux ! Elle n'avait plus qu'à se mettre à chasser les mouches invisibles avec ses mains et il la prendrait pour une cinglée finie ! Se balançant d'avant en arrière, l'air contrit, elle n'avait jamais autant voulu se faire attaquer par des Mangemorts. Se plonger dans un combat aurait le mérite de briser ce silence pesant. D'autant plus qu'elle n'avait toujours pas donné son point de vue sur Sam. Qui préférait-elle entre Remus et lui ? La réponse allait de soi, mais il fallait encore qu'elle ait le courage de la formuler.

"Pff ! Tu m'énerves, à la fin !" s'exclama-t-elle soudain en lui donnant une violente tape sur le torse, juste en dessous de l'épaule. "ça t'arrangerait bien si je te disais que je préfèrais Sam, hein ? Comme ça, tu serais débarassé de moi et tu pourrais traîner ta peine ailleurs pour en draguer une autre ! Tu fais ton mystérieux, tu séduis quelqu'un sans en avoir l'air, et quand la personne est accro, tu te dérobes ! Tu es un comme chauffe-plat mais tu éteins le gaz une fois que le chaudron est bouillant ! Tu n'attends même pas de voir quelle potion pourrait en sortir !"

Elle ne comprenait pas trop ce qu'elle voulait dire, mais l'essentiel y était. Du moins, elle le croyait. Lançant un regard rageur à Remus, elle plongea la main dans l'une de ses poches de veste et en sortit un petit rectangle vert qu'elle sortit de son emballage pour le mettre dans sa bouche.

"C'est un chewing gum." expliqua-t-elle avec exaspération. "Les Moldus s'en servent pour avoir l'haleine fraîche, ou pour arrêter de fumer leurs petites baguettes blanches."

Elle le mâchouilla un moment, manquant de se déplacer la mâchoire tant elle se défoulait sur le chewing gum à la chlorophylle, puis soudain, le cracha un mètre plus loin, sortit sa baguette et jeta un sort de disparition alors qu'il était en plein vol. Une fois fait, elle rangea sa baguette à la manière des cowboys dans les westerns et se tourna vers Remus d'un air résolu tout en lâchant un soupir outré. Sans prévenir, mais sans essayer de paraître moins furieuse, elle fit les quelques pas qui les séparait et l'attrapa par sa veste miteuse pour l'embrasser. Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle cherchait à démontrer en faisant cela, mis à part qu'elle n'arrivait pas à se le sortir de la tête.

Quelques secondes plus tard, le souffle court, elle s'éloigna légèrement de lui, mais sans pour autant le lâcher. Les mains toujours agrippés à sa veste rugueuse, elle se surprit à sourire.

"Tu vois, les chewing-gums gardent l'haleine bien fraîche" murmura-t-elle sur le ton d'une déclaration enflammée.

On se serait cru dans une pub Moldue.

Invité

Oh, il savait parfaitement qu’elle n’aimait pas se faire appeler par son prénom. Combien de fois est-ce qu’elle lui avait déjà répété vous me direz ? Il avait arrêté de compter d’ailleurs. Et pourtant, il ne pouvait pas l’appeler Tonks. Certes, au début, lorsqu’ils se connaissaient à peine, il alternait souvent entre Tonks et Nymphadora, mais désormais, elle ne pouvait plus être Tonks. Il était difficile à suivre n’est-ce pas ? Enfin pour résumer, à peu près la situation, depuis quelques temps, depuis en fait, qu’elle s’était mise en tête qu’ils étaient faits pour être un couple, il ne pouvait plus l’appeler Tonks. Cela faisait bien trop impersonnel après tout, et elle n’était plus un visage parmi tant d’autres de l’Ordre. Au contraire. Certes, il faisait tout pour l’ignorer, pour empêcher que cela arrive, mais malgré tout, pour lui elle était devenue Nymphadora, Dora et non plus Tonks. Voilà pourquoi en quelque sorte, il s’évertuait sans cesse à l’appeler Nymphadora.

Peut-être pour la faire réagir quelque part ou simplement pour la voir se mettre en colère, en tout cas, c’était surtout qu’il trouvait que ce prénom lui allait parfaitement bien, cela faisait assez exotique, cela lui correspondait bien, il ne voyait pas pourquoi il devrait dire simplement Tonks. Mais laissons la finir pour le moment avant de prendre la parole à nouveau, le tout, avec toujours ce léger sourire sur les lèvres, comme un amusement certain, comme au temps des maraudeurs.

"Pourtant je trouve qu’il te va bien. Et j’aime ton prénom."

Certes, ce n’était pas une déclaration d’amour, il ne fallait pas trop lui en demander quand même, mais c’était toujours cela de pris quelque part.

Par contre, ce serait bien si elle arrêtait de le regarder comme s’il venait de sortir une énième bêtise. Quoi ? Il venait de lui faire un compliment. Cela lui arrivait quand même non ? Oui bon vous me direz, il n’en faisait que rarement ou alors à demi mots, et cela n’aidait pas à les rendre très clair, mais bon, il avait fait un effort là, et il venait surtout de dire ce qu’il pensait. Et maintenant, au vu de son expression, il se sentait encore plus gêné qu’auparavant, la prochaine fois, il ferait mieux de se taire n’est-ce pas ? De ne rien dire, et de se contenter de l’observer, oui, cela serait définitivement mieux. Car elle le mettait dans une situation embarrassante, et la suite n’aida pas, surtout quand elle compris tout de travers. Il la fixa, surpris, choqué, et encore heureux qu’il avait encore tout son self control sinon il pourrait avoir les yeux qui sortiraient des orbites comme le loup de Tex Avery. Vous imaginez le désastre quand même ?

Avec ce que ses paroles impliquaient, il ne préféra même plus la regarder d’ailleurs, rougissant même légèrement, parler de sa vie intime, sexuelle, ce n’était pas à l’ordre du jour quand même ! Il lui faudrait un Oubliettes pour zapper tout ce moment et le mettre à la poubelle, ce moment assez gênant. Encore heureux qu’il n’y avait personne dans les alentours, bonjour les répercutions sinon. Non cela n’arrangeait pas ses affaires.

Mais avait-il seulement le droit à la parole ? Visiblement non, vu qu’elle était entrain de faire tout un discours, d’ailleurs ce qui le surprit, venant d’elle, c’est qu’elle soit d’accord avec son point de vue. Certes, c’était plaisant, mais ce n’était pas vraiment habituel venant d’elle. Habituellement elle le poussait dans ses retranchements, le pousser à changer, au lieu de lui dire d’aller à son allure. Bizarre, parfois, il ne comprenait rien aux femmes – de toute façon est-ce qu’il les avait comprises un jour ? – et il avait aussi du mal à comprendre Tonks.

Par moment elle pouvait être si, câline, et d’autres une vraie bouilloire prête à exploser, comme ce fut le cas. Lui de son côté, ne faisait que rester bien droit et écouter patiemment, attendant son tour. En même temps, il pouvait comprendre son énervement, il le cherchait. Pas forcément à ce qu’ils rompent, mais il cherchait à l’éloigner. Un pas en avant, deux pas en arrière (trois pas sur le côté ! ). Mais le plus difficile était de la suivre dans ses explications. D’ailleurs, il en fut offusqué. Il n’était pas du genre à profiter des gens, surtout pas d’elle, comment pouvait-elle penser une telle chose le concernant ? En même temps, il ne lui avait pas donné de raison du contraire. Il était d’ailleurs prêt à y mettre son grain de sel, à lui expliquer son point de vue, mais c’était une vraie pile électrique. A peine elle venait de lui hurler à moitié dessus, que désormais on dirait qu’elle essayait de se calmer les nerfs. Sortir avec Nymphadora Tonks n’était franchement pas de tout repos.

Est-ce qu’enfin il allait pouvoir dire quelque chose ? Pas vraiment, car à peine elle venait de jeter ce chewing-gum, que voilà qu’elle s’accroche à lui pour l’embrasser. Non vraiment, il ne la comprenait pas, mais était-ce vraiment nécessaire ?

De toute façon pour le moment, son cerveau fut déconnecté, purement et simplement. Il y a des moments, ou comme ça, l’homme peut être faible, trop peut-être, enfin non, c’était surtout que lui aussi en mourrait d’envie, mais qu’il n’avait pas osé. Certes, les démonstrations publiques – il y a personne tête de gland ! – ce n’était pas son fort, et bien que surpris après un tel discours de ce qu’elle venait de faire, il entoura sa taille de ses bras, la rapprochant de lui, répondant à son baiser. Merlin que cela lui avait manqué, goûter à ces lèvres, il était faible entre ses mains, il était tout mou, enfin cela dépend de la partie du corps ( ), mais en même temps, pouvait-il seulement résister ? Non, plus depuis longtemps désormais. Il approfondit le baiser jusqu’à ce que le manque d’oxygène les oblige à se détacher les lèvres les unes des autres. Son regard bien qu’on aurait pu croire dès le début de ces retrouvailles indifférent, retrouvait cette parcelle de douceur, bien qu’elle ait toujours été là, mais cachée, comme à son habitude.

"Dora..."

Un bon compromis non, entre Tonks et Nymphadora ? Bref, allait-on revenir sur le sujet ou pas ? Peut-être qu’il fallait mettre les choses à plat tout simplement. Mais fallait-il vraiment briser ce moment ? Il soupira légèrement, plus pour la forme qu’autre chose avant de reprendre.

"Tu es impossible."

Mais vu le sourire qu’il avait actuellement sur les lèvres, c’était plus une taquinerie qu’autre chose, pas vraiment une mauvaise chose. Mais bon, c’était comme ça qu’il l’aimait non ? Il ne la voudrait pas autrement de toute manière. D’ailleurs, il ne s’énerva même pas, il valait mieux expliquer clairement la situation, il s’énervait rarement.

"Et non je ne cherche pas à te faire préférer quelqu’un d’autre, c’est toi qui en parle ! Et je ne drague pas, pas avec ce que je suis !"

Il se renfrogna d’ailleurs en y pensant, son statut de loup-garou était toujours comme un frein pour lui, notamment pour s’impliquer dans cette relation. Mais bon, ne lui avait-elle pas dis qu’elle s’en fichait qu’il était une fois par mois cette bête féroce ? Si, mais on dirait, que cela avait encore du mal à rentrer dans son crâne. Mais au moins c’était clair, ce qu’elle lui avait dis, n’avait aucun sens, surtout que ce n’était pas lui dans ce qu’elle avait décrit. Autant mettre les choses à plat.

"Acceptes seulement ce que je peux te donner pour le moment, je ne peux pas te donner de garantie. Les relations de couples ne m’ont jamais réussi, la plupart ont fui."

On parlait des femmes en général dès qu’elle apprenait son statut ou le fait qu’il n’était pas capable finalement d’avoir quelque chose d’à peu près convenable à se mettre. Elle était bien la seule à s’accrocher autant, mais bon, aussi pour cela qu’on ne faisait pas d’espoir. Peut-être parce que si on s’en faisait et qu’elle se lassait, cela le détruirait à nouveau. Va savoir.

Il se détacha légèrement d’elle, se reculant même, alors que sa voix prenant cette intonation comme un homme jaloux, ou un loup qui montrait les crocs, qui voulait marquer son territoire.

"Et je ne suis pas dans ma meilleure phase du mois pour rester conciliant concernant ce « sam »."

Ça faisait très féminin le côté « phase du mois ».

Il jouait avec ses nerfs. A présent, elle en était certaine : il avait passé un pacte avec le diable pour la rendre folle. Non mais franchement, il la provoquait davantage en disant que son prénom lui allait bien ! Cherchait-il à mourir à tous prix ? Tonks pouvait se révéler redoutable lorsque la situation l'exigeait, et il ne faisait absolument rien pour la calmer.

Ce manque de réaction l'agaça davantage, ce qui la poussa à parler pratiquement toute seule pendant deux bonnes minutes. Non seulement elle s'était couverte de ridicule en ayant compris tout de travers, mais en plus il n'agissait pas pour lui venir en aide ! Il restait planté là, dans son costume tout vieux tout moche qui lui allait si bien (d'un côté, il était assorti à sa grande et ténébreuse beauté, pour rester parfaitement ironique ). Tout cela poussa la jeune femme à lui sauter pratiquement dessus pour l'embrasser. Il y avait de quoi se poser de sérieuses questions sur sa santé mentale.

Remus brisa ses dernières résistances en passant ses bras autour d'elle. Elle se sentit frémir, assaillie de toutes parts par son odeur. Pendant quelques secondes, elle eut l'impression d'être bien loin de tous ses problèmes, bien loin de ce que le monde des sorciers pouvait traverser. Elle était à l'abri, dans les bras de Remus, là où le temps s'était arrêté. Un baiser et tout avait été effacé. On se serait cru dans un conte de fées. Les princes charmants existaient peut-être, après tout...

Ces quelques secondes d'éternité ne furent pas brutalement terminées. Non, Remus semblait vouloir faire durer ce moment. Il ne s'était pas écarté, il lui parlait en souriant. Un sourire que Tonks lui connaissait qu'en ces rares moments où il brisait enfin ses résistances. Elle sourit elle aussi en l'entendant dire qu'elle était impossible, et secoua légèrement la tête avec une moue boudeuse, l'air de dire "C'est pas vrai !". Elle était tellement enfant par moments... Elle aimait jouer, qu'y avait-il de mal ? Ce qui l'amusait dans toute l'histoire, c'est qu'elle gagnait toujours.

"Et ça y est, il recommence !" dit-elle soudain en levant les yeux au ciel.

Avec un soupir exaspéré, elle lâcha brusquement la veste de Remus et s'échappa de son étreinte pour l'observer, les bras croisés et les sourcils froncés, tapant légèrement du pied sur le sol.

