Blonde ou Brune ? Vérité ou trahison ? [PV Dolores]

Alice avançait à pas tranquille dans le couloir désert du haut des tours, tête tournée vers la rangée de fenêtres qui défilaient à côté d’elle. En apparence, tout semblait absolument normal. Quelques nuages cachaient les rayons du soleil dans le ciel, et on apercevait d’ici une partie du parc ainsi que les berges du lac. Personne n’aurait pu deviner, en regardant ce paysage que tout le monde ici connaissait bien, qu’une espèce de barrière invisible délimitait une zone et les retenait tous prisonniers de cette enceinte. Pourtant, c’était bien le cas depuis maintenant une bonne dizaine de jours. Alice se souvenait encore du premier jour, lorsque la confusion avait été totale. Tout le monde ou presque s’était amusé de la situation et en avait profité pour s’amuser, persuadés qu’ils étaient tous que les choses reviendraient bien (trop) vite à la normale. Mais les choses n’étaient toujours pas revenues à la normale. Désormais, plus aucun adulte ne se trouvait dans le château, ni même plus aucun elfe de maison. Les personnages présents dans les divers tableaux et portraits étaient là, eux, mais prisonniers à l’instar des autres. Il n’y avait plus que les élèves, et seulement les élèves. Des élèves entièrement livrés à eux-mêmes, obligés de se débrouiller pour se préparer à manger, pour trouver de quoi s’occuper, pour essayer de comprendre ce qu’il se passe au juste. Les rumeurs avaient tendance à parler d’Hellson. Pour Alice, cela ne l’étonnait pas que ce soit un coup de ce maudit mage : cet abruti avait décidément des goûts franchement douteux pour se faire remarquer du monde magique, ils avaient tous pu le remarquer depuis le début de l‘année scolaire. Il avait probablement lancé son sort sur Poudlard, et devait maintenant s’amuser à l’extérieur à courir, les autorités à ses trousses. Charmant. La blonde se demandait aussi quand est-ce que les dites autorités allaient se décider à intervenir pour les sortir de là. Le nouveau ministre de la magie était-il donc aussi incompétent que ses prédécesseurs ? Et que faisait cet incapable de Dumbledore ? Même pas fichu de contrer le sort d’un modeste anarchiste aux idées aussi pitoyables que grotesques. Décidément, l’avenir du monde magique semblait désastreux avec des personnes aussi inutiles à sa tête… Navrant. Vraiment navrant.

Alice leva les yeux à ces pensées, et retint un soupir dédaigneux. En vue du fait qu’il n’y avait plus aucune raison d’arborer les horribles uniformes de l’école, la jeune fille portait aujourd’hui un jeans sombre qui mettait plutôt en valeur la finesse de ses jambes, ainsi qu’une paire de chaussures à talons raisonnables et un pull gris assez épais à col roulé, dont elle avait remonté les manches jusqu’aux coudes. Quelques bracelets teintaient à ses poignets, et elle avait rassemblé sa longue chevelure blonde en une queue de cheval lâche qui tombait dans son dos. Elle était restée une bonne partie de la journée dans la salle commune des verts et argents, où ils avaient élu tout naturellement domicile avec un bon groupe de Serpentards. Cette dite salle commune était d’ailleurs beaucoup plus calme et agréable depuis qu’elle avait joué de son autorité despotique pour virer tous les jeunes braillards ; elle n’avait eu qu’à hausser le ton et à sortir sa baguette d’un geste vif, et ils avaient tous déguerpis. Finalement, cette situation anarchique avait du bon. Mais il fallait bien sortir pour s’aérer un peu les idées - il n’était pas bon de rester cloitré toute la journée dans la même pièce, surtout alors qu’ils se sentaient tous un peu oppressés d’être ainsi enfermé dans l’enceinte de l’école sans pouvoir en sortir. Comme il n’était pas forcément prudent de se balader sans baguette par les temps qui couraient, Alice avait la sienne dans sa main, même si elle n’avait pas eu à s’en servir depuis au moins deux ou trois jours.

