the innocent child and the devilish one [FE]

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an innocent child in new orleans, a simple girl from simple means,
walked the rails, rode her thumb...
she hitched a ride with everyone.

Et merde. Encore une fois, elle se retrouvait à devoir traverser Londres seule, la nuit, tout simplement car elle n'avait pas prit le temps d'emmener son balai à réparer. Stupide balai, stupide soirée, stupide Velma ! Comme si passer des heures dans un appartement glauque avec des personnes déprimantes au possible - les nouveaux amis d'une connaissance de Poudlard - ne suffisait pas, voilà qu'en plus elle devait errer dans les rues de Londres. Le dîner s'était relativement bien déroulé, si on omettait son voisin de table qui lui lançait des coups d'œils dignes d'un prisonnier d'Azkaban qui n'aurait pas vu une donzelle depuis quelques décennies. Velma s'était forcée de l'ignorer, et de se concentrer sur sa voisine de droite, une charmante jeune fille, quoique un peu trop bavarde, et avec un goût prononcé sur le tricot, activité que sa mère moldue lui avait apprise dès le plus jeune âge et qu'elle pratiquait tous les soirs tout en sirotant une tisane relaxante. Tant d'informations qui, au grand damn de Velma, resteraient gravées dans son esprit malgré leur inutilité flagrante. Pourquoi retenait-elle toujours ces détails sans intérêt alors qu'elle n'avait jamais réussi à retenir quels ingrédients étaient nécessaires pour un filtre de confusion ? D'ailleurs, en parlant d'améliorer sa mémoire... Où se trouvait-elle ? S'arrêtant subitement de marcher et regardant autour d'elle, une dure réalité s'imposa : elle était perdue. "Putain de farfadet de mes deux." siffla-t-elle, se retournant dans l'espoir d'apercevoir une silhouette, une âme charitable qui pourrait l'aider. Que nenni, les rues étaient désespérément vides. Se rapprochant d'une intersection et sortant sa baguette, elle pointa cette dernière vers la plaque indiquait le nom de la ruelle. "Lumos !"
Bouchier Street... D'accord, c'était pas loin de chez elle, ça. D'ailleurs, si elle coupait par la ruelle, en cinq minutes elle serait dans son appartement douillet, donnerait des croquettes à Gavin, pourrait envoyer valser son pantalon, et se glisser dans ses couvertures sans plus attendre. Cédant à la tentation, elle s'engouffra dans la rue bien que celle-ci ne fut pas très rassurante. Deux mètres de large à tout casser, deux grands blocs d'immeubles autour ne permettant aucun moyen de s'échapper, et une bonne centaine de mètres à parcourir. Velma n'était pas de celles qui sursautaient au moindre bruit en rentrant chez elles la nuit, mais tout de même... Elle glissa sa baguette dans sa poche mais ne la lâcha pas pour autant, s'agrippant à celle ci comme si sa vie en dépendait. Allez, dans cinq minutes, chez elle...

Habituellement, Zephyr ne cherchait pas les ennuis, c'était les ennuis qui le trouvaient. Après tout, il ne faisait jamais rien de mal ! Il laissait agir ses pulsions et réfléchissait ensuite. En gros, il laissait parler sa nature. Il voyait très bien ces pauvres humains (ou vampires) qui refoulaient leur véritable personnalité pour obéir à des codes qu'ils pensaient justes : cela les tuait à petit feu. Il n'y avait rien de plus pathétique. Zephyr n'était pas de ceux-là. Il "vivait" son existence à fond et écartait les indésirables qui cherchaient à le remettre sur le droit chemin. A l'époque, il avait même incendié une église emplie de pratiquants qui avaient voulu lui faire comprendre que la volonté divine le sauverait. En attendant, personne n'était venu les sauver des flammes, eux.

Ce soir-là, il n'avait pas fait grand-chose d'intéressant. Il avait trainé dans un bar karaoké, avait fait saigner quelques oreilles en chantant des tubes des années 60, et était finalement parti sans même boire un cou. Il lui manquait des potes de beuverie, des vampires écervelés qui le vénèreraient et avec qui il se sentirait normal. Ou presque. Appartenir au monde de la nuit était une solitude sans fin. Zephyr soupira. Non, même accompagné par mille vampires sociopathes, il se sentirait toujours aussi seul. Il avait bien essayé de s'entourer par quelques buveurs de sang, mais il avait toujours fini par les laisser en plan. Ils avaient beau être du même monde, un fossé entier les séparait. Peut-être celui des années. Il était difficile d'avoir une conversation intéressante avec un nouveau-né qui se nourrissait toutes les heures. La discussion tournait vite en rond. Quant aux vampires plus âgés, ils étaient tout aussi assommants, en plus de le prendre de haut. Seule Aliénor faisait exception à la règle, peut-être parce qu'elle l'avait engendré, mais même elle il ne pouvait la supporter longtemps. Peut-être que le problème venait de lui, peut-être était-il trop asocial.

Il secoua les épaules et se mit à siffloter "Ticket to ride" des Beatles tout en s'engageant dans une ruelle sinistre et très mal éclairée. Qu'importe, il y voyait mieux qu'en plein jour. Soudain, et avant même de lever la tête, une odeur des plus agréables s'engouffra dans ses narines. Mmh... un parfum de peau mortelle... Délicieuse... Il poursuivit néanmoins son chemin sans dévier de trajectoire, de sorte à heurter la jeune fille de plein fouet. Il leva les yeux et commença à détailler sa silhouette, salivant d'avance. Svelte, peut-être un peu maigre, mais il n'avait rien de mieux à se mettre sous la dent. Il n'était qu'à quelques mètres d'elle, et à cause de l'obscurité, il lui était totalement invisible. Il esquissa un sourire malicieux et sans ralentir l'allure, la percuta de plein fouet. La nuit était son alliée.

