Euh... Oups....

Mort… J’en reviens pas… Pas que je me sois attachée tant que ça mais si quand même… Enfin c’était Vladimir quoi… Monsieur le ministre, un grand ami de papa… Enfin même si ces derniers temps il y avait apparemment un gros mal entendu.. Mais bref… Je l’ai toujours connu, ça fait un drôle de choc… Pourtant j’en ai vu des morts, j’ai même tué plus que ma part depuis le temps; mais décidément, quand c’est quelqu’un qu’on connait… Enfin connait… Je dirais même plus qu’on connait bien…

Là, plantée devant le ministère, parce qu’il a fallu passer aux interrogatoires, je n’arrive pas a me décider de partir… Je sais, c’est idiot et ça ne le fera pas revenir, mais c’est plus fort que moi, j’ai la tête vide… Je n’arrive pas a réagir… Pourtant, je devrais y être habituée, je devrais n’en n’avoir rien a faire puisque ça n’est pas ma vie… Mais c’est plus fort que moi et j’imagine que trop bien de la tronche que va tirer le seigneur des ténèbres si jamais il l’apprend… Il ne vaut mieux pas qu’il l’apprenne et merci Merlin, mes parents et mes frères vivent à l’étranger, ce qui les éloigne d’un tel sort… Je sais que c’est stupide, apparemment le maitre prend de l’ampleur et s’intéresse aux autres pays, mais peut-être que ma famille passera entre les mailles du filet… Et puis je suis une bonne mangemort, toujours partante et ne posant jamais de question avant d’agir… Peut-être qu’on leur fichera la paix rien que pour ça…

Je devrais peut-être arrêter de penser… Oui, c’est ça, il faut que je rentre dans mon appartement, que je prenne une bonne et longue douche bien chaude et que je me couche… Et là… Et là il me restera à espérer que je ne ferais pas de cauchemars… Et demain… Il faudra que j’explique au patron que je dois prendre ne serait-ce qu’une matinée de congé pour aller prévenir mes parents… C’étaient quand même de grands amis à Vladimir… C’est la moindre des choses et même si je sens que je vais surement en prendre pour mon grade, je crois que c’est a moi de le leur dire… En attendant, je ferais mieux de rentrer avant que les nerfs ne lâchent parce que je ne veux pas pleurer devant témoin, ça me ruinerait ma réputation en moins de temps qu’il ne faut pour le dire…

Je transplane et j’arrive très vite devant l’immeuble où je vis. Sans faire attention à quoi que ce soit, je monte les étages et j’arrive bientôt dans mon petit appartement deux pièce tout vide… Même avada ne vient pas m’accueillir, c’est pitoyable… C’est fou comme on peut se sentir seule parfois… Et là, c’est pas le bon soir… Pourvue que le seigneur des ténèbres ne m’appelle pas, je ne serais pas bonne a grand-chose a mon avis… J’entre sous la douche, je retire mon uniforme du ministère et j’entre sous le jet d’eau chaude et là… Au bout de deux secondes, je me met a pleurer comme une madeleine… J’essaie pourtant de me calmer, mais ça ne marche pas alors peut-être qu’en attendant que ça passe sous la douche…

J’ai tellement bien pleuré que quand je ressort je suis moitié gelée… Oui, a force il n’y a plus eu d’eau chaude… alors j’ai fini ma douche sous l’eau froide sans même songer a tester un sortilège pour la réchauffer… Cependant, même si j’ai les yeux un peu rougis, ils ne sont pas gonflés, merci l’eau froide. Je me rhabille convenablement, rien de bien compliqué, jeans noir, simple tee-shirt sous un pull en cachemire et je me noue les cheveux dans une longue natte… Je sais, j’avais dit que j’irais me coucher illico mais là j’ai pas franchement envie d’aller dormir… Je suis toute seule, sur le canapé, encore peinée mais je crois bien avoir pleuré pour les trois siècles a venir, quand tout à coup, un hibou toque à ma fenêtre… Intriguée, j’espère que ça n’est pas un hibou du ministère parce qu’ils peuvent se les mettre où je pense leurs éventuelles questions supplémentaires.

Je me lève et j’ouvre. Le hibou m’a à peine donné la lettre qu’il repart comme s’il avait peur que je le séquestre… C’est quoi ce truc, un volatile parano ?! Bah de toute façon… J’ouvre l’enveloppe, c’est marrant, l’écriture ne m’est pas inconnue. Et là, je crois que je frôle la crise cardiaque… C’est une lettre de Vladimir qui me demande de le rejoindre dans un restaurant… C’est quoi cette mauvaise blague ?! Ma première réaction, c’est de vouloir jeter ce truc au feu, j’ai pas envie de rire ce soir, mais finalement ma colère prend le dessus et je décide de sortir expliquer ma façon de penser à ce plaisantin…

Je crois que je n’avais jamais descendu mes escaliers si vite, a vrai dire, je suis déjà en bas que je n’ai pas encore fini d’attacher ma cape… Mais si les capes noires ça passe inaperçu dans le Londres moldu… Je trouve mon habituel coin sombre, vérifie vite fait que j’ai le mot avec moi et je transplane pour arriver non loin du lieu de rendez-vous. J’avance a grandes enjambées, les sourcils froncés, l’air clairement contrariée. Mais au fait, je sais pas à quoi il ressemble ce type qui m’a envoyé cette plaisanterie de mauvais gout et… Merlin ! Il a osé en plus ! Il va le payer cher, très cher….

« M’envoyer cette farce justement ce soir c’est la plus belle connerie que vous ayez faite de toute votre vie ! »

Je suis en colère, on a pas le droit de faire ça, pas avec la vie d’un mort que j’aimai bien et puis c’est tout. Alors j’avance, toujours légèrement menaçante, si j’avais voulu cacher que j’étais en colère, j’aurai pas pu, je l’avoue volontiers. En même temps, ça se voit.