Alice posa alors les yeux sur une personne qui arrivait en face, et qu‘elle remarquait seulement à l‘instant. Une fille, de taille moyenne, avec de longs cheveux bruns, des yeux clairs et un air peu amical. Dolores Ombrage, en personne. Tiens donc, ça faisait longtemps. La blonde avait effectivement l’impression que cela faisait une éternité qu’elle n’avait pas croisé la brune : il fallait dire qu’à chaque fois que c’était le cas, les éclats étaient de plus en plus violents entre elle. Les mois étaient passés, il y avait eu les quelques joutes verbales dans les couloirs, les attaques verbales, les insultes, les règlements de compte sur le terrain de Quidditch… Et puis il y avait eu la découverte d’Alice au sujet de la brunette, et de sa salle rosdâtre, ainsi où pendant les punitions les faisaient en quelques sortes souffrir. Découverte dont elle s’était servie il y avait quelques semaines pour faire du chantage pur et simple à Dolores. Pourquoi faisait-elle ça ? Elle l’ignorait elle-même. Elle n’était même pas sûre d’être sur la bonne voie. Peut-être était-ce uniquement pour porter préjudice à Dolores, cette fille qui avait tout et qu’elle détestait cordialement. Cela devait être ça, oui. Dolores devait probablement la détester plus encore aujourd’hui. C’est pourquoi Alice resta sur ses gardes, baguette toujours en main, et eut un hochement de tête en direction de la brunette.

« Dolores. »

Un salut poli, tranquille, désinvolte. Elle s’approcha encore et s’arrêta à quelques pas de la vieille femme, avant de lui adresser un grand sourire qui aurait pu presque paraître sincèrement amical.

« C‘est toujours un plaisir de te voir. »

Le ton sarcastique de sa voix ne trompait pas, cependant. Alice conserva son sourire, puis observa Dolores pendant quelques secondes. Elle avait du mal à imaginer que cette vieille femme plus adepte des blagues et des bagarres ait pu s’investir suffisamment pour arriver à devenir directrice de maison avant. Comme quoi, elle devait probablement avoir un bon niveau en matière de magie. Pouah.

« Et bien et bien, que me vaut le plaisir d'un bonjour aussi charmant ? Tu te baladais ? »

Et elle continuait son rôle hypocrite et grotesque de jeune fille charmante, en conversation cordiale avec une amie tout ce qu’il y a de plus normale. Elle savait que cela tapait sur le système de la brune impulsive. Et pour en rajouter une couche, juste pour le plaisir, elle tourna tout autour de la vieille femme en revenant sur sa place d'avant.

Dolores commença, comme elles en avaient pris l'habitude à force, par entrer dans le jeu de la joute verbale et lui retourner la question avec une amabilité feinte qui ne dissimulait en rien le mépris de sa voix. Alice eut un sourire encore plus enjoué ; pour sûr elle savait encore se faire obéir, se faire respecter, se faire craindre – pas de tout le monde, certes, mais de suffisamment de personnes pour ne pas se retrouver en situation fâcheuse. La réponse à la question de la brunette était donc évidente, et Alice se contenta de lui adresser un sourire enjôleur en réponse : et non, ma chère, tu te fais de faux-espoirs. La Serpentard savait que Dolores était loin d'être bête, tout comme elle savait qu'elle avait posé la question en connaissant déjà la réponse. Elle ne s'y intéressa donc pas davantage et prit plutôt plaisir à voir l'air de la vieille femme changer pour devenir plus dur, plus en colère, plus noir, en évoquant son poste d'avant. C'était tout à fait la réaction qu'elle avait espéré. Plus le temps passait, et plus cette impression se renforçait aux yeux d'Alice : elle n'y aurait peut-être pas mis sa main à couper, mais presque.

« Rien qui te concernes. Et veux-tu me vouvoyez. Ou je serais obligé de servir. D'après toi, comment les élèves n'ont pas fait encore de bêtise ? Ils sont sage pour une fois. Dans cette école pas assez de discipline. »

Dolores reprenait contenance, elle retrouvait un sourire méprisant et une répartie cinglante comme un soupir. Alice n'en attendait pas moins d'elle, et n'en fut donc nullement déstabilisée ; elle conserva son sourire énervant de tranquillité et d'hypocrisie, sans chercher à répliquer. Elle savait que Dolores faisait en quelques sortes souffrir les élèves dans sa salle rosdâtre. Mais Alice n'avait pas intérêt à faire quoi que ce soit qui puisse donner matière aux élèves de douter de l'intégrité qu'Alice n'y soit jamais allée, mais elle savait en même temps que les gens avaient du mal à croire naturellement à cette histoire et elle ne pouvait rien y faire. Alice croisa nonchalamment les bras, et observa d'un air tranquille et désinvolte Dolores se mettre en mouvement pour tourner autour d'elle, tout en se mettant à la critiquer pour bien lui faire comprendre qu'elle pouvait très bien ne pas la vouvoyer. La blondinette ne pu retenir un léger sourire carnassier : si la brunette savait... Lorsque cette dernière évoqua la pitié puis la supplication, Alice haussa doucement un sourcil et rétorqua avec un sourire railleur :

