Réminiscence [FE]

Invité

Mars 1993 : Le mois des fous . Quatrième étage : Salle de pathologie des Sortilèges : Salle Thickey

Dahrah est en avant dernière année d’études avant d’obtenir son diplôme de Médicomage . Lors de cette année six mois de sa vie seraient dédiés à cette unité, les malades atteints de pathologies sur une longue durée. L’irlandaise se sentait encore jeune mais elle commençait à prendre confiance en elle. Elle avait le droit d’exercer certains actes, comme la réalisation de sortilèges ou l’administration de potions mais elle demeurait toujours sous la surveillance d’un Médicomage titulaire.
La nature s’éveillait à la vie peu à peu pour son plus grand plaisir, l’herbe se faisait de plus en plus verdoyante, ici et là des bourgeons se formaient, le brouillard du matin laissait place à la rosée et tout comme la nature, un de ses patients semblait peu à peu revenir à la vie, pour son plus grand plaisir également.

Il était tôt ce matin là lorsqu’elle prit son service, il faisait encore nuit. A peine arrivée et elle voyait les mêmes têtes dans les mêmes lits. Les affections longue durée pouvaient sembler monotone pour un guérisseur qui aimait l’action mais la rouquine aimait également cette approche, cela lui permettait de mieux connaître ses patients et elle espérait d’ainsi mieux les accompagner et les comprendre. Parmi ces têtes un homme encore jeune : Malcolm MacAllister. Son histoire était floue, on ne savait pas grand-chose de lui hormis qu’un évènement traumatique l’avait rendu fou. Chez les moldus, on appellait cela le Stress Post Traumatique.

Depuis quelques temps, l’homme retrouvait peu à peu sa raison et Dahrah pensait d’ailleurs qu’il ne tarderait pas à sortir. Elle avait beaucoup aimé travailler sur ce « cas » car elle le trouvait attachant et on pouvait le comprendre facilement. Elle poussa la porte du service et accompagnée d’une infirmière, elle commença à faire son tour de garde du matin afin de prendre les dernières nouvelles des patients, s’inquiétant pour chacun de la nuit qu’ils avaient passé, de leur état de santé mental et physique. C’est ainsi qu’elle arriva au chevet de Malcolm. L’homme semblait bien réveillé mais d’humeur assez tracassé. Elle l’observa d’abord silencieusement, quelques secondes puis elle lui adressa son sourire le plus radieux avant de dire :

« Bonjour Monsieur MacAllister, Comment allez vous aujourd’hui ? »

Il lui arrivait de l’appeler Malcom mais devant l’infirmière elle n’osait pas trop, après tout elle n’était pas encore titulaire et elle n’avait pas envie que l’infirmière aille fayoter auprès du Chef. Ils avaient pas mal sympathisé ces derniers temps, parlant de tout et de rien. Ce n’était pas dans les habitudes de notre irlandaise de sympathiser avec les patients mais ce Malcom était particulier, il avait un « Je ne sais quoi » qui l’interpellait. Dès qu’il avait présenté des signes de rémission, elle avait eu envie de mieux le connaître pour mieux le comprendre.
Après avoir regardé rapidement le dossier et échanger des banalités avec lui. Après que l’Infirmière lui fit les examens nécessaires, elle s’adressa à celle-ci.

« Jane, pouvez vous allez voir Mrs Morland s’il vous plaît ? Elle a besoin d’examens complémentaires. »

Ainsi débarrassée, elle était toute disposée à pouvoir écouter Malcolm et ce qu’il avait réellement à lui dire. Elle lui fit un clin d’œil, tira le rideau et s’assit au bord de son lit. Dans un climat plus intime, leur conversation prendrait sans doute un tour plus intéressant.