« Vladimir est mort il y a quelques heures à peine gros malin alors hottez tout de suite votre déguisement que je vous refasse le portrait pour vous apprendre les bonnes manières ! »

Y a des gens qui nous écoutent ? Parce que si c’est le cas, je crois bien que je m’en fiche…

Une rage sans nom s’empare de moi alors que je me trouve en face de cet imposteur qui ose prendre jusqu’à l’apparence de Vladimir, comme si cette lettre n’était pas une blague assez grossière… Le pire, c’est que c’est plutôt ressemblant… Où alors je souhaite tellement qu’il ne soit pas mort que j’en viens à le voir alors que ça n’est pas lui… Non, je ne suis quand même pas devenue cinglée… Réflexion… Non je ne suis pas cinglée et lui il va se manger ma main gauche s’il ne réagit pas très vite. Je sais bien que j’ai perdu depuis longtemps l’habitude de me battre a mains nues, c’est vrai que depuis que je peux me servir de ma baguette, je la préfère largement à mes poings mais c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas…

« Hé ! Doucement ! »

C… Comment ça « doucement » ?! Non mais il se prend pour qui lui ??? Non seulement il me fait une mauvaise blague le mauvais jours, mais en plus il prend l’apparence de Vladimir et pour couronner le tout il crois qu’il va pouvoir me dire de me calmer ??? Voila encore une preuve qu’il ne me connait pas si bien que ça celui là…

« Je vais tout t'expliquer, calme toi, et range tes poings. »

Non mais il continue avec les ordres !!! Les bonnes manières se perdes moi je vous le dis (oh l’autre hey elle est a deux doigts de lui taper dessus… Elle manque pas de culot) Je fronce les sourcils, clairement contrariée de ce nouvel ordre qui ne me donne qu’une envie, lui mettre mes poings dans la figure plutôt que de lui obéir…

« C'est moi. Vladimir. Il ne m'est rien arrivé, je n'était pas là bas quand ça s'est passé. Un de mes Aurors était sous mes traits grâce à du Polynectar. C'est lui qui est mort, et non moi. »

Allez je le frape… Hein ?! Tout a coup, j’en perd ma mine furieuse pour une autre totalement déboussolée. Sans même avoir mis ma menace de rencontre douloureuse avec ma main gauche a exécution… Comment ça un auror sous polynectar ? Non ça n’était pas possible, Vladimir lui avait fait un signe amical quand il était arrivé… Qui d’autre aurait pu se permettre une telle chose, surtout venant du coté Russe… Mais j’en ai perdu mon accès de colère, trop de réflexion surement, je savais bien que j’aurai du cogner d’abord et causer ensuite…

« A quoi ça vous sert tous ces mensonges ? Je vous ai fait quoi au juste ? Ah d’accord si vous êtes l’un de ceux qui se sont pris les débrits de portes dans la figure, j’y suis pour rien y avait qu’a se mettre derrière mon protego… »

« Je suis désolé que tu ais cru à ma mort. »

Ouais bah présentement elle y croyait toujours jusqu’à preuve du contraire… Réfléchissons… Qu’est-ce qui pourrait l’amener a se trahir ??? Ah mais oui mais c’est bien sur… Il suffisait de demander des preuves… Preuves qu’il était bel et bien Vladimir… Et ça n’allait pas être facile de la convaincre…

« Prouvez le dans ce cas… Prouvez moi que vous êtes le vrai Vladimir Manokova… »

Le pauvre… Elle n’allait pas accepter la moindre petite révélation un tant soit peu personnelle, sait-on ce qu’un ministre peut raconter a ses proches quand il est en réunion privée…

« Et une vraie preuve… Pas un truc pathétique pour me faire croire que vous ne mentez pas. »

En attendant, je me suis un peu calmé, peut-être que je n’aurai pas du m’emporter ainsi, c’est vrai, mes parents m’ont appris a rester maitresse de mes émotions en toute circonstances… J’aurai du garder mon calme, j’ai fait preuve de faiblesse… Oui oh et puis zut, s’il s’avère qu’il me mène en bateau, je le frapperait cette fois ci … Et sinon… Il se pourrait bien qu’il se prenne une petite gifle quand même… Juste pour m’avoir laissé croire qu’il était mort…

« Une preuve que je suis moi ? »

C’est fou ce qu’il a l’air largué tout à coup, c’est pourtant pas sorcier ce que je demande, puisque je l’ai vu mourir et qu’il soutien qu’il est Vladimir, le vrai, je pense qu’il est normal que j’en demande une preuve… Il y aurait des tas de façons de le prouver, mais je suppose qu’il pense tout de suite que de simples évocations de souvenirs ne suffiront pas… D’ailleurs, si c’était le contraire, il serait déjà en train de me sortir une multitude de souvenirs que nous avons en commun.

Mais plutôt que de me répondre, il soupire et s’assoit sur le bord du trottoir… Je penche légèrement la tête sur le coté et même si je n’ai plus une once d’agressivité en moi, je ne le lâche pas des yeux. Plus curieuse qu’autre chose… Je n’ai pas souvenir d’avoir vu Vladimir si perdu un jour… En même temps, nous ne nous sommes jamais retrouvé dans ce genre de situation avant cela… J’ai toujours su que Vladimir était Vladimir tout comme il a toujours su que j’étai moi… Mais d’un autre coté, aucun de nous deux n’était sensé être mort dans le passé… Et lui et bah je l’ai quand même vu se prendre un sort mortel juste avant que la vampire de service ne se jette sur les ennemis, pour Vladimir avait-elle dit…

« Je suis assis là, dans cette ruelle, à me demander ce que je pourrai bien te répondre. Je viens de passer une journée épouvantable, et je me rend compte que je n'ai pas été le seul à endurer cela. Et te prouver que je suis bien Vladimir, ça devrait être la chose la plus simple que j'aurai eu à faire aujourd'hui, cela dit je ne peux pas. Oh bien sûr, je pourrai te parler de cet elfe de maison, de ton père, de ta mère, des souvenirs que j'ai de nous deux ces plus de dix dernières années. Mais je ne suis pas sûr que ce sont véritablement mes souvenirs. Tout est en train de m'échapper. Je perd le contrôle des choses, la preuve, je n'étais même pas au courant que cet Auror avait pris mes traits. J'attendais bêtement que mon escorte arrive à la cheminée pour me rendre en Angleterre. Ça doit être l'âge qui veut ça. Les années filent, et pourtant, moi, je n'avance pas. »

Il ne savait pas… Il ne savait pas qu’un auror avait pris son apparence… Mais par Merlin c’était le ministre de la magie !! Et il ne savait pas ce que faisaient les aurors dans une situation pareille… Franchement ça partait en cacahuète… Ah oui mon elfe psychopathe… A ce propos, il était d’avantage en colère après la cité rouge que Psychopathe… Mais ça n’était pas vraiment le moment de parler de ça… Comment pourrait-il ne pas être sur que ça n’était pas ses véritables souvenirs ? Moi, je me rappelle bien de mon enfance, enfin vers l’âge de cinq ans précisément… Je me rappelle de ce qui a suivit aussi, peut-être pas dans les détails mais quand même je sais que mes souvenirs m’appartiennent.

Une autre question me vient alors qu’il finit par se relever, remettant sa robe en place, passant sa main dans ses cheveux. Je sais que rien ne me trahi mais ça, se sont ses mimiques à lui… Les petits gestes qu’on fait sans y penser, qu’on adopte au fil du temps et qui fait que nous sommes nous… C’était tellement naturel, ça ne pouvait pas être quelqu’un d’autre essayant de l’imiter…

« Tu le sens au fond de toi. Tu sais qui je suis. Et je sais également qui tu es. Car quand tu es près de moi, je n'ai pas besoin de te voir, je n'ai pas besoin d'entendre le son de ta voix. Il me suffit de le sentir lui. »

Comment Est-ce qu’il a su que j’avais compris, que je ne doutais plus… Mes yeux se baissent alors que je le vois bouger pour mettre sa main sur sa poitrine a hauteur de son cœur. Mes yeux remontent immédiatement vers son visage, comme si c’était indécent, comme si j’avais osé regarder quelque chose qu’il ne fallait pas. C’est idiot, c’est juste sa main… Enfin, il ne sait pas ce qui me passe par la tête… Enfin… Normalement.