"Il a fallu que tu gâches ce moment !" dit-elle en fixant tout à coup le ciel comme si elle voulait le prendre à témoin. "C'était absolument parfait, et il faut que tu reparles de tes petits problèmes ! Si tu savais ce que je peux m'en foutre de tes anciennes conquêtes ! ça devait être genre y a 20 ans alors bon sang Remus, y a prescription ! Il faut t'en remettre ! Je suis sûre que des tas de femmes t'ont fui quand elles ont su que ce que tu étais, mais si elles ont été assez stupides pour ne pas voir la richesse qu'il y a en toi, et qui terrasse complètement ce fichu loup-garou, franchement, elles me dégoûtent ! C'est qu'elles ne te méritaient pas !"

Elle fit une courte pause, le temps de reprendre son souffle, puis reprit d'un ton un peu plus calme :

"Peut-être que moi non plus je ne te mérite pas. C'est vrai, tu es tellement... Enfin qu'importe, je n'ai pas l'intention de t'abandonner, sauf si tu m'y obliges, alors tais-toi et embrasse-moi."

Ok, ça faisait très autoritaire (sûrement que Mrs. Weasley déteignait un peu sur elle) mais il fallait le remuer pour avoir un résultat. De plus, Tonks ne pouvait pas être plus claire.

"Et puis oublie Sam !" ajouta-t-elle avec un signe de main agacé. "Il ne s'est rien passé avec ce type, même s'il me parle en italien tous les jours. Je comprends rien à ce qu'il me dit, d'ailleurs. "Ti amo, ti amo", ça veut dire quoi franchement ? Un crétin... mais un beau crétin. Il se peut qu'un jour je fasse une bêtise si... Rooh j'en ai marre de faire semblant ! Il ne se passera rien puisque je lui ai mis une baffe quand il s'approchait trop ! J'ai juste mis du parfum d'homme pour faire croire que j'étais avec quelqu'un d'autre ! Tu te rends compte ce que tu m'obliges à faire ?"

Un caquètement provenant du poulailler approuva ses dires.

Invité

Quoi ? C'était elle qui ramenait le sujet sur le tapis, nul doute que par la suite, cela devait être évoqué. Son côté loup-garou. Bon d'accord, il pouvait en faire beaucoup trop, mais bon, ce n'était pas comme s'il avait prémédité d'en parler quand même ! En tout cas, il avait encore dû exagérer pour l'occasion, pour preuve, il avait suffi de parler de cela, apparemment sujet qui fâche, mais sujet qui revenait inlassablement pour qu'elle le lâche. Oui, il savait qu'il avait fait quelque chose de mal, de toute façon à chaque fois, qu'ils étaient un tant soit peu sur un petit nuage dirons nous, il fallait toujours qu'il gâche le moment en disant quelques stupidités. Comme cette fois-ci. Il n'était pas du genre très rassuré, assuré plutôt dans ce genre de situation et bien sur, ces mots n'étaient pas toujours très bien choisis. On en avait désormais la preuve en tout cas. Nul doute que la tempête allait éclater.

Ce qui fut le cas, visiblement, Tonks en avait vraiment assez qu'il ne parle que de cela, et merci, mais ses conquêtes ne dataient pas d'il y a vingt ans quand même. D'ailleurs, il esquissa un légère grimace, merci, cela faisait mal quand même de sous entendre que cela faisait un sacré moment qu'il n'avait pas connu de femmes. Bon en même temps, il avait cherché à la mettre en rogne quelque part, mais bien qu'il se sentait une nouvelle fois ridicule en ressortant de vieux arguments qui visiblement ne tenaient plus debout, c'était toujours avec plaisir, qu'il la voyait parler une telle verve, une telle passion dans la voix, nul doute qu'avec ceci, sa métamorphomagie allait encore faire des siennes non ? En tout cas, on allait laisser passer la tempête, dans ces conditions, il valait mieux ne pas tenter d'argumenter ou elle risquait de lui lancer un sortilège de son crû et il le sentirait passer de toute manière.

En tout cas, il fut ravi d'apprendre que ce fameux "sam" n'était rien du tout, même pas une petite menace, le loup en lui se sentait quelque peu apaisé, bien qu'il rendrait bien une petite visite à celui-ci pour avoir osé tenter de draguer sa Tonks. Non, qu'on se calme Rémus, les instincts de loup, ce n'était pas maintenant qu'ils devaient ressortir, bien que cette envie restait toujours présente. Que voulez-vous, il pouvait se montrer pour le moins ignorant, et surtout incapable dans sa relation avec elle, mais d'un autre côté, il se voulait toujours trop protecteur, comme s'il souhaitait lui éviter les erreurs communes dans le monde actuel. Pas sur que ce soit très compréhensible, mais même lui ne l'était pas de toute manière. Malgré tout, il ne put s'empêcher ou alors c'était inconsciemment (encore une facétie du joueur de Rémus ça ) de sortir quelques mots, d'un ton bien moins élevé que celui de Tonks, de toute manière, elle s'époumonait sans qu'on puisse l'arrêter.

"Je t'aime."

Il rougit d'ailleurs en sortant cela, non mais ce n'était pas ce qu'il avait voulu dire. On l'assure, il n'avait fait que traduire ce qu'elle venait de dire en fait, rien d'autre, pour cela qu'il s'empressa de rectifier, il valait mieux. Pas qu'il n'était pas sur de ses sentiments pour elle, mais les dire, était-ce trop tôt ou pas ? Surtout qu'elle pourrait croire qu'il se fichait d'elle en lui disant alors que ses gestes parfois montraient le contraire. Il faudrait vraiment qu'il arrête de réfléchir par moment, son cerveau allait entrer en ébullition à force de cogiter alors qu'il ferait mieux d'agir.

"Enfin c'est ce que veut dire "Ti amo", pas que je ne pense pas ces mots, mais, enfin tu comprends."

Oups, est-ce qu'il l'avait coupée ? Visiblement non vu qu'elle continuait pour terminer sa petite crise. Peut-être qu'elle n'avait pas entendu ce qu'il venait de dire, peut-être que ce serait mieux ou pas. Va savoir. En tout cas, elle savait se montrer autoritaire quand elle le souhaitait, notamment lorsqu'elle lui ordonna de se taire, nul doute qu'elle avait malgré tout un certain pouvoir sur lui, peut-être même trop grand d'ailleurs, en tout cas, on aurait dis que le loup se laissait faire, va comprendre, alors qu'habituellement, il serait plus à montrer les crocs. Mais malgré tout, pleine lune approchant, il avait quelques excès parfois, au niveau de ses gestes, de son comportement, de la maitrise de ses émotions.

Il grogna légèrement pour la forum, non mais qui grogne franchement de nos jours ? Avant d'attraper sa main et de l'attirer contre le mur du Terrier, la plaquant contre celui-ci avant de prendre possession de ses lèvres, avide de goûter de nouveau à cette sensation, il ne se maitrisait plus le bougre, enfin si, mais au moins comme cela, on arrivait enfin à la faire quelque peu taire, au moins quelques instants vous me direz. Il se colla un peu plus contre elle, approfondissant le baiser avec passion, cherchant plus avant de se rappeler ou ils se trouvaient. Il valait mieux rester sage quand même, ce serait mal vu d'aller voir dans le poulailler s'ils étaient observés. Après un temps qui aurait pu paraître infini et pourtant étrangement court - faut bien qu'ils respirent les bougres - il décolla ses lèvres des siennes, haletant, avant de poser ses lèvres sur son front.

"Il n'y a que toi."

Cela valait autant qu'un "je t'aime" provenant de lui, mais elle n'en aurait pas plus actuellement en tout cas. Parce qu'il n'était pas encore capable de le dire tout simplement. Malgré tout, il s'en voulait, cette réaction exagérée, peut-être un brin trop possessive et brutale, provenait encore de l'approche de la pleine lune, et des instincts du loup qui ressortait. Dans ces moments, il pouvait se montrer terriblement possessif, assoiffé, enfin laissant libre court à ses envies, et il se devait de se contrôler quand même. Il n'aimait pas perdre le contrôle. Il soupira légèrement avant de reprendre en murmurant, comme s'il n'y avait qu'eux - mais vous n'êtes que vous deux ! -

"Désolé, je ne me maitrise pas vraiment par moment ces temps-ci, ça va ?"

Il avait un don pour casser l'ambiance quand même ! Oui on pouvait appeler cela un don vu la fréquence à laquelle, il arrivait toujours à casser les bons moments, bien que là, ce n'était pas comme s'il s'était reculé, dégagé de l'étreinte chaleureuse, aimante que lui procurait Tonks.

"Je peux lui faire comprendre à "Sam" que non c'est non."

Quand on vous dit qu'il était bien trop protecteur avec elle, c'était soit tout l'un soit tout l'autre, avec Rémus, il n'y avait pas de demi mesure, il faudrait qu'il apprenne quand même qu'on ne pouvait pas être distant et en même temps se soucier de ce qui arriver à celle qu'on aimait. Sirius lui mettrait deux bonne claques rien que pour tout ce qu'il faisait subir à sa cousine. Enfin revenons sur terre, il faudrait peut-être, être de nouveau correct, après tout, les autres ne devraient pas tarder quand même. Non ? Ou alors ils avaient loupé l'heure, et il n'avait pas l'air pressé de bouger.

"On devrait peut-être.....les autres ne devraient pas tarder, ils pourraient se poser des questions."

Comme s'ils n'étaient pas déjà au courant, à croire que Rémus vivait avec des œillères, après tout, il avait déjà été assez aveugle pour ne pas la croire pendant un an quand elle lui disait qu'elle l'aimait et qu'elle le voulait. Alors pour le reste. C'était toujours comme cela, quand ça le concernait.

Tonks eut la sensation que tous les muscles de son corps se gelaient. Statufiée comme si elle venait de recevoir un "Petrificus Totalus", elle fixa Lupin, les yeux exorbités et terrifiés. Il venait de dire quoi, là ? Il lui avait dit les trois mots ! LES TROIS MOTS ! Crédule, son petit coeur paniqua. Elle était partagée entre une joie sans nom et une terreur paralysante. D'ailleurs, étant donné son état physique, ça devait être la terreur qui l'avait emporté. De quel droit lui disait-il ce genre de choses ? Comment pouvait-il se défiler tout le temps et prononcer des mots si lourds de sens, porteurs de promesses qu'il ne pourrait jamais tenir ? Faire souffrir la jeune femme était-il un sport qui l'éclatait à ce point ?

"Comment oses-tu dire un truc pareil ! Un truc que tu ne penses qu'à moitié, je suis sûre !"

Elle aurait voulu lui balancer ces paroles au visage, quitte à lui infliger une cicatrice de plus, mais les mots restèrent bloqués au fond de sa gorge alors qu'elle ouvrait la bouche pour prendre une grande gorgée d'air. Et heureusement qu'elle n'avait pas pété les plombs encore une fois, car Remus venait d'ajouter que les trois mots étaient en fait le sens des deux mots prononcés par Sam. Pfiou, ça devenait compliqué tout ça ! Elle se détendit aussitôt, quoique restant tout de même méfiante. Après tout, il aurait pu être plus clair du départ. Pourquoi les trois mots étaient-ils sortis si vite de sa bouche ? Cela signifiait-il qu'il l'aimait quand même un peu ? Difficile à dire, il avait cette expression indéchiffrable qui la rendait folle. Folle de rage et de désir. Curieux mélange. Parfois, elle le détestait avec tant de force qu'elle aurait été capable de le déshabiller et de le plaquer contre le mur. ça lui calmait les nerfs d'imaginer cela, mais passons. Ce n'était pas le sujet du moment, même si elle devait avouer que les trois mots dans la bouche de Lupin avaient une consonance particulière, magique. Elle n'avait jamais entendu quelqu'un le dire aussi bien. C'était peut-être idiot de songer à cela, mais Tonks ne contrôlait pas ses pensées, tout comme elle ne contrôlait pas ses changements capillaires. Pour le coup, ses cheveux avaient pris une brusque couleur blond cendré, interrogative, indécise.

"Oui je comprends." dit-elle avec un sourire évasif. "Enfin je crois... Puis ça serait bizarre si tu me disais ça, alors que ça fait même pas un mois qu'on est ensemble ! On est ensemble ?"

Elle répéta les trois derniers mots, encore plus incertaine. Ce n'était peut-être pas la bonne solution de se poser ce genre de questions devant Remus, mais elle n'avait pas pu s'en empêcher. Elle ne pouvait oublier la ferveur avec laquelle il avait répondu à son baiser, mais cela faisait-il d'eux un couple ? Après tout, ils pouvaient aussi bien être des amis qui couchent ensemble ! Mais c'était trop compliqué à gérer, elle avait déjà tester. Les sentiments s'en mêlent et on n'arrive plus à gérer. Surtout que là, les sentiments étaient venus bien avant le rapport physique. ça changeait tout, et ça confortait la jeune femme dans l'idée que Remus était le bon. Le seul.

Lisait-il dans ses pensées ? Elle était restée focalisée sur son placage contre le mur lorsqu'il prit l'initiative de l'attirer vers lui pour la coller contre la paroi rugueuse du mur de la maison. Elle n'eut que le temps d'esquisser un sourire avant qu'il s'empare de ses lèvres. Elle le sentit s'approcher davantage, la serrant jusqu'à l'étouffer presque, mais elle n'allait pas s'en plaindre. N'essayant pas de cacher son impatience, elle intensifia son baiser et passa les mains en dessous de sa veste, caressant sa chemise jusqu'à ce que ses mains effleurent les boutons. Elle était en train d'ouvrir les premiers avec une lenteur abominable qui était censé le mettre au supplice, mais il arrêta de l'embrasser, sans pour autant s'éloigner. Tonks songea qu'elle aurait dû lui arracher sa chemise au lieu de prendre son temps.