Invité

RÉMINISCENCE
« Le passé, c'est la seule réalité humaine. Tout ce qui est, est passé. »

feat Malcolm MacAllister.Dahrah Mills

« Je me suis réveillé à l'aube. A pleine les premières lueurs du soleils avaient transpercé mes paupières qu'elles s'étaient ouvertes aussitôt, pour ne plus se refermer. Je ne me souvenais même pas qu'il y avait une fenêtre ici. Encore moins avec des carreaux aussi fins. Il fallait dire que je n'avais pas l'habitude de voir des rayons du soleil outrepasser ces murs. C'était rare. Très rare. Trop rare peut-être...

J'ouvre les yeux. Ce n'était qu'un mauvais rêve. Ou plutôt un rêve tout court. Il n'était pas spécialement mauvais. Il me rappelait juste... que la lumière du jour m'était inconnu depuis longtemps déjà. Je regarde l'heure. L'horloge indique six heures tapantes. Si tôt ? Je n'ai rien à faire à six heures. Ni à six heures une. Ni même à six heures deux. Alors j'essaye de me rendormir. Sans trop penser au soleil. A la beauté du jour. On pourrait croire que non, mais c'est une véritable prison. Ils me gardent enfermé. Dans un silence sombre et abasourdi, je ferme les yeux. Une larme coule. Je ne suis pas fou... Je ne suis pas fou... Je suis juste... affaibli. Mais je ne suis pas fou...

***

» Sept années se sont déroulés depuis ce matin-là. Les infirmières et leurs accoutrements d'un vert horrible sont toujours revêches, les médicomages toujours aussi absents, mais moi... J'allais de mieux en mieux. C'est ce qu'ils disaient. Ils constataient mon rapide rétablissement avec surprises ; mais honnêtement, la seule à qui ça semblait faire plaisir, c'était une jeune assistante. Je ne la connaissais pas depuis des lustres. Quatre, six mois tout au plus. Mais on avait sympathisé. Allons, ce n'est pas comme si j'avais un nombre incalculable d'amis dans le coin. C'était la seule qui se montrait bienveillante à mon égard. Peut-être était-il juste regrettable que je doives bientôt partir.
Mais quelle heure est-il ? Six heures et six minutes. Cela fait sept hivers que je me réveille à la même heure. J'ignore si cela résulte d'une habitude que j'avais prise avant ou juste si mon système nerveux est réglé sur minuterie. Toujours est-il que cela suffisait à atténuer ma fatigue. Je m'éveillai souvent gaiement et en pleine forme. Le seule inconvénient, en vérité, c'est que le gris primait plus qu'autre chose. Cela crée une atmosphère néfaste lorsque l'on veut être de bonne humeur. Il ne me reste plus qu'à attendre trente minutes. Soit mille huit-cents secondes.

DAHRAH MILLS ▬ Bonjour Monsieur MacAllister, Comment allez vous aujourd’hui ?

Je ne l'avais pas vu arrivé. Il fallait dire que je me perdais fréquemment dans mes pensées. Je venais de me souvenir... de... J'ai oublié. Tant pis. Je lui adressai un grand sourire et répondit calmement. Pas besoin d'approfondir le sujet.

DAHRAH MILLS ▬ Jane, pouvez vous allez voir Mrs Morland s’il vous plaît ? Elle a besoin d’examens complémentaires.

Je saisi son clin d'œil comme un signal. On pouvait parler tranquillement. Justement, j'avais un sujet de conversation qui pourrait l'intéresser. Enfin, ça m'intéressait moi. Et je ne pouvais en discuter avec elle ; elle était la seule personne qui pouvait me répondre franchement.

MALCOLM MACALLISTER ▬ Dahrah. J'ai une question pour vous.

J'attendais patiemment qu'elle soit captivée par mes paroles, puis trouvant mes mots, je lui adressai ma demande d'un ton légèrement affolé. L'inconnu ne me dérangeait pas ; j'avais juste peur de me retrouver avec ce que j'avais connu autrefois.

MALCOLM MACALLISTER ▬ Le Monde a t-il bien changé dehors ?

Invité

Malcolm sembla soulagé lorsque Dahrah mit l'infirmière au rideau ( Harry Potter RPG

y'a pas de porte) et presque aussitôt il se rapprocha d'elle, l'air un peu inquiet et lui dit doucement:

"Dahrah. J'ai une question pour vous. "

Elle lui souria et répondit du tac au tac:

"Oui ?"

