Rencontre inhabituelle [Fe]

*Salle Commune de Serdaigle*

Je me regardai dans le miroir, situé dans la salle de bains de ma Maison. Sortant de la douche, je pris mes habits, un tee-shirt noir et un jean qui m’arrivait aux genoux, que j’avais posé sur le lavabo en dessous du miroir. Tandis que je les enfilai, mes pensées vagabondaient : mes amies ne me parlaient pas trop pour une raison inconnue. Cependant j’avais entendu dire que mes amies ne m’adressaient plus la parole parce que j’étais une trop bonne élève. Pour certaines matières, c’est vrai que j’avais des bonnes notes, et je participais souvent, mais dans d’autres ce n’étais pas le cas. Comme en Soins de Créatures Magiques, ou en Vol, ou pire en Potions. Pour le métier que je voulais faire actuellement, ces matières ne m’étaient d’aucune utilité sauf le Vol. Vu que je voulais faire Journaliste, les Potions aussi auraient dû m’importer, mais comme je voulais me spécialiser dans le journalisme de Quidditch ou celui qui parle des nouveautés dans les Animaux Magiques, je ne m’en préoccupai pas. Je mis mes chaussures, des ballerines blanches.

Dans tous les cas, mes notes n’étaient pas une raison valable pour mes (vraies) amies de ne plus m’adresser la parole. Je soupçonnai les filles de m’organiser un rendez-vous avec un garçon. Etant la seule célibataire du groupe, cela me parut plausible, et je reportai mon attention sur ma tenue. Je brossai mes cheveux avec la brosse que ma mère m’avait offert pour mes 11 ans, puis je m’attachai les cheveux en queue de cheval. Après cette douche matinale du samedi matin, je me dirigeai vers la Grande Salle.

*Grande Salle*

Arrivée à la Grande Salle, l’endroit me parut calme. Bientôt, les 5^e et 7^e années réviseraient plus que les autres, vu que leurs examens décideraient pour les ASPIC de leur métier, et pour les BUSE de leur acceptation en ASPIC. Je n’avais ni l’envie ni le courage de réviser durant ce week-end alors que la chaleur était très forte, chose rare dans ce pays habituellement pluvieux. J’allais vraiment profiter du soleil. Pas question de réviser !!

Je passai à côté de la table de Gryffondor plus proches de l’entrée. Puis je repérai mon groupe d’amies, toutes en 4^e année,comme moi. Nous nous étions rencontrées le jour de la Répartition pour la
plupart, comme Melissa et moi, ou Julie et Sally. Très vite nous étions devenues proches, et d’autres s’étaient jointes à nous. Notre groupe contenait maintenant une dizaine de personnes, la plupart des filles, mais deux garçons complétaient cette équipe. Je fis signe à Daniel, un garçon blond aux yeux noirs, et à Tom, un garçon costaud aux cheveux noirs et aux yeux marron. Je craquai sur un garçon qui ne restait pas souvent avec nous, Brandon, un mec à la peau mate aux yeux marron foncés et aux cheveux noirs en bataille, et j’avais la certitude que Mélissa, Julie et Sally organisaient en ce moment même un rendez-vous entre lui et moi. Mais je n’allais certainement pas les en empêcher. Je n’attendis pas que les garçons me répondent pour m’asseoir en face d’eux. Une assiette couleur or jaillit sur la table, un couteau et une fourchette en argent suivirent. L’assiette se remplit de lardons, d’œufs au plat, et un bol de céréales au chocolat dans du lait apparut aussitôt après. J’esquissai un sourire. Les Elfes de Maison savaient tout le temps les plats favoris des élèves et les faisaient jaillir lorsqu’il s’agissait de leurs préférés. Je commençai à manger, commençant par le lard, puis j’attaquai aussitôt l’œuf. Les céréales disparurent peu de temps après, et en moins de 30 minutes j’avais pris mon petit déjeuner. Le ciel, à travers le plafond magique de la Grande Salle, m’apparut comme très ensoleillé.
*J’ai bien fait de mettre un tee-shirt* songeai-je. Je sortis, et pris demandai aux garçons :
- Daniel ! Tom ! Vous voulez venir avec moi au Lac ?

Ils se jetèrent un coup d’œil, puis Tom me répondit avec sa gentillesse habituelle :
- Désolés Lucy, on voulait réviser ce matin. Les examens approchent et… on doit revoir tous les cours de l’année, et en recopier d’autres. Cet après-midi peut être ?