Tentant de reprendre son souffle, il leva un peu la tête pour pour poser ses lèvres sur son front. La jeune femme se sentit fondre en entendant ce qu'il venait de dire. Toujours étourdie par son brusque changement de comportement, elle se mit sur la pointe des pieds avec la ferme intention de continuer ce qu'ils avaient commencé, mais l'imbécile se mit à s'excuser ! Il avait fumé quoi ? Il ne fallait pas s'excuser de faire autant de bien autour de soi ! Enfin à une personne ! Brr, elle avait l'impression que son cerveau se comprimait, comme lorsqu'on met la tête sous l'eau. Remus n'allait pas encore noyer le peu de sentiments qu'il lui avait montré ?

"Tu me demandes si ça va ?" dit-elle d'une voix fluette. "Recommence, idiot."

Le reste de sa phrase était plus autoritaire, même si Tonks semblait toujours être au plus près des nuages. Elle passa les mains autour de son cou avec souplesse, comme un chat qui s'étire, puis lui décocha un sourire ravageur.

"Pas la peine, Sam va se calmer. Et s'il ne le fait pas de lui-même, je crois qu'un maléfice Cuisant lui fera le plus grand bien dans un endroit très mal placé."

Elle eut un autre sourire, un peu sadique et inquiétant celui-là, mais ne se demanda pas si Remus pouvait en être effrayé. Elle était capable de tout, du meilleur comme du pire. Le voilà prévenu.

Elle fit un petit bruit agacé entre ses dents lorsqu'elle entendit sa dernière phrase.

"Remus voyons, redescends sur Terre ! Tout le monde est au courant pour nous !" fit-elle d'un air à la fois lassé et tendre. "Même ma chère cousine Bellatrix le sait, à mon grand regret... ça ne choquerait personne si on nous voyait s'embrasser ! Et puis de toutes façons..."

Elle parut subitement coupable de quelque chose. Intimidée comme un enfant pris en flagrant délit d'avoir fait une énorme bêtise, elle se mordit les lèvres tout en lançant un regard contrit à Remus.

"Il n'y a pas de réunion de l'Ordre aujourd'hui." avoua-t-elle finalement, rouge comme une tomate. "J'ai... j'ai envoyé un faux signal... Et je ne l'ai envoyé qu'à toi. Je voulais qu'on parle de nous, et comme tu te défiles dès que je veux une conversation sérieuse, je me suis dit que le seul moyen de te voir c'était par l'Ordre."

Elle se tut un court instant, le temps de lui faire digérer la nouvelle, puis elle ajouta comme pour appuyer ses convictions :

"De toutes façons, Molly est au courant, et c'est même elle qui a vidé le Terrier le temps qu'on mette les choses à l'horizontale... enfin parler... pas... un autre horizontal."

Elle crut bon de dire, comme si cela n'avait pas été suffisamment clair et humiliant :

"Donc on est seuls."

Elle serra un peu plus ses mains autour du cou de Remus, au cas où il lui prendrait l'envie de partir. Au cas où, elle transplanerait avec lui. Il était coincé.

Invité

Bon d'accord, ce n'était pas lui qui était à l'origine de leur couple, mais plutôt elle, même quasiment exclusivement elle à vrai dire, lui, il était tombé dans le panneau. Enfin il avait été volontaire également, en quelque sorte, après maintes et maintes résistances, ses barrières étaient tombés les unes après les autres, et elle s'était incrustée dans ces fissures comme si elle en avait l'habitude, simplement pour lui laisser entrevoir cet infime espoir d'avoir disons une vie personnelle, une vie intime. C'était une sorte de rayon de soleil auquel il n'avait pas cru et puis finalement il s'était baigné dedans. Dans le soleil, pas dans Tonks. De toute façon il ne pouvait pas se baigner dans Tonks ou alors faudrait lui expliquer comment faire.

Enfin toujours est-il qu'elle se demande s'ils étaient un couple était pour le moins surprenant. Bon en même temps, elle pouvait avoir des raisons de douter, il n'était pas du genre à dire clairement les choses, notamment quand cela touchait la sphère privée de toute manière. Enfin en tout cas, même s'il avait encore du mal à vraiment s'impliquer dans le couple, ils en étaient un. D'ailleurs, c'était toujours aussi bizarre pour lui, l'homme solitaire, le loup sauvage, d'être en couple, enfin en tout cas d'avoir une relation vraiment sérieuse avec une femme. Ce n'était pas dans ses habitudes, et à vrai dire, la plupart du temps, on évitait toujours que du monde s'approche trop de lui, de façon imagée bien entendu, de peur de s'attacher alors que l'on sait que tout ceci était simplement éphémère. De toute manière, il pouvait toujours essayer d'y penser actuellement, il n'y arriverait pas. Pourquoi ?

Peut-être parce que tout simplement il l'avait là, devant lui, contre lui, offerte, aimante à tout point de vue, quel homme saint et digne de ce nom pourrait résister à la tentation ? Car pour lui elle était la tentation incarnée, peut-être la seule d'ailleurs, oui car elle était la seule à l'accepter comme il l'était, à l'aimer comme il était, sans rien demander en échange que cet amour soit réciproque, alors il pouvait bien, pour une fois, être celui qui affirmait la "chose" plutôt que ce soit elle. Même s'il ne le dit qu'en murmurant finalement.

"Oui nous sommes ensembles."

Comme quoi malgré tout, il y avait des situations qu'il acceptait quand même. Et surtout qu'il ne se voilait pas la face à tout bout de champ. Bien que l'on pourrait en fin de compte, appeler cela un miracle, un don du ciel, un instant magique en quelque sorte, Rémus venait d'avouer en quelque sorte ce qu'elle n'arrêtait pas de répéter depuis plus d'un mois. Bien qu'il le faisait avec moins d'allégresse, vieillesse et sagesse oblige. Plus la seconde que la première quand même. Il était encore au sommet de sa forme. Mais passons.

Il sourit, légèrement en la voyant prendre ses aises, passant ses bras autour de son cou, lui souriant comme si elle préparait un mauvais coup, quand à ce Sam, il préférait l'oublier, de toute façon il n'était pas vraiment là pour parler de cela, surtout qu'elle reprenait cette figure d'autorité. Non nous ne dirons pas que cela l'excitait, n'allons pas jusque là, mais elle savait le mener par le bout du nez quand même, et puis elle était toujours charmante avec ces changements d'humeur, le jour et la nuit entre eux. On pouvait se demander comment est-ce que cela se faisait qu'ils pouvaient s'aimer. Mais c'est bien connu, les opposés s'attirent, bien que l'un ait essayé de ne rien attirer du tout, il s'était planté. De toute façon ses réactions physiques suffisaient. Il suffisait de quelques caresses de sa part, qu'elle effleure sa chemise, ses boutons, pour qu'il commence doucement mais sûrement à frissonner. Elle avait un pouvoir, un effet sur lui, et on ne pouvait même pas mettre ça sur le compte du froid, vu qu'il faisait encore bon. Non c'était bien elle qui rien que par ses petits gestes étaient capables de le rendre aussi fébrile.

En tout cas, il comprit aussitôt quand elle commença à dire que tout le monde était au courant pour eux, que cela cachait quelque chose, oui, elle venait encore de le duper, enfin ce n'était pas la première fois. Après tout, toutes les tentatives quand ils n'étaient pas encore en couple, tout cela pour le faire simplement craquer. Il s'en rappelait parfaitement bien de toute manière, certaines duperies étaient plus difficiles à résister que d'autres, notamment quand on se retrouvait juste par terre avec elle sur lui quand elle lui fit croire que l'atterrissage par poudre de cheminette ce n'était son truc. Oui, cela avait eu bon dos, mais bon, bien que le sol n'eut pas été agréable, le reste le fut. Mais ce n'était qu'un exemple parmi tant d'autres.

Il ne put que dire quelques mots, enfin un seul, dans une sorte de son assez rauque, qui pourrait paraître sexy, en fait, c'était comme s'il la grondait. Mais à chaque fois, elle retournait la situation à son avantage alors.

"Nymphadora !"

Tu parles d'une réunion de l'Ordre. Il n'y avait qu'elle pour penser à parler, à parler d'eux, alors qu'ils étaient en pleine guerre. Vous me direz, il faut aussi penser à vivre et elle le faisait pour deux actuellement, il faudrait sérieusement qu'il pense à oublier pendant quelques instants la guerre, les mangemorts, l'Ordre et tout le reste, pour se préoccuper un peu d'elle.

Il la fixa surpris, gêné quelque peu même quand elle parla d' "horizontale", et surtout "mettre les choses", non cela faisait trop d'un coup pour quelqu'un d'aussi timide que lui en tout cas, et avouons le, il n'était qu'un homme, voilà tout, et forcément, en parlant de ça, on pensait forcément à ça pour ne pas nommer la chose. Que voulez-vous, il avait beau être un modèle de vertu, ce n'était pas pour autant qu'il ne pensait pas comme un homme bien au contraire, et il avait les mêmes réactions qu'un homme normal, sauf que pour lui, ce n'était pas glorifiant de parler de sexe.

"Je ne veux rien entendre, Molly n'aurait certainement pas laissé sa maison pour que nous y fassions des galipettes !"

Oups ? Oui il s'était trompé en entendant la fin de la phrase de Tonks. Il rougit légèrement, suite à sa bévue, personnellement, on avait quand même arrêté de compter malgré tout, car il les accumulait. Enfin il faudrait faire passer ce petit mauvais moment de gêne, en reprenant rapidement la parole.

"Ah oui, oh. Euh oui, on serait peut-être mieux...hum...à l'intérieur, pour parler bien sur. C'est bien de parler que tu veux ?"

Genre il était effrayé par des rapports physiques avec elle. Par contre se changer en loup-garou, ce n'était rien, juste une petite habitude. Non pour être honnête, il n'était pas effrayé par tout ceci, juste qu'il avait toujours peur de la décevoir, après tout, il n'était plus tout jeune sans oublier que l'expérience dans ce domaine, cela se limitait à quelques femmes. On ne pouvait pas dire qu'il était un grand connaisseur dans ce domaine, c'était Sirius le plus doué là-dedans. Bref. De toute manière, elle n'avait pas l'air de vouloir se décoller de lui actuellement. Bien au contraire. Et d'ailleurs, cela ne le rassura pas vraiment quand elle exprima clairement qu'ils étaient seuls. Qu'est-ce qu'elle avait en tête franchement ? Lui même ne savait pas, elle était capable de tout, d'un moment être très câline, trop peut-être, et d'un autre de faire une crise, bon crise largement méritée vu que c'était toujours lui qui venait dire une bêtise. Enfin pour maintenant, on était fixé, donc on pouvait faire ça à l'intérieur ? Parler on voulait dire, vous aviez pensé à quoi ? .

"Tu ne vas pas lâcher le morceau n'est-ce pas ?"

On ne parlait bien évidemment pas de lui comme un morceau. Bien si elle souhaitait discuter, dans ce cas, autant aller discuter calmement à l'intérieur. Bon, certes, il n'était pas du genre très démonstratif, bien au contraire, mais on pouvait se demander de quoi elle pouvait parler. Se décollant un peu plus d'elle, il lui prit tendrement la main - comme quoi tout arrive - avant de l'attirer à l'intérieur de la maisonnette, une fois avoir contourné ou plutôt désactivé temporairement les sécurités. Oui, il avait toujours sa main dans la sienne, certes, ce n'était pas voulu, ou plutôt si, mais actuellement il n'avait pas l'air d'avoir envie de la lâcher.

"Tu veux boire quelque chose, je vais préparer un peu de thé, ce sera mieux pour discuter."

Il fuyait ? Le lâche, ou alors il avait peur qu'elle le viole là, sur le palier de la maison ! Elle en serait capable en plus, vu la jeune dévergondée qu'elle était ( ), mais même s'il avait l'air de s'enfuir et pour montrer que malgré tout, il était d'accord sur le fait de discuter et qu'il n'allait pas partir, ou s'enfermer quelque part à double tour pour éviter une discussion sérieuse, il déposa un bref baiser, tendre, sur ses lèvres avant de se diriger vers la cuisine. Qu'elle en profite, il ne se laisserait pas avoir à chaque fois par ses envies, mais c'était surtout pour la rassurer. Car il savait bien qu'elle ne l'était pas forcément, surtout avec une tête de mule comme lui. Bah, on était sur - enfin le narrateur - que si Tonks se jetait sur lui pour lui déchirer ses vêtements, il essayerait de l'arrêter pour la forme mais c'est tout

Remus paraissait à la fois outré et déconcerté d'apprendre qu'il n'y avait pas de réunion de l'Ordre à proprement parler. Il avait encore recommencé à l'appeler par son prénom mais Tonks n'avait pas relevé pour une fois, savourant bien trop son brusque changement de ton et son expression perplexe. Il était vraiment trop, celui-là.

La suite de ses paroles la rendit à son tour incrédule, car elle n'avait pas eu l'impression de sous-entendre des choses. Des galipettes ? Et puis d'ailleurs, c'était quoi cette expression ridicule ? Il ne pouvait donc pas appeler les choses par leur nom ! C'était attendrissant de constater que malgré son expérience au combat et dans la défense contre les forces du mal, Remus demeurait un peu ahuri en ce qui concernait les diverses expressions de l'amour. C'était attendrissant mais aussi légèrement pathétique, songea Tonks en se penchant sérieusement sur le problème. Il faudrait qu'elle le décoince un peu, qu'elle remédie à ça au plus vite. En attendant, notre petit loup-garou sérieusement refoulé avait compris à retardement ce qu'elle avait voulu dire, mais il chercha à s'en assurer tout de même.

"Oui, je veux juste parler." dit-elle en secouant lentement la tête d'un air exaspéré. "Vu qu'apparemment le reste ne t'intéresse pas..."

C'était sorti tout seul mais d'un côté, Tonks s'était sentie rejetée. Le chaudron avait commencé à chauffer, et comme d'habitude, il avait éteint le feu avant le meilleur moment. Elle se comprenait, et c'était le principal.