"Oh, je suis désolé !" s'écria-t-il en attrapant la jeune fille par les épaules pour l'empêcher de tomber en arrière. "Je ne vous avais pas vue. Il fait si sombre ici ! J'aurais dû prévoir une lampe de poche !"

Bon plan, lui faire croire qu'il était un Moldu. Peut-être en était-elle une également, ce qui lui rendrait la tâche plus facile. Mieux valait ne pas se jeter directement sur elle. Zephyr prenait un plaisir vicieux à jouer avec sa nourriture.

"Alors ? Puis-je savoir ce qu'une jeune fille comme vous fabrique dans un endroit aussi... glauque ? Vous ne connaissez pas le petit Chaperon rouge ?"

Subtil le sous-entendu. Décidément, au lieu de passer pour un Moldu, il allait juste passer pour un fou. D'un côté, ça ne le gênait pas. Il lui fit un grand sourire sans la lâcher pour autant. Les chances que quelqu'un passe dans cette ruelle étaient très faibles. Il avait toute la nuit devant lui s'il le désirait. Il allait bien s'amuser.

Avançant en regardant le sol, par petites foulées nerveuses, Velma n'entendit pas l'inconnu arriver vers elle. Plongée dans ses esprits, elle s'imaginait retourner à Poudlard, enfin devenir une jeune fille populaire, que Mike Olson, le capitaine de l'équipe des Gryffondors et accessoirement ayant le physique d'un Dieu grec, la supplierait de sortir avec lui, car elle était sa raison de vivre, son souffle, son soleil, sa came. Cerise sur le gâteau, Rogue lui aurait donné un O à ses BUSES de potions. Mais cessons de rêver ; jamais cela n'arriverait, mais rien que d'y penser rendait le trajet du retour un peu moins ennuyeux. Mike Olson ne savait même pas qui elle était, elle n'avait jamais été populaire, tout cela n'était qu'utopie. Cependant, ô cette douce utopie, elle y croyait...! Quelle ne fut donc pas sa frayeur lorsque l'homme la percuta de plein fouet.

Lâchant un cri strident malgré elle, elle eu un mouvement de recul par automatisme, mais elle ne pu aller bien loin puisque l'inconnu l'attrapa par les épaules. Le souffle court, elle le regarda, l'air béat, se demandant si elle devait sortir sa baguette ou si elle devait tout simplement lui mettre un coup là où cela faisait mal - ce qui était une manière radicale et qui, au final, marchait pour tout type d'espèce. Cependant, il se mit à parler d'une lampe de poche et Littleton expira un long soupir de soulagement - ce n'était qu'un moldu, bien, elle pourrait se débarrasser de ce mécréant en moins de deux. Tout allait soudainement mieux, elle relâcha un peu ses muscles, tentant de se reculer mais l'emprise était trop forte. Fronçant à nouveau les sourcils, elle dévisagea son interlocuteur, qui commençait à devenir flippant avec ses histoires de chaperon rouge. Le chaperon rouge, aussi bien connu comme le conte à la morale cachée la plus glauque qui soit ; laissez une gamine dont les cycles menstruels ont commencé dans la nature, elle se fera violer en moins de deux. Était-ce comme cela qu'elle allait finir ? Violée, dans une petite ruelle glauque ? Allait-il la battre et la laisser pour morte aussi ? Déchiqueter son corps comme Jack l'Éventreur ? Oh non, elle n'avait aucun ami à Londres, personne ne se douterait de sa disparition, du coup son chat mourrait lui aussi, affamé, dans son appartement. Velma commença à s'agiter, pensant à un moyen de s'en sortir. Si elle lui disait qu'elle avait le sida ? C'était bien une maladie moldue qui faisait ravage non ? Le sourire de l'homme acheva de la faire paniquer ; mais ce n'était pas le moment de se laisser faire.

"Non laissez moi partir s'il vous plait ! J'ai quelqu'un qui m'attend à la maison, il va s'inquiéter si je ne rentre pas ! Et puis je dois lui faire sa piqûre, si dans une heure il n'a pas sa piqûre il mourra !" s'exclama-t-elle, tout en se secouant pour arriver à attraper sa baguette qui se trouvait dans sa poche. Elle allait l'apitoyer, il allait céder. "Vous ne voudriez pas avoir sur votre conscience la mort de mon chat, hein ? Donc lâchez moi !" siffla-t-elle, tout en réalisant qu'elle n'aurait certainement pas dû dire ça... Le but de son plan était de lui faire croire que sa grand-mère l'attendait chez elle et non... son chat, Gavin. Son chat ne pouvait même pas envoyer un hibou de détresse. En fait, elle n'avait vraiment personne dans cette ville - c'était toujours dans les moments délicats comme cela qu'elle regrettait de ne pas avoir revu le jeune homme, certes un peu niais, mais supportable, du dernier rendez-vous galant qu'elle avait eu. Ce mec là l'aurait sûrement raccompagnée chez elle ce soir là, ne la laissant pas sous le joug des inconnus mal-intentionnés des rues de Londres. Mais il ne fallait pas désespérer ! Elle avait encore une chance,... si son agresseur était un adorateur des chats et qu'il était volontaire chez la SPA, il la laisserait certainement partir.