« Oh non je sais très bien ce que tu faisais avant à ses élèves, et figure toi encore une fois que j'ai le droit de tutoyer qui je veux. »

Elle l'avait juste fait chanter, voyons... Alice se décala légèrement pour pouvoir faire face à Dolores, alors que celle-ci allait s'adosser contre un mur, et l'écouta tranquillement. La Serpentard conserva un léger sourire. Ce qu'elle trouvait au Ministère ? Très bonne question. Cette dernière répondit donc tout d'abord avec un grand sourire :

« Et comment ça se fait que tu te trouves ici devant moi ? »

Évidemment, il n'y avait pas que ça, mais ce n'était certes pas un inconvénient. Alice recula jusqu'au mur qui faisait face à celui de Dolores, à quelques mètres à peine, pour s'y adosser nonchalamment également, bras et jambes croisés. À nouveau, elle eut un sourire railleur et parfaitement agaçant. Elle tenait fermement sa baguette d'une main, toujours prête au cas où. Elle savait que Dolores, bien qu'impulsive, ne se laissait pas non plus bêtement tentée trop vite par la facilité du duel, mais on ne savait jamais. Elle décroisa les bras un instant pour arranger machinalement sa queue-de-cheval d'une main. Elle avait entendu parler de cette rumeur qui avait couru dans tout le château, et qui avait également été reprise par Alice. Mais Alice se demandait quel jeu la brunette pouvait bien jouer si elle était toujours là. Mais peut-être qu'elle se voilait la face ? Ou que ce n'était pas du tout le cas ? Après tout, allez savoir. Alice s'en fichait, à vrai dire, mais elle entretenait gentiment la « conversation ».

Alice voyait parfaitement qu'elle faisait mouche auprès de Dolores, elle pouvait parfaitement comprendre le regard noir et assassin que la brunette lui adressait. Pourtant, elle devait reconnaître à la vieille femme qu'elle savait reprendre le contrôle de ses émotions à merveille : un instant, ses doigts se crispaient sur sa baguette et l'instant d'après, un rictus venait chasser la colère de ses traits. Elles savaient parfaitement jouer à ce petit-jeu, toutes les deux : celui des faux-semblants, pour dissimuler leur haine commune derrière des sourires hypocrites qui ne trompaient ni l'une ni l'autre. C'était ainsi depuis longtemps déjà. Dolores l'ordonnait toujours de la vouvoyer peut être que pour elle était un signe de 'puissance' ? Ce fut au tour de la Serpentard de sourire, d'un sourire railleur et naturellement venimeux pour sa part. Tout dans l'attitude de son ennemie jurée lui prouvait au contraire qu'elle était effectivement en colère. Lui adressant cette réponse qu'elle attendait déjà, Alice l'ignora complètement et continua à la tutoyer... Puis Dolores continua alors son long discours qui devait sûrement ennuyer la jeune fille.

« Je t'ai déjà répondus. Ecoute défois franchement. Déjà que tu es assez stupide comme sa écoute ce qu'on te dis ou je sévirai encore. Et je redis que si tu savais ce que je fais aux élèves tu obéirais sans hésité. »

Plus le temps passait, et plus Alice en venait à la déduction qu'il devait y avoir quelque chose de plus dans la salle de Dolores. Non, il devait y avoir quelque chose en plus qui devait logiquement expliquer cette possessivité flagrante. Et il n'y avait pas trente six mille possibilités. La jeune fille blonde rétorqua donc avec nonchalance, d'un ton faussement doucereux :

« On dirait que tu essayes désespérément de t'en convaincre, ma chère Dolores... De toutes évidences, cette question t'importe vraiment beaucoup. »

