ARTHUR → tu veux une seconde chance ?

« Tu veux une seconde chance ? »

« Zadig ! ... Zadig, où es-tu ? » Mon petit garçon répondit d'un oui tenace tout en courant vers moi. Je souriais. Pour enfin le prendre dans mes bras. « Je sais qu'on est samedi mon ange, et que tu voulais aller à ton parc favori, mais maman a un petit rendez-vous qui ne va pas durer longtemps. » Zadig prit immédiatement sa tête de petit chiot battu ; décidément, ce petit savait comment arriver à ses fins. « Non Zadig j'ai déjà appelé mamie qui va venir te surveiller, tu vas rester à la maison et faire un beau dessin à maman. » Cette version-ci des faits ne semblaient pas non plus lui convenir. J'étais ébahie ! Mon fils parvenait à presque me dicter mes actes. Un futur petit diable, lui, alors ! Rapidement, je m'habillais, et en faisait de même pour Zadig. Dans mon sac, je glissais deux ou trois jouets et des petits gâteaux, ou cas où il venait à s'impatienter. Ouais, Zadig allait venir avec moi. Dieu du ciel, je n'imagine même pas la tête que va faire Arthur quand il va voir que son rendez-vous allait être gâché par un môme d'à peine quatre ans.

Arrivés sur les lieux, un petit café sorcier non-loin de la Gazette - mon lieu de travail -, tenant par la main mon petit bout de chou, j'allai directement voir le gérant du café, qui m'avait réservé une table assez calme, merci à lui, au fond de la salle. En réalité, c'était toujours à cette table-là que je venais. Je pouvais voir tout ce qui se passait d'un oeil discret sans que personne ne puisse se retourner pour regarder ce qu'il se passait de mon côté. C'était un peu regarder sans être vu. De plus, nous étions près du chauffage, et en ce mois de novembre à Londres il fait un froid de canard ! Zadig s'était assis à côté de moi, et m'avait déjà quémandé ses jouets. Calmement, je lui donnai en lui déposant un bisou sur le front. De là je sortis un carnet de mon sac et vérifiai l'heure. Oui, j'avais bien marqué 15h30. Il était et quart. J'avais le temps de me prendre un petit café bien rapidement tout en regardant mon petit Zadig s'amuser avec ses petites voitures. « Bill ! Un café bien serré s'il te plaît. Comme d'habitude ! » En deux-trois mouvements, ma commande était déjà parvenue jusqu'à ma table. C'était ce qui rendait ce café attrayant ; ce n'était en aucun cas de la magie, juste le talent du gérant.