"De quel morceau tu parles ?"

Elle n'arrivait plus bien à le suivre. En plus, elle ne voyait pas vraiment de quoi ils allaient pouvoir discuter étant donné qu'ils avaient déjà dit les grandes lignes. Tonks ne savait pas s'il lui restait des répliques dans le scénario. Elle décida pourtant de se montrer docile, le temps de voir ce qu'il comptait faire. Il se recula d'elle et lui prit la main. Ce geste l'étonna au plus haut point, car il était très inhabituel venant de sa part. Commençait-elle à apprivoiser le loup solitaire ? Un fourmillement parcourut son corps tout entier mais elle se força à rester calme. Pas de faux espoirs cette fois-ci. Elle ne voulait pas dégringoler encore du piédestal sur lequel elle s'imaginait avec lui, rayonnants et unis.

Remus la conduit à l'intérieur, dans le salon. Il proposa d'aller faire du thé et, après un léger baiser, elle le laissa disparaître dans la cuisine surchargée de casseroles et de napperons en tricot. Observant les lieux qu'elle connaissait par coeur car elle venait assez souvent, elle passa une main sur la cheminée et alla s'asseoir dans l'un des fauteuils moelleux, attendant le retour de Remus.

C'est alors qu'elle eut une méchante idée. Elle avait la certitude qu'ils avaient fait le tour de leur problème, et la faible résistance qu'avait opposée l'homme suffisait à la convaincre qu'elle comptait pour lui. Sûrement plus qu'il ne l'imaginait. Elle ne voyait donc pas pourquoi elle perdrait son temps à tergiverser pendant des heures sur la question.

Déterminée, elle se leva d'un bond, sortit sa baguette magique et poussa tous les meubles contre le mur d'un rapide moulinet du poignet. Ensuite, elle fit apparaître plusieurs épaisseurs de coussins confortables sur le sol, face à la cheminée. Poussant un petit soupir satisfait, elle enleva sa longue veste qu'elle jeta plus loin, s'ébourrifa les cheveux et s'allongea nonchalamment sur les coussins. Entendant des pas se rapprocher, elle se composa un visage serein et charmeur, mais son regard tomba alors sur l'âtre vide de la cheminée. Se redressant sur un coude, elle étendit le bras.

"Incendio !"

Des flammes jaillirent et elle rangea la baguette dans la poche de son pantalon, reposant son regard aguicheur sur la porte ouverte de la cuisine. L'heure n'était plus aux conversations. Il était temps d'agir.

"Alors, tu veux parler de quoi ?" demanda-t-elle sans pouvoir s'empêcher de sourire.

Invité

Il ne préféra pas relever quand elle exprima, en quelque sorte, le fond de sa pensée, notamment sur le fait qu’il ne souhaitait pas faire autre chose que parler. Elle allait bien vite en besogne quand même ! Enfin en même temps, il ne lui avait jamais laissé sous entendre, qu’il souhaitait faire autre chose, il pouvait donc aisément comprendre qu’elle n’ait pas l’air ravie. Bon de son côté, les rapports plus charnels dans une relation, ce n’était pas vraiment une habitude chez lui. Oh, il en avait eu, mais ce n’était pas comme s’il s’était senti à l’aise, bien au contraire. Il fallait laisser le temps au temps, il finirait bien par se décoincer un tant soit peu quand même, enfin espérons le pour elle. En attendant, il préparait sagement le thé.

Elle voulait parler, bien que de son côté, il ne voyait pas vraiment quoi ajouter concernant la situation. Après tout, bien qu’il soit l’homme le plus torturé de la planète, malgré tout, certaines choses étaient bien claires. Après tout, n’avait-il pas admis être en couple avec elle ? Il ne voyait pas ce qu’on pouvait dire d’autres sur la situation. Il restait tout simplement un homme, les questions existentielles ou même chercher plus loin que l’évidence, ce n’était pas dans ses habitudes.

Il s’appuya sur le rebord de la cuisinière, repensant encore au stratagème qu’elle avait mise en place pour le faire venir ici, juste pour qu’ils soient seuls. Ils auraient très bien pu le faire chez elle, mais qu’il se l’avoue malgré tout, il aurait été capable de fuir ou de trouver un prétexte pour échapper à la conversation. En même temps, la conversation avait été assez courte là, de toute façon, est-ce qu’il arrivait vraiment à lui résister ? Certes, ils s’étaient dis quelques mots, mais c’était resté vague ou pas en fin de compte. Car malgré tout, on savait parfaitement ou on était, malgré le fait qu’il avait toujours l’habitude de fuir dès que cela devenait bien trop chaud en quelque sorte.

Mais bon, sortons de ce genre de pensées, sinon il allait divaguer, d’ailleurs, il fut ramené à ses pensées du moment lorsque la bouilloire commença à émettre son petit sifflement habituel. Fort heureusement d’ailleurs, car il était reparti dans des pensées peu avouables, notamment en repensant à l’échange pour le moins passionnant contre le mur. Non Rémus, il faut calmer tes instincts, c’est mauvais pour la santé ! Toujours est-il que pour l’instant, réussissant à s’extirper de ses pensées pour le moins inconvenantes pour les personnes du troisième âge, il versa dans deux tasses l’eau chaude, puis prépara les sachets de thé, il ne resta plus qu’à atteindre que cela infuse tranquillement.

Prenant les mugs dans chacune de ses mains, il revint vers le salon pour stopper net à l’entrée. Regardant aux alentours, se demandant s’il n’y avait pas une caméra cachée (surprise ! surprise !), il se demandait ce qui lui passait par la tête, l’ambiance était on ne peut plus, enfin, vous comprenez ce qu’il voulait dire n’est-ce pas ? En tout cas, il déglutit en voyant son regard aguicheur, Merlin, elle allait le faire devenir chèvre à force quand même. En tout cas, pas qu’il ne soit pas rassuré, mais disons qu’il appréhendait, comme toujours, ces petits moments d’intimité entre les deux.

Le but maintenant, trouver ou s’asseoir, à côté d’elle ? Contre elle ? En face d’elle ? Difficile de choisir, et il cogitait bien trop, on allait croire qu’il avait peur d’être près d’elle. Peut-être que c’était le cas après tout, il avait peut-être peur de se laisser trop aller, de ne plus savoir s’arrêter, d’être pris d’instincts frénétiques, va savoir. Mais bon, il avait quand même marqué un temps d’arrêt, avant de reprendre une certaine contenance pour avancer en direction du tas de coussins et de s’installer à même le sol, et de lui tendre sa tasse de thé. De quoi est-ce qu’il voulait qu’on parle ? Il fut surpris, c’était elle qui voulait parler au départ, lui n’avait rien dis, en même temps, il disait rarement quelque chose.

"Je croyais que c’était toi qui voulait qu’on parle."

Il faudrait peut-être rajouter une petite précision.

"Enfin qu’on parle de « nous »."

En tout cas l’ambiance était chaleureuse, était-ce à cause du feu de cheminée rallumé ou alors de la simple présence de Nymphadora ? Peut-être les deux va savoir, ou simplement par sa présence. C’était si romantique ! (), en espérant qu’on ait pas trop chaud, sinon on finirait rapidement sans vêtements, ou alors c’était ce qu’elle cherchait, petite vicieuse en fait ! Bref ce n’était que des pensées saugrenues, oublions cela.

"Ou alors tu souhaites faire autre chose ? Enfin, hum, parler d’autre chose ?"

Le boulet intergalactique quand même ! Il faisait pitié, parfois, il faudrait mieux agir que réfléchir, et arrêter de tourner sept fois sa langue dans sa bouche pour passer à l’action. Quelques gestes étaient souvent plus affirmatifs que des paroles.

Tonks n'en revenait pas. Elle avait utilisé les grands moyens pour être claire, et cet uluberlu trouvait encore le culot de faire comme si de rien n'était ! Il aurait pu recevoir une médaille pour son indifférence ! Elle avait l'impression d'avoir pris une douche froide. Il restait toujours aussi imperméable à toutes ses invitations, ses cajoleries. Oubliant le danger que cela entraînerait, la jeune femme pensa avec fougue qu'elle aurait préféré avoir le loup en face d'elle plutôt que l'homme. Le loup laissait son instinct s'exprimer, au moins.

Pourtant, elle était restée confiante en le voyant entrer dans la pièce. Planté face à elle avec deux tasses fumantes dans chacune de ses mains, il semblait indécis quant à la marche à suivre. Puis, lorsqu'il s'était approché sans aucune gêne apparente, le coeur de Tonks s'était accéléré. C'était tellement inouï ! Remus John Lupin venait de son plein gré la rejoindre dans un lieu propice à toutes sortes d'activités plus ou moins avouables ! Elle avait envie de sortir son appareil photo et d'immortaliser ce moment. De toutes façons, elle n'avait aucune photo de lui. Il faudrait tôt ou tard remédier à ce problème, car elle n'avait rien à embrasser le soir quand elle revenait chez elle, à part son oreiller.

Elle en était là de ses pensées quand elle vit Remus s'asseoir à même le sol et lui tendre une tasse de thé. Elle crut entendre un bruit de verre brisé, quelque part dans son cerveau, et elle secoua rapidement la tête, clignant des yeux sans comprendre. Puis, une colère sourde s'insinua en elle à mesure qu'elle observait Remus à une distance raisonnable d'elle, qui soufflait innocemment sur sa tasse pour en refroidir un peu le contenu. Cependant, elle resta étonnamment calme, si bien qu'il était impossible de savoir qu'elle bouillonnait intérieurement. Ne baissant pas les bras, elle chercha un nouveau stratagème à toute allure. En attendant, elle répondit avec une pointe d'ironie à la proposition de Remus :

"Oui bien sûr, on pourrait parler d'autre chose. J'ai justement des tas de sujets de conversation qui me viennent en tête ! Par exemple, je me demande pourquoi tu ne veux pas t'asseoir sur mes coussins magiques. Tu as tort, car ils sont rembourrés avec des ailes de Billywigs ; ça les rend tellement moelleux que ça en est inconvenant ! Très bon pour le dos... mais je dis ça, je ne dis rien ! Après, je me demande aussi ce que j'ai fait de travers. J'aurais peut-être dû être encore plus explicite, je sais pas... Porter un justaucorps et faire un strip-tease devant la cheminée... Mais je ne suis pas douée pour la danse donc ça n'aurait pas été terrible... Enfin tu vois, j'ai des tas de discussions à te proposer. Tu préfères répondre à quoi ?"

Un sourire diabolique se dessina sur ses lèvres, et elle avança enfin ses mains pour prendre la tasse qu'il lui tendait. Hélas, à cause de sa maladresse légendaire, la tasse en question lui échappa des mains. Tonks poussa un cri étonné et fit un bond en avant pour la rattraper, mais ses doigts, au lieu de se refermer sur l'anse, heurtèrent la porcelaine qui se dirigeait tout droit vers Remus...

"Oh, ça fait pas trop mal ?" demanda-t-elle bêtement, observant la tache sûrement brûlante qui s'élargissait sur la chemise de Remus. "Promis, c'était pas intentionnel !"

La tasse s'était renversée en plein sur lui dans sa chute. Examinant rapidement les dégâts, Tonks trouva une solution parfaitement idiote, sans même penser au fait qu'elle pouvait faire sécher la chemise avec un sortilège : elle se jeta pratiquement sur Remus, et se mit derrière lui tout en agrippant sa veste. Elle la lui enleva avec une force inouïe, profitant de sa perplexité pour agir. Elle avait toujours le dessus dans ces moments-là, voilà pourquoi elle adorait l'étonner. Elle jeta la veste le plus loin possible sans plus s'en soucier, et s'agenouillant face à lui, elle entreprit de déboutonner sa chemise. Une fois qu'elle fut ouverte, ses yeux tombèrent sans aucune arrière pensée sur son pantalon, et elle fit alors une réflexion fort alarmante pour sa victime :

"Il est plein de thé aussi."

Relevant la tête, elle plongea son regard énigmatique dans le sien. Un léger froissement d'étoffe se fit entendre lorsqu'elle ouvrit les deux pans de sa chemise, sans le quitter de ses yeux. Le coup de la chute de la tasse ne passait plus vraiment pour un acte involontaire, mais pour sa défense, Tonks avait simplement profité de l'occasion. Et elle en avait rarement eu de meilleures pour déshabiller Remus en toute innocence.

Invité

Quoi ? Qu'est-ce qu'il avait encore fait de mal ? Il comprenait toujours tout de travers de toute manière. En tout cas, il comprit rapidement son erreur, bon, cette fois, il pouvait se le dire, il ne comprenait rien aux femmes et encore moins à Tonks. Ou alors c'était tout simplement parce qu'il ne voulait pas se laisser aller, qu'il avait peur, d'en faire trop ? Allons bon, c'était elle qui l'incitait quasiment à la débauche actuellement et il en ferait trop ? Non, il réfléchissait trop, et surtout il était bien trop prude pour penser à quoique ce soit d'un tant soit peu inavouable n'est-ce pas ? Que voulez-vous, il ne changerait pas, c'était un peu tard pour maintenant, mais il avait quand même un sérieux train de retard comme à chaque fois. Et là, il eut le droit à une nouvelle tempête en tout cas, certes, ce ne fut pas aussi ravageur que les précédentes, à vrai dire, c'était plus sous entendu, mais on avait parfaitement compris malgré tout que ce n'était pas vraiment de discussions qu'elle voulait, bien au contraire.

Malgré tout, le fait qu'elle propose le streap-tease devant la cheminée, disons, que de simplement l'entendre, cela le fit réagir, pas forcément comme on le voudrait d'ailleurs, une première fois, légèrement ébahi et surpris, et l'autre, avec un regard comme s'il la détaillait de haut en bas, d'un regard de braise. Même s'il connaissait désormais ses courbes de façon assez intimes, rien que d'imaginer cela, non, essayons de brider les instincts primaires que l'on pouvait avoir, mais difficile quand elle venait de faire cette supposition de ne pas l'imaginer. En tout cas on peut dire que la tasse de thé qu'il avait dans les mains était devenue quelque chose de totalement secondaire. Comment cela pourrait-il en être autrement ?