Puis mes yeux, s’écarquillent légèrement. Attendez je viens juste de piger le sens de ce qu’il m’a dit… Il est bien en train de me dire que seul son cœur lui dit que je suis moi ?! Alors là je suis perdue… Ah mais il n’a pas fini… Allez Merlin soyez sympa, faites qu’il continue sur sa lancée histoire que je comprenne d’avantage, même si ça n’est qu’un tout petit peu…

« Je ne sais pas pourquoi il s'active d'avantage quand tu es là, mais c'est l'une des raisons pour laquelle je ne sais jamais si je dois te tutoyer ou te vouvoyer. Je ne sais pas non plus si je dois encore te considérer comme cette jeune fille que tu étais, ou cette femme que tu es devenue. »

Je rougis ? Bah oui, c’est bien ça… Non mais euh… Je suis troublée d’accord ? Parce que et bien… A vrai dire Merlin a du m’entendre parce qu’il a exaucé mon souhait mine de rien… Ouais non c’est juste un coup de chance… Alors résumons… Son cœur le préviens que je suis là et il le préviens que je suis là en… S’activant d’avantage… Un vrai radar… Et bah voila, chacun son tours de ne pas savoir quoi dire… Non mais je répond quoi moi ??? J’en sais trop rien… Distraitement, je remarque du coin de l’œil que sa main quitte son cœur mais je vois aussi qu’il ne me lâche pas des yeux. Il a peur que je fuie en quatrième vitesse ? Non parce que l’idée ne m’a même pas effleuré l’esprit…

« Je sais qui tu es. Je le sens. Et je sais que tu sens aussi qui je suis. »

J’en reviens à la même question que tout à l’heure… Comment est-ce qu’il le sait ??? Enfin que je sache moi aussi… Oh là… Ca devient compliqué dans ma tête là… Heureusement que je me comprend moi-même sinon je serais encore plus perdue… Euh…

J’observe Vladimir, le visage encore impassible et je crois que quelque part ça le fait baliser un peu… Il doit se demander si je suis réellement bouchée et s’il va devoir essayer de me convaincre encore plus… C’est pas sympa de ma part de le faire languir comme ça… Mais j’avoue que pour le moment je suis même incapable de battre des paupières… Et puis tout à coup, mes capacités motrices me reviennent et je lui saute dessus. Allez bande de pervers, je saute a son cou quoi … Lui il a surement cru que je voulais le taper mais ça n’est pas le cas… C’est Vladimir et il est vivant…

« J’ai cru que tu étais mort… Par Merlin Vladimir tu m’as fait pleurer… »

C’était une chose qui n’arrivait que très rarement depuis ma petite enfance… Je m’éloigne tout à coup consciente que je suis peut-être bien un peu trop près là… Ouais bon j’ai des circonstances atténuantes… Je sourit d’un air malicieux et j’ajoute.

« Je sais que c’est toi parce que personne ne peut t’imiter à la perfection… Pas devant moi… Ce qui m’intéresse c’est de savoir comment toi tu pouvais en être si certain… »

Mon cœur ? Je ne m’y intéresse pas vraiment en général… Là, c’est vrai qu’il bat fort, mais par Merlin je suis contente, il n’est pas mort… Et puis c’est aussi vrai que tout à l’heure… Enfin un peu plus tôt, je me sentais vide et incapable de faire quoi que ce soit parce que je le croyais disparu à jamais… Et j’ai été drôlement en colère de penser qu’on pouvait me faire un tours pareil… Des réactions plutôt excessives… Passionnées… J’ai beau chercher, je ne me rappelle pas de la dernière fois où j’ai laissé mes nerfs me mener ainsi…

« Et puis qu’est-ce que tu entends par : « Les années filent, et pourtant, moi, je n'avance pas. » ? »

Pendant ce temps là, moi, je m’éloigne finalement de Vladimir, tout à coup gênée de mon impulsion qui m’a fait le serrer contre moi comme s’il était un très proche ami… Je n’aurai peut-être pas du montrer autant ma joie de le savoir en vie de manière certaine après l’avoir vu mourir sous mes yeux, mais c’était plus fort que moi, je dois bien avouer ne pas avoir réfléchit avant de me laisser aller à ma joie et franchement, ça ne me ressemble guère… Mais depuis ce soir, je trouve que je fais beaucoup de choses que je ne fais jamais en temps ordinaire…

« C'est quelque chose de nouveau, ça a dû te changer. D'habitude je te fais rire, et là je te fais pleurer. N'empêche, je suis plutôt flatté. Ça signifie que je t'aurai un tout petit peu manqué, non ? »

Je rougis pour toute réponse, qu’il ne s’attende pas à d’autres aveux de ma part, je crois que j’en ai déjà dit beaucoup trop… Ca n’est pas dans mes habitudes de me révéler ainsi, mais une fois encore, je crois que ce soir n’a rien d’habituel… Je ne saurais dire pourquoi, j’ai l’impression qu’il y a quelque chose de pas comme d’habitude. En attendant, je suis plutôt rassurée, il ne semble pas en colère de mon soudain manque de tenue. Je me sens donc rougir à sa supposition et je baisse les yeux un instant.

« Je ne savais pas vraiment comment te contacter. J'ai pensé que si je me pointais chez toi, ça aurait fait trop... Bizarre. Du coup, le hibou en premier m'a été un choix plus judicieux. Et j'ai la vague impression, vue l'état dans lequel je t'ai trouvé, que tu m'aurais frappé si j'avais toqué à ta porte, non ? »

Je relève les yeux, intriguée parce qu’il me raconte… L’aurais-je agressé en le voyant tout à coup frapper à ma porte ? Il y avait surement de fortes chances pour qu’il ait tout à coup rencontré les murs du couloir… Mais elle n’était sur de rien, elle agissait tellement bizarrement ce soir… Elle aurait sans doute réagit tout autrement que ce qu’elle était en état de songer pour le moment…

« Peut-être que oui… Peut-être pas… Je ne suis pas certaine de la façon dont j’aurai réagit en te voyant derrière ma porte… »

En même temps, la situation ne s’était pas présenté ainsi…

« J'espère que la prochaine fois, ça ne se passera pas ainsi, et que le Ministère sera bien plus efficace. Et je suis désolé... On ne m'a avertis que tard, que tu étais au Ministère ce jour là. Je ne pensais pas que t'y serais vue la fonction que tu occupes. Enfin... Je veux dire que c'était censé être une réunion assez... Privée. Et quand mes Aurors sont arrivés, il y avait du monde. Ca n'est pas très surprenant qu'ils aient été attaqués. On aurait pu facilement ce dissimuler parmi la foule. »

Oui c’était légitime qu’il ne se soit pas imaginé que je serais là. Simple secrétaire dans un département quelconque et surtout qui ne concernait pas réellement la coopération magique internationale, il y avait en effet peu de chances pour que je sois là à cette réunion privée comme il le disait. Mais elle faisait partit des mangemorts, c’était la raison officieuse qui lui avait accordé sa présence au ministère. La raison officielle, autant la lui donner après tout.