"Le Monde a t-il bien changé dehors ?"

Alors ça pour une question, c'était une question et il était difficile d'y répondre comme ça de but en blanc. Elle se doutait bien que la sortie prochaine de Malcolm devait l'inquiéter, évidemment il n'avait pas mis le nez dehors depuis sept longues années déjà. C'était un peu comme une renaissance, il fallait tout réapprendre. Et surtout après avoir vécu dans un milieu fermé, l'extérieur semblait bruyant , menaçant, chaque petite chose était ressentie, chaque mouvement avait des répercussions, c'était comme retrouver un sens , voir à nouveau, entendre soudainement. Et puis, il lui demandait à elle, elle qui passait la majorité de ses journées ici ou enfermée à la bibliothèque médicale pour se former. Cela n'empêchait pas qu'elle avait entendu quelques rumeurs mais elle n'aimait pas trop attacher de l'importance à ces choses là, en plus elle ne savait pas pourquoi, elle avait un mauvais pressentiment.

Elle caressa sa robe verte machinalement puis après avoir réfléchi quelques secondes, elle passa une mèche bouclée derrière son oreille.

"Oui et non... Comme ça tout semble pareil mais cela vous fera bizarre Malcolm, cela fait si longtemps que vous n'avez pas vu l'extérieur!"

Puis elle baissa la tête comme si elle hésitait à dire quelque chose mais elle sentait qu'elle devait lui dire alors elle se lança:

" Et il y a des rumeurs... On dit qu'il est revenu..."

Elle regarda son patient afin de pouvoir jauger de sa réaction, c'était toujours un sujet délicat car les opinions étaient partagées par rapport au possible retour du Seigneur des Ténèbres, certains ne voulaient pas y croire, d'autres étaient persuadés du contraire et encore d'autres seraient ravis d'une telle nouvelle.

" Mais bon, pour l'instant rien ne le prouve mais mieux vaut rester sur ses gardes."

On est jamais trop prudents comme on dit car si demain Voldemort devait revenir Dahrah n'hésiterait pas à résister. De toute manière en tant que fille de moldue, elle serait dans les premières visées et surtout elle voulait par dessus tout protéger sa famille qui ne devrait même pas se douter des évènements se déroulant dans le monde des sorciers. L'irlandaise pensa à la sortie prochaine de Malcolm même si aucune date était fixée et elle ressentit de la compassion pour lui, se retrouver seul après tant d'années à être en surveillance constante ici c'était oppressant sans doute mais parfois surement confortables également, pas d'angoisse de se sentir seul, pas d'angoisse de devoir faire des choix bons ou mauvais...

" Mais Avez vous de la famille qui pourrait vous entourer à l'extérieur?"

Invité

RÉMINISCENCE
« Le passé, c'est la seule réalité humaine. Tout ce qui est, est passé. »

feat Malcolm MacAllister.Dahrah Mills

DAHRAH MILLS ▬ Et il y a des rumeurs... On dit qu'il est revenu...

« Je m'étais arrêté sur ça. Il serait revenu ? J'étais au courant qu'un dénommé Harry Potter était à l'origine de sa disparition. Certains le croyaient mort ; pas moi. Un être aussi malfaisant, aussi machiavélique, aussi... puissant ne peut pas mourir de cette façon. Bien trop disgracieux comme épilogue. Un autre chapitre allait bientôt s'écrire et il n'y serait pas étranger. De là à ce qu'il soit revenu. Alors que j'allais enfin revoir le Monde extérieur... Étais-je maudit ? Je l'ignorais. Je préférais me taire sur ce point. Je ne pensais pas que le Lord soit une réel menace pour ma vie ; et ce n'est pas la folie qui me faisait dire ça. En revanche, les conséquences de ses actes pouvaient m'être fatales un de ses jours. Je le savais. Je ne pourrai avoir une autre fin. Malgré mon côté lâche et peu enclin à la violence.