Pour preuve, il était toujours dans ce genre de pensées lubriques, qu'il n'avait même pas fait attention à la perte de contrôle momentanée de Tonks sur sa tasse et que celle-ci vint se renverser sur lui tout simplement. Ce n'est qu'une fois le liquide chaud bien répandu sur sa veste, chemise et pantalon qu'il fut brusquement sorti de ses pensées dû à la sensation de brûlure, de chaleur un peu trop intense - et non ce n'était ni la cheminée, ni Tonks - sur lui. De toute façon avait-il seulement quelque chose à dire ? Elle prenait déjà les commandes des opérations, lui enlevant d'autorité sa veste, il n'avait même pas eu le temps de réagir ou simplement de ressentir la douleur suite au thé chaud renversé sur lui, que déjà il se retrouvait simplement avec sa chemise sur le dos.

Chemise qui d'ailleurs allait bientôt connaître le même chemin si on laissait faire Nymphadora qui prenait un malin plaisir à déboutonner rapidement sa chemise. Ce fut à peu près ce moment-là qu'il reprit plus sérieusement ses esprits.

"Un sort de séchage aurait pû..."

Oui enfin sa phrase mourra tout simplement dans sa bouche, entre ses lèvres, finalement, ce n'était plus vraiment le thé qui était chaud actuellement. Surtout en voyant qu'elle déboutonnait également sa chemise. Et étant un homme, un homme amoureux disons le franchement, sans oublier un homme avec des désirs, devant une femme désirable qu'il souhaitait avoir plus que tout sans pour autant l'avouer, nul doute que si l'animal avait été à sa place, il se pourlécherait les babines. D'autant plus que par son simple touché, sur lui, elle l'avait déjà en quelque sorte envouté, électrisé, il avait toujours cette faiblesse avec elle. On maitrisait ses émotions, mais ses réactions, physiques, cela il ne pouvait pas, notamment ces petits frissons qui parcouraient son corps, rien que de sentir ses mains sur le tissu de ses vêtements.

Elle allait vraiment le rendre dingue, encore plus maintenant, surtout que désormais ses yeux ne lâchaient plus vraiment l'endroit ou était ses mains.

"Nymphadora..."

Il grognait plus pour la forme qu'autre chose, d'autant plus que son grognement se faisait quelque peu trop chaleureux, peut-être comme l'expression bestial de ses instincts primaires : la reproduction (). En tout cas, nul doute, que malgré tout, il restait toujours "Professeur Lupin", pour preuve, la tasse fut délicatement posée au sol, bien qu'éloignée de lui, sans regarder, faut dire que ses yeux étaient bien trop occupés actuellement. Il prit d'autorité les mains de sa chère et tendre dans les siennes, avant de la fixer de son regard ambré, légèrement voilé, plus noir, un désir se propageant en lui.

Oh il savait qu'à chaque fois avec elle, il avait toujours du mal à résister, de toute façon elle le savait et elle en profitait, mais il finissait toujours par craquer, et là encore c'était le cas. Il faut dire qu'elle avait de nouveau éveillé ce petit quelque chose en lui, qu'elle seule maitrisait. Désormais, penser, c'était superflu.

"Le pantalon partira si ça devient trop chaud."

Vive le double sens vous me direz, était-ce fait exprès ou pas ? Bonne question, même lui ne saurait le dire de toute façon, mais plus la peine d'être gêné pour l'occasion, non il allait agir, enfin. Il l'attira contre lui, d'une légère pression sur ses mains, on doutait qu'il ait vraiment à forcer de toute manière, avant de prendre possession de ses lèvres passionnément, comme si une fièvre se propager en lui. Elle venait encore une fois d'éveiller un feu en lui, il faut dire également que ce n'était pas comme s'il était contre, au contraire.

Il passa ses mains sur ses hanches, les laisser dériver dans son dos pour se glisser sournoisement sous sa chemise. Malheureusement, les lèvres doivent bien finir par se décoller à un moment ou à un autre, par manque d'oxygène, peut-être pour cela, que la respiration légèrement saccadée, il put émettre quelques mots - et non pas gémissements on n'y est pas encore -

"Je n'ai pas besoin de te voir avec un justaucorps pour avoir envi de toi."

Ce n'était pas un "je t'aime", ni une très grande déclaration d'amour, c'était simplement le résultat d'un fait. Pas l'expression d'un sentiment, quoique quelque part si, mais pour le moment, avec lui, faudrait se contenter de cela.

Cette fois-ci, Tonks vit dans les yeux de Remus l'imperceptible vérité qu'il ne pouvait plus nier. Elle savait très bien qu'il était bon acteur et qu'il cherchait juste à gagner le plus de temps possible pour se dérober, trouver une excuse pour filer vers un danger bien plus grand que de partager un moment d'extase avec elle. Cette sempiternelle question lui martelait le crâne : pourquoi avait-il si peur de s'engager un tant soit peu dans quoi que ce soit avec elle ? Etait-il empôté à ce point ou craignait-il seulement de ne pas être à la hauteur ? En tous les cas, Tonks ne se sentait pas la patience de le rassurer dans quelques domaines que ce soient. Elle avait d'autres préoccupations en tête, comme de décider quel vêtement elle allait enlever à l'homme en face d'elle dans la minute qui suivrait.

Il semblait éprouver un contentement particulier à l'appeler par son prénom, et justement, l'intonation dans sa voix mêlée à un grognement rauque avait suffi à la faire frémir. Tout compte fait, Remus pouvait très bien être l'expression à la règle, s'il prononçait toujours son prénom de cette manière-là. A partir de cet instant, elle comprit qu'elle autorisait quelque chose qu'elle avait refusé à tout autre jusqu'à présent. Remus avait un pied dans son monde, il avait pratiquement la clé de son jardin secret. A lui de poursuivre sur cette voie pour faire définitivement partie intégrante de son univers. Il était son soleil : elle gravitait si vite autour de lui alors qu'il restait toujours sur son axe, amoureux sans jamais oser l'approcher. Il fallait le comprendre, on ne pouvait désobéir aux lois de la gravité...

Tonks était sur le point de renoncer au déshabillage inopiné de Remus, un peu perdue au milieu de toutes ses pensées, lorsqu'il lui arracha pratiquement les mains de sa chemise pour les prendre dans les siennes. Parfois, un instinct sauvage s'emparait de lui et elle se demandait alors si le loup à l'intérieur pourrait montrer les crocs et lui accorder un coup fatal. Pourtant, elle était certaine que Remus était incapable de blesser quelqu'un. Il ne pouvait pas laisser le loup gagner. C'était impensable ! Et pourtant...

Le regard à la fois interrogateur et légèrement inquiet, Tonks fixait Remus, attendant la suite. L'avait-il écartée pour lui faire comprendre qu'il ne voulait pas qu'elle continue ce qu'elle avait commencé ? Le loup qui sommeillait en lui s'était-il vraiment réveillé, malgré toute la pensée positive dont elle avait fait preuve pour s'en détromper ? Elle venait seulement de saisir le danger de sortir avec un loup-garou. Le problème ne se présente pas seulement une fois par mois... Le lycanthrope vit continuellement avec lui, se bat chaque jour, et comme dans tout combat, ce n'est pas toujours le plus gentil ou le plus loyal qui gagne...

"Remus..." murmura-t-elle d'une foix faible.

Ses lèvres tremblèrent, ne parvenant pas à se détacher de son regard noir. Peut-être comprenait-elle enfin la raison pour laquelle aucune femme n'était restée avec lui. Elles avaient toutes pris peur, un jour ou un autre. Tonks fut parcourut d'un frisson d'effroi, s'apercevant que son jour à elle était peut-être arrivé...

Puis, il dit une phrase qui sonnait un peu bizarre dans le présent contexte, surtout que Tonks avait totalement oublié l'histoire du pantalon et de la chemise imbibés de thé. Ne perdant pas de temps en vaines explications, Remus attira la jeune femme contre lui et l'embrassa avec passion. Surprise, elle eut un mouvement de recul, puis se détendit à mesure qu'elle reprenait confiance en lui, à mesure que le baiser s'intensifiait et que le désir se faisait plus intense...

Tout compte fait, peut-être n'était-elle qu'un animal, elle aussi. Elle répondait à son instinct qui lui hurlait de se coller davantage contre lui, de se laisser aller. Après tout, n'était-ce pas pour cela qu'elle avait déployé tant d'efforts ? Elle n'en était plus si sûre. Le doute s'était insinué en elle aussi sournoisement qu'un poison. Pendant une fraction de seconde, elle avait eu peur du loup-garou, mais plus encore, elle avait été effrayé par Remus. Comment être sûre qu'il ne lui ferait jamais aucun mal ? Il était si attentionné à son égard... Trop même. Cela en était limite vexant lorsqu'il ne répondait pas à ses caresses. En cet instant précis, il était tout ce qu'elle avait espéré avoir, alors pourquoi n'était-elle pas comblée ? Il fallait qu'elle arrête de réfléchir ou elle allait devenir folle ! Machinalement, et tandis qu'elle continuait à l'embrasser, sentant avec délice ses mains parcourir ses hanches pour remonter dans son dos, directement sur sa peau, ses cheveux prirent une couleur blond platine : de cette façon, elle espérait que son cerveau serait au ralenti.

Bref. Essayant une technique parfaitement absurde pour s'empêcher de penser, elle s'abîma dans l'étreinte de Remus, soupirant d'aise. Elle faillit le gifler lorsqu'il cessa de l'embrasser, mais d'un autre côté, ce qu'il avait à dire était plutôt encourageant, même si c'était un peu bourrin. Ne préférant pas répondre à cette remarque par une autre d'un goût tout aussi douteux, elle se contenta d'un petit sourire aguicheur avant de se jeter sur lui. Le pauvre bascula en arrière et se cogna la tête contre le sol. Eh oui, on lui avait dit de s'installer sur les coussins.

"Tu vas bien ?" s'inquiéta Tonks en l'attrapant par les pans de sa chemise ouverte pour le redresser avec autant de douceur que Hagrid.

Mais en fait, elle n'attendait pas vraiment de réponse. Il pouvait être à l'article de la mort, elle n'en avait rien à faire. Il ne pouvait décemment pas la caresser de la sorte pour ensuite tomber dans les vappes ! Tonks abandonna ses coussins moelleux pour se mettre à califourchon sur lui d'un air déterminé. Même s'il y avait un risque qu'il la tue un jour, la faute à ses instincts lycanthropes, elle prenait le risque. Ses cheveux d'or retombaient sur son torse nu, le chatouillant sûrement un peu. Elle aurait pu les raccourcir pour lui éviter cette gêne, mais elle songea que ce n'en était peut-être pas une pour lui. Elle décida que le moment était venu de se débarrasser de cette satanée chemise. Elle pencha le visage vers lui et l'embrassa sans demi-mesure, avant de passer les mains sur sa nuque pour l'inciter à se redresser davantage. Une fois qu'il serait en position assise, elle pourrait lui enlever sa chemise. Enfin, sauf s'il tournait de l'oeil ou tombait inconscient. Après tout, elle n'avait pas vérifié s'il avait une commotion au cerveau ou un truc du genre...

Invité

Avait-elle peur de lui ? Est-ce qu’il lui aurait fait peur ? Après tout, cela aurait été possible. Quand il se laissait trop facilement aller, le loup pouvait prendre quelque peu l’ascendant, mais dans ce qu’elle aurait pu percevoir comme une attaque ou pour un côté bien trop bestial et violent, ce n’était rien d’autre que l’expression de son désir, de l’envie qui lui prenait actuellement, la remontée rapide et sans arrêt des émotions les plus basiques de l’homme. Enfin en tout cas, sur le coup, il n’avait pas vraiment voulu faire peur au contraire, il avait juste, disons, laissé ses émotions prendre le pas sur le reste. D’autant plus que vu la situation, cette petite expression de Tonks, il ne l’avait pas remarqué, c’était comme si c’était passé à la trappe en tout cas.

Nul doute que de toute façon, désormais, penser à quelque chose de rationnel, ou simplement de penser avec qui on était, et ce qu’il était, c’était un peu trop tard. C’était lancé, et il serait difficile de l’arrêter. En tout cas on se retrouva rapidement à même le sol, sa tête cognant contre le carrelage, elle n’y était pas allée de main morte en tout cas. Il fut légèrement étourdi d’ailleurs à cause de cela, ou était-ce seulement la vision enchanteresse de Tonks, dont les cheveux avaient encore une fois changé de couleur pour passer au blond platine. On ne ferait pas de commentaires là-dessus, de toute façon toute discussion était veine n’est-ce pas ? Si seulement on arrivait encore à parler. La gorge était un peu trop sèche d’ailleurs, la chaleur certainement, la chaleur de l’avoir près de lui, malgré les frissons de son corps. Corps qui le trahissait, que voulez-vous, elle avait ce pouvoir sur lui, elle le dominait, ses sens étaient en émoi, en effusion dès qu’elle était près de lui.

Elle venait de lui poser une question, mais il ne répondit même pas, se contenta de la regarder. Le côté bestial de la première effusion physique avait laissé place à son côté habituel, plus tendre, plus attentionné. Le loup en lui n’était pas là pour faire des ravages, après tout elle était sa meute, sa louve, sa moitié, il esquissa un léger sourire, doux, avant de tendre une main caressant quelques mèches blondes qui tombaient.

Elle avait pris les commandes, et elle le démontrait encore actuellement, reprenant d’assaut ses lèvres, baiser qu’il accueillit avec joie, y répondant, l’approfondissant, alors qu’on se redressait, elle les mains autour de son cou, lui les siennes caressant doucement sa peau sous sa chemise. Mais bon, il n’allait pas lui laisser tout faire quand même !