« Je devais servir d’interprète au cas où un membre de la délégation Russe aurait eu quelques difficultés avec l’Anglais. »

Pourtant personnellement, je doute fortement qu’un membre de la délégation Russe n’ait su parler Anglais assez correctement pour savoir se faire comprendre tout seul… Mais que voulez vous, j’imagine même que le ministre aurait dit que je pouvais lui éviter de faire certaines gaffes par rapport aux codes de déontologies… Je n’en sais trop rien et je n’ai pas franchement la tête a réfléchir à cela alors qu’il est si tard et que j’ai vécu tellement d’émotions contradictoires en si peu de temps.

« C'est pas tout ça, mais tu sais que je n'ai pas eu une minute à moi de toute la journée ? Tu ne voudrais pas qu'on ailler manger un petit quelque chose ? Histoire de pouvoir continuer notre conversation dans un lieu plus... Agréable que cette ruelle ? »

Pas une minute à lui ? Cela signifiait clairement qu’il n’avait pas encore mangé… Deux secondes plus tard, il me le confirme dans la même phrase et je ne peux empêcher un léger sourire de venir fleurir sur mes lèvres. Ah celui là, s’il n’oubliai pas sa tête c’était qu’elle était réellement bien accrochée… Oublier de manger… Je regarde autours de moi histoire de me situer un peu mieux dans la ruelle parce que la colère de tout à l’heure ne m’a pas fait enregistrer clairement ce genre de détail.

« Ca tombe bien il y a un petit restaurant pas trop loin… Il n’est pas quatre étoiles mais il est plutôt cosy et puis c’est bon… Par contre cela m’étonnerait qu’ils servent des spécialités Russes. »

Je rigole, c’est un petit trait d’humour peut-être complètement loupé mais moi ça me fait bien rire. La tension s’en vas et je me sens plus légère d’un seul coup même si j’ai un peu mal à la tête à force d’avoir trop pleuré tout à l’heure, ça n’est pas bien grave.

« Tu t'es faites accompagnée au cas où ? »

Moi qui m’apprêtait à partir dans la bonne direction pour trouver le restaurant, je suis surprise par son ton, ça n’était pas réellement une question. Aussi, clignant des yeux avec étonnement, je me tourne vers Vladimir et je suis son regard qui fixe un homme un peu plus loin qui semble nous guetter.

« Oh non pas lui… »

Malheureusement, je n’ai pas songé à parler trop bas pour ne pas être entendue… Je lance un regard assez gêné en direction de Vladimir… Que faire, aller trouver cet abruti dont je ne me rappelle-même pas le nom mais qui me sert de voisin de palier et lui dire de me foutre la paix ? Expliquer vite fait la situation à Vladimir et lancer l’idée de « faire semblant » qu’on soit en couple pour voir si l’autre va enfin me lâcher la grappe ? C’est peut-être pas la meilleure idée du monde ça…

« On va manger ?! Ne t’inquiète pas pour lui… C’est un voisin un peu trop collant à mon gout… »

Pourvue que l’autre n’ait pas idée de nous suivre, pire de venir me faire une scène ridicule et déplacée en présence de Vladimir.

« Un peu trop collant ? »

Bah oui… Et le pire c’est que ça a l’air de le faire rire en plus… Ca se voit que c’est pas lui qui doit supporter depuis nombres d’années les regards inquisiteurs ou bien jaloux de cet abruti de moldu… Non mais vraiment… Je vous jure, je lui ai dit des centaines de fois de me foutre la paix, de s’intéresser à quelqu’un d’autre parce qu’il ne m’intéressait pas le moins du monde… Mais il est toujours là cet abruti… Une fois j’ai même essayé en russe histoire de vérifier s’il comprendrait mieux mais bien sur ça n’a pas marché, Londonien de naissance, il ne savait rien à propos de la Russie… Et vous savez quoi ? Et bah il s’est mis à apprendre tout ce qu’il pouvait sur mon pays… Comme si ça allait me faire changer d’avis… Je ne sais toujours pas à l’heure actuelle ce qui me retient de le tuer une bonne fois pour toute… Peut-être parce que c’est mon voisin justement… Les soupçons arriveraient tout de suite sur moi, surtout vu le nombre de fois où les autres voisins nous ont entendu nous disputer… Enfin où ils m’ont entendu lui crier dessus de me lâcher la cape… Enfin j’ai pas dit cape… Mais c’était le but… Même si ça ne marche toujours pas…

« Ca se voit bien que c’est pas toi qu’il suit comme un strangulo accroché à sa plante marine… »

Je sais, je suis un peu en colère mais rien que de savoir que l’autre à osé me suivre… Remarquez, je pourrait voir les choses sous un autre angle… Par exemple… Imaginez un peu la tronche qu’il a du faire… Oui, pour commencer il a du être content de me voir agresser Vladimir même si lui, il ne l’a encore jamais vu et ne sait pas encore qui il est… Mais ensuite, ça a du lui faire tout drôle de me voir finalement me jeter a son cou avec soulagement… Finalement ce crétin a du comprendre qu’on se connaissait bien et qu’on s’entendait bien également ce qui, à mon avis, n’a pas du lui plaire le moins du monde…

« Tu es sûr que tu ne veux pas me le présenter ? »

J’hausse les sourcils avec un air dubitatif. Il fut un temps où je l’aurai surement frappé un peu en lui disant qu’il était malade mais je crois que je lui ai assez fait peur pour ce soir… On verra une autre fois pour les tapes amicales… Je jette un regard à l’autre nœud qui nous observe toujours un peu plus loin, il espère peut-être encore qu’on ne l’a pas vu, si c’est le cas il a vraiment besoin de ces trucs pour la vue qu’ont les moldus… Ah oui, des lunettes…

« Remarque ça pourrait être marrant juste histoire de voir s’il se barre en courant ou s’il essaiera de te frapper… »