Dahrah m'avait répondu très vaguement, tout de même. Je n'attendais pas meilleure réponse de sa part. Il est difficile pour quelqu'un qui n'a pas passé treize années dans un hôpital de dire ce qui a pu changé. Tout simplement parce qu'ils l'ignorent. Chacun a sa propre vision. Je suppose que je me ferai la mienne au fil du temps, pensai-je en me frottant l'arrière du crâne.

DAHRAH MILLS ▬ Mais bon, pour l'instant rien ne le prouve mais mieux vaut rester sur ses gardes.

Ah, oui... Revenons à lui. Elle avait bien raison. De tenir absolument à rester sur ses gardes. Il le faut. Question de survie. C'est ce qu'on nous apprenais, lorsque j'étais auror. Nous avions ne propres instructeurs et nous étions formés comme des soldats. Savoir résister à l'ennemi, c'est tout ce qui importait. Comme quoi, les pensées de mon mentor étaient fondées : le tout n'est pas de savoir survivre ; il faut savoir comment vivre. Enfin avec cette philosophie ou pas, je pensai légitimement que Dahrah connaissait très bien cette partie. Et qu'elle saurait se battre en temps voulu. Peut-être pas pour maintenant en revanche.

DAHRAH MILLS ▬ Mais avez-vous de la famille qui pourrait vous entourer à l'extérieur?

Immédiatement, je ricanais. Je devais avouer que c'était une question intéressante. Je n'étais pas si ingérable après tout, mais pourquoi pas.

MALCOLM MACALLISTER ▬ Non, non. Bien sûr que non !

Oui, je sais. Pour moi, ça sonnait comme une évidence. Je connaissais extrêmement bien ma famille. D'où le fait qu'aucun ne pourrait m'entourer. Mais comme je le disais ; ou pensai plutôt... Je ne suis pas si ingérable. Je n'ai pas oublié comment on faisait pour subsister par ses propres moyens : on mange, on dort, on se réveille. Et rebelote. Très simple. Je suis encore capable de le faire par moi-même, j'en suis certain.

Mais, d'un autre côté, j'avais une envie fougueuse de raconter à cette jeune demoiselle assise sur mon lit mes histoires familiales. Je me raclai silencieusement la gorge, avant de m'élancer.

MALCOLM MACALLISTER ▬ En réalité, ma famille est morte. Quand je sortirai, je serai...

Je marquai un temps de pause assez audible. C'est vrai que je n'avais jamais pleinement réfléchi à la question... Mais... Maintenant que j'y pense. C'est une perspective plus effrayante de suite. Je finis ma phrase. Sur un ton moins enjoué.

MALCOLM MACALLISTER ▬ ...seul.

Invité

Malcolm avait réagit bizarrement lorqu'elle lui avait demandé si il avait de la famille. Elle comprit bien à sa réaction que le sujet était douloureux. Oui rire était une défense comme une autre pas toujours appropriée mais efficace. En effet, qui n'avait pas connu un fou rire pendant un enterrement? Et pourtant ça faisait tellement du bien, cela chassait au loin la noirceur des choses même si c'était pendant quelques secondes. Imperceptiblement, elle souria en retour à son rire, c'était idiot mais c'était par pur mimétisme.

Puis il lui avait dit, sa famille était morte. C'était tellement rare qu'il parle de ce sujet, peut être même la première fois avec elle. Et elle ne le comprit que mieux, elle aussi , elle aurait du être internée si elle avait perdu toute sa famille. Sa famille était une des principales raisons qu'elle avait de redouter ce fameux mage noir dont certains parlaient. La folie parfois n'est qu'à une mince frontière de la raison. Le corps physique se met instantanément en inconscience lorsque la douleur est trop puissante, c'était un peu la même chose avec l'esprit et la folie. Lorsque la douleur était trop grande, on devenait simplement fou. Et qu'est ce qui faisait le plus peur aux honnêtes gens au fond? La folie ou la peur de souffrir?