Les lèvres n’avaient pas l’air de vouloir se décrocher, comme si on ne pouvait se passer de cette douceur, en tout cas, en se redressant, peut-être un peu trop vite ou trop fort, il la fit basculer sur les coussins, lui au-dessus, au moins lui, avait fait attention ou elle allait tomber !

Non en fait, c’était surtout de la chance vous me direz. Il détacha ses lèvres des siennes, à regret, ouvrant à nouveau les yeux après quelques instants, après ces instants de félicité, avant de la fixer tendrement et d’émettre un petit murmure en la détaillant de son regard ambré.

"Tu es si…..belle, je ne te mérite pas."

Il ne lui laissa pas vraiment le temps de répliquer ou de sortir une nouvelle remarque, qu’il fondit à nouveau sur ses lèvres, un léger baiser tendre, avant de venir titiller sa nuque, son cou, découvrant à nouveau cette sensation, cette peau électrisante pour lui. Entre deux baisers, il parvint de nouveau à murmurer quelque chose, la respiration saccadée.

"Tu me rends fou."

Ses mains n’étaient pas en reste, prenant plaisir à venir redécouvrir d’un simple toucher les courbes de ce corps qu’il connaissait mais qu’il souhaitait redécouvrir chaque fois plus encore. Il atteignit d’ailleurs bientôt les premiers pans de sa chemise, à elle, ses mains allaient être mises à rude épreuve. Il n’était pas le plus doué dans le domaine, déshabiller une femme, cela lui était arrivé si peu souvent ces dernières années. Nul doute qu’il lui faudrait de l’aide ou alors il arracherait les boutons avec ses dents, plus rapide. Mais pauvre chemise tiens

Tonks lâcha une petite exclamation surprise lorsque Remus la fit basculer en arrière, mais elle n'eut pas le loisir de dire quoi que ce soit puisqu'il ne cessait de l'embrasser. Etourdie, les coussins l'accueillirent avec douceur, tandis que l'homme n'avait pas quitté son champ de vision, à présent au-dessus d'elle. Ainsi, il voulait prendre les rênes. Elle n'allait pas se plaindre du fait qu'il s'impliquait davantage. Elle avait tant souhaité ce moment où il ne fuirait plus, où il serait là pour elle. Il détacha ses lèvres des siennes un court instant, le temps de l'admirer et de lui murmurer de douces paroles avant de lui offrir un nouveau baiser puis une multitude d'autres sur sa nuque. Tonks soupira quelque peu, profondément sereine. Malgré tout, elle ne laissait pas tout se dérouler sans agir, ce n'était pas son genre. Pendant cette déferlante de baisers brûlants, elle avait bel et bien gagné la bataille avec la chemise de Remus : ses mains parcouraient son torse couvert de cicatrice avec un sans-gêne incroyable, puis elles caressèrent son dos, n'hésitant pas à aller plus bas pour glisser le long de la ceinture du pantalon.

"Tu me rends fou."

Ces paroles suffirent à l'électriser davantage, si c'était possible. Oubliant pour de bon les convenances, Tonks profita qu'il était occupé à ouvrir sa chemise à elle pour plonger la main dans la poche droite de son pantalon et en sortir sa baguette. D'un coup de hanche, elle fit rouler Remus sur le côté tout en l'embrassant, mais rompit brutalement le contact en se reculant. Avec un sourire, elle pointa sa baguette magique droit sur lui.

"Hum. N'aies pas peur, je suis pas sado maso, je ne vais pas te jeter des Doloris." dit-elle avec un rire moqueur face à son expression perplexe. "C'est juste que... je trouve que nos vêtements sont vraiment en trop, et je n'ai jamais été très... patiente."

Elle se rapprocha lentement de lui, l'embrassant une nouvelle fois, exacerbant son désir par le biais de leurs lèvres jointes, puis rompit le contact pour lui murmurer à l'oreille d'un air mutin, sa baguette toujours tendue vers lui :

"Evanesco."

Elle avait toujours eu envie de faire ça, et la situation s'y prêtait tellement bien... Elle prononça la formule sur elle-même. Après tout, autant être sur le même pied d'égalité, ça serait plus pratique. Elle sentit un imperceptible frissonnement la parcourir lorsqu'elle sentit ses vêtements s'évaporer, se dissoudre dans l'air. Il faisait plutôt frais dans le Terrier, malgré les flammes dans la cheminée, mais elle ne s'inquiétait pas pour cela : Remus entreprenait déjà de raviver les braises. Elle ne l'avait jamais connu si vif et inspiré. Il était revenu au-dessus d'elle, la couvrant une nouvelle fois de baisers histoire de la rendre dingue. Elle se cramponna à lui, passant ses mains dans ses cheveux, dans sa nuque, trouvant le chemin de ses lèvres pour ne plus jamais s'en séparer. Puis, elle se sentit partir loin, très loin...

Les rayons du soleil couchant traversaient la vitre, une auréole de lumière se déposant sur leurs corps enlacés. Le temps n'avait plus d'impact sur eux. Ils étaient comme enfermés dans une bulle de lumière imperméable à tout autre chose. Ils ne restaient qu'eux dans un monde de chaos éblouissant.

Tonks ne contrôlait absolument plus rien. Elle était en quête permanente de la bouche de Remus. Il fallait qu'il l'embrasse sinon elle allait...

La nuit était tombée si vite ! A peine un clignement de paupières et le soleil avait été remplacé par la lune. D'ailleurs, sa faible lumière les éclairait aussi, mais d'une pâleur fantomatique, maladive, oppressante...

La jeune femme ne s'en était pas aperçue, perdue dans un monde d'extase. Remus se montrait plus impatient, plus sauvage. Tonks vit cela comme une invitation à le caresser de nouveau ; elle leva la main vers son torse mais fut surprise lorsqu'il l'attrapa brusquement pour la plaquer contre un coussin. Esquissant un petit sourire face à cette démonstration d'autorité, elle dirigea son autre main vers lui, mais fit une grimace en sentant la pression de la main de Remus contre son poignet devenir plus forte. Elle lâcha un petit cri entre douleur et indignation, et planta son regard dans le sien. Elle n'y découvrit que les ténèbres. Ses pupilles étaient voilées par un noir inquiétant, sans aucune trace d'humanité. Lançant un regard paniqué vers la fenêtre, elle aperçut la lune au travers, toute ronde et lumineuse.

"Remus !" s'écria-t-elle, paniquée.

Elle essaya de se dégager, mais il la forçait à rester. Elle était prisonnière de son corps dont l'ombre semblait grandir lentement...

"REMUS, LACHE-MOI !"

Rien à faire, il ne répondait plus. Elle lâcha un cri déchirant en entendant les os de son poignet se briser, et tourna aussitôt la tête vers l'endroit où elle avait posé sa baguette. Prestement, elle tendit le bras, touchant le bois de sa baguette du bout des doigts, des gouttes de sueur perlant sur son front alors qu'une horrible pensée s'immisçait en elle... et si elle ne pouvait pas se libérer à temps ?

Remus grognait, de plus en plus possédé par cette force qui faisait disparaître tout ce qu'il y avait de bon en lui.

"REPULSO !"

Elle avait enfin réussi à attraper sa baguette. Sous le choc du sortilège, Remus fut propulsé contre le mur, apparemment inconscient. Tonks resta plusieurs secondes paralysée, la baguette levée vers le plafond, fixant un point qui n'existait pas. Le souffle saccadé, elle essayait de comprendre ce qui venait de se passer.

Allez, courage. Lève-toi. Tu ne peux pas rester là.

Tremblant de la tête aux pieds, elle se redressa et se cramponna à un accoudoir de fauteuil pour se lever totalement. Pantelante, elle tenait toujours Remus en joue, bien qu'il soit à plusieurs mètres d'elle.

"Non..." lâcha-t-elle faiblement en se rendant compte que son regard sans expression la fixait.

Il n'était pas assommé. Qui sait ce qu'il était capable de faire maintenant que...
Tonks ne perdit pas de temps à tergiverser. Elle attrapa un peignoir qui traînait là (allez savoir pourquoi) et l'enfila rapidement avant de courir vers la porte d'entrée, de l'ouvrir et de la verrouiller avec un sort. Elle savait très bien que cela ne ferait que lui faire gagner du temps, mais elle n'avait pas d'autre option en vue. Plus que perturbée par ce qu'elle venait de vivre, elle mit plusieurs secondes à se rendre compte que Ginny Weasley se trouvait en face d'elle.

"Ginny. Mais... qu'est-ce que tu fais là ?"

Apparemment, Tonks avait oublié que la jeune fille habitait dans la maison qu'elle venait de quitter. Ginny semblait intriguée par la tenue peu orthodoxe de l'Auror, de même que sa coupe de cheveux qui honnêtement, ne ressemblait plus à rien.

//On a une réunion de l'Ordre. Les autres ne vont pas tarder, d'ailleurs.

Tonks accueillit la nouvelle sans vraiment en comprendre le sens. Un réunion ? Bien sûr que non puisqu'elle avait tout organisé pour se retrouver seule à seul avec Remus ! Remus...

A peine Ginny avait-elle achevé sa phrase que plusieurs "Pop !" retentirent dans le champ voisin, au niveau du portail, et plusieurs silhouettes s'avancèrent vers elles. A leur tête, il y avait Maugrey Fol Oeil, qui se dirigeait d'un air déterminé vers la porte du Terrier.

"Alastor, non !" s'écria-t-elle en courant derrière lui. "Il faut... Remus..."

//Espèces d'imbéciles ! beugla Maugrey sans s'arrêter. Je reviens. Fais-moi le plaisir de mettre une tenue moins transparente, Nymphadora !

Tonks s'arrêta net, le souffle coupé par ses multiples remarques formulées en si peu de temps. Elle laissa Maugrey entrer à l'intérieur, sentant quelque chose se briser à l'intérieur d'elle alors que l'inquiétude s'infiltrait par tous les pores de sa peau.

Les membres de l'Ordre réunis entendirent plusieurs "Bang !" inquiétants, qui devaient être produits par le choc du bâton de Maugrey contre le sol, puis des couinements, et d'autres "Bang !" tout aussi violents. Tonks sursautait à chaque bruit, imaginant le pire. Que pouvait-elle imaginer d'autre, à présent ?

Puis, après quelques minutes d'attente insoutenable, Maugrey reparut. Son bâton toujours en main, il était curieusement échevelé et grogna, après avoir fermé la porte derrière lui :

//C'est fini, je lui ai donné du Tue-Loup. Tout le monde dégage, vite !

Les membres de l'Ordre se regardèrent, indécis, puis Kingsley fit un signe de tête approbateur. Ils transplanèrent tous, Ginny prenant le bras de son père. Tonks allait les imiter lorsque Maugrey aboya, lui faisant dresser les cheveux sur la tête :

//Pas toi, Nymphadora !

Elle s'en était doutée, mais cela lui tenailla le coeur à tel point qu'elle le sentit exploser à l'intérieur de sa cage thoracique. Elle lâcha un gémissement assez pitoyable mais hocha gravement la tête. Lentement, elle s'approcha de la maison, une boule se formant dans son ventre, alourdissant chacun de ses pas. Elle passa devant Maugrey mais ne préféra pas croiser son regard. De toutes façons, il était inutile de se justifier. Elle s'était montrée irresponsable. Elle créait de nouveaux problèmes, comme si l'Ordre n'en avait déjà pas assez... Alastor ne la suivit pas, elle était même certaine qu'il allait transplaner dès qu'elle serait entrée. Après tout, tout danger était écarté. Pourtant, le pire était sur le point de commencer.

La porte claqua contre le mur. Tonks leva sa baguette d'une main tremblante, essayant de discerner quelque chose dans la pénombre. Elle était pratiquement sans force, incapable de lancer un Lumos ou le moindre sort de défense en cas de besoin. Le fait de tenir une baguette était bien ridicule dans un moment pareil...

Elle entendit un bruit à sa gauche. Aussitôt, elle orienta sa baguette vers l'origine du bruit et aperçut une jambe disparaître sous une couverture. S'approchant avec une lenteur infinie, elle posa son regard troublé sur Lupin, recroquevillé sur lui-même sous une épaisse couverture. Elle ne pouvait voir son visage, mais son allure prostrée lui laissait deviner qu'il était redevenu lui-même, et qu'il avait pleinement conscience de ce qui venait de se produire.

"Remus ?" dit-elle d'une voix fluette qui lui paraissait comme désincarnée.

Invité

Tout allait si bien pourtant, à vrai dire, tout allait vite également, il pensait véritablement prendre son temps avec elle, la découvrir à nouveau, ressentir à nouveau cette chaleur si reconnaissable parmi tant d'autres, et pourtant, ce fut elle qui fut bien plus pressée que cela de passer à l'étape supérieure. De toute manière, il n'eut pas vraiment le temps de faire ou dire quoique ce soit que déjà ils se retrouvaient nus tous les deux, nul doute qu'il fut gêné de se montrer ainsi, son corps couvert de cicatrices et le reste bien que cela ne soit pas la première fois qu'elle les voyait, bien au contraire, malgré tout, son regard se fit de braise en la voyant dans le plus simple appareil.

Oui il ne faisait pas chaud au Terrier, mais de simples regards suffisaient finalement à se réchauffer mutuellement, d'autant plus que ses yeux, son regard s'attardait sur chaque partie de ce corps qu'il avait à sa disposition. Bientôt, plus personne ne se contrôla vraiment, ils étaient partis dans leur propre monde, se recouvrant de tendresse mais également de passion. Ils se laissaient tout bonnement portés par leurs envies du moment, lui électrisé de la sentir contre lui, tout son corps hurlant son envie, ayant ses propres réactions pour le moins assez avantageuse dirons nous. Les coussins firent leurs offices accueillant cette enchevêtrement de corps comme s'ils avaient toujours fait cela. Aucun ne dominait l'autre, chacun son tour, ils prenaient les commandes, se prodiguant caresses, baisers qui n'en finissaient plus et plaisir. Des baisers qui avaient toujours l'air aussi insatisfaits. Ils en voulaient toujours plus, toujours plus présents, comme s'ils se cherchaient à chaque fois, que leurs lèvres se cherchaient à chaque fois.

