Le froid était là, je le sentais. A force de rester debout sans plus bouger, il devenait de plus en plus frigorifiant. Malgré mon manteau et ma capuche sur la tête, j'étais gelée. Et je devais le rester un certain bout de temps. Voilà depuis plus d'un mois que je revenais au même poste, près du lac sous le couvert des arbres pour éviter que quelqu'un m'aperçoive. On m'avait placé ici, d'autres étaient dans la forêt interdite ou bien au environ de Poudlard. On surveillait le château, attendant le moment propice, sans jamais rien voir arriver. Les enseignants, les élèves, tous savaient que nous étions quelque part, tapis dans l'ombre à les espionner et ils devenaient de plus en plus prudents, ne sortant que rarement et renforçant leur défense... Chaque jour je savais que tout cela ne servait à rien, que je perdais mon temps ici mais les ordres sont les ordres et je revenais tout le temps, tout le temps, tout le temps...
Soudain, un aboiement me réveilla de ma torpeur. Je reculai pour qu'on ne me voit pas. Le chien en question était un terre neuve et bien qu'il soit jeune, je pense qu'il m'arrivait au niveau de la poitrine si il se mettait debout sur ses pattes arrières ! La bête n'arrêtait pas de batifoler dans la neige, lançant des petits aboiements joyeux et sautant dans tout les sens. Je priai pour qu'il ne flaire pas mon odeur et que son maître ou sa maîtresse ne rapplique pas et me démasque car sinon c'était soit la mort ou Askaban qui me tendait les bras. Le terre neuve tomba dans un trou de neige avec un petit glapissement. Je souriai malgré moi. C'est alors que sa maîtresse arriva pour le tirer d'affaire. Une élève, vers la fin de son année scolaire sans doute, avec de longs cheveux et assez plaisante au regard. Elle sortit le chien du trou avec l'aide de sa baguette. Celui-ci s'avança encore plus vers moi et avec l'aide du vent, flaira mon odeur. Démasquée... La jeune fille stoppa net elle aussi, une main sur la tête de son chien. Il poussa un léger grognement en réponse à la baguette brandit par sa maîtresse. Je n'avais pas le choix, j'avançai à découvert, enlevant ma capuche, dévoilant ma tête blonde. J'arborai un petit sourire, mais les yeux n'y étaient pas.
"Joli chien, mademoiselle. Je m'appelle Embry. Et vous ?"
Je ne disais pas mon nom de famille, on ne savait jamais... J'éspèrais qu'elle allait daigner se présenter elle aussi et surtout indiquer sa maison à Poudlard. A première vue, elle ne devrait pas avoir peur de moi. Je n'avais jamais eu l'allure d'une tueuse...