Malcolm serait seul à sa sortie, enfin c'est ce qu'il pensait car après que la médicomage l'ai écouté sans sourciller elle ajouta immédiatement derrière sa phrase:

" Plus maintenant..."

Elle rougit légèrement car elle s'était un peu emballée et puis ça faisait un peu cliché de répondre ça et puis bon sang où était la frontière patient/ Guérisseur? Mais Dahrah n'écouta pas sa raison plus longtemps, elle avait beaucoup plus l'habitude d'écouter son intuition et jusqu'ici cela ne l'avait que rarement conduit à l'erreur. Elle toussota un peu gênée puis reprit

" Enfin si vous le voulez Malcolm, vous pourrez compter sur moi à l'extérieur!"

Car elle le sentait, ce type avait quelque chose de spécial, un talent inexploité et elle voulait l'aider à se reconstruire à partir de ses cendres. Elle aurait aimé que quelqu'un lui tende la main si elle avait été dans son cas. Et elle ne parlait pas de soignant à patient elle parlait simplement d'humanité. Aider son prochain ou du moins les gens qui en valaient la peine, cela avait été toujours une chose très importante à ses yeux. Avoir une petite existence égoïste n'était pas son but dans la vie, mais aider les autres à se transcender à trouver la sublimation, voilà ce qui la motivait.

Invité

RÉMINISCENCE
« Le passé, c'est la seule réalité humaine. Tout ce qui est, est passé. »

feat Malcolm MacAllister.Dahrah Mills

DAHRAH MILLS ▬ Plus maintenant...

« Je ne comprenais pas. Où voulait-elle en venir exactement ? J'avais plus ou moins toujours été seul. Que ce soit sans ma famille ou sans mes équipiers, je me retrouvai seul. Je ne me débrouillai pas trop mal. Mais pourquoi maintenant, ce serait différent ? Je suis enfermé dans un hôpital dans l'étage des plus grand cinglés, ais-je l'air de quelqu'un qu'on attend dehors avec impatience ?

DAHRAH MILLS ▬ Enfin si vous le voulez Malcolm, vous pourrez compter sur moi à l'extérieur!

Ah. Voilà qui était plus clair. Je saisisais mieux l'idée.

Et en tout honnêteté, ce qu'elle avait dit m'avais touché. Dans un coin profond de moi-même, enfoui sous des tonnes de gravâts et des poussières, ce sentiment qui m'était inconnu jusque là. Disparu à des années lumières. Ce sentiment que l'on a lorsque que quelqu'un a de la compassion pour nous. Une sorte d'humilité. On se sent plus protéger. C'est quelque chose que j'avais ignoré pendant un long moment. Tellement longtemps que je ne croyais plus posséder une telle notion d'humanité en moi. Pas que je me prenais pour un psychopathe, mais on m'a si souvent dit que j'étais fou et que ma raison s'en était allé... J'avais commencé à les croire. Après tout, pour quelle autre cause aurais-je été placé ici ? A part la théorie du complot ou une simple erreur médicale, bien entendue. Oui, j'y avais déjà réfléchi autrefois. Mais cela n'a plus d'importance.

En attendant, je regardais Darhah fixement. J'adorais la manière dont ses joues devenaient roses quand elle disait quelque chose qu'elle croyait gênante ou interdite. C'était tellement remarquable que ça en devenait ravissant. Après tout, cette jeune femme m'étonnera toujours par sa pureté d'esprit.

MALCOLM MACALLISTER ▬ C'est... gentil. Réellement.

Je lui adressai toujours un grand sourire. J'étais en train de réfléchir à ce que j'allais pouvoir dire après ça. Car même si j'avais voulu mettre toute ma reconnaissance dans ma voix, seul des petits parcelles acceptèrent de sortir de ma gorge. Ce qui fait que j'avais adopté un ton plus froid que prévu ; ça ne rendait pas gracieux la chose. Il n'y avait pas plus sincère que mes remerciements. Cela dit, ça avait beau me toucher... Je pouvais me gérer tout seul. Et ce qui comptait le plus : avais-je une tête de quelqu'un de fréquentable ? Non pas que si la miss était vue avec moi, ça ternirait sa réputation ; enfin si, mais ce n'est pas la question. En réalité, j'attirai les ennuis et plus précisement, une fois que je serais sortit... J'allais volontairement aller les chercher. Pas la peine qu'elle me garde dans ses pattes, pas même pour quelques minutes toutes les semaines.