Franchement ? Je n’ai aucune idée de comment il réagirait… J’ai bien essayé d’amener d’autres hommes chez moi de temps en temps mais soit il les a jamais vu, soit il a réussit a resté planqué dans son appartement à les espionner par le trou de sa porte… En plus, j’imagine qu’il a toujours gardé l’espoir qu’il ne se passait rien et que ces hommes étaient de simples connaissances… Quand on a un esprit malade, les gens ne peuvent pas toujours nous comprendre et bah c’est surement son cas à celui là… Il faut en avoir un sacré grain pour continuer à s’accrocher à moi surtout quand les seules fois où je m’adresse à lui c’est pour lui hurler froidement de m’oublier…

« Bon, allons manger. Et s'il nous accompagne au restaurant, on pourra toujours lui faire servir une bouteille. »

Ah enfin Vladimir revient à la raison… Ou pas… Payer une bouteille à ce crétin mais c’était presque comme lui dire « continue, j’adore te voir me coller aux bottes et je n’attend qu’un signe pour me jeter dans ton lit… » Je ne dis rien cependant, suivant Vladimir. On ne tarda pas à trouver un restaurant à l’air fort sympathique et, galant, Vladimir me teint la porte pour que j’entre. Puis il pris les choses en main, demandant à un serveur de nous trouver une table. Nous n’attendîmes pas longtemps avant de pouvoir prendre place et Vladimir commanda l’apéritif sans me consulter mais son choix me convint parfaitement, l’alcool et moi ça faisait deux…

« Tu en as combien des admirateurs secrets ? »

Euh… Je préfèrerai n’en n’avoir aucun histoire d’avoir un peu plus la paix et en plus pour ce gus là ça n’était pas un secret, je suis presque persuadée que la moitié de Londres est au courant de ses espoirs vains… Enfin, façon de parler…

« Et bien s’il y en a d’autres, je ne suis pas au courant… » Je fais un clin d’œil à Vladimir. « Mais je préfèrerai qu’il s’intéresse à quelqu’un d’autre… Je lui ai dit, je ne sais combien de fois qu’il ne m’attirait pas le moins du monde… Mais il ne veut pas comprendre… J’ai même essayé en Russe une fois, mais je crois qu’il a cru que c’était une sorte de déclaration d’amour… Il faut le faire quand même… J’étais plutôt en colère… J’insulte rarement dans ma langue maternelle… »

Oui très rarement parce que je vous explique même pas les raclées qu’on prenait ensuite, mes frères et moi, quand on essayait… Même loin des oreilles de mon père… Comme quoi, quand on fait partit d’une famille plutôt connue, tout fini par se savoir malheureusement… Enfin pour moi cela fait partit des bons souvenirs d’enfance…

« Je crois que je vais commander un truc de chaque... »

Je ris.

« Les grandes émotions te donnent une faim de loup… je te laisserais bien commander une chose de chaque, et je demanderais à voir la tête du chef quand il l’apprendra… Ca pourrait être marrant… »

Je l’imagine déjà remarquez… Et je suis sur que les serveurs penseraient que la table ne serait jamais assez grande pour tout contenir… La nourriture du pays me manque parfois… Mais heureusement, j’y retourne assez régulièrement… Il m’a fallu un petit temps d’adaptation pour me faire au régime culinaire d’ici… Et encore, il y a beaucoup de choses que je n’ose gouter, rien qu’au nom où à la consistance…

« Enfin le chef va être rassurer puisque tu vas d’office éliminer la page des poissons et autres crudités… Il me semble que tu n’aimes pas ça… »

Nous, on est très viande dans la famille, s’en est à un point où nous avons l’impression de ne pas avoir manger quand mère nous prépare du poisson… C’est, à mon gout, bien moins consistant…

« Ah ben tiens, ton ami nous rejoint je crois. »

« Ca n’est pas mon ami… Vladimir ne l’encourage pas dans cette voix là où il va bientôt essayer de rentrer de force chez moi. »

Endroit où il n’a jamais mis les pieds d’ailleurs. Heureusement que je me sert de sortilèges pour fermer ma maison, enfin mon appartement, aux étrangers, sinon je suis presque sur qu’il en aurait déjà forcé la porte durant mon absence… Si ça se trouve, il a déjà essayé sans succès. Je jette un coup d’œil à l’autre… J’ai beau chercher, je fais vraiment un blocage sur son nom…

« Oh non c’est pas vrai… » Marmonnai-je alors qu’il s’approchait. « La prochaine fois que je vais en Russie j’explique à mon père que tu me pousses dans les bras des psychopathes… Non je vais le dire à ma mère plutôt, elle sera plus dangereuse… »

Je suis pas certaine que cet homme soit un psychopathe mais ça fera réagir ma mère… Et l’autre arrive devant la table, tout guilleret comme si je l’avais invité à s’approcher. Par la fenêtre, un autre homme nous regarde attentivement, mais se cache tellement bien que je ne le remarque pas. Sinon, j’aurai surement vu qu’il s’agissait d’un mangemort.

« Bonsoir ! Bonsoir Ksenia… Bonsoir monsieur… »

« Miss Krarmia. » Mais j’ai comme l’impression qu’il ne m’entend pas.

« Monsieur ? » Continuait-il en s’adressant à Vladimir après m’avoir souris. « Je ne pense pas vous avoir déjà vu, pourtant nous nous connaissons depuis longtemps avec Ksenia. »

« Tu vois, les Anglais n’ont pas la même notion de la politesse que nous, je ne l’ai jamais autorisé à me tutoyer ou à m’appeler par mon prénom…Cela confère une intimité que nous n’avons pas, que nous n’avons jamais eu et que nous n’aurons jamais… Mais je t’en prie, éclaire donc la curiosité de… Je sais même plus comment il s’appelle… Dis-je en direction de Vladimir.

« C'est un plaisir de faire votre connaissance, monsieur... »

« Smith… »

Voila pourquoi j’ai oublié son nom, il est tellement commun… Moi je les laisse causer, moins je le vois, l’autre et mieux je me porte, non mais ça le fait rire comme ça, Vlad, mais il ne sait pas ce que sait de voir l’autre épier le moindre de ses mouvement. C’est clair, j’ai l’impression qu’il passe son temps derrière sa porte, un carnet à la main, une montre dans l’autre pour noter le moindre de mes déplacements. Si j’étais réellement parano et si je n’étais pas persuadée de source sur qu’il était moldu, je me demanderais presque s’il n’était pas un espion du ministère… Non mais faut peut-être que je suive un peu la conversation vous pensez pas ?

« Alors comme ça vous connaissez notre chère Ksenia depuis longtemps ? Ca doit remonter à combien ça ? Trois ? Quatre ? Cinq ans ? Depuis quand tu es en Angleterre ? »

Bah une bonne dizaine d’année quand même… Remarquez, au début, l’autre, il ne me calculait même pas… C’était le bon temps… Moi en même temps je remarque distraitement que même si c’est Vladimir qui parle, l’autre ne regarde que moi et même si y en a qui seraient gênés à ma place, moi ça m’énerve.