Elle se doutait parfaitement que la brunette devait avoir raison, fondamentalement. Le sujet de la conversation (si on pouvait appeler ça une conversation...) changea bien vite et Dolores persiffla un instant au sujet des ragots qui couraient dans les châteaux et qui étaient alimentés par cette mystérieuse salle dont plusieurs élèves n'hésitaient pas à obéir la vieille femme. Alice fronça légèrement les sourcils, agacée : elle, se mettre aux commérages ? Non, elle n'avait que faire des commérages de bas étage, elle préférait agir. Pour qui se prenait-elle, cette petite idiote, pour la comparer à Voldemort ou à qui que ce soit d'autre ? Elle ne jouait pas au même niveau. Non, loin de là. Et cela l'agaçait qu'on puisse dire le contraire. Cependant, elle dissimula son agacement derrière un masque d'ennui et de mépris, comme Dolores l'avait fait plutôt, et laissa échapper un ricanement sourd et bref lorsque la brune l'appela 'stupide' dans la dernière discussion de la brunette – entendre ce surnom dans la bouche de Dolores lui paraissait horripilant.

« Je ne fais rien aux élèves. Je les punis juste comme ils méritent. »

Alice haussa un sourcil, blasée. Elle, s'intéresser à cette salle ? Non, il ne fallait pas abuser. Elle voyait vaguement à quoi ressemblait cette dernière. Elle eut un sourire méprisant.

« Là c'est toi qui croit encore au père Noël, Dolores. Figure toi que je ne crois à aucun de tes mensonges. »

Comme la brunette l'avait appelée 'stupide', elle se devait de lui rendre la pareille avec un nom tout aussi affectueux et hypocrite. Elle croisa à nouveau nonchalamment les bras sur sa poitrine et soutint le regard de Dolores. À dire vrai, Alice ne voulait en aucun cas voir le vent tourner : rien ne lui était plus insupportable que voir Dolores Ombrage l'emporter sur elle. Pour le moment, c'était elle qui menait le jeu et celui lui convenait tout à fait ; elle n'était pas pressée de voir les choses changer. Toujours adossée contre le mur, Alice laissa un très court instant de silence passer avant d'enchaîner, revenant au sujet principal pour insister sur les points sensibles et attaquer de nouveau – comme elles faisaient toujours.

« J'ai vu quelques élèves avec des sicatrices et quelques uns n'ont même pu parler de ce qui c'était passé. Tu ne serais pas un peu trop possessive ? »

La réponse lui importait peu, en vérité. Non, elle savourait juste sa victoire du moment. Elle gardait un sourire léger et mesquin aux lèvres, et tout ce qui comptait pour elle, c'était de voir que sa dernière machination en date portait suffisamment ses fruits.

Lorsque Dolores prit un ton méprisant pour supposer qu'Alice ne devait plus continuer à la vouvoyez (ce qu'elle pouvait insister et être chiante), et Alice ce considairait « bonne petite Serpentarde snobinarde descendante d‘une longue lignée de sang pur », l'intéressée ne chercha même pas à nier ou à répliquer et se contenta d'afficher un sourire étincelant. Et bien oui, effectivement, elle faisait partie de ces snobinards de sangs-purs : et alors ? Elle en était fière. À vrai dire, elle ne comprenait pas cette manie parfaitement ridicule qu'avaient tous ces sangs souillés de dénigrer les sangs-purs et leurs idées. De la jalousie, peut-être ? Bon d'accord, quand on voyait les plans de Voldemort, on pouvait comprendre cette animosité envers tous les sangs-purs détestant le reste du monde. Mais bon, il ne fallait pas abuser non plus.

Une nouvelle fois, Dolores ne laissa pas faire, est prit d'un geste clair la baguette d'Alice et lui lança un Expelliarmus. Alice se releva sans même avoir un soupir et un un mot à dire. C'était une chose que voulait bien concevoir Alice, une chose qui l'intéressait, même : cette femme était un adversaire de sa trempe. Elle n'était pas facile à provoquer et manipuler comme d'autres qui réagissaient au quart de tour, non, et c'était ça qui était intéressant – quand ce n'était pas agaçant. La blonde attendit donc tranquillement la répartie de son ennemie jurée, et Alice n'était plus adossée contre le mur du couloir. Répartie qui ne tarda pas à venir, d'ailleurs. La brunette leva les yeux au ciel dans un geste parfaitement contrarié. Une nouvelle fois, elle lui dit qu'elle ne punissait pas les élèves en les faisant souffrir comme ils le méritent. Alice ne put retenir un sourire d'apparaître au coin de ses lèvres en entendant ça. Justement, elle lui donnait de plus en plus d'indice même si c'était ce qu'elle répétait sans relâche.