MALCOLM MACALLISTER ▬ Mais, dès que je serai dehors... Je doute que l'on se revoit un jour.

Après m'etre rendu compte de sons que je venais d'émettre, j'haussai les sourcils. Etonné par ma propre insensibilité de l'instant... J'avais peut-être choisis les mauvais mots pour le coup.

Invité

Malcolm était en pleine réflexion. Elle voyait bien à l'expression de son visage qu'il semblait gêné. Sans doute peu habitué aux élans d'humanité et elle qui s'était emballée comme ça, c'était bien elle ça qu'est ce qu'elle pouvait être idiote par moments il faudrait bien qu'elle apprenne à s'endurcir...Mais c'était plus fort qu'elle, dès qu'elle avait des atomes crochus avec quelqu'un, il fallait que son gros coeur de Saint Bernard reprenne du service. Cela ne fit qu'accentuer la gêne de notre jeune irlandaise, qui triturait nerveusement ses boucles à présent tout en regardant son uniforme vert.

" C'est gentil réellement" avait il dit, oui bon d'accord ça , ça sentait la future crampe à plein nez. La guérisseuse s'efforça de garder contenance et hocha simplement de la tête sans sourire, ce qui n'était pas très habituel chez elle car parfois on avait un peu l'impression qu'elle visait au pays des bisounours...

" Mais dès que je serai dehors... je doute qu'on se revoit un jour."

C'était un peu sec quand même mais la jeune femme comprenait très bien. Après tout, ils n'étaient pas de la même famille, ni même amis, elle était simplement une médicomage et lui un patient, alors pourquoi se revoir à l'extérieur? C'était ridicule! Mais la rouquine avait encore peu d'expérience de ce genre, il ne fallait pas oublier qu'elle n'avait pas encore terminé ses études et peut être que plus tard, elle apprendrait de ses maladresses. Elle se redressa et regarda son interlocuteur:

" Je comprends Malcolm, vous voudrez sans doute passer à autre chose, c'est naturel..."

Machinalement, elle consulta le dossier situé au pied du lit de son patient, elle s'était même relevé pour effectuer sans même s'en apercevoir, réaction défensive sans doute. Elle comprenait très bien en effet, n'empêche que cela lui faisait un peu de peine et elle était en plus énervée d'avoir de la peine car elle se trouvait cruche. Puis elle décida d'accepter sa nature, cruche peut être mais elle ne se sentait pas d'être autrement ou du moins pour le moment...

" En si vous changez d'avis dans un futur proche ou lointain et pour quoi que ce soit, n'hésitez pas!"

Elle fit quelques pas en direction de la fenêtre qui se trouvait sur le mur opposé à celui du rideau. Elle contempla le paysage, la nature qui s'éveillait,le renouveau de chaque chose de lui, et d'elle aussi peut-être ou peut être pas, ceci n'était pas important. Puis décidant de délaisser un peu la mélancolie, elle se tourna amusée vers Malcolm:

" Rassurez vous je ne propose pas cela à tous mes patients!"

Et heureusement d'ailleurs car autrement elle ne serait pas sorti de l'auberge, mais elle ne pouvait définitivement s'expliquer pourquoi, ce type l'intriguait. Certes il avait quelquefois l'air complètement fou mais il avait également l'air d'une grande intelligence et contrairement à ce qu'il avançait sur le fait de ne jamais se revoir, Dahrah elle était intimement persuadée du contraire. Pourtant, ils n'avaient pas grand point commun, à part de peut être de vouloir défendre les choses qui leur étaient chers jusqu'à la folie si il le fallait et jusqu'à donner sa vie si cela était nécessaire...