Il était parti dans un monde de félicité, se laissant tout simplement aller, de la passion à l'état brut, de l'amour, de la tendresse, tout y passait. Le temps n'avait plus vraiment d'emprise sur eux, bien au contraire, ils ne le virent même pas passer en fin de compte, bien trop occupé ou coupé du monde tout simplement. Dans leur propre bulle, une bulle de bonheur en quelque sorte. Même si les mangemorts avaient débarqué à cet instant, ils ne les auraient même pas remarqué.

Bientôt il ne contrôla plus rien du tout, bientôt ce ne fut plus l'homme qui parla, ce ne fut plus celui qui désirait Tonks au point d'être sans voix, ou perdant la raison dans cette situation, bientôt l'homme fut remplacé. Petit à petit, sans qu'au début ils ne comprennent vraiment. Il essayait pourtant de lutter, il ne souhaitait pas lui faire du mal, bien au contraire, et pourtant c'était comme si quelque chose passait au-dessus de sa volonté, quelque chose de bien plus fort. Il devenait bien trop brutal, même lui en était effrayé, il lui faisait mal et pourtant, c'était comme si quelque part, une partie de lui en était satisfait.

Cela ne pouvait être ça, ce n'était pas censé être aujourd'hui ! Non, il vérifiait à chaque fois quand la pleine lune devait arriver, cela ne pouvait pas arriver aujourd'hui, cela ne devait pas être aujourd'hui ! Et pourtant. C'était le cas, la bête prenait tout doucement le dessus sur lui. Il avait perdu déjà cet éclat d'humanité dans les yeux, remplacé par ces pupilles noires, le loup prenait le contrôle et il avait beau lutté pour, il ne pouvait rien faire. Il n'avait pas pris de potion tue-loup, rien, il ne pouvait qu'assister impuissant en quelque sorte en la voyant se faire malmener ainsi, violer presque, il se dégoûtait lui-même, il se dégoûtait de ce qu'il était entrain de lui faire subir. Il n'avait pas voulu cela, il était un monstre. Celui qu'il était vraiment, celui au fond de lui, assistant impuissant à toute cette scène, se maudissait, il se suiciderait bien également, non il était un meurtrier, un violeur, un monstre immonde qui ne méritait pas de vivre.

Bientôt il fut incapable de penser de façon rationnelle, il ne faisait qu'assister à tout cela, le loup prenait doucement mais sûrement place, sa peau se recouvrant de poils, ses jambes s'allongèrent, des pattes à la place des pieds, le tout alors qu'il allait rencontrer le mur après que Tonks ait réussi à se défaire de son emprise. Il grogna, il voulait tuer, il y avait une odeur dans la salle qui l'attirait, son dîner était devant lui, il n'avait qu'à approcher et mordre sans retenue, le petit chaperon rouge ne pourrait rien faire face au grand méchant loup.

Il s'était redressé sur deux pattes souhaitant se montrer menaçant envers sa proie, il n'était que quelque peu étourdi, rien de grave, dans cette forme-là il pouvait supporter bien pire de toute manière. Plus épais, plus dangereux, plus imposant, cela changeait du chétif et normal Rémus. Sa proie avait peur, il pouvait sentir cette peur, mais également une autre odeur, une odeur sur elle, sa propre odeur, comme s'il l'avait déjà marquée, tant mieux, personne ne prendrait son dîner.

Mais rien ne se passait comme prévu, son plat était entrain de partir alors qu'il reprenait ses esprits totalement, son repas avait disparu, plus personne, malgré tout, il pouvait sentir son odeur, ainsi que celle d'une autre personne dans les alentours, et bientôt ce furent toute une panoplie d'odeurs qui lui arriva dans le museau. Il y avait de la chair fraîche dans les alentours, chair fraîche qui approcha d'ailleurs. Il grogna, montrant les crocs à ce nouvel intrus, Maugrey Fol'Oeil, et il n'hésita pas, il avait bien trop faim, il prit appui sur ses pattes arrières et lui sauta dessus avant de se retrouver une nouvelle fois éjecté au travers de la pièce et de rencontrer une nouvelle fois le mur.

Mais ce n'était pas fini, il avait faim, une proie restait une proie après tout, et il ne lâcherait pas le morceau tant qu'il ne l'aurait pas dans sa gueule, ses pupilles montrèrent encore plus cette détermination bestiale, cette envie de tuer, cet instinct primaire, alors qu'il se mettait à quatre pattes, attaquant à nouveau, sans relâche, mais malgré tout, il ne restait qu'un animal dans ces cas-là, et Maugrey n'eut pas vraiment de mal à lui envoyer quelques sortilèges qui l'expédièrent dans la pièce, dans les quatre coins de la pièce à vrai dire. Malgré tout, sa constitution était bien plus forte que celle d'un humain normal, et Maugrey dut s'y reprendre à plusieurs fois, évitant d'ailleurs quelques griffures au passage (quoique quelques mèches de cheveux avaient subi des dégâts), pour le mettre hors de course et donner de la potion tue-loup à Rémus.

La transformation dans l'autre sens n'était pas non plus la moins douloureuse, on sentait ses os rapetisser, reprendre leur place, son corps reprenait une forme humaine, on récupérait ses jambes plus courtes, ses pieds avec le bon nombre de doigts de pied remplaçant ses pattes, tous ses os le firent souffrir, sans oublier les courbatures et cicatrices qui résultèrent des dégâts reçus au cours du combat avec Maugrey. Il était faible, fatigué quand il reprit forme humaine. Maugrey lui avait mis une couverture sur lui, le temps qu'il reprenne définitivement ses esprits.

Il était de nouveau lui-même, mais était-ce vraiment une bonne chose ? Il se sentait sale, un véritable salaud, une espèce de monstre qui ne savait pas se contrôler, un criminel en puissance, il aurait même pu devenir un meurtrier ce soir. Non, il se dégoûtait, il ne voulait même plus se regarder dans la glace, même en sachant que tout ceci n'était pas vraiment de sa faute, pour lui c'était le cas. Nymphadora ne voudra même plus le voir, de toute façon, ce n'était pas comme s'il l'avait mérité de la voir, au contraire, il comprendrait, même lui pensait à aller se cacher pour ne jamais ressortir. Elle allait le détester, il se détestait, voilà pourquoi il ne devait laisser personne s'approcher de lui, il ne méritait personne pas après tout cela.

Il se couvrit sous les couvertures, enfin sous la couverture, ne souhaitant pas voir le monde, ne pas faire face à la réalité, d'autant plus quand cette réalité le frappa quand elle revint dans la pièce. Non, il ne fallait pas qu'elle s'approche, il ne fallait pas qu'elle vienne plus près. Elle ne devait pas, ce n'était pas possible. Il y avait crû, pendant un moment, mais au final, la réalité était toujours bien trop cruelle. Il ne fallait pas lui laisser d'espoir, mais pour le moment, tout ce qu'il souhaitait c'était se cacher, ne plus l'approcher, ayant trop peur de lui faire du mal.

"Va-t-en, Tonks, va-t-en, ne m'approches pas, ne m'approches surtout pas."

Recroquevillé sur lui, il ne saurait même pas la regarder en face, ses paroles de toute façon, vu comment elles étaient prononcées, exprimaient clairement ses peurs, son dégoût de lui-même, tout ce qu'il avait essayé de rejeter à force de ses martèlements à elle comme quoi il pouvait être capable d'aimer.

"Je suis dangereux, va-t-en, je ne peux pas, va-t-en s'il te plait, je suis un monstre, tu devrais partir."

On ne souhaitait même pas la voir dans ce genre de conditions ce n'était même pas étonnant. Si elle essayait de s'approcher de toute manière, il fuirait, il fuirait loin d'elle, loin de tout, pour éviter de lui faire de mal, comment pouvait-elle encore vouloir essayer de l'approcher, à moins que ce soit pour le punir, ce qu'il mériterait. Mais il ne voulait pas être jugé comme ça, il ne voulait pas le voir dans son regard, un regard qui serait certainement effrayé, dégoûté de ce qu'il avait fait. Non il ne fallait pas.

La baguette de Tonks produisit un bruit sourd lorsqu'elle tomba sur le sol carrelé. Le bruit résonna contre les murs, donnant l'impression à la jeune femme de lui éclater les tympans. Son âme était à vif. En cet instant, la moindre petite chose était capable de la blesser. Sa baguette lui avait échappé des mains, elle qui se vantait d'être une guerrière qui pourfendait le Mal à coup de sorts. Que restait-il d'elle ? Son esprit semblait flotter au-dessus d'elle, allant jusqu'au plafond, sortant de son corps qu'elle n'arrivait plus à considérer comme le sien. Quelque chose s'était brisé.

Elle aurait tant aimé que tout se résolve avec une simple étreinte. Remus la prendrait dans ses bras en lui disant que tout était fini, qu'elle était en sécurité, et elle trouverait le sommeil, réchauffée par le simple contact de sa peau contre la sienne, de son odeur rassurante... Mais elle n'arrivait plus à envisager le fait de le toucher. Oui, quelque chose était cassé.

"Remus..." répéta-t-elle d'un ton plus insistant, sans trop savoir pourquoi.

Ses yeux se remplirent de larmes. Pour essayer d'occuper son esprit, elle ramassa sa baguette en pliant les genoux, sans cesser d'observer la forme sous la couverture, puis l'enfouit dans la poche de son peignoir. Inutile de maintenir Remus en joue, il n'y avait plus rien à craindre. Le loup était parti, emportant avec lui tous les espoirs qu'ils avaient essayé de construire ensemble. Elle laissa échapper un sanglot mais le transforma habilement en quinte de toux. Elle n'allait pas pleurer. Les larmes ne seraient d'aucun secours. Elles la feraient juste sombrer plus rapidement.

Elle n'était pas sûre de vouloir respecter la décision de Remus, mais elle ne voulait pas non plus rester. Il aurait fallu trouver une alternative à ce cruel dilemme. Le temps de trouver une solution, Tonks détacha son regard de Remus pour jeter un regard circulaire au salon. Les nombreux coussins qu'elle avait fait apparaître par magie avaient été pour la plupart éventré et gisaient tels des animaux morts, les plumes éparpillées comme autant de larmes luminescentes dans la faible clarté. Tonks se sentit gagnée par un intense sentiment de désespoir. Elle n'aurait pas eu d'autre pensée si un Détraqueur venait de surgir à côté d'eux.

"Je ne partirai pas." murmura-t-elle. "Du moins, pas sans comprendre."

Sa bouche se tordit et elle grimaça tout en croisant les bras, gagnée par un frisson. Elle essaya de repousser la vision de leurs corps sur les coussins, de ce moment magique suivi par cet instant d'angoisse et d'horreur... Elle ferma les yeux et secoua la tête lentement, refusant de s'infliger cela une nouvelle fois. Pourtant, si elle voulait une explication, elle devait le revivre en pensée.

"Que s'est-il passé ? Pourquoi...?"

Le reste de sa phrase mourut sur ses lèvres. Elle ne pouvait la prononcer. Elle pensait être plus courageuse. Elle prit une grande inspiration et s'écria soudain d'une voix étranglée :

"C'est pour ça qu'elles sont toutes parties, qu'elles ont pris peur ? Le loup ne dort jamais totalement, et il..."

Elle se tut une nouvelle fois, plaquant ses mains sur son visage. Elle ne parvenait plus à retenir ses larmes, mais elle pouvait les cacher. Au prix d'un effort considérable, elle se retint de gémir. Lentement, elle s'assit par terre, face à Remus, et ramena ses jambes contre elle pour pleurer en silence contre ses genoux.

"Est-ce que c'est déjà arrivé avec une autre ?"

Avait-elle vraiment dit cela ou l'avait-elle juste pensé très fort ? Elle était incapable de le savoir. De toutes façons, elle avait parlé sans se redresser, donc il ne l'avait peut-être même pas entendue...

Invité

Qu’elle arrête de l’appeler, cela faisait si mal, elle n’avait pas besoin de rester là, elle ne devait pas de toute manière. Pourquoi est-ce qu’elle le faisait ? Elle ne devrait même pas être là, elle devrait fuir, fuir loin de lui, c’était le mieux, ou alors c’était lui qui allait fuir. De toute façon c’était un peu ce qu’il avait l’intention de faire à vrai dire, il faudrait juste qu’il reprenne des forces et surtout qu’il se sente capable de bouger de là ou il était. Mais il ne souhaitait vraiment pas la regarder, bien au contraire, c’était trop douloureux, rien que d’entendre, déjà le son de sa voix, cette sorte d’appel au secours ou alors était-ce autre chose il ne savait guère, toujours est-il qu’il ne pouvait pas supporter.

Et qu’est-ce qu’elle voulait comprendre ? Il n’y avait rien à comprendre, il n’était qu’une bête infâme, ne méritant que son triste sort, après ce qu’il venait de faire, il ne comprenait même pas qu’elle reste dans la même pièce que lui. Il se dégoûtait déjà suffisamment sans qu’on en rajoute, quoique, peut-être, il l’avait cherché cela. Après tout, c’était de sa faute quand même, il aurait dû dire tout simplement non, qu’entre eux rien n’était possible, qu’elle ferait mieux de l’oublier, mais il avait été faible. Et voilà ou cela l’avait mené.