Dolores Ombrage avait horreur qu'on s'en prenne à cette salle ? Oh mais ça, Alice le savait parfaitement. Après tout, elles se détestaient mutuellement depuis plus de deux ans maintenant, depuis qu'elles s'étaient vues, elles avaient eu toutes deux largement le temps d'attaquer l'autre et de la comprendre pour savoir où frapper. Et c'était précisément cette stratégie que la Serpentard mettait ici en œuvre. Découvrir le secret bien gardé de Dolores avait été une aubaine, pour elle. Grâce à elle, Alice pouvait bien s'intéresser à quelque chose. Et ainsi, elle tenait sous sa coupe de la meilleure enquêtrice : les cibles idéales pour atteindre cette dernière. Oh certes, Alice pourrait bien s'attaquer directement à la brunette. Mais elle la connaissait, justement, en bonne ennemie jurée qu'elle était, et elle savait pertinemment que s'attaquer aux indices de Dolores.

La vieille femme poursuivit, ajoutant qu'il était inutile pour Alice de la vouvoyez (encore une fois) et de juste de graver leur punition dans leur mains ! Ahaha Alice tenait maintenant la clé de ce minuscule mystère. Cette dernière ne l'interrompit pas, se contentant de l'écouter tranquillement, un masque poli et hypocrite sur le visage. Dolores la connaissait bien, elle aussi. Elle avait parfaitement compris qu'il n'était pas crédible une seule seconde qu'elle soit en train de l'écouter. Soit. Alice ne prendrait pas la peine de nier. Ce passage lui rappelait la conversation qu'elle avait eu avec plusieurs professeurs : eux non plus n'avaient pas été trompés.. La brunette alla même jusqu'à supposer l'éventualité que la Serpentarde devait arrêter. Cela, Alice voulait bien le croire. Probablement pas. Question intéressante, tiens.

« Si tu le dis, ma grande. »

Nullement décontenancée par l'insulte, Alice fit apparaître à nouveau un sourire narquois sur ses lèvres. La vieille femme supposait bien lorsqu'elle parlait d'arrêter sinon elle en perderait les conséquences, mais la Serpentard ne comptait certainement pas lui rendre la tâche facile en lui révélant toute l'histoire sur un plateau. Non, si elle le faisait, le jeu perdrait de son intérêt. Puis là ce fut le tour où elle lui dit de quelle baguette sagissait-elle... Alice prit alors un fou rire, en effet ce n'était pas sa baguette mais la baguette d'un élève qui c'était fait stupidement punir et laissant tomber cette dernière.

« Entre temps, elle est en bois d'épigne. Mais ce n'est pas ma baguette désolée... Dommage pour toi, hein ? »

Le sourire faussement compatissant aux lèvres, elle se contentait de rappeler la situation actuelle, soit le fait qu'elle sortit aussi rapidement sa baguette sans même rien faire. Elle le faisait exprès, naturellement ; autant appuyer sur tous les points susceptibles de faire mal, hein. Jetant un coup d'œil pensif au couloir vide, Alice se mit au mur et peu de temps après elle se décolla du mur contre lequel elle était adossée, baguette toujours en main, et fit ensuite un geste évasif et désinvolte de sa main libre comme pour mettre fin à la conversation, tout en commençant à effectuer quelques pas du côté pour s'éloigner. Et alors elle commença à la vouvoyez pour un signe de reconnaissance.

« Ouvrez les yeux, inversez la partie, vengez-vous, bref faîtes donc ce qui bon vous semblera ; en attendant, je vais aller à mon prochain cours. Sauf si vous avez encore d'autres choses agréables et aimables à me dire, bien sûr, je suis tout ouïe. Ce sujet ne m'intèresse plus puisque "vous" m'aviez dit ce que je voulais... Je ne vous embêterais plus sur ce point là, en effet je voulais juste avoir une réponse claire et bref. Sinon passez une bonne journée, ma chère Dolores. »

Elle lui décrocha à nouveau un sourire étincelant et parfaitement hypocrite, prenant naturellement un malin plaisir à user du terme « vous » juste devant elle. Puis elle alla même jusqu'à la gratifier d'un aimable signe de tête pour la saluer et elle disparut dans les coins sombres de la tour.

FIN