« Plus de dix ans Vladimir. »

Le calculer l’autre ? Même pas, je vais faire comme s’il n’était pas là et peut-être, avec un peu de chance, un sursaut de lucidité qui sait, peut-être qu’il partira et oubliera que j’existe.

« Ca aurait été une joie pour moi, tout comme pour elle de vous inviter à boire un verre avec, mais... »

Mais… Bah il avait pas entendu le « mais » ou quoi ?! Il y avait pourtant un « mais », je ne suis pas du genre a entendre des voix… Mais l’autre, on dirait presque qu’il a été frappé de surdité soudaine et temporaire puisqu’il n’a même pas l’air de se dire qu’il s’est installé en toute impolitesse à notre table avant même que Vladimir ait fini sa phrase…

« On ne vous a pas invi… »

« Soit, asseyons nous. Je suis curieux de voir ce que vous buvez. Du moins j'essaye de m'intéresser à quelque chose qui me ferait passer le temps pendant que nous buvons, car j'ai la vague impression que vous n'écoutez pas le moindre mot de ce que je dis. »

« Moi je t’écoute et lui je m’en fiche. »

Comment ça je suis trop directe ? Bah si ça le blessait un tout petit peu il serait surement déjà partit. Mieux même, il ne serait pas là parce qu’il aurait compris le message depuis longtemps et moi, en ce moment précis, je serai en train de me marrer parce que Vlad décide de commander un peu de tous les plats qu’il voit sur cette carte… Bon faut quand même que je tourne les yeux vers lui pour lui dire de partir, il serait capable de croire que je parle à Vladimir.

« Vous allez nous laisser oui ? Vous ne voyez pas que vous dérangez et que je ne… »

« Tu sais Ksenia, j'ai vraiment été ravis d'apprendre pour ton mariage. J'ai hâte de rencontrer l'élu de ton cœur. Vous allez aménager dans la résidence de tes parents au... Pérou, non ? »

Hein ?! J’avoue avoir tourné la tête vers Vlad à une vitesse peu naturelle. Mes yeux écarquillés retrouvent cependant leur taille naturelle avant que l’autre n’ait idée de détacher son attention du Russe. Mais il me fait quoi là ? Au Pérou et puis pourquoi pas au fin fond de l’antarctique pendant qu’il y est ?!

« Au Pérou… Tu sais bien qu’ils vivent en Russie puisque tu y allais presque toutes les semaines… »

Bah oui, mes parents vivent dans la ferme familiale en Russie et Vladimir le sait parfaitement. Il fait quoi ? Il essaie de faire croire à cet abruti qu’on se connait pas ?!

« Au Pérou… Comme si j’avais une tête a aller vivre là bas… »

Il a de ces idées parfois quand même… Ca me fait sourire d’ailleurs. Ah sacré Vladimir.

« C’est une blague c’est ça ? Il a un humour bizarre ton ami. »

« Non c’est pas une blague, ma vie privée ne vous regarde pas, et je ne vous ai pas permis de me tutoyer… Au fait Vladimir, pas trop jaloux ? De nous deux, les parents pensaient que tu serais celui qui se marierait le premier. »

« C’est ton frère ? »

Hein ?! Si c’était le cas ma mère l’aurait eu jeune quand même… Remarquez, des frères, j’en ai quatre.

« Des frères, j’en ai mais je peut vous assurer qu’il ne me viendrait pas à l’idée de les confondre avec Vladimir.. Maintenant fichez moi la paix. »

« Tes parents pensaient que je me marierait le premier ? Et qui te dit que j'ai envie de me marier ? C'est parce que j'ai passé l'âge de la drague ? Je suis censé me marier et fonder une famille ? C'est une vision bien stupide de l'âge mûr. »

Décidément, fréquenter une vampire, ça ne lui réussissait pas du tout quand même… Le pauvre Vladimir est en train de me faire une crise de paranoïa… Et voila qu’il enchaine…

« Et à ce que j'entends, je suis le centre des attentions quand je ne suis pas là. »

Oui, c’est bien ce que je dis, il devient Parano le pauvre… C’est d’avoir peur de se faire bouffer par… Attendez, je connais son nom elle était au ministère… Rah… Faut quand même que j’arrête de l’appeler la vampirette… Non parce que quand même, elle est plutôt liée à Vladimir, il faudrait que je me rappelle de son nom, ne serait-ce que par politesse envers lui… Euh… Ah oui, de Maupassant… C’est pas un nom Russe, c’est surement pour ça que j’ai du mal… Un nom pareil dans le grand nord en même temps… Ca cour pas les rues…

« Tes parents le connaissent ? »

« Oui ils me connaissent, et depuis bien longtemps. Ca vous pose un problème ?? »

« Mais c’est qui au juste ?! »

Moi, je l’ignore royalement le moldu.

« Vladimir… Pas que ta colère m’ennuis, bien au contraire, je trouve ça extrêmement amusant… Mais tu deviens parano… Je t’ais pas traiter de vieux… Je dis juste que les parents ne m’imaginent pas mariée avant un bout de temps vu mon caractère… Et puis tu crois quoi ? Qu’on parle sur ton dos à longueur de journée à la maison ? Redescend sur terre… Tu sais bien qu’ils te connaissent bien alors forcément, c’est arrivé de temps en temps qu’on entende ton nom à la maison voila tout… Mais je te rassure, les parents ne sont pas des espions à la solde d’un ennemi… »

« Espions ?! »

Il a causé l’autre ? Non parce que je l’écoute pas le moins du monde. D’accord, c’est plutôt drôle de voir Vladimir sortir de ses gonds et d’ailleurs c’est pas arrivé souvent si je me souviens bien, mais quand il se met en colère après moi a cause de ce moldu, ça m’ennerve.

« Et tu étais obligé de lui dire que t'habitais au Grand Nord ? Tu ne pouvais pas entrer dans mon jeu et lui parler du Pérou tout simplement ? Il serait peut être partis là bas et on ne l'aurait plus jamais vue. T'aurai eu un amoureux de moins, et ça aurait été déjà ça de gagner. »

« Je t’ai dit tout à l’heure que je l’avais insulté en Russe… Même si je ne lui accorde aucune qualité, il a au moins le mérite d’avoir pigé tout seul quelle langue j’étais en train de parler et puis « Krarmia » ça a pas grand-chose d’Anglais… Et puis je ne l’aime pas ! Tu deviens aussi bouché que lui ma parole… Я могу убивать его, если вы хотите это будет решать проблему...(Je peux le tuer si tu veux ça règlera le problème…) »

Mais non je ne lui manque pas de respect… Mais non je ne m’ennerve pas, d’ailleurs je parle sur un ton calme.