Je fus plus surprise que déçue qu’ils préfèrent réviser par ce beau temps. Eux qui d’habitude étaient
toujours partants pour sécher les cours, les voilà qu’ils se mettaient au travail !! Je fronçai les sourcils tandis que Tom suivait Daniel, qui était déjà retourné à la Salle Commune. J’espérai que mon absence ne passerait pas inaperçue, peut-être quelqu’un viendrait-il me rejoindre ? Puis je me dis *Oh ! Et puis zut !! Pourquoi je devrais me sentir obligée de sortir accompagnée ? J’y vais toute seule !!* Je pris le chemin de l’Entrée puis je sortis par la Grande Porte. Une fois dehors, je respirai l’air pur de l’endroit isolé où se trouvait l’Ecole de Magie.

*Dehors*

Je repérai quelques professeurs qui se dirigeaient vers Pré-Au-Lard. Des élèves suivaient derrière, mais d’autres marchaient en direction du Parc. Je suivis les seconds, puisque je voulais aller au Lac Noir, il me fallait passer par le Parc. Le soleil tapait fort, mais j’étais manches courtes. Je sentis malgré tout la sueur dégouliner dans ma nuque, je marchai d’un pas vif. Enfin, j’aperçus l’étendue d’eau qui faisait partie de Poudlard.
Le Lac Noir. Je m’arrêtai un instant, pour admirer le paysage, et mon regard heurta une personne qui se tenait droite, et me tournait le dos. Situé à côté d’un grand arbre, l’individu semblait regarder la surface étincelante et plate du Lac Noir. Curieuse, je m’approchai jusqu’à toucher l’eau de mes
ballerines blanches. Puis pour attirer son attention, et dans le but que ce soit lui ou elle qui parle en premier, je pris une pierre plate, et la lançai pour faire un ricochet. Elle plongea dans l’eau au bout de 3 rebonds et fière de moi, je m’asseyais en indien sur le sol plein de pierres. J’attendis quelques instants avant que la personne prenne la parole.

7 heures. L'heure habituelle à laquelle Artémis se levait. D'ailleurs, il arrivait à se réveiller tous les matins à la même heure, sans aucun réveil. En fait, il s’exerçait souvent à ce genre de pratique : le yoga. Ou du moins, une sorte de yoga. Le soir, avant de sombrer dans les rêves, il se répétait trois fois en visualisant une horloge dans sa tête :

"7 heures... 7 heures... 7 heures..."

C'était scientifiquement prouvé, au bout de quelques mois de pratique, on y arrivait. Le résultat était apparu très vite pour le Serpentard, qui pouvait désormais se réveiller comme bon lui semblait. La nuit avait été très courte, remplie de cauchemars plus affreux les uns que les autres. En gros, Artémis ne se trouvait pas au top de sa forme, ayant passé une nuit agitée. Le pire, c'est que ça aussi, était fréquent. Pas les cauchemars, non, d'ailleurs il n'en avait pas fait depuis très longtemps. Mais le sommeil agité, il le connaissait bien. Descendant du dortoir des Serpentards, il alla dans la salle de bains des verts et argents. Là, il se regarda dans le miroir. Malgré le fait qu'il se sentait terriblement mal, son apparence physique demeurait la même : un petit visage d'ange resplendissant de santé. Comme quoi les apparences sont trompeuses... Arty eut alors un tic. Il enleva son haut, et toucha alors son dos d'une façon si... inhabituelle. Comme si les marques qu'il garderait toute sa vie, allaient prendre vie. Il secoua la tête, et enfila rapidement l'uniforme des Serpentards. Certains élèves, pendant les vacances, évitaient de le mettre. Lui, au contraire, trouvait cela plus astucieux. Il garda cependant l'insigne de sa maison, bien à l'abri dans sa valise. Une fois changé, il se lava le visage, se peigna les cheveux. Tout en lui, laissait apparaître un garçon venant d'une famille de sang pur, haïssant les autres maisons. Pourtant, ce n'était nullement le cas. D'ailleurs, voilà quelque chose qui rendait Artémis fou de rage : il ignorait tout de ses parents. Sachant juste que c'étaient tout les deux des sorciers... Mais rien d'autre. Cela lui posait problème pour son avenir. Quel parti allait il prendre? Celui de Vous-savez-qui, ou celui de l'Ordre? S'il connaissait le camp de ses parents, il aurait fait de même. Comme il ignorait tout d'eux, il devait lui même décider de son allégeance.

