Le malheur des uns fait le bonheur des autres ! ( PV Jack )

Pffiou, enfin finie cette mission... Et ça n'avait pas été une mince affaire, il se débattait le bougre, mine de rien y'en a encore des vivaces au Ministère ! En plus cet idiot de Derek avait faillit tout gâcher à cause de l’espèce de bimbo blonde qui trainait dans les parages. Cette histoire l'avait stressé plus qu'elle ne voulait le laisser paraitre; mais bon, n'en parlons plus, le passé est le passé et maintenant Jack avait retrouvé son lieu de prédilection pour décompresser un bon coup : le bar du Siamois Borgne, Allée des Embrumes. Oui oui, allée des Embrumes. Je vous entend déjà  "Oh, mais c'est un lieu bien mal famé pour une si jeune fille ! ". Que nenni, Jack est habituée à  cette ambiance et elle se défend surement mieux que la plupart des outres à  vin qui trainent leur vie en loque sur le comptoir mal-propre. C'est dans ce bar miteux qu'elle avait déclenché ses premières bagarres, nostalgie quand tu nous tiens... Sa petite bouille d'ange facilitait les choses : on la prenait aisément pour une gamine égarée, qui ne savait ni comment ni pourquoi elle était là, alors un des ces alcooliques débiles tentait sa chance, espérant ramener un peu de chair fraiche dans son pieu miteux. Expelliarmus, un point dans le ventre, une droite dans la mâchoire et pour finir, l'attaque favorite de Jack : le coup de pied dans les parties sensibles. C'était lâche certes, mais en tant qu'ancienne Serpentaire, elle n'en était plus à un sale coup prés. Et après un truc pareil, tu pouvais être sur de voir toute la horde de soûlard ramener leur gros derrière graisseux pour lui botter le sien. Jusque là et à chaque fois, Jack avait réussi à s'en sortir sans dommage. Ayant été moitié fille/moitié garçon a un moment de sa vie, elle connaissait mieux que quiconque la signification de mot hormone et savait se battre comme il le fallait.

Aujourd'hui, en entrant dans le bar, elle sentit directement que quelque chose était différent. Tout d'abord, elle pensa que c'était la poudre d'hier soir qui faisait encore son effet et troublait sa perception. Puis elle s’arrêta sur le palier et huma l'air (si on peut appeler de l'air l'atmosphère grasse et éthylique du Siamois Borgne). Il y avait, au milieu de l'odeur rance habituelle une odeur plus légère, plus féminine. Elle chercha d'un coup d’œil, sans la trouver, la provenance de cette odeur. Elle rageait, sachant qu'une autre fille empiétait sur SON territoire. Comment allait-elle pouvoir se relaxer si une femelle en chaleur rodait dans les parages ? Mais l'intruse se déclara toute seule et Jack la reconnu directement, au son de sa voix. Voix qui la rassura beaucoup d'ailleurs : c'était Vicky, une bonne amie. Elle savait qu'avec elle, la pire chose qu'elle risquait c'était de déclencher une bagarre encore plus énorme qu'elle n'aurait jamais réussie à la déclencher seule. Enfin, elle la vit, dans un coin du bar, entrain de scruter le fond de son verre vide. Elle s'approcha d'Aleister, le barman, et s'écria :

Hé Al, trois Whisky Pur Feu et plus vite que ça.

Il la regarda d'un air mauvais, grommela quelque chose, et lui apporta sa commande, qu'elle paya en épiant le moindre geste du barman et en recomptant toutes ses pièces pour être sure qu'il ne lui escroquait pas quelques menues monnaies. Elle bu cul-sec l'un des verres, s'empara des deux autres et, toute contente (en partant du principe qu'il est possible que Jack soit contente... En tout cas, elle n'a surement pas la même définition du mot que vous) elle alla s'assoir en face de Vicky, qui sourit et lui dit:

Jack ! Tu tombes bien, j'avais envie de m'amuser un peu ! Écoute, j'en suis déjà à mon troisième verre et je pense que je suis assez chaude désormais. Enfin, si t'es d'accord bien sur.

Bien sur qu'elle était d'accord, et la jeune fille le savait bien ! Mais elle lui répondit :

Pas tout de suite Vic, pas tout de suite... Un peu de respect, j'en suis qu'a mon deuxième ! Tiens, prend celui-là et accompagne moi ! A la tienne !