« Bon, c'est pas tout ça, mais moi j'ai faim et j'aimerai commander. »

« Les lasagnes sont bonnes ici. Je t'en commande une assiette Ksenia ? »

« Arrêtez de m’appeler par mon prénom. »

« Bon, on va faire simple. Vous partez, vous allez chez elle, et vous lui préparez une surprise. N'importe quoi, du moment que vous ne la préparez pas ici. Ksenia, donne lui les clefs de ton appartement. »

« Ca va pas ! De toute façon je sais très bien fermer mes portes et il ne mettra pas un pied chez moi… Puisque c’est comme ça, passons aux choses sérieuses. »

Non mais j’en ai marre de l’autre qui se tape l’incruste ! J’ai été sympa jusqu’à maintenant mais ça suffit, assez joué. Je me lève donc, j’empoigne l’autre par le col et je l’oblige à se lever. Il a du penser que j’allais lui rouler une pelle parce qu’il se laisse faire l’abruti. J’avoue avoir peu souvent cet air de pur machiavélisme sur le visage, mais là, il m’ennerve trop… J’étais bien tranquille avec un ami en plus… Pff… Je traine l’autre hors du restaurant sous les regards curieux des autres moldus qui nous entourent. Si seulement on était dans le monde magique… Mais bon. Une fois dehors je susurre à l’oreille de l’autre abruti.

« Je te conseil de m’oublier sinon, je te tue sans la moindre hésitation… Ne croise même plus mon regard et FOU MOI LA PAIX ! »

Sur ce, je le pousse, surpris sans doute, il tombe sur le cul et j’en profite pour retourner dans le restaurant. J’aurai peut-être du lui mettre mon pied où je pense mais n’allons pas trop loin devant témoins… Je me rassoit devant Vladimir, toute sourire.

« La prochaine fois que tu proposes à quelqu’un de prendre les clés de mon appartement, je donne ton adresse en disant que c’est celle de mes parents qui l’attendent avec la plus grande joie du monde… Où alors je raconte à madame de Maupassant que tu attends juste de te faire bouffer… Quoi qu’il en soit, je trouverais un moyen de me venger… Maintenant, si nous pensions à manger ? A moins que tu n’ais pas fini ta crise de paranoïa… »

« Madame de Maurpassant ? Tu viens vraiment d'appeler Aliénor comme ça ? C'est plutôt amusant... Mais on est plus ensemble. Tu peux aller lui raconter ce que tu veux, ça n'a pas d'importance. »

Bah quoi ?! J’allais quand même pas l’appeler par son prénom… Je la connais pas cette femme moi… C’est vrai, en général, on leur manque facilement de respect aux vampires, mais tout de même, je suis bien élevée et cette femme, je ne l’ai aperçu qu’une seule fois, je vais quand même pas l’appeler par son prénom comme si on avait gardé les hippogriffes ensemble… Il me dit ensuite qu’il n’est plus avec elle… Bah… Que voulez vous que j’y fasse ? Ou du moins, je sais pas trop quoi y répondre… Il vaut peut-être mieux ne rien répondre du tout, la vie privée de Vladimir ne me concerne pas… Malgré tout, je suis curieuse.

« Vu sa réaction au ministère quand elle a cru te voir mort… Je doute que ce changement soit ancien… Mais bon, il parait que les personnes comme elle, sont plutôt difficiles a comprendre… »

Je peux pas dire vampire… On est dans un restaurant modlu, il suffirait qu’on m’entende et là je suis mal barré pour expliquer pourquoi je traite cette femme de vampire… Je ne pourrais même pas répondre que c’est simplement la vérité… J’hausse finalement les épaules, je ne vois même aucune raison d’aller lui causer à cette femme… D’ailleurs, en passant par là, elle ferait un mangemort psychopathe plutôt sympa… Du moment que je suis pas sa cible…

« Il a fuis ? Tu lui as dit quoi pour qu'il parte ? Je ne savais pas que tu pouvais te montrer agressive. D'un côté il est plutôt collant ton ami. Et je ne fais pas de crise de paranoïa. C'est juste que je suis un petit peu fatigué, donc faut pas trop me chatouiller aujourd'hui. »

« Combien de fois faudra-t-il que je te dise que ça n’est pas mon ami… Tu veux savoir ce que je lui ai dit ?! » Ksenia sourit avec un air amusé. « Je l’ai menacé de mort.. C’est fou ce qu’il se laisse facilement impressionner ce moldu… »

Oui bah moi aussi je suis fatiguée, j’ai du faire exploser une porte pour qu’on puisse se tirer de ce piège grossier franchement trop beau pour qu’on soit passé à coté… Enfin bref, Vladimir commande et moi aussi, un steak frites pour moi, de toute manière je ne varie pas tellement, j’ai du trop m’habituer à la nourriture de Russie… Enfin bref, le repas promet finalement de redevenir calme. J’avoue que ça fait du bien de manger. Mais quand je lève les yeux vers Vlad, je fronce légèrement les sourcils avec curiosité, on dirait qu’il recommence a s’énerver, pourtant j’ai rien fait…

En attendant, moi je réfléchit à sa question : pourquoi avoir quitté le grand nord ? Et bien, pas pour la nourriture, ça c’était certain… Je l’avais quitté pour vivre mes croyances jusqu’au bout… Pour devenir mangemort… Mais j’étais arrivée trop tard en Angleterre, le seigneur des ténèbres avait déjà disparu à cette époque là… Alors j’avais attendu, trouvant un travail dans le ministère de la magie puis je m’étais finalement habituée à vivre ici…

« Ah non, ça ne va pas recommencer ! »

Hein ?! Non j’ai rien pigé là en fait… De quoi il parle ? J’ai encore rien dit… Mais d’instinct, je cherche le voisin collant, sait-on jamais , peut-être qu’il a réellement les oreilles bouchées… Mais non, je ne le vois pas…

« Vous ne pourriez pas regarder votre assiette plutôt que de me scruter ? Si encore c'était cette jeune femme, je comprendrai, mais moi ? J'espère que le spectacle d'avant vous a assez amusé, quoi qu'il en soit, je n'ai pas envie de le poursuivre avec vous ! »

« à qui tu parles ? »

Attendez, il est bien en train de dire à un moldu qu’il serait normal de me fixer moi ? Il va arrêter de vouloir me caser avec tous les mecs qu’il croise ?! A se demander si, à défaut de pouvoir me marier avec lui, ma mère lui a confier pour mission de me caser avec un autre… Faut vraiment que j’interroge ma mère sérieusement… Je fini cependant par tourner vaguement la tête vers le type que Vladimir fixe, sa tronche ne me dit rien… Ah tien, Vladimir s’est rassis.