Tout cela lui embrouillait complètement la tête. Il rangea son pyjama dans sa valise, et alla dans la Grande Salle. Elle n'était pas bien remplie, mais Arty savait que cela n'allait tarder. Il s'installa à la table de sa maison, en solitaire. Observant de l'oeil la plupart des élèves, il remarqua qu'ils étudiaient tous pour passer leurs BUSE ou leurs ASPIC. De son côté, il n'avait aucun souci à se faire. Connaissant tout par coeur, les sujets lui paraissaient vraiment simples. Il se souvint alors des cours qu'il prenait dans sa deuxième famille d'accueil. Il devait une fière chandelle à son professeur... Chassant ça de sa tête, il fixa la table d'un air arrogant. Les Elfes ne l'avaient jamais gâtés, mais aujourd'hui, il voulait quelque chose de consistant. Enfin, quelques secondes après, une assiette et des couverts apparurent brusquement. Puis, l'assiette se remplit d'un breakfast très simple mais que Arty adorait manger. Il engloutit le toast avec les oeufs, puis le bacon et les saucisses, puis tomates, champignons, et pommes de terre, s’enchaînèrent. Tout cela accompagné d'un thé très fort, qui eut l'effet positif de sortir Artémis de son air endormi. Une fois son petit déjeuner fini, il regarda quel temps faisait il à l'extérieur. Apparemment, du soleil. Comment était il censé prendre la nouvelle?... Il la prit du bon côté, et eut l'idée d'aller au Lac. Oui, ce lieu si reposant, qu'il aimait tant. Mais avant, il remonta dans la salle commune, se trouvant près des cachots. Sur le chemin, il croisa un groupe de Serpentards, étant ses amis. Les saluant d'un geste vague de la tête, sans aucun sourire, il leur fit rapidement comprendre qu'il avait déjà mangé. Tandis qu'il s'éloignait, il jeta un regard derrière son épaule, et surprit l'un d'entre eux à rire. Il essaya de se raisonner, se disant qu'il ne se moquait de personne, surtout pas de lui. Mais Arty, est très susceptible. Il se retourna, et demanda au Serpy :

"Je peux savoir ce qu'il y a de si drôle?"

Rien. Pas de réponse. Il se contenta de rejoindre en courant ses amis, laissant Artémis seul une fois de plus. Il reprit sa marche, plus vite. Avec ses accès de susceptibilité, certains craignaient le jeune garçon, d'autres ne le voyaient pas, et d'autres encore, s'en moquaient. Mais malgré tout cela, Arty se fichait de ce qu'on pouvait penser de lui. Il devenait tellement irritable par moments, mais au fond, il avait l'âme complètement gentille et bienfaisante. Malheureusement, peu de personnes s'en souciaient, et le remarquaient. Certaines, oui. Comme Kaylee. Mais elles étaient peu, ces personnes si compréhensives. Du moins qu'elles existaient. Voilà l'essentiel.
Enfin arrivé chez les verts et argents, Artémis se précipita sous son lit, ou se trouvaient ses deux chats. A la vue du jeune garçon, Shakespeare alla immédiatement se frotter contre les jambes de son maître. Don Juan, lui, resta allongé, en observant Arty, comme s'il était un extra terrestre. La vue de ses deux chats arracha un magnifique sourire au Serpentard qui les gâta avec de grandes caresses. Puis, tandis qu'il ressortait une fois de plus dehors, son grand matou noir le suivit, tel son ombre. Cela arracha quelques mots à Artémis :

"Tu veux venir avec moi, Shakespeare?"

Accompagné de son chat, il se retrouva vite dehors. Là, il respira l'air pur à grandes bouffées, ce qui le détendit bien. Il commença à marcher d'un pas rapide, et au bout de quelques minutes, arriva devant le lac. La grande étendue d'eau humidifiait l'air. Le Serpentard s'abrita sous un arbre, son chat à ses côtés. Il restait droit, tout comme Arty, en observant le lac, sans faire de mouvements. Il aurait pu rester ainsi durant un long moment, mais quelque chose changea ses plans. Une jeune fille qu'il n'avait jamais remarqué auparavant s'approcha du lac, fit un ricochet, et s'assit sur le sol, l'air absolument normal. Artémis se tenait dos à elle, mais en l'entendant venir, il se retourna brièvement, et haussa un sourcil en la voyant. Puis, il dit d'un ton très naturel :

" Le lac est un endroit très plaisant et détendant, quand on recherche la solitude."

En fait, c'était une manière de lui montrer qu'il était très bien sans elle. D'accord, c'était méchant, mais Arty avait fait tout son possible pour être le plus poli dans ses paroles. Puis, il se retourna pour se trouver face à elle.

"Pourrais je savoir à qui ai je l'honneur? "

Eh oui! Les présentations s'imposaient... En vérité, Artémis souhaitait voir quelle genre de personne avait il devant lui. Ce qu'il ignorait, c'était qu'il allait être surpris.