Et elles vidèrent d'un trait leurs verres. Haaaaa, ça fait du bien ! Jack sentait l'alcool qui commençait à se propager dans son corps, faisait effet dans ses jambes, dans ses bras, qui se mélangeait avec les restes de drogue de la vieille, éveillant en elle des sens carnassiers et faisant frétiller la marque des Ténèbres sous sa manche.

A ce moment la, un jeune homme inconnu au bataillon, blond, propret, rentrât dans la bar. Il scruta la pièce avec un air de dégout et se dirigea vers une table, voisine à celle des deux filles, qui paraissait un peu plus "clean" que les autres. Il semblait attendre qu'on vienne le servir, ce qui eu pour effet de faire ricaner Jack. Une effluve de parfum émanait de son costume noir bien taillé.

Violette-lavande, que c'est mignooooon...

Elle regarda Vicky avec un sourire mauvais , que son amie comprit instantanément. Jack fini le verre qui se trouvait sur la table derrière et elles se levèrent.

Vicky semblait un peu perdu. En fait elle n'avait juste pas remarqué le jeune homme. Une fois ce problème réglé, les choses allaient vraiment commencer. Jack le compris en voyant un rictus mauvais étirer à l’extrême les joues de sa collègue. C'était ce genre de sourire qu'elle aimait, pas les sourires minauds qu'affichaient actuellement les deux filles qui accompagnaient le garçon. Même si elles passaient pratiquement inaperçu à côté du playboy, elles énervaient Jack autant que lui. Elle haïssait vraiment ce type de filles coquettes et potiches. Elles ressemblaient aux sales gamines qui lui avaient pourri son enfance. Elle jeta un coup d’œil vers Vicky qui, en guise réponse, déclara :

Y'a comme un parfum d'ennuis pour ce jeune homme dans l'air !

Jack acquiescement vivement. Elle fouilla dans ses poches, une par une, et dans la dernière, elle trouva un carré de chocolat, qu'elle engloutit. Vicky la dévisagea. Comment pouvait-elle trouver le temps de penser à la bouffe dans un moment pareil ? Pour se justifier, elle s'écria :

Hey, il faut bien que je mange pour prendre des forces !

Affligeant. Pour couper court à cette scène, Vicky prit l’initiative d'engager la "conversation", elle se leva et déclara très calmement, mais suffisamment fort pour que tout le bar puisse l'entendre (oui oui, même les vieux bourrés qui pionçait sous les tables) :

Hé messieurs, ajustez le col de votre chemise, y'a un petit bourgeois péteux qui vient se ramener dans notre bar miteux. Faudrait pas qu'il croie qu'on est tous des malpolis quand même...

Jack étouffa un rire. Si ses amis ivrognes ne réagissaient pas à ça c'est qu'ils avaient perdu tout répondant et qu'il valait mieux changer de bar, quitte à emmener le bourge et ses pimbêches avec elles pour ne pas s'ennuyer. Malgré tout, la jeune fille avait un procédé différent de celui de son amie. Elle se glissa dans l'un des (nombreux) coins d'ombres de la pièce, furtivement, arrivant, sans que personne ne s'en soit rendu compte, derrière le garçon. Avisant une vieille part de tarte qui devait trainer là depuis au moins une décennie, elle s'en empara. Sans hésiter, elle l’éclata, bien à plat dans le cou du playboy, qui faisait bien moins le fier face à la horde de soulard qui commençait à se dresser devant lui. Aleister le barman était même déjà, comme à son habitude, partit se cacher dans l'arrière boutique. Il ne préférait surement pas voir le massacre. La tarte dégoulinait dans le dos du jeune homme, tachant sa belle chemise. Quelle satisfaction pour la petite diablesse qu'elle était ! Il faut croire que, ayant été persécuté dans son enfance, on prend plus vite goût à persécuter les autres. Mais la proximité de ce jeune homme propret la gênait. Pour tout dire, a fond d'elle, il l’effrayait. Alors, pour canaliser cette peur, elle faisait monter la colère en elle. C'est donc tout en gardant ses distances, pour éviter d'être trop maculée aussi, que Jack approcha sa bouche de son oreille et lui mordit le lobe. Puis elle susurra:

Huuum, qu'elle bonne odeur ! Tu me sembles plus acceptable comme ça; à toi et tes prostitués : Bienvenue au Siamois Borgne.