« C'était gênant. Il n'arrêtait pas de regarder vers notre table. »

« On aurait du aller diner chez moi, t’aurais été moins stressé… »

Bah quoi ? On aurait été tout seuls et l’autre abruti n’aurait pas pu nous suivre… En plus y aurait pas eu d’autres moldus curieux… Ca aurait évité du stress à ce pauvre Vladimir qui semblait réellement manquer de sommeil… Où alors, c’est d’avoir rompu avec la vampire qui le chamboule plus que prévu… Allez savoir…

« Je vais régler ça. Ensuite, on pourra peut être enfin manger. »

Je pose lentement mes couverts dans mon assiette. Pas que j’ai besoin de surveiller Vladimir mais tout de même je n’allais pas rater le spectacle. Je regarde donc un Vladimir passablement énervé se diriger vers un moldu qui ne me dit vraiment rien… Faut dire, Londres c’est grand, et moi, à part pour aller bosser, j’y met pas trop les pieds du coté moldu…

« Bonjour monsieur. J'ai envie de manger tranquillement ce soir. Et à ce que je vois vous n'avez pas encore commandé. Donc le mieux c'est que vous trouviez un autre restaurant où vous pourrez espionner n'importe qu'elle autre personne, qui n'est pas moi. Euh... Merci. Enfin s'il vous plaît. Partez. »

Il est curieux quand même… Il se lève énervé, ça présage la bagarre dans l’air, et il lui parle avec politesse, d’accord, pour lui dire de se choisir un autre restaurant, mais avec politesse quand même…

« Votre tête ne m’est pas inconnue monsieur… »

Ah bon ?! Il connaissait Vladimir ? Pourtant je n’ai pas dénoté d’accent Russe… Un sorcier ? Non… Pourquoi un sorcier viendrait ici ? Remarquez, peut-être que si… C’est pas un mangemort en tout cas, je l’aurait surement reconnu, au moins de vue, sinon. Moi je suis curieuse de voir comment les choses vont tourner…

« On va ailleurs ? Chez toi ? Tu l'as proposé avant, ça serait dommage de te dire non. Surtout que je sais faire la cuisine. Tu dois surement avoir des pâtes ou des boites de conserve non ? Un reste de pizza ? Je te laisse récupérer ton manteau, je t'attend dehors. »

Je sais que mon sourire ironique n’est pas franchement de mise mais quand même, chacun son tours d’être embêté par quelqu’un qu’on ne veut pas voir… Cependant mon sourire se fane vite quand je vois ce que Vladimir laisse en guise de paiement pour des choses que nous n’avons pas pu manger… Rapide comme l’éclair je reprend les pièces avant que l’homme en face de moi n’ai eu le temps de les observer de plus près. Je les cache dans une poche en sortant de l’argent moldu d’un air gêné.

« Ah mon frère, quel plaisantin… Ne faites pas attention, c’est rien, juste des pièces d’un jeu de notre pays… Voila votre sommes, nous sommes navré d’avoir fait cuir tout ceci sans avoir mangé. Ca n’est pas de la faute de votre restaurant, soyez rassuré. Au revoir monsieur. » Menti-je en accentuant bien mon accent Russe que je sais avoir gardé malgré les nombreuses années à vivre en Angleterre.

L’homme m’a regardé d’un air bizarre, se demandant surement pourquoi mon ‘frère’ qui semblait tout de même plus vieux que moi, sortait des pièces d’un jeu pour payer… A tous les coups il s’est demandé si Vladimir n’avait pas une case en moins… Mais tant pi… Nan pèche, heureusement que j’ai réagit assez vite et que je suis devenue bonne comédienne a force de mentir à tout le monde… Je récupère donc ma veste et je sors du restaurant où je ne met pas longtemps à retrouver Vladimir, non, vraiment, s’il savait que j’étais mangemort, je lui aurait bien dit que par sa faute, j’avais dû m’excuser au près d’un moldu qui nous prenait actuellement pour deux débiles sortit tout droit d’un asile de fous…

« Je suis désolé, mais ce type ne m'inspirait pas confiance. Et puis c'était pas le bon restaurant je crois. Entre ton voisin et cet énergumène, ça serait mieux qu'on fasse quelque chose de plus calme, non ? Tu veux qu'on aille manger chez toi ? Ou on peut toujours allez à la Cité Rouge. Je dois avoir mon... Attends... »

Je le vois fouiller dans ses poches, à tous les coups il chercher son fameux portoloin en forme de petit dragon. Moi je fouille dans les miennes, mais non j’ai pas de portoloin, je cherche son argent pour le lui rendre. Ah le voila, je tend donc ma main à Vladimir avec un petit sourire amusé.

« Tu exècre tellement les français que tu en oublies que les gallions n’ont pas cours dans cette partie du monde… Alors navrée de te dire que le serveur nous prend pour deux fous maintenant… »

J’attend qu’il se rende apparemment compte que son portoloin n’est pas dans ses poches puis qu’il récupère son argent. Déjà, j’en profite pour réfléchir à ce qui me reste dans le frigo. Hors de question de manger Anglais chez moi, particulièrement quand j’ai la chance d’avoir un invité Russe… Mais pas de poisson pour Vladimir… Hum… Voyons voir…

« Mieux vaut aller chez toi, non ? Ca sera plus simple. Je crois que j'ai oublié mon portoloin. Et comme je n'ai pas de baguette avec moi, tu pourrais nous y faire transplaner, non ? »

« Des fois je me demande dans quel monde tu vis Vladimir… Se promener tout seul sans ta baguette… Allez vient… On va manger Russe. »

Je prend le bras de Vladimir. Bah je vais quand même pas lui faire un câlin, j’en connais une qui serait pas trop contente… Enfin, pas que ça me dérange personnellement mais les vampires c’est dur à tuer. Un transplanage plus tard, nous sommes arrivés dans une petite ruelle à deux minutes à pied de chez moi. Oui, je vis en appartement moldu et en plus y a pas grand-chose pour arriver en toute discrétion plus près.

« Je suis sur qu’il me reste de la solianka dans le frigo, il suffira de la faire réchauffer et puis que dirais-tu de préparer des Pirojki ensuite avec quelques légumes ? Pour le dessert… Hum… Je ne sais pas encore… C’est là. »

J’entre dans l’immeuble, direction le troisième étage, vive les ascenseurs moldus, qui sont quand même moins brusques que ceux du ministère de la magie. Arrivés sur le bon pallier, je vois l’autre abruti sortir de chez lui, me regarder avec un air effrayé et rentrer illico. En passant à coté de sa porte, j’entend le bruit de la serrure et un sourire sarcastique vint fleurir sur mon visage. J’ouvre ma porte d’un coup de baguette et je laisse Vladimir entrer avant de refermer derrière lui.

« Installe toi. »

Rien de bien folichon, une grande pièce qui fait office de salle à manger et salon, ouverte sur la petite cuisine. Dans le couloir, trois portes, la chambre, les toilettes et la salle de bain. Le tout décoré dans les tons rouges et noirs, à la mode russe, comme à la maison. Ca m’a évité le mal du pays plus d’une fois au début.