Au bord du désastre, à cause de ce qu’il aurait pû faire. A cause de cette stupide lune, à cause de lui qui n’avait même pas fait attention au calendrier pour savoir quand c’était exactement. Non vraiment, il était impardonnable, il ne voulait même pas qu’elle l’approche, de toute manière, il s’éloignerait le plus rapidement possible si c’était le cas. Qu’elle ne cherche pas à comprendre, après tout, il n’avait rien à comprendre, il s’était transformé, la lune était pleine, il était devenu ce monstre, il l’avait en quelque sorte violée, disons le franchement, il s’écoeurait, il avait envie de vomir rien que d’y penser. Non il n’était pas un homme pour elle. Et maintenant elle voulait comprendre, savoir pourquoi, mais qu’elle regarde par la fenêtre par Merlin ! C’était visible non ? C’était normal qu’il soit devenu cette chose au vu de la lune non ? Est-ce qu’elle y avait simplement fait attention avant de sortir ces sottises ? Franchement, se transformer en loup-garou pendant des débats sexuels, il oserait faire cela ? Déjà qu’il n’avait pas la côte, mais si en plus il ajoutait ce côté bestial et un peu trop poilu, ce n’était même pas la peine.

Elle était stupide, ou c’était lui qui l’était à l’écouter, il ne voulait pas, mais malgré tout, il entendait tout. Il savait qu’elle était près de lui, il fallait qu’il oublie, qu’il oublie ce qu’il ressentait pour elle, qu’il la repousse une bonne fois pour toute, qu’elle ne souffre plus, comme elle avait failli, comme elle avait souffert plutôt ! aujourd’hui, non, cela ne pouvait pas continuer. Il avait tout entendu, oh ça oui, il préféra d’ailleurs sous la couverture se détourner d’elle, qui sait, si en sortant la tête, il ne se retrouverait pas avec elle juste en face de lui l’observant, le regardant avec cette marque de tristesse, ce dégoût affligeant, cette haine même peut-être. Il ne fallait commencer sur cette pente dangereuse, sur cette conversation qui n’avait ni queue ni tête à vrai dire. Grimaçant légèrement depuis le dessous de la couverture, il tourna délibérément le dos à Tonks avant de se redresser, gardant la couverture sur lui, le dos voûté. Ne pas se retrouver face à elle, il ne pouvait pas de toute façon, cela serait trop dur pour lui, même s’il comprendrait.

"Ne cherche pas d’explications là ou il n’y en a pas Tonks."

Ce n’était plus Nymphadora, c’était simplement Tonks, totalement informel à vrai dire, il fallait se détacher, pourquoi ? Peut-être pour qu’elle, elle puisse oublier, enfin l’oublier, lui, il n’oublierait certainement pas, mais c’était beaucoup mieux pour tout le monde. Enfin c’était ce qu’il pensait, il restait encore à voir si c’était la bonne chose. Elle lui avait quand même sorti des hypothèses pour le moins farfelues concernant son changement. On ne voyait pas où elle allait chercher tout cela. Soupirant, il allait prendre la parole, il fallait endiguer de suite cette discussion, la stopper,pour ne plus avoir à subir désormais, même si il subirait bien plus par le silence, par son départ et le reste.

"La lune est pleine Tonks, je ne me transforme pas pour le plaisir durant……enfin en faisant l’amour à une femme. Je doute qu’elles auraient apprécié de se faire violer par une bête immonde et meurtrière."

Secouant la tête devant ses questions toutes plus ridicules les unes que les autres, il essaya de se redresser, tenant fébrilement sur ses jambes, il devait retrouver ses vêtements, rapidement, et filer d’ici, on ne pouvait plus rester dans la même pièce qu’elle, ce n’était plus possible. Et qu’est-ce qui lui prenait à sortir tout ça ? Elle croyait quoi ? Qu’il était du genre à être sauvage avec toutes celles qui étaient intimes avec lui ? Pour le peu qu’il y avait eu de toute manière. Il n’était pas un bourreau des cœurs, ce n’était pas James ni Sirius, il n’avait pas la côte, et là, c’était arrivé à cause de sa stupidité, et au fait qu’il se soit laissé trop aller peut-être. Non vraiment, torturé comme il était en ce moment, discuter ce n’était pas la meilleure chose à faire.

"Pars s’il te plait, il n’y a rien ici pour trouver des réponses à des questions qui n’ont pas de sens. Tu mérites mieux, mieux qu’une vulgaire bête qui t’a……bafouée, meurtrie. Pars s’il te plait, je ne veux pas continuer."

Il l'avait appelée Tonks. Etrangement, elle n'en fut pas heureuse. C'était comme s'il laissait tomber la partie, comme s'il ne voulait plus se battre... Elle ne savait plus si elle voulait continuer. Ce qui venait de se passer était tellement surréaliste et inqualifiable ! Comment pourrait-elle l'aimer encore ? Comment lui faire confiance ? Pourtant, elle savait très bien qu'il n'y était pour rien. Il avait juste oublié. Peut-être était-ce elle qui lui avait fait tout oublier, en lui parlant de promesses et d'amour. Elle avait tout orchestré pour que tout se déroule selon ses désirs. Elle avait prévu qu'il craque, qu'il finisse par céder à ses avances, mais elle avait omis le plus important... Le loup ne le quittait jamais, et ce jour-là plus que tout autre, elle aurait dû ne rien tenter...

Prise d'un remord épouvantable, Tonks se mordit les lèvres jusqu'au sang tout en tapant du poing sur ses genoux. Tout était en partie sa faute ! Elle avait enfin mesuré l'envergure du pouvoir qu'elle détenait sur Remus : elle était capable de lui faire oublier le pire pendant qu'il vivait le meilleur. C'était à la fois un don et une malédiction. Elle n'aurait jamais pensé que cette révélation pouvait être la cause d'une insondable douleur.

Les questions qu'elle avait posées étaient totalement ridicules, elle s'en rendait compte maintenant que Remus y répondait sans la regarder. Elle l'avait entendu se tourner, se mettre dos à elle pour être certain de ne pas croiser son regard. Elle souhaitait juste de toutes ses forces que ses pires craintes ne soient pas confirmées. Elle aurait voulu qu'il lui révèle qu'il ne pouvait vivre d'intense moment de bonheur sans le payer très cher, du style malédiction de bohémiens (ça lui rappelait une série américaine Moldue, d'ailleurs ). Cela aurait été plus rassurant que la vérité, car cette vérité était si ridicule ! Il avait mal calculé son jour sur le calendrier. Une simple erreur, une infime maladresse... et tout était à jamais changé entre eux.

"C'est... ce n'était pas toi." dit-elle soudain en redressant la tête avec conviction.

Si elle était sûre d'une chose, d'une unique chose, c'était bien celle -la. La créature qui avait pris la place de Remus à ce moment-là était aux antipodes de lui. Alors qu'il avait parlé, qu'il l'implorait presque de partir, il se montrait toujours aussi poli et gentleman ! En d'autres circonstances, elle aurait ressenti un élan d'affection pour lui. D'ailleurs, malgré tout ce qu'elle avait subi, elle ne pouvait empêcher son coeur de battre la chamade en l'entendant parler.

En le voyant se lever, elle l'imita, serrant étroitement son peignoir contre elle. Apparemment, il semblait chercher quelque chose, bien qu'il évite soigneusement de regarder dans la direction de la jeune femme. Celle-ci eut alors un sourire triste, évanescent, qui disparut bien trop vite. Elle sortit sa baguette et l'observa d'un air consterné.

"Ah, tu dois sans doute chercher tes vêtements..." dit-elle. "ça va être difficile de les retrouver, parce que... Eh bien... Je ne connais pas le contre-sort pour les faire réapparaître. C'est bête, hein ?"

Elle eut un rire nerveux qui ressembla plus à une grimace qu'autre chose.

"Tu pourrais mettre des vêtements d'Arthur. Je pense qu'il ne t'en voudrait pas..."

Parler de vêtements lui rappelait la nudité de Remus et la sienne. C'était assez perturbant de savoir qu'il ne portait rien en dessous de la couverture. Elle, au moins, avait trouvé un peignoir qui appartenait sûrement à Molly, vu qu'il était trop grand pour elle. Sans trop comprendre pourquoi, elle fit un pas pour se rapprocher de Remus mais se ravisa lorsqu'elle s'en rendit compte. Ce n'était pas le moment, c'était trop tôt. Pourtant, le simple fait de vouloir être plus proche montrait bien qu'elle ne voulait pas le savoir loin d'elle ! Mais elle ne souhaitait pas qu'il soit trop près pour autant. Il faudrait du temps...

"Je... je n'abandonnerai pas." dit-elle d'une voix tremblante face à sa propre audace, comme si elle se demandait elle-même si elle en serait capable. "Je peux te jurer ça. Je n'abandonnerai jamais."

N'attendant pas de réponse particulière, elle pivota sur elle-même et se sentit partir. Ce ne fut que lorsqu'elle arriva dans son appartement, seule, qu'elle éclata réellement en sanglots.

Invité

Si c'était lui, une infime partie de lui certes, mais c'était lui quand même, c'était son propre corps, certes transformé, mais c'était le sien quand même, et c'était ses mains et non pas ses pattes qui lui avaient fait mal aux poignets, ce n'était pas ses griffes qui lui avaient causé des bleus, ce n'était, enfin en quelque sorte, il avait violé son intimité, il l'avait obligé à être dominée, à subir ses assauts meurtriers en quelque sorte, jamais plus il ne pourra se regarder en face. De toute façon le voulait-il vraiment en fin de compte ? Non, tout ceci était bien trop surréaliste, tout avait pourtant, quasiment si bien commencé et voilà comment cela finissait. Il ferait mieux de vivre seul, de vivre loin, en solitaire, même s'il ne le pouvait pas avec l'Ordre. Il ne devait plus la laisser approcher, ce n'était pas bon. Pas bon pour aucun des deux.

Elle pouvait dire ce qu'elle voulait, ce n'était pas pour autant qu'il allait la croire, il savait qu'il lui avait fait mal, aussi bien physiquement, qu'émotionnellement et psychologiquement, allait-il lui en vouloir de cela ? Bien sur que non, il comprenait, en quelque sorte, tout était de sa faute de toute manière, c'était lui le fautif, pas elle, qu'elle ne dise pas qu'il n'y était pour rien, il savait bien qu'il avait sa part, une grande part de responsabilité là-dedans. Trop peut-être. Alors si elle ne l'approchait plus, même pour les réunions de l'Ordre, il comprendrait, de toute façon il comptait bien s'effacer, la laisser libre, ne plus être auprès d'elle, arrêter cette vie de couple, cela ne lui réussirait pas, à elle, elle devrait avoir quelqu'un d'autre, de moins dangereux.

Après ce qui s'était passé, elle devait abandonner, elle se le devait, il devait lui faire comprendre. Mais pas aujourd'hui, pas aujourd'hui alors qu'il se sentait toujours aussi sale. Sale d'avoir fait ce genre de choses. Sale de tout ce qu'il avait pû causer. Il préféra même pas répondre face aux paroles qu'elle venait de prononcer, de toute façon est-ce que cela servirait vraiment à quelque chose ? On en doutait, ils étaient tous deux bien trop ébranlés par tout ceci, il lui laisserait du temps, tout le temps nécessaire pour qu'elle arrive à le côtoyer, juste cela, mais c'est tout. Il n'y aurait rien d'autre, désormais son esprit se devait de se fermer à toute possibilité entre eux. Il lui avait fait du mal, il s'en voulait, il ne valait pas mieux que certains mangemorts en fin de compte. Peut-être que le Ministère avait raison, il était un nuisible qui devait être éradiqué, cela vaudrait mieux pour tout le monde.

Il soupira, légèrement en l'entendant partir. Il était resté on ne peut plus tendu durant tout le temps ou elle fut encore là, maintenant, il pouvait relâcher la pression, il fixa la porte d'entrée, celle par laquelle elle venait de sortir, avant de murmurer plus pour lui-même, vu qu'il était seul.

"Moi j'ai abandonné Nymphadora."

Une tristesse pouvait être étonnamment audible dans ses paroles. Qu'est-ce qu'il avait abandonné ? L'idée d'eux ? En tant que couple ? Ou simplement d'elle ? Peut-être les deux en fin de compte, il laissait tomber la partie, le destin était une belle c****, et cela ne lui avait jamais réussi. Il était destiné à être un vieux loup solitaire, alors il suivrait son destin, quitte à devoir être détestable avec elle, mais après tout ceci, rien que la voir, cela lui ferait revenir tout en mémoire, notamment ce qu'il avait, ce qu'il aurait pu lui faire, il ne se pardonnait déjà pas alors s'il avait fait plus, non, il se serait certainement laissé mourir à petit feu.

Désormais seul, il ne chercha pas vraiment plus longtemps, il ne valait mieux pas rester plus longtemps. L'odeur encore trop présente d'eux deux et de tout ce que cela avait entrainé d'avoir leurs deux corps enlacés, cette odeur était bien trop présente dans les alentours, et il ne pouvait supporter cela. Il ne prit même pas quelques affaires à Arthur, sortant simplement couvert de sa couverture, comme si cela ne lui faisait ni chaud ni froid avant de transplaner. Transplaner en direction de chez lui, petit cottage en pleine campagne, héritage de famille, là ou il était certain qu'il ne serait pas ennuyé et ou il pourrait se morfondre en paix. Il naviguait tel un fantôme, tel un corps sans âme, sans chercher, il pouvait bien se faire tuer maintenant, cela ne le toucherait même pas, en quelque sorte. Il avait perdu encore un peu plus une partie de son âme ce soir, et on doutait de la retrouver un jour. La vie était ainsi faite, mais elle était mal faite.

» Jeu du Loup-Garou ~ Partie 1
» Demande de conseils auprès d'un Loup-Garou {feat. Remus Lupin} [FE]
» Loup-Garou Party :) ♦ " Aouuuh "
» Qui a peur du Grand Méchant Loup ? [Fe]
» Jeu du Loup-Garou ~ Partie 1